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« Je pense avoir entendu ton appel,
Mais ce n'est pas vrai »

Wooseok

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— Je connais vos vraies intentions et je ne vous permettrai pas de l'emmener dans un laboratoire pour qu'on fasse des expériences sur lui. Il en est hors de question ! Ce que vous faites aux êtres humains est écoeurant.

— Qu'est-ce que ça signifie ? S'ahurit l'un des trois hommes en regardant mon chef avec les sourcils froncés. Vous aviez dit qu'il ne voit personne et que l'emmener n'aurait pas été un problème. Monsieur Lee, gêné de la situation, se tourne vers les hommes en essayant de se justifier.

— Non mais ce n'est pas ce que vous croyez, cette femme est l'une de mes employées et elle s'est juste un peu affectionnée à lui étant donné qu'elle s'occupe de son cas depuis des mois, pendant qu'ils parlent entre eux, je m'approche de Wooseok et lui chuchote :

— Va au sixième étage, à cette heure-ci, personne ne te verra. Vu que t'as des longues jambes tu pourras tranquillement courir et moi je prendrai l'ascenseur. N'aie pas peur, tout ira bien.

Il se contente de hocher la tête avant de se diriger d'un pas discret vers la cage d'escaliers.

— Hé, il est en train de fuir ! Remarque l'un des hommes en pointant mon bien aimé de son index. Sans hésiter une seconde, Wooseok se lance dans une course pour arriver en bas le plus rapidement possible. Rattrapez-le ! Vite ! On a besoin de lui, qu'il soit vivant ou mort. Au même moment, l'ascenseur arrive et lorsque je suis sur le point d'y entrer, une main me retient par le poignet en le serrant de toutes ses forces.

— Où est-ce que tu crois aller toi, hein ?! Me gronde monsieur Lee furieux. À cause de toi j'ai failli perdre une grande somme d'argent !

— Lâchez-moi ! Je tente inutilement de me libérer, mais il a plus de force que moi et je n'y peux rien. Ayant les pieds en liberté, je lui lâche un coup de pied en plein milieu de l'estomac et profite du fait qu'il soit au sol pour entrer dans l'ascenseur et forcer sur le bouton de la fermeture des portes. Lorsque celles-ci se collent, je m'appuie contre le mur soupirant soulagée et clique sur le bouton qui m'amènera au sixième étage.

Comme prévu, il n'y a pas de trace vivante dans le couloir.

Je commence à m'inquiéter en voyant que Wooseok ne se daigne pas de venir, et au même moment où je pense à lui, je le vois arriver totalement essoufflé. Il s'arrête un instant pour reprendre de l'air et je le regarde souriante pendant qu'il vient vers moi, mais ce sourire disparaît aussitôt en entendant un bruit de feu. Quelques secondes après, le corps de mon bien aimé pas loin du mien se retrouve au sol et atterrit près de mes pieds.

— Trouvé, dit l'un des trois hommes toujours avec son flingue pointé vers sa cible prêt à tirer au cas où il se relèverait, ses deux collègues le rejoignent en un rien de temps et ce connard de mon patron vient s'ajouter à la fête à l'aide de l'ascenseur.

— Toi, il me pointe du doigt se tenant le ventre avec son autre main. Tu vas payer cher, t'étais à deux doigts de compromettre quelque chose d'important.

— Tu sais que notre travail est d'une importance nationale ? M'interpelle l'un des trois hommes s'approchant d'un pas confiant vers moi.

— Je n'en ai rien à foutre de l'importance de votre travail, à ce que je sache vous n'avez pas l'autorisation de faire des expériences sur des humains, encore moins si vous n'avez pas leur consentement !

— Tu crois vraiment que cette règle est respectée, chérie ? Il rigole amèrement. Personne ne prend en compte ce genre de choses, une fois que t'es entre nos mains, c'est terminé. Et les forces de l'ordre sont déjà au courant de cela, mais ne font rien car le gouvernement a besoin de nous pour faire progresser la science. Tu sais, il change d'argument, ton geste n'a pas été très poli, il se rapproche de moi et me prend le menton d'une main en scrutant mon visage d'un regard dégoûtant qui me fait frémir. Je tente un maximum de m'éloigner mais pas moyen de réussir. Mais si tu nous suis sans faire d'histoires, t'auras une place chez nous. On m'a dit que vous êtes très compétente alors que vous n'avez que vingt-quatre ans. En plus vous n'êtes pas mal. Si vous ne saurez pas vous rendre utile comme assistante vous pourrez toujours-

Grâce à une soudaine force sortie de nulle part, Wooseok, qui était à moitié mourant il y a à peine quelques secondes, se lève et s'éjecte comme une furie sur l'homme qui vient de me toucher pour le bombarder de coups de poing sans un minimum de pitié.

— Wooseok !

Trop tard, avant même que je puisse faire quelque chose, on tire sur lui une deuxième fois. Et je crois bien que ce deuxième coup lui enlèvera définitivement la vie. Il retombe sur le côté et me fixe avec les yeux ouverts disant ses derniers mots tandis qu'il se vide petit à petit de son sang.

— Tae... Avec les larmes aux yeux, je m'apprête à aller près de lui, mais avec le peu de forces qu'il lui reste, il m'arrête d'un geste de main. Enfuis-toi, ne te soucie pas de-

— Qu'est-ce que vous attendez ?! S'écrie l'homme presque K.O ayant maintenant du mal à bouger. Attrapez-la, bon sang !

Si ma mémoire ne me trompe pas, j'ai des chances de survivre en sautant d'ici. Ce n'est pas comme si j'avais le choix.

Mon corps recule un peu, histoire de prendre de l'élan, et accourt le plus vite possible en direction de ces barrières vitrées. Ms avant-bras viennent se placer devant mon visage et grâce aux pointes de mes talons, les vitres se brisent. Je me précipite en bas à la vitesse de l'éclair atterrissant près des poubelles, là où on jette les vieux matelas. Attendant qu'ils me croient morte ou évanouie, je reste immobile jusqu'à ce qu'ils arrêtent de regarder en bas.

En me daignant enfin de me lever de ce matelas qui n'est rien d'autre que crade, je regarde brièvement en haut et sanglote laissant des chaudes larmes rayer mes joues.

C'est fini, j'ai perdu mon seul et véritable amour. Il fallait que tout foire à deux doigts de la liberté.

Malgré la tristesse qui s'empare de mon esprit, mon corps avance d'un pas hésitant et lent pour quitter ce maudit endroit le plus rapidement possible.

Tout est allé si vite. Tellement vite que ce qui est arrivé parait irréel. Je ne ressens plus rien à présent, c'est comme si je n'avais plus d'âme. L'un des meilleurs moments de ma vie a vite viré à mon plus grand cauchemar. Cauchemar qui m'a hantée toujours plus gravement. Jour après jour.

Comment est-ce que je peux prétendre vivre sans lui désormais ?

Comment est-ce que je pourrai vivre en paix sans avoir de regret pour ce que j'ai fait ?

J'ai fui dès que j'en ai eu l'occasion, l'abandonnant à son triste sort.

C'était à moi de se faire emporter, pas à lui...

Plusieurs jours sont passés et ces longues journées tout à fait lentes et égales n'ont fait que rendre encore plus lourd le poids que je porte dans mon cœur depuis la perte de Wooseok.

Des nombreuses fois j'ai essayé d'accepter la réalité.

Des nombreuses fois j'ai essayé de vivre tout en le portant simplement dans mon cœur, mais c'est juste impossible.

La seule chose qui me reste à faire, c'est le rejoindre là où il m'attend.

Versant mes toutes dernières larmes, je me mets debout sur le tabouret et fais passer ma tête dans le cercle que forme la corde bien attachée au plafond de mon salon.

C'est fini, rien n'a plus un sens désormais.

— Je serai bientôt là, Wooseok. Attends moi encore quelques secondes...

Fin