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SES MAINS crispées autour de son carnet en cuir et les lunettes sur le bout du nez appartenant au visage endormi de Richard Tozier firent grandement sourire Edward Kaspbrak lorsqu'il passa, de bonne heure, discrètement devant sa cellule pour voir comment il allait. Il posa doucement ses mains sur les barreaux et rapprocha son visage de ces derniers, comme si il cherchait à en voir encore plus que cette vision qui le rendait heureux. Eddie trouvait Richie mignon lorsqu'il dormait, encore plus lorsqu'il s'endormait en ayant oublié d'enlever ses imposantes lunettes noires. Le voir ainsi lui rappelait toutes les nombreuses fois où le binoclard s'était endormi sur leur hamac en lisant l'un des comics qu'ils avaient réussi à rassembler avant de décorer leur cabane sous-terraine. Il ferma les yeux quelques secondes pour essayer de se rappeler de Richie lorsqu'ils étaient encore des gosses, et il rigola doucement en le voyant avec une chemise hawaïenne, lui qui en avait des milliers. Il arrêta soudainement de rigoler alors qu'il entendit une voix d'enfant l'appeler. Une voix qui paraissait ressembler à celle de Richie. Il resserra son emprise sur les barreaux et sentit son visage se crisper, tandis que ses yeux fermés le laissaient seul avec une voix plaintive d'enfant. Il soupira un coup et essaya de se concentrer sur la voix, voulant savoir ce qu'elle disait. Des frissons lui parcoururent le dos lorsqu'il comprenait les premiers mots, et de la chair de poule s'installa sur ses bras tandis que ses mains se mirent vaguement à trembler.
❛ Tu n'aurais jamais dû partir là bas, Eddie, et tu le sais. On avait des projets, toi et moi. On devait aller à l'université ensemble, mais tu en as décidé autrement. la voix d'adolescent de Richie résonnait dans sa tête, sur un ton dur.
– C'est ma mère, elle... tenta de s'expliquer Eddie, des murmures échappant de la barrière de sa bouche.
– Ne rejette pas la faute sur elle. Si tu voulais vraiment rester avec moi, tu aurais tout fait pour ne pas partir. murmura en retour la voix, qui devenait plus grave, plus démoniaque et qui semblait à présent se multiplier dans l'esprit du brun, Au fond je me demande si ce n'est pas de ta faute que je suis devenu comme ça.
– Qu'est... Qu'est ce que tu veux dire...? des larmes commençaient à perler au coin de ses yeux, tandis que ses tremblement se faisaient plus forts.
– Tu m'as laissé tomber, Edward. Tu m'as laissé tout seul. Tu m'as lâché parce que tu n'avais pas la force de te battre pour rester avec moi. Ta faiblesse était sûrement lasse de toi, alors elle est venue me voir. Et elle m'a rendue fou.
– Tu sais très bien que je ne voulais pas te laisser...
– Tout ça c'est de ta faute, Eddie. ricana la voix avec amusement. De ta putain de faute. ❜
Edward ouvrit soudainement les yeux, et poussa un cri de surprise en voyant Richie debout en face de lui en train de le regarder avec de gros yeux. Il sécha rapidement les larmes qui avaient coulé sur ses joues et reprit l'air sérieux qu'il avait l'habitude d'aborder. Le binoclard fronça les sourcils et posa ses mains sur celles du plus petit, qui fronça à son tour les sourcils en le voyant faire, non sans sentir ses joues s'empourprer au contact de leurs peaux. Il le laissa tout de même faire et la chair de poule qui habitait ses bras ne tarda pas à s'en aller, tout comme les frissons qui lui parcouraient le dos. Il soupira un bon coup en repensant à ce qu'il venait de se passer. Jamais Eddie n'avait entendu la voix de Richie résonner dans sa tête. Et jamais Eddie n'avait entendu Richie parler du sujet de son départ lorsqu'ils avaient eu l'occasion de se revoir quand ils étaient encore à l'université. Ils en avaient parlé, mais seulement une fois, et le binoclard avait semblé ne pas lui en vouloir. Lui avait-il donc menti ? La respiration d'Eddie, à cette pensée, se coupa soudainement. L'air manquait à ses poumons tandis que mille questions s'enchaînaient dans son esprit embrouillé. Il était en train de faire une crispe d'asthme et il n'arrivait même pas à le dire à Richie pour qu'il puisse l'aider. Le plus grand, malgré l'absence des mots du plus petit, comprenait ce qu'il se passait et appela Mike, qui lui était à l'autre bout du couloir. Hanlon tourna la tête vers la droite et fronça les sourcils en apercevant Edward dans état, avant de se mettre à courir vers lui, un air inquiet sur le visage. Il attrapa le talkie-walkie qui était accroché à sa ceinture et appela un docteur, puis fit Eddie s'assoir le long des barreaux.
Le souffle sifflant, Eddie avait l'impression que ses poumons allaient exploser dans sa cage thoracique. Il peinait à trouver de l'air, et ses yeux fixaient ses mains, qui étaient déjà en manque de la chaleur que lui procuraient celles de Richie. Il releva la tête vers Mike qui était en train de lui parler, mais il n'entendait rien. Il secoua la tête et essaya de comprendre ce qu'il lui disait, en vain. Il tourna subitement son regard vers sa main gauche lorsqu'il sentit quelque chose se poser dessus, et se détendit en comprenant que ce n'était que la main de Richie, qui s'était lui aussi assis contre les barreaux. Le binoclard laissa sa tête se poser contre les barres froides et entrelaça doucement ses doigts avec ceux d'Eddie en souriant faiblement. Il savait que le brun avait terriblement de mal à respirer, mais la sensation de se sentir si proche de lui le rendait heureux. Il serra sa main dans la sienne, malgré le petit espace qu'ils avaient, avant de sourire à nouveau en sentant que le souffle d'Eddie commençait peu à peu à revenir. Il tourna sa tête vers le côté et inspira une bouffée de l'odeur du brun, un sourire amoureux sur le visage. Il avait toujours eu cette odeur de camomille depuis qu'il était tout petit, et Richie trouvait que c'était la meilleure odeur qu'il n'ait jamais senti. Les deux étaient sur un nuage, un nuage qu'ils avaient quitté une dizaine d'années plus tôt lorsqu'ils s'étaient perdus de vue en allant à l'université. Mais ils tombèrent rapidement du nuage qui les soulevait lorsque la main d'Eddie quitta celle de Richie à cause des médecins qui s'apprêtaient à envoyer le brun loin du bouclé à nouveau. Le binoclard se tourna vers le couloir, un air inquiet sur le visage, et passa son bras droit entre deux barreaux en essayant d'attraper la main d'Eddie, comme si c'était vital pour lui. Mais son ami d'enfance était à présent trop loin, et seul la présence de Mike se faisant sentir à côté de celle de Richie. Il laissa tomber son bras par terre tandis qu'il voyait Eddie partir loin de lui, à nouveau. Il soupira et leva la tête vers Hanlon lorsqu'il l'entendit lui parler.
❛ Tu l'aimes beaucoup n'est-ce pas ? questionna le garde en regardant ses pieds.
– E-Eddie...? demanda difficilement Richie, la voix étranglée par la douleur de sentir le brun loin de lui.
– Eddie.
– Oui. Beaucoup. Peut-être trop.
– Sache qu'il t'aime autant. Mike lui sourit doucement.
– J'en sais rien... J'en ai pas l'impression.
– Écoute, je connais Edward. Sûrement moins que toi, mais je suis son ami depuis ces deux dernières années. Et permets-moi de te dire qu'il t'aime beaucoup lui aussi.
– Je te fais confiance alors. Richie lui sourit doucement en retour, avant de soupirer à nouveau, Je suis désolé pour m'être énervé hier, je voulais pas.
– Y'a pas de problème, je t'en veux pas, et Eddie non plus.
– Dis Mike, tu pourras me dire comment va Eddie ce midi ?
– Je pense qu'il pourra te le dire lui-même. ❜
Hanlon attrapa ses clés et en enfonçant une dans la serrure de la cellule de Richie avant de lui ouvrir la porte, toujours en lui souriant gentiment. Tozier se leva et sourit maladroitement au garde en passant une main dans sa nuque, puis le remercia presque dans un murmure, se précipitant d'aller à la cafétéria, ayant une terrible envie de se changer les idées après tout ce qu'il venait de se passer en si peu de temps. Il poussa l'une des portes blanches qui lui donnaient accès à l'endroit où il voulait aller, et la traversa. Il partit attraper un plateau et prit un bol de céréales et un jus d'orange qu'il posa dessus, ainsi qu'une cuillère et un couteau pour étaler du beurre sur les quelques tranches de pain qu'il avait pris. Il alla s'asseoir à la première table qui s'offrait à lui, posa son plateau et entama ses céréales d'un air affamé. Richie était nerveux, anxieux de voir que l'asthme d'Eddie était revenu depuis qu'il avait refait son apparition dans la vie du brun, mais surtout perturbé par leur rapprochement. Quand ils étaient jeunes, ils leur arrivaient de se tenir la main, mais c'était rare, parce que le brun prétendait que les mains du binoclard était trop moites et pleines de bactéries. Richie rigolait à chaque fois qu'il disait ça, sachant que c'était seulement un pur mensonge. Mais le fait qu'ils l'aient fait deux fois dans la matinée et de manière spontanée le perturbait. Il se demandait si Eddie jouait avec lui et ses sentiments, ou si il sincère dans ses gestes. Il secoua la tête et continua de manger ses céréales, se demandant ce qui allait arriver après tout ce qu'il venait de se passer.
━━ 🕯·˚ ༘
bonjour bonjour
alors, je sais que la « voix » peut paraître bizarre, mais c'est tout simplement une allusion à Pennywise, tout comme lorsque j'écris Ça avec une majuscule
eddie est encore asthmatique, yey ! je sais que certains étaient un peu déçus qu'il ne le soit plus mais j'avais pensé à tout mes amis (:
also Mike est si sweet je meurs ???
et petit moment reddie aussi ((:
sachez que ce chapitre indique un gros rapprochement de drama en vue, so tenez vous prêts ça risque de secouer mes amis hehehehhehehehehejehehehejjeje
( c'est beaucoup trop long désolée ? )
enfin malgré tout ça, j'espère que ce chapitre vous a plu !
on se voit lundi ♡
❨ glass house ❩
– reddie au by fairyvengers –
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