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« Les nuages comme une image
Font appel à des rêves bleus »

Shinwon

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Je prends l'ascenseur qui, comme tous les matins, me mène au dixième étage. Arrivée à ma destination, je sors et me dirige d'un pas presque sautillant vers la cage de Wooseok.

Je vois son beau visage s'étirer en un grand sourire dès qu'il remarque ma présence.

— Taejin ! S'écrie-t-il enthousiaste en faisant dépasser ses mains de la cage, trop hâtives d'emprisonner mon corps.

— Doucement, doucement, je suis là, je dis presque en riant en même temps que je déverrouille la cage.

J'ai à peine le temps d'entrer qu'il me saute immédiatement au cou pour le bombarder d'un millier de baisers au visage.

Ma relation avec lui ?

Je ne saurais pas la définir.

Depuis notre première rencontre, on a tous les deux senti quelque chose qui nous attire vers l'autre, et ce n'est pas quelque chose de petit. Au contraire, il s'agit d'un sentiment d'affection amoureuse qui grandit jour après jour. L'énorme joie qui l'envahit dès que je le rejoins dans sa demeure et qui disparaît dès que je la quitte est déjà suffisante pour me faire comprendre à quel point il tient à moi. Je me fiche du fait qu'il soit affligé par des problèmes psychiatriques, ça ne l'empêche pas de démontrer son amour à mon égard.

En plus, il va de mieux en mieux, jour après jour. Il a juste été fortement traumatisé par quelque chose dont je ne suis pas encore au courant. Et si je suis la seule qui arrive à l'apaiser, c'est qu'il y a une raison après tout.

Ayant remarqué que je fais bien mon travail, monsieur Lee m'a proposé un accord : Wooseok sera mon seul et unique patient, je lui consacrerai toutes mes journées de travail à lui seul et mon salaire augmentera pour la "difficulté" que m'apportera cet engagement. Inutile de dire que j'ai accepté sans même hésiter. Ça me fait une excuse pour rester avec lui la longueur de mes journées, au final je suis extrêmement bien payée pour les passer avec quelqu'un que j'aime.

Que demander de mieux ? Je m'occupe désormais de tout ce qui le regarde et je me suis même rajoutée des tâches que je n'ai pas le droit de remplir normalement : comme par exemple nettoyer sa cage. Pour je ne sais quelle raison, les chambres des patients sont rarement lavées et pour Wooseok c'est pire vu que personne n'arrive à l'approcher, les femmes de ménage comprises. Grâce à moi, elle est retournée comme neuve en moins d'une semaine. Je change aussi ses draps de façon régulière, je ramène à la maison ses vêtements sales pour le laver et lui en apporte d'autres qui sont propres, je lui ramène aussi en cachette de la nourriture provenant des restaurants ou fast-foods des fois.

Si j'avais eu le droit de choisir, je l'aurais aussi transféré dans une chambre, mais avec les caméras ça aurait été impossible. Je galère déjà assez rien qu'en ramenant de la nourriture qui n'est pas d'ici.

— Allez viens, je dis après lui avoir servi son petit déjeuner, c'est le moment de se laver.

Je lui prends la main et le tire avec moi hors de la cage en direction des douches communes, qui sont plutôt ses douches à lui, vu que c'est le seul patient présent dans cet étage.

Je l'aide uniquement à retirer ses vêtements supérieurs et me retourne pour qu'il enlève lui-même le reste.

Quelques secondes après avoir entendu un bruit de froissement de tissus, je sens une soudaine pression sur toute la partie arrière de mon corps.

— Taejin, me chuchote suavement Wooseok en me provoquant des frissons qui me traversent le long du corps.

Le rouge qui me monte aux joues, je déglutis bruyamment en faisant des yeux ronds.

— Wooseok, je tente de lui dire, on ne peut pas...quelqu'un pourrait monter et nous v- s'en fichant royalement de ce que je m'apprêtais à dire, il me prend par la taille et me fait virevolter en un seul geste m'obligeant à lui faire face.

Plus que gênée, je relève immédiatement les yeux pour croiser les siens, qui me considèrent avec désir et tendresse.

Totalement sûr de ses gestes, il réduit toujours plus la distance entre nos visages en descendant ses mains toujours plus bas. Me sentant intimidée par la confiance qu'il dégage, je recule jusqu'à ce que ma colonne vertébrale s'appuie contre le bouton qui actionne l'eau de la douche venant s'abattre directement sur nos corps.

En quelques secondes je me retrouve trempée de la tête aux pieds avec les vêtements et les cheveux qui me collent.

Alors que mon patient est mort de rire, je retire mes chaussures à talons, ma blouse et mes lunettes pour les déposer sur un tabouret à part, restant donc avec ma chemise devenue transparente et mon jean. Juste après, WooSeok s'abaisse à ma taille et met ses mains de chaque côté de ma tête pour que je ne puisse plus bouger de là où je suis, emprisonnant donc mon regard dans le sien.

Le cœur battant à mille, il approche sa tête chuchote quelque chose que je ne l'aurais jamais imaginé dire.

— Je crois bien que je t'aime.

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S'il y a à peine un an on m'avait dit que j'aurai eu ma première fois avec dans l'un de mes patients et qu'elle se serait déroulée avec un dans les douches de l'hôpital dans lequel je travaille, je n'y aurais jamais cru.

Après avoir terminé ma petite affaire avec Wooseok, je le laisse seul un instant, le temps de descendre et d'aller chercher des vêtements de rechange dans mon sac, avec l'espoir que personne ne me voie trempée de la tête aux pieds en train de boîter.

Arrivée devant la porte, mes pupilles perçoivent à travers la vitre floutée plusieurs silhouettes qui sont visiblement en pleine de réunion.

— Un mètre quatre-vingt-huit vous avez dit ?

— Oui, je reconnais immédiatement la voix de monsieur Lee, et il est encore en très bonne santé. Il était en fin de vie jusqu'à il ya quelques mois, mais grâce à l'une de nos employées, il est au top de sa forme.

Ils parlent de Wooseok ?

— Tu entends ça ? Dit quelqu'un enthousiaste. Il sera très bon pour nos prochaines expériences.

« Expériences ? » Mais qu'est-ce que-

— En effet oui, comme d'habitude vous êtes le meilleur fournisseur de souris de laboratoire de la région. C'est un plaisir de faire des affaires avec vous.

« Fournisseur de souris de laboratoire ? »

Ça veut dire qu'on amène des gens ici en faisant croire qu'il s'agit d'un hôpital psychiatrique pour ensuite leur donner de quoi les maintenir en vie et les envoyer dans des laboratoires ! L'expression traumatisée de la femme de l'accueil, la négligence de l'hygiène des patients, les traitements minimalistes qui sont juste suffisants à les faire tenir sur pied...tout est plus logique maintenant !

— Qu'en sera-t-il de sa famille et tout le reste ?

— Ah ce n'est pas un problème, personne ne vient lui rendre visite depuis des années. Je n'aurais même pas à annoncer à ses proches qu'il est décédé comme j'ai dû le faire pour les autres.

Ça suffit, je ne peux pas entendre plus !

Oubliant totalement mon objectif principal, je me dépêche de prendre l'ascenseur et de remonter au dixième étage. Sans même toquer, j'ouvre la porte des douches communes et y trouve WooSeok en train d'enfiler son t-shirt. Heureusement qu'il n'a pas mis beaucoup de temps à se laver, ça nous aurait ralentis. Je le vois me regarder avec les joues un peu rosies, se remémorant sûrement ce qu'on a fait il n'y a même pas cinq minutes.

— Taeji-

— Ce n'est pas le moment, Wooseok, je lui prends le bras et le tire dehors. Il faut qu'on s'échappe d'ici, au plus vite ! Je fouille dans la poche de ma blouse toujours trempée que j'ai récupérée entre temps en cherchant les clefs, mais j'ai du mal à les attraper. Un soupir agacé sort de mes lèvres mais je réussis à enfin les sortir et au moment où la porte de la cage s'ouvre, on entend le bruit que l'ascenseur effectue lorsqu'il arrive à un étage.

— Vous verrez, les assure monsieur Lee, il vous sera très utile pour les prochaines expériences.

— J'ai hâte de le voir, répond l'un des deux hommes.

— Et merde ! Prise par la panique, j'entre en emmenant mon partenaire avec moi et éteins la lumière après qu'on ait trouvé une cachette au coin de la cellule juste à côté des barreaux.

Je suis totalement comprimée contre le torse de Wooseok et je peux sentir ses battements s'agiter, comme s'il avait compris la situation.

— Il n'est pas là ? Demande l'un des hommes scrutant rapidement du regard l'ensemble de la cage.

— Non, répond monsieur Lee qui semble un peu agité par le fait que Wooseok ne se trouve pas ici, vu les traces d'eau qu'il y a au sol, il doit sûrement être à la douche.

— Allons donc voir.

Dieu merci, je ne me suis pas changée au final. Après avoir sagement attendu qu'ils soient assez loin, Wooseok et moi sortons de la cellule en toute discrétion.

Je retire mes talons et les porte à la main pour ne pas faire de bruit, mais bête que je suis, j'ai oublié que l'ascenseur en fait lorsqu'on l'appelle. Et bien évidemment, les hommes accompagnés de mon chef se sont aperçus de notre présence juste au moment où ils étaient sur le point d'inspecter les douches. Fais chier ! Quel mauvais timing !

— Ah, bah il est là.

— Viens Wooseok, l'appelle mon patron avec un faux sourire. Cette vieille charogne, j'avais un mauvais pressentiment par rapport à lui dès les premiers mots qu'il m'a adressés, ces hommes sont des soignants spéciaux qui sont venus là pour toi.

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┆ -ˏˋ ˗ˏ✎ NDA * ೃ

✽⋆ ┆. ° .❆ Rappel : pour avoir la happy ending, il faut TOUT lire. Pour n'avoir que la sad, il faut s'arrêter au chapitre 4.