LX
— Je t'ai vu arriver Jungkook, fit le diable dos au concerné en train de regarder le paysage sur le toit de son immeuble. Tu sens cette odeur ? Celle du sang, celle de la vengeance. C'est une belle journée pour tout mettre au clair tu ne crois pas ?
— La ferme.
— Aah... Il se retourna et leurs regards se heurtèrent.
Silence. Un léger vent froid s'emmêlait dans leurs cheveux ébènes, les cris et rires gras des passants mal attentionnés retentissaient, des coups de feux, des disputes, tout ce qui pouvait caractériser ce quartier. L'un aux sourcils froncés, visage crispé, l'autre à l'allure amusée, ils s'échangeaient des regards qu'eux seuls pouvaient traduire.
— Comment va mon cher cousin ? Demanda finalement Hoseok avec un faux sourire.
— Il t'emmerde.
— C'est pas tellement gentil ça. J'ai entendu dire qu'il serait tombé dans un coma depuis deux semaines ! Haha ! Tu sais, j'hésite vraiment à aller à l'hôpital pour lui faire subir ce qu'il a fait à mon père. J'espère vraiment sa mo-
Il se vit partir sur le côté avec la joue lui piquant fortement. Une vieille table le rattrapa dans sa chute, le faisant rigoler en étirant sa mâchoire dans tous les sens. Il se redressa correctement sur ses pieds, un large rictus au visage. Jungkook se tenait devant lui, à quelques mètres. Ses poings se serraient tellement que ses phalanges devenaient blanches, ses ongles s'incrustaient dans ses paumes et ses veines ressortaient, pompant son sang chaud remplie de colère et de haine.
— Très bien Jungkook... Fit le plus jeune en faisant craquer ses doigts un à un. Je pensais pas en venir aux mains mais si tu le désires tant...
— TU M'AS TOUT PRIS !!
— J'ai tellement aimé te voir souffrir toutes ces années, autant que moi j'ai souffert avant que tout ne bascule entre nous.
— CESSE DE DIRE DES CONNERIES PUTAIN, POURQUOI TU T'EN PRENDS À MOI HEIN ? JE T'AI JAMAIS RIEN FAIT !
— Jamais rien fait, tu dis ? SI. BIEN SÛR QUE SI !
— NON ! TOUT CE QUE JE FAISAIS C'ÉTAIT T'AIDER À CALMER TES PULSIONS !
— EH BEN JAMAIS T'AURAIS DÛ ! C'EST À CAUSE DE ÇA QU'ON EN EST LÀ ! On aurait pu devenir de vrais amis Jungkook, et toi tu as tout gâché !
— Mais putain arr-
— TU N'AS TOUJOURS PAS COMPRIS ? BORDEL DE MERDE JUNGKOOK JE SUIS TOMBÉ AMOUREUX DE TOI À CAUSE DE TON AIDE !
L'adulte haussa les sourcils et ses yeux doublèrent de taille suite à cette soudaine révélation. Chaque mot prononcés résonnèrent dans sa tête, venant de comprendre la raison de son effroyable vie. Lui, tout ce qu'il voulait s'était aider une personne risquant d'avoir des ennuis à cause de simples pulsions qui le poussaient à devenir violent envers des personnes innocentes comme celles qui le mettaient en colère. Et tout ce qu'il a gagné en récompense, c'était la mort de sa sœur, la tromperie de Jimin et l'état de Taehyung ?Raison de plus pour le haïr.
— Tu étais la seule personne que j'appréciais un minimum et qu'est-ce que tu as fait ? T'AS ÉTÉ AVEUGLE ET T'ES SORTI AVEC CET ENFOIRÉ DE PARK JIMIN !!!
— JE L'AIMAIS DÉJÀ AVANT TON ARRIVÉE !
— Quand je l'ai appris, continua-t-il en l'ignorant, j'ai commencé à te détester. Tout amour envers toi avait disparu, il ne restait plus que de la haine. Alors c'est pour ça que je t'ai rejeté quand tu m'approchais et qu'ensuite je t'ai persécuté de plus en plus ! J'éprouve du bonheur quand je vois les traits de ton visage se froncer, tu sais. Il y a quatre ans, c'était limite jouissant !
— Pourquoi l'avoir tuée ? POURQUOI AVOIR TUÉ ANNA PUTAIN ELLE AVAIT QUE HUIT ANS !!!
— Pour mettre mon plan en marche. Une nouvelle fois, Jungkook écarquilla les yeux.
— Quoi ? Hoseok sourit en coin, bras croisés sur son torse.
— Rompre ta relation avec Jimin m'était déjà dans la tête, mais le problème c'était toi. Comme à l'époque vous vous aimiez encore, et que tu étais fou amoureux de lui je savais que mon plan allait te faire souffrir. Sauf que vous vous quittiez pas d'une semelle, impossible de vous séparer ! Alors j'ai opté pour la prison, et puis en même temps j'ai fait une bonne action comme tu étais connu des autorités pour drogue et tout ça. Là où tu habitais avant ton déménagement, j'ai découvert que chaque soir tu attendais ta petite-sœur à la sortie de son école dans le parc juste en face pour la ramener chez vous. Et puis un soir t'étais pas là, mais la petite t'attendait quand même alors j'en ai profité. Je lui ai fait croire que tu arrivais et je l'ai embarquée sans même qu'elle ne s'en rendre compte. Pauvre chérie, elle n'a même pas vu la mort lui tomber dessus !
Une vieille caisse vola en sa direction et il l'esquiva facilement, d'un simple pas sur le côté. Mais deux bras emprisonnèrent sa taille et ils tombèrent sur le sol crasseux avant de recevoir des coups au visage.
— ESPÈCE D'ENFOIRÉÉÉÉ !!
Jungkook frappait autant qu'il put, profitant qu'il soit à califourchon sur son pire ennemi. Mais sa chance ne dura pas, le jeune adulte venait de réussir à se retourner sur le ventre et se leva, faisant tomber l'autre à la reverse. Relevant son regard dur vers Hoseok, qui s'essuyait le sang de sa bouche d'un revers de main, il murmura quelques injures avant de se dresser sur son un mètre quatre-vingt-quatre. Les deux hommes se défièrent du regard quelques dizaines de secondes avant que le plus jeune ne se mette en position de combat.
— L'un de nous deux ne sortira pas vivant d'ici Jungkook...
— Redis encore une chose comme ça et je t'étripe pauv' con. Fit calmement le pré-adolescent à la sortie de l'établissement.
— Ohhh comme j'ai peur ! Rigola un jeune accompagné de deux autres personnes de son âge. C'est vrai qu'un mioche de douze ans me fait réellement peur.
— Em... Intervint l'un des deux. Changbin tu devrais arrêter de le chercher, tu sais qui il est ?! C'est le demi-frère de Min Yoongi !
— Et alors ?! Demi-frère, cousin, ou grand-oncle de la tante je m'en contre fous ! Il avait pas qu'à me chercher !
— Jung Hoseok putain tu comprends rien ! Il a déjà envoyé une dizaine de personne à l'hôpital !
— Jung Hoseok ? Sérieux ? Il explosa de rire. Lui ?! Tu vas pas me faire gober ça quand même ! Je ne l'ai jamais vu mais il serait plus du genre à être grand et costaud qu'une crevette dans son genre !
— La crevette elle t'emmerde et hier j'ai charcuté mon cousin avec mon père pour lui foutre un GPS dans le cou. Tu veux une preuve ? Il tapota son téléphone quelques instants et le tendit au plus grand. Tiens ! C'est beau hein ? Tout ce sang qui sortait c'était... Ouah !
Les trois adolescents firent la grimace à cette vue et le dénommé Changbin envoya son poings en direction d'Hoseok, qui le lui stoppa afin de retourner très proprement le bras dans un joli craquement. Un hurlement de douleur et il fut vite libéré par deux mains les séparant. Le blessé tomba à terre, se tenant le coude avec quelques larmes dégoulinant de ses yeux.
— Hoseok je t'ai déjà dis d'arrêter !! Gueula un nouveau venu de l'âge des trois harceleurs aux cheveux ébène.
Le jeune avait rougit presque immédiatement en sentant la main de celui-ci emprisonner son poignet. Poignet qui fut lever en l'air, le faisant lâcher son téléphone qui s'était éteint. Leurs iris se rencontrèrent, faisant battre son cœur plus fort.
— Hé ! Tu m'écoutes ?! Contrôles toi un peu !
— Mais c'est lui qui m'a cherché ! Il a insulté ma mère ! T'aimerais qu'on insulte quelqu'un de ta famille qui est mort ?!
— Non c'est vrai, mais c'est pas une raison pour en venir aux poings ! Il tourna la tête vers les trois autres. Occupez-vous de son bras avant que ça empire et dégagez. Message reçu tellement rapidement qu'en deux secondes ils étaient déjà en train de partir. Le nouveau lâcha Hoseok. T'es vraiment chiant !
— Désolé Jungkook...
— C'est la troisième fois aujourd'hui ! Donc à partir de maintenant je veux que tu restes vraiment vers moi et pas que tu t'enfuies chercher la merde comme un voleur ! Compris ?!
Pourquoi ce souvenir me
revient maintenant... ?
Les gouttes de pluie s'étalaient par milliers sur l'intégralité de son corps. Un liquide rougeâtre sortait de sa bouche, ses arcades sourcilières, sa tête, de derrière le faisant baigner dedans. L'eau qui restait sur la ferraille se mélangeait à ce sang, se transformant en brume pour partir s'écouler sur le sol lorsqu'elle se faisait trop importante. Ses jambes, ses orteils, ses bras, ses doigts, son buste, ses muscles, ses os broyés, plus rien. Il ne sentait plus rien. Où étaient passé ses sentiments ? Partis, envolés, détruits. Il ne ressentait même pas les larmes qui coulaient sur ses tempes, disparaissant sous les gouttes de pluie qui les écrasaient. Ses yeux opaques fixaient le ciel chargé sans même le voir, ses oreilles sifflaient, et malgré sa vue larmoyante, une tache noire tout en haut de l'immeuble bougeait, puis disparut. Il était maintenant seul, encore une fois, comme il l'a été toute sa vie. Tout le monde le lâchait à un moment où à un autre, et maintenant que la mort l'emportait, tous allaient s'en réjouir. Ne s'être jamais vraiment sentit heureux ni aimé, être constamment mal dans sa peau malgré des rires et sourires, et qu'ensuite, pour couronner le tout, qu'un pays tout entier allait fêter sa mort dans la joie et le soulagement, n'était-ce pas la pire façon de partir ? Son dernier souffle sortit doucement de sa bouche entrouverte, et doucement, sous la chanson de la pluie sur la ferraille, la vie s'évapora de la ruelle déserte.
Des toussotements retentirent du haut de l'immeuble et la masse affreusement amochée, trempée, s'assit dos contre le rebord du toit. Une main appuyait sur son omoplate, le faisant gémir de douleur. Les gouttes dégoulinaient sur son visage ensanglanté, peut-être pleurait-il en même temps ? Personne n'a jamais su. Ses cheveux collaient à son front, ses vêtements à sa peau bleutée par tous les coups. Sa respiration, avant irrégulière se calma petit à petit et il déglutit difficilement, yeux fermés. De son autre main tremblante, il vint prendre à l'intérieur de sa veste son téléphone où il composa un numéro pour l'amener à son oreille.
— Allô ?
— Vi-ens... me chercher...
— De quoi, où ça, t'es où ?!
— Immeuble... Gomun...
— Qu'est-ce que tu fous là-bas ?! ...Jungkook ? Jungkook !! Réponds moi !!
Le bras de l'adulte tenant le cellulaire venait de lâcher et vint reposer sur le sol. Sa tête partit en avant, emportant son corps qui s'étala sur le flanc, inconscient.
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