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-"Le lendemain matin, Yoongi s'était réveillé d'une toux atroce et d'un mal de crâne insupportable. Une chose était sûre, cela n'annonçait rien de bon."
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Une douleur insupportable prenait place dans mes entrailles, me faisant lever d'un bond, remuant encore plus cette brûlure que je ressentais au plus profond de mon estomac.
C'était tout bonnement horrible, jamais je n'avais vécu une telle souffrance.
Ma tête tournant à cause de ce réveil si soudain, je quittais mon sommier pour me diriger vers ma salle d'eau, courant presque vers ma cuvette.
Ce liquide si familier qui remontait le long de mon œsophage pour arriver désagréablement dans ma bouche menaçait de s'écouler sur mon parquet rongé aux mites à tout moment. Il fallait que je me dépêche avant de tâcher le sol.
Arrivé devant la cuvette en bois, je relâchais cette substance nauséabonde, fermant les yeux tant la douleur continuait d'attaquer mon ventre. C'était comme si l'on m'enfonçait des piques en métal les uns après les autres, inlassablement.
Et alors que je croyais en avoir fini avec cette nausée matinale après avoir vomi les dernières gouttes, la douleur persistait, me forçant à rendre de nouveau le peu que j'avais pu manger ces derniers jours, sans avoir le temps de reprendre mon souffle et mes esprits.
Mais cette-fois ci, je ne vomissais plus de la bile.
Un liquide presque noirâtre et coagulé quittait mon corps pour s'échouer lentement dans la cuvette, se mélangeant au précédent liquide, me faisant froncer les sourcils.
C'était du sang.
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-"Yoongi crachait ses entrailles, et ça l'a suivit toute la journée. La cohabitation des deux âmes dans son corps commençait." énonçait le vieillard, continuant son récit. "Dans la même journée, à la nuit tombée, Jimin, qui dormait dans une petite maison annexée du manoir, ne trouvait pas le sommeil. Evidemment, depuis les premières morts, personne ne sombrait dans un sommeil profond et paisible dans l'enceinte du manoir, mais ce n'était tout de même pas dans les habitudes du Park de ne pas s'endormir assez rapidement. Il avait toujours eu cette volonté de plonger dans les bras de Morphée afin d'échapper à la réalité. Mais ce soir-ci, il n'y arriva pas.
-Comment ça ?" demanda Beomgyu.
-Il n'a pas réussi à échapper à cette morbide réalité qui lui tendait les bras, attendant bien sagement son heure."
☾
Voilà bien trois heures que je me tournais et me retournais dans mes draps, cherchant désespérément un sommeil introuvable. Ce n'était pas la fatigue qui me manquait, pourtant.
Irrité, je décidais de me lever et de partir vers la cuisine, où j'espérait trouver ces médicaments médicinaux aux vertus recherchées, c'est à dire de pouvoir dormir sans encombres. Mes pieds nus foulant le sol en pierre froide de la petite maison dans laquelle moi et mes parents se trouvaient depuis quelques semaines, je me dirigeais sans grande envie vers la cuisine, les yeux bouffis et les cheveux désordonnés.
Me grattant l'arrière du crâne d'une main, j'ouvrais mollement ma porte de chambre et m'engouffrais dans le couloir obscure, les ténèbres de la nuit l'engloutissant. Des formes noires semblaient bouger au fond, dans le coin le plus noir du corridor, mais je décidais simplement de les ignorer, ils n'étaient qu'imagination après tout.
Après avoir marché quelques secondes, j'atteignis la pièce à manger et j'ouvrais le placard en bois, fouillant à l'intérieur, espérant y trouver le remède précieux dont ma mère vantait les mérites sans cesse.
Je n'espérais qu'une chose : que ces somnifères fassent leur effet.
En effet, ces médicaments étaient un traitement assez nouveau pour mon époque et peu testé, alors finalement, peut-être que ces nombreuses plantes réduites en poudre et en cachets n'allaient pas m'aider dans ma tâche.
C'est en essayant d'attraper une tasse en porcelaine que je me rendis compte qu'il n'y avait pas de dose prescrite sur la boîte en carton vieilli. Il semblerait que le médecin personnel de mes parents avait fourni ce traitement sans notice d'utilisation, grave erreur quand on y pensait. Cependant, je versais tout de même une quantité importante d'eau dans ma tasse froide, et décidais de prendre une seule gélule, pour l'instant.
Apportant le cachet beige à ma bouche et buvant quelques gorgées d'eau, je fermais les yeux, profitant un instant de la fraicheur de mon breuvage. Ce dernier une fois fini, je déposais en un petit claquement la tasse sur le comptoir en bois de la cuisine et je partis me recoucher, espérant trouver le sommeil rapidement.
Ma figure fatiguée et morne se glissant sous les draps encore chauds de ma précédente présence, je fermais les yeux, évitant de me ressasser tout les épisodes dramatiques qui s'étaient passés au sein de ma famille.
Parce que tenter de trouver le sommeil était une chose, mais devoir essayer de ne pas sombrer dans une dépression obscure depuis ces derniers jours en était une autre.
Me plaçant alors sur le dos, je regardais le plafond de la pauvre chambre ternie par le temps, et je ne pus empêcher quelques larmes de couler le long de mes tempes.
Les souvenirs qui remontaient à la surface étaient bien trop douloureux pour les ignorer. Ces souvenirs d'enfance que je partageais avec les autres garçons, et Namjoon, et Seokjin. Ce qui leur était arrivé était tout bonnement atroce, et j'avais cette impression de ne toujours pas réaliser.
Ils étaient morts.
Et je me sentais mal. J'avais complètement perdu les pédales lors de notre première partie de Ouija, et je n'aurais jamais dû penser que l'un d'entre nous faisait une farce. Finalement, peut-être que tout était de ma faute.
Peut-être que j'étais le fautif, celui qui avait tout gâché. Peut-être que j'étais un meurtrier.
C'est sur ces pensées que ma porte s'ouvrit en grinçant, laissant entrer les mêmes formes noires qui habitaient le couloir, mais je me tournais face au mur bien vite, forçant mes paupières à rester fermées et murmurant ces quelques mots pour moi :
-"Non, vous n'êtes pas réels, sortez de ma tête."
C'est en reniflant que je me relevais de longues minutes après, décidant que j'avais attendu assez longtemps pour m'endormir, dans l'optique de reprendre un de ces somnifères qui ne faisaient absolument pas effet, mis à part peut-être rendre mon corps accro à cette drogue.
Prenant ma tasse encore remplie d'un fond d'eau, je saisit un deuxième cachet que je m'empressais d'avaler, finissant le contenu de mon récipient. Après avoir soufflé d'ennui, je repartais pour la deuxième fois de la nuit vers ma chambre, espérant pouvoir enfin dormir, mais arrivé dans le couloir, c'était le trou noir.
☾
-"On suppose qu'il était devenu fou à cause des nombreux somnifères qu'il avait avalé, puisque l'autopsie avait prouvé que Jimin avait ingéré bien plus de médicaments qu'il n'en fallait."
☾
Je me réveillais lentement au milieu de mon sombre couloir, à même le carrelage glacial, ayant perdu toute notion du temps.
Fronçant les sourcils à la douleur que provoquait mon dos, j'étais parfaitement confus de ce qu'il venait de se passer. Pensant alors que les gélules avaient finalement fais effet, et presque trop rapidement, je me jetais sous mes draps pour la énième fois de la soirée et essayais de rendormir.
Mais il semblerait que mon lit soit la cause de tout mes soucis.
Premièrement de part ce matelas aux odeurs d'humidité, et ce sommier qui grinçait au moindre de mes mouvements. Deuxièmement, parce que dès que je me faufilais sous la couette, tout mes cauchemars revenaient à la charge, et donc, m'empêchaient de m'endormir sereinement.
Tout compte fait, j'aurais dû rester sur le sol froid du couloir, cela aurait peut-être été mieux pour mon sommeil. Je me tournais alors une fois, deux fois, trois fois, et au bout de la quatrième, j'enlevais avec rage mon drap et me levais en furie, m'arrachant presque les cheveux.
Je ne sais pas combien de temps cela faisait-il que je tournais en rond ainsi, mais j'avais l'impression que cette nuit était à rallonge.
Tapant des pieds, je saisis cette fois-ci avec force ma tasse et la remplis violemment, faisant déborder de l'eau partout autour. Je grognais de mécontentement tout en prenant trois cachets, espérant sincèrement qu'ils donnent leurs effets, et ce immédiatement.
Après avoir enfourné les médicaments dans ma bouche, je les laissais glisser le long de mon œsophage, laissant retomber ma tête lourde dans mes bras croisés sur le comptoir de cuisine. Je me sentais étrangement vide et léger, d'un coup.
Et je me sentais tellement étrange qu'au bout de dix secondes, je m'affalais au sol, assommé.
En ouvrant les yeux tout en sentant une brise fraîche me caresser l'épiderme, je me rendis compte que je n'étais plus dans ma cuisine, mais bien à l'extérieur, à l'orée du bois, près de la tombe d'Agma et de ses deux frères.
Qu'était-ce bordel ?
Comment j'avais bien pu me trouver ici ? N'étais-je pas dans la maison il y a de cela quelques secondes ? J'étais devenu subitement somnambule suite à mes nombreux somnifères ?
Me relevant alors difficilement, les brins d'herbe me chatouillaient les chevilles alors que je fronçais encore les sourcils. Décidément, je ne comprenais plus rien. Encore heureux qu'il ne fasse pas froid dehors, autrement j'aurais été dans un bien mauvaise position.
Mon regard se dirigea alors automatiquement vers les tombes de marbre, intactes et silencieuses, alors que j'expulsais l'air de mes poumons tout en essayant de reprendre mes esprits. C'était décidé, je ne toucherais plus à ces cochonneries qui bousillent le cerveau plus qu'elles ne l'aident.
Mais alors que je m'apprêtais à emprunter le chemin qui menait vers ma petite maison, ne comprenant toujours pas comment j'étais arrivé ici, dans le jardin, le paysage autour de moi se mit à tanguer. Les arbres, les feuilles, les étoiles dans le ciel dégagé, tout basculait de gauche à droite, de haut en bas.
Ma figure tournait, mes paupières tombaient, je me sentais fatiguer secondes après secondes, m'étourdissant dans ce manège incompréhensible. Personne ne m'avait prévenu que les effets secondaires provoquaient des hallucinations de ce genre.
Encore moins des hallucinations me faisant voir les ombres de mon couloir, entre les arbres, là, face à moi. Ces formes sombres qui me guettaient bien sagement, tapies dans l'obscurité, attendant silencieusement mon dernier mot, mon dernier souffle, avant de pouvoir prendre mon âme noircie par le mal-être.
Je perdis rapidement ma stabilité, et tout en m'effondrant au sol, mes genoux claquant sur le gazon, je vis du coin de l'œil qu'une des formes s'approchait de moi, lentement. Je pris alors peur, tandis que la chose avançait vers moi, flottant au dessus du sol.
Je tentais de reculer, me traînant sur mes coudes tremblant, mais c'était peine perdue, car elle s'approchait, mètre par mètre, minute après minute. Réussissant alors à me relever, je reculais encore, cependant mes jambes flageolantes me ralentissaient.
Et le fasciés de cette ombre jusqu'alors inidentifiable, se dévoilait au fur et à mesure, l'obscurité la composant se transformant en un visage blafard, celui de Jin.
Kim SeokJin.
-"NON ! Non, tu n'es pas réel, tu es dans ma tête ! Sors de là !" hurlais-je à m'en décrocher les cordes vocales, cachant ma tête dans mes coudes, pleurant. "LAISSE-MOI !" Je continuais de crier, cognant cette fois-ci mon crâne contre mes poings, dans l'espoir de faire fuir cette bête, et de supprimer ces hallucinations qui me faisaient tourner de l'œil.
Je le savais qu'elle me regardait. Je le savais qu'elle se délectait de ce moment de faiblesse que je vivais.
Dans un faux-mouvement de recul, étant bien trop entêté à m'infliger des coups, je butais sur une des tombes en pierre, et je retombais lourdement sur la terre, écrasant les fleurs qui faisaient office d'offrandes pour les défunts. À cette chute, je sifflais à cause de la vive douleur que je ressentais dans le bas de mon dos, oubliant un court instant le pourquoi du comment j'avais chuté.
Mais je n'eus pas bien le temps d'y repenser que des chuchotements divers et variés se firent entendre, dans cette forêt lointaine.
"Maman m'avait dit de faire attention"
"Avec de jolies ailes bleutées"
-"T-Taisez-v-vous..."
"Il fait froid ici"
"Si mal"
"Maman m'avait prévenu"
-"F-Fermez-là je vous dis !"
"Vous m'entendez ?!"
"On aurait dit une petite fée"
"Je n'arrive plus à respirer"
"Elle était si belle, elle m'attirait"
-"D-Dégagez...V-Vous n'êtes p-pas réels...Pas r-réels..."
"Ce n'étais pourtant qu'une simple libellule."
Je me bouchais les tympans, mais en vain, ces démons m'en voulaient vraiment ce soir. Me recroquevillant alors sur le sol, sans même prendre la peine de bouger, - je n'en avais ni la force ni l'envie - j'essayais de penser à autre chose.
Hors, des spasmes me prirent subitement, me forçant à tendre mes muscles, tandis que mon corps convulsait dangereusement. Je souffrais le martyre, je ne voyais plus rien, c'était la fin.
Enfin.
Le dernier souvenir que j'eus fut le ciel étoilé, et le sentiment désagréable d'un liquide chaud coulant dans mon cou, jusqu'à ma clavicule.
J'étais mort, pour de bon, et je l'avais mérité.
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-"Park Jimin était mort d'une overdose ce soir-là."
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