La journée passa sans que Jisung ne recroise Minho. Le lendemain, le haut-placé se fit aussi absent. Jisung fut assigné aux documents d'archive toute la journée. Travail pas des plus passionnants qui constituait à trier des fiches par ordre chronologique. Quand dix-sept heures arriva, le garçon qui n'avait pas dormi de la nuit, le cerveau embrouillé par de nombreuses idées, sentit sa tête tomber progressivement, la fatigue se faisant ressentir. Il laissa sa tête tomber dans ses mains et regarda autour de lui.

La plupart des employés rangeaient leurs affaires et sortaient. Jisung aurait dû se joindre à eux, mais sa détermination à toute épreuve l'en empêcha. Ses yeux se fixèrent sur un point invisible et son esprit divagua. Lentement ses orbites furent recouverts de ses paupières et sa tête se laissa tomber dans sa main.

Minho regarda sa montre luxueuse et remarqua que la petite aiguille indiquait le neuf et la grande le douze. Sentant sa tête tomber sur ses épaules il décida qu'il fallait mieux qu'il rentre se reposer.

Le haut placé avait passé la nuit dernière à s'interroger sur l'identité de Jisung. Plus les jours passaient plus il était persuadé de connaître son fameux stagiaire.
Minho rangea lentement ses affaires, éteint son ordinateur et verouilla son bureau. Il s'étira avant de repartir dans les couloirs. L'homme s'arrêta devant l'ascenseur puis réalisa que le jeudi était le jour de son nettoyage. Il décida d'utiliser les escaliers pour une fois.

En passant à côté du box office, il remarqua que la lumière était encore allumée. Minho s'arrêta, s'étonnant qu'il reste encore des employés à cette heure tardive. « Peut-être le concierge avait-il juste oublié d'éteindre la lumière » pensa t-il.

Le haut placé décida tout de même de faire un tour pour être sûr qu'aucun travailleur ne s'y trouvait encore. Il avait presque terminé son tour de vérification qu'il aperçut, un ou deux bureaux plus loin une touffe de cheveux blonds qui était posée sur la table. Minho se pressa pour aller vérifier qu'il n'était pas arrivé un accident grave à cet employé.

Doucement, le brun se pencha et un petit rictus se pointa sur ses lèvres quand il reconnut son petit stagiaire qui dormait paisiblement, la tête sur son clavier d'ordinateur. Minho réfléchit quelques secondes concernant ce qu'il se devait de faire. En conséquence, il s'accroupit et secoua doucement le blondinet qui papillona des paupières avant d'ouvrir totalement ses petits yeux noisette, éblouis par les néons blancs du box-office.

« Monsieur Lee ? S'exclama t-il en se redressant. Je... Je suis désolé. Murmura le garçon en baissant la tête, honteux de se dire qu'il venait de s'endormir sur son lieu de travail.

- C'est bon. Conclut simplement Minho en se relevant. Dépêchez vous de ranger vos affaires, je vous ramène. Ordonna le patron en évitant le regard de Jisung. »

Ce dernier, bien que surpris par la gentillesse de son tuteur, s'exécuta et fourra rapidement ses feuilles dans son dossier. Puis il emboîta le pas à son supérieur qui sortait du box-office de sa démarche assurée.

« Monsieur Lee, ne vous embêtez pas à me ramener je peux rentrer seul... Tenta Jisung en essayant de rattraper Minho.

- Il est tard, vous êtes fatigué. Je vous ramène, il n'y a pas de négociations possible Jisung. »

Une drôle de sensation traversa le corps du blondinet en entendant son prénom sortir de la bouche du brun. Ses lèvres roses qui bougeaient au rythme des syllabes et sa langue qui claquait son palais dans un si joli son faisaient frissonner Jisung qui aurait tout donné pour entendre son supérieur lui chuchoter à l'oreille.

Ses mains se resserèrent sur son dossier à cette pensée qu'il s'efforça de faire disparaitre de son esprit. Le garçon ne pouvant que se sentir coupable de penser de telles choses à côté du second concerné.

Arrivés à la Tesla noire que Jisung commençait à bien connaître les deux hommes s'échangèrent un rapide regard avant d'entrer dans le véhicule sans un bruit.
Le trajet se poursuit en silence avant que le brun ne le brise en questionnant :

« Vous avez des problèmes de sommeil ? Demanda t-il le regard fixé sur la route seulement éclairée par les lumières citadines.

- Hum, oui. Ça m'arrive de faire des insomnies. Se contenta de répondre Jisung, n'osant pas regarder son tuteur, de peur de croiser son regard.

- Ah. L'homme marqua une pause. Cela nous fait un point commun. Répondit-il franchement. »

Jisung rougit instantanément à cette réplique et Minho n'en menait pas large non plus. À vrai dire, il ne comprenait plus rien de son comportement. À l'origine, il avait toujours été froid avec les étrangers, surtout dans le cadre de son travail. Mais depuis que ce fameux Jisung était rentré dans sa vie il se sentait s'ouvrir à lui. Comme une sorte de délivrance après toutes ces années d'antipathie envers l'espèce humaine.
D'un côté il se sentait plus libre et plus à l'aise, mais de l'autre il avait peur. Il avait peur que cette situation se retourne contre lui encore une fois. Il avait peur de s'ouvrir, de léguer son coeur et qu'on le lui renvoie en le traitant de taré.

Minho était effrayé. Il était effrayé de ce petit bout d'homme qu'était Han Jisung.

Le coupant court dans sa réflexion, la sonnerie de son portable retentit à l'arrière, là où il avait posé ses affaires.

« Pouvez vous me donner mon téléphone s'il vous plaît. Demanda t-il à Jisung qui se tortilla pour attraper le cellulaire. »

Minho le récupéra et décrocha rapidement en voyant le nom de Jeongin sur l'écran.
Il le laissa parler quelques secondes avant de répliquer froidement :

« Pas ce soir. Je ramène mon stagiaire là. Je te rappelle. Bonne soirée Jeongin. »

Il s'excusa auprès de Jisung pour la gêne occasionnée mais celui-ci se contenta d'esquisser un petit sourire. Son cœur se pressait dans sa poitrine, il ne savait pas pourquoi, mais cet appel l'avait tendu et il jouait distraitement avec les lanières de son dossier pour se détendre.

« Où est ce que vous habitez Jisung ? Demanda Minho en se garant sur une place vide le temps que son stagiaire lui réponde.

- Euh, je... Jisung se frotta la nuque. N'osant pas répondre à la "question fatale" de son supérieur. Il savait qu'il ne devrait pas, mais le garçon avait toujours eut honte d'où il venait : d'avoir grandi dans des HLM tous plus délabrés les uns que les autres. Même si ses conditions de vie se faisaient plus confortables aujourd'hui, il n'assumait toujours pas ses origines. D'autant plus quand il s'agissait de les confier à un homme comme Lee Minho qui transpirait la richesse. Vous pouvez me laisser là, je peux rentrer seul ! Se contenta t-il donc de répondre.

Minho ne répondit rien et Jisung se sentait se décomposer sur place.

« Avez vous honte d'où vous venez ? Demanda simplement le brun en regardant droit devant lui. Devant le manque de réponse de son stagiaire, totalement pris au dépourvu dû au fait que son supérieur avait réussi à le cerner en quelques secondes, ce dernier enchaîna. Vous n'avez pas à être honteux d'où vous venez Jisung, ou alors tout le monde doit l'être. »

Jisung ressentit, encore une fois, ce drôle de frisson le parcourir, de ses doigts de pied au haut de sa tête. Ce drôle de frisson qui lui hérissait les poils. Il ne savait pas comment l'appréhender, et ça lui faisait peur. Mais, les mots de son tuteur l'avaient touché au plus profond de son coeur.

« J'habite dans les HLM, au nord de la ville. Avoua Jisung d'un petite voix. »

Semblant comprendre le pas énorme que le blondinet venait de faire, Minho ne dit rien et se contenta d'hocher la tête et de redémarrer la voiture. Jisung souffla intérieurement, et fut même un peu étonné de voir que son supérieur semblait déjà bien connaître le chemin.

Arrivés devant le HLM numéro neuf, Jisung descendit de la Tesla noire en même temps que son tuteur.
Minho sortit une cigarette d'un paquet qui logeait dans sa poche et en embrasa le bout de son briquet bleu nuit. Il tira dessus en relevant pour la première fois de la soirée la tête en direction de son petit stagiaire qui semblait attendre quelque chose.

« Je... Merci beaucoup de m'avoir ramené monsieur. Finit il par bafouiller sous le regard perçant de son supérieur qui leva sa tête vers le ciel. Sa chemise blanche qui se collait à son torse musclé, ressortant dans la pénombre de la nuit fit déglutir bruyamment le blondinet.

- La Lune est belle ce soir. Se contenta de répondre le haut-placé, le visage éclairé par la lumière blanchâtre de l'astre, sous le regard charmé d'un petit blondinet. »

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désolé j'ai encoreee oublié de poster tuez moi :')
bref bizous ;-;

ekeooz