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« Park Jimin ou Tenir la dragée haute »
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Il ressemblait à un cauchemar.
Ses grandes pupilles sombres me fixaient avec l'intensité à faire retourner les viscères. Je fronçais les sourcils, inquiets et apeurés, par les attitudes de l'entité à mon devant. Une ombre silencieuse, sinueuse, et serpentant dans mes peurs les plus enfouies. Mon cœur tambourinait mes tempes. Mes mains moitaient à l'outrance tandis que ses billes brillèrent vers le rouge et qu'un sang s'écoula de ses orbes malins. À notre entour, tout m'apparaissait tout noir, tout lugubre, et NamJoon disparut de nos visions. Ses griffes tracèrent la longueur de ma trachée et dès lors que je voulus pousser un hurlement de ma gorge, seul un couinement risible en réchappa. Alors il rit, bouche pointue, ouverte, cruelle, moqueuse de mes rondeurs sur lesquelles il pressa l'un de ses ongles cassants. Une liqueur chaude et translucide dégoulina de mes bas, humides et nauséabonds de honte. Je m'agitais au désir de freiner l'urine traversant mon caleçon jusqu'au par-terre mais je me savais plus nul alors je me figeai, subissant les rafales de méchanceté de cette créature qui me fixait intensément. Inlassablement. Superbement. Et je me réveillai, sursautant de stupeur.
La sonnerie du hanok retentissait dans les échos de la pièce à coucher. Mon souffle erratique ne retrouvait plus sa contenance, je m'accrochais à la réalité, paumes à poitrine, sue au front, draps trempés. Le ding-dong harcelait mes lobes, je déglutis et grimaçai de ces acouphènes terribles, et j'ouïs son timbre à travers la porte.
- Monsieur Park, t'es prêt ?
- NamJoon ?
J'ignorais s'il était vraiment le Kim NamJoon désagréable de nos échanges habituels mais sa politesse m'effraya, un temps, plus que mon rêve de la nuit. Le cadran affichait treize heures, et bien heureusement, nous étions le samedi alors je ne travaillais pas. Or, je n'attendais pas la venue de ce type alors je me levai, exaspéré mais curieux des motifs de sa visite soudaine. Aux battants, je scrutai sa mine mutine dans son costume noué, et à son tour, il me dévisagea longuement : j'avais une mauvaise tête, et il ne manqua pas de me le dire.
- Pourquoi t'es là ?
- J'étais certain que tu zapperais notre rendez-vous, petit. Je suis venu te chercher.
- Quoi ?
Maintenant, nos discussions de la veille me revinrent et eurent lieu peu après la disparition énième de JeongGuk, à la bibliothèque. TaeHyung réclama mon accompagnement à son bureau puisqu'il pensait qu'en le suivant, je finirais par mieux cerner son problème. Autrement dit, il m'embarquait dans sa guérison sans que je ne lui ai offert mon accord préalable. J'abaissai mes prunelles brunes et rougis de constater l'absurde de ma grenouillère à motifs de fesses colorées. NamJoon garda son sérieux, et je maudis mon ami, YoonGi, de m'avoir offert ce truc licencieux.
- Habille-toi, je t'attends dans la voiture, lança le Joon en pivotant.
J'opinai. Même au loin, je perçus ses commentaires de type "n'oublie pas de mettre une culotte" alors que la seule que j'avais, dans mes bagages, était au lavage.
Bientôt, je situais le pied d'un immeuble, vêtu d'un simple hanbok, et en compagnie, le précieux chauffeur de TaeHyung. Lors du trajet, je songeais incessamment à mes tourments nocturnes qui se répétaient chaque nuit depuis que je pris le train, il y a plusieurs jours. Les mêmes silhouettes. Les mêmes orbites aux couleurs de l'hémoglobine. Les mêmes actions. Les mêmes réactions, et ces hurlements couinés avant l'incident du pipi au slip. Le conducteur ne m'interrogea pas sur les motifs de mes tortures silencieuses, et je l'en remerciai. Ici se présentait une tour de quarante-deux étages, je les chiffrais. Au sommet, à la suite d'un recul, j'aperçus des caractères se dessiner, je crus que l'on me faisait une blague. EmeraTech, le patron de l'industrie pharmaceutique s'élevait sous mes yeux ébahis, je ne retins pas un juron. Alors je ne patientai plus, je capturai NamJoon à moi et le conduisis dans les locaux qui ne m'étaient guère familiers. Des ascenseurs, des open-spaces, des chariots, des humains en blouse, pincez-moi, je rêvais encore.
- Tu débloques... TaeHyung travaille vraiment pour eux ? Il travaille pour Lee SeoA, bordel ?
L'apprêté pianotait les touches de son cellulaire, il avertit son employeur de notre arrivée et me conduisit, sans rétorque, au dernier étage de la firme. La route vers lui se révéla longue, la cabine s'arrêtant à chaque palier sur une note de musique insupportable. Ce fut au bout de cinq minutes, après avoir vu les employés entrer et sortir au bon vouloir, et circuler d'un lieu à un autre, que l'on atteignit le sommet. À l'accoutume, dans une société, selon la hauteur où l'on bossait, cela définissait notre pouvoir hiérarchique. Si Kim TaeHyung servait l'industrie alors il ne démontrait de doutes qu'il situait l'Olympe dans cette ruche ouvrière. Nous traversâmes les couloirs jalonnés de bureaux et laboratoires. Un silence d'accalmie recouvrait et se brisa par les bruits de verres cassés, et de chair touchée. Cela provenait de la salle du bout où nous nous rendions sans paniquer des insultes qui en échappaient. Mon tout-moi se serra à ce timbre implacable, cru et barbare qui tenait son autre dans le creux de son caractère.
Le seuil s'entrebaîllait. Or, nul n'eut l'occasion de vérifier qui violentait qui que je reconnus la faiblarde voix de TaeHyung s'excuser, chef bas. Mes traits se creusèrent, je ne quémandai rien au Nam qui, soucieux, se tint contre la cloison, patient et nerveux.
- Tu es un démon, Kim TaeHyung. Tu ne seras jamais mon fils, tu entends ?
Un autre timbre. Imperturbable. Belliqueux. Carabiné, et pan-pan, il lui tira dessus sans procès.
- Pardon... Pardon, SeoA. Je suis désolé, je ferai plus attention à ce qu'il fait.
Je ne perçus que mal le prénom donné à cette autre entité mais elle m'appelait, connue de mon inconscient. Un vertige me saisit, une déchirante nausée qui similait un coup de poing dans les plexus.
- Comment ? JeongGuk a plus de pouvoirs que tu n'en auras jamais, petit abruti.
- Je fais de mon mieux, je te le jure.
- Suicide-toi si tu veux faire de ton mieux, TaeHyung. C'est tout ce que je te souhaite.
Comme un automatisme, je reculai par un choc trop lourd pour être porté. Billes rondes, et bras enlaçants mon buste, je ne sentis guère la réplique de l'injurié qui se mura seulement, heurté je l'imaginais, cette peine. De nombreuses minutes glissèrent et ce fut le temps qu'il fallut pour que je reprenne mes esprits et réalise que l'on me remarqua sur le seuil. Mon seul réflexe, lorsque le Kim énonça mon nom dans un murmure, fut celui de me réfugier près de lui en dépit des protestations du second Kim à l'arrière. Je m'excusai, doucement, sans jamais relever la tête vers celui qui osait provoquer de telles tristesses.
À l'adosse contre le seuil du battant, NamJoon scrutait chacune de mes réactions : mes rougeurs, mes foutues bègues, mes orbes fuyards, mes lèvres serrées. Si je ne le cernais pas déjà, je dirais qu'il se montrait particulièrement anxieux alors que son attitude hurlait ses moqueries sans la cesse pour moi. Cela n'avait rien de comique. Seulement, ma situation se pointait inopinément et à présent, j'ignorais où me mettre pour ne plus me pisser dessus. Le quarantenaire, impassible, examinait ma figure qui situait là où elle ne devrait pas ; c'est-à-dire accrochée au bras de TaeHyung, à son dos, à son corps tout rigide d'irritation. Je ressemblais à un gosse, c'était peu dire.
Je possédais une raison à mon attitude risible : le crieur de tantôt s'avérait être le Lee SeoA de la télévision, le même que JeongGuk railla abruptement, la veille. Je nourrissais l'idée que la vie se foutait un peu de moi : le cerisé ne m'avoua pas une fois que la personne critiquée était l'employeur du Kim dans l'entreprise.
- C'est mon beau-père, JiMin.
Oh, merde.
Ledit laissa un sourire se croquir à sa bouche, et je n'en revenais pas. Mes pupilles s'ouvrirent, grandes et larges, surprises et impressionnées aussi. Mon coeur battait un peu moins fort maintenant que ce moment se révélait plus d'intérêt. J'amorçai un pas envers mon idole, celui que j'admirais plus que tout dans le domaine guérisseur. Son menton grisé s'éleva, je contemplais un peu mieux ses yeux rapaces, ses cheveux calvitiés, et ses sourcils froncés de frustration. Avec son costume bleu, il dégageait une chose plus puissante, plus sauvage, plus - et j'osais dire - sexy.
- Vous êtes ?
Son timbre vibra.
- Un ami de TaeHyung, je rétorquai. Son meilleur ami.
Le concerné et NamJoon pivotèrent la tête de concert, étonné de ce mensonge superbe. Je riais de toutes mes dents puisque je devais admettre que ce n'était guère chaque jour que l'on se rendait proche de la famille de monsieur Lee. À mon derrière, j'ouïs les injures désobligeantes du bras droit qui disait halluciner de mon manque de délicatesse, et de mes fabulations ridicules. Certes, mais qu'importait alors que SeoA ne détenait le savoir de ma récente rencontre avec eux tous. Une canaillerie le prit à ses traits faciaux, il semblait passablement ravi de l'apprendre tandis que je trépignais de désir d'être convié à un congrès, qu'il me fasse la visite d'EmeraTech, qu'il m'invite à dîner, ou qu'il m'embauche directement à la place de TaeHyung. Oh mon Dieu.
- Je suis Park JiMin.
- Park JiMin, j'ignorais que mon beau-fils avait des amis...
- Nous sommes très proches mais ce grand bêta ne m'a jamais dit qu'il était de votre famille, je suis mortifié.
Et le bêta en question hoqueta, davantage plus abasourdi par mes propres paroles.
Je ne faisais plus cas des violences que j'entendis plus haut de l'âgé vers son fils. Cela me tenait mal à l'aise. C'était dur à penser mais je ne savais rien de leur relation, je ne savais rien d'eux et je refusais de croire que Lee SeoA pouvait être un méchant de récit. Je le contemplais qui caressait sa barbichette, machinal. Son corps prit appui sur la tranche de son bureau, il restait troublant de ne pas se douter de ses idées à ma vue.
- Partons, se reprit TaeHyung pour moi.
Je ne convoitais guère ce désir de m'en aller. Néanmoins, les orbes de monsieur Lee s'assombrirent quand ils s'apposèrent sur son enfant, le Kim. Une tension s'éleva. Une cruelle et obscure friction silencieuse qui s'insinuait sur les tous-à-chacun. Je secouai doucement le chef, refusant tout départ puisque j'estimais ne pas avoir profiter suffisamment de la présence de mon idole pharmacien.
- On est d'accord, TaeHyung ? haussa le patron. À partir de demain, tu travailleras comme assistant logistique au rez-de-chaussée de la tour... Me suis-je fait entendre ?
TaeHyung acquiesça sombrement. Sa paume saisit mon poignet avec douceur, et je sus à cet instant qu'il ne valait pas insister pour rester. Je ne saisissais pas bien les origines de ces sourdes querelles mais à travers la chaleur de sa main battait son cœur à rompre l'aorte. Le noir de jais me conduisit à l'extérieur, saluant le Lee SeoA, et suivi de son bras droit qui maugréait seul dans son coin. Cette visite à cet homme me laissait un goût d'étrangeté, je ne parvenais pas à me garder à l'aise dans mes baskets. Le battant se referma à notre dos, j'abaissai la tête sans connaître où la mettre tandis que NamJoon me toisait, mauvais, de ses fines billes peu aimables.
- Qu'est-ce qu'on fait ? il demanda. On le tue ?
Il m'évoqua, je déglutis. En dépit des volontés blagueuses de ces dires, le premier concerné n'étira pas un rire, ou rien qui m'offrit les pensées de ses bonnes humeurs.
- Nam, laisse-moi avec Jimin...
- T'es sûr ?
- Je t'appellerai si j'ai besoin de cacher son cadavre.
D'accord, c'était carrément effrayant lorsque TaeHyung tentait la plaisanterie. Il rit à ma mine.
- Vous pourriez arrêter de parler comme si je n'étais pas là ?
Le Joon railla mes manières, aussi, puis après une incline, il se dégagea de nos vues. Mon aîné restant ne quittait pas mon bras lorsqu'il m'amena dans l'arrière cour de l'immeuble au bout d'une dizaine de temps tant les lieux grandissaient à vue d'œil. Là, nous nous installâmes sur un banc, à l'ombre d'un pin, sous les guêpes estivales qui bourdonnaient entre les branches. Pour ma part, je m'émerveillais encore de ma croisée avec SeoA. Cela n'arrivait jamais, cela, dans la réalité, de discuter si aisément avec une célébrité de notre cœur. Et bien moins alors que je l'aperçus à la télévision pas plus tard que la veille... Ouah. Mes mains en tremblaient.
- Il est trop bien ton beau-père, TaeHyung.
- Tu parles de lui comme on parlerait d'un jouet.
Je remarquai, à présent, la mélancolie détendre son doux visage. Je ne pouvais plus tellement poser de mots sur mes douleurs oppressantes mais la sienne me troubla à l'instanté. Était-ce sa maladie qui luttait ? Un JeongGuk possessif qui désirait voir le jour et voler le temps de son hôte ? Je posai la paume contre son front pas chaud, cela le surprit tant qu'il émit un recul à mon geste tendre.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je vérifie que tu es encore maître de toi-même.
Un temps se tissa durant lequel il m'étudia sans une parole. Ses genoux à l'écarte, ses coudes posés là, et son buste à l'avant, j'ignorais comment traduire sa façon de me sonder. Je torturai mes doigts, je déglutis ma salive à maintes fois, et j'abaissai le regard dès lors que je l'entendis glousser.
- Tu ne peux vraiment pas t'en empêcher hein... Ce n'est pas comme ça que mon trouble fonctionne.
- Désolé.
- Tu es mon "meilleur ami" mais j'ai encore du mal à te cerner.
Il syllaba ces dires en s'étirant vers l'arrière, sans se départir de sa gentille mesquinerie à la bouche. Je tiquai un peu lorsqu'il rappela les manières dont je me présentais tantôt à son membre de famille, la honte. Je dissimulais ma face contre mes jambes en éructant un puissant râle de mes ridicules de plus tôt. TaeHyung ne paraissait pas fâché, cela me culpabilisa davantage alors qu'il étudia mes réactions de haines soudaines envers moi-même et mes impolitesses. Bientôt, ses dactyles trouvèrent mes mèches teintes d'argenté, et je me freinais dans mes élans d'excuses, le palpitant tambourinant.
- T'as été horriblement égoïste, tout à l'heure, JiMin.
- Que puis-je faire pour que tu ne m'en veuilles pas ?
- Franchement il n'y a rien qui puisse arranger le mal que tu viens de me causer, c'est si... Embarrassant. Devrais-je te punir ? Appeler la police ? Tu crois qu'une police pour les gens égoïstes existe ? Ah, je demanderai à Nam d'en créer une rien que pour toi... Regarde ce que tu me fais faire.
- Pardon ?
Je compris que je me leurrais sur ses intentions lorsqu'il éclata d'un rire gai qui m'ébranla et me fit arrondir mes orbes comme deux soucoupes. TaeHyung s'amusait de moi. Désormais, cela semblait plus notoire alors qu'il exagérait et prenait un ton théâtral et fallacieux. Cela dura longtemps durant lequel je laissais mes pommettes rosir de gêne. La brise estivale s'éleva, siffla, et filtra nos pores en doucereux tressaillis. Des industriels d'EmeraTech filèrent là, aussi, soucieux et angoissés de ces badineries incessantes. Ils fixèrent leur supérieur d'habitude, éberlués comme s'il ne s'esclaffait jamais. Et malgré moi, je trouvais cela infiniment plus triste que tout, je reniflai un pleur.
- Je te taquine, ne fais pas cette tête.
- Ta vie doit être tellement... Tellement triste, TaeHyung...
Et les vannes s'ouvrirent.
- Je t'ai dit que je plaisantais, ne te fous pas de moi... Je n'ai pas pleuré quand mon beau-père m'a rétrogradé alors ne le fais pas.
Les larmes ravagèrent mes joues en peu de secondes. Les sanglots prirent ma gorge, je hoquetais à chacune de ces fois où je tentais la parole. Et à chacune de ces fois où je nettoyais mes chagrins, ils revinrent toujours plus bruyants, d'autant plus hauts et chaotiques. Kim TaeHyung s'agita, sourcils creusés, sur le vif à qui pourrait m'entendre beugler de peine. J'allongeai mes jambes sur le banc, et je reposai mon crâne contre la cuisse de mon camarade de conneries. Ses bras s'élevèrent, il ne savait plus où les mettre alors que je me servais de ses bas comme serviettes.
- Ça suffit, JiMin... Ma vie n'est pas triste, c'est toi qui la rend misérable à pleurer comme un bébé.
- Pourquoi ? je m'étranglai. Pourquoi il t'a rétrogradé, ce con ?
Mon injure spontanée eut raison de lui tirer un amusement que je perçus.
- Je suis chercheur clinique à EmeraTech, et je n'ai jamais caché mon ambition de devenir directeur de programme.
- C'est quoi ce truc ?
- J'hallucine, t'es sacrément malpoli... Je serais responsable de plusieurs projets d'essais cliniques, de la gestion stratégique des programmes de recherche sur de nouveaux traitements médicamenteux. Il avait promis de me promouvoir.
Je redressai le menton, curiosité piquée. Ce qu'il racontait m'apparaissait chouette, et je sentais son désir passionné par son timbre d'un enjouement farouche. Je ne doutais pas qu'il y arriverait. Je ne connaissais pas TaeHyung mais du peu dont il me témoigna, je devinais qu'il était travailleur et appliqué dans ses accomplissements. Je capturai ses pattes dans les miennes ; je n'eus pas le besoin de lui en exprimer plus qu'il saisit mes encouragements tus. Il acquiesça.
Les propos de SeoA me ranimèrent, je reniflai de nouveau. J'imaginais l'affliction terrible que cela causa quand mon nouvel ami fut touché par les propos agressés avant d'être abaissé au rez-de-chaussée à la logistique qui s'éloignait de ses rêves un peu plus.
- Ne t'en fais pas... Ça ira. Ça ira mieux. Il n'y a pas de sots métiers, que de sots gens.
Cela ne s'éterniserait pas si SeoA ne lui mettait pas sciemment de bâtons dans les roues. Encore maintenant, je pensais difficilement qu'il en serait apte. Il se montra si aimable en réclamant mon identité, ce fut pourquoi les mots prochains de TaeHyung s'articulèrent, amers, et finirent d'occire les derniers doutes que j'alimentais encore. Ses airs prirent sinistres, ses veines saillirent, jaillirent à l'effusion de ses sentiments équivoques, ses doigts craquèrent et j'en frémis tout complet puisque comme tout humain normalement constitué, j'avais l'horreur de ces désarticulations insensées, de ces craquelis faits pour m'assaillir, je grimaçai.
- Il me considère comme un rien. Il ne comprend pas mon trouble et le craint plus que quiconque.
- Et tu n'en es pas un, je l'interrompis. Montrons-lui qu'il se fourvoie, que tu es tellement plus humain que tous et que ça fait partie de toi ! Ça me dépasse qu'il veuille te freiner à cause de tes identités multiples, ce n'est pas de ta faute.
Je m'emportais sans le faire exprès mais je ne m'arrêtais plus puisqu'il devait l'entendre. Nous trouvions étrange de s'adresser l'un à l'autre ainsi alors que nous ne nous connaissions pas. Toutefois, quand je l'observais dans ses manies, c'était soudainement comme si je me rappelais d'une vie où je connus cet homme-là, frêle mais semblant fort aux yeux du monde. Je débitais sans l'arrêt, sans la cesse et avec l'intime conviction qu'il méritait mes mots. TaeHyung m'admirait, silencieux, lèvres pincées, tandis que je m'essoufflais sur ces pensées militantes. Au désormais, je ne prétendais toujours pas comprendre son trouble identitaire mais je pouvais apprendre, ce fut ce que je lui exprimais. Je ne prétendais guère non plus être paré à cela, être certain de l'aider mais mon minimum était de l'accompagner alors que tous, même ses proches, lui tournaient le dos. Et je m'arrêtais, haleine courte, quand les pupilles brillantes du Kim me sourirent.
- JiMin, ce n'est pas si simple...
- Alors montre-moi ! Je veux t'aider, montre-moi comment faire.
Il acquiesça encore, soulagé et reconnaissant. J'ignorais dans quel bourbier je m'enlisais : je n'étais pas guérisseur, simplement un escroc qui accourait derrière l'argent et son succès. Néanmoins, et pour l'unique fois depuis longtemps, j'eus la bravoure de suivre mon coeur et il me disait de ne plus penser, de me mettre dans la merde, et de voir ses conséquences plus tard.
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« Park Jimin ou Tenir la dragée haute »
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