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Chapitre n°11 : Un grand départ

+:。.。 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒏°11 : 。.。:+

+:。.。 𝑼𝒏 𝒈𝒓𝒂𝒏𝒅 𝒅𝒆́𝒑𝒂𝒓𝒕 。.。:+

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Le chemin jusqu'à la ville me parût presque long. J'étais si pressée de de faire les courses que je n'avais pas pu m'empêcher d'accélérer le pas.

Toutefois, marcher dans la neige demeurait quand même assez compliqué, sans compter la tempête qui ne faisait qu'altérer ma vision en plus de mes mouvements.

C'était comme une bourrasque de flocons sans fin qui essayait sans cesse de me faire reculer. Le froid qui fouettait mon visage était d'autant plus déplaisant, mais ce n'était pas comme si je n'étais pas habituée.

Après une bonne vingtaine de minutes, je pus apercevoir quelques habitations couvertes de neige, celles que je voyais souvent avant d'entrer au village.

D'ici-là, la tempête avait fini par se calmer et je pus apercevoir au loin, des têtes qui commençaient à se montrer. Plusieurs villageois étaient déjà en train de sortir de chez eux pour commencer leur train-train habituel et très rapidement, tout le village s'anima.

Parmi eux, je distinguais plusieurs enfants se ruer vers une pile de neige, riant aux éclats et s'apprêtant à entamer une enième guerre de boules de neige, malgré les paroles inquiètes de leur parents qui leur demandaient de ne pas trop s'éloigner.

Le village n'avait pas beaucoup changé, si ce n'était les chuchotements habituels des villageois qui surgissaient chaque fois que leur regard atterrissait sur moi. C'était toujours le même refrain : ils me saluaient et profitaient du moment où j'avais le dos tourné pour dire je ne sais quoi sur moi. Le pire était qu'ils n'essayaient même pas de se montrer ne serait-ce qu'un minimum discret. Ce n'était pas trop demander, si ?

-"La revoilà..."

-"Comment une aussi jolie jeune fille peut-elle s'adonner à des tâches aussi ingrates ? Quelle horreur..."

-"J'ai de la peine pour sa mère..."

-"Pourquoi est-ce qu'elle se couvre comme ça ? On dirait un garçon."

-"Quel gâchis..."

Des remarques, encore et encore. À force, je commençais à en avoir l'habitude. Certaines étaient parfois plus valorisantes que d'autres mais bon, ce n'était pas comme si ça m'offensait ou quoique ce soit, au contraire, aussi surprenabt que cela puisse paraître, je pensais souvent qu'ils avaient raison.

Il était vrai que je ne prenais pas soin de moi comme le faisaient les autres jeunes filles de mon âge. Je n'avais pas le temps de penser à mon apparence : une simple queue de cheval me suffisait plutôt que de la décorer d'innombrables barrettes. Ça avait beau être joli, ce n'était pas pratique, surtout avec les tâches que je faisais à longueur de journée, je risquais tout simplement de les abîmer.

De plus, on ne pouvait pas vraiment dire que les travaux que j'exerçais soient très approprié pour une fille de mon âge. Très souvent, il s'agissait de courir après des animaux qui s'étaient enfuis d'une clôture, aider à la réparation de meubles cassés, pousser des charrettes et si je citais la pire de toutes, ça aurait été de ramasser des crottes de chevaux.

Quand certains trouvaient cela impressionnant, d'autres étaient partagés entre ressentir du dégoût ou de la frayeur, me lançant souvent des regards dédaigneux comme si en me voyant, ils pensaient avoir affaire à une sorcière ou quelque chose dans le genre. Beaucoup m'aimaient, beaucoup ne m'aimaient pas.

Mais après tout, je ne pouvais pas être appréciée de tout le monde, c'était comme ça.

Toutefois, en m'enfonçant de plus en plus dans le village, je compris très rapidement que je n'étais pas la seule à être sujette aux rumeurs. Et cette fois, ceux qui les faisaient circuler portaient une expression bien plus sinistre sur le visage.

-"J'ai entendu dire que la famille entière de Tanjiro a été décimée."

-"Oh non ! Le pauvre... Tu penses qu'il va bien ?"

-"C'est sûrement à cause de l'homme qui se baladait avec un sabre à la ceinture, il rôdait près de chez lui au moment des faits d'après ce que j'ai entendu..."

-"Tu crois qu'il les a tué ?"

-"Pauvre Tanjiro, vous pensez qu'il arrivera à faire le deuil ? Ce n'est encore qu'un enfant..."

-"Son sourire me manque..."

Tous ces gens prononçaient le même nom à répétition, Tanjiro. Ce garçon qu'ils avaient l'air de chérir autant. Une part en moi me culpabilisait d'être la seule à être au courant de sa situation mais d'autre part, je ne pouvais pas réellement me permettre de parler de lui sans son accord. Le connaissant, il ne voudrait sûrement pas inquiéter tous ces gens. Ils avaient tous l'air de tenir à lui...

C'était déchirant de savoir qu'ils n'allaient pas connaître le fin mot de l'histoire.

Alors je soupirai, impuissante face à la situation avant de me remettre sur le chemin de ce sur quoi j'étais venue. Lentement, je m'approchai des stands et commençai à acheter puis remplir mes sacs de marchandises. Je m'étais volontairement éloignée de la foule pour ne pas avoir à subir plus de culpabilité mais hélas, moi qui pensais pouvoir m'esquiver aussi facilement, à peine quelques secondes plus tard, j'avais percuté quelqu'un. Et étonnement, ce quelqu'un semblait l'avoir fait exprès.

-"(T/p) ! Toi et Tanjiro trainiez souvent ensemble ! Qu'est-ce qui lui est arrivé ?"

En baissant la tête, je vis une jeune fille d'assez petite taille, qui ne dépassait sans doute pas les huit ans. Le visage rouge de colère, elle pointait un doigt accusateur dans ma direction, exigeant des réponses.

Alors que je m'apprêtais à répondre, je compris que la scène n'avait laissé personne indifférent et très vite, je m'étais retrouvée en plein milieu d'une foule, celle que j'essayais à tout prix d'éviter depuis ma venue. Essayant de comprendre ce qui se passait, je regardai tout autour de moi et ne vis que des regards fuyants, inquiets mais certains affichaient la même colère que la jeune fille devant moi. En plus de cela venait s'ajouter, des chuchotements incessants, des murmures et des soupçons. Au fur et à mesure, je paniquais. Une aura sombre et mesquine commençait à m'entourer et à me retenir prisonnière. Je ne pouvais pas m'enfuir, je n'en avais pas le droit.

-"C'est vrai ça..."

-"Qu'est-ce qu'elle fait là, toute seule ? Elle devrait aider Tanjiro à aller mieux."

-"Pauvre Tanjiro, je le plains d'avoir une amie pareille."

La panique et la confusion faisaient rage dans mes esprits. Je tremblais dans tous mes membres et je sentais que le moindre geste que je ferais serait jugé, analysé. C'était, malgré moi, l'une de mes plus grandes peurs, le regard des autres. Tant de personnes me prenaient de haut alors que je n'avais pas dit ne serait-ce qu'un seul mot.

À chaque fois que je voulais parler, mes lèvres refusaient de s'ouvrir, elles étaient comme verrouillées. Et malgré cela, les accusations des villageois devenaient de plus en plus douloureuses à encaisser, à tel point que je manquais de m'effondrer. Ils ne me laissaient jamais en placer une, ma parole était inaccessible. Mais finalement, après mûre réflexion, je pensais que c'était mieux comme ça, de rester muette et tremblante. Si je disais quoique ce soit, ça n'allait qu'empirer les choses, même si j'avais déjà du mal à imaginer comment la situation pouvait davantage tourner au vinaigre.

Je dus déglutir et baisser les yeux face à leurs remarques, attendant qu'ils aient fini de me critiquer pour que je puisse enfin m'exprimer, mais j'avais beau être patiente, ça n'en finissait pas. Ils arrivaient toujours à trouver un point sur lequel ils pouvaient me rabaisser, encore et encore, comme si ça ne suffisait pas.

Tout ce que je voulais à présent était me terrer dans un trou et y rester jusqu'à la fin des temps. Je n'avais jamais pu convenablement supporter les jugements, ce n'était pas maintenant que ça allait changer.

Et puis, en y repensant, peut-être qu'ils n'avaient pas tort de me traiter ainsi ?

Je le pensais aussi, j'étais une mauvaise amie. Je n'avais pas pu sauver sa famille, Hanako, Shigeru, Rokuta, Takeo, ni même Kie. Ils étaient tous mort, par ma faute, parce que je n'avais pas agi, parce que j'avais été inutile. Ils avaient raison. J'étais pire qu'une mauvaise amie, j'étais...

Un monstre.

-"Hé ! Qu'est-ce que vous faites ?!" Hurla une voix.

Alors que je commençais peu à peu à me laisser consumer par mes réflexions, je me tournai presque immédiatement vers la provenance de cette voix qui me parût étrangement familière.

En un éclair, tous les chuchotements, les murmures et les accusations avaient cessé. Tout le monde s'était tourné vers la personne qui avait soudainement haussé la voix.

Mes yeux ne pûrent s'empêcher de s'écarquiller lorsque je reconnus les traits de son visage.

-"E-Eichi ?!" M'écriai-je, surprise.

Comme s'il m'avait entendu, il vint dans ma direction, le regard empli de rage. Pendant un instant, je crus que sa colère était tournée vers moi, mais au lieu de ça, il s'était tourné vers les habitants qui, jusque-là, avait gardé le silence, avant de commencer à les crier dessus.

-"Ca va pas ?! Qu'est-ce qui vous prend ?!"

Tout le monde était bien trop confus pour répondre, mais un malheureux jeune homme avait décidé de prendre la parole à ses risques et périls.

-"Elle... Elle a laissé tomber Tanj-"

-"Si c'est pour ça que vous vous en prenez à elle, je vous conseille de vous taire !"

Le jeune homme déglutit.

"Tanjiro est chez nous avec sa soeur Nezuko et il va très bien !" Cria-t-il, ce qui laissa tout le monde sans voix pendant un moment.

"Il est arrivé hier soir et nous l'avons accueilli, c'est tout ! On a même décidé de l'accompagner sur son trajet ! Figurez-vous que notre mère et notre frère aussi sont morts, et maintenant, nous n'avons nul part où aller ! C'est pour ça qu'on est venu, pour acheter ce qu'on peut avant de partir ! Pourquoi porte-t-elle tous ces sacs à votre avis ?!" Hurla-t-il en pointant les sacs à moitié remplis que je portais jusqu'à maintenant, suprenant encore plus les précédents accusateurs.

"Ca a été très dur pour nous de faire le deuil," reprit-il, avec une voix plus calme, "je m'en suis voulu chaque jour de n'avoir rien pu faire pour changer le destin. Mais vous, regardez-vous. Vous n'exprimez pas le moindre remord, à oser vous tenir là, en face de moi."

"Vous n'étiez même pas là pour aider Tanjiro et pourtant, vous osez quand même la maltraiter pour des choses que VOUS avez négligé. Dites-moi, que penserait-il si il apprenait que la seule personne à l'avoir aidé se faisait blâmer ici en ce moment-même ?"

Comme prévu, il y eût un silence. Les villageois ne pûrent s'empêcher d'y réfléchir et d'avouer qu'il avait bien raison. S'il y avait bien des gens à blâmer ici, c'était eux et personne d'autre.

"C'est bien ce que je pensais. Enfin bon, vous pourrez repartir l'esprit tranquille car nos chemins ne se recroiseront jamais." Dit-il sèchement avant de se tourner vers moi avec une expression plus adoucie.

"(T/p), viens on s'en va. Cet endroit empeste l'hypocrisie."

-"Ei- !" Je n'eus même pas le temps de protester qu'il m'avait saisi par le poignet et m'avait entraîné hors de la foule avec une force que je ne lui reconnaissais pas. Il ne m'avait pas lâché jusqu'au chemin des stands, à croire qu'il était en colère contre moi. Sa poigne était assez forte pour dénoter son mécontentement, même si, aussi évident que cela puisse paraître, elle n'était finalement pas tournée vers moi.

En trouvant le silence un peu trop long cependant, je me décidai à lui poser la question qui me taraudait l'esprit depuis sa venue.

-"Eichi, qu'est-ce que tu faisais au village ? Je t'avais pourtant demandé de veiller sur eux jusqu'à ce qu'ils se réveillent."

Il s'arrêta subitement.

-"Ils étaient déjà réveillés au moment où tu étais partie. Je pensais pouvoir me balader une dernière fois au village avant notre départ." Répondit-il, ne daignait toujours pas se retourner.

-"Ah ? D'accord..."

Je ne lui posai pas plus de questions et le laissai continuer à guider le chemin. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il ne me disait pas tout, comme d'habitude. Après tout, il avait toujours été comme ça ; un grand cachotier.

Plusieurs pas plus tard, nous nous étions arrêtés devant des stands de nourritures. Eichi m'aida à prendre tout ce dont j'avais besoin, ingrédients, condiments, fruits, légumes et tout ce qui allait avec, puis il ne restait plus qu'à aller acheter des poissons. Celui qui vendait les meilleurs était bien Makoto-san, mais le connaissant, je savais qu'il allait me poser plein de questions sur tout et n'importe quoi, surtout à propos de Tanjiro. Toutefois, il me devait de fournir un effort, c'était tout de même sûrement la dernière fois que je le verrais alors je n'eus pas d'autres choix.

-"Oh... Bonjour, (T/p)."

-"Bon...jour ?"

Makoto n'avait pas du tout l'air d'être dans son assiette. Lui qui d'habitude illuminait la journée de ses clients avec un grand sourire bienveillant, son expression était des plus sinistres. Une aura grisâtre émanait de lui, il était triste. Il avait le regard vide, le teint plutôt pâle et une mine mélancolique, comme un cadavre. L'air ailleurs, il me fit dos pour vaquer à ses occupations, oubliant très rapidement ma présence.

-"Je... Désolée de te demander ça Makoto mais... qu'est-ce qui ne va pas ?"

Il soupira un instant avant de se décider à répondre.

-"Rien, ne t'en fais pas. Je n'ai juste... pas eu de chance aujourd'hui."

-"Comment ça ?"

-"Oh, je vois que tu es venue avec ton petit-frère. Dis donc, ça fait un moment qu'on ne s'est pas vus toi et moi !" S'écria-t-il soudainement, changeant radicalement d'expression en saluant Eichi à côté de moi qui lui répondit par un simple hochement de tête.

Il avait l'air d'essayer d'esquiver le sujet autant qu'il pouvait. Alors, bien que l'idée me déplût fortement, je décidai de faire de même pour obtenir au moins ce que je voulais.

-"Tu sais, on a prévu de quitter le village aujourd'hui. On déménage."

En un éclair, il arrêta tout ce qu'il était en train de faire avant de commencer à me fixer avec de grands yeux ronds incrédules. De longues secondes passèrent avant qu'il n'hurle de surprise un grand :

-"QUOI ?!"

Je n'en attendais pas moins de lui, il avait toujours eu l'habitude de s'exaspérer sur les détails les plus minimes, mais cette fois, cette réaction était justifiée. Une annonce comme celle-ci n'allait jamais passer inaperçu aussi facilement.

-"Désolée de te l'annoncer si soudainement mais... à cause des récents évènements, nous n'avons pas d'autres choix que de nous en aller, loin d'ici. Mais avant ça, je voulais te dire au revoir et te remercier pour tout ce que tu as fait pour nous. Ca compte... énormément pour moi et...

Je me demandais si tu avais une dernière tâche à m'assigner pour cette fois ? Ne t'inquiète pas, je ne veux pas de rénumération ou quoique ce soit, je me disais juste que je pouvais te rendre un dernier service avant de m'en aller...?"

Le pêcheur ne sut quoi dire. Il m'avait écouté attentivement du début jusqu'à la fin sans dire un mot, il était trop abasourdi par tout ce que je venais de lui annoncer, tellement qu'il ne savait plus où donner de la tête. Tout arrivait si vite, si brusquement, qu'est-ce qui avait bien pu se passer en l'espace de ces deux jours ? Mais avant qu'il ne puisse me poser la question, j'y répondis, sans le savoir.

-"Depuis que... tu sais, ce qui est arrivé à Tanjiro... Je me disais que ce serait mieux si on l'accompagnait, comme ça il ne sera plus seul..."

C'est là qu'il comprit. Évidemment qu'il savait ce qui était arrivé à Tanjiro, tout le village était au courant, et puis c'était l'un de ses clients préférés. Il trouvait cela horrible qu'on puisse faire du mal à un enfant aussi serviable, amicale et surtout très honnête. Ce n'était que normal que son amie essaie de l'aider du mieux qu'elle peut, mais ce qu'il ne comprenait pas, c'était pourquoi je devais, en plus de cela, déménager ? Il n'était pas sûr que ce soit la meilleure idée pour lui venir en aide, et il imaginait très mal Tanjiro me convaincre d'abandonner tout ce que j'avais ici pour venir avec lui. Non, il devait il y avoir une autre explication à cela, c'était impossible autrement. Alors il me posa la question.

-"Mais rien ne t'oblige à déménager, si ?"

-"..."

Mon silence ne faisait que confirmer ses soupçons ; il y avait autre chose, quelque chose que je refusais de lui avouer. Mais quoi ? Étonnement, ce fût à ce moment-là qu'Eichi décida d'intervenir et faire éclater la vérité.

-"En fait, (T/p) ne t'a sûrement rien dit mais...

Notre mère et Kaori sont morts il y a de cela quelques jours. C'est pour ça qu'on doit s'en aller, ces assassins pourraient nous retrouver à tout moment. On a pas d'autres choix."

Ses yeux s'écarquillèrent, plus grands encore que lorsque je lui avais annoncé mon déménagement. Cette nouvelle avait de quoi l'effarer sur tous les bords, surtout le fait que des assassins puissent rôder près d'ici. Ce village avait toujours été calme, si on excluait les rumeurs qui y circulent, mais ça arrivait dans quasiment tous les villages alors ce n'était rien d'anormal, du moins, pour lui. Alors qui étaient ces assassins ? Il essayait de trouver ses mots mais rien ne sortait, il ne faisait que balbutier jusqu'à pouvoir formuler une phrase correcte.

-"Je... Oh mon Dieu, je ne savais pas, je suis vraiment désolé pour vous ! Pourquoi ne m'avoir rien dit ?! Vous aviez dû tellement souffrir..."

Je soupirai, navrée d'en être arrivée là, mais il fallait bien qu'il le sache de toute façon.

-"Ce n'est rien, tu n'étais pas au courant... Mais je ne suis pas venue ici pour m'apitoyer une fois de plus sur notre sort, alors, tu es sûr de n'avoir besoin de rien ?"

Il soupira à son tour, comprenant très rapidement où je voulais en venir.

-"Très bien, après tout je ne peux rien te refuser... Laisse-moi donc t'expliquer."

Ainsi, il prit l'air le plus ridiculement frustré possible.

"J'ai fait un pari avec un autre pêcheur d'attraper le plus gros thon possible, seulement, comme je manquais d'appâts, je n'ai pas pu en pêcher d'assez gros pour surpasser le sien et il m'a battu à pleine couture. Ça aurait pu s'arrêter là mais en plus de ça, le prix du pari était de lui livrer tous mes maquereaux ! C'est le poisson qui est le plus demandé au sein de ma clientèle, tu te rends compte ? Je vais être ruiné !"

-"D'accord... Je vois, et tu as besoin d'en pêcher à nouveau, c'est ça ?"

-"Oui mais je n'arriverais jamais à en pêcher autant que j'en avais tout à l'heure, ça me prendra sans doute plus d'une heure et les clients ne vont pas tarder à arriver..."

-"Je vois..."

Je réfléchis un moment avant de trouver une idée.

"Makoto-san,

Tu penses que je peux t'emprunter deux cannes à pêche ?"

.。゚+..。 . ゚+..。*゚+

Si on m'avait dit un jour que j'excellerais à la pêche, je n'y aurais pas cru puis j'aurais levé les yeux au ciel.

Mais aujourd'hui, mes yeux étaient focalisé sur l'eau, ou plutôt le lac dans laquelle nous puisions nos ressources depuis une bonne vingtaine de minutes déjà.

Chacun une canne à pêche à la main, nous attendions qu'un nouveau poisson morde à l'hameçon et chaque fois que ce fût le cas, nous tirions le fil et tournions la manivelle pour faire remonter le poisson le plus rapidement possible. Puis une fois le poisson à portée de main, nous le lançions dans les paniers à coté de nous qui d'ailleurs commençaient déjà à être rempli de maquereaux morts.

(Pauvres poissons...) Pensais-je. Je me sentais un peu mal de tuer autant d'être vivants ainsi mais je me disais que c'était un mal pour un bien. Les humains devaient bien se nourrir d'une manière. Et puis, Makoto s'assurait toujours de ne pas gaspiller le moindre poisson.

Comme prévu, il nous avait enseigné l'art de la pêche, à moi et mon frère, et très tôt, il nous avait lancé à la pratique.

C'était marrant de voir Eichi s'énerver autant ; il avait eu beaucoup de mal à remonter les poissons chaque fois qu'ils mordaient à l'hameçon tant ils parvenaient toujours à s'échapper avant.

Au départ, il était un peu réticent à l'idée de faire ce genre d'activité, proclamant que ce ne serait pas productif et qu'il préférait utiliser ses mains pour faire quelque chose de plus "technique". Mais Makoto n'était pas du même avis et avait cité comment la pêche était quelque chose de tout autant technique que n'importe quelle autre activité.

Il n'avait fallu que très peu de temps avant qu'il ne finisse par accepter, il n'avait rien d'autre à faire de toute façon.

De mon côté, je m'étais trouvée une étonnante facilité à pêcher. Ce n'était un secret pour personne, j'apprenais vite, mais la pêche paraissait tout de même plus compliqué que la cuisine.

Au final, il nous avait fallut qu'une quarantaine de minutes pour pêcher la quantité de poissons demandée, voire beaucoup plus. On avait terminé juste au moment où je devais rentrer pour préparer le petit déjeuner, alors en guise de remerciement, Makoto nous fit cadeau d'une floppée de maquereaux tout frais péchés que je ne pus refuser.

Puis pour nous dire au revoir, il fût question d'un câlin collectif qu'Eichi fût forcé de rejoindre malgré sa phobie du contact physique. Il nous salua, nous faisant part d'un sourire plus radieux que jamais et laissa sur ces derniers mots :

-"Prenez soin de vous !"

Je lui rendis son sourire, le saluant en retour.

-"On y compte bien ! Prends soin de toi et aussi !"

Et ainsi, nous avions repris le chemin vers la maison, là où devaient sans doute nous attendre un certain Tanjiro et sa soeur.

.。゚+..。 . ゚+..。*゚+

Arrivés sur place, nous fûmes brusquement assaillis par Nezuko qui nous étouffa dans un câlin. Tandis qu'Eichi tentait désespérément, encore une fois, de se défaire de son emprise, je ne pus m'empêcher de penser à quel point ce geste était mignon de sa part, comme elle n'avait jamais cessé de l'être.

Derrière elle, je pus voir Tanjiro descendre les escaliers, l'air à moitié réveillé tout en nous souriant.

-"Oh, bonjour. Tu as bien dormi, (T/p)-chan ? Eichi m'a dit que tu étais allée faire les courses toute seule. Tu aurais du me prévenir, j'aurais pu t'aider à transporter tout ça." Dit-il en pointant du doigt les sacs que j'avais posé par terre plus tôt.

-"Ne t'inquiète pas pour ça, Eichi est venu m'aider." Répondis-je en souriant à mon bien-aimé frère qui n'avait, bien évidemment, pas retourné mon magnifique sourire.

"Et sinon, vous avez réussi à dormir, toi et Nezuko ?"

Tanjiro hocha la tête, ramassant quelques-uns de mes sacs de courses et se dirigeant vers la cuisine avec moi.

-"Oui. Ça faisait un bon moment que je n'avais pas aussi bien dormi. C'est toujours plus rassurant d'être entouré des gens qu'on aime..."

Il me sourit avec reconnaissance avant de m'aider à retirer les différentes marchandises des sacs. J'étais perdue dans mes pensées durant tout le processus, trop occupée à admirer la beauté du visage heureux de Tanjiro. Savoir que j'en étais la raison me faisait un bien fou. Et même si ça paraissait être un court délai pour d'autres, je trouvais que je n'avais pas vu cette expression depuis un bon moment déjà et ça commençait déjà à me manquer.

Bien-sûr, ce n'était que normal de ne pas pouvoir être capable de sourire de manière permanente mais je trouvais quand même que ça lui allait beaucoup mieux qu'un regard triste. Je voulais à tout prix faire perdurer ce sourire. Mais malgré lui avoir dit plusieurs fois qu'il n'était pas obligé de m'aider à tout ranger, il insista sur le fait de vouloir le faire, ne serait-ce que pour me montrer sa reconnaissance.

(Mais tu me l'as déjà montré, avec ton sourire.) pensais-je. Mais mêmes les plus belles fleurs avaient leur défaut, et celui de Tanjiro était d'être têtu. Un joli défaut que je trouvais mignon, tout comme l-

"(T/p) ? Quelque chose ne va pas ? Tu as l'air ailleurs."

Je sursautai au moment où j'entendis sa voix, manquant de faire tomber un fruit que je tenais dans la main. Ce fût aussi à ce moment précis que je m'étais rendue compte que je le fixais depuis un peu trop longtemps.

-"Oh ? E-Euh non, rien... Désolée..."

Mon embarras sembla l'amuser tant il laissa échapper un petit rire.

-"Tu dois être fatiguée."

Je ne répondis pas à cette remarque, notamment parce que je ne savais pas quoi dire. Si j'étais fatiguée ? Peut-être un peu. Mais ce n'était pas que ça, et je doutais fortement que lui faire part de ce qui s'est passé quelques temps plus tôt au village lui ferait plaisir. Je préférais largement oublier tout ça.

En quelques minutes, nous avions réussi à tout ranger dans les sacs de voyage et à laisser le strict nécessaire pour préparer le petit-déjeûner. Cette fois, Tanjiro avait décidé de m'en laisser la tâche, avec pour prétexte qu'il ne cuisinerait jamais aussi bien que moi. Je n'y avais pas cru un mot, mais j'avais préféré le laisser croire en son incompétence plutôt que d'abuser de sa gentillesse.

Il avait patienté en me regardant cuisiner ou je ne sais quoi, je n'avais pas fait attention, mais une fois que j'avais terminé de tout préparer, je pus voir son sourire s'élargir de plus belle. Il devait avoir hâte de manger.

Après avoir soigneusement mis la table (en rejetant l'aide de Tanjiro, une fois de plus), j'appelai Eichi pour venir nous rejoindre. D'après lui, Nezuko n'était pas intéréssée à l'idée de prendre le petit-déjeûner et avait préféré rester seule dans la chambre. Alors nous avions mangé sans elle, à notre plus grand tristesse.

La bonne chose restait que tout le monde semblait apprécier le repas, à sa manière...

Eichi reprenait toujours plus de portions et savourait le tout silencieusement tandis que Tanjiro, en plus de faire pareil, m'avait complimenté sur le fait que ça lui rappelait la cuisine de chez lui. J'en étais ravie mais en même temps, j'espérais que ça ne lui ravivait pas trop de souvenirs douloureux. La blessure était encore trop fraîche, il fallait lui laisser le temps de cicatriser au lieu de pressser les choses.

Il finira sans doute par s'ouvrir un jour ou l'autre.

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Cette fois-ci, ce serait la dernière fois que je verrais cette maison. Avec tout le monde, j'avais prié une dernière fois devant les tombes de (P/m), ma mère et de Kaori, leur souhaitant le plus grand des bonheurs dans l'au-delà, auprès de notre père. Puis après avoir rassemblé mes dernières affaires, je fis un pas final à l'extérieur et pris une grande inspiration. C'était le moment.

-"Adieu."

Ce n'était qu'un au revoir, et pourtant ça faisait si mal. Je n'osais pas imaginer ce qu'avait dû ressentir Tanjiro en devant dire au revoir aux membres de sa famille une fois qu'ils n'étaient plus de ce monde. D'après son regard compréhensif et mélancolique, il ne connaissait cette situation que trop bien pour la revivre avec des larmes. Cette fois, c'était à moi de les saluer, à nous deux, moi et mon frère.

Ça avait l'air encore plus douloureux pour lui ; il faisait de son mieux pour retenir les larmes mais malgré ses efforts, elles finirent par couler le long de ses joues, rougies par le chagrin. Je ne voulais pas le laisser souffrir seul une nouvelle fois, il avait assez enduré comme cela, alors doucement, je m'approchai de lui et l'entourai de mes bras pour lui offrir une étreinte des plus chaleureuses qui soient, tout en tâchant de rester indifférente au temps glacial qui nous embrumait. Sans hésiter, il fit de même et m'accorda une étreinte plus violente de passions, comme pour me laisser endurer sat peine à ses côtés.

Bientôt, j'entendis des pas se diriger vers nous puis deux autres bras nous approcher jusqu'à agripper nos épaules et nous confier encore plus de chaleur. Il s'agissait de Tanjiro.

Et peu de temps après, ce fût au tour de Nezuko de nous câliner avec cette fois beaucoup plus de force. Ce moment dura jusqu'à ce que nous en fûrent satisfaits, réconfortés par la tendresse de chacun.

Nous décidâmes que c'était le moment de commencer le trajet. Alors, jetant un dernier regard à la maison, dont les murs étaient toujours décorés par une myriade de fleurs de glycines, un peu en désordre mais toujours arrangées avec soin, nous nous éloignâmes et au fur et à mesure, la maison n'apparût qu'en tant que simple point noir, perdu au loin dans la vallée, qui faisait tâche dans le décor blancheâtre tapissé de neige. Il n'y avait plus de retour en arrière possible, il fallait aller de l'avant.

Mais alors que je tremblais à chaque pas, la main de Tanjiro vint envelopper la mienne pour me donner un peu plus de courage. Son sourire compréhensif n'avait pas délaissé son visage, comme toujours.

Un nouveau sentiment emplit alors mon coeur :

Un sentiment de sérénité.

Le futur m'appartenait à présent.

.。゚+..。 . ゚+..。*゚+
𝑴𝒊𝒏𝒊-𝑻𝒊𝒎𝒆𝒔𝒌𝒊𝒑
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Le trajet s'était avéré plus long que prévu. Nous avions passé plusieurs heures à marcher, à demander le chemin à plusieurs personnes puis à faire des pauses pour reprendre des forces.

Heureusement, tout ce que j'avais acheté récemment avait amplement suffit à préparer le déjeûner et le dîner combinés ensemble.

Le soleil commençait déjà à se coucher et nous n'avions pas encore atteint notre destination. Toutefois, ce qui avait captivé le plus notre attention était le moyen de transport assez... douteux de Nezuko.

Le fait qu'elle était muette, qu'elle ne mangeait pas et qu'elle avait un morceau de bois attaché à la bouche était à la limite du normal, mais pouvoir se rétrécir pour aller dans un panier qu'il allait ensuite porter comme un sac quelconque pour la protéger du soleil, c'était juste...

-"Carrément bizarre !" S'écria Eichi en voyant Nezuko le saluer depuis le panier que portait Tanjiro à son dos.

Malgré la confusion, je gardais mes réflexions pour moi-même, contrairement à Eichi qui n'avait toujours pas l'air de saisir que Nezuko n'était plus tout à fait humaine.

Évidemment, Tanjiro nous avait tous les deux expliqué pourquoi il s'occupait de sa soeur ainsi et ce qui lui était arrivé, mais on dirait que mon frère n'avait pas réussi à gober l'information. Le fait que Nezuko soit devenue une démone ne lui faisait pas peur à proprement parler, il savait déjà qu'elle était inoffensive. Il était juste très souvent déstabilisé par son attitude, et ce n'était que le début...

Enfin bon, après avoir savouré de bons maqueraux frits (concotés par moi), nous reprîmes le chemin, direction le mont Sagiri, plus souvent appelé la montagne brumeuse.

Sur la route, nous avions demandé le chemin une dernière fois à une jeune femme, accompagnée de son enfant. Elle nous dit que pour y accéder, il fallait franchir la crête qui se situait au bout de la route sur laquelle nous étions mais nous avertit également qu'il était dangereux de s'aventurer en forêt à un tel moment de la journée, surtout pour des enfants comme nous.

Nous lui remerciâmes de fournir toutes ces informations puis l'assurâmes que nous allions nous tenir prudents.
Mais il s'avérait tout de même vrai, en y repensant, qu'il commençait déjà à faire nuit. Même si cela signifiait que Nezuko pouvait enfin sortir de sa boîte, (elle n'aimait pas le soleil pour une raison évidente) le crépuscule touchait déjà à sa fin et nous n'avions toujours pas trouvé d'endroit où nous poser pour la nuit.

Mais la bonne nouvelle était que peu de temps après, nous étions tombés sur une petite maison qui semblait être habitée, d'après la lumière qui éclairait l'intérieur.

-"Il y a de la lumière, des gens doivent y habiter." S'exclama Tanjiro, tenant la main à Nezuko et la mienne. Eichi, se montrant plutôt méfiant, préféra rester un peu à l'écart en attendant de savoir ce que l'on comptait faire.

Tanjiro fit alors mine de se rapprocher mais s'arrêta brusquement, commençant déjà à renifler les environs, les sourcils fronçés.

Quelque chose clochait.

-"Tanjiro ? Il y a un problème ?"

Lorsque j'eus prononcé son nom, il se retourna subitement vers moi, le regard plus sérieux que jamais.

-"Je sens l'odeur du sang ! Les routes de montagnes sont dangereuses, quelqu'un a dû se blesser !"

Il accourra sans plus tarder vers l'entrée de la maison tandis que moi et Nezuko n'eûrent guère d'autre choix que de le suivre en vitesse. Eichi fit de même, mais restait toujours en retrait.

Nous vîmes Tanjiro faire glisser la porte, s'apprêtant à demander aux habitants de la maison si tout allait bien mais il fût coupé net par la scène horrifiante, immonde voire même cauchemardesque qui se jouait devant lui. C'était une vision qu'il aurait bien voulu oublier mais on dirait que ses craintes finissait toujours par le rattraper, quoiqu'il arrive.

Arrivée juste après, je pus voir la scène de mes propres yeux, mais la première chose qui attira mon regard était la quantité incalculable de sang qui dégoulinait sur les murs, le plafond, le sol, presque partout. Il dégoulinait sur les plaies toutes fraîches des victimes, ou plutôt des cadavres sans vie dont semblait se nourrir une créature familière à nos yeux d'humains.

Un démon.

Du sang coulait le long de sa machoîre tandis qu'il enfonçait davantage ses crocs dans le bras d'une femme décédée. Ses yeux étaient grands et voraces. Mais en remarquant notre présence, ceux-ci se tournèrent instantanément vers nous.

-"Hé..." Commença-t-il, l'air agacé.

"C'est mon territoire, pas touche à mon garde-manger..."

Personne n'osa dire un seul mot. Nous étions tous pétrifiés. Je pouvais voir Tanjiro trembler et murmurer le mot "démon" tandis que Nezuko salivait excessivement à la vue d'autant de sang.

Je sentais la présence d'Eichi derrière moi qui se faisait de plus en plus proche jusqu'à ce qu'il m'attrape la main, semblant vouloir chercher du réconfort auprès de moi. Il tremblait plus que jamais mais aucun mot ne sortait de sa bouche, il était comme paralysé. Tout ce qu'il espérait était de se sortir de cette situation le plus rapidement possible.

Seulement, après un long dévisagement, le démon avait fini par se douter de quelque chose.

-"Vous là, il y a quelque chose de bizarre..." Dit-il.




"Deux ou trois d'entre vous sont humains, je me trompe ?"


Sur ces mots, je déglutis, comment avait-il pu arriver à une telle conclusion aussi vite ?

La peur gagnant du terrain, je fis quelques pas en arrière, terrifiée par ce qui allait se passer ensuite. Mais naïve que j'étais, je n'avais pas réalisé qu'il était déjà trop tard.

Ce fût lorsque je sentis le regard du démon se poser sur moi avec insistance que je compris qu'il ne me restait plus qu'une chose à faire : fuir. Mais alors que je m'apprêtais à tourner les talons, le monstre mangeur d'hommes se jeta sur moi à une vitesse phénoménale.

L'instant d'après, je m'étais retrouvée applatie par terre, les deux bras cloués au sol tandis que ses ongles entraient progressivement dans ma peau et me meurtissait les poignets. Lorsque je vis qu'il s'apprêtait à me mordre, je ne pus me retenir de lâcher un cri mélangé de peur et d'agonie.

-"(T/P) !"

Alors que je me débattais de toutes mes forces, à mon plus grand réjouissement, le poids qui chevauchait mon corps fût soudainement retiré accompagné d'un grognement. Tanjiro l'avait repoussé de toutes ses forces avant de lui trancher instinctivement le dessous du menton avec sa hache lorsque celui-ci s'apprêtait à l'attaquer.

Cependant, cela n'avait apparemment pas suffit à le calmer, au contraire, il riait aux éclats, indifférent à la blessure que lui avait infligé Tanjiro, dont le sang dégoulinait en abondance.

-"Une hache, pas mal." Dit-il avec un sourire repoussant.

"Par contre, une aussi petite blessure guérit presque immédiatement, tu ne le savais pas ?"

Au moment où il dit ceci, le sang avait cessé de couler, sous nos regards ahuris.

-"Tu vois ? Le sang a cessé de couler."

Et comme si cela ne suffisait pas, sa plaie s'était refermé en à peine une seconde et sa peau était redevenue comme neuve, à croire que la blessure n'avait jamais existé en premier lieu.

C'était terrifiant à voir.

Alors que Tanjiro restait tout aussi confus que moi, le démon en profita pour lui sauter dessus à son tour et le clouer par terre, le faisant s'écraser au sol dans un violent fracas.

-"T-Tanjiro !" Hurlai-je de peur en le voyant de se débattre de toutes ses forces contre le démon, tandis que je paniquais, me démenant pour essayer de trouver une solution.

Eichi était toujours figé de peur derrière moi, il n'avait pas cessé de trembler depuis tout à l'heure. J'en avais donc profité pour l'ordonner de rester à l'ecart, ce qu'il accepta de faire sans broncher malgré la peur que la situation ne se dégrade à tout moment.

Mon regard se posa ensuite sur la hache que Tanjiro avait fait tomber par terre lorsque le démon s'était jeté sur lui. En un éclair, j'accourus à toute vitesse pour la ramasser et élancée d'un cri de guerre, j'abattis l'arme de toute mes forces dans le dos du monstre, pensant que la douleur lui ferait perdre son emprise sur le garçon.

Mais je fus d'autant plus horrifiée de voir qu'il avait à peine réagi et qu'il continuait à étrangler Tanjiro.

-"Mais tu vas le lâcher, oui ?!" M'écriai-je, essayant tant bien que mal à le faire lâcher prise à coup de hache répétitifs. Mais avec toutes ces tentatives, il avait fini par de nouveau remarquer ma présence. Heureusement, avant qu'il ne soit trop tard, Nezuko surgit de derrière moi et en un violent coup de pied, elle réussit à decapiter le démon, sous mes yeux ahuris.

(Nezuko, quelle force...)

Cependant, je n'avais pas le temps de m'extasier pour un tel exploit, qui avait le mérite d'avoir sauvé nos vies, certes, mais le moment était mal choisi pour le célébrer.

La tête décapitée du monstre avait ricoché sur un arbre avant de tomber à terre et le reste de son corps qui maintenait Tanjiro au sol jusqu'à maintenant, s'effondra. À l'aide d'une main, je l'aidai aussitôt à se relever, l'analysant avec panique pour voir si il avait subi de quelconques blessures.

-"Tanjiro, tu vas bien ? Tu n'es pas blessé ?!"

Il secoua la tête avant de se tourner vers Nezuko, voulant lui poser la même question.

En me retournant, je pus voir Eichi, quelques pas derrière moi, me fixant avec ce même regard apeuré.

Je m'approchai de lui, pour tenter de le rassurer.

-"Eichi, tout va bien mainte-"

-"A-Attention !" S'écria-t-il soudainement, en pointant ce qu'il y avait derrière moi. Mais avant que je ne pris le temps de me retourner, Nezuko avait de nouveau agi. Elle avait asséné un second coup de pied, cette fois-ci destiné au corps du démon qui semblait toujours être en... vie ?

(Donc ils peuvent vivre sans tête maintenant ?)

J'étais sur le point de remercier Nezuko de m'avoir, une nouvelle fois, sauvé la vie, mais le démon prit la parole avant que je n'en ai eu le temps.

-"Bande d'enfoirés !" Nous lança-t-il, la rage emplissant ses yeux.

"Je le savais ! Je savais que l'un ou deux d'entre vous étaient des démons ! Pas étonnant que je les ai senti plus tôt !"

"Pourquoi des démons voyagent-ils avec des humains ?!"

J'échangeai des regards apeurés à Tanjiro qui ne semblait pas non plus comprendre de quoi il parlait.

Qu'est-ce qu'il voulait dire pas «deux démons», il n'y en avait pourtant qu'un seul, et c'était...

-"Nezuko !" Hurla Tanjiro en voyant que le corps s'était à nouveau redressé, cette fois-ci pour attaquer Nezuko.

"Ne la touche pas !"

Il saisissa la hache que je tenais dans mes mains et s'en servit pour essayer de l'arrêter, mais il ne pût l'atteindre car il fût bloqué par sa tête, qui avait surgit de nul part. Avec sa bouche, il avait mordu la hache par ses crocs acérés, l'empêchant d'aller plus loin. Et comme si ce n'était pas assez compliqué comme ça, des bras avaient également poussé aux deux côtés de sa tête, ce qui ne manqua pas de m'effrayer encore plus.

Mais voyant que Nezuko commençait à être de plus en plus en difficulté, je n'attendis pas plus longtemps et courus immédiatement dans sa direction pour tenter de l'aider.

Le démon s'acharnait sur elle avec cruauté. Elle avait beau essayé de parer ses coups, sa force était telle qu'elle ne pût que se laisser enfoncer plus loin dans la forêt, à coups de pied, sans pouvoir se défendre.

-"Nezuko, j'arrive !"

J'accélerai mes pas jusqu'à arriver au début d'une falaise, là où le démon semblait vouloir l'emmener. Bien que je n'avais pas de quoi me défendre, je choisis d'utiliser mon propre corps pour me propulser vers le démon et le séparer de Nezuko.

Mais ça aurait été trop beau. Avec ses instincts démoniaques, il prédit mes mouvements et se retourna juste à temps pour m'attraper et m'éjecter à coup de pied. Mon dos finit par percuter un arbre de plein fouet.

Je sentis la douleur traverser l'entièreté de mon corps jusqu'à ma gorge ; je crachai du sang à répétition. Et le démon, pensant qu'il en avait fini avec moi, se tourna vers Nezuko pour lui infliger d'autres coups. Alors, essayant d'ignorer la douleur, je me relevai et utilisai les dernières forces qu'il restait dans mes jambes pour courir vers elle. En dernier recours, je positionnai mon corps juste devant le démon, prête à recevoir le coup à sa place.

-"(T/p) ! Nezuko !" j'entendis une voix crier. C'était Eichi qui avait fini par me suivre malgré mes avertissements.

-"Eichi ! Qu'est-ce que tu fais là ?! Je t'ai dit de rester à l'écart !" M'écriai-je.

Il haleta un moment avant de me répondre.

-"Je n'allais pas rester là les bras croisés ! Tu as oublié notre promesse ?!"

Ces mots dits, il sortit de ses poches ce qui semblait être plusieurs couteaux a présent positionnés entre chacun de ses doigts.

-"Non ! N'interviens pas, je te dis !"

En voyant que le démon s'apprêtait à reprendre l'offensive, il ne m'écouta pas et s'élança à toute vitesse vers lui, un regard reflétant une détermination inarrêtable.

"J'espère que tu t'en souviens parce que...

J'ai juré

De te protéger."

Lorsqu'il fût à sa portée, en un mouvement circulaire du bras, plusieurs couteaux fûrent lancés et toutes atterrirent sur leur cible. Elles fûrent plantés, dans son cou, ses jambes et surtout ses bras, puisqu'il avait l'air de s'en servir le plus pour combattre. Cela semblait déstabiliser un peu l'ennemi mais c'était loin d'être suffisant. Il enchaîna lancers après lancers, encore et encore pour essayer d'au moins le tenir immobile pendant quelques secondes mais le démon regorgait d'énergie et se relevait pour charger des attaques encore plus féroces à chaque seconde.

À un moment, celui que nous redoutions le plus, Eichi fût finalement à court de munitions, ce qui laissa une opportunité au démon, de prendre une nouvelle fois l'offensive sur nous.

Manquant de temps pour trouver une autre alternative, il décida de charger dans sa direction, élancé d'un hurlement de rage.

-"Eichi, non !"

Il se jeta sur le mangeur d'hommes et le poussa de toute ses forces pour au moins essayer de le faire tomber de la falaise. Le plan fût un succès mais, face à un manque d'équilibre, le garçon se retrouva à tomber dans le vide avant qu'il ne s'en rende compte. Poussée par un réflexe instantané, j'attrapai sa main juste à temps et avec l'aide de Nezuko qui avait attrapé la deuxième, je le tirai vers la surface avec de gros efforts, tandis que le corps du démon chuta à une vitesse fulgurante avant de s'écraser au pied de la falaise dans un gros "splash", éclaboussant les alentours de son sang.

Je n'y accordai pas un gramme de mon attention, celle-ci était avant tout focalisée sur mon petit-frère qui venait tout juste de frôler la mort sous mes yeux.

-"E-Eichi ?! Est-ce que ça va ?! Tu n'as rien ?! Tu n'es pas bless-"

-"Je vais bien." Dit-il simplement, tout en se relevant, haletant et essayant tant bien que mal de cacher son tremblement. Son coeur battait à une allure folle dû à l'adrénaline, il n'allait sûrement pas s'en remettre aussi facilement.

-"Nezuko, (T/p) ! Vous allez bien ?!" Cria Tanjiro, lui aussi à bout de souffle devant nous.

-"Oui, et toi ? Tu as réussi à te débarrasser de la... euh, tête ?"

Il se gratta nerveusement l'arrière du crâne, ne sachant pas vraiment comment répondre à ma question. Nous en comprîmes la raison que très peu de temps plus tard, en nous approchant de lui et où se situait la tête.

Elle était clouée à un arbre, bloquée par la manche de sa hache dont la lame restait fermement planté dans l'écorce. Il avait l'air d'être inconscient, ce qui le laissant d'autant plus d'inoffensif.

Rien qu'une seconde après, j'entendis le bruit d'une lame sortir de son étui. Je me retournai pour voir que Tanjiro avait en effet sorti un couteau, ce qui me fit comprendre qu'il comptait en finir avec le démon qui pendant un bon bout de temps, nous avait causé malheur.

Toutefois, même en se rapprochant, il hésitait. Le couteau tremblait dans ses mains, c'était à croire qu'il voulait le laisser volontairement tomber par terre et oublier cette idée.

Empathique, je posai alors une main sur son épaule, en essayant de le rassurer.

-"Tanjiro, je sais à quoi tu penses et laisse-moi te rassurer : tu ne seras pas un meurtrier si tu le tues. Ce démon a déjà assassiné plusieurs personnes et il continuera si tu ne l'en empêches pas."

Il me regarda pendant un moment avant de baisser la tête, l'air désespéré.

-"Je sais, mais... est-ce vraiment la bonne chose à faire ?"

J'hochai la tête.

-"Oui."

Malgré avoir éte convaincu, il tremblait toujours autant, même en s'apprêtant à planter le démon inconscient.

Mais trouvant qu'il prenait trop de temps, Eichi s'impatienta et arracha le couteau de ses mains.

-"Ei- !"

-"Laisse-moi faire."

Il prit alors un air terrifiant, auquel je ne le reconnaissais pas. Le regard vide, il était sur le point d'enfoncer la lame dans son crâne lorsqu'une main soudainement posée sur son épaule l'arrêta.

Reprenant un air normal, tout de même légèrement agacé d'avoir été interrompu, il se retourna mais fût surpris de voir que ce n'était pas l'un d'entre nous.

Il portait un masque de conjuration, mais on pouvait en déduire par les rides qui se présentaient aux coins de son visage et de sa carure qu'il s'agissait d'un vieil homme.

-"Vous ne pourrez pas le tuer avec ce genre d'arme." Dit-il.

Qui était donc cet homme étrange ?

.。゚+..。 𝑨̀ 𝒔𝒖𝒊𝒗𝒓𝒆... ゚+..。*゚+

【。。】 7819 𝒎𝒐𝒕𝒔 【。。】

Hey hey hey ! C'est encore moi ! J'espère que ce chapitre vous a plu, j'étais vraiment pressée d'enfin pouvoir passer à l'action x3 Cette fois j'ai dépassé les 7500 mots, je pense que ce sera ma limite pour le moment (ou pas).

Enfin bref, je vous souhaite une bonne journée (ou soirée) et n'hésitez pas, comme d'habitude, à laisser des commentaires, me partager vos ressentis et à voter pour les chapitres qui vous ont plu, ça me motive énormément ! :3

Gros bisous à vous !

(๑'ᴗ')ゞ🌺

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