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Chapitre n°12 : Un enjeu de taille

+:。.。 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒏°12 : 。.。:+

+:。.。 𝑼𝒏 𝒆𝒏𝒋𝒆𝒖 𝒅𝒆 𝒕𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆 。.。:+

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"...Qui êtes vous ?" Questionna mon frère face à l'étranger qui s'était soudainement présenté devant nous. Sa présence nous maintenait perplexe ; personne ne l'avait remarqué arriver. C'était à croire qu'il avait surgit de nul part.

Peut-être nos sens s'étaient-ils éteints dû à l'urgence de la situation, ou alors, était-il si discret au point de camoufler, volontairement ou non, sa présence ?

La question fût sans réponse, ainsi que celle que venait de poser Eichi. Il avait répondu par un silence, mais ne pouvant analyser son expression à travers son masque, cela le rendait encore plus mystérieux.

Tanjiro prit alors la parole, lui posant une toute autre question pour éviter de rester dans l'incompréhension plus longtemps.

Il ne fallait pas oublier que si cet homme nous avait interrompu, c'était qu'il devait connaître la solution à notre problème.

-"Alors,

Comment devons-nous faire pour tuer un démon ?"

Il suait du front et était déjà assez tourmenté par les événements comme ça. Tout ce qu'il souhaitait à présent était d'en finir et de trouver un endroit où se reposer. Cependant, l'étranger, lui, ne lui laissa pas la tâche facile.

-"Ne demande pas la réponse. Tu as un cerveau, n'est-ce pas ? Utilise-le."

Personnellement, je trouvais que c'était une réponse assez inutile et d'ailleurs, inutilement impolie. Si Tanjiro demandait de l'aide, ce n'était pas pour ne pas en recevoir, et encore moins se faire insulter ensuite. Mais contrairement à moi, le garçon préféra ignorer le ton employé par cet étrangers et demeura alors indécis. Il fallait bien trouver un moyen de tuer cette créature, mais comment ?

Il fouilla les alentours des yeux pour chercher l'outil qui pourrait l'y aider. Et après quelques secondes, il finit par poser son regard sur un gros caillou qui se situait près d'un arbre.

Nous le regardâmes le soulever sans réaction. Nous n'avions nous-mêmes pas trouvé d'autres alternatives alors nous avions préféré laisser Tanjiro faire, n'ayant rien à perdre de toute façon.

Ainsi, il se rapprocha de nouveau de la tête inconsciente du démon et lentement, il leva la pierre, s'apprêtant à lui broyer la tête. Je pus voir que malgré sa décision prise, Tanjiro tremblait toujours autant et l'hésitation s'emparait de lui.

Je savais que ça allait durer un bon moment, alors je détournai le regard. Il allait sûrement finir par le tuer un moment ou l'autre, alors je préférais ne pas être prise par surprise.

Mais alors que moi et Eichi attendions, main dans la main, que l'on mette fin à la vie de ce monstre. Rien ne se produisit. Il y eût un blanc.

Malgré notre patience, les secondes commençaient à se transformer en de longues minutes et c'était largement assez pour comprendre que Tanjiro n'allait pas le faire.

Son empathie était beaucoup trop profonde.

Ma vision l'affirmait. C'était une aura que j'avais l'habitude de voir émaner de lui, comme lorsqu'il se sentait désolé de quelque chose ou qu'il voulait se faire pardonner, très souvent pour des choses minimes. Ça me rappelait la fois où il avait accidentellement cogné sa tête contre la mienne par faute d'inattention. Je me souvenais toujours autant de la douleur mais heureusement pour moi, le choc n'était pas assez fort pour me faire tomber dans le coma pour les dix prochaines années, mais oh mon dieu, que c'était proche !

Je m'en étais sortie avec un petit bleu mais il n'avait pas cessé de s'excuser jusqu'à ce que je rentre chez moi tandid que je lui rassurais que j'allais bien. Ça avait beau être adorable et attentioné, cet excès de gentillesse, comme je l'avais prédit, avait fini par lui causer préjudice.

Ce que je ne comprenais pas était pourquoi il était aussi empathique avec un monstre ? C'était le même genre de monstre qui avait tué sa famille, et la mienne aussi. Je pensais qu'il se montrerait plus sévère face à de telles créatures, qui tuent pour manger et qui mangent pour tuer. Des êtres qui naissent et vivent du malheur des humains. Nezuko était bien l'exception de cette espèce. Mais lui, certes, ça restait un être vivant avec une potentielle capacité de ressentir des émotions, ôter une vie, même pour la première fois, était nécessaire.

Ce que ne semblait pas comprendre Tanjiro.

Il avait tellement hésité que cela énerva de nouveau Eichi, qui lui n'attendait qu'une chose :

Sa mort.

-"Bon, tu vas le crever, oui ?" Cracha-t-il avec une impatience plus grande que tout a l'heure.

Tanjiro sursauta à son soudain haussement de la voix. Il venait tout juste de reprendre ses esprits et n'avait pas l'air de remarquer qu'il avait réfléchi pendant un peu trop longtemps, et beaucoup trop longtemps pour mon petit-frère.

Je trouvais cette remarque un peu déplacée ; même si je voulais moi aussi en finir, ce n'était pas une raison pour le crier dessus. La situation était assez critique comme ça, il était inutile et chronophage d'en rajouter avec une dispute. Je connaissais bien mon frère, il avait toujours l'habitude de dire ce qu'il pensait, que ça plaise ou non et aimait surtout faire les choses à sa façon. Si Tanjiro était trop lâche pour le tuer, très bien, il allait le faire lui-même, penserait-il.

Je voulus m'imposer, protester avant qu'il ne fasse quoique ce soit mais, de manière innatendu, le vieillard se mit en travers de mon chemin pour m'en empêcher, secouant lentement la tête comme pour m'ordonner silencieusement de ne pas intervenir.

Eichi m'avait déjà lâché et arraché le caillou des mains tremblantes du garçon, faisant à présent face au démon, avec un regard plus noir que jamais.

-"Eichi ! Att-"

Mais il était trop tard. Tanjiro voulait l'en empêcher mais la décision d'Eichi était prise. S'il fallait le tuer pour trouver le repos, alors qu'il en soit ainsi. Ça ne servait à rien de se triturer pour trouver une autre solution alors qu'une autre, bien plus pratique, était sous nos yeux depuis le début.

Alors, écartant les jambes pour garder l'équilibre et tenant le caillou de toutes ses forces, il serra les dents et, sans un mot, il baissa les bras à toute vitesse, frappant le crâne dans un violent craquement qui me fit gémir.

Mais à notre plus grand malheur, ça n'avait pas fini comme prévu. Le démon s'était réveillé instantanément après le coup, ce qui fit sursauter Eichi, retrouvant de nouveau un regard apeuré contrastant énormément avec celui qu'il lui adressait avant.

-"ARGH ! Mais- Encore toi ?! Espèce de sale enfoiré ! Tu comptais me tuer avec un simple coup de caillou ?" S'indigna-t-il, l'air plus furieux que jamais.

"Attends que je me libère et c'est ta tête que je broyerais !

Alors qu'il commençait à se débattre, Eichi recula d'un pas, devenant de plus en plus effrayé chaque seconde. Je me demandais à quoi rimait ce changement si brusque d'attitude, mais peu importe, le danger était de retour parmi nous. Et maintenant, on savait qu'on ne pouvait pas le tuer avec une simple pierre.

Avec ses mouvements brusques et répetitifs des bras, il commençait lentement mais sûrement à se dégager de son emprise. Personne ne sut vraiment quoi faire à ce moment-là mis à part paniquer et attraper ce qu'on pouvait pour se défendre. Mais le vieil homme, lui, ne bougeait pas d'un pouce. Cependant, son regard, ou plutôt sa tête était tournée vers l'horizon au loin.

C'était comme si il attendait quelque chose.

(Ne me dites pas que-)

Et c'était bien ce que je pensais. La nuit commençait à s'estomper pour laisser place à un ciel d'une teinte rose-orangée, où les premiers nuages commençaient à se faire paraître. Tout le décor commençait à être éclairé pour laisser place au lever du soleil le plus rassurant qu'on ait eu, prêt à égailler un nouveau matin.

Tandis que le démon s'apprêtait à se libérer une bonne fois, il fût pris de court par un premier rayon du soleil puis plusieurs qui le carbonisèrent dans un cri déchirant de douleur et de peur.

Sa tête prit feu et en quelques secondes seulement, elle fût réduite à cendres qui elles-mêmes, disparûrent dans un torrent de flammes ardentes.

-"J'ai passé tellement de temps à réfléchir que le soleil se lève..." Marmonna Tanjiro d'un air stupéfait.

Il le fût encore plus lorsqu'il vit que le vieil homme avait disparu de son emplacement précédent et était apparu près de la maison, à genoux et les mains jointes, priant devant ce qui semblait être des tombes qui venaient tout juste d'être refermées.

(Il a enterré les morts...) pensais-je, également stupéfaite.

Décidément, cet homme était très surprenant.

-"Je suis Urokodaki Sakonji. Es-tu celui que Giyu voulait me présenter ?" Demanda-t-il, surgissant encore une fois de nul part.

Je pouvais voir Eichi le regarder d'un mauvais oeil, pour une raison qui m'était hélas inconnue, tandis que mes yeux s'écarquillèrent. C'était l'homme qu'on cherchait !

"O-Oui. Mon nom est Kamado Tanjiro." Répondit-il avant de nous pointer du doigt.

"Voici ma... euh, mes meilleurs amis, (T/p)-san et Eichi-san, puis ma soeur Nezuko-"

-"Tanjiro,

Comment réagiras-tu si ta soeur mange un humain ?"

Rien qu'à ce moment-là, il y eût un silence. Cet Urokodaki avait posé une question à laquelle Tanjiro ne s'était pas préparé mentalement. Mais n'empêche qu'il fallait quand même reconnaître qu'il s'agissait d'une réflexion qu'il fallait se poser tôt ou tard.

Il fût pris au dépourvu. Mais alors qu'il y réfléchissait, un bruit soudain vint briser le silence qui s'était installé plus tôt, le bruit d'une gifle.

Urokodaki-san avait giflé Tanjiro.

-"Tu es trop hésitant." Déclara-t-il d'un ton glacial tandis que je vis mon calme peu à peu me quitter.

"Tu hésites trop sur tout. Si ton ami n'avait pas été là, tu n'aurais pas réussi à tuer le démon avant le lever du jour. Tu n'as pas non plus répondu à ma question immédiatement, sais-tu pourquoi ? C'est parce que tu n'es pas assez déterminé."

Puis il continua à le sermonner sur sa manière d'agir ou je ne sais quoi, je n'avais pas écouté jusqu'à la fin parce que j'étais énervée. Cette conversation commençait tellement à me taper sur les nerfs que je sentais mes poings et mes dents se serrer plus fort que jamais.

Ne pas aider, c'était déjà agaçant. Mais le sermonner, après tout ce qu'il avait vécu ? Je trouvais ça si cruel. Il ne méritait pas ça.

Avant que je ne m'en rende compte, mon corps agit de lui-même et se positionna près de Tanjiro, levant un bras défensif devant lui avant qu'il ne puisse protester.

-"Comment osez-vous vous en prendre à lui ainsi ? Pensez-vous que le contrôle des émotions, dans une situation aussi désorientante, est quelque chose d'instantané ? Que l'empathie est synonyme de faiblesse ? Si c'est ce que vous pensez, alors je ne crois pas que vous serez en mesure de nous apprendre quoique ce soit."

Suite à mon discours, je déglutis. Moi qui m'attendais à me faire sermonner à mon tour, il n'eût finalement plus rien. Il n'avait rien dit. Il n'avait même pas répondu. J'étais livrée à un silence que j'avais crée moi-même.

Je commençais déjà à regretter d'avoir pris la parole.

-"(T-T/p)... Ce n'est rien, il a raison..." Dit soudainement Tanjiro, derrière moi avant de poser une main sur mon épaule.

"Je réfléchis trop et... à cause de ça, je vous ai tous mis en danger."

Je le regardais avec de grands yeux, m'apprêtant à protester lorsque je sentis une autre main se poser sur ma tête, avec un peu plus de poids.

-"Tu dois être (T/p) (T/n). Ton sens de la justice me rappelle beaucoup ton père. Tu lui ressembles beaucoup. Mais on dirait que ton frère est le seul à avoir hérité de son visage et de sa froideur." Dit-il, se tournant vers Eichi qui détourna immédiatement le regard, les bras croisés.

Je n'avais pas très bien compris. Il ne m'en voulait pas alors ? J'avais souvent l'habitude de m'emporter et de dire les choses sur des coups de tête mais cette fois, je ne l'avais pas vraiment regretté, pour une raison qui m'échappait. Cet homme qu'on connaissait à peine se permettait de nous faire la leçon avec tant d'insensibilité, c'était vexant.

"Cependant, il faut que tu saches que l'on ne se rend compte de ses erreurs que lorsqu'il est trop tard pour les réparer, c'est la première chose que je vais vous apprendre aujourd'hui. Maintenant, que ma méthode d'enseignement te plaise ou non, ce n'est pas mon problème du moment que tu es ma disciple. Il faudra que tu t'y fasses."

Je ne répondis pas. Il avait raison sur le premier point mais bon, la gifle n'était toujours pas nécessaire à l'apprentissage, que je sache. Je sentais déjà que je n'allais pas me familiariser très facilement avec ce vieil homme, et Eichi, encore moins. De toute façon, ce garçon n'aimait personne si ce n'était lui-même.

Enfin bref, après une brève explication des conséquences de voyager avec un démon, Tanjiro aquiesça et répondit avec un vif :

-"J'ai compris !"

Sur ces mots, Urokodaki se tourna vers la forêt.

-"Bien, à présent je dois tester votre aptitude à...

Devenir des pourfendeurs de démons."

Eichi, à côté de moi, écarquilla subitement les yeux mais reprit aussitôt un air agacé, élancé d'un bon gros "tch". Je couvris ma bouche avec ma main, réalisant mon erreur par la même occasion.

Oups !

J'avais dû oublier de lui dire ce pour quoi on allait réellement chez Urokodaki !

Le pauvre, il n'avait pas du tout signé pour ça. Mais Urokodaki ne s'en était pas rendu compte (ou alors, s'en fichait complètement).

-"Prenez Nezuko et suivez-moi."

Et s'en suivit une longue matinée de souffrances.

.。゚+..。 . ゚+..。*゚+

Urokodaki nous avait fait courir pendant un bon moment, tout en tâchant de nous tenir loin derrière lui. Il courrait à une vitesse folle, ce qui était d'autant plus stupéfiant si on prenait en compte son âge. Ses pas étaient légers, précis et très rapides, un peu comme ceux d'un lapin.

Pendant qu'il fonçait devant, telle une flèche, nous faisions de notre mieux pour tenir le rythme derrière. Ma vitesse était quelque chose de naturel alors j'arrivais à suivre ses pas sans rencontrer de très gros problèmes d'endurance, devant le reste du groupe.

Eichi n'était pas quelqu'un d'incroyablement sportif, il fallait l'avouer, mais étonnement, il était doté d'une endurance hors du commun dont je ne connaissais pas l'origine. Il courrait derrière moi, un peu plus lentement mais à une allure régulière. Puis le dernier était Tanjiro qui avait dû porter sa soeur sur son dos durant tout le long de la course, ce qui ne fit que le ralentir.

À un moment donné, nous avions tous commencé à rencontrer des difficultés respiratoires. Nous nous approchions du sommet de la montagne et celle-ci était connue pour avoir relativement très peu d'air pour respirer.

Mais ce ne fût qu'au moment où nous nous arrêtames que ce problème prit plus d'ampleur.

On avait d'ailleurs remarqué que les environs étaient devenus de plus en plus brumeux, donnant un aspect "hanté" à la forêt.

-"E-Est-ce qu'on... Est-ce qu'on a...réussi le test ?" Demanda Tanjiro à bout de souffle.

-"On vient tout juste de commencer, suivez-moi dans la montagne." Répondit Urokodaki, laissant derrière lui un Tanjiro avec une expression des plus ahuries qui soit.

(Je me demande de quel test il s'agit.)

Il nous fit signe de le suivre mais posa subitement une main sur l'épaule d'Eichi comme pour l'empêcher de faire de même. Ce dernier avait penché la tête, perplexe.

-"Toi, tu vas rester avec Nezuko. J'ai prévu une autre tâche pour toi." Dit l'homme masqué, d'un ton indescriptible.

Mon frère, lui, ne semblait pas comprendre la raison de ce soudain changement d'avis et lui lança un regard encore plus incompréhensif.

-"Pourquoi ça ?"

Et bien-sûr, pour ajouter encore plus de doute, le vieillard ne répondit pas et passa son chemin, prenant le sac couvert où se dormait paisiblement Nezuko. Eichi, bien que son attitude commençait fortement à l'agacer, par politesse et par obligation, il le suivit quand même, mais en tâchant de bien faire entendre sa colère à travers ses pas.

Nous le suivîmes à notre tour, sans broncher.

Il nous fit escalader la montagne. À chaque pas, on croyait de plus en plus se rapprocher du ciel tant les nuages étaient bas, si bas que le brouillard avait pris encore plus de place et floutait tout le paysage. C'était compliqué d'essayer de voir à travers, mais pas pour des yeux comme les miens, évidemment.

Toutefois, il ordonna à Tanjiro de rester où il était, ajoutant ceci :

-"Votre test sera de descendre la montagne et atteindre la maison. Cette fois, vous n'aurez pas jusqu'à l'aube pour réussir.

Cependant, mon intuition me dit que je ne devrais pas vous laisser effectuer ce test ensemble. Vous saisirez sûrement cette opportunité pour vous aider, alors vous ferez ce test séparément."

Moi et Tanjiro déglutirent presque en même temps. C'était vrai et assez évident, mais nous séparer rendait la tâche beaucoup plus difficile. Savoir que je n'aurais personne sur qui m'appuyer était assez perturbant, mais encore, je n'étais même pas sûre de quoi ce test serait fait. Descendre de la montagne me paraissait bien trop simple.

Quelques pas plus tard, nous nous étions à nouveau arrêté, cette fois-ci, à mon arrêt. Urokodaki m'avait dit la même chose ; ma mission était de redescendre de la montagne jusqu'à atteindre la maison, même si je ne savais pas où elle était. Bien-sûr, ça aurait été trop beau d'espérer un quelconque indice de la part d'un homme aussi mystérieux que la mort elle-même.

Je vis Eichi derrière lui m'accorder un dernier regard. Je pus voir que celui-ci était empli d'inquiétude malgré la constante froideur de ses traits. Il avait beau faire de son mieux pour essayer de le camoufler, il ne pouvait rien cacher à mes yeux (c/y). Je voyais tout et je savais tout.

Alors, décidant d'abandonner son égo un instant, il se lâcha et dit ce qu'il voulait me dire depuis le début.

-"(T/p). Fais attention à toi, s'il te plait... Et reviens-moi en un seul morceau."

Il avait baissé la tête, de peur que je puisse voir son visage à présent paniqué, mais au lieu de lui faire remarquer, je lui souris.

-"D'accord."

Et sur ces mots, Urokodaki entraîna Eichi par le bras vers une autre direction qui semblait bien moins périlleuse que celle qui se tenait devant moi.

Je tremblais déjà. J'avais la tête qui tourne, la montagne avait si peu d'air qu'il était encore plus compliqué de respirer sans haleter. À chaque bouffée d'air, je crus épuiser mon endurance petit à petit. Alors, malgré le peu d'air qui alimentait mes poumons, je me redressai et pris à nouveau une grande inspiration et observai le chemin munie d'un regard plus determiné.

Hors de question de baisser les bras. Si cet exercice était le prix à payer pour devenir plus forte, alors qu'il en soit ainsi. Aujourd'hui était le jour où j'allais changer.

Et ainsi, sans réfléchir plus longtemps, je laissai mon corps me guider vers la pente. Mes pieds couraient d'eux même et tout ce que je pus entendre était le son rapide et régulier de mes pas au contact du sol. J'avais attaché mes cheveux plus tôt en une (l/c) queue de cheval (c/c) pour éviter qu'il ne perturbe ma vue ; c'était mon atout le plus indispensable pour ce test.

Ma chevelure voltigeait derrière moi avec furie, comme pour essayer d'égaliser la vitesse à laquelle je courrais.

Mais à peine quelques secondes de course plus tard, mes yeux m'alertèrent et instinctivement, se posèrent sur un arbre qui se trouvait à ma gauche, où plutôt, ce qu'il y avait sur une de ses branches.

(Un piège !)

Heureusement, mes réflexes ne m'avaient pas abandonné durant ce voyage. J'avais aisément pu esquiver les cailloux qui avaient été jetés à toute vitesse dans ma direction. À quelques millisecondes prêt et je m'en serais sortie avec un cocard et plusieurs bosses.

Mais comme je l'avais prédit, ce n'était pas de tout repos. Par la suite, plusieurs autres pièges s'étaient enclenchés, encore et encore.

Et au fur et à mesure, toutes mes faiblesses avaient fini par me rattraper. Dû au manque d'air , la fatigue accumulée par la nuit blanche et l'absence de petit-déjeûner, je ressentais beaucoup plus de difficultés à manier mes membres convenablement, me rendant de plus en plus lente et les pièges, de plus en plus efficaces.

Je sentais que je pouvais m'évanouir à tout moment mais en même temps, je m'accrochais à ce qu'il me restait d'énergie.

Et malgré ma prudence, j'accumulais beaucoup d'erreurs ; j'avais trébuché, je m'étais faite avoir par de nombreux pièges que je n'avais pas eu le temps d'analyser et d'esquiver. Et il faisait tellement froid que la douleur me laissait indifférente tant mon corps était occupé à vouloir se réchauffer.

Au final, j'avais passé plusieurs heures à essayer d'éviter les pièges même si, ça ne marchait qu'une fois sur trois. Mes sens étaient devenus tout flasque à cause de la fatigue et je n'avais pas pu trouver d'endroit où je pouvais essayer de me soigner ou même me reposer un peu.

On dirait que le vieillard avait prévu de ne pas nous laisser de répit. Je me demandais d'ailleurs comment s'en sortait Tanjiro, mieux que moi j'imagine.

Il avait un très bon sens de l'orientation et était beaucoup plus endurant dans ce qui était d'encaisser les coups comparé à moi. En revanche, les seuls points sur lesquels je le dominais était la vitesse, l'agilité et la vue, et encore, il fallait encore que je progresse pour utiliser tous ces atouts au mieux.

Mon regard était à présent tourné vers le ciel. Il était d'une teinte orangée, m'indiquant que le soleil commençait déjà à se coucher, et ce, alors que je n'avais pas mangé de la journée.

Épuisée était un bien petit mot pour décrire mon état. Mes vêtements étaient sales, délabrés. Ma queue de cheval (c/c) s'était détachée durant la course, laissant ma chevelure longer mon visage et camoufler une partie de celui-ci avec de petites mèches rebelles, désordonnées.

J'avais beaucoup de plaies et de coupures sur le corps, notamment sur les jambes. Elles saignaient encore mais j'avais taché de les enrouler avec les bandages qu'il me restait dans mes poches.

Heureusement, mon visage était le seul à ne pas avoir été touché, sûrement grâce à ma vue. J'avais tout de même les lèvres sèches à cause du froid de la montagne qui ne cessait de faire frissonner mes oreilles. Mes mains étaient d'ailleurs toutes frippées mais je ne m'en souciai guère ; je me relevai de l'arbre où je m'étais assise et poursuivis aussitôt la route.

Cette fois-ci, je courus avec prudence, en regardant autour de moi pour localiser les pièges. Maintenant que je n'avais presque plus d'énergie, il s'avérait inutile d'essayer d'esquiver, parer était une meilleure solution.

Alors je m'exécutais, tout en tâchant d'aller le plus loin possible sans m'arrêter. Mais au même moment, je me rendis compte de quelque chose :

Je ne savais même pas où aller.

Cet Urokodaki nous avait dit d'atteindre la maison en bas de la montagne, mais où ça ?

La montagne était si large et remplie d'arbres qu'il était difficile d'en voir la fin. Mais ce fût là qu'une idée me frappa.

Comme il se faisait déjà nuit, toute maison devrait être éclairée, n'est-ce pas ?

Comme une flèche, je fonçai, parant pièges après pièges et analysant les alentours pour détecter une quelconque lumière. Et là, je vis au loin, une petite lumière jaune, semblable à celle du soleil, contraster avec l'obscurité qui était autour.

(Eureka !)

Je ne perdis pas plus de temps et courus encore plus vite, me rapprochant donc de la lumière qui m'apparaissait graduellement plus grande. Puis en quelques minutes, je me tins en face d'une maison en bois, éclairée par une lampe à huile qui se tenait à l'extérieur.

J'haletais d'abord de surprise puis je m'approchai de l'entrée. La fatigue et la douleur ralentissaient mes pas mais je n'en avais que faire.

Et ainsi, mon soulagement fût instantané lorsque je vis que tout le monde était bien à l'intérieur : Nezuko qui dormait paisiblement, Urokodaki qui était assis à côté, Eichi qui parlait à ce dernier et enfin, Tanjiro qui avait l'air encore plus mal au point que moi.

-"(T-T/p)... Tu es... revenue ?" M'interrogea le garçon au regard épuisé. Malgré le soulagement visible sur son expression, le pauvre semblait sur le point de s'évanouir. Le test n'avait pas été facile pour lui non plus.

Avant qu'il ne puisse s'approcher, Urokodaki prit la parole et se tourna vers moi.

-"(T/p) (T/n), je reconnais tes capacités."

Je sentis mes lèvres bouger d'elles-mêmes pour former un sourire. J'avais réussi le test haut la main ! Ça voulait dire que je pourrais sans doute devenir plus forte, de jour en jour.

Ma joie avait atteint les cieux et je voulus lui dire "merci", mais avant que je n'en eus l'occasion, des bras m'entourèrent subitement et avec force. Je reconnaissais cette chaleur plus que personne.

-"(T/p), merci de... m'être revenue en un seul morceau. J'ai eu un peu..hum, peur." Avoua timidement Eichi, en enterrant son visage dans le creux de mon cou pour éviter d'avoir à me regarder dans les yeux.

Mais ce qu'il était mignon à vouloir cacher ses émotions ainsi, pensais-je. Je lui rendis sans hésiter son étreinte et lui tapotai gentiment l'épaule.

-"Tout va bien maintenant. Merci de t'être inquiété pour moi..."

Il dit quelque chose d'inaudible avant d'hocher la tête par-dessus mon épaule.
De mon côté, la sérénité qu'apportait ce geste me détendait, au point même de pouvoir m'endormir dans ses bras.

"Qu'est-ce... que vous... voulez manger ce soir...? Je peux...cuisiner..." Marmonnais-je entre mes bâillements tout en me laissant peu à peu emporter dans l'inconscience.

-"(T/p) ?"

Mon frère semblait l'avoir remarqué, mais ce ne fût que lorsque mes marmonnements, transformés en chuchotements finirent par être remplacés par un doux et léger ronronnement qu'il s'en rendit compte.

Je m'étais endormie.

L'instant d'après, il sentit mon poids se pencher davantage contre lui. Il me rattrapa immédiatement  par les épaules avant que mon corps ne s'effondre par terre.

C'était bien la première fois qu'il me voyait dans cet état-là ; d'habitude, je ne lui montrais jamais que j'étais exténuée. Avant, je m'assurais toujours que tout le monde allait bien, dormait bien puis j'allais dormir plus tard.

Mais maintenant, ça avait changé. Il avait bien vu comment je m'étais donnée pour réussir ce test, pour être encore plus forte. Il n'avait jamais vraiment été éclairé sur mes réelles motivations mais il avait déjà sa propre idée et ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour moi. Était-ce vraiment une voie nécessaire pour moi ? Étais-je vraiment obligée de devoir m'entraîner ainsi pour les prochains jours ? Étais-je obligée de suivre les traces de mon père en devenant moi aussi une pourfendeuse de démons ?

Urokodaki lui avait tout raconté, la raison pour laquelle on faisait ce test, ce qu'était un pourfendeur de démons et bien d'autres choses. Mais s'il y avait bien une chose qu'il avait retenu, c'était que notre père l'ait rencontré. Il nous cachait beaucoup de choses avant et ce n'était que juste d'en apprendre plus chaque jour.

Il voulait, lui aussi, m'accompagner dans ma quête, devenir un pourfendeur de démons mais le vieil homme lui en avait défendu, disant qu'il avait une autre tâche pour lui.

Évidemment, même en insistant, il ne lui avait pas donné de raison.

Du moins,

Aucune raison qu'il considérait valide.

.。゚+..。 . ゚+..。*゚+

Quelques semaines étaient passées et elles fûrent loin d'être de tout repos. Chaque jour était consacré à l'entraînement, qui s'avérait de plus en plus dur et dangereux à chaque fois.

Descendre la montagne était devenu une activité quotidienne. Notre endurance s'était amélioré au fil du temps, de même pour nos sens et nos réflexes qui détectaient plus facilement les pièges. Ils étaient d'ailleurs, eux aussi, devenus plus dangereux. J'avais eu affaire à un lancer de couteau plusieurs fois !

Nezuko n'avait pas ouvert l'oeil depuis tout ce temps et cela commençait à inquiéter Tanjiro. J'avais acquérit beaucoup de connaissances pharmaceutiques grâce à ma mère, alors très souvent, je le rassurai en lui disant qu'il devait sûrement s'agir d'un coma réversible qui l'aiderait à se remettre de ses précédentes blessures.

Le grand-frère, étant toujours aussi attentioné, même si ça le soulageait beaucoup de le savoir, ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter et de se demander si elle se réveillerait un jour.

Eichi, lui, s'inquiètait aussi, même si il ne voulait pas le montrer. Cependant, hormis le fait que je le voyais souvent s'occuper d'elle quand je revenais de mon entraînement, d'autres fois, il n'était pas à la maison et notre tuteur non plus.

J'ignorais ce qu'ils faisaient mais ça devait sûrement être une sorte d'entraînement intensif puisque je le voyais souvent revenir avec une tête d'enterrement, des petites blessures par-ci, par-là et une aura plus ténébreuse que jamais.

Mais il avait l'air d'aller bien qu'une quinzaine de minutes plus tard, alors je ne m'inquiétais pas trop, même si j'insistais quand même pour au moins nettoyer ses blessures.

Et étrangement, il avait commencé à se montrer de plus en plus distant, plus particulièrement auprès de moi. Il préférait souvent manger seul, ne pas sortir de la journée et rester hors de vue durant la nuit. Je me demandais ce qui lui arrivait, mais ça n'avait sûrement rien de bon.

Et mon inquiétude fût à son comble lorsque je le surpris une fois, un soir, alors que je revenais d'un entraînement intensif, tenir un couteau dans le mauvais sens. La lame était pointée vers son ventre et il avait l'air de trembler beaucoup.

Je ne pus pas interpréter la scène autrement lorsque j'accourus pour lui arracher l'arme des mains, indifférente à la coupure que je m'étais faite en la lui retirant aussi subitement. Tandis que j'haletais de peur et d'inquiétude, il me fixait avec de grands yeux vides, comme pour essayer de comprendre ce qui s'était passé.

-"E-Eichi..." Commençai-je, les poings serrés.

"Qu'est-ce que tu essayais de faire avec ça ?"

Il cligna des yeux deux fois avant de baisser ceux-ci.

-"Rien... Rien qui te regarde."

À ces mots, je fis un pas en avant.

-"Comment ça... Comment ça rien qui me regarde ? Je suis ta soeur ! Comment suis-je censée réagir quand je te vois essayer de te faire du mal ? Ou pire encore, de te tuer ?!" Hurlai-je, les larmes se formant déjà dans mes yeux.

Mon haussement de la voix sembla l'interpeller. Il se redressa aussitôt pour me regarder une nouvelle fois dans les yeux, avec cette fois-ci, une expression emplie de douleur et de chagrin. Je pouvais voir ses lèvres trembler et hésiter à parler mais même après, elles n'émirent pas ne serait-ce que le moindre chuchotement, ni même son.

Je saisis cette opportunité pour parler avant lui.

"Eichi, est-ce que quelque chose ne va pas ? Tu peux tout me dire tu sais... Tu n'arrives toujours pas à faire le deuil, c'est ça ? Je te compr-"

-"Non, tu ne comprends pas." M'interrompt-il sèchement.

-"Mais enfin, Eichi... Je ne pourrais pas t'aider si tu ne me dis rien..."

-"Il vaut mieux pour toi que tu ne saches rien."

Avant que je ne puisse rétorquer quoique ce soit, il tourna la tête et se releva pour sortir de la pièce. Avant de s'en aller, il m'adressa un dernier regard et me dit ceci :

"Je crois que je ne vais pas pouvoir tenir la promesse, désolé..."

Puis la porte se referma doucement, me laissant seule dans la pièce, livrée à moi-même. Pendant un instant, je me remémorais la scène, comment mon petit-frère était sur le point de se blesser, comment il avait l'air chagriné et surtout comment il s'en était allé sans rien me dire de plus.

Ma seule question était qu'est-ce qui s'était passé pour qu'il en arrive là ? Ma seule supposition était qu'il n'arrive pas à supporter le deuil et à s'adapter à sa nouvelle vie. C'était normal, surtout pour un enfant de son âge. Mais il n'était pas du genre à être capable de garder tout ça pour lui-même. D'habitude, j'arrivais toujours à discerner son mal-être même s'il n'en montrait pas les signes.

Et quelques semaines plus tôt, il allait plutôt bien, jusqu'à ce que... Urokodaki "l'entraîne" ? Mais oui, ça devait être ça. Depuis qu'il s'entraînait avec Urokodaki, il n'était plus le même. Quelque chose avait sûrement dû lui arriver, mais je me demandais quoi ? Peut-être qu'il avait été trop dur avec lui ? J'espèrais sincèrement que ça ne soit pas le cas, après tout, j'avais bien dit à ce vieil homme que je ne voulais pas qu'Eichi suive mes traces en devenant lui aussi un pourfendeur de démons.

Sans plus tarder, je sortis de la pièce et parcourus les autres en espérant tomber sur mon sensei et lui poser directement la question. La recherche ne dura étonnement que deux minutes ; il se trouvait juste à côté de l'entrée de la maison, comme si il attendait quelqu'un.

-"Urokodaki-san !" Hurlai-je avant de m'arrêter devant lui. Il sembla remarquer ma présence, son masque s'était tourné vers moi.

"Dites-moi, est-ce que vous savez ce qui se passe avec Eichi ?! Il... Il n'est plus le même depuis plusieurs semaines déjà ! Et tout à l'heure, je l'ai surpris avec un couteau dans les mains et..."

Je n'avais pas pu finir ma phrase ; je ne voulais pas croire qu'un tel événement allait se produire sans que je ne sache quoique ce soit. C'était impensable, inimaginable et le fait de savoir que je n'ais pas pu remarquer qu'il allait mal plus tôt me rendait dingue.

Urokodaki avait l'air de comprendre ma terreur et ne manqua pas de me répondre par une question.

-"Alors, il ne t'a toujours rien dit ?"

Je clignai des yeux.

-"...Toujours rien dit ? Comment ça ?"

L'atmosphère avait changé. Il posa subitement une main sur mon épaule, me donnant déjà un mauvais pressentiment sur ce qu'il allait me dire ensuite.

-"Figure-toi que tu n'es pas la seule à ne pas t'en être rendue compte. À vrai dire, je m'en suis aperçu que quelques jours après votre arrivée."

Il soupira.

"C'est la première fois que je vois ça, de mon vivant. Une telle combativité contre l'être qu'on redoute le plus. Et il se peut que cette nouvelle te déstabilise au plus haut point."

Je déglutis, n'aimant pas du tout le ton qu'il employait.

-"Où voulez-vous en venir ?"

Il resta silencieux un instant avant de poser sa deuxième main sur mon épaule.

-"(T/p)," commença-t-il

"Ton frère, Eichi,

Est un démon."

.。゚+..。 𝑨̀ 𝒔𝒖𝒊𝒗𝒓𝒆... ゚+..。*゚+

【。。】 5830 𝒎𝒐𝒕𝒔 【。。】

Et c'est re-moi ! Alors, cette révélation vous en bouche un coin, n'est-ce pas ?

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires ! XD

(๑'ᴗ')ゞ🌺

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