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ACHLYS | CHAPITRE 10












































Royaume de Chô-Seon,

ancienne Corée réunifiée,

Jeong-Guk.

































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Les tempêtes s'échouaient sur la plaine et dans nos coeurs enténébrés par Gun, le roi. La bruine couvrait les têtes tandis que les vents abattaient les arbres sur leur sillon. L'aube blanchissait les lames éclatantes de la garde à l'entraînement. La mienne transcendait les airs du dortoir qui se vidait des présences. Les militaires regagnaient le parvis de la cour, et moi... Moi, je restais là à méditer sur ce qui ne fut pas. J'agitais mon jingum, je le faisais danser et miroiter sous l'horaire hâtif. Mes peaux se tendaient sous la frappe du froid qui couvrait le royaume tout entier. Ma chair, elle, prétendait se réchauffer par les coups de sabre qui clamaient ma furieuse frustration. La sue perlait à mon front.

Je pensais difficile de chasser les images du roi railleur de mon esprit. Il se montrait à moi une première fois et sans la cesse, revenait plus fou et davantage rieur. Je recherchais les raisons de mon échec, ce non-empoisonnement.

Or, lorsque je me souvenais, j'allais à la colère terrible et un malaise me gravissait.

Mon souffle anarchique tombait dans les échos de la chambrée. Je progressais, vif, à l'épuisement. La souvenance m'agressait ; je percevais le tout. Ses billes perçantes. Ses façons pompeuses. Son sourire agaçant. Et je hurlai ma rancoeur. Je tournoyai sur mes pas à maintes, nourrissant le douloureux espoir d'exorciser mes maux. Mon couteau long jouait dans ma paume et à vigueur de vitesse, j'éraflai mon bras autre et je plaignis mon mal. La sève hémoglobine caressait mon derme et colorait mon poignet dans un silence abruti.

— Fais chier... je jurai.

J'observais la teinte de l'égratignure. Elle s'allongeait, elle saignait, elle piquait, une ricane me secoua doucement. Kim Tae-Hyung s'affolerait d'inquiétudes à mon état. Sa face se froncerait à ma vue, ses paupières trembleraient sans le doute et il me dirait à quel point je manquais de prudence. Cette pensée me consola. L'héritier prince témoignait de bien trop de sentiments à mon égard. À ce devant-là, je situais l'entre volonté de céder à ses amabilités et de repousser ce qui ne pourrait l'être. Je ne revis guère plus la bouille de ce châtain royal qui s'isola seulement un peu après les saloperies de son père à l'encontre de ma mère. Même le Chul ne me partagea rien le concernant. Malgré ses manières loquaces, il se tenait et vouait une adoration risible pour les secrets du prince. Il me confia simplement que le Kim n'était pas d'une humeur à bavarder et qu'il désirait un peu de temps pour régler certaines affaires.

Il me pensait né de la dernière pluie. Quel lourdaud. Et voilà que je me faisais un souci pour lui...

La tête aux nuages, je me chus contre la colonne intérieure du dortoir des militaires et la milice. Je croisai les bras contre moi, laissant échapper mon arme d'entre ma patte. Le tonnerre grondait au-dehors. Un orage bruyant qui annonçait les mauvais jours. Ceux d'un empire royal où le tyran tirait les lacets de son monde. Dans ces mystères, le fils aîné ne restait que le pantin premier d'un système où la mort était la bienvenue.

Je me convainquais que les deux hommes étaient à placer dans un panier pareil. Or, Kim Yeonsan-Gun adhérait à sa démence. Le Kim plus jeune, lui, rejetait les inepties et les extrêmes. Et un peu malgré sa pomme, cela le touchait irrépressiblement. À cette pensée s'ajouta un son de fouillage qui retint mon intérêt et me fit élever le menton, creuser les sourcils.

— Votre Altesse, c'est vous ? osai-je en dressant mon échine de la poutre.

Je dépoussiérai la salle d'un oeil attentif. Les couchettes bleutées, alignées et inconfortables. La bassine d'eau fraîche, dans un coin, avec laquelle nous nous lavions même en hiver. Les planches sur lesquelles nous marchions et qui grinçaient à chacun de nos pas. La nuit, j'entendais les déplacements et les plaintes du bois qui souffrait du soir à l'aube. Alors je gardais le vif comme à l'instant où personne ne manifestait de quelconque mot.

Il s'agissait, sans le doute, du même garde qui cheminait pendant les rêves des uns et des uns autres. Ses bottes martelaient le sol alors j'ignorais pourquoi je demandais après le Prince héritier. Il devenait plus apparent que leurs démarches différaient et que la senteur permanente et peu familière me contristait.

— Qui est là ? je réclamai encore.

Je dégainerais mon sabre si je n'avais pas déjà un manque considérable de foi. Accessoirement, mon poignet saignait toujours. J'arpentai le dortoir à l'aisance. Je percevais une ombre perpétuelle qui se mouvait à mon dos, à ma face sans jamais se montrer. Une silhouette svelte, de larges épaules, une tignasse châtaigne, des jambes lourdes. Et le capitaine Han apparut.

— Je t'ai fait peur ? riota-t-il de moi.

J'agitai la tête à la négative.

— Bien sûr que non, tu n'as jamais peur, tarlouze. J'oublie que t'es un homme...

Un fumier, ce capitaine. Han Man-Shik gardait sa renommée de son caractère caustique. Ses médisances parcouraient les lobes, et sa haine pour autres le dépeignaient épouvantable. Je contractai la mandibule, la mâchoire fine qui se nourrissait de la tension accrue en mon moi. Le supérieur me scrutait, orbes ronds, langue de silence, et lèvres immobiles. Je reposai mon échine contre la cloison tandis qu'il étudiait ma silhouette hostile. À mesure que s'écoulaient les secondes, et les minutes, le rire prit à sa gorge. Un rire qui montait aux aiguës, un rire démentiel et moqueur qui écrasait les confiants alentours aux confins de la furieuse folie.

— Je m'interroge, Jeong-Guk... Qu'as-tu fait pour être dans leurs grâces ?

— Je ne suis pas sûr de piger, capitaine.

— Sa Majesté et son aîné, rétorqua-t-il à la raillerie.

Je l'observai avec un intérêt tout particulier : il se reflétait sur mes billes comme se reflétait la lune dans le courant d'une eau claire. Le Han vilain ne laissait rien paraître de ses pensées. J'imaginai seulement que Man-Shik enviait ma position proche de l'héritier.

— C'est certainement au physique. À la cour, on remarque que notre bien-aimé roi apprécie les jolis corps.

— Je n'intéresse pas Kim Yeonsan-Gun, je rocaillai.

— Il te demande.

— Quoi ?

— T'es sourd ? Sa Majesté te veut dans son palais, il t'attend.

En dix semaines uniquement, je ne me voyais guère jamais à la rencontre seule du souverain. Je ne pouvais affirmer non plus qu'il se présenta le jour de mon embauche puisqu'à cet instant, nous disions déjà de lui qu'il irrespectait les lois et les codes. En son tout-lui, la morale outrepassait les devoirs, et nos droits en ajout. L'unique fois où je l'approchai à la proxémie fut celle où je manquai sa mort terrible. La veille, lorsque je jouissais, d'abord, de ma complicité avec le Prince héritier. Cette veille-même où le poison alla ailleurs et ne brûla pas le gosier monarchial. Une malédiction entourait ma mission. Idiot était celui qui en douterait.

— T'a-t-on dit pourquoi ?

Mon interrogation flotta sur les têtes. La canaillerie décora sa bouche étonnée de la familiarité dont je faisais preuve. Ses yeux plissèrent. J'imaginais qu'à son crâne s'ajoutait un tas de façons dont il pourrait m'incriminer. Incorrection. Insubordination. Insoumission... Rébellion. Le Han agita le menton pour le non. La suffisance le parcourait comme un serpent dont le venin pointait du bout de son dard. Je le quittai par mes pas reculons, et le jingum à la patte, je cheminai vers le dehors marqué d'une porte en bois souillé. Lorsque je pivotai vers l'avant, le timbre fort du soldat heurta mon échine et ébranla ma pensée un peu.

— Tu n'es pas le seul à plaire à Sa Majesté... Il y en a un autre aussi misérable que toi.

Je l'entendis, et d'un acquiescement seul, je rejoignis la cour.

Le palais de Yeonsan le Gun situait le centre du parvis, la première habitation au-devant de l'entrée et qui différait par son aspect grandiose et ses battants larges, draconiques et prétentieux. Le royal ne ménageait pas ses efforts pour mettre les fonds au service du luxe, sa débauche. À côté, le palais de l'héritier offrait un bien pâle visage. Kim Tae-Hyung se promenait çà et là parmi les jardins impériaux, plus loin. Sa silhouette magnifiait le décor floral qui, lui-même, rosissait à la croisée du prince. Sa bouche mutine restait close. Et ses pensées, si bruyantes que je devinais l'objet de ses tracas. Il était le seul qui désirait voir la mort plus que moi poindre aux iris de son père. Je me demandais bien s'il éprouvait un quelconque remord, ou autre ineptie de sentiment.

Son dos se courbait au sol : le Kim royal effleurait les herbes sans les cueillir. Cette image me remua, m'émut et me tendit un sourire. Ae-Cha disait que l'amour choyait la plus désirable des choses. La butiner lui ôterait sa valeur comme Tae-Hyung avec sa plante, ou comme moi qui l'observait en silence.

Quel imbécile.

Lorsqu'il se montrait si vulnérable, il me prenait l'envie furieuse de le taquiner, de le chiner un peu. Or, je me rappelais encore que cet homme était meilleur que je ne le serais à ces plaisanteries. Il foulait les sables de sa marche noble et droite, de son menton haut et de son oeil fauve. Il ne portait pas son habit d'accoutume et je me plus à le scruter dans son hanbok et son gat — chapeau — qu'il réservait pour sublimer sa solitude princiale.

— Quelle belle solitude... je songeai.

Que je pensais encore à voix forte, qu'il me dirait. Je soufflai un rire sans jamais savoir s'il réalisait ma présence proche. À cette distance, son corps hélait le mien, et mon idée première fut celle de le rejoindre. Ma mère m'apparut en rappel à ce laisser-en-paix que le Prince héritier réclamait. Nul le besoin de l'arroser quand de l'espace suffisait. L'astre brillait faiblement mais lorsqu'il illuminait le regard aurifère du châtain, c'était comme si les libellules dansaient autour du miel.

Je quittai ma contemplation et cheminai jusqu'aux portes du patriarche qui, je le devinai, patientait de ma venue. L'intérieur de son appartement principal similait la grâce des temples bouddhistes ; ironique quand on savait qu'il restait un lieu d'une liberté immorale. Une quinzaine de domestiques astiquaient les recoins dans un mutisme macabre qui hérissait ma chair. Le monarque manquait à l'appel mais deux courtisanes sirotaient le thé en pinaillant comme des oies. Ce tableau semblait figé dans la glace, nous avions le sentiment d'une scène où les personnages peignaient la ridicule société cheôseonine.

Un son par l'arrière retint mon souffle. Un pas, ensuite, et un bras à l'enserre de mon cou. Mes billes s'arrondirent et mes jambes vacillèrent contre ce corps qui tenait fermement le mien à mon dos. Il étreignit sa prise, étouffa ma gorge mais curieusement, je ne sentis rien d'autre qu'une chaleureuse sécurité. Je tapai du poing ce membre qui m'enlaçait ; il lui en fallut peu pour qu'il me laissa. Mon manque de défense, un raclement de voix et un rire s'élevant dans les hauts plafonds de la pièce. J'émis un recul, pivotai, les dents serrées, et fis face à deux hommes dont l'un que je redoutais plus que tout.

— Jeon Jeong-Guk... Te voilà.

Un frémissement gela mes sangs lorsqu'il syllaba mon nom. Cela n'avait que peu de rapport avec la façon dont le faisait Kim Tae-Hyung. Ici, je m'arracherais les lobes pour ne plus l'entendre de sa bouche écoeurante. Je devais, néanmoins, reconnaître une similitude dans la manière dont le roi actait ma présence par ses mots derniers. Mon bourreau second, celui de ma strangulation d'antan, me scrutait de ses grands orbes presque noirs. Un masque abyssal couvrait ses lèvres et son nez mais je perçus sans peine l'ombre de son plaisir. Sa tenue était l'habit de la garde, et son équipement criait son grade et son ancienneté. Il ne paraissait pas si âgé, pourtant. De sept ans, guère plus.

Il émanait d'eux un halo nocif, une malsaine émanation qui me fit plier le genou vers le bas à l'incline. J'abaissai le menton, et je subis l'oeil nuisible de Sa Majesté.

— Sa Majesté a demandé à me voir... je débutai.

— Laissez-nous, fit ledit à l'encontre de tous.

Son militaire, seul, resta. À trois, le monarque me dévisagea longuement sans se défaire de sa suffisance. Le battant se referma ; je sentis mon coeur s'alourdir.

— Tu n'es pas avec mon fils, riota-t-il. Intéressant.

— Vous n'avez demandé que moi, Votre Majesté.

— Relève-toi.

Je serrai la poigne en nourrissant le fantasme de pouvoir le rouer de coups. Debout, j'ancrai mes pupilles aux siennes et beaucoup de choses me revenaient. Cet homme, l'amant de ma mère. Cet homme, son exécutionnaire. Cet homme, je le haïssais.

— Si je te sommais d'assassiner le Prince héritier, le ferais-tu ?

— Si vous me sommiez d'assassiner le Prince héritier de l'empire des Ming, je le ferais.

— Es-tu complètement sot ?

— Non, Votre Majesté, j'évite simplement les ennuis.

Ma rétorque l'amusa. Elle semblait dire que je craignais davantage mon protégé que son père vil et fou. C'était un peu vrai. Yeonsan-Gun m'effrayait, de surcroît, pour ce qu'il commit dans le passé. Pour toutes ces fois où je le voyais de proche, voilà la première où il m'apparaissait lucide.

— Tu évites les ennuis maintenant que ta réputation te précède. On raconte partout ton arrogance.

— Vous plaît-elle ? Ma mère me tirait souvent l'oreille.

Et à l'évoque de mater, son trouble se fit sentir.

— On raconte aussi que tu es orphelin comme la plupart de mes soldats...

— J'ai deux parents, ils sont un peu vieux maintenant. J'ai un frère et une soeur, on se dispute beaucoup, Votre Majesté.

Je piquai son intérêt tandis que celui de son garde demandait à quel jeu étrange je jouais. Il suffisait de brouiller les pistes afin que nul ne se doute de ma filiation avec Jeon Ae-Cha dont je portais le nom. Certes, je témoignais de maladresse mais je comptais sur la démence de mon vis-à-vis.

— Ils ne comprennent pas que je veuille être mieux aimé par tous. Ils ne comprennent pas que je puisse être le meilleur des fils. Ils ne comprennent rien, et pas non plus ma méfiance pour eux.

Une ricane amère me priva d'air. J'éprouvais un délice vilain à l'ébranler un peu. L'âgé prit sa distance, le regard hagard et sa volonté de saisir une dague pour me la donner en plein coeur. Il en rêvait, et je jouissais de cette faiblesse.

— Je n'ai pas demandé pourquoi, tonna-t-il en retour.

— Vous n'alliez pas me le demander donc j'ai pris les devants.

— Je suis fils unique.

— Vous êtes père, je suis certain que vous pourriez comprendre.

Cette discute étonnait. Nul ne savait où elle mènerait. Or, plus nous parlions et plus je décelais de drôles de sentiments en son tout-lui. Il fallait croire que même les plus grands possédaient un tout-coeur. De la peur, une terreur qui apparut sur sa face lorsque j'abordai l'existence de ses enfants.

— Son Altesse... Kim... Tae... Hyung.

J'articulai ces mots qui actaient ses maux. Le nom de son aîné qui accaparait la place dans sa tête. Une grimace tordit sa bouche. Une torsion qui suintait de dégoût et d'une souffrance continuelle. Dans son esprit, ce devait être une sombre salle où le seul son restait l'écho de son souffle apeuré. La sortie s'y trouvait à mille lieux et s'éloignait toujours plus à chacun de ses pas.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

— Demandez-vous plutôt s'il n'a pas pour projet de vous tuer.

— Ah ! Ne disais-tu pas être de son côté ?

— Le seul que je soutiens, c'est moi-même, Votre Majesté.

— Parle, ou je te fais amputer.

L'éventualité d'une mutilation m'offrit l'intérêt à m'exprimer avec intelligence. Je me savais imprudent à la seule idée de me trouver si près du souverain. Le Gun se détourna de moi, marcha cent fois dans la pièce et rejoignit sa place assise à son bureau au sol.

— Son Altesse vous déteste, il veut vous voir mort et il n'est pas le seul. Méfiez-vous de la famille, des gens de foi, et des Hommes lettrés. Le Prince héritier ne fait rien de lui-même, ses complices sont ailleurs.

— Je le savais... Cette petite raclure m'a encore eu, le maître avait raison... J'avais raison, j'avais raison... Tu entends ça, Ae-Cha ?

Son timbre allait aux aiguës lorsqu'il s'égarait dans son hystérie. Il marmonnait des paroles inintelligibles, pris dans une sorte de tourment obsessionnel qui visait à massacrer l'héritier Kim un millionième de fois. Sa Majesté s'arracha les cheveux à trop songer et son corps tout-entier se chamboula d'un rire maniaque.

Le temps s'écoula ainsi où je me fis témoin d'une émotion incontrôlable qui justifiait ma prise de risque. Yeonsan-Gun glissa sa main sur les traits de son faciès, il se calmait un peu mieux.

— Jeong-Guk, veux-tu connaître une histoire ? Elle est obscure et pas inintéressante.

J'acquiesçai. Le cinquantenaire semblait retrouver sa clairvoyance mais ce n'était en rien cela. Sa vue s'assombrissait et une perversité décorait, désormais, sa mine livide.

— Une dame de cour a été retrouvée morte, hier... Morte et empoisonnée.

— Pardon ?

— Il semblerait qu'on ait versé quelque chose dans ma tambouille, il est regrettable que par un malheureux concours de circonstances, ce soit cette fille qu'il l'ait ingérée. C'est amusant.

Je clignai fortement des paupières, décontenancé par un aveu tel. Il me prit le désir de hurler qu'il mentait certainement, qu'une femme n'en était pas tuée à cause de moi. Cela me glaça. La réalité me frappait encore quand se montrait une image de la défunte s'étouffant avec les légumes venimeux. Je demeurais sans la voix pour défendre le Prince héritier qu'il pensait fautif à cause de mes affabulations. Mon palpitant pulsait, mes pattes se mirent à trembler, et je craignais que mes jambes ne se dérobent sous le poids de mes vilaineries.

Je reculai sous l'observation. Le monde s'écroulait à mon entour. À l'ouverture, je recherchai la poignée qui permettrait mon échappe. Dans le vestibule, le froid me saisit en otage et en jetant les yeux vers la droite, je remarquai cette issue à demi-ouverte. Une douce fragrance s'en dérobait. Une fragrance herbacée qui titilla mes narines. En plissant les orbes, j'aperçus une silhouette de face qui dégustait une boisson devant un jeu de go. Il s'agissait d'une femme vétuste aux allures respectables et apaisées. Ses cheveux tirés en chignon tenaient sa physionomie, ses petits yeux qui rencontrèrent les miens confus.

— Veux-tu entendre une autre histoire, Jeon Jeong-Guk ?

J'entendis le monarque railler mon hébétement.

— On m'a dit, un jour, que ma mère avait trop d'influence dans les décisions du royaume. Sais-tu alors ce que j'en ai fait ?

Yeonsan-Gun prouva un mépris pour l'objet de notre attention. Il marqua un silence qui dura et qui me retourna la viscère avec lenteur.

— Je l'ai enfermée là... Dans mon palais, il y a près de vingt ans.

Je faisais état de ce que narrait l'homme. De nombreuses choses couraient au sujet de ce récit de la mère et du fils, désormais roi. Des idées peu gaies, et grand nombre d'habitants se persuadaient du décès précoce de la reine-mère Yu, déchue trop tôt. Or, la douairière respirait entre quatre murs et bien qu'elle me semblait en paix, une douloureuse agitation pointait au fond de ses billes. Un émoi à la croisée d'un homme autre que son enfant-souverain, après tellement de temps en captivité.


































ACHLYS | CHAPITRE 10

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