Pendant le baiser, Jungkook avait écarquillé les yeux, jusqu'à ce que Taehyung tombe dans ses bras, aussi lourd qu'une pierre. Il resta stoïque et doucement, deux de ses doigts se posèrent sur ses lèvres. Wouah, c'était quoi ça ? C'était tellement doux, calme et sucré, son cœur en faisaient des siennes à l'intérieur de sa prison d'os à cause de ça. Puis son regard se posa sur l'adolescent dont la tête était appuyée contre son torse.

— Taehyung ? Appela-t-il. Taehyung ! Il le secoua un peu. Eh ! Taehyung ! Il le prit par les épaules et le mit face à lui.

Il continua de l'appeler de plus en plus fort, voyant aucune réaction de sa part et ses yeux fermés. Pourquoi ne répondait-il pas ?! Il s'était endormi ?! Non, il ne serait pas tomber comme une masse dans ses bras et ne serait pas aussi lourd. Réalisant son inconscience, il fronça les sourcils lorsqu'il vit les jambes nues du jeune après avoir baissé la tête. Il n'avait plus son pantalon et sa peau laissait apparaître des sortes de traces rouges. On aurait dit... que quelqu'un lui avait serré très fortement les jambes. Tout son corps était humide, ses cheveux collaient à son front, sa peau brillait au peu de lumière qu'il y avait, ses joues marquaient d'anciennes larmes, des taches de sans aussi, surtout à son épaule. Lorsqu'il le prit contre lui pour le soulever, son regard sombre fut attiré par l'arme, à terre, que tenait Taehyung à son arrivée. Comment l'avait-il eu ? L'adulte se redressa en fronçant le visage dû au poids du jeune. Il devait peser au moins trois fois plus que la normale. C'était bizarre il savait que lorsque quelqu'un est en état d'inconscience ils sont plus lourds, mais là, il l'était vraiment plus qu'avant. Et pourtant, il l'avait porté déjà plusieurs fois comme cela et son poids n'avait pas tant changé que ça. Aussi, ses mouvements étaient vraiment lents, ses réactions pareilles, comme s'il avait eu du mal à se contrôler lui-même. Il s'énerva en pensant à ce qu'il ce serait passé pour qu'il soit dans cet état déplorable. A l'instant où il se retourna, son repas du midi le menaça de sortir, et ceci pour la première fois. Pourquoi réagissait-il comme ça alors qu'il en avait déjà vu, dont celui de sa petite sœur ?

Devant lui, à quelques mètres, sur le dos, se trouvait le cadavre du père du diable, l'oncle de Taehyung se baignant dans une marre de sang. Un trou dans sa poitrine nue, dévoilant un torse remplit de graisse très bien cachée habiller. Un pantalon noir recouvrait ses jambes, la ceinture retirée et la braguette descendue. Son organe reproductif se devinait dans la pénombre, bien ressortit. Les larmes lui montèrent, il venait de deviner ce qu'il s'était passé.

Après s'être fait enlevé, les deux membres du SBK l'avaient ramené chez lui, le jetant à terre comme un adolescent jetterait son sac de cours en rentrant de l'école. Et bien sûr, sur le carrelage juste devant l'homme de la maison, le chef, assit confortablement sur son canapé. Très bon travail, avait-il félicité avant de se lever pour prendre l'enfant par les cheveux et le traîner jusqu'au sous-sol. Jeter sur le lit, une bouteille d'eau gelée déversée sur son visage, le réveillant soudainement en cherchant son air tout en toussant sec. Rouge de rage, l'oncle avait tenté de le violer une énième fois; profitant de son inconscience envers ce qui l'entourait, son cerveau encore brouillé. Mais en retirant violemment son pantalon et empoignant fortement ses jambes pour l'amener vers lui, un coup de pied dans le torse le fit basculer en arrière. Taehyung venait de prendre un peu plus conscience de ce qu'il se passait et son instinct de survie venait de prendre le dessus. Alors il avait frappé de toutes ses forces. L'homme se rattrapa sur un meuble où il grogna de mécontentement. Oh ! Pendant que le petit peinait à se lever, il retira son pull en oubliant surtout pas de prendre la seringue qu'il avait précieusement mise dedans. Puis en le jetant à terre à l'autre bout de la pièce accompagné de son arme qu'il avait gardé dans sa poche arrière de pantalon, il s'avança de nouveau vers l'adolescent qui venait à peine de tomber du lit, essayant de s'enfuir. Sa défense avait puisée tout le peu d'énergie qu'il avait récupéré. Aucune force pour pleurer, il ne sentait plus vraiment son corps, il se sentait détruit. Jungkook, il voulait Jungkook. La seule personne qui l'acceptait comme il était, tout ce qu'il vivait. Oui, il avait besoin de cette personne.

Une aiguille s'implanta dans son épaule, le faisant hurler à plein poumon. Ça y'est, ça recommençait. Son cri continua lorsqu'il sentit son corps tremblant le brûler de plus en plus et son incapacité de bouger correctement. Il avait mal, horriblement mal et chaud. Son souffle se faisait de plus en plus irrégulier, ayant perdu le reflect d'expirer et d'inspirer. Sa vision semblait zigzaguer, comme si les couleurs s'accentuaient et que tout tournait autour. D'ailleurs, les murs semblaient se rapprocher de lui, le privant de tout oxygène et lui faisant extrêmement peur. Il se sentait comme un petit chien dans une cage, qu'ensuite on frappe pour dresser et qu'on montre au public qui se moque de qu'il est. Bien sûr, l'Homme était trop bête pour comprendre ça, comprendre que derrière chaque personne il y a une histoire, et là, c'était son histoire. Non, lui ne pense qu'à ses besoins, rire, bonne famille, pas de violence, cadeaux et voyages. Tout ce que lui n'avait pas.

Son corps fut soudainement tirer en arrière d'une forte poigne et jeter à l'extrémité de la pièce par une force inhumaine remplie de rage. Taehyung s'éclata violemment contre le mur, fissurant au passage certains de ses os et tomba contre le sol, à moitié évanoui. A cause de la drogue qu'il venait d'avoir, il n'avait rien sentit, s'en était presque effrayant. Il lâcha un gémissement roque et se redressa sur ses coudes, les yeux à moitié ouvert. Mais malgré le peu de vue qu'il avait, il vit le pistolet devant lui, là, à quelques dizaines de centimètres. Oh putain c'était celui de son oncle, celui qu'il avait jeté avant de s'en prendre à lui ! Un claquement de fouet le fit sortir de ses pensées et sa tête s'inclina sur le côté pour rencontrer le regard de son oncle, l'outil de torture en main. À l'instant où il s'avança dangereusement, Taehyung se laissa guider par son envie de vivre. Son envie de rester aux côtés de la personne qu'il recherchait depuis beaucoup trop longtemps et qu'il venait à peine de trouver. Alors d'un effort herculéen, son bras s'élança vers l'arme, la chargea, et tira.

Les larmes dévalaient le long de ses joues, et ses iris sombres se posèrent sur l'adolescent dans ses bras. Celui-ci était devenu un meurtrier. Un meurtrier certes, mais seulement par légitime défense. Sauf que tout ce qui allait suivre lui faisait extrêmement peur. Il venait de tuer son oncle, le membre de sa famille l'ayant fait souffrir le martyr durant sept longues années. D'un côté, il était maintenant tranquille excepté avec Hoseok, mais de l'autre, la justice allait prendre les dessus à partir de cet instant. Un sifflement sourd le fit sortir de ses pensées, putain de merde c'était son bracelet électronique à sa cheville ! Il ne fallait pas qu'il perde de temps, Taehyung venait d'être drogué à une dose beaucoup trop forte et sa vie pouvait être en danger. Enfin, elle l'était. Par la malheureuse absence de Lindsay, l'hôpital se trouvait être la dernière solution. Mais comment allait-il s'y rendre ? À pied serait du suicide et l'adolescent mourra d'une overdose s'il n'est pas encore en train de la faire. Le seul moyen était de voler une voiture, voler l'une de celles qui stationnaient dans la cour de la villa. Le jeune encore dans ses bras, il s'y rendit comme prévu, remontant à vive allure au rez-de-chaussée, n'apercevant pas la dénommée Marie dans les parages, sortit et explosa d'un coup de coude la vitre côté conducteur. D'une main tremblante, il ouvrit la porte et s'éclipsa à l'intérieur en prenant soin de ne pas cogner la tête de Taehyung sur la bordure. Après l'avoir attaché au siège passager avec quelques difficultés, il s'attaqua au système de démarrage de la voiture. Heureusement qu'il avait fait ça dans sa vie passée, trafiquer une auto n'était qu'un jeu d'enfant. Lorsque le moteur gronda, il rempaqueta les fils sous le volant et démarra sans plus attendre, la sirène de police s'entendant à l'horizon.

Feux tricolores grillés, priorités non respectées, vitesse bien trop haute, et sifflement lui cassant les oreilles, il voulait à tout prix arriver à l'hôpital avant que le pire n'arrive. Une de ses mains vint appuyer sur le torse de Taehyung au niveau du cœur, cherchant un quelconque pouls. Il en sentit un. Deux. Trois. Toujours en vie, mais il ralentissait de plus en plus. Les yeux de l'adulte ne purent retenir une nouvelle fois des petites larmes rebelles, et il s'essuya le nez du revers de la même main. Il ne pouvait, ne voulait pas nier le fait qu'il avait peur. Peur de perdre une nouvelle personne à laquelle il s'était attaché, alors son pied appuya d'autant plus sur l'accélérateur.

Lorsqu'il fut enfin arrivé, garer la voiture vite fait bien fait, il prit Taehyung de nouveau dans ses bras et entrer dans l'hôpital, puis hurla à l'aide en déposant délicatement le corps inconscient sur le sol. Ses lèvres bleutées, son visage beaucoup trop paisible, son teint de plus en plus pâle l'effrayait comme jamais. Il fallut quelques dizaines de secondes, ou quelques minutes il n'en savait rien pour que des médecins rappliquent accompagner d'un lit de transport. Alors que Jungkook s'écartait pour les laisser faire leur travail, les mains tremblantes et le cœur battant à tout rompre, une forte poigne attrapa son bras, puis l'autre.

— LÂCHEZ-MOI BANDE DE SALOPARD DE MES COUILLES ! Hurla-t-il de nouveau en se débattant des forces de l'ordre. TAEHYUNG !

Les policiers, arrivés sur les lieux grâce à la localisation du bracelet, durent se mettre à cinq pour le maintenir. Il savait qu'il se trouvait en ce moment dans un hôpital et que le respect des lieux, donc le calme, était l'une des principales obligations, mais son esprit se perdait par la peur et le stresse. Il appelait, criait Taehyung jusqu'à ce qu'il se fasse attiré par l'arrière. Ses cordes vocales pouvaient bien se rompre, son corps se déshydrater par ses larmes incontrôlables, il s'en foutait complètement. Il hurla une énième fois son prénom avant de disparaître à l'extérieur du bâtiment, avec pour dernière image un médecin chevaucher l'adolescent sur le lit roulant, afin de lui commencer un massage cardiaque.