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Chapitre I - Les chaînes de la couronne

L'aube peignait les cieux de Valtéra de teintes rosées et dorées, annonçant une nouvelle journée. Mais pour Lanaëlle, chaque matin se ressemblait, enfermé dans une routine millimétrée, une prison de velours et de dorures.

Assise devant son miroir, elle laissa une servante tresser sa longue chevelure dorée en une natte sophistiquée. L'apparence était une arme, lui répétait sans cesse la reine sa mère. Une princesse devait être impeccable, digne, irréprochable.

Votre robe, Votre Altesse.

Lanaëlle soupira légèrement avant de se lever. Le tissu brodé glissa contre sa peau, aussi léger qu'un voile. Une parure de soie, d'or et de dentelle. Une tenue conçue pour éblouir... et cacher les chaînes invisibles qui la retenaient ici.

Une fois prête, elle descendit les vastes escaliers du palais, traversant les longs couloirs tapissés de fresques racontant les exploits de ses ancêtres. Chaque matin, elle suivait le même itinéraire : une révérence à son père dans la salle du trône, un passage à l'orangerie pour échanger quelques mots avec sa mère, puis une longue leçon de stratégie dispensée par le maître de guerre du royaume.

Mais ce matin-là, quelque chose était différent.

Son père l'attendait dans la grande salle, entouré de ses conseillers. L'atmosphère était lourde, presque suffocante.

— Lanaëlle, approche.

Elle obéit, le menton haut, bien que son cœur battît plus fort.

— Un émissaire de Noctern est arrivé ce matin. Le roi Malagar souhaite entamer des négociations.

Un frisson parcourut son échine. Noctern. L'ennemi héréditaire.

— Et que veut-il négocier ? demanda-t-elle d'un ton mesuré.

Son père marqua un silence. Puis il la regarda avec gravité.

— Un mariage.

Un silence tomba sur la salle. Lanaëlle sentit une vague glacée lui serrer la gorge.

— Avec qui ? souffla-t-elle.

— Le prince Kaelan.

Elle déglutit difficilement. Elle connaissait son nom, son visage, les récits qui le dépeignaient comme une ombre sur le champ de bataille.

Lanaëlle, fille de la lumière, promise au prince des ténèbres.

Elle aurait dû être terrifiée. En colère. Révoltée.

Mais ce qu'elle ressentit à cet instant précis fut bien pire.

Une curiosité troublante.

Lanaëlle resta figée, le regard fixé sur son père. Autour d'elle, les murmures des conseillers lui parvenaient comme un bourdonnement lointain, insignifiant face à l'ouragan qui grondait en elle.

Un mariage. Avec Kaelan de Noctern.

Elle connaissait son nom aussi bien que celui des monstres des contes que l'on racontait aux enfants pour les effrayer. Le Loup Noir, disait-on dans les rues. Un homme impitoyable, né dans le sang et la guerre, qui ne laissait derrière lui que des ruines et des cris.

Et pourtant, c'était à lui qu'on voulait l'unir.

Elle voulait protester. Refuser. Mais elle savait déjà que ses mots seraient vains. Une princesse n'a pas de droit sur son destin, seulement un devoir.

— Pourquoi moi ? finit-elle par demander, d'une voix qu'elle s'efforçait de rendre neutre.

Le roi Aldric eut un soupir fatigué.

— Parce que c'est le seul moyen d'éviter une guerre ouverte.

Un silence tendu s'installa. Puis il ajouta, plus sombre :

— Ou du moins, de la retarder.

Lanaëlle sentit une amertume familière lui brûler la gorge. Valtéra avait toujours cherché la paix. Mais face à un roi comme Malagar, la paix était un mirage. Et maintenant, elle devait être le prix à payer pour une trêve éphémère.

Son père s'approcha et posa une main sur son épaule, un geste rare et empreint de gravité.

— Tu partiras demain à l'aube pour une rencontre avec l'émissaire de Noctern. Peut-être même avec Kaelan lui-même.

Lanaëlle acquiesça, le dos droit, le regard fixé sur l'immense tapisserie représentant la fondation de leur royaume.

Elle n'avait pas le choix.

Mais cela ne voulait pas dire qu'elle se soumettrait sans combattre.

Plus tard, dans la solitude de ses appartements...

Le crépuscule teintait le ciel de nuances pourpres lorsque Lanaëlle se retira dans ses quartiers. Ses dames de compagnie s'affairaient autour d'elle, rangeant ses robes, préparant son bain, bavardant à voix basse des rumeurs qui circulaient déjà dans le palais.

— Le prince Kaelan est un homme cruel, disent certains. Il ne connaît que la guerre.
— D'autres racontent qu'il a les yeux d'un démon, froids comme la glace...

Lanaëlle se détourna du miroir où elle observait son reflet et leva une main pour faire taire les murmures.

— Laissez-moi.

Les servantes s'inclinèrent et quittèrent la pièce en silence.

Dès qu'elle fut seule, Lanaëlle se débarrassa de sa robe lourde et encombrante et se glissa dans une tunique plus simple. Elle avait besoin de respirer.

Elle ouvrit la grande fenêtre qui donnait sur les jardins du palais. Le vent nocturne caressa son visage, portant avec lui l'odeur des fleurs et du lointain. Dans l'obscurité, elle apercevait au loin les montagnes de Noctern, sombres et imposantes, comme une menace silencieuse.

Son destin l'attendait là-bas.

Elle porta une main à sa ceinture. Sous les étoffes fines de sa robe, elle sentait la présence rassurante de la dague qu'elle ne quittait jamais. Une princesse n'était pas censée manier les armes. Mais Lanaëlle n'avait jamais été une princesse ordinaire.

Si Kaelan de Noctern croyait qu'elle serait une épouse docile, il se trompait.

La nuit était tombée en silence sur Valtéra. Mais dans les appartements de la princesse, la tension se tissait comme une toile invisible. Lanaëlle, malgré le calme apparent, bouillonnait intérieurement.

Elle ne voulait pas être une simple pièce dans le grand échiquier de son royaume. Pas une princesse docile, ni une mariée de guerre. Elle avait été formée à la diplomatie, certes, mais aussi à l'art du combat. Et ce n'était pas pour rien.

Elle se leva soudainement, son esprit brûlant d'une décision soudaine. Ses yeux se posèrent sur l'étagère en bois sculpté où reposait une épée ancienne, héritée de son grand-père. Une lame légère, gravée de runes anciennes, forgée dans le feu de l'histoire.

Elle s'avança vers l'arme, ses doigts effleurant la garde. C'était une épée de cavalerie, parfaite pour les combats rapprochés. Pas une épée de princesse.

Mais Lanaëlle ne se considérait plus comme une simple princesse. Elle était une héritière, une guerrière en devenir, une femme prête à forger son propre destin.

Elle la prit en main, les doigts fermement enroulés autour du cuir de la garde. Un frisson d'excitation parcourut son corps, et un souffle presque inaudible s'échappa de ses lèvres.

Mais qu'était-elle vraiment capable de faire ?

Elle se tourna alors vers le grand miroir, se plaçant devant lui comme pour affronter une version de soi-même qu'elle ne reconnaissait pas encore. Ses mouvements étaient hésitants au début, maladroits même. Elle avait l'habitude de manier des arcs et des flèches, mais l'épée... L'épée, c'était différent. C'était la guerre, la force brute.

Elle leva la lame, ajusta ses pieds, tenta une première attaque dans l'air. Le métal sifflant fendit la poussière, mais sa posture était bancale. Elle s'arrêta net. Trop faible.

Elle se redressa. Non, pas d'hésitation. Pas ce soir.

Cette fois, elle se concentra. Ses pieds se placèrent fermement sur le sol, ses mains resserrées autour du manche. L'épée vibra sous sa prise, un souffle dans l'air. Lanaëlle pivota sur elle-même, traçant un arc de cercle parfait dans le vide. Le tranchant de l'acier coupa l'air.

Elle sourit. Pas un sourire de satisfaction, mais un sourire de défi.

Elle pouvait le faire.

Elle répéta le mouvement plusieurs fois, chaque coup plus fluide que le précédent, chaque geste plus précis. L'acier s'épanouissait dans la danse, comme un partenaire invisible. La sueur perla sur son front, mais son esprit s'était enfin débarrassé des poids de la couronne et des obligations. Là, dans la solitude de sa chambre, elle n'était plus qu'une guerrière en quête de sa propre liberté.

Lanaëlle posa la lame au sol, le souffle court, les muscles tendus par l'effort. Un éclat de satisfaction brilla dans ses yeux. Elle n'était pas une victime. Elle n'était pas une simple poupée à marier pour assurer la paix. Elle était bien plus que cela.

Et un jour, elle ferait payer ceux qui l'avaient réduite à ce rôle.

Le cliquetis de l'épée résonnait encore dans ses oreilles, même après qu'elle l'ait posée. L'air autour d'elle semblait vibrer d'une énergie nouvelle, comme si, pour la première fois, elle avait compris la nature de sa propre détermination. Elle ne s'était pas seulement battue contre l'arme, mais contre l'idée même de ce que l'on attendait d'elle.

Elle se tenait maintenant, face au miroir, observant son reflet. Celui d'une princesse aux traits nobles, mais dont l'âme se rebellait contre la destinée tracée par son père. La guerre approchait, et avec elle, la rencontre inévitable avec Kaelan de Noctern.

Lanaëlle se demanda, un instant, si cet homme serait comme ceux qu'elle avait appris à haïr. Un prince né dans la violence, un guerrier formé dans l'ombre. Pourtant, quelque chose en elle se refusait à l'image du monstre qu'on lui décrivait. Peut-être la vérité n'était-elle pas aussi simple. Peut-être Kaelan, ce prince des ténèbres, n'était-il pas qu'un simple instrument de guerre.

Elle tourna la tête. Le vent soufflait doucement par la fenêtre ouverte, envoyant des brises fraîches sur son visage encore marqué par l'effort. Elle savait que demain, elle quitterait Valtéra pour ce voyage fatidique. Cette mission de paix forcée. Ou de guerre déguisée.

Elle s'empara de la dague qu'elle portait toujours à sa ceinture, la fit glisser entre ses doigts avec douceur. Le métal froid contre sa peau la ramena à la réalité. Elle allait devoir affronter l'homme qu'on lui avait désigné. Mais pas seulement lui. Elle allait devoir affronter son propre destin.

Elle se redressa, le regard fixe. Ses pensées étaient désormais claires. Elle avait choisi son camp, celui de la liberté, celui de l'indépendance.

Les préparatifs pour son départ se feraient dans la plus grande discrétion. Lanaëlle n'allait pas se soumettre à un mariage arrangé, à une alliance de convenance. Pas sans chercher la vérité, sans comprendre pourquoi ce monde se déchire dans l'ombre. Et peut-être, juste peut-être, Kaelan pourrait-il être la clé pour dénouer cet enchevêtrement de mensonges et de trahisons.

Elle jeta un dernier coup d'œil à la dague, un léger sourire en coin. Si les négociations échouaient, elle serait prête.

Elle se détourna et traversa la pièce, son cœur battant plus fort à chaque pas. Ce voyage la mènerait au-delà de la cour royale, au-delà de l'ombre des montagnes. Et peut-être, dans la rencontre avec celui qu'elle devait haïr, elle trouverait la vérité qui leur manquait à tous.

La princesse se figea un instant, puis se retourna pour saisir l'épée posée dans un coin. Elle la laissa reposer contre son épaule. Ce n'était pas la diplomatie qui ferait sa victoire, ni les alliances. C'était la guerre.

résolution, un éclat froid et tranchant, tout comme la décision qui se formait dans son esprit. Se marier avec Kaelan de Noctern. Cette idée, en apparence une simple stratégie politique, l'écœurait.

Elle, une princesse, un pion sur l'échiquier d'une guerre de pouvoir ? Non. Elle ne pouvait accepter cela.

Le mariage n'était pas qu'une union de deux corps ; c'était l'union de deux royaumes, de deux visions. Et si Valtéra était prêt à sacrifier sa propre héritière pour assurer la paix, elle, Lanaëlle, ne pouvait se résoudre à devenir ce symbole. Elle n'était pas une simple marchandise à échanger pour un cessez-le-feu.

Elle serra l'épée, les muscles de ses bras tendus sous l'effort. Un souffle lourd s'échappa de ses lèvres. Elle allait refuser ce mariage. Non par fierté, mais par respect pour son propre destin, pour la voie qu'elle choisirait elle-même, loin des décisions imposées par son père.

Elle tourna de nouveau la tête vers le miroir. Ses yeux étaient sombres, mais pleins de détermination. Elle ne pouvait pas laisser son père, ni l'ennemi, décider de son avenir.

Ce mariage, cette alliance, elle les rejetait de tout son être. Valtéra méritait mieux que de se sacrifier à un prince de guerre dont le seul objectif était de renforcer son emprise sur le royaume. Et elle ne pouvait accepter que l'avenir de son peuple soit décidé par une alliance forcée, un mariage de convenance.

Elle s'habilla rapidement, jetant un dernier regard à l'épée posée contre la cheminée. Peut-être que la diplomatie, la négociation, la paix... tout cela serait nécessaire. Mais elle se le jurait : si la guerre était inévitable, elle ne serait pas une spectatrice passivement assise à attendre son sort.

Elle s'approcha de la porte et la ferma derrière elle avec une détermination nouvelle.

Elle trouverait un autre moyen.

- - - 

Alors que Lanaëlle terminait de se préparer, un léger coup frappé à la porte de ses appartements la fit sursauter.

— Votre Altesse ? La voix douce de la domestique se fit entendre, hésitante. Puis-je entrer ?

Lanaëlle se tourna vers la porte, ses pensées encore agitées. Elle prit une grande inspiration avant de répondre, sa voix adoucie par l'étiquette mais toujours marquée par une tension intérieure.

— Entre, Camille.

La porte s'ouvrit lentement, et la silhouette de la jeune domestique apparut. Camille était une des seules à qui Lanaëlle pouvait confier ses pensées, ou du moins, celle qui comprenait, même sans mots, les tourments de sa maîtresse. Elle était simple, discrète, et loyale. Mais ce soir, il y avait une inquiétude perceptible dans ses yeux.

— Vous êtes prête, Votre Altesse ? Camille s'approcha, ses mains serrant un linge propre, bien que ses yeux scrutaient déjà l'expression de Lanaëlle.

Lanaëlle détourna son regard, la gorge serrée.

— Prête... à quoi ? répondit-elle, un ton amer dans sa voix. À partir vers la guerre ? À me marier avec un prince ennemi juste pour qu'on nous laisse en paix quelques années ?

Camille s'approcha doucement, son regard empli de douceur. Elle n'avait pas besoin de poser la question pour savoir ce qui tourmentait sa maîtresse. Depuis l'annonce de l'alliance forcée, Lanaëlle semblait perdre peu à peu son éclat habituel.

— Votre Altesse... Vous n'êtes pas une simple marchandise à échanger.

Lanaëlle la fixa un instant, surprise par la fermeté dans la voix de Camille. Cela ne se produisait pas souvent. La domestique baissa les yeux, gênée, mais son regard s'intensifia.

— Je suis avec vous.

Un silence pesant s'installa entre elles, lourd de non-dits. Lanaëlle se mordilla la lèvre, puis hocha lentement la tête.

— Je sais que tu l'es, Camille. Sa voix se brisa un peu. Mais je ne peux pas accepter ça. Je refuse d'être un pion sur cet échiquier de guerre. Je dois trouver une autre voie.

Camille s'avança encore, posant une main sur l'épaule de Lanaëlle. La princesse ferma les yeux, sentant la chaleur de son contact, et un frisson traversa son dos.

— Peu importe ce que vous déciderez...

Camille garda la main sur l'épaule de Lanaëlle un moment, comme pour lui transmettre une part de sa propre force. Les mots de soutien, bien que simples, résonnaient dans le silence de la pièce. Lanaëlle ferma les yeux, se laissant bercer un instant par la chaleur de cette présence fidèle.

— Peu importe ce que vous déciderez, je serai à vos côtés, Votre Altesse.

Ces mots, si simples, mais prononcés avec tant de conviction, apaisèrent un peu la tourmente qui secouait le cœur de Lanaëlle. Elle sourit faiblement, se retournant enfin vers Camille.

— Merci. Mais ce que je vais décider... Ce n'est pas que pour moi. C'est pour tout ce que je représente.

Le regard de Camille s'assombrit légèrement, mais elle ne dit rien, comprenait-elle vraiment la profondeur de la révolte intérieure qui secouait sa maîtresse ?

Lanaëlle s'éloigna d'elle, se dirigeant vers la porte. La lueur de la lune s'infiltrait dans la pièce, illuminant la silhouette de la princesse, prête à quitter ses appartements pour un chemin incertain.

— Je ne peux pas laisser cela m'arrêter. Sa voix était douce mais déterminée. Je ne serai pas une simple pièce dans un jeu que d'autres ont décidé pour moi.

Camille la regarda s'éloigner, son cœur lourd mais rempli de respect. Elle savait que ce voyage allait changer beaucoup de choses. Lanaëlle était prête à se battre pour ce qu'elle croyait juste, même si cela signifiait défier son propre père et toute la cour.

La porte se ferma doucement derrière la princesse, et Camille resta là, dans le silence de la chambre.

La princesse de Valtéra se dirigeait vers l'inconnu, déterminée à refuser son destin et à chercher une vérité plus grande. Ses pas la mèneraient peut-être à la paix, ou peut-être à la guerre. Mais une chose était certaine : elle n'accepterait jamais d'être une simple alliée dans un mariage arrangé.


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