Chapitre 14
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Comme monsieur Chijimatsu avait un rendez-vous chez le médecin, Jisung ne travaillait exceptionnellement pas en ce jeudi matin. Il avait prévu de faire une grâce matinée pour se reposer un peu, mais malheureusement pour lui, le destin ne fut pas du même avis.
Alors que le calme régnait dans la petite chambre plongée dans la pénombre, trois coups retentirent soudainement contre le vieux bois de sa porte d'entrée. Jisung grogna en se retournant, mais en réalisant ce qu'il venait d'entendre, il se redressa vivement. À sa droite, Sunghan dormait profondément, pas dérangé le moins du monde.
C'est les cheveux dans un désordre total et son jean à peine enfilé qu'il avait clopiné jusqu'à la porte d'entrée en retenant un bâillement. Lorsqu'il fit coulisser le battant de bois, la forte lumière matinale agressa sa rétine, le faisant grimacer d'inconfort. Il dû mettre sa main en visière devant ses yeux pour pouvoir apercevoir les deux silhouettes en contre-jour devant lui.
- Bonjour Jisung. Sourit une femme aux cheveux brun qui lui arrivaient aux épaules en s'inclinant rapidement. Désolé de te déranger si tôt. Mon mari m'a dit que tu ne travaillerais sûrement pas aujourd'hui.
Jisung plissa un peu plus les yeux, reconnaissant difficilement le visage de madame Masuyama, la femme de Minho. Cette dernière tenait la main de sa fille dans la sienne, l'air légèrement embêtée.
- Je peux vous aider ? Demanda le noiraud, plutôt incertain.
- Oui. En fait, ma fille n'a pas classe aujourd'hui mais je n'ai trouvé personne pour la garder. Mon mari et moi travaillons, alors c'est compliqué. Minho a pensé à toi, alors je suis venue mais tu n'es pas obligé d'accepter. Si tu as déjà quelque chose de prévu, je peux toujours l'emmener au travail avec moi, ça ne fait rien. Seulement, je serai vraiment soulagée si tu pouvais la garder juste pour aujourd'hui...
- Oh... Fit Jisung, légèrement surpris par la demande. Mais... il n'y a que moi ?
- Tout le monde travail, dans le village. Mon mari aurait préféré te le demander en personne, mais comme il devait emmener Minoru à l'école, il n'a pas pu. Je suis vraiment désolée de vous demander un si gros service...
Le jeune père resta figé quelques secondes, en pleine réflexion. Mais lorsqu'il croisa le regard doux de la jeune femme légèrement désespérée, il s'était dit qu'il pouvait au moins faire ça pour cette famille qui l'avait déjà aidé deux fois sans rien demander en échange. C'était la moindre des choses de leur rendre la pareille.
- D'accord. Accepta-t-il finalement en hochant doucement la tête.
- Vraiment ? Merci beaucoup Jisung. Fit-elle en s'inclinant plusieurs fois, sincèrement reconnaissante. Minho passera la chercher en fin d'après-midi. Tu nous sauves vraiment la vie.
Le coréen afficha un léger rictus en penchant rapidement la tête, gêné de toute cette reconnaissance. La jeune femme s'accroupit pour être à la hauteur de sa fille, l'air on ne peut plus sérieuse. Elle la regarda dans les yeux en la rhabillant distraitement, plutôt pressée.
- Aya, tu vas rester avec Jisung aujourd'hui, d'accord ? Tu écoutes bien ce qu'il dit et tu es sage. Papa viendra te chercher ce soir.
- Non maman je veux passsss ! Geignit la fillette en se cachant derrière sa mère. Je veux rester avec toiiii...
- Enfin Aya, je peux pas t'emmener à mon travail. Jisung est très gentil, tu verras. Allez, ne fais pas d'histoire. Il faut vite que je parte, sinon je vais être en retard.
La petite fille afficha une moue mécontente mais se résigna finalement à faire quelques pas en direction de Jisung.
- Allez, je vais vous laisser. Déclara madame Masuyama en regardant rapidement la petite montre qui encerclait son poignet fin. Merci encore Jisung. À ce soir Aya. Sois sage, hein ?
Elle fit un signe de la main à sa fille avant de se retourner, partant rapidement vers le bout du jardin. Le noiraud ne put se retenir de bailler en se reculant, faisant signe à la gamine de rentrer. Cette dernière le suivit en traînant des pieds, ne cachant pas son désaccord. Après avoir retiré ses chaussures, elle s'était assise à côté de l'entrée, seuls ses petits pieds dépassant sous sa jupe rouge.
Jisung mit de l'eau à chauffer en grattant son ventre sous son ample t-shirt de pyjama, toujours pas remit de son brusque réveil. Lorsqu'il se tourna vers Aya, cette dernière n'avait pas bougé. Elle restait assise les bras croisés, l'air légèrement intimidée dans ce lieux qu'elle ne connaissait pas.
- Tu as déjà mangé ? Demanda doucement le coréen.
La fillette baissa la tête, avant d'hocher timidement le menton à l'affirmative. Sans son petit frère, elle perdait en assurance. Jisung ouvrit la bouche, mais pile à ce moment, les pleurs de Sunghan résonnèrent dans la maison si calme. Comme un automatisme, le jeune père se précipita dans sa chambre pour prendre son fils dans ses bras, le berçant avec attention.
- Coucou Sunghan-ah. Sourit-il légèrement en caressant les fins cheveux du bébé. T'as fait une bonne nuit dis-donc. Tu dois avoir faim maintenant, mmh ?
Le noiraud retourna dans la cuisine sous les regards discrets d'Aya. Il se dépêcha de préparer le biberon de son fils qui somnolait encore sur sa hanche, avant de se laisser tomber sur le parquet pour lui donner son premier repas de la journée. Sunghan but goulûment, soulagé de remplir son estomac après cette longue nuit de sommeil.
À quelques pas d'eux, la fillette les observait timidement. Elle trouvait le coréen étrange, mais quand il s'occupait de son bébé, il avait l'air très gentil. À vrai dire, il lui faisait un peu peur avec ses cheveux un peu longs et ses boucles d'oreilles. Il avait toujours de grands vêtements noirs ou sombres et il parlait pas. Elle n'avait jamais vu personne comme ça avant. Et ça l'intriguait.
Une fois son fils rassasié, Jisung le déposa sur sa petite couverture pour faire le peu de vaisselle qu'il avait. Ce n'est que là qu'il remarqua qu'Aya n'avait toujours pas bougée, ses yeux grands ouverts l'observant avec attention.
- Tu peux faire... comme chez toi, tu sais ? Lança-t-il sur un ton qui se voulait chaleureux, même s'il n'était pas vraiment doué pour ça.
Aya enfonça un peu plus sa tête dans ses épaules, pas franchement ouverte à la conversation. Jisung n'insista pas, se contentant de passer dans sa chambre pour en sortir quelques vêtements au hasard. Il ressortit quelques secondes plus tard, l'air légèrement embêté.
- Euuh je vais me laver avec Sunghan. Tu... si tu as besoin de quelque chose, tu m'appelles, d'accord ?
La petite fille hocha vaguement la tête et il prit ça pour une approbation. Après avoir attrapé son fils au passage, Jisung était parti vers la salle de bain pour prendre sa douche du matin. Certes, il avait un bébé, mais il n'était pas vraiment très doué avec les enfants. Son fils c'était son fils. Avec ceux des autres, c'était différent.
Comme il était tout de même légèrement inquiet de laisser la fille de Minho sans surveillance mais qu'il n'avait pas vraiment le choix, il se dépêcha de les doucher, lui et son fils. Après s'être plus ou moins séché et rhabillé, il était repassé à la cuisine. Mais à son plus grand étonnement, Aya n'avait pas bougé d'un millimètre. Elle était toujours assise dans son coin, ses bras croisés autour de ses genoux.
Jisung la regarda quelques secondes et se racla la gorge. Il déposa son fils qui râlait sur sa petite couverture, et sans vraiment s'en préoccuper plus que ça, il s'occupa de ses propres affaires. Comme il l'avait originellement prévu, il avait mis une machine à tourner, fait la poussière et rangé sa maison. Mais lorsqu'il repassa devant la fillette, les bras chargés de tout un tas de linge sale qu'il avait retrouvé un peu partout, il eut un peu de peine pour elle.
Les lèvres distraitement pincés, le jeune père avait laissé tomber son linge au sol pour fouiller dans les placards de sa cuisine. Il avait fini par retrouver un petit gâteau au chocolat, tout au fond, qu'il se gardait pour un jour spécial. Après une dernière hésitation, il s'était avancé vers Aya le plus doucement possible. La fillette s'était un peu plus recroquevillée sur elle-même, mais il n'avait pas abandonné. Il avait un peu l'impression de faire face à un animal sauvage.
- Tiens. Sourit-il vaguement en lui tendant le gâteau, accroupis en face de la petite fille.
Cette dernière le toisa du regard de longues secondes, avant de finalement s'approcher lentement de lui pour accepter son offre. Les yeux brillants, elle s'empressa de déballer la friandise. Jisung sourit avant de se relever. Mais alors qu'il se baissait pour récupérer son linge sale, la petit voix d'Aya résonna dans la maison silencieuse.
- Merci... Bafouilla-t-elle, avant de croquer à pleine dents dans son petit gâteau au chocolat.
Le noiraud lui répondit par un petit mouvement de tête, avant de disparaître dans la salle de bain. Après avoir fini sa sucrerie, Aya sembla beaucoup moins timide face au coréen. À croire que les bonbons pour amadouer les enfants, ça marchait vraiment. Toujours était-il que lorsqu'il était ressorti de la salle d'eau, la fillette était debout à l'autre bout de la pièce, entrain d'observer sa bibliothèque maigrement remplie.
- Monsieur Jisuuuung... Fit-elle d'une voix timide en le voyant arriver, ses doigts serrés sur le fin tissu de sa robe pourpre. Je m'ennuie...
Le jeune père parut légèrement déstabilisé. Comment était-il supposé occuper un enfant ? Son regard parcouru l'ensemble de la pièce, avant de se poser sur sa petite table basse envahie de papiers en tous genres.
- Tu veux dessiner ? Proposa-t-il de son japonais approximatif.
Le regard de la petite fille s'illumina et elle hocha la tête énergiquement, visiblement très emballée par l'idée. Jisung soupira intérieurement de soulagement et fit signe à Aya de le suivre jusqu'à la petite table basse. Il récupéra quelques feuilles blanches et sa trousse où trônaient quelques stylos pas très colorés. Il étala le tout par terre et tous deux s'assirent sur le paquet ciré. Aya saisit une feuille avec entrain, mais lorsqu'elle ouvrit la petite trousse pour choisir ses jolis couleurs, son sourire se fana.
- Bah... Souffla-t-elle, pleine de dépit. T'as pas de couleurs ?
- Non... Admit Jisung, le regard rivé vers les pauvres crayons de papiers entourés de stylos bics qui peuplaient la pochette de tissu.
Il renversa par terre tout ce qu'il avait, et la petite fille haussa les épaules avant de saisir un crayon de papier. Elle commença alors à tracer des lignes avec attention, très concentré sur sa tâche. Mais en sentant le regard de Jisung, elle releva soudainement la tête.
- Qu'est ce que tu fais ? S'étonna-t-elle. Dessine, toi aussi !
Le jeune père hocha la tête en prenant une feuille, et après s'être allongé sur le ventre, il saisit un marquer épais. Il réfléchit quelques seconde à ce qu'il avait envie de dessiner et après une petite inspiration, il s'était lancé. Les lèvres pincées de concentration, il avait dessiné en face de la petite fille pendant de longues minutes. Et lorsque les petites mains de Sunghan s'échouèrent sur le bas de son dos, il sursauta légèrement.
- Oh Sunghan-ah... Soupira-t-il alors que son fils gloussait joyeusement. Tu m'as fait peur...
Le petit bébé laissa échapper quelques gazouillis avant de pousser sur ses jambes pour grimper sur le dos de son père. Après quelques minutes d'effort, il réussit à s'allonger sur le ventre, juste dans le creux du dos de Jisung. Ce dernier pouffa, amusé.
- Qu'est ce que tu nous fait, là ?
Devant eux la petite fille éclata de rire, faisant danser ses fins cheveux bruns.
- Tu crois qu'il a cru que t'étais un matelas ? Gloussa-t-elle.
Jisung sourit en haussant les épaules.
- Peut-être.
Aya afficha un sourire amusé, avant de se reconcentrer sur son dessin. Jisung la regarda quelques secondes, puis il baissa lui aussi le regard sur sa feuille. Dans son dos, Sunghan babillait bruyamment, la joue posée contre son omoplate. Il avait l'air plutôt bien installé.
Tous trois restèrent ainsi un long moment, dans le calme reposant de la vieille maison. Le bébé poussait de petits cris en gigotant dans tous les sens, la fillette parlait de tout et de rien en dessinant, et le jeune père l'écoutait tout en gardant un regard attentif sur son fils. C'était assez unique, comme scène. Mais dans cette maison, plus rien n'était vraiment étonnant.
Pour midi, Jisung avait prévu de faire bouillir des aubergines pour son fils, comme d'habitude. Mais ce qu'il n'avait pas pris en compte, c'était qu'il devait aussi nourrir Aya. Et il n'était pas vraiment sûr qu'elle se contente d'une omelette fade. C'est donc légèrement paniqué que le noiraud avait fouillé tous ses placards, avant de finalement trouver quelques nouilles qu'il lui restait, ainsi qu'une boîte de thon.
- Qu'est ce qu'on mannge ? Questionna la fillette en arrivant derrière son dos alors qu'il s'affairait à couper ses aubergines tout en surveillant les trois casseroles d'eau qui chauffaient.
- Des nouilles. Répondit simplement Jisung, assez concentré.
- Oh, c'est bon les nouilles ! Minoru aussi il aime bien ! Mais dis... quand est-ce qu'on mange ?
- Bientôt.
- Monsieur Jisung... J'ai faim...
Le jeune père soupira en redoublant de vigueur pour préparer ce repas le plus vite possible. Il fit bouillir les aubergines avant de les écraser en purée, fit cuire les nouilles pour les agrémenter de thon émietté et d'un reste de crème fraîche, et prépara le biberon de Sunghan. Après avoir tout plus ou moins installé sur la table de la cuisine, il était allé ramasser son fils qui gazouillait un peu plus loin et avait fait signe à Aya que c'était prêt.
Tous trois s'étaient ainsi installés autour de la table, Sunghan sur les genoux de son père. Bizarrement, depuis qu'il était arrivé dans cette maison, c'était la première fois que Jisung mangeait à table. D'habitude, il mangeait par terre, ou même des fois debout. On pouvait presque dire que c'était son premier vrai repas.
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- Monsieur Jisung, tes cheveux ils sont super longs ! S'exclama Aya en se penchant au-dessus du noiraud qui était présentement assis par terre. Je pourrais presque te faire des couettes !
Le jeune père hocha vaguement la tête, mais lorsque son fils se mit soudainement à pleurer, à quelques pas d'eux, il se redressa soudainement. L'air inquiet, il prit Sunghan dans ses bras pour le bercer comme il pouvait tandis que la fillette s'accrochait à ses jambes.
- Monsieur Jisung je veux te faire des coueeeettes ! S'il te plaiiiiit ! Monsieur Jisuuuuung !
- Aya, attends... Paniqua légèrement Jisung, son fils serré contre lui. Chuuut Sunghan-ah, tout va bien... Tout va bien Sunghan-ah. Aya, attends un peu, s'il te plaît !
- Mais monsieur Jisuuuung !
- Chuut Sunghan-ah...
- Et bah... Résonna soudainement une voix féminine. Han, tu fais nounou maintenant ?
Jisung releva la tête pour découvrir la sœur de Seungmin qui le regardait d'un air amusé, appuyée contre le chambranle de la porte d'entrée. Avec son chignon décoiffé et son uniforme froissé passé par-dessus son jogging, elle avait vraiment des airs de voyou.
- Oh, Kasuko ! S'exclama la petite Aya en se précipitant vers la lycéenne d'un air enchanté.
- Qu'est ce que tu fais-là toi, hein ? À embêter Han ?
- Mais je l'embête paaas ! Et puis c'est ma maman qui m'a dit que je reste ici toute la journée.
- T'as pas école ? S'étonna Kasuko, occupant la fillette pendant que Jisung calmait les pleurs de son fils.
- Non, la maîtresse elle est malade. Répondit Aya avec une petite moue. Dis Kasuko, tu veux bien m'aider à faire des couettes à monsieur Jisung ?
La lycéenne lança un regard rieur au jeune père qui la suppliait silencieusement de refuser.
- Nan, j'ai pas envie de jouer avec toi, gamine. Lâcha Kasuko en redirigeant une grimace dubitative vers Aya.
- Kasukoooo ! S'il te plaîîît !
- Nan ! Je dois parler à Han, alors va jouer un peu par là-bas !
La fillette croisa ses bras avec une moue boudeuse mais partit tout de même en ronchonnant pour continuer ses dessins entamés le matin. Kasuko lança un regard victorieux vers Jisung qui avait enfin réussi à calmer son fils. Il s'approcha de la lycéenne en dégageant distraitement ses cheveux de devant son visage.
- P'tet' que t'as vraiment besoin de couettes, tout compte fait. Gloussa ouvertement la brune, faisant lever les yeux de Jisung.
- Qu'est ce que tu veux me dire ?
- Oh, je suis venu récupérer les boites repas de ce débile de Jeongin. Ça fait des jours qu'il était censé passer mais il faisait que d'oublier. S'il les rapporte pas aujourd'hui, sa mère va vraiment le passer au cuiseur à riz...
Le jeune père hocha lentement la tête, un embryon de sourire sur les lèvres. Son fils calé sur sa hanche, il partit récupérer les trois boites en bois qu'il avait soigneusement lavé pour les donner à la lycéenne. Cette dernière le remercia avec un grand sourire en se dépêchant de ranger le tout dans son sac de cours relativement vide.
- Bon, je vais-
- Non Kasuko part paaaas ! S'exclama Aya en se jetant sur la jeune fille d'un air suppliant. Joue avec moi s'il te plaîîît !
- Nan mais je joue pas avec les morveuses, moi.
La fillette ferma les yeux avant de commencer à pleurer, faisant légèrement paniquer Jisung qui était responsable d'elle pour la journée. Si ses parents apprenaient qu'elle avait pleuré, c'était pas bon du tout pour lui. Il tourna un regard brillant vers Kasuko, assez désespéré.
- Kasuko, s'il te plait... Souffla-t-il en pinçant vaguement ses lèvres.
La lycéenne leva les yeux au ciel en soupirant, manquant de faire dégringoler son chignon bancale.
- Ok ok... Céda-t-elle avec une grimace. Mais tu dis pas à mon frère que j'étais pas en cours.
Jisung hocha rapidement la tête, soulagé d'avoir quelqu'un d'autre pour l'aider à s'occuper de tous ces enfants. Tout en retroussant les manches de son large sweat orange, Kasuko saisit son inséparable ballon de basket.
- Je veux bien jouer avec toi, Annonça-t-elle en se tournant vers Aya, mais j'ai une seule condition. On fait du basket.
- Mais je sais pas jouer...
- Pas grave, je vais t'apprendre.
La fillette hocha la tête avec entrain, et toutes deux sortirent dans le jardin. Jisung décida raisonnablement de les suivre et s'assit sur le bord du perron, ses pieds nus frôlant les brins d'herbe tandis que Sunghan babillait entre ses bras. Devant lui, Kasuko définit un panier imaginaire contre la face de la vieille maison, avant d'expliquer à Aya les bases de ce sport.
Toutes deux jouèrent pendant un long moment, sous le regard distrait du coréen. La lycéenne ne cessait de jurer, se plaignant qu'Aya était trop nulle et qu'elle n'y arriverait jamais, mais elle n'était pas rentré chez elle pour autant. Elle réessayait à chaque fois, donnant tous les conseils qu'elle pouvait à la petite fille. Cette dernière avait les sourcils froncés de concentration, soucieuse de bien faire. Elle voulait que la grande fille dont elle était si admirative soit fière d'elle.
Depuis le perron, Jisung ne les quittait pas des yeux. Un léger sourire allégeait les traits de son visage pâle. L'une comme l'autre, elles étaient pleines de vie et regorgeaient d'énergie. Il avait trouvé ça beau. Leurs rires innocents s'envolaient entre les feuilles émeraudes des plantes de son jardin.
Au dessus de leurs têtes s'étendait un ciel d'un azur immaculé. Depuis quelques jours, l'air se réchauffait lentement. Sur la peau de Jisung, les rayons du soleil lui apportaient une réconfortante chaleur. Ce jour-là, son cœur avait semblé battre avec un peu plus de légèreté. Lentement, il réapprenait à vivre. Sans se presser.
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