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𝟎𝟖┃𝐝𝐞́𝐣𝐨𝐮𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐦𝐨𝐫𝐭

▌ 𝗗𝗜𝗦𝗧𝗥𝗜𝗖𝗧 𝗦𝗨𝗗, 𝗞𝗔𝗡𝗨𝗞𝗜. 02/11. 05:00.▌





Red se retint de vomir lorsqu'il posa les yeux sur l'adolescent qui se tenait face à lui. Un cri d'effroi franchit la paroi des lèvres de ce dernier, et le vilain se figea. Découragé, il dut s'arrêter de grimacer le temps de s'humecter les lèvres pour se donner du courage. Alors que les sirènes de police résonnaient dans la rue voisine, le faisceau de la lampe torche que tenait Cyan éblouit toute la pièce.

Le jeune homme put enfin détailler la cave dans laquelle il se tenait avant de se traîner jusqu'au couteau qu'il avait laissé sur le sol. Le liquide rouge qui poissait la lame brillait sous la lumière, tandis que les premiers sanglots tombèrent. Sous la pression qu'il ressentit, ses mains devinrent moites et gluantes.

─ S'il vous plaît, laissez-moi partir, murmura l'adolescent.

─ Non.

À ces mots, Yellow, quoique flageolante, se redressa de manière brusque en faisant onduler l'une de ses mèches dorées à l'aide de ses doigts. La sueur coula sur son visage et avait déplacé le fond de teint qu'elle portait, lui donnant immédiatement l'air négligé. Cependant, ce n'était pas le moment de s'occuper de futilités pareilles. Le fait qu'elle porte une courte robe noire qui épousait ses formes lui permettait heureusement de rendre ce détail inaperçu. En temps normal, se montrer en public dans cet état l'aurait brusquée. Mais elle n'avait pas le temps de se sentir gênée.

En prétextant une petite toux, la nouvelle recrue échappa aux yeux remplis de tristesse de leur prisonnier. Il lui faisait beaucoup de peine, et elle ne pouvait rien faire pour l'aider.

─ Je n'ai rien fait. Ce n'est pas moi.

─ On te croit.

─ Alors pourquoi est-ce que je suis encore ici ?

Red songea à laisser le sale boulot à Yellow quand le plus jeune se remit à pleurer toutes les larmes de son corps. L'air se rafraîchit à mesure que le temps passait. L'obscurité qui les entourait, elle, sembla s'épaissir de plus en plus à cause de la fumée qui emplissait les rues.

Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre encore du temps. Ils devaient partir sur-le-champ. Red était néanmoins quelqu'un de têtu.

─ Ils sont tous morts, déclara l'adolescent en tirant sur les liens qui le retenaient.

Les deux autres adultes présents dans la pièce n'avaient rien entendu et Yellow dut tendre l'oreille pour saisir les chuchotements vaincus du jeune garçon. Une petite partie d'elle espérait qu'ils pourraient s'en sortir. Elle allait se lever, mais une déflagration terrifiante lécha les carreaux de leur refuge temporaire ; un énième nuage de cendres envahit la rue et noya le peu de lumière que produisait la lune.

─ Endeavor nous cherche encore ? (Cyan ouvrit la bouche, bien qu'elle soit effrayée.) Pourquoi tu m'as embarquée ainsi, Tsutsu ? J'ai peur.

─ Il semblerait. Hawks a demandé du renfort. Et ça va aller, donc tais-toi. Blue m'a dit qu'on s'en sortira.

Ce qu'il ne lui dit pas, ce fut qu'il était tout aussi apeuré qu'elle. Et Cyan, de son côté, n'osa même pas lui demander de qui il parlait.

Dans la noirceur de la tempête de flammes, l'intérieur du sous-sol apparaissait entièrement gris. Il y avait de grandes planches de bois, des cadres abîmés et des soupiraux brisés un peu partout. Sachiko - Cyan, à présent - fut la première à craquer face aux sanglots du jeune garçon.

Elle se leva de la table sur laquelle elle s'était assise et prit place près du rescapé en prenant soin d'effleurer ses mains blessées avec douceur. Les rares odeurs qui parvenaient jusqu'à ses narines brûlèrent ces dernières, mais elle n'en avait guère. Lorsque sa bile remonta le long de sa gorge, elle ne lâcha toujours pas. Le corps consumé de ce dernier avait faiblement cicatrisé et certaines croûtes avaient viré au violet. Prise d'une secousse qui ébranla un peu son sang-froid, la femme observa la peur solide qu'exprima, durant à peine une seconde, la figure brûlée et balafrée qui lui faisait face.

Mais elle avait vu pire que des brûlures au troisième degré. Alors elle ne sourcilla même pas à la vue des cloques purulentes qu'il possédait.

─ Tu as remonté le temps, non ? marmonna-t-elle.

─ Je ne sais pas. Je n'ai pas compris.

─ Yellow a tout vu et c'est pour ça qu'elle t'a aidé. (Une horreur soudaine envahit les traits fins du garçon.) Ne t'inquiète pas, nous ne sommes pas là pour te faire du mal.

Les réflexions qui tournaient en boucle dans le crâne de Red ne lui permirent pas de comprendre tout ce qu'ils avaient fait pour arriver jusqu'ici. Le combat contre Hawks semblait loin, à présent. Lorsqu'il capta les mouvements basiques effectués par Cyan, l'adrénaline en effervescence dans ses veines le fit tressauter. La haine d'Endeavor dehors était torrentueuse, comme un volcan en pleine éruption. Ce coin de la ville avait heureusement été abandonné depuis des années et n'était fréquenté que par les squatteurs. À présent, ce n'était qu'un champ de bataille qui déciderait de leur sort.

En quelques minutes, absolument tout pouvait basculer. Mais parmi eux, seul Red savait que le destin était figé.

Les bras du jeune garçon bougèrent tout seuls. Dès l'instant où une boule de feu s'écrasa sur le toit, une bourrasque tapageuse vint les interrompre. Le plafond manqua de s'effondrer sous l'assaut, et Cyan ne put s'empêcher de laisser échapper un cri d'horreur en remarquant cela. La panique déboula cependant d'un coup et les percuta tous de plein fouet. Leur poursuivant était acharné et n'hésiterait pas à les blesser s'il les rattrapait. D'un minable sursaut, Yellow s'écarta et regarda tout autour d'elle en tremblotant.

─ C'est bon Cyan, ils ne nous trouveront pas.

Ne pas s'inquiéter et craindre la mort serait inhumain. En entendant Red la rassurer, Sachiko émit un terrible cri aigu qui perça le faible silence déroutant qui s'était installé. Elle voulait bouger et s'enfuir, mais c'était impossible ; elle avait juré de ne jamais l'abandonner. Briser sa promesse une seconde fois semblait bien trop fou pour être envisageable. Il y a quelques heures, elle n'aurait jamais pensé se retrouver dans ce cas de figure. C'était bien la première fois qu'un problème pareil se dressait devant elle.

Quand le seul homme adulte dans la pièce s'avança, la pluie redoubla d'intensité. Elle tomba avec un tel entrain qu'ils manquèrent tous l'explosion qui eut lieu au coin de la rue. Au bout d'un long moment qui parut interminable, les iris du rescapé se levèrent pour croiser les leurs. La voix veloutée de Red le supplia d'emblée, ne supportant plus son silence. La pression allait finir par les broyer s'il ne parlait pas.

─ S'il te plait, Green. Je sais que tout cela est nouveau pour toi, et tu ne dois pas comprendre comment tu es arrivé ici. Mais tu dois nous faire confiance.

Sa tête vira vers la droite et l'air las qui déforma son visage poupard étonna son interlocuteur. L'adolescent aux cheveux cendrés qui se tenait face à eux venait de céder, et ils le sentaient. De toute façon, il avait tout perdu. Le bus dans lequel il se trouvait avait explosé, et son Alter avait fait en sorte de le prévenir. C'était en essayant de convaincre ses camarades de classe de s'enfuir qu'il s'était éloigné pour sauver sa vie, et l'explosion avait eu le temps de lui brûler une partie du corps, même s'il était assez loin.

─ Arrête de m'appeler Green ! Je m'appelle Subaru.

En voyant que Red ne réagissait pas plus que ça, l'adolescent finit par avouer. Se confier ne lui ferait pas de mal, après tout. De toute façon, il n'y avait plus aucun témoin pour le punir.

─ J'aurais dû mourir avec eux, répondit-il en serrant les dents. J'ai toujours voulu qu'ils disparaissent, mais j'aurais dû le faire avec eux. Je suis vraiment trop bête.

Red ne lui répondit pas, car il ne savait tout simplement pas quoi lui dire. Il ressentait la même chose depuis longtemps et n'avait jamais cherché à comprendre pourquoi. La tristesse qui s'empiffrait de leur espoir était un gouffre sans fond, synonyme de malheurs, mais il n'en avait guère. C'était ainsi, et c'était tout. Il fallait apprendre à vivre avec ses problèmes, puisque personne ne pourrait les résoudre à notre place.

Conscient de sa souffrance, particulièrement touché par les paroles du jeune garçon, le vilain lui mentit donc sans se retenir. Il devait lui faire confiance. Et pour cela, tous les mensonges étaient bons.

─ Nous allons t'aider. Tu n'auras plus à t'inquiéter de plaire aux autres. (L'homme aux cheveux roses lui tendit ainsi la main, un grand sourire collé aux lèvres.) Rejoins-nous, Green, et deviens celui que tu as toujours voulu être.

Les yeux baignés de larmes, l'adolescent sourit.

─ Va te faire foutre.

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▌ 𝗗𝗜𝗦𝗧𝗥𝗜𝗖𝗧 𝗦𝗨𝗗, 𝗞𝗔𝗡𝗨𝗞𝗜. 02/11. 07:00.▌





Red eut toutes les peines du monde à trouver le sommeil, agité qu'il était par les spéculations qui lui brûlaient les pensées. Les héros allaient-ils les retrouver ? Était-il capable de leur faire face, en sachant que son Alter n'était pas si perfectionné que ça ?

À l'extérieur, alors qu'il tentait à nouveau de fermer les yeux, des balles déchiquetèrent les murs d'une maison environnante. Le bruit du plomb contre les briques fut déstabilisant, et l'homme sentit Cyan se tendre contre lui. La panique refit d'un coup surface, et encore une fois, les doutes revinrent. L'attente était interminable et le risque qu'ils soient capturés augmentait au fur et à mesure que les secondes passaient. Cela ne faisait que deux heures qu'ils étaient piégés à l'intérieur de ce sous-sol moisi, mais Red avait l'impression d'avoir été bloqué ici toute sa vie. L'impuissance lui accablait le cœur pour la première fois depuis longtemps.

Quand la fusillade s'arrêta, tous demeurèrent immobiles, en se demandant si la prochaine rafale serait pour eux. Red comprit cependant où irait l'attaque en entendant Endeavor crier un quelconque ordre à ses collègues. Il se permit ainsi de soupirer de soulagement, et jeta un regard en coin à Yellow, qui était toujours cachée sous la table, recroquevillée à cause de la terreur qui lui retournait les entrailles.

─ Mon Alter est bientôt rechargé. On va bientôt pouvoir s'enfuir, précisa-t-elle, la bouche tordue.

L'esprit de l'homme finit alors par ralentir, tandis qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres gercées. Tout se passerait comme Blue l'avait prévu, il en était certain. Son plan ne pouvait pas être contrecarré par des sous-êtres. Le chahut qui précéda l'attaque fut cependant bref. Les longues minutes qui passèrent en silence, elles, parurent encore une fois interminables.

─ J'ai peur.

En entendant la petite voix de Green, Yellow se força à sourire et s'approcha de lui. Elle manqua de trébucher sur des débris boueux, mais ne s'en préoccupa pas. Ce fut de la main droite qu'elle se retint au pied de la table brisée près d'elle.

Dans son élan, elle bascula par malheur sur l'adolescent, qui était tout désespéré. L'étreinte sembla néanmoins le rassurer, bien qu'il soit maintenant recouvert de la même substance suspecte que la blonde. Les larmes qui dévalèrent le long de son visage se calmèrent en un instant, et bientôt, les sanglots qui animaient la pièce cessèrent.

─ On va s'en sortir.

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▌ 𝗧𝗘𝗧𝗥𝗔, 𝗞𝗔𝗡𝗨𝗞𝗜. 25/11. 10:00.▌





Prise d'une secousse désagréable qui ébranla ses capacités de concentration, Hina lâcha les appareils électroniques qu'elle tenait. La sueur goutta de ses tempes jusqu'au bureau en cèdre, et laissa de fines traces aléatoires sur ce dernier. La chaleur était étouffante, pour un mois de novembre, et était sortie de son nid à peine trois semaines après ce qu'il s'était passé. Ce qu'elle avait fait pour protéger son fils lui trottait encore en tête, et elle ne comptait même plus toutes les fois où elle s'était éveillée en sursaut à cause de la panique qu'elle ressentait à l'idée d'être retrouvée. Plusieurs fois, l'envie de ne pas se lever et de rester dans son lit lui avait trotté dans la tête. Mais elle se devait de continuer à vivre comme si de rien n'était pour ne pas inquiéter sa famille.

Bien qu'elle fasse tout pour ne pas laisser sa peur transparaître, sa mère avait remarqué qu'il était arrivé quelque chose de grave. Bien sûr, elle ne se doutait pas de l'ampleur réelle de celui-ci ; pour elle, les amours et les tracas du quotidien devaient être derrière tout cela. La crainte de la voir découvrir tous les crimes qu'elle avait commis lui tordait le cœur, mais une petite partie d'elle voulait qu'elle le sache pour qu'elle la réconforte dans ses doux bras.

Le temps ne passait plus depuis les atrocités qu'elle avait été obligée de commettre. Chaque jour, elle se rendait au travail avec la peur de voir son fils disparaître. Elle n'était à l'abri de personne ; les héros et les vilains la recherchaient. Giran ne lui donnait plus de nouvelles depuis sa fuite, et elle craignait de le voir débarquer un jour ou l'autre sur le pas de sa porte. Depuis trois semaines, elle faisait en sorte de masquer ses émotions pour rassurer ses proches. C'était la routine, et la routine était quelque chose d'accablant quand on ne savait pas la gérer. Pourtant, ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'elle avait un secret à cacher.

─ Tu veux que je te paye des bonbons, Hina ?

L'horrible sensation d'être épiée de tous les côtés provoqua ce qui pourrait être comparé à un mal-être extrême, tandis que son poing se resserrait autour du tournevis qu'elle tenait. Sa vision se voila d'une douce couleur noire, alors que Daisuke haussait les sourcils devant son manque de réponse directe. Le cœur d'Hina sautilla dans tous les sens à l'intérieur de sa poitrine et la chaleur qui lui déchirait les boyaux depuis trois semaines refit son apparition, plus forte que jamais. Elle était actrice d'un spectacle dans lequel elle ne pouvait pas jouer ; le fait d'être victime de ce jeu d'arcade allait finir par la tuer en la détruisant à petit feu.

Elle allait pourrir dans les flammes de l'enfer sans personne pour l'aider.

─ Hina ?

Le bruit vrombissant de l'ouverture des portes du magasin suffit à achever toute contenance. Le bol rempli d'émotions funestes déborda et ne laissa rien. Le rougissement de malaise qui s'étala de sa figure à ses oreilles pointues redoubla d'intensité, devant le réceptacle de ses mille et un incidents. Des ailes écarlates. Elle avait vu des ailes écarlates avant que sa vue ne se brouille. La corvée de n'être qu'un pion parmi tant d'autres la fit glapir de terreur, tandis que l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête s'abattit. Trop occupée à dévisager Daisuke comme s'il n'était qu'un inconnu, la réparatrice ne sentit pas la main qui se resserra dans le creux de ses côtes. Alors qu'elle tombait sur le sol, quelqu'un l'attrapa.  Mais son esprit embrumé par les multiples sensations qui lui vrillaient les entrailles ne lui permettait pas de comprendre ce qu'il se passait.

C'était comme si quelqu'un ou quelque chose avait entièrement pris le contrôle de son corps. Même ses bras étaient paralysés, empoisonnés par le désespoir, tandis que la douleur fit son apparition ; mains tremblantes, muscles paralysés, rien n'était épargné. Le hurlement profond qui s'échappa de sa gorge résonna dans le Tetra, attirant l'attention de tous les clients présents dans ce dernier. La plupart écarquillèrent les yeux et n'osèrent pas agir, choqués par la scène. Les habitués, eux, furent beaucoup plus inquiets ; ils connaissaient tous la jeune femme depuis des années, et la voir dans cet état les figeait sur place.

Dans le vide infini, Hina s'obstina à beugler comme un animal perdu. Ses pleurs et ses sanglots brutaux ne furent qu'un lointain souvenir perdu dans l'obscurité. De là où elle se tenait, sa voix cassée ne semblait atteindre rien ni personne. Puis d'un coup, alors que la douleur disparut, la jeune mère ressentit de nouveau les flammes destructrices et maîtresses du monde qui lui avaient entamé sa jambe. Elles la hantaient comme si elle n'était qu'un vulgaire déchet en décomposition. La souffrance qu'elle ressentit à l'intérieur d'elle fut telle qu'elle ne put pas être étouffée et oubliée ; le traumatisme était encore là, infecté, rempli de remords et d'angoisses qui menaçaient à chaque instant de s'échapper.

─ Qu'est-ce qu'il se passe ?

─ Je ne sais pas ! C'est arrivé d'un coup.

─ Posez-la sur le sol et éloignez-vous. Appelez une ambulance.

La peur l'assaillit d'emblée et sa seule réaction fut d'émettre une complainte apeurée en remarquant qu'elle ne pouvait plus ouvrir les yeux. Le visage fermé et serré sous la panique, sans faire attention aux deux mains chaudes qui tentaient de la retenir, Hina commença à se débattre de toutes ses forces. De la bile s'échauffa dans sa gorge et força son gosier à se contracter.

C'était trop, et elle n'allait même pas pouvoir tenir. Tout cela devait s'arrêter. Elle ne se laisserait pas faire contre ses assaillants. Être manipulée n'était pas dans ses habitudes. Oui, elle ne le laisserait jamais la tuer et détruire tout ce qu'elle avait réussi à construire. Si elle était encore en vie après la mort de son fiancé, cela signifiait qu'elle pouvait tout braver.

─ Ne me touche pas, D-Dabi !

La main calleuse qui parcourait son corps à une vitesse folle dans l'espoir de l'aider se figea dans les airs. Au bout d'un certain moment, elle se posa sur son fin poignet et enserra ce dernier. Le contact fut enflammé, et la jeune femme ne sut pas si elle pouvait encore le supporter. Sans succès, celle-ci tenta de se dégager de l'étreinte infernale qui la retenait prisonnière, et tout ce qu'elle gagna fut un autre pic de douleur bestial.

Alors que venait la désolation, que son cœur s'arrêtait, un cri de panique lui déchira les tympans. Et enfin, elle sombra en emportant toute sa douleur, sans savoir si elle allait un jour se réveiller de ce néfaste cauchemar.

─ Eh, petite. Qu'est-ce que tu viens de dire ?

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▌ 𝗛𝗢̂𝗣𝗜𝗧𝗔𝗟 𝗗𝗨 𝗗𝗜𝗦𝗧𝗥𝗜𝗖𝗧 𝗦𝗨𝗗, 𝗞𝗔𝗡𝗨𝗞𝗜. 25/11. 17:00.▌





Ce fut en se laissant tomber sur le petit lit près d'elle qu'Hina craqua. Elle venait de parcourir les longs couloirs blancs qui l'entouraient à la recherche d'une explication. Mais en vain, puisqu'elle ne l'avait pas trouvée. Son corps se sentait encore tout engourdi, et marcher avait été une vraie épreuve en sachant que l'une de ses jambes était encore paralysée ; réfléchir longuement à ce qui avait pu arriver n'avait servi à rien, et aucun médecin n'était passé depuis son réveil. C'était comme si tout le personnel de l'hôpital dans lequel elle se trouvait avait disparu.

Ses souvenirs des dernières heures, eux, semblaient totalement brouillés.

Il y avait comme un grand vide à l'intérieur de sa poitrine depuis qu'elle avait ouvert les yeux. L'impression d'avoir dormi depuis des siècles lui tiraillait les entrailles, et le fait de se dire qu'elle avait gâché sa journée de travail la faisait transpirer. Lorsqu'elle voulut atteindre son sac à main pour prendre son téléphone portable, sa tête lui fit un mal de chien. Elle laissa donc tomber. Alors qu'elle se demandait si Daisuke avait repris sa part de travail, la sensation d'être coupable la fit soupirer. De douloureuses larmes lui montèrent aux yeux, mais elle ne se permit pas de pleurer.

Elle était faible, mais pas au point de se sentir dépassée par les évènements.

─ Oh, vous êtes réveillée.

Prise d'un sursaut, Hina tourna la tête en direction de la voix qui venait de résonner dans toute la chambre. Là, dans l'entrebâillement de la porte en fer rouillée, se trouvait un médecin aux allures rocambolesques. Il dévisagea de son regard torve ce qu'elle était en train de faire, et la jeune femme se recroquevilla légèrement contre elle-même en remarquant que ce dernier laissait vagabonder son regard sur ses jambes nues un peu plus que nécessaire. Trop occupée à analyser le nouveau venu, elle n'entendit pas les vibrations incessantes provenant de son sac.

─ Je suis le Docteur Himura. Je suis chargé de m'occuper de vous depuis votre arrivée.

─ Que s'est-il passé ? (Le corps de la jeune femme se figea lorsqu'il prit place près de son lit.) Je ne me souviens plus de rien.

─ Vous avez fait un arrêt cardiaque.

La douleur dans sa poitrine doubla d'intensité. Pendant le temps où Hina fut assommée par la nouvelle, les sensations revinrent. La souffrance endiablée et particulière qu'elle avait déjà ressentie lui perça de nouveau le cœur comme une flèche, et la pacifique impression de flotter qui s'était installée dans son esprit s'éloigna. Lorsque ses paupières papillonnèrent, la dure réalité qu'elle se devait d'accepter s'imposa à elle.

─ Votre Alter vous a sauvée en se déclenchant automatiquement.

La tristesse, insoutenable, finit cependant par s'atténuer lorsqu'elle croisa le regard émerveillé du médecin. Petit à petit, la réalisation s'installa à l'intérieur de son esprit. Les petits yeux cernés d'Hina vagabondèrent dans toute la pièce, perdus, tandis que tout se brisait à l'intérieur d'elle. Dans l'impossibilité de bouger ou de réagir, la jeune femme se contenta de hocher la tête pour lui signifier qu'elle comprenait.

Ce qui avait tué Takao avait failli la tuer.

La vie était cruelle.





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... Salut ? Je sais, ça fait longtemps. J'attendais d'avoir un chapitre d'avance pour publier celui-ci. Cependant, j'ai eu beaucoup de choses à faire et je n'ai toujours pas pu l'écrire. J'ai pensé qu'il était mieux de vous offrir ce chapitre ! J'espère que ce dernier vous aura plu, dans tous les cas. Si vous avez été attentifs, vous comprendrez la cause de la mort de Takao. Une nouvelle couleur a aussi été ajoutée à la palette. J'espère que certains auront compris la référence que j'ai glissée dans ce chapitre. On se retrouve la prochaine fois !

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