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Chapitre n°13 : Impuissants face au destin

+:。.。 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒏°13 : 。.。:+

+:。.。 𝑰𝒎𝒑𝒖𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒕𝒔 𝒇𝒂𝒄𝒆 𝒂𝒖 𝒅𝒆𝒔𝒕𝒊𝒏 。.。:+

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Durant plusieurs jours, des pensées triturèrent mes esprits.

Un démon.

Mon frère était un démon.

Même en me le répétant plusieurs fois dans ma tête, cette phrase sonnait beaucoup trop faux. Comme si il y avait un mot de trop, mais même en le retirant, la phrase n'avait toujours aucun sens.

Je n'avais pas réussi à dormir de la nuit ; à chaque fois que je voulais fermer l'oeil, les mêmes mots se répétaient dans ma tête comme une comptine incessante que je n'arrivais pas à oublier.

Comment avais-je pu passer à côté de ça ?

C'était la question que je me posais sans cesse. Normalement, grâce à ma vue, j'aurais pu voir que son aura avait changé, mais mes yeux qui d'habitude voyaient tout n'avaient rien vu. Ou alors, avais-je fait exprès de ne pas voir la vérité en face ?

C'était possible. Après tout,

Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.

À cause de ma lâcheté, Eichi avait dû souffrir en silence sans que je ne m'en rende compte. J'ignorais depuis combien de temps il le savait mais ce qui était sûr, c'était qu'il avait dû garder ce secret pendant beaucoup trop longtemps. Encore une fois, j'étais trop faible. Ça n'avançait pas.

Et malgré avoir demandé à rester auprès de mon frère au moins l'espace d'une journée, Urokodaki s'était montré strict puis m'avait dit que mon petit-frère était un homme et qu'il avait besoin de rester seul pour le moment, ajoutant également que je ne pouvais pas interrompre mon entraînement à cause de mes problèmes personnels.

Eichi était loin de mériter d'être qualifié en tant que "problème personnel" mais ne pouvant pas lui tenir tête, je finis par accepter de ne pas agir pour le moment même si, me connaissant, j'allais sûrement finir par lui désobéir un moment ou l'autre. 

Puis, je fus préoccupée par le fait que Tanjiro puisse être au courant de tout ça. J'espérais qu'il ne l'était pas, je ne voulais pas lui rajouter d'autres problèmes pour lesquels s'inquiéter. De toute façon, Eichi et lui ne se parlaient que rarement, et étant de nature fermée, ce n'était pas un grand changement pour lui de le voir se tenir isolé ainsi. Alors la plupart du temps, il préférait le laisser tranquille, mais il appréciait quand même qu'il puisse se tenir aux côtés de sa soeur pendant qu'il n'était pas là. Mon frère devait sans doute l'ignorer mais cela lui rassurait énormément de savoir qu'elle était entourée de bonnes personnes durant son absence, car oui, il lui faisait confiance.

Et c'était réciproque.

.。゚+..。 . ゚+..。*゚+

La nuit me parût longue mais elle passa aussi rapidement que toutes les autres nuits pour Tanjiro qui, une fois de plus, s'était levé aux aurores, prêt à entamer une nouvelle matinée dans l'effort et la sueur.

D'habitude, je me levais toujours avant lui mais depuis quelques temps déjà, il prenait la relève et venait dans la chambre que je partageais avec Nezuko pour me réveiller. Il se demandait souvent pourquoi j'avais perdu cette habitude mais n'avait jamais envisagé de me poser la question. Toutefois, mon mal-être ne lui était pas passé inaperçu.

Depuis ces derniers jours, j'avais perdu en vivacité et il m'arrivait d'être plus maladroite que d'habitude, oubliant parfois ce que je devais faire à tel moment, à tel endroit car j'étais souvent emportée par le courant de mes pensées.

Il s'en était rendu compte très rapidement mais comme on ne se voyait que très peu à cause de notre entraînement que nous faisions séparément, et ce, jusqu'au coucher du soleil, il ne pouvait pas agir.

Et encore, durant la soirée, j'étais trop occupée à faire les tâches ménagères pour qu'il puisse ne serait-ce qu'entamer une conversation. Il avait peur de me déranger.

Je les faisais souvent pour essayer de me changer les idées et penser à autre chose, mais surtout parce que je n'avais rien d'autre à faire, et c'était dû au fait que j'étais toujours moins épuisée que Tanjiro après l'entraînement.

D'ailleurs, la plupart du temps, je lavais ses vêtements, ainsi que les miens, ceux d'Urokodaki et d'Eichi dans le lac qui se situait à côté de la maison. Ils étaient alors très surpris, en se réveillant, de voir leurs vêtements propres et en si bon état. Ils l'étaient encore plus lorsqu'ils s'apercevaient que toute la maison avait en plus été nettoyée et avait une odeur agréable.

Normalement, c'était notre maître, Urokodaki, qui s'occupait de l'entretien de la maison, mais il n'y avait pas vu d'inconvénient à me laisser l'aider un peu.

Enfin bref, c'était loin d'être rassurant pour Tanjiro, surtout lorsqu'il toqua à la porte plusieurs fois de suite pour comprendre que je n'étais toujours pas réveillée.

Inquiet, il prit le risque d'entrer quand même. La pièce était assez sombre, quasiment toutes les fenetres étaient soigneusement couvertes par des rideaux pour la sécurité de Nezuko. Mais en s'approchant un peu plus, ce qu'il vit le surprit : j'étais allongée, dormant sur le dos, mes cheveux éparpillés dans tous les sens tandis que ma main était entremêlée avec celle de sa soeur. J'avais sûrement dû la lui saisir instinctivement pendant mon sommeil, mais on aurait dit que Nezuko avait réciproqué le geste. Sa main toute pâle s'était refermée autour de la mienne et la serrait avec affection.

C'était une vision qui apaisait grandement Tanjiro. Un sourire s'était formé sur ses lèvres. Le fait que je sois aussi proche de sa soeur était ce qu'il trouvait de plus adorable, et ce, même après le fait qu'elle ait dû subir cette malheureuse transformation.

Beaucoup de choses avaient changé après ça, mais ce qui n'avait pas changé, c'était bien l'affection que nous éprouvions l'un pour l'autre. Savoir que je l'aimais toujours autant était rassurant et lui faisait garder espoir sur l'idée que d'autres personnes puissent l'accepter comme je le faisais.

Après quelques instants passés à admirer la scène, il se rapprocha de nos silhouettes pour s'assurer une nouvelle fois que tout allait bien et avant de s'en aller, il se tourna vers moi pour me masser légèrement la tête et mes cheveux, guidé par son instinct fraternel. J'avais des goutes de sueur visibles sur mon front qu'il essuya d'un coup de manche. Il s'agissait sûrement de signes des troubles que j'avais rencontré durant mon sommeil.

Mais malgré ça, j'avais l'air de dormir aussi paisiblement que sa soeur, juste à côté de moi. Alors, ne voulant pas perturber ce moment, il se releva et sortit de la pièce tout en veillant bien à ne pas faire de bruit en refermant la porte.

Il soupira une fois celle-ci fermée : c'était une nouvelle matinée qu'il allait encore devoir passer seul. Mais selon lui, il était loin d'avoir le droit de s'en plaindre ; après tout, j'étais celle qui en souffrait le plus. Mais tant qu'il ne m'en aura pas demandé la raison, il ne saura pas.

Alors c'était décidé, il allait me poser la question ce soir, sans hésiter. Et si il venait à s'en vouloir de s'incruster dans mes problèmes, il n'aura qu'à s'excuser mille fois après, c'était loin d'être assez mais c'était déjà ça. (D'après lui hein)

Il était hors de question de me laisser endurer la douleur toute seule.

.。゚+..。 . ゚+..。*゚+

Ce fût une journée comme une autre.

Je m'étais levée plus tard que Tanjiro, je n'avais mangé que très peu dû au régime auquel Urokodaki nous soumettait, comme depuis le début de notre apprentissage. Puis, je sortais pour commencer l'entraînement dans la montagne, de l'aube jusqu'au crépuscule.

Au fil du temps, cette routine me parût de moins en moins dure chaque jour. Je commençais à percevoir plusieurs changements dans mes aptitudes, je devenais plus endurante, plus rapide et plus forte. Et même si l'entraînement, lui aussi, devenait encore plus difficile, il restait tout de même beaucoup moins éprouvant que la première fois où j'y avais été confrontée.

Mais évidemment, comme chaque fin de journée, je revenais toujours dans un assez sale état, toute puante de transpiration, salie par la terre et mes vêtements souvent à moitié déchirés que je m'efforçais de recoudre à chaque fois.

Heureusement, j'avais décidé de laisser mon haori à motifs de lycoris dans mes affaires, c'était quelque chose de précieux que je ne pouvais pas me permettre d'abîmer. Il appartenait à ma mère après tout, et à mes ancêtres aussi.

Apparemment, c'était un habit qu'on se transmettait de générations en générations dans notre famille mais la raison ne m'avait jamais vraiment été clarifiée. Encore un mystère que je devais résoudre moi-même, j'imagine. Ce n'était pas comme si mon défunt père ne m'en avait pas déjà laissé plusieurs auxquels je n'avais toujours pas pu trouver la réponse.

Mais maintenant, mon but était clair ; je voulais devenir une pourfendeuse de démons afin de suivre les traces de mon père, venger ma famille, devenir plus forte et surtout, trouver un remède pour Nezuko.

...

Et Eichi...

J'avais beau essayer, je n'arrivais toujours pas à accepter le fait que mon petit-frère puisse être un démon.

Comment cela avait-il pu arriver ?

J'avais été prudente, j'avais gardé un oeil sur lui, pas un mais deux. Je m'étais toujours assurée qu'il allait bien et pourtant...

Peut-être que c'était à cause du démon que nous avions rencontré près de la montagne ? Peut-être qu'il l'avait transformé en démon par un moyen qui m'échappait ? Non, c'était impossible. J'avais gardé un oeil sur lui pendant tout le long et ce démon ne l'avait pas égratigné ne serait-ce qu'une seule fois.

Je ne savais pas et je ne pouvais pas le deviner. Il fallait que je lui pose la question directement, mais encore fallait-il qu'il veuille m'adresser la parole.

Moi qui pensais cela impossible, il était devenu encore plus froid et fermé qu'avant. Je ne le voyais presque jamais de la journée vu qu'il avait aussi changé de cycle de sommeil ; il ne se réveillait à présent que la nuit, pendant que nous dormions, pour vaquer à ses occupations sans que nous sachions quoique ce soit.

Aujourd'hui, je voulais tenter ma chance. Essayer de lui parler au moins une fois. Ne pas le voir tout en sachant qu'il souffrait comme pas possible avait de quoi me tuer d'inquiétude, mais le connaissant, il valait mieux que je ne lui dise rien. Il détestait qu'on le voit comme un enfant, comme un faible.

Alors je toquai à sa porte, une fois. Il n'y eût qu'un long silence sans réponse auquel je soupirai.

Je toquai une seconde fois, et toujours rien. Il ne me fallut que quelques secondes avant que je ne perde complètement patience et que je n'ouvre finalement la porte sur un coup de tête.

Comme je le pensais, la pièce était entièrement sombre. Pas un seul rayon du soleil ne pouvait traverser la fenêtre qui était recouverte par d'imposants rideaux assez épais pour ne pas laisser entrer la lumière.

Refermant aussitôt la porte derrière moi pour ne pas perturber le décor, je fouillai un peu la pièce des yeux pour essayer de tomber sur la silhouette de mon petit frère. Je finis par le trouver en quelques instants : il était debout dans un coin de la pièce, le visage face au mur de sorte à ce que je ne puisse pas voir son expression et une main posée contre celle-ci.

Instinctivement, je m'approchai pour voir comment il se portait. Ce dernier ne bougea pas d'un poil, même en entendant mes pas.

-"Eichi..." chuchotai-je avec inquiétude.

"Eichi, regarde-moi..."

Mais il ne me regarda pas, même en sachant que j'étais juste derrière lui, prête à faire le premier pas pour qu'il s'ouvre à moi. En étant aussi proche, je pouvais d'ailleurs entendre le son de sa respiration qui était irrégulière, il haletait. Puis il y avait autre chose ; je croyais rêver mais mes yeux ne me trompaient jamais. Il y avait du sang, une longue trainée de sang qui coulait le long de ses mains jusqu'à s'écraser au sol, goutte par goutte, dans une petite flaque écarlate qui avait déjà commencé à se former devant ses pieds.

Quelque chose de métallique était également par terre : un couteau, ensanglanté, ce qui ne manqua pas de me faire échapper un halètement de stupeur, mon inquiétude ne faisant que croître à mesure que je comprenais ce qui se passait.

-"Eichi... Pourquoi t'infliges-tu autant de mal...?"

Il y eût un silence avant que ce dernier finisse finalement par répondre, d'une voix tremblante :

-"Monstre..."

"Je suis un...

monstre."

Je ne pus m'empêcher de lui attraper une main, ignorant le fait qu'elle était couverte de sang tant je voulais lui apporter mon soutien.

-"Qu'est-ce que tu racontes ? Non, Eichi. Tu n'es pas un monstre, tu es loin d'en être un. Tu ne pouvais pas contrôler ta transformation en démon, après tout,

On est tous impuissants face au destin.

Mais... ne t'inquiète pas, on trouvera un moyen pour que vous redevenez humains, toi et Nezuko. On ne vous laissera pas endurer ça tout seuls."

-"Je...

Va-t'en." M'ordonna-t-il soudainement, retirant mon emprise autour de sa main par la même occasion.

-"Eichi, s'il te plaît..." J'essayais tant bien que mal de le tourner vers moi, de sorte à ce qu'il puisse au moins m'adresser un regard mais il demeura aussi immobile qu'une statue de pierre et se contenta de me parler en me faisant dos.

-"(T/p), tu ne devrais pas être ici. Je t'ai déjà dit que je voulais être seule, alors va-t'en, s'il te plaît... Je... Je ne me le pardonnerais jamais si je te fais du mal."

-"Eichi..."

-"Maintenant que je suis un démon, il vaut mieux pour toi que tu... t'éloignes. Je serais sûrement plus dangereux que Nezuko alors...

Il vaut mieux que tu t'en ailles avant que je ne te mette en danger."

-"Eichi, écoute-moi."

Je soupirai un instant avant de finalement entourer son corps de mes bras, le serrant dans une étreinte en espérant avoir un quelconque signe d'affection en retour. Son corps s'était crispé sous mon toucher mais n'avait pas répondu à mon geste, à la place, il essayait de s'en détacher.

-"(T/p)-! T'es sourde ou quoi ? Je t'ai dit de t'en aller !" S'écria-t-il en se débattant.

-"Je ne veux pas te laisser seul, c'est plus fort que moi, désolée..."

-"(T/p), sors d'ici ! Tout de suite !"

-"Si seulement tu savais à quel point je t'ai-"

-"VA T'EN !"

La soudaine hauteur de sa voix me fit sursauter, si bien que j'avais perdu la force avec laquelle je l'étreignais. Il en profita aussitôt pour se libérer de mon emprise et me repousser d'une telle violence que j'avais failli tomber par terre.

Mais ce qui restait encore plus surprenant était qu'il avait décidé de se retourner, inconsciemment ou non, pour me faire face. Et là, je fus subjuguée par la nouvelle apparence qu'avait pris mon frère.

Ses canines avaient poussées et étaient si pointues, de sorte à ce qu'elles puissent être comparées à celles d'un ours. Son teint ne pouvait être plus pâle, à croire qu'il était malade, mais ce qui retint le plus mon attention était ses yeux. Ses pupilles étaient devenues très fines et me fixaient d'un bleu profond et mélancolique. Son expression du visage n'en était pas moins hostile : il avait les sourcils froncés et les dents serrés, une expression qui ne cessait de me donner une petite frayeur qu'il semblait avoir immédiatement remarqué.

-"Je te fais peur, hein ? Je t'avais dit que j'étais devenu un monstre ! Un monstre horrible !" Hurla-t-il, la colères tourmentant son coeur.

-"Non, ce n'est pas ça, c'est juste que-"

-"Et il me semble t'avoir demandé de partir ! Sors avant que je ne change d'avis !"

Je soupirai une nouvelle fois.

-"Très bien, je m'en vais. Mais avant ça, laisse-moi au moins faire quelque chose."

Ces mots dits, je m'accroupis pour ramasser l'arme qui était toujours étalée par terre et en me relevant, je saisis un mouchoir de ma poche pour nettoyer le sang qui coulait toujours de ses mains.

"Pour m'assurer que tu n'essaies plus de te faire du mal, je vais te confisquer toutes les armes et les objets dangereux qui puissent être en ta possession." Expliquai-je en pointant le couteau du doigt.

Cependant, lorsque je voulus le ranger dans ma poche, une sensation de démangeaison très désagréable se fit ressentir sur la paume de ma main droite. Ce fût en y jetant un coup d'oeil que je compris que je m'étais coupée, encore. Une quantité de sang coulait déjà le long de mon membre, souillant mes manches.

Ce que j'étais maladroite avec les couteaux ces temps-ci.

Mais alors que je voulus réutiliser mon mouchoir, j'entendis que l'halètement d'Eichi s'était arrêté et fût remplacé par un très petit grognement, un grognement de douleur.

Mais surtout de faim.

En regardant dans sa direction, je pus voir que son expression avait radicalement changé : cette fois-ci, il me fixait avec de grands yeux affamés, les crocs de sortis prêts à mordre tandis que de la salive commençait à couler le long de ses lèvres.

-"Eichi...?" L'appelai-je, commençant à prendre peur par le regard qu'il m'adressait, mais il ne me répondit pas.

Au lieu de ça, il se laissa complètement envoûter par la vue du liquide rouge et chaud qui coulait toujours le long de mon bras jusqu'au sol. Il était comme hypnotisé, malgré ses malheureuses tentatives de garder le contrôle sur lui-même. Cette fois, il ne pouvait pas y échapper, déjà que la vue de ce sang l'avait mit hors de lui, l'odeur même agissait comme une torture. Cette odeur de fer ; il ne pouvait que s'imaginer de se la mettre sous la dent et de se délecter du goût.

Et il n'avait pas mangé depuis plusieurs jours déjà.

-"Eichi...? Tu commences à me faire peur..." Balbutiai-je en faisant quelques pas en arrière, tenant toujours aussi douloureusement ma main.

Il n'avait pas l'air de m'entendre et fit toujours plus de pas en avant, les mains tenues devant lui, me donnant une bonne vue sur ses ongles pointus.

Peut-être bien qu'il avait raison, il fallait que je le laisse seul. Il n'était plus lui-même après tout, il était inutile d'en rajouter en lui faisant perdre ses moyens.

Alors, reculant une dernière fois, je me tournai pour ouvrir la porte mais avant que je ne puisse aller plus loin, je fus pris de court par un hurlement qui surgit de derrière moi.

J'avais à peine eu le temps de me retourner lorsqu'un coup fût asséné dans mon ventre, sans que je ne puisse crier et m'éjecta à toute vitesse hors de la pièce puis hors de la maison jusqu'à ce que mon dos percute violemment le sol.

J'avais instinctivement fermé les yeux mais lorsque je les rouvris, je vis un ciel étoilé. C'était déjà la tombée de la nuit, et j'avais été éjectée d'une telle force que j'avais atterri dehors.

Je pus à peine me relever que je vis une silhouette s'approcher de moi à toute vitesse, élancée d'un cri de guerre.
La douleur finit par faire son effet : je grognai de douleur en essayant de me redresser. Mon dos et mon ventre avaient été touché et un goût métallique me sortait de la bouche : du sang.

Mais avant même que je puisse me défendre, à ma plus grande terreur, mon frère s'était jeté sur moi, amplifiant la douleur qui pétrifiait alors mon corps.

Avec ses mains aux griffes acérées, il saisit mes poignets et me cloua au sol, alors que j'essayais de me débattre. D'aussi près, je pouvais distinguer la faim dans ses yeux et comment ceux-ci fixaient longuement la plaie encore ouverte sur ma main. Mais avant qu'il ne puisse approcher sa mâchoire de celle-ci, j'usais de ma voix en espérant pouvoir le raisonner.

-"Eichi, Eichi ! Arrête, s'il te plaît ! C'est moi, (T/p), ta grande-soeur !"

Mais il n'en avait que faire et grognait encore et encore en me voyant résister alors qu'il essayait à plusieurs reprises de se nourrir du sang sur ma plaie. Il s'avérait de plus en plus difficile de l'en empêcher tant je sentais ses ongles lentement trouer ma peau dans la douleur la plus éprouvante possible.

Je laissai échapper des cris chaque fois que celle-ci se manifestait, sans même prendre en compte qu'elle empirait à cause de mes mouvements, mes tentatives désespérées de me débattre et de me défaire de l'emprise qu'il avait sur moi. Il avait un visage que je ne reconnaissais pas ; ses traits étaient anormalement froncés, comme si une rage incontrôlable s'était emparée de lui, me laissant face à une bête, un animal assoiffé de sang qui n'était plus mon frère.

C'était un démon.

-"E-Eichi, arrête !" Mais malgré mes gémissements, mes lamentations et mes supplications, ce dernier resta sourd au son de ma voix et continua à m'infliger un long et douloureux supplice.

Je n'avais pas arrêté de me débattre, même en le sentant meurtir mes bras. Il était hors de question que je le laisse devenir un monstre, il ne méritait pas ça. Personne ne le méritait.

Mais après plusieurs instants, je compris

Que mon frère était devenu plus fort que moi.

En voyant comment je gigotais dans tous les sens, ne lui laissant pas accès à ma main déjà terriblement ensanglantée, sa colère monta et il décida alors de s'attaquer à mon cou.

Tandis que ses dents se rapprochaient  progressivement de moi, il me paralysa, clouant mes bras au sol avec beaucoup, beaucoup plus de force, pour que je ne puisse plus me débattre. Je ne sentais même plus mon sang circuler, mon corps poussait son dernier souffle et refusait de m'obéir, j'étais piégée.

Alors je tournai la tête, ne voulant pas croiser le regard de mon frère qui ne faisait que m'effrayer, pensant que c'était la fin.

Je jetai un dernier regard au ciel qui se tenait au-dessus de moi avant de fermer les yeux pour me préparer à la douleur lorsque soudain, une voix retentit au loin, distrayant par la même occasion le démon qui s'apprêtait à goûter ma chair.

-"(T/p) ? Eichi ?! Qu'est-ce qui se passe ?! J'ai senti l'odeur du sang en me réveillant !"

C'était Tanjiro.

Il était juste devant l'entrée de la maison et m'adressait un regard paniqué et confus.

J'aurais voulu lui répondre mais je n'en trouvais pas la force. Mes mots restaient bloqués dans ma gorge et je ne pus que laisser couler plus de larmes en signe de réponse.

Le garçon fût surpris de constater mon état et sembla alors comprendre la situation lorsqu'ils accourut directement vers la scène.

Alors que mon frère tenta à nouveau de planter ses crocs dans ma peau, il lâcha un grognement de rage lorsqu'il se retrouva éjecté avec violence quelques mètres plus loin.

Tanjiro avait utilisé tout son poids en le bousculant, avec une force nouvelle. L'entraînement avait l'air d'avoir apporté ses fruits. Mais son soulagement ne dura que l'espace d'un instant lorsqu'il vit par la suite, de plus près cette fois, mon expression. Je sanglotais toujours autant, je n'avais pas arrêté depuis que j'avais eu affaire au monstre qui s'en était pris à mon frère.

Il avait failli me tuer.

-"(T/p)... Tout va bien maintenant. On va essayer de trouver une solution, d-d'accord ?"

J'hochai lentement la tête, pour au moins lui répondre, mais lui savait autant que moi que la situation n'était pas gagnée d'avance.

Il ne pouvait s'empêcher de se sentir mal ; comment tout cela avait-il pu arriver sous son nez sans qu'il ne se doute de rien ? Il s'en voulait beaucoup. J'avais toujours été là pour lui mais il ne pouvait pas me rendre la pareille, quel piètre ami il pensait être.

Mais trop occupé à s'assurer que j'allais bien, il ne fit presque pas attention au démon qui avait profité de l'instant présent pour lui sauter dessus.

-"Tanjiro ! Attention !"

Heureusement, il s'était retourné à temps et avait utilisé son bras pour tenir sa mâchoire le plus eloigné possible du peu de peau qu'il n'avait pas couvert.

Ses dents pointues n'arrêtaient pas de grincer entre elles, créant alors un son horriblement métallique, comme si elles attendaient impatiemment leur repas..

-"Eichi ! Calme-toi ! C'est moi, Tanjiro ! Reprends-toi, tu fais du mal à (T/p) !"

Mais ces mots n'atteignirent toujours pas ses oreilles. Le démon qui était en lui n'en avait que faire de nos peines, tout ce qu'il voulait, c'était du sang, beaucoup de sang. Oh ce qu'il avait faim, il pourrait se nourrir d'un village entier si ça pouvait le satisfaire. Mais deux humains le suffisait amplement.

Il pencha de nouveau sa tête pour essayer de le mordre mais, à bout d'idées, Tanjiro décida de cogner son front contre le sien en espérant lui faire regagner conscience ou au moins le tenir immobile pendant un moment.

Ça avait l'air de prendre effet car le démon fût paralysé pendant un moment avant de s'effondrer par terre, grognant de douleur.

Tanjiro lança un regard dans ma direction, se demandant ce qu'il devait faire après, mais ce fût lorsqu'il sentit une odeur familière se rapprocher de lui qu'il comprit que la situation était sous contrôle.

Urokodaki avait sûrement la solution.

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"J'aurais dû me douter plus tôt que cela arriverait..." Dit Urokodaki en fixant du regard mon petit-frère, soumis à une rage constante alors qu'il tentait de se défaire de l'emprise des cordes qui étaient fermement attachées autour de lui.

Il était assis, sur le parquet, grognant et gigotant sans arrêt comme un lion en cage qui cherchait désespérément à retrouver sa liberté, sous nos yeux.

Tanjiro le regardait d'un air plein de remords, tenant ma main dans la sienne. Mes bras étaient bandés dus aux blessures qui m'avaient été infligés récemment, mais c'était le cadet de mes soucis. Je me retenais de pleurer à nouveau en voyant l'état de mon frère. Il était devenu ce qui le répugnait le plus, quel sort horrible.

Je couvris mon visage pour éviter de sangloter à nouveau tandis que Tanjiro tenta de me réconforter, en me prenant dans ses bras.

Une fois m'être calmée, Urokodaki reprit la parole. D'un ton fermé, il me dit :

-"(T/p), il va falloir que tu voies la réalité en face."

"Ce démon n'est plus ton frère."

Je déglutis par sursaut.

-"Qu-Qu'est-ce que vous insinuez ?!" M'écriai-je.

-"Nezuko a beau avoir été une exception à la règle, ton frère n'y a pas échappé et est entré dans une frénésie sanguinaire. C'est ce qui arrive aux démons qui s'affament pendant trop longtemps."

-"Et donc ?!" Rétorquai-je. "Quelle est votre solution ? Vous comptez le tuer, c'est ça ?! Hors de question !"

Je me mis dos à Eichi dans une position défensive et lui lançai un regard noir. Il y avait sûrement d'autres alternatives qu'il ne voulait pas essayer de chercher. Alors il était hors de question qu'on en arrive là.

Tanjiro ne savait pas quoi dire ; il avait vécu la même chose avec sa soeur et le fait que je ne puisse pas avoir cette chance l'attristait au plus haut point.

-"(T/p), ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont. Ce démon a déjà essayé de te mordre plus d'une fois et il recommencera. Tu ne veux pas laisser ton frère devenir un meurtrier, n'est-ce pas ? Alors nous n'avons pas d'autres choix, il faut l'arrêter maintenant."

"En le tuant."

Ces mots dits, il sortit lentement son sabre de son étui qui était attaché à sa taille dans un frottement glacial qui me fit frissonner. Puis, il la pointa vers celui qui était derrière moi : mon frère.

Il avait l'air de gigoter de plus en plus à la vue de l'arme tournée vers lui. Il se sentait menacé.

-"Non ! Arrêtez !"

-"Il n'y a pas d'autres choix, (T/p). Ôte-toi de mon chemin."

Tout ce qui arrivait ne cessait d'empirer. Cette fois-ci, il n'allait pas faire preuve de pitié, ni rien. Il allait le tuer, Eichi, la seule famille qu'il me restait. Et malgré les réflexions de Tanjiro, Urokodaki resta indifférent et fixé sur son objectif.

En voyant la lame se rapprocher encore et encore, la panique fût à son comble et par instinct, je me retournai et pris dans mes bras, celui auquel je tenais le plus.

-"(T/p) ! Non !"

Mais il était trop tard. Mes bras étaient fermement serrés autour de lui, ne voulant pas le lâcher une seule seconde. J'avais fermé les yeux en espérant que tout ce qui arrivait maintenant n'était qu'un mauvais rêve qui allait éventuellement prendre fin mais une terrible douleur me fit revenir à la réalité.

La sensation que deux grosses aiguilles s'enfonçaient dans mon épaule tout en étant remuées pour amplifier la douleur.

Je gémissai pendant un long moment, oubliant que la lame continuait à se rapprocher, plus rapidement.

Il me fallut qu'un instant pour comprendre que mon frère m'avait mordue et qu'il se nourrissait à présent de mon sang. Cela me rappela une leçon que nous avait apprise notre maître une fois, qui était que lorsqu'un démon goute au sang pour la première fois, il n'y a plus de retour en arrière possible. Mais moi, je ne voulais plus y croire.

Il haletait, le souffle rapide de sa respiration effleurait mon oreille et je frissonnais encore plus. Mais au fure et à mesure, celle-ci se fit de plus en plus lente et régulière, comme s'il s'était finalement calmé.

Urokodaki semblait tout autant étonné par la scène qui se jouait devant lui, si bien qu'il baissa sa lame pour regarder ce qu'il se passe de plus près.

La poigne de mon frère s'était relâchée et la douleur que je ressentais à l'épaule avait disparu.

Tout était redevenu calme et silencieux.

Mais trouvant cette situation bien trop agréable pour être vraie, je rouvris les yeux et regardai mon frère un instant, seulement pour être accueillie, à ma plus grande surprise, à un regard humain, effaré et mélancolique.

C'était les yeux de mon frère.

Nous nous regardâmes pendant un moment, dans la confusion et l'étonnement jusqu'à ce qu'un premier mot passa la frontière de ses lèvres, me rassurant jusqu'à ne plus pouvoir :

-"(T-T/p) ?"

.。゚+..。 𝑨̀ 𝒔𝒖𝒊𝒗𝒓𝒆... ゚+..。*゚+

【。。】 5045 𝒎𝒐𝒕𝒔 【。。】

Ouais je sais, je sais, c'était riche en rebondissements ! J'ai moi-même adoré écrire ce chapitre, le feu de l'action c'est toujours le meilleur passage, je vous le dis ! UwU

Mais peu importe, j'espère que le dessin que j'ai fait en début de chapitre ne vous a pas effrayé ? Il s'agit bien de l'image que je me suis crée d'Eichi (en mode démon évidemment) ! Mais évidemment, ce personnage vous appartient et libre à vous de choisir son apparence.

Je suis d'ailleurs curieuse, comment l'imaginez-vous ? N'hésitez pas à me le dire en commentaire !

Sur ce, gros bisous et à bientôt !

(๑'ᴗ')ゞ🌺

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