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𝐈

ACHLYS | CHAPITRE 22











































































Royaume de Chô-Seon,

ancienne Corée réunifiée,

Jeong-Guk, 18 Octobre 1504.


















































- I -


- Ça me rend vivant, Tae-Hyung... Merci, bougre de roi. Merci pour tout...

Le bonheur au fond de ses ambres, à mes aveux, me transperça tout plein. J'y plongeai, m'y noyai mais je peinai à remonter à la surface de nos sensations. Mon estomac se cambrait, mes cuisses en tremblaient ; j'atteignais le seuil de l'extase. Et je le lui confessai. En rétorque, Tae-Hyung baisa mes lèvres, encore et sans n'avoir plus la cesse. Je flottai à présent, je refusai de descendre de mes nuages aux cieux. Notre nuit s'acheva enfin et avec elle, nos corps épousés se laissèrent choir contre la dureté du futon au sol. Dès lors que je retirai ce bout de moi en lui, il couina un râle, je ris un peu, il me fit tomber à la renverse. Nos regards se trouvèrent, s'imbriquèrent, ne désiraient se mouvoir et nous repartîmes pour une autre effusion charnelle. Ma Majesté se plaignait trop mais je m'assurais, à chacune de ces fois, qu'il se taise et à chacune de ces fois, mon palpitant tambourinait de le voir céder si facilement. Nos peaux claquèrent sous l'humidité de nos pores ; mes mains tirèrent sur son châtain et il détonna à son tour comme un canon dans nos sexes mêlés.

Lorsque le royal se débarrassa de mes dermes, je me redressai au sourcil arqué et je constatai son état naturellement fourbu par la moindre endurance, quel amusement.

- Qu'est-ce qui te fait sourire ? Reviens là, Jeong-Guk, on n'a pas fini... s'essouffla-t-il.

C'était dingue cette façon qu'il avait de m'abattre d'ordres dont je n'avais que faire ! je m'élevai par mes genoux et m'inclinai au-dessus de lui qui montrait se satisfaire de mon action coupable.

- Tu plaisantes ? Je vais finir par te tuer si nous poursuivons et puis, c'est le matin là.

- Tu veux que je te fasse enfermer ?

- Ça dépend, j'avoue que l'idée est alléchante.

Un grand éclat de rire fila de sa langue. Il riait si souvent, cela lui allait bien. Doucement, je tirai sur son poignet et l'aidai à faire face à mon faciès agréé. Ses oreilles restaient rubicondes par les efforts de nos ébats, un détail encore que je remarquais chez cet homme. Je balayai ses appartements de mes prunelles et m'étonnai, culotté, du désordre que l'on y avait mis. Je me sentis jaunir, un rictus m'esquissa, fugace.

- Si ce n'était pas clair, je suis amoureux.

- Tu m'as demandé en mariage, hier. Je crois que j'avais saisi.

- Et tu as dit non.

- Certes mais ensuite, on a baisé.

- Jeong-Guk ! s'indigna-t-il, à demi hilare mais affecté par mon indifférence apparente.

Je fronçai des épaules, non peu fier de mes vannes. J'effleurai sa joue : sa beauté était pure et gracieuse, elle me séduisait. Son charme ravageur effrayait et à l'instant où ses billes se voilèrent, je ne m'empêchai pas de le trouver davantage désirable. Que penserait-il s'il entendait mes pensées ? Il s'offusquerait à nouveau en articulant mon nom indécemment comme il le faisait à l'accoutumé. Et j'adorerais ça.

- Tu sembles aller mieux... Tu sais... Par rapport à ton père, tout ça...

- Je suppose. À ce propos, je voulais te le dire avant que ça ne s'ébruite... J'ai lancé des recherches dans le royaume pour retrouver ceux qui ont attaqué la cour.

Ga-Ram.

- Je croyais que tu étais soulagé que ton prédécesseur soit mort... C'est donc par rapport aux innocents massacrés ?

- Si on veut. En toute honnêteté, les ministres et ma mère me mettent la pression pour que j'agisse à ce sujet ; ils pourraient me destituer si je n'en faisais rien, tu comprends ? Cela ferait de moi un complice parfait.

C'était pourtant ce qu'il était.

- Être un bon roi et un bon fils... Même si ça revient à capturer mon grand-frère.

- Ne te fâche pas...

- Je ne suis pas fâché, j'essaie de comprendre. Je te l'ai dit, tu seras le plus grand des rois même sans te soumettre à la régence. Tu es presque majeur, après tout.

Ga-Ram m'arrachait les yeux. Pourtant, je l'aimais. Pourtant, il restait mon frère, ma famille seule. Pourtant, je ne le laisserais se faire prendre alors même que j'avais conscience que tout prendrait fin s'il mourrait à la place de Tae-Hyung. Bon sang, Jeong-Guk.

Je me vêtis hâtivement, amer de cette discussion. Une déception justifiée se lut sur ses traits ; j'y répondis par une oeillade avant de capturer sa bouche dans la mienne.

- J'ai été élevé en fils obéissant, Jeong-Guk. Ton frère est fautif de...

- De haute trahison, je sais. Écoute, ce n'est rien... Je vais seulement m'assurer qu'il ne se fasse pas attraper, je suis capitaine de la garde maintenant... Si ça peut te rassurer, ça ne te fera pas paraître plus faible. Je serai là, moi. Je serai toujours là.

J'osais espèrer la véracité de ces paroles. Un dernier coup d'oeil à la tendresse pour lui et bien vite, je situais l'entrée des souterrains. Tae-Hyung ne saurait jamais rien au sujet de ma visite à mon ami le plus ancien. Or, quelle fut mon effroi quand à l'arrivée, je découvris le vide de sa cellule comme si Baek-Hyun n'y avait pas vécu. Orbes proéminents et mains désespérément accrochées aux échalas, la morosité m'ancra longuement dans l'attente d'un quelconque retour de circonstances.

- Ils l'ont emmené, m'informa une voix dans une cage voisine.

La gorge intriquée, je virai lestement vers l'homme bien menu m'adressant ces manières.

- Après que tu sois reparti, l'autre fois... Des gardes sont arrivés.

- Des... Des gardes de la cour ? Étaient-ils accompagnés de la reine douairière ?

- Son père. Un ministre, je crois...

Ministre Jang.

J'amenai mon intérêt sur la géôle sans âme qui vive et m'attardai, cette fois, sur les caractères écrits à l'encre carmine près de la ferraille. Grâce aux leçons devenues régulières de Kim Tae-Hyung, j'accédai à leur déchiffrage après multiples luttes :

C O N D A M N É


J'hennis, les vertiges m'importunèrent, je vis trouble. La nouvelle me demeurait aux limites du supportable et je crus suffoquer alors que la réalité me saisit au col.

Depuis combien de temps ? Depuis combien de temps restait inscrit son nom et sa sentence à la couleur du sang ? Baek-Hyun tenta, je ne l'avais écouté. Baek-Hyun s'épuisa à me retenir hier mais je ne m'arrêtai pas, c'était infernal.

- Tu boulonnes pour le roi ? J'ai entendu ta discute avec cet homme... Cherche pas, il est sûrement crevé, maintenant. Libère-nous ou on subira le même sort.

- Mort ? Et qu'est-ce que vous en savez ? Il doit être en train de se faire torturer, je peux encore arrêter ça.

Néanmoins, un hurlement guttural me figea sur mon élan aux tressaillis. Mes sourcils se creusèrent ; tous le perçurent, ce déferlement de terreur venant du fin fond des prisons.

- Passe ton chemin. Ce fou furieux nous les brise tous les jours à cause de ses gosses. Ce n'est que la deuxième fois, aujourd'hui, qu'il hurle comme ça.

- C'est-à-dire ?

- Ça fait une lurette qu'il est enfermé et il gueule à qui veut l'entendre qu'il doit voir le roi, toujours lorsque sonne midi.

- Y a-t-il une raison ?

- Ses gosses, je t'ai dit. Ils sont trois. Ce type a perdu la boule avec les années... Moi, ça ne fait que six ans que je suis là. On m'a raconté qu'il gueulait à chaque fois que venait l'horaire de la naissance de l'un de ses enfants... Midi, coucher du soleil puis minuit.

Quelle bizarrerie.

Je m'avançai alors en dépit des avertissements du goguenard. À mesure de mes enjambées, je discernai les chuchots incessants du criard. Là, la clarté se dissipa mais j'usai de mes sens pour distinguer une frêle silhouette recroquevillée sur elle-même, me montrant le dos. L'homme restait grêle et amaigri. Son corps fragilisé s'agitait de légers spasmes et tics que l'on devinait aux qualités mauvaises de ces endroits. Ses ruminations rebondirent contre la cloison sur laquelle il grattait la pierre à l'aide de ses ongles cassants et crasseux. Je tendis l'ouïe, il se tut abruptement. Une angoisse m'enlaça dès lors que l'ovalité de sa tête pivota de façon à ce que l'obscur de ses iris s'accrocha à mon ombre.

- Tae-Hyung, tu es... Tu es venu...

Il grelotta, je tombai des nues à la familiarité à l'évoque de ce Tae-Hyung. J'effectuai un pas en arrière sur le vif. Lui, se traîna à terre de sa jambe estropiée et colla lourdement sa face contre le métal le faisant prisonnier. Je le vis plus distinctement : des traits déformés par l'éreintement, une misère et une torture conséquente. Les années le marquaient et à son air fuyard, il paraissait dénué de raison.

Le nom de mon châtain lui revint en refrain tandis qu'il cognait répétitivement son crâne contre la grille. Un filet sanguinolent lui échappa du haut de sa tête, je m'approchai à nouveau.

- Vous allez vous blesser... je soupirai. Qui êtes-vous ?

Sa main porta ma joue sans rien saisir de mon trouble soudain. Je le laissai agir avec cet arrière goût d'un déjà vu d'une existence antérieure. Je n'avais jamais entendu quelque chose que ce soit au sujet du passé de Tae-Hyung si ce n'était celui de ma mère. Tout s'enchêvetrait. Si cet être s'avérait être le proche de mon tendre comme un père alors tout expliquerait la raison de sa présence ici. Yeonsan-Gun l'aurait enfermé. Certainement le véritable avait-il voulu récupérer le petit Kim infantile à un moment ou à un autre... Ce monsieur était fou.

Au sortir des cachots, j'osai un oeil au cadran solaire qui m'indiqua l'horaire. Un peu plus loin, des éclats de gaieté hypocrite se firent comprendre. Mon menton se haussa et je croisai les yeux rapaces et railleurs du ministre Jang et de ses bienheureux collègues. Une tension naquit dans la nuque jusque dans mes poings alors que je les approximai. Rien n'avait plus de sens mais il était certain que ce déchet de Jang n'enleva pas mon ami innocemment après qu'il m'ait rencontré.

- Ministre Jang, arrêtez-vous.

- Que me vaut la visite du chien de Sa Majesté ?

Je parcourus son hanbok d'une attitude de mauvais que je ne masquais pas : il était couvert de sang, d'un sang que je pensais être celui de Baek-Hyun, de ce sang qui cribla ma rétine d'hémoglobine. Ma pomme d'Adam s'agita incessamment tandis que je subissais les faux-semblants des hauts dignitaires de cette cour connarde.

- Mon ami. Qu'en avez-vous fait ?

Ce type répugnant, éructant, dégoûtant promit un sourire, un de ceux qui justifierait n'importe quelle haine envers lui.

- Parlez-vous du noble déchu, capitaine ? Il s'est sûrement envolé, c'est ce que font les lâches. C'est votre travail de le trouver.

- Qu'avez-vous fait de mon ami, Ministre Jang ?

- Vous ne lâchez jamais, vous... méprisa le gris. Capitaine Jeon, j'ai une fille à protéger même si elle a gouverné ce royaume. Votre ami n'était qu'une aiguille dans ma botte, vous également... J'ai fait ce que j'avais à faire en tant que père, et grand-père de Sa Majesté.

Je ne me retins plus lorsque je le pris au col, causant l'indignation et l'exclamation alentours à cette bande de vautours.

- Jeon, n'oubliez pas quelle est votre place.

- Je ne parle pas le russe, monsieur le ministre. Dites-moi seulement si vous l'avez touché.

- Il est mort sous la torture. Comme vous, j'ai pensé qu'il était l'informateur de Son Altesse, ma fille. Cette petite maligne en sait tellement plus qu'elle ne veut me le faire croire, j'ignorais ce qu'on aurait pu lui dire d'autre... C'était dérangeant.

Et voilà les confessions. Je me figeai, incapable de reproduire la cadence de son souffle. Je marchai un pas à l'arrière, chancelant. Désormais, je le dévisageai. Je perçus une satisfaction maline dans la lueur tissant son regard, je perçus un amas de mauvais sentiments parcourir mes veines. Je sentis une paluche de réconfort s'apposer sur mon omoplate sans la reconnaître. Deux grands bruns me scrutèrent avec beaucoup de tracas et j'avais beau les sonder, curieux, il me restait impossible de réaliser qui j'avais sous mon oeil.

- Votre Altesse, vous êtes de retour parmi nous... apostropha un ministre qui n'attendit pas pour témoigner de son respect, suivi de ses pairs.

- Vous êtes qui, vous ?

Je questionnai ; il rétorqua par un contentement acquiescé.

- Personne d'important, pas encore. Où est le Capitaine Han ? Vous portez son écusson.

- Licencié.

Le ministre Jang s'éclaircit la gorge à l'adresse du venu dont les cheveux auburns étaient coiffés sous le bandeau princier.

- Votre Altesse, je vous présente notre nouveau capitaine. Il s'agit de Jeon Jeong-Guk.

- Oh, le fameux, fit le venu sans omettre sa suffisance. Eh bien, capitaine, je vous cherchais.

- Pour quelles raisons ?

Je me méfiai, les orbes plissés. Je n'avais la connaissance du nom de cet homme et peu importait, finalement, qu'il soit noble ou paysan, je m'en tamponnais. Je souhaitais mes réponses.

- Des rebelles ont attaqué la capitale et Sa Majesté est actuellement sur place.

Je hoquetai par la nonchalance de ses propos et par le sens qu'ils véhiculaient, malgré tout. Je n'attendis plus ; mes jambes me portèrent déjà hors des murs. Je ne prêtai nulle attention aux personnes que je laissais derrière moi alors que je savais Tae-Hyung le Kim hors de sécurité.

J'entendis les détonations, les cris et la terreur en dépit du loin qui m'éloignait de la foule. Je courais, je voletais au travers des bâtisses et du monde polissonant. Mes pas me portaient et m'élevaient ; mes membres, force d'habilité, évitaient les coups et les corps. Les paysans restaient innocents. Les gueux restaient inoffensifs et pourtant, la garde tirait sans que personne n'ait donné l'ordre de lancer le feu. Les restants étaient des miens. Et je le savais, cette révolte-là allait nous coûter.

Ga-Ram n'avait plus la raison.

J'atteignis. Les ombres tombèrent une à une sur mon sillon et mes sillages. Mon regard filait et ne trouvait satisfaction dans ce tableau horrifique pareil à une véritable boucherie. Les teintes sanguinolentes des rues s'entremêlaient à la boue automnale jonchant les cadavres par centaines et milliers. Je dégageai mon épée de son fourreau. Les soldats se dressant sur ma route se retrouvèrent à terre, l'angoisse m'attrapa aux tripes et Tae-Hyung était introuvable parmi la cohue. J'osais avoir l'espoir, peut-être en vain, qu'il s'abritait des attaques achlysiennes dont il restait, évidemment, la première des cibles. Cependant, connaissant cette mule, il ne pourrait l'être.

J'imaginai dès lors son sabre transperçant l'ennemi qui avait nulle idée de sa capacité à se battre avec férocité. Son rire, je l'entendais, se confondit à son essoufflement frappant. Dieu qu'il était beau ; et merde, que je me soulageais de le constater si sain et si sauf. Je le rejoignis. Nos deux corps se collèrent dos à dos ; mes ourlets s'esquissèrent impertinemment de façon à lui partager un peu de la confiance qui m'animait.

- Tu es en retard... s'époumonna encore mon châtain.

- Et toi, tu es imprudent.

Un riotement. Et son rire seul suffit à me faire outrepasser nos maux de la matinée...

Nous tournoyâmes ; l'un surveillant l'arrière de l'autre. Ma volonté versatile, je restais traître pour Tae-Hyung et Uimundae. Le tintement de nos armes retentirent dans l'air. J'accordais suffisamment ma confiance à mon royal pour le laisser s'occuper de ses assaillants ; je me chagrinai en le pensant me confier cette même foi indiscutable. Il ne craignait guère quand j'assurais son arrière de près alors que bien souvent, nos plus proches restaient les plus à même de nous poignarder. Le corps de Sa Majesté était à ma merci sans que je n'eus à faire d'efforts.

La mordante voix de mon frère résonna en mon sein. Puis celle de ma mère, d'A-Ra, de Baek-Hyun, et de milliers d'autres m'implorant de transpercer sa chair de mon sabre.

"Fais-le", qu'ils disaient.

"Accomplis ta vengeance, c'est ton destin".

J'emmerdais mon destin.

Les hommes et les femmes s'agglutinèrent. J'en reconnus nombre d'entre eux et parmi eux, Ga-Ram. Nos lames se firent face ; nos souffles haletants s'abattirent et fusionnèrent. Au plus près de lui, je l'approchai encore tandis que la rage aux dents, il brandit sa rapière. Il ne m'atteignit pas ; je le repoussai vigoureusement.

- Qu'est-ce que tu fous ? T'as perdu la tête ? rugissai-je, fou de fureur.

Un éclat tonitruant le remit sur pieds. Je le toisai alors, si peu impressionné par ses excès. L'échevelé s'élança vers moi et pointa son fer contre la boule de ma gorge saillante.

- Je ne veux pas en arriver là, Jeong-Guk.

- Personne ne t'y oblige.

- Si, toi ! Toi, tu m'y obliges en protégeant celui qui n'a jamais cessé d'être notre ennemi. As-tu seulement essayé de le faire abdiquer ?

- Je lui parlerai, laisse-moi du temps.

Je jetai un oeil à mon dos : le concerné se battait en lion contre une multitude de personnes. Son bras gauche lui manquait, blessé. Tae-Hyung n'était pas droitier. Mon démon ricana, liseur de mes pensées, et pressa un peu davantage contre ma masculinité d'où le sang s'écoulait par goutte.

- Tu n'es sûr de rien, Jeong-Guk... Je suis au regret de te dire que tu sembles avoir choisi ton camp. Je ne te tuerai pas mais tu ne m'empêcheras pas de trancher la gorge de notre bien-aimé roi.

Non, une hystérie contenue m'emporta et porta mes mains à enserrer sa lame jusqu'au rougeâtre de mes paumes et de son métal. Il grimaça ; je l'éloignai brusquement avant de menacer son cou, à lui, de mon arme.

- Approche-le et je te crève, fis-je rêchement.

- Est-ce la guerre que tu veux ?

- Voilà longtemps que tu l'as déclarée, la guerre.

Il me moqua, arrogant. Je le tuerais. Je le tuerais de mes pattes animales s'il essayait quelque chose.

- Tu l'aimes tant que ça ? Au point de refuser de réaliser ta vengeance tant espérée ?

Mon silence devint plus évocateur que je ne l'aurais attendu et je le devinai à sa suffisance abominable.

- Ma vengeance, je l'aurai, Ga-Ram, mais pas comme ça. Pas en tuant des innocents.

- Tu le crois encore innocent ? T'es ridicule, vois la vérité en face. Combien de fois t'a-t-il menti au sujet de ta mère ?

Une.

Puis deux.

Si ce n'était trois...

- La ferme.

Un doute s'insinua dans mon esprit ; il le remarqua. À mon envers, les attaquants affluaient à mesure que mon Kim s'épuisait. Je devais agir alors je reculai de quelques pas. Je ne me séparai des iris vainqueurs de mon frère aîné et j'allai au combat pour protéger l'homme de mes fantasmes. Je m'inquiétais des faits de Ga-Ram ; soucieux qu'il ne vint le confronter de lui-même.

- Va-t'en, Tae-Hyung. Je me charge d'eux.

- Tu rigoles ? Arrête, je ne te laisserai pas.

Je serais tenté de l'assommer, étrangement, mais ce serait précipiter une fin tragique que je lui refusais. Je battais, je cognais et frappais ; lui, faisait de même sans n'avoir l'arrêt. Je ne rabattis mes paupières qu'une demi-seconde mais c'était le temps qu'il fallut à Ga-Ram pour disparaître de mon champ de vision. Je m'emparai de la main de mon roi et le rapprochai de plus belle en le sommant de ne pas s'écarter. Toutefois, un timbre strident trancha tous les sons d'ailleurs et me fit, moi, grincer d'une épouvantable terreur, j'eus un soubresaut. Et mon oeil fila jusqu'à tomber sur la grêle figure de ma soeur dont les cheveux s'empoignaient par la main d'un soldat collègue. Ses mirettes restèrent d'effroi lorsqu'ils tombèrent dans les miennes, mon palpitant pulsa, je réalisai enfin et pris peur. Je relâchai toutes prises sur Tae-Hyung qui se faisait attaquer à mesure que les hurlements d'A-Ra crevaient les foules.

J'amorçai un mouvement vers elle ; je me figeai en apercevant Shin Ga-Ram s'élancer vers mon brun sans le souci de savoir si la cadette était en sécurité.

Cette fois, mon coeur tambourina mes tempes. Les peurs affluèrent et la panique m'étrangla. Elle m'appelait faiblement de sa voix qui, pourtant, déchirait les cieux et m'arrachait le ventre tandis qu'à l'opposé, l'assaillant et les plaies de Sa Majesté me causaient des angoisses. A-Ra ou Tae-Hyung ; le temps manquait.

Au bout du compte, je me ruai à l'avant, décidé à affranchir ma petite soeur de la violence de ce militaire suicidaire. Je trébuchai, je me relevai, je courus, j'accourrus encore et toujours plus alors que le temps me manquait. Trop tard, je compris, quand ses paupières se fermèrent. Je perçus le son de sa chair dilacérée, par la suite, et le poids de son corps tombant sur le coup. Je reçus le sang, l'horreur et la douleur sur mon faciès défiguré par la terreur. Et tous entendirent ma voix résonnante et hurlante de son nom ainsi que mes genoux se cognant contre l'infertilité de la terre. Un silence mortuaire se poursuivit. Et avec lui, des milliers de larmes roulant le long de mes joues, et une dernière étreinte dans un premier sanglot.














































































































ACHLYS | CHAPITRE 22


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