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ACHLYS | CHAPITRE 28



INTERLUDE
































































Royaume de Chô-Seon,

ancienne Corée réunifiée,

Tae-Hyung.

























































- N -

Nos yeux ne se quittaient plus. L'air farouche de l'homme assis au devant ne me faisait ciller pour un interminable instant duquel je me délectais de cette défiance qui luisait au fond de mes ambres. Les ministres jacassaient, exultaient sans trop de silence, pensant me soumettre à la difficulté. Il n'en était rien mais une douleur m'accablait - plus minime que mon sort d'antan. Dae-Ho jouissait de mon malaise. Moi seul le connaissait. Et moi seul savait à quel point il ne voulait guère de mon trône en premier, mais plutôt tirer bénéfice de me voir blême. La perversité de ses aspirations me décocha un fin sourire, je fourmillais et me demandai que faire.

Mon cadet resta à l'assise sur mon siège, à ma place. Ma place de roi ; et la tête fière, le torse relevé, les coudes sur les cuisses et les genoux écartés. Il me toisait mais je l'approximai. Ma marche fut vive jusqu'à espérer enlacer ce frère de mes bras, jusqu'à sentir l'abattement de son paisible souffle sur ma peau. Ma vue se fronça. La sienne s'éleva. Notre joute mutine attisait et suffisait à rendre fou de curiosité chacun des dignitaires indignes de leur rang.

- Ça va durer longtemps ?

Je m'impatientai.

- Voir le regret naître dans ton regard est réjouissant.

Le regret d'avoir volé ce qui comptait tellement pour lui et que je n'avais su voir que des mois après : sa peine quant à Ah-Reum. Et encore cette rengaine dont la rancune paraissait inaltérable.

Ses paroles eurent raison de me faire grimacer. Néanmoins, en dépit de ses pompeuses ambitions, je ne cédais pas. Qu'il vint m'abattre de ses mains s'il s'en jugeait capable.

- J'ignorais que tu serais si intransigeant, Dae-Ho.

Je soupirai.

- Je rêve, as-tu toujours besoin d'être choyé par ton garde ? riota l'envieux.

Je me raidis, le visage davantage sévère, les nerfs plus tendus. Les messes basses cessèrent alors que colère déformait peu à peu mes traits. Je m'agitai, mâchoire serrée, langue indocile et dents mordant joue, ensuite. Le dégoût furibond que m'engendraient ses propos était tel que je manquai de me laisser porter par mon ressenti. Tout portait à croire que c'était ce qu'il désirait. Me voir faible. Faible pour le Jeon.

- Votre Majesté qu'est-ce donc cette histoire ? intervint le non-souhaité Ministre Jang. Votre garde vous pose-t-il problème ?

- Rien qui ne vous regarde.

À ma rétorque, Dae-Ho arbora une souriante expression. Pas de condescendance, aucune suffisance. Seulement une contrainte mêlée à un zeste de pitié à mon égard. Mon ton semblait glaçant. Que croyaient-ils ? Que Jeong-Guk me harcelait ? Que Jeong-Guk m'importait si peu ? Le vieil homme, lui, restait semblable à un chien féroce qui refusait de lâcher sa proie.

- Allons, mon bien-aimé roi. Ne vous offusquez pas ainsi. Comment va ce jeune homme d'ailleurs ?

Le jeune homme en question, il souffrait tout bonnement.

- Sait-il ce que tu m'as fait subir ? ajouta mon cadet. Penses-tu qu'il t'aimerait encore ?

- Et toi ? Que penserait Ah-Reum si elle te voyait faire ce caprice pour une rancune vieille de six ans ?

- C'est plus que ça, et tu le sais ! Nous ne sommes pas du même rang, sale bâtard ; je n'en reviens pas qu'elle t'ait préféré à moi.

Petit-frère, touché. Ministres, intrigués.

- "Bâtard" ? Votre Majesté, est-ce vrai que vous n'êtes pas légitime au trône ?

- Fermez-là, Jang.

"Tu es grossier" m'aurait soufflé mon ébène...

L'insulté rit à gorge ouverte. Je n'étais pas dupe, pas idiot ; il savait tout de mes origines. Après tout, il restait l'honorable père de notre douairière, ma mère. Son nez crochu se retroussa, sa bouche se tordit en un déplaisant rictus que j'estimai par mon indifférence évidente. "Juste un vieillard décrépit" aurait poursuivi Jeong-Guk... Dieu qu'il me manquait.

- Dae-Ho, je sais que tu n'as pas envie de ça. Parlons en privé, tu veux bien ? Loin des vautours.

À ma première énonce, ses pupilles scintillèrent d'hésitations mais dès lors qu'il renchérit, je perçus les ministres se réjouir silencieusement.

- Vous avez unis vos corps, n'est-ce pas ? Tu as toujours eu si peu de considération pour ton trône finalement. Je te provoque, Tae-Hyung mais tu ne cilles pas même un peu alors que j'étais prêt à me faire saisir par la robe... Il faut croire que je me trompe.

- Ce ne serait pas la première fois...

- Et si je te disais que, tout de suite, je pourrais transpercer son cœur de mon épée ? Me laisserais-tu faire ?

- Personne ne le sait, j'imagine.

Je l'irritai. Je n'aimais guère davantage qu'on évoquât ce sujet que je peinais déjà et encore à oublier. Or, comment oublier un être imprimé dans chaque parcelle de notre épiderme ? Était-ce même possible de désapprendre l'amour ? De passer ce sentiment que, malgré tout, je ne savais taire ? Mon frère fit claquer sa langue au fond de sa gorge ; mon éternel sourire tant aimé par Jeong-Guk naquit sur mes ourlets tandis que je ne m'attardai pas de plus belle sur le fin hochement de tête de Dae-Ho adressé à quelques gardes en fond de salle.

De nouveau, il porta sa considération sur moi. De la fierté, cette fois, dans ses billes grises, dans ses sombres prunelles.

- Sais-tu ce que j'aime autant dans le fait d'être roi, Tae-Hyung ?

- Tu n'es pas roi.

Mon siège royal ne présentait aucune sorte d'importance bien qu'il y paraisse à son confort ; seul le titre comptait.

- Le fait d'avoir l'emprise sur tous ces gueux et autres membres de la cour, il m'ignora superbement. Lorsque j'ordonne à tes gardes d'emprisonner le tien, ils obéissent docilement.

- Lorsque tu... Quoi ? Répète, m'emportai-je en le saisissant au col, sourdement furieux.

Son sourire de sale enfant revint, accroissant mon irritation. Mes orbes s'ouvrirent en plus grand alors que je réalisais peu à peu la portée de ses mots. Les ministres rirent ; mon sang froid me quitta. Des monstres. Mon palpitant pulsait ; je libérai vivement son habit. Pas à pas, je reculai et le dévisageai d'une haine confondue à une folle angoisse. Des ordures.

- Qu'as-tu fait de lui ?

- Je dois dire que ta réaction ne me déçoit pas.

Je reconnus là les gènes de notre défunt père. Je ravalai ma salive, rageusement furieux à l'idée qu'il avait pu toucher ne serait-ce qu'à un pore de mon Jeon.

- Jeong-Guk doit être en train de se faire emmener au moment où je te parle. Peut-être même qu'il est déjà mort.

- Il vaudrait mieux pour toi que ce ne soit pas le cas, lançai-je en lui tournant le dos.

Aux battants, deux gardes s'opposèrent à ma sortie empressée. Je ris de mépris et leur sommai de s'écarter au plus vite ; ils ne répondirent pas. Je n'avais pas la connaissance de ce que Dae-Ho avait bien pu arranger pour en ranger certains de son côté. Néanmoins, il restait évident que Jang, le ministre, était le maître à penser de cette mascarade.

- Votre Majesté, vous nous quittez si vite ?

Mon sang-froid.

- Oui, ministre Jang, il se trouve que j'ai affaire ailleurs.

- Mon bien-aimé roi... En tant que régent, il est de mon devoir de vous mettre en garde contre cet homme que vous adorez. Cet amour insensé que vous lui portez est inconvenant ; vous avez épousé une femme. Que penserait votre peuple s'il apprenait que vous éprouvez une telle attirance pour une personne de votre sexe ?

- Mon peuple dirait que vous parlez trop. Le seul à qui cela semble poser problème, c'est vous.

- Moi, je me demande vraiment ce que le peuple dirait s'il apprenait qui est l'imposteur qui les gouverne.

Mon frère prit un air outrageusement ennuyé à sa rétorque. Comment un garçon si gentil, d'abord, pouvait porter tant de vices en grandissant ? Je m'empêchai de répliquer quelque chose que ce soit. Mon garde trop précieux passait avant. Avant et contre tout.

J'extrayais mon jingum de son fourreau et menaçai la gorge de l'un de mes gêneurs par le tranchant de ma lame. Il réhaussa le chef, mains en évidence, et s'écarta ; son collègue suivit. J'approchai la poignée à tâtons en veillant à ce qu'aucun d'eux ne tentât défense contre moi. Ils n'en firent rien ; je me glissai dans l'entrebâillement et m'élançai à l'allure vers les prisons.

Je ne songeai pas à ranger mon arme. Seul Jeong-Guk demeurait dans chaque recoin de mon esprit. Son désarroi d'il y a des heures me reparut ; je n'aurais pas dû le laisser à la solitude. Je ruinais sa vie depuis le moment de sa naissance, depuis le moment même de mon existence. Et aujourd'hui, le bâton s'en remettait violemment à nous. À lui, surtout.

Là-haut, le ciel s'obscurcit. Je pénétrai crûment les souterrains où l'odorance nauséabonde ne me dérangeait pas par la force de mon inquiétude. Un silence enveloppa les lieux. Les timbres prisonniers se turent à ma vue. Un funeste climat régnait ; sa lourdeur me frappa. Bien vite, je parvins à la cellule de Jeon Il-Nam aménagée, plus confortable, mieux cachée aux vues des méchants. Je ne m'estimai pas soulagé en le constatant là sans son fils, l'ébène. J'aggripai les barreaux dans un tumulte métallique qui attira l'attention de l'âgé. Son faciès gadouilleux et ensanglanté me laissa interdit.

- C'est trop tard, déclara-t-il au solennel comme s'il avait su lire mes tourments.

- Où est-il ? Jeong-Guk. Où est Jeong-Guk ?

Ses prunelles vitreuses me virent tandis qu'il se tapait la tête contre la dureté du mur.

Qu'est-ce qui lui prenait ?

- Il-Nam, reprenez-vous... Je vous en prie.

- Pardonne-moi, mon fils... Pardon... Pardon...

- Si vous êtes si désolé, dites-moi où il est.

Et le revoilà qui délirait à nouveau.

Je ne perdis davantage de temps et débarquai à l'extérieur sous la diluvienne pluie. Je n'y percevai rien. Tout paraissait calme. Certainement trop. Or, au plus loin, je vis se dessiner les silhouettes de quatre hommes dont l'une restait coffrée par les trois autres. Je reconnus la longueur de sa chevelure de jais et la gracieuse marche qui le précisaient. Je reconnus pareillement la morphologie de son uniforme qui marquait sa taille à damner un saint. Cet homme ne pouvait être mon frère. Il devait y avoir une ou mille façons d'expliquer cette inextricable situation. Je les poursuivis ; ils quittèrent la cour.

Jeong-Guk se laissait docilement faire, j'aurais pensé le contraire. Mon anxiété crût.

Je leur emboîtai le pas et les contournai, ancrant mes deux pieds devant leurs visages défaits. Tout de suite, mes ambres s'accrochèrent aux sombres du Jeon qui s'éveillaient en faisant état de ma présence soudaine. Ses traits étaient détruits par le chagrin, mon coeur se souleva.

- Tu es méconnaissable... soufflai-je en portant la phalange à sa joue, membre que je rangeai sitôt que je réalisai mon geste.

- Et vous, vous êtes en retard.

"Vous", disait-il désormais. Il se força au rire. Moi, je ne riais pas. Et je le savais : jamais nous n'aurions dû nous croiser. Ne devenir finalement qu'une ligne parallèle à la sienne me consolait ne serait-ce qu'un peu.

- Défends-toi, Jeong-Guk...

- Ça m'épuise de courir, écartez-vous.

Je m'agitai, nerveux encore et secouai vertement le menton à sa réplique. Sa lèvre se retroussa, il resta pantois. J'amenai mon attention aux hommes qui, je le devinai, n'appartenaient pas à mon armée. Je considérai les soldats étrangers, ils ne baissèrent pas les yeux.

- Où l'emmenez-vous ?

- Quelle partie de "écartez-vous" tu n'as pas compris ?

L'un d'eux me répondit. Je serrai la mâchoire, mes poings suivirent. Je scrutai Jeong-Guk et lui, ne soutint pas mon regard.

- Dégage de là, on fait seulement notre travail, ajouta un autre.

- Qui est de l'exécuter, finis-je en ravalant mon affliction ; mes larmes, incidemment.

À cet instant, mon garde trop précieux était semblable à un petit garçon qui attendait une étreinte de réconfort ; à un petit garçon esseulé qui n'osait raconter sa peine de peur qu'un grand ne vienne le railler. Et moi, je retombais amoureux pour la millionième fois... Alors mon arme, je la brandis, menaçant la trachée de celui qui paraissait être le chef. Un léger écoulement rougeâtre se manifesta alors. Toutes les attentions se tournèrent vers mon acte, dont celui de Jeong-Guk qui trahissait son désir de ne pas me voir le défendre de la sorte.

- Libérez-le. C'est un ordre du roi.

- Baisse ton arme, tu vas te blesser.

Malgré tout, sa moquerie me tenailla. Il avait raison : mon bras me lançait et le Jeon le vit ; il sourcilla, soucieux. J'eus un semblant de vanité et déchirai la gorge de mon locuteur qui tomba au sol. Un deuxième arma mon échine ; une froide sueur me parcourut tandis que le dernier menaça son otage qui ne paraissait pas en avoir chose à faire. Son oeil ne me laissait pas, c'était à peine s'il sentait le bout de la lame s'enfoncer dans son dos. Une lueur y circula et vite, son bourreau se retrouva à terre. Tout fût si rapide pour que j'eus le temps d'apercevoir ce qu'il se passait. Je compris enfin lorsque j'entrevis Jeong-Guk se défaire aisément de ses menottes de bois. Je l'interrogeai silencieusement ; il s'approcha en massant doucement ses poignets.

Il fut si près que je pus ouïr le son de son souffle régulier ainsi que sentir son effluve boisé qui me faisait perdre pied.

Le mercenaire à mon dos, lui, leva sa lame, prêt à m'abattre alors que d'une injonction, la voix de Jeong-Guk m'atteignit.

- Baisse-toi, fit-il seulement.

Alors à sa demande, je me baissai, le laissant asséner l'attaquant d'un coup violent de botte sur le torse. Ce fut suffisamment fort pour qu'il perdit l'équilibre. Je me redressai, il fit le tour et vint appuyer sa semelle contre la pomme de l'homme qui respirait avec mal. Je tressaillis devant le glacial qui émanait de celui que j'aimais. Le marbre de son visage s'adoucit ; il relâcha sa prise qui ne se releva pas, trop apeuré au-devant de mon sauveur. Jeong-Guk revint à moi comme un appel à l'étreinte. Nos corps se joignirent dans un enlacement soulagé et passionnel. Il enfouit son nez dans le creux de ma nuque et... Dieu que j'avais besoin de ça.

- Je croyais que tu ne voulais pas être sauvé... susurrai-je tout contre lui.

- T'essayais pas de me sauver, là. Ce type n'aurait fait qu'une bouchée de toi.

"Tu" qu'il disait, à présent.

Je riotai. C'était fou comme il avait toujours raison me concernant. Je baisai son lobe d'oreille, il frémit et reprit ses distances même si le coeur n'y était pas.

- Je ne pouvais pas te laisser mourir pour moi, tu as encore un pays à redresser.

Il argumenta ainsi. Alors je répondis.

- Mais pourquoi es-tu si sûr que j'allais perdre face à eux ?

- Parce qu'ils étaient trois et toi, tu étais nul. Mais merci d'avoir essayer, hm...

Il se moquait encore. Et j'aimais tant le voir s'amuser à mes dépens. Je pressentais le retour du Jeong-Guk, mon garde, mon amant, le mien. Pas ce frère que je ne connaissais pas. Pas ce frère que je ne pourrais jamais aimer comme je l'aimais, lui.








































































ACHLYS | CHAPITRE 28

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