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— JE T'AVOUERAIS QUE JE COMMENÇAIS À ME DEMANDER CE QUE ME VOULAIT DES SUPER-STAR INTERNATIONALES COMME VOUS.

Ali et Calum, comme depuis plusieurs semaines maintenant, étaient assit sur le bord du muret qui faisait la délimitation entre la ville et la plage.

Depuis quelques temps, Calum avait décidé de rattraper le temps perdu avec son amie. Il était le seul a le faire puisqu'il était le seul a vraiment réussir à passer outre son apparence et sa perte de mémoire.

Luke, et Michael avait été mis au courant du retour de ce fantôme qu'ils pensaient ne jamais à avoir à affronter un jour. Ils n'avaient pas vraiment cherché à la revoir, déjà parce qu'ils ne sauraient pas quoi lui dire et qu'en plus de cela, par respect de Ashton, ils ne feraient pas cela.

Le truc, ce n'était pas que Calum ne respectait pas Ashton, au contraire. Ils étaient amis, ils étaient frères et s'aimaient plus que tout au monde mais avant d'être la copine d'Ashton, Ali était une amie d'enfance à Calum.

Une amie qu'il avait lui aussi perdu, sans avoir été mis au courant de quoi que cela soit.

Ce jour-là, le même jour qui avait créé à Ashton cette fameuse angoisse envers les sonneries de téléphone avait bien remué Calum. Mais contrairement à Ashton, il avait gardé le silence sur cette souffrance, sur cette perte, sur son amie la plus chère qu'il avait perdu sans même savoir comment finalement.

Personne ne l'avait appelé pour lui dire qu'elle était malade, personne ne l'avait appelé pour lui dire qu'elle se trouvait sur un lit d'hôpital à se faire triturer le cerveau. Personne n'avait appelé Calum pour lui dire que son amie d'enfance ne se souviendrait sûrement jamais de lui.

Comment réagir ? Quelle devait être la réaction appropriée à la situation ? Le silence, c'était tout. Calum avait gardé le silence, bien trop longtemps.

Une cicatrice qu'il avait gardé ouverte assez longtemps pour écrire de nombreuse chansons —finalement il lui devait tout.

Alors lorsqu'il l'avait vu, travailler dans ce snack, il avait saisit sa chance et c'était préparé à ce jour depuis ces deux dernières années.

Comment arrivait-il a passer outre ce sentiment de trahison qui persistait depuis des années ? Après tout c'était le cas, elle était malade, elle n'avait rien dit à personne et s'était faite emporté par la maladie. Pourquoi avait-elle fait cela ? Leurs en voulait-elle pour une chose qu'elle ne se souvenait même plus à présent ? Une question auquel Calum n'aurait jamais de réponse, sûrement pas plus que toutes les autres...

Alors à quoi bon remuer les couteaux dans la plaie lorsqu'il avait la possibilité de repartir à zéro ?

Ashton devrait faire de même, et pourtant le batteur du groupe avait bien fait comprendre à Calum son mécontentement de le savoir fréquenter son ex petite amie faisant comme si rien ne s'était passé. En soi, Ashton n'en voulait pas à Calum d'essayer de renouer avec elle. Ashton lui en voulait de faire comme si ils n'avaient pas de passé et c'était sûrement cela qui lui faisait le plus mal.

Ashton n'arrivait pas à oublier leur passé.

Ashton n'arrivait pas à oublier quatre ans de sa vie aux côtés de cette fille.

Ce qui était compréhensible, personne ne le blâmait, il avait raison. Cela n'était clairement pas une chose facile, revoir son ex copine avec qui cela ne s'est pas terminé comme il l'espérait, pour ensuite apprendre quelques semaines plus tard qu'elle était malade. Mais ce n'était pas ce qui le bouffait le plus, Ashton se sentait lui aussi trahit, mais en soi, pas par Ali. Plutôt par sa mère, qui avait eu le culot de l'appeler pour lui dire que tout s'était bien passé sans plus d'informations.

Finalement, qui était le coupable dans cette histoire ? Qui était la personne à accuser ? Ali, pour avoir gardé le silence sur son état ? Sa mère, pour leur avoir assuré qu'elle allait très bien ?

C'était ça qui lui faisait mal, à lui comme à tous. Ils n'avaient personne à accuser et pourtant, Ashton en voulait Ali alors qu'elle n'y était sûrement pour rien. Il n'arrivait pas à la regarder dans les yeux et de se dire que cette personne, avait le visage de sa petite amie, mais que cette personne n'avait aucun souvenir sur leur relation.

Voir dans ses yeux cette même étincelle qui avait entretenu pendant des années sa flamme intérieur et essayer de l'éteindre tant bien que mal, se rappelant —se convaincant— que ce n'était plus qu'un fantôme du passé, ni plus, ni moins.

Pendant que Ashton remuait le couteau dans la plaie, Calum essayait quand à lui de panser la plaie. D'accord, ce n'était pas Ali, enfin dans un sens si, elle avait toutes ses caractéristiques physiques, bien que ses cheveux aient poussé et qu'elle s'habillait de façon bien trop sombre par rapport à avant, mais si différentes dans ses propos, sa façon de voir les choses et de penser. C'était comme si il voyait en elle deux personnes.

Deux personnes qu'il espérait n'en faire devenir qu'une seule.

Alors ils riaient ensemble, mangeaient des glaces à la menthe sur ce petit muret, se voyaient tard le soir après que les garçons avaient finit leurs journées de répétition bien remplie.

Calum ne cherchait pas à retrouver ces moments perdu, parce que de toute façon, si elle devait se souvenir de Calum un jour, il ne serait que le petit garçon de l'école primaire, timide, et réservé. Il ne serait pas le jeune homme qu'elle avait retrouvé il y a cinq ans. Alors si elle devait se souvenir de lui un jour, ce ne serait pas de leur retrouvailles il y a cinq ans, mais de ce petit garçon.

Calum cherchait donc à se créer nouveau souvenir.

— Pourquoi est-ce que par moment tu me regardes comme si tu espérais que je sois quelqu'un d'autre ?

Calum manqua de s'étouffer avec sa glace.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Joua-t-il la comédie. Ça va pas, oui.

— Ton ami, Ashton, il avait le même regard que toi l'autre fois après le concert, dit-elle en fixant les vagues devant elle.

Calum ne pouvait pas le nier, mais il ne voulait pas non plus être celui qui remettrait le couteau dans la plaie. Il poussa un soupire, regardant à son tour les vagues devant eux.

— Vous me connaissiez avant, c'est ça ?

Ali tourna le regard vers lui qui ne bougeait plus. Il continuait de fixer les vagues qui s'agitaient, alors qu'il essayait de garder son calme pour ne rien dire de stupide.

— Je vois, soupira-t-il. C'est pas la première fois que ça m'arrive.

— Comment ça ?

— Tu sais que- hm, j'ai été malade, dit-elle gênée.

Il affirma comme un enfant.

— A cause de ça... J'ai oublié, beaucoup de personne et- et à chaque fois, c'est ce qu'il se passait. Il me regardait avec le même regard que toi. Il voyait quelqu'un d'autre en moi, quelqu'un que je ne connais pas. Il essayait de recoller les morceaux. De me rappeler qui j'étais, ce qu'on avait vécut et ils m'harcelaient avec toutes leurs photos qu'on avait partagé en espérant que je me souvienne d'eux.

— Et qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Rien, haussa-t-elle les épaules. Enfin, pour moi. Eux, ils se sont fatigués avant moi et sont reparti comme ils étaient venu. Enfin j'en sais rien puisque je ne m'en souviens pas...

Calum se sentait plus ou moins visé et s'en voulait.

— Mais toi tu n'as pas cherché à me rappeler qui j'étais, sourit-elle chaleureusement. Ashton, non plus. Enfin lui, il veut pas me voir alors comme ça c'est réglé.

Ali avait dit ça sur le ton de l'humour ce qui amusa Calum qui se joignit à elle dans un éclat de rire timide mais communicatif.

— Pourquoi ?

Calum haussa les épaules.

— J'ai pris sur moi, dit-il en jouant avec les manches de sa chemise noir. J'avais étudié toutes les options sur les séquelles de ce genre de chose et- et j'avais raison. Alors, j'avais réussi à me faire une raison.

Ali hocha la tête, se sentant coupable.

— A quoi bon se remémorait les fantômes du passé, hein ?

Il avait essayé de faire de l'humour mais elle le recala.

— Hm, non. Ne fais pas genre, sourit-elle.

Calum esquissa un sourire.

— Je peux savoir une chose ?

— Vas-y ?

— Je suis sortis avec lequel d'entre vous ?

Calum explosa de rire en entendant sa question. Ali fit de même.

Finalement, Calum avait fait le bon choix et cette fille n'était pas si différente que cela.