▃▃▃▃Chapitre 7▃▃▃▃
⟶ Une fin provisoire ⟵
▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃
Damien était assis en face d'un jeu d'échecs et l'observait avec attention. Chaque réaction avait son opposition tout à fait égale. Maintenant que Astrid Mccarthy avait été éliminée du congrès, il l'aimait bien mais elle ne faisait pas le poids. Alors maintenant il faisait face à Coll Armin et son propre fraction.
Il est très apprécié dans le Nord, les New yorkais aiment ses chances mais il manque d'affirmation et n'est pas très ouvert sur des positions particulières.
Posez lui une question et vous verrez. Son regard s'obscurcit, il nie et change de sujet. Damien soupira, et après la population l'appelait un "ex embrumeur" au moins lui il avait la capacité de se former un point de vu.
Peut-être bien qu'il venait de là le problème. Peut-être que les américains voyaient Coll comme une version moins extrême de lui. Il devrait changer de cap, peut-être quine approbation d'un sénateur clé l'aiderait.
Oh non...
Pourquoi la première personne à qui il pensait était elle...
Ils avaient l'habitude de travailler dans la même équipe.
Mais pourtant, ce serait bien...il serait bon...d'avoir Raffey Holly de son côté.
Coll faisait de la publicité à la télévision et dans les rues.
"Parlez moins !"
"Souriez plus !"
Ne les laissez pas savoir si vous êtes pour ou contre...
Il fallait serrer la main de cet homme-ci, séduire la femme d'à coté. Coll marchait dans les rues et criait à qui voulait l'entendre "on est en 2020, chers citoyens votez pour moi ! "
Dans les rues on le regardait avec admiration. Les New Yorkais aimaient Coll, il était accessible et avait même accepté de boire une bière avec l'un d'entres eux.
Raffey elle aussi marchait dans les rues. Pour bien d'autres raisons, elle ne cessait de réfléchir au plan de la directrice. C'était dangereux mais ça pourrait leurs promettre une vie calme. Que faire, jouer la sécurité ou espérer la prospérité ? La jeune femme n'avait pas eu le temps de réfléchir aux élections. Chaque jour elle recevait des lettres disant : "chère mademoiselle Reeses, Astrid Mccarthy a été éliminée alors qui est ce que vous soutenez ? Damien Tambien ou Coll Armin, Tambien ou Armin c'était perte ou perte. Il faut voter pour le moins pire. Mais si vous deviez choisir..."
Bien que les rues étaient bondées, Raffey ignorait le brouhaha. Ça passait dans son cerveau puis repartait tout aussi vite.
Les rues étaient silencieuses à ses yeux car seules ses pensées débordantes lui parvenaient.
Elle entra dans un café et vit Coll entrain de faire de la pub pour sa campagne.
- eh bien si ce n'est pas Coll Armin. Soupira Raffey alors que celui ci se tourna vers elle avec un sourire hypocrite.
Il savait très bien que ses chances de gagner reposaient sur Raffey.
- Raffey ! S'exclama Coll d'une voix faussement chaleureuse.
- tu fais bien du bruit dans les rues...soupira Raffey.
- oui je passe de porte en porte. Acquiesça Coll gêné.
Raffey haussa un sourcil et le juga silencieusement.
- tu campagnes ouvertement ?
- bien sûre ! S'exclama le brun en la regardant droit dans les yeux.
Raffey s'appuya légèrement contre le mur derrière elle.
- c'est nouveau ça.
- honnêtement c'est assez distrayant...
Il y eu un moment de silence durant lequel Coll avait la mauvaise impression que Raffey ne lui payait plus d'attention qu'à un client lambda du café.
Mais l'esprit de Raffey était occupé.
Après un moment elle murmura un petit :
- Armin.
Ce à quoi Coll repondit sur le même ton :
- Holly.
- y'a t'il quoi que ce soit que tu n'oserais pas ? Demanda Raffey curieusement, on aurait dit qu'elle ne parlait même plus de Coll mais de quelqu'un de tout autre.
- non. Repondit Coll immédiatement. Je chasse ce que je souhaite. Et tu sais quoi ?
- quoi ? Dit Raffey en relevant le regard vers lui.
- j'ai appris ça de toi.
Les jours passèrent. Les votes aussi. Tous les New Yorkais magiques avaient les yeux fixés sur leurs télés. Qui sera le nouveau ministre ? Damien Tambien ou Coll Armin ?
Le ministre actuel comptait les votes et semblait comme confus en finissant le compte.
- c'est une égalité. Annonça t'il alors que dans la foule de spectateurs on entendait des exclamations de surprise. Le choix est laissé aux délégués !
Mais mêmes les délégués eurent des votes parfaitement égalitaires. Tout le monde se regardait avec stupeur. Ce n'était jamais arrivé avant dans l'histoire du monde hypnotique.
Si même les délégués n'étaient pas d'accord c'était à l'héritier Reeses de choisir.
Le choix était entres les mains de Raffey.
Si il fallait choisir...
Si il fallait choisir...
Tambien ou Armin...
Choisir...
Choisir...
Choisir...
À peine une heure plus tard, Raffey apparu sur scène. Elle portait des vêtements assez négligeables qui n'avaient rien de professionnel et coordonné avec la situation.
Elle salua le public.
- yo. On demande à entendre ma voix et mon avis sur la situation.
Tout le monde la regardait silencieusement. L'avenir du pays reposait sur elle. Si elle faisait le mauvais choix...
Raffey prit un moment pour trouver ses mots.
- l'amérique est confrontée à une situation compliquée. Et si vous me demandiez de qui je fairais la promotion...
Silence absolu, tout le monde attendait son verdict.
Coll avait l'air confiant. Il était "sortit" avec Raffey après tout, quand à Damien il semblait confus. Raffey et lui avaient toujours eu une relation compliquée.
Tambien ou Armin ?
Si il fallait choisir ?
Choisir...
-... Damien Tambien a mon vote. Dit Raffey d'une voix nonchalante en croisant le regard du futur ministre.
Damien semblait tout aussi surpris que le reste de la foule.
Raffey se sentit obligée d'expliquer son choix :
- je n'ai jamais été d'accord avec Damien Tambien une seule fois. Nous nous sommes battus sur soixante-quinze fronts différents. Mais quand tout est dit et tout est fait. Tambien a des croyances, un but. Armin n'a rien.
Et ainsi Damien devint ministre de l'amérique magique.
1er septembre, au matin. Ils prenaient leurs petit déjeuner comme si c'était le dernier. Pas un mot, pas un bruit. Même pas celui des couverts, car pour tout dire... rares étaient ceux qui avaient de l'appétit. Ils savaient tous que Rufus serait là dans quelques heures. Les membres de l'ordre et plusieurs agents les avaient rejoint. Leur présence mettrait forcément en péril la couverture du professeur Montrose. Mais ils n'avaient pas le choix. Si ils voulaient s'en sortir tous vivants, les renforts s'imposaient. Car ce soir, le pretendu docteur Reeses leurs rendait visite accompagné de sa clique d'embrumeurs. Mais elle était tout de même certaine que Walton trouverait un moyen... une excuse pour justifier leurs préparation. Et si les autres étaient stressés. Duncan et elle étaient morts de peur. Depuis deux semaines, Raffey donnait régulièrement de l'élixir à sa fille. Est-ce que ça allait suffire ?
"Bien sûr que oui... Ilona l'a vu... Luana va vivre. Ma fille va vivre".
Mais malgré tout, les doutes s'insinuaient en elle sans qu'elle ne puisse rien y faire. Et si elle s'était trompée ? Si la petite fille que Ilona avait vu dans sa vision n'était pas Luana ? Peut-être aurait-elle plus tard une seconde fille avec Duncan ?
"Non... c'était forcément elle".
Raffey sentit les doigts de Duncan s'entrelacer avec les siens et elle lui souris faiblement. Ils devaient garder confiance.
En plus Astrid n'était pas là non plus...et Abigail avait décidé de rester avec elle à la chambre d'hôtel.
- Vous n'avez toujours pas l'intention de nous dire ce que vous avez préparé ? demanda Liam.
- Tout se passera bien, se contenta t'elle de répondre en essayant de s'en convaincre elle-même.
- Est-ce que c'est une réponse ? Tu nous la sers depuis deux semaines.
- Ferme-la, Newt, lui intima Duncan en voyant le visage de Raffey s'assombrir.
- On ne mérite même pas de savoir ? Le cas Rufus, ça me concerne aussi.
- Liam, intervint Waltonavant que Duncan ne s'emporte contre son meilleur ami. Ce qui s'est dit dans mon bureau ne vous concerne pas. Veuillez laisser Miss Reeses en paix. Le silence est parfois nécessaire.
Puisque c'était Walton qui l'avait demandé. Plus personne ne moufta de la journée. Raffey était consciente que Liam était le plus fébrile. Car il avait raison. Rufus venait pour moi et ma fille... mais aussi pour lui et pour ses enfants. Il ne l'avait sûrement pas oublié. Et sachant qu'elle serait protégée derrière la barrière de son père, les renforts étaient en fait presque tous destinés à la protection de son meilleur ami et cousin. En ce qui concerne Sylvie, Raffey n'avait rien dit de ce qu'elle avait entendu à Duncan. Pourquoi ? Parce qu'il serait forcément allé poser des questions à sa mère. Elle était maintenant techniquement sa belle-mère, mariage ou non, et elle ne voulait pas que Sylvie la juge pour l'avoir espionné. Cependant, Raffey ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter aussi pour Sylvie. Bran lui avait dit de faire attention à ne pas se faire tuer. Bien sûr, cet avertissement les concernait tous de toute façon. Mais tout de même... il y avait une différence entre un danger potentiel et un réel danger. Et celui qui se profilait devant sa belle-mère semblait appartenir à la seconde catégorie.
"Il faudrait vraiment que j'en parle à Duncan. S'il arrive quelque chose à sa mère et que je n'ai rien dit..."
Malheureusement, Raffey n'eus pas l'occasion de parler seule à seule avec son petit amin. Ils avaient passé le reste de la journée à vérifier les défenses, revoir leurs plan tordu, et alors que le soleil se couchait, Bran lui avait donné un éléxir de sommeil destiné à Luana.
- Elle devrait dormir jusqu'au matin avec ça, lui assura-t-il.
- Ainsi elle ne verra ni n'entendra rien qui puisse la traumatiser, dit Raffey en tendant la tétine du biberon à sa fille. Rien du tout...
- Parce qu'il ne se passera rien, lui fit remarquer Duncan. Je suis sûr que ça va marcher.
- Espérons-le, dit Rupert en caressant le front de sa petite-fille dont les paupières commençaient déjà à s'alourdir.
Alors qu'il allait retirer sa main, Raffey s'en saisis vivement et murmura en plantant son regard dans le sien :
- Promets-moi de faire attention.
Puis, tournant la tête vers Duncan, elle précisa :
- Promettez-le moi tous les deux.
- Celle qui va se retrouver au milieu du champ de bataille sans rien et avec ma fille dans les bras, c'est toi, lui fit remarquer Duncan. Je crois que tu as tout inversé.
- Je suis d'accord avec Duncan, acquiesça son père. Même derrière ma barrière tu resteras vulnérable si... si Montrose ne sait pas viser.
- Inquiète-toi pour tes réflexes plutôt que pour ma précision, répliqua Bran. Je te rappelle qu'on n'est pas professeur sans être précis.
- Oui, mais ça fait un an que tu ne pratiques plus. T'as peut-être perdu la main.
- Me dit celui qui n'a pas utilisé de magie pendant 14 ans.
- Tu veux peut-être que je m'entraîne sur toi ? demanda dangereusement Rupert en se préparant à attaquer. C'est vrai, j'ai peut-être perdu la main, il faudrait vérifier.
Montrose serra les poings à son tour et Walton dut intervenir avant qu'un drame ne se produise avant l'heure :
- Vous ne cesserez donc jamais ? soupira-t-elle en leur saisissant les poignets afin qu'ils abaissent leur magie. Pourquoi deux personnes si similaires ont-elles autant de mal à s'entendre ?
- On n'est pas similaires ! s'exclamèrent Rupert et Bran d'une même voix.
-...
Les deux hommes se jetèrent respectivement un regard noir. L'air s'était soudainement chargé d'électricité.
- Je n'ai rien à voir avec ce type, continuèrent-ils dans un synchronisme parfait en se tournant le dos.
Échangeant à nouveau un regard meurtrier, son père s'exclama le premier :
- Ferme-la, Montrose !
Suivit de :
- Boucle-la, Reeses !
- Hé, dit Raffey en posant une main sur le bras de son père pour le calmer alors qu'il s'apprêtait à relever sa magie. On se calme. Vous venez de dire deux phrases différentes, vous êtes contents ?
"Bien que le sens était le même..."
- Pas temps qu'on respirera le même air, marmonna Rupert.
- Papa ! S'impatienta Raffey. Tu crois que c'est le moment ? Je te rappelle que vous devrez être synchros tout à l'heure pour que tu t'en sortes vivant !
- C'est bien ce qui me gonfle.
- Ravi d'avoir ta vie entre mes mains, lança Bran avec un petit rictus.
- N'envenimez pas les choses, Bran, le prévint Walton dont le regard semblait étrangement amusé.
"Qu'est-ce qui l'amuse au juste ? L'heure est grave, et les deux protagonistes principaux d'un plan bancal se font la guerre..." Heureusement, ils furent interrompus par monsieur Harvey qui venait de frapper à la porte.
- Il est temps, annonça-t-il sombrement. Je sens l'agitation des animaux dans la forêt.
- Allez-y immédiatement, Bran, dit la directrice. Je ne me serais jamais attendu à donner un tel ordre mais... ouvrez les grilles à Rufus Reeses.
Lorsque le professeur fut parti, Raffey demanda :
- Et l'excuse pour l'absence des élèves ?
- Celle qui arrangera ce cher Rufus. La précaution... la peur. Cela lui causera plus de plaisir que d'inquiétude.
- On commence à le connaître un peu trop... murmura Raffey sombrement. Si seulement il pouvait tout simplement disparaître.
Walton ne dit rien et elle ajouta aussitôt :
- Je sais, ce n'est pas aussi simple. Mais est-ce que c'est seulement possible ? De le mettre hors d'état de nuire ?
- Nous aurons peut-être la réponse ce soir, miss Reeses.
Astrid était assise dans leurs chambre d'hôtel avec Abigail, elle n'arrêtait pas de travailler malgré avoir été virée du ministère ce qui inquiétait vraiment sa petite amie.
La rousse s'avança et posa une tasse de café à côté d'elle avant de soupirer.
- As...
- oui ?
- Tu sais. Tu me connais. J'ai jamais beaucoup apprécié Raffey.
Astrid tourna sur son siège pour faire face à Abigail et la regarda en haussant un sourcil.
- je sais.
- et je sais aussi, que toi et elle vous êtes proches. Vous êtes amies depuis 10 ans ce n'est pas rien. Je sais que ton rôle au ministère comptait beaucoup pour toi mais Astrid est ce que ça vaut vraiment le coup d'éviter tous tes amis par question de fierté ?
Astrid prit son café entres ses mains, se brulant les mains volontairement. Elle appuya sa tête contre le mur à côté d'elle et réfléchit.
- ce n'est pas seulement une question de fierté...je me sens bête c'est tout. Et venant de moi c'est quelque chose.
- dis moi tout. Sourit Abigail en prenant sa main dans la sienne.
Astrid prit une grand inspiration avant de dire :
- toute ma vie, tous mes amis avaient tous des pouvoirs hors du commun. Ils avaient tous un don et faisait partis de leurs petit club de magicien. Et moi ? J'étais là septième membre du groupe. J'étais là mais personne ne me confiais jamais rien sauf la création des plans. Et je sais que je peux faire plus. J'ai toujours été une fille intelligente, j'ai toujours eu les meilleurs notes et tout gagné. Mais l'intelligence a ses limites tu sais ? Mon plan est seulement qu'on se souvienne de moi. J'ai toujours été une fille forte, parce qu'une fille polis n'arrive jamais à rien. Mais là bas au ministère pour une fois je me sentais comme si je faisais partis de cette communauté magique dont je n'ai pas accès. Pour une fois je me sentais spéciale. Je n'étais pas invisible et on me remarquait. Et je sais pas...ça m'est monté à la tête.
Abigail regarda sa petite amie doucement avant de l'embrasser.
- Astrid....pour moi tu n'as pas besoin de magie pour être spéciale.
Astrid la regarda pendant un instant avant de sourire et de l'embrasser de nouveau.
- depuis quand tu es devenue psy ?
Abigail rit doucement avant de regarder l'heure.
- je dirais environ 5 minutes, allez viens. Allons aider tout le monde.
Au même moment devant la grille d'entrée, Rufus s'impatientait. Que se passait-il ? Personne dans le village, ni à l'entréen. Avaient-ils été découverts ou Walton s'était-elle montrée trop prudente ?
- Bran nous a sûrement trahis, persifla Sarah.
- Silence, Sarah.
En effet, il avait entendu des bruits de pas s'approcher de façon assez précipitée. On courait vers eux de l'autre côté de la grille.
- Voilà Bran, dit Rufus satisfait.
Celui-ci ouvrit les grilles et s'inclina humblement devant le docteur Reeses.
- Puis-je savoir que ce tout cela signifie ? demanda-t-il à Bran. Pourquoi n'y avait-il aucun élève ?
- Il semble, monsieur, que Walton ait voulu se montrer prudente. Elle a repoussé secrètement la rentrée.
- Secrètement ?
- Il n'a mis aucun des professeurs au courant. Moi-même, je ne l'ai appris qu'il y a quelques minutes. J'ai aussitôt accouru jusqu'ici.
- Sait-elle que tu es là ?
- Non, monsieur.
- Ainsi cette vieille femme a pris peur et s'est muré dans le silence. Elle sait qu'elle est en danger. Pour ne pas t'avoir mis dans la confidence, Bran, c'est qu'elle doit être devenu complètement paranoïaque.
Les embrumeurs derrière lui ricanèrent. Tous excepté Sarah Sterns, qui observait Bran d'un œil suspicieux.
- À juste titre, il me semble, dit-elle. Surtout si tu as été découvert, Bran. Ou si tu nous as trahis, bien sûr.
- Walton n'a pas eu besoin que je la prévienne pour qu'elle prenne ses précautions, répliqua Bran. Elle sait que la rentrée scolaire est le moment où l'académie est le plus vulnérable et que le docteur Reeses souhaite à tout prix récupérer le don de la fille. J'ai d'ailleurs une information pour vous à ce sujet.
- Parle, ordonna Rufus.
- L'enfant est née. Il y a quelques jours...
- Pourquoi ne pas m'en avoir averti immédiatement ?! s'écria Rufus fou de rage.
- Je suis désolé. Walton a fait venir des agents ainsi que les membres du ministère, et la surveillance s'est accrue. Je ne pouvais pas partir sans que cela ait l'air suspect. J'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à m'éclipser pour venir vous ouvrir. Et si nous tardons trop, ils se rendront compte de mon absence et de ma trahison. Je vous en prie, monsieur, il faut faire vite. Avant qu'ils ne puissent cacher l'enfant.
- Oh, je vais la récupérer, assura Rufus. Et je tuerai ses parents pour faire bonne mesure. Ton neveu et ma nièce m'ont suffisamment tenu tête, Sarah. Et j'ai peur que ta sœur et son mari ne subissent le même sort.
- Sylvie vous a trahi, sir. Elle mérite la mort.
- Qu'y a-t-il de plus beau que l'amour familial ? demanda-t-il ironiquement et déclenchant les rires de ses fidèles.
Puis il s'avança et tous le suivirent. Pour la première fois depuis des décennies... Rufus Reeses entrait à l'académie en personne.
Tout le monde était dans le hall, guettant par l'embrasure des portes l'arrivée de leurs invités spéciaux.
- Ils arrivent, prévint Rupert qui se tenait tout près des battants aux côtés de Walton.
- Bon, Raffey, tu restes dans l'académie, lui dit Liam. Veille sur ta fille et les enfants.
- Je sais, acquiesça Raffey. Fait attention à toi, Liam. Il te cherche aussi.
- Pas de problème, dit-il en lui faisant un clin d'œil.
- Et toi, tu restes avec elle, dit Tiana à son mari. Surveille ma nièce.
- Reviens vivante, dit simplement Thomas en serrant la main de sa femme dans la sienne.
Comparé à Candice, lui, ne savait pas contrôler ses transformations de loup.
- Allons-y, dit Walton en sortant la première.
Raffey les vis tous sortir un par un, son petit ami en dernier. Il l'embrassa doucement avant de dire suffisamment bas pour que Thomas ne puisse pas l'entendre :
- Je pars devant.
- Je te rejoins tout de suite.
Ils avaient en effet décidé qu'elle apparaitrait la dernière. Sortir immédiatement avec sa fille sans défense aurait paru suspect. Et ses amis ne l'auraient pas laissée faire de toute façon. Pour le moment, Raffey était donc obligée d'observer ce qu'il se passait de loin avant de rejoindre son petit ami et son père.
"Duncan... papa... j'arrive, attendez-moi".
Dans le parc, Rufus et ses embrumeurs se stoppèrent en apercevant le contingent de personnes qui se dirigeait vers eux. Le mage noir allait interroger Bran quand Walton s'exclama :
- Ainsi vous voilà, Bran ! Je commençais à m'inquiéter de votre disparition. Mais il semble que j'ai eu tors. Vous êtes seulement allé rejoindre votre maître. J'avoue que je suis très déçu. Moi qui vous faisais confiance.
- Oui, je n'ai qu'un maître. Et votre confiance m'importe peu, répliqua Bran.
- Voilà qui est bien parlé, approuva Rufus. Tu es devenue trop sénile pour faire la différence entre un allié et un espion, Walton.
- sir, intervint brusquement Sarah.
- Tais-toi.
- Mais... sir... insista-t-elle d'une voix pressante.
- Quoi ? s'énerva-t-il en lui lançant un regard furieux.
- votre frère...Il est là.
Ce qu'elle disait intéressa soudainement Rufus qui tourna la tête vers Rupert. Celui-ci se tenait près de Duncan.
- Voyez-vous ça. Rupert mon traître de frère et mari de cette chère Luana Mirovia, dit Rufus satisfait. Tu es prêt à rejoindre ta femme ?
- prêt à payer pour sa mort ? répliqua Rupert en préparant sa magie.
- Tu t'es terré bien longtemps... aurais-tu eu peur de la venger ?
- À quoi bon, puisque mon ennemi s'est fait voler son livre par des gamins de 12 ans? D'ailleurs, chapeau bas Liam.
- Merci, répondit celui-ci en pointant à son tour sa magie vers Rufus.
- J'aurai ta peau, Newt, fulmina Rufus. Votre peau à tous !
Alors qu'il allait lancer un sortilège, une voix résonna dans l'immense parc :
- NON ! PAPA ! LIAM !
Après avoir hurlé leurs nom, Raffey courus vers eux. Arrivée à leurs côtés, Liam s'écria :
- Mais qu'est-ce que tu viens faire là ?! Retourne immédiatement à l'intérieur !
- Pas question de me cacher alors que vous vous battez pour moi et ma fille !
- Mais que fait Thomas ? demanda Tiana en se tournant vers l'entrée. Et les enfants ?
- Je l'ai assommé... avoua Raffey. Et les enfants sont dans leurs chambre.
- Tu es complètement inconsciente ! s'exclama Liam. Dis-lui, Calice !
Duncan n'eut pas à jouer la comédie, car Rufus intervint :
- Qui vois-je ? Rosalinde Reeses. Et la jeune demoiselle qui a hérité de son don. Merci de m'avoir amené ta fille en personne.
- Tu ne l'auras pas ! S'exclama Raffey.
- Parce que vous pensez que ces risibles renforts pourront me repousser hors de cette enceinte ? À quoi pensais-tu, Walton, en appelant des incapables et des enfants à ton secours ?
- Les deux jeunes gens que je vois derrière toi ne me semblent pas plus âgés, lui fit remarquer la directrice en désignant Lottie et Alyssa. Et je ne parle pas de l'incompétence de tes partisans...
- Silence ! enragea Rufus. Le temps des mots est révolu. Donne-moi l'enfant !
- J'ai bien peur de ne pas pouvoir accepter ta requête. Et, pardonne-moi, mais je vais maintenant te chasser de l'enceinte de mon école.
- Nous verrons cela !
Il lança le premier sort et le combat s'engagea. Comme prévu, Raffey resta près de son père dont la barrière invisible les protégeait déjà depuis son arrivée. Duncan se tenait à leurs côtés, hors de la barrière à sa plus grande inquiétude. Et il faisait semblant de la protéger.
- Bonsoir, Raffey, lança Lottie en s'avançant.
- Lottie... murmura Raffey blessée de voir une expression malfaisante sur le visage de la jeune fille.
- Je n'échouerai pas deux fois. Cette fois, je t'emmène avec moi.
- Je pensais que tu étais différente des autres personnes à l'orphelinat. Je croyais qu'on s'entendait bien.
- Eh bien, tu t'es trompée. J'avais pourtant presque réussi à te tuer. Je vais peut être rendre la pareille à Duncan ce soir. Qu'est-ce que tu en dis ? Il aura presque réussi à échapper à la mort !
- Non ! cria Raffey en la voyant diriger son arme vers son petit ami. Duncan !
il était concentré sur son combat contre Armin sénior.
Il était trop tard. Mais il fut poussé à terre au dernier moment par Ilona.
Tiana immobilisa Lottie, Amon et Milana engageant le combat avec à la place de Duncan.
- Merci, dit Duncan en aidant Ilona à se relever.
- Pas de quoi.
- Jette-toi encore devant une balle et c'est moi qui te tue Ilona ! s'exclama Liam à la fois inquiet et furieux.
- Moi aussi, je t'aime, dit-elle en souriant avant de le rejoindre pour l'aider.
- Quand à toi, dit Tiana à Raffey, on parlera de ce que tu as fait à mon mari plus tard.
- Désolée, dit Raffey alors qu'elle partait rejoindre ses parents.
De l'autre coté Louis, Mccarthy et Cloud défendaient la partie est de l'académie. Louis avait préparé une armée de robot qui attaquaient chaque embrumeur sur le chemin, McCarthy se battait comme il le pouvait tandis que Cloud leurs lançait des herbes douteuses.
- mais qu'est-ce que vous faites ?! Action réaction ! S'exclama Louis exaspéré par leurs performances.
- je les attaque avec une nouvelle prise de yoga que j'ai vu sur youtube ! Dis Cloud avant de faire une pause de Yoga douteuse.
Louis haussa un sourcil alors que Erwin faillit le toucher avec une de ses bombes de fumées.
- Fais attention Erwin !
- désolé Louis ! Repondit le jeune homme aussitôt alors qu'il préparait une nouvelle boule de fumée.
Un peu plus loin, Micky protégeait Candice qui on avait dit d'éviter d'utiliser ses crocs. Elle envoyait donc sur les embrumeurs ses sorts. Mais elle n'obtenait pas beaucoup de résultats.
- Je ferais peut-être mieux de me transformer...
- Non. C'est bon, je vais te protéger, lui assura Micky. Garde ta magie et défend-toi.
- Je serai plus utile si je me transforme...
- J'ai dit non, insista le garçon.
- Pourquoi ? Je croyais que ça ne te faisait pas peur.
- Oui, mais toi... ça te fait mal, pas vrai ? Tu hurles à chaque transformation.
- Oh, dit-elle heureuse de voir que c'était ce qui l'inquiétait. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer.
- Je te protège, d'accord ? Alors tu n'es pas obligée de...
Micky la prit brusquement dans ses bras et cria en recevant dans le dos le sort de coupure qui était destiné à Candice. Puis il s'effondra au sol.
- Micky ! cria Candice en s'agenouillant près de lui.
- eh bien fils tes capacités ne sont plus ce qu'elles étaient. Dit Roger Meekles en s'avançant vers eux en faisant la moue.
Candice le regarda enragé. Comme un père pouvait faire ça à son propre fils ?! Qu'est ce que Micky avait jamais fait à cet homme pour mériter ça ?
- monstre. Murmura t'elle en se relevant avec un froncement de sourcil.
- Monstre ? C'est un mot ironique venant de vous qui êtes louve n'est ce pas ? S'enquit l'homme en haussant un sourcil.
- je vais vous montrer moi, ce que c'est un monstre.
Dans un long hurlement, Candice prit sa forme de louve et, à la plus grande surprise de Roger Meekles, elle se jeta sur lui et lui griffa la nuque. Le laissant à terre mais pas mort pour autant, ne voulant pas être la cause de la mort de son beau-père. Puis elle partit s'occuper des autres embrumeurs, mais restant suffisamment proche de Micky pour surveiller quiconque essayerait à nouveau de s'approcher de lui pour l'achever.
"Attends-moi chéri, je reviens".
Tristan avait assisté à la scène et fut soulagé de voir Candice mettre Roger Meekles hors d'état de nuire. Le jeune homme se tenait dos à dos avec Laurens et ils allaient bientôt être débordés.
- Il faudrait aller voir si Micky va bien, dit Tristan.
- Tu ne penses pas qu'on est un peu trop occupés ? lui fit remarquer son petit ami. Candice s'en charge déjà. Elle est forte.
- Candice s'est transformée.
- Eh bien, ils... HAAA !
Il avait hurlé après avoir reçut un sort et il tomba à genoux au sol en se recroquevillant sur lui-même.
- Tristan ! cria Laurens en se retournant.
Ça ne semblait pas être un sortilège ordinaire. D'habitude ils ne duraient pas forcément très longtemps mais celui ci ne cessait pas de torturer le pauvre Tristan.
C'était Lottie qui l'avait lancé à l'aide d'un second embrumeur.
- Lottie ! hurla Laurens fou de rage. Fait le arrêter ce sort immédiatement !
- L... Laurens... pleura le jeune homme à terre en essayant en vain d'échapper à la douleur.
- LOTTIE ! répéta Laurens en se jetant sur elle pour qu'elle lâche son emprise sur Tristan.
Il y parvint mais les autres embrumeurs dont il ne s'était plus occupé le mirent à terre. Tristan se redressa lentement et s'accrocha à la tenue de combat de Laurens qui ne pouvait plus rien faire à par être spectateur des évènements. Et notamment... de l'approche de Lottie et des autres embrumeurs qui comptaient maintenant en finir avec lui... et avec Tristan. Il pleurait près de lui sans qu'il puisse le consoler ou le protéger.
"Va t'en Tristan!"
Mais il n'en fit rien, levant sa épée d'un bras tremblant. Son corps était encore secoué par des spasmes causés par le sort de torture.
- Ne me fais pas rire, Tristan, s'amusa son ancienne meilleure amie. Qu'est-ce que tu peux faire dans ton état ?
- J... je... je n'en sais rien...murmura-t-il ses larmes coulant toujours sur ses joues. En fait, je ne peux sûrement rien faire... mais je vais rester près de Laurens.
S'il avait pu bouger, Laurens l'aurait serrée dans ses bras de toutes ses forces.
Il tenta de s'avancer mais trébucha vainement.
Il n'arrivait plus à se concentrer pour faire le moindre pas.
"Allez..." pensa-t-il. "Je ne suis pas si faible...! Je ne dois pas toujours compter sur Laurens".
Elle tenta de nouveau d'avancer son épée mais il ne pouvait pas faire du mal à Lottie non plus. Elle avait toujours été là pour lui
..Ils étaient maintenant encerclés.
"Pas d'échappatoire..." pensa-t-il dépité.
- Plus rien à faire, confirma Lottie. N'est-ce... ?
Elle fut coupée par un grand coup dans le ventre.
- pas Tristan ! S'exclama Abigail soudainement.
Retrouvant enfin l'usage de son corps, Laurens saisit Tristan par les épaules et l'embrassa avec urgence.
- Laurens ? dit-il un peu perdu lorsqu'il la relâcha.
- La prochaine fois... laisse-moi derrière. Tu n'as pas le droit de mourir à cause de moi. Plus d'états d'âme.
- Oui, mais moi je suis amoureux, dit-il gêné avant de se tourner vers son amie d'enfance. Abi ! Tu es venue !
- évidemment on n'allait pas manquer l'événement du siècle. Dit elle avec un sourire en coin en désignant Astrid d'un hauchement de tête qui se battait maintenant contre plusieurs embrumeurs à coup d'épées.
Même si honnêtement elles n'auraient pas supportées laisser leurs amis mourir sans qu'ils n'aient pu faire quoi que ce soit.
- Hé ! intervint Daniel Marques. Vous êtes sur le champ de bataille. Si vous ne voulez plus vous battre, dégagez, sinon levez vos épées.
Dit il en levant sa béquille qui lui servait d'arme au point où il en était.
- oui oui, dit Héloïse en soupirant alors qu'elle épaulait son frère pour repousser les embrumeurs. On sait, Daniel, alors arrête de nous casser les oreilles.
- C'est le principe de base pour survivre Helo...
- Regardez ! s'exclama Georges en désignant le combat entre Rupert et Rufus.
Les deux mages s'affrontaient violemment. Des flash de lumières illuminaient la nuit sombre. Entres les combats, tout le monde prit un instant pour regarder ces deux frères se battre comme jamais.
Rufus lui envoya un sort le faisant trébucher légèrement, Rupert ne devait pas utiliser sa barrière et parvint at contrer son sort juste à temps.
- RAAAAH ! hurla Rufus furieux. Viens ici, Holly !
- Je n'ai pas très envie, répliqua Raffey.
- Bran ! Sarah ! Ramenez-moi l'enfant pendant que je supprime Holly.
- Oui monsieur, acquiesça Sarah en s'esquivant de son combat contre sa sœur et son beau-frère.
- Attend, Sarah ! tenta de la retenir Sylvie.
Mais elle ne put rien faire et elle se serait même pris un sortilège de mort sans la présence de son mari.
Pour l'instant Raffey avait été spectatrice de tous ces évènements sans pouvoir rien faire. Elle devait rester derrière son père pour l'accomplissement du plan.
"Mais qu'est ce que Bran attend pour nous lancer ce sort ?!"
Elle le vit soudainement s'approcher d'eux en compagnie de Sarah. Ce serait bientôt le moment. Une main se posa sur son épaule et elle leva les yeux vers son père. Le cœur battant, Raffey vis dans ses yeux vert qu'il était prêt.
"Prêt d'accord... mais va-t-il réussir à esquiver le sort ?"
Raffey savait maintenant avec certitude que la peur qu'elle ressentait était une inquiétude panique pour lui. Elle en tremblais même.
- Sois prudent, souffla t'elle.
Il lui fit un clin d'œil avant de se placer juste devant elle. Duncan s'était légèrement écarté pour laisser le champ libre à Bran. Il faisait maintenant face à sa tante.
- Bonsoir, Duncan, dit-elle. Ça fait longtemps n'est ce pas ?
- Ne vous inquiétez pas pour moi, ma tante. Je suis tout à fait capable de vous rendre ces moments perdus.
- Lié à de la vermine. Tu es tombé bien bas.
- Vermine ? Rufus n'essayerait pas de la récupérer elle et ma fille si c'était le cas.
- Et je vais la lui amener. Mais d'abord, je crois qu'il faut s'occuper de toi et de ce lâche qui a laissé mourir sa femme.
Rupert tournait le dos à Raffey, mais elle n'avait pas besoin de voir son visage pour savoir qu'il était hors de lui. Son corps tout entier tremblait de rage. La vengeance qu'il attendait... l'assassin de sa femme se tenait sous ses yeux. Mais il ne devait pas s'emporter si ils voulaient que le plan fonctionne. Il devait rester calme et garder la tête froide. Ignorer Sarah.
- Papa... murmura Raffey en espérant le calmer.
Cela sembla marcher, car au bout de quelques secondes, le corps de Rupert cessa de trembler et il dit froidement mais sans trace de rage :
- Un jour vous payerez pour ça, Sterns.
- Pas ce soir ? dit-elle en levant un sourcil.
- Si vous insistez.
- Qu'est-ce que vous attendez ?! hurla Rufus. Débarrassez-vous de lui et ramenez-moi la petite !
Rupert et Bran échangèrent un regard et le professeur crée un cercle de la magie et un flash de magie fusa.
C'était la magie de Sarah qui avait claqué comme un coup de fouet. Le rayon de lumière rouge sortit de ses mains et se dirigea droit sur Rupert.
- PAPA ! hurla Raffey en ne le voyant pas bouger.
Il ne s'attendait pas à ce que le sort vienne d'elle et il mit du temps à réagir. Du temps... une fraction de seconde en fait. Mais ça lui avait paru durer une éternité. Voir ce sortilège de mort filer droit sur son père... Mais en excellent magicien qu'il était, Rupert plongea sur le côté. Le sort lui frôla le flanc et Raffey eu peur qu'il ne l'ait touché lorsqu'elle le vit rester au sol sans bouger. Mais le rayon rouge vint ensuite toucher sa fille sous les yeux de l'assistance. Tombant à genoux au sol, Raffey hurla :
- NOOOON ! LUANA ! PAPA !
Toutes sortes de questions se bousculaient dans sa tête. Son père avait-il réussi à esquiver correctement le sort ? Avait-il pu l'atténuer ? Ils avaient été pris par surprise ! Et Raffey n'avait pas eu l'impression que la puissance du sort avait été diminuée ! Enfin... elle n'en savait rien...
"Je ne sais pas ! Pourquoi il ne se relève pas ?!"
- Papa... appela t'elle. Répond-moi.
- RAFFEY ! cria Duncan en s'agenouillant à ses côtés. Luana ? Est-ce qu'elle respire ?
Baissant les yeux sur sa fille, Raffey pus voir avec soulagement la couverture se soulever doucement au rythme de ses respirations.
"Elle est vivante... Dieu merci !"
Mais il était temps de reprendre la comédie. Même si Raffey ne savait pas comment allait son père... elle devait sauver sa fille de Rufus.
- Elle... balbutia t'elle. Elle ne... Luana ne respire plus !
Elle se jeta en hurlant de désespoir contre Duncan qui la serra contre lui en pleurant dans son cou. Il fit semblant de la rassurer en caressant ses cheveux roux mais semblait tout aussi effaré. Une chance qu'il soit acteur. Leurs amis et famille les regardaient atterrés. Ils n'arrivaient pas à croire ce qui venait de se passer sous leurs yeux.
- NON ! hurla Rufus à son tour. SARAH !
- Monsieur... tenta-t-elle de s'excuser. Pardonnez-moi, je...
- ASSEZ ! Cria t'il en formant un nouveau sort avec ses mains.
Alors que le sortilège de mort filait vers elle, un nouveau hurlement retendit :
- SARAH !
Sylvie vint se jeter sur sa sœur et l'entraina avec elle à terre alors que le sort filait au dessus de leur tête. Ce fut comme le coup de signal. Tous les combats reprirent avec plus d'acharnement encore. Et Sarah tentait de se dégager de sa sœur qui la serrait toujours dans ses bras.
- Lâche-moi, Sylvie ! Je dois aller rejoindre mon Rufus pour me faire pardonner.
- Il vient d'essayer de te tuer ! lui fit-elle remarquer. Il a voulu te tuer, Sarah ! Comment peux-tu penser à le rejoindre ?
- Laisse-moi ! C'est Rufus ! J'ai fait une erreur et il a voulu me punir. C'est normal !
- Non, ça n'a rien de normal ! Ouvre les yeux, je t'en prie...
- Écarte-toi, ou je te tue !
- Tu essayeras toujours de retourner vers lui, n'est-ce pas ?
- TOUJOURS ! Je l'aime !
- Alors je suis désolée, Sarah.
Maintenant d'une main sa soeur au sol, Sylvie fouilla dans sa poche afin d'en sortir une petite fiole contenant un liquide transparent.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Sarah en fronçant les sourcils et se débattant furieusement.
- La clé de ta liberté. La seule qui existe.
- Je ne sais pas ce que c'est, mais je n'avalerai pas ça !
- Je sais.
Vivement, Sylvie fit sauter le bouchon et posa ses lèvres sur le goulot.
- Qu'est-ce que tu...?
Avant qu'elle n'ait pu faire le moindre geste pour lui échapper, Sarah vit sa soeur se pencher vers elle et poser ses lèvres sur les siennes. Comprenant ce qui se passait, Sarah l'agrippa par les épaules pour la pousser. Mais c'était trop tard et Sylvie n'avait pas l'intention de se séparer d'elle tant que sa sœur n'avait pas bu l'intégralité du liquide. Elle sentit les ongles de Sarah s'enfoncer dans sa chair à travers ses vêtements mais elle n'en avait cure. Elle devait sauver sa sœur d'elle-même. Si Sarah retournait auprès de Rufus, il la tuerait sans hésiter après ce qu'elle venait de faire par erreur. Les raisons de Sylvie pour l'éloigner du docteur Reeses venaient de se renforcer. Lorsqu'elle fut sûre que Sarah eut tout avalé et qu'elle sentit la prise de sa sœur sur elle s'affaiblir, Sylvie relâcha ses lèvres.
- Syl...vie... murmura faiblement Sarah en lui lançant un dernier regard où se mêlaient reproche et désespoir avant de fermer les paupières.
- Pardonne-moi, Sarah, supplia-t-elle en la serrant contre elle. Pardonne-moi.
Plus loin, Rufus était fou de rage. Ses yeux verts brillaient comme jamais avec une légère lueur de rouge et il semblait vouloir se venger sur Liam et Walton, comme si ce qui venait de se passer était entièrement leur faute. Mais il devait être réaliste... c'était fini. Il n'aurait jamais le don de parler aux esprits. Jamais. Il venait de disparaître avec cette enfant. "Mais Newt... Newt est bien vivant ! Et il va subir ma colère !"
- Je vais te tuer, Newt !
- Combien de fois vous m'avez dit ça ? Et je suis toujours en vie.
- Je ne pense pas qu'il est judicieux de le mettre plus en colère, Liam, lui fit remarquer Walton.
- Pardonnez-moi, madame la directrice. Je ne peux pas m'en empêcher.
- Je vous tuerai tous ! s'écria le docteur Reeses de nouveau.
- Pas ce soir, Rufus, annonça Walton. Le combat ne semble pas tourner en ta faveur.
Rufus jeta un regard autour de lui et il put en effet constater que plus de la moitié de ses embrumeurs étaient soit maîtrisés, soit morts. Et de plus en plus d'hypnotiseurs se joignaient à Liam et Walton pour leur prêter main forte. Mais il n'aurait plus jamais une pareille occasion d'entrer à l'académie.
- sir ! s'exclama Armin en essayant de repousser les agents du ministère et les professeurs. Il est trop tard, sir !
-...
Rufus tourna une dernière fois les yeux vers Raffey qui pleurait toujours la mort de sa fille dans les bras de Duncan.
-BRAN ! hurla-t-il de frustration.
Et il se mit à reculer en direction de la sortie de l'académie. Sur un signe de Walton, Bran partit à la suite de Rufus et du reste de ses embrumeurs. Et bientôt, il ne resta plus aucune trace d'eux dans le grand parc de l'académie. Excepté les blessés qu'ils avaient laissés derrière eux.
- Assurez-vous de bien les attacher, ordonna Marques en ligotant lui-même un embrumeur. Et gardez-les en vie. Ils auront peut-être des informations précieuses à nous donner.
- Raffey ! s'écria Liam en se précipitant vers elle avec le reste de ses amis et de sa famille.
- Comment va Luana ? me demanda Amon. Elle ne peut pas être vraiment... elle n'est pas...?
Mais Raffey n'écoutait rien. De vraies larmes coulaient sur ses joues. Et confiant sa fille qu'elle savait sauve à Duncan, elle se jeta sur le corps inanimé de son père.
- PAPA ! cria t'elle en le secouant. Répond-moi, je t'en prie ! Le sort ne t'a pas touché, n'est-ce pas ?! Il n'a pas pu, puisque qu'il a touché Luana. N'est-ce pas ?! RÉPONDS-MOI !
Raffey pleura sur le corps de Rupert qui refusait toujours de bouger. Ne bougerait-il plus jamais ? Avait elle tué son père en acceptant ce plan ? L'avait elle tué pour protéger ma fille ?
- Non... sanglota Raffey le visage enfouit dans son cou. Papa...
Puis, comme miraculeusement, elle sentis une douce pression dans son dos. Était elle en train de rêver ? Son père la serrait-il contre lui ?
- Ra...ffey... souffla-t-il faiblement.
"Non, je ne rêve pas !"
- Papa ! S'exclama t'elle en relevant la tête.
Lorsqu'elle croisa son tendre regard, elle étouffa un sanglot avant de se jeter à son cou, l'entrainant au sol avec elle.
- J'ai cru que tu étais mort ! J'ai cru... j'ai cru t'avoir encore perdu...
- Il en faut plus pour me tuer... murmura-t-il en passant sa main dans son dos pour calmer ses pleurs. Luana va bien ?
- Oui...! Elle est vivante. Tu l'as sauvée.
- Vivante ? s'étonna Tiana en tournant le regard vers Duncan.
- Oui, les rassura-t-il. Elle va bien.
- Mais qu'est-ce qui se passe ici ?! demanda Georges perdu. J'ai pourtant vu ce sortilège toucher ma petite-fille !
- Nous allons vous expliquer, dit Walton. Mais d'abord, occupons-nous des blessés.
Raffey aida son père à se relever et il s'appuya sur elle et Liam. Mais ils n'avaient fait qu'un pas en direction de l'académie qu'il s'arrêta. Elle le sentis trembler légèrement et se crisper. Ses sourcils étaient froncés.
- Papa ?
Tournant la tête dans la même direction que lui, elle vit avec étonnement et angoisse Sarah Sterns se relever doucement aidée par sa sœur. L'embrumeuse n'était retenue par aucune entrave. Et elle pourrait les attaquer à n'importe quel moment. D'un mouvement vif, et malgré son état manifeste de faiblesse, son père créa un cercle de magie et le pointa dans sa direction.
- Non ! cria Sylvie en s'interposant.
- Écartes toi ! lui ordonna Rupert.
- Hors de question. Baisse ta magie.
- Qu'est-ce qui te prends ? C'est une embrumeuse ! Et elle est libre de ses mouvements !
- Je sais. C'est ma sœur après tout. Et je ne te laisserai pas lui faire de mal.
- Quoi ? dit dangereusement Rupert. Écoutes, nos enfants sont peut-être ensembles, mais ça ne m'empêchera pas d'employer la violence s'il le faut. Alors écartes toi d'elle !
- Je préfère mourir ! répliqua Sylvie.
- Papa... dit Raffey pour le calmer. Attends. Il y a quelque chose qui ne va pas. Pourquoi elle n'attaque pas ?
Ils concentrerent leurs regards sur Sarah dont les yeux semblaient hagards. D'un regard perdu, elle fixait les gens et l'environnement qui l'entouraient. Puis elle prononça la phrase qui les firent à tous lever un sourcil :
- Où suis-je ?
Sarah se retourna vers elle et, lui prenant doucement les épaules, elle dit :
- Tout va bien. Tu es à l'académie.
- l'académie ? Qu'est-ce que c'est ? Qui êtes-vous ?
- Je suis ta sœur, Sylvie.
- Ma sœur ? J'ai une sœur ? Mais... je ne me souviens même plus de mon propre nom... pourquoi ?
- Une minute, mais qu'est-ce qu'elle raconte ? demanda Astrid
Sans l'écouter, Sylvie lança un sort de sommeil à sa sœur qui s'effondra dans ses bras.
- Ça va aller maintenant, assura-t-elle à Sarah.
- Sylvie, lui dit son mari. Réponds à la question de Astrid.
- Je lui ai fait boire un élixir d'amnésie, avoua Sylvie.
- Tu as fait quoi ?
- C'était le seul moyen. Bran m'a aidée à la préparer pour augmenter les chances de réussite.
- Bran était au courant ? Et tu ne m'as rien dit ?
- Je suis désolée, Georges. Tu m'en aurais empêchée.
- Évidemment ! C'était stupide ! C'est stupide ! L'effet de ta potion ne sera pas permanente !
- Je lui en redonnerai...
- Sylvie ! Tu ne règles pas le problème en lui faisant tout oublier. Au plus profond d'elle, ta sœur restera fidèle à Rufus.
- Mais je devais la sauver ! Tu as bien vu ce qui s'est passé. Par bonheur, Luana est vivante mais... il a essayé de tuer ma sœur. Il la tuera si elle retourne vers lui. C'est ma soeur, Georges.
Elle le regarda intensément ne le laissant pas changer d'avis.
- Peu importe qui elle est, intervint Rupert. Votre sœur a tué ma femme. Et j'ai le devoir de venger Luana.
Il leva de nouveau sa magie, mais Sylvie s'obstina à garder Sarah serrée contre elle.
- Si vous voulez la tuer, vous devrez vous débarrasser de moi d'abord !
- Ne m'y obligez pas !
- Papa, tu ne vas pas tuer Sylvie, dit Raffey effrayée. C'est la mère de Duncan !
- Et elle protège l'assassin de ta mère ! S'exclama Rupert en pointant Sarah du doigt d'un air accusateur.
- Je sais ce que tu ressens... je ressens la même chose, mais...
Baissant les yeux vers elle, il dût s'apercevoir qu'elle avait les larmes aux yeux car son regard s'adoucit.
- Moi aussi je voudrais qu'elle paye, continua Raffey. Mais je ne veux pas que mon père devienne un meurtrier. Ce n'était que des menaces jusque là mais là c'est trop.
- Raffey...
- Si tu la tues... tu seras envoyé en prison comme ces embrumeurs, dit elle en désignant ceux qu'ils avaient capturé. Et je serai encore séparée de mon père. Et ça... je ne le veux pas ! À aucun prix !
- Raffey, dit-il en la serrant contre lui.
- À aucun prix, répéta t'elle. Je t'ai cru mort à l'instant. Je ne veux pas que ça recommence. Je ne veux plus être séparée de mon père. Pitié, papa...
Elle le sentis la serrer encore plus fort contre lui. Il n'y avait pas de doute, son père essayait de se résigner. Il savait qu'elle avait raison. Mais ça devait être si difficile pour lui. Il avait tout de même passé 23 ans de sa vie à poursuivre cette femme. Et alors qu'il avait enfin l'occasion de venger son épouse bien aimée... Raffey lui demandait de renoncer.
- J'ai compris, Raffey, dit-il enfin tout en embrassant le sommet de ma tête.
- Rentrons à l'intérieur, dit Walton en posant une main sur l'épaule de Rupert.
Celui-ci lança un dernier regard à Sarah qui dormait toujours dans les bras de sa sœur. Puis il se força à se retourner. Sa décision ne devait tenir qu'à un fil.
- Georges... murmura Sylvie en suppliant son mari du regard.
Ses yeux se posèrent un long moment sur Sarah avant de croiser le regard de sa femme. Il connaissait très bien Sylvie. Sa famille était tout pour elle. Et elle avait toujours voulu sauver sa sœur. Il ne put que soupirer car il savait que sur ce terrain là, Sylvie aurait toujours le dernier mot. Ainsi, il prit Sarah dans ses bras et l'emmena à l'intérieur suivi de sa femme.
Candice les regarda et frissonait dans la fraicheur du soir et elle sentit qu'on l'enveloppait délicatement dans un manteau.
- Je suis content que tu ailles bien.
- Micky ! s'exclama-t-elle heureuse et soulagée en se retournant pour le serrer dans ses bras.
- Aïe ! se plaignit-il lorsqu'elle posa ses mains dans son dos.
- Oh, j'avais oublié ! Tu vas bien ?
- Oui. Mais j'ai été plutôt inutile...
- Espèce d'idiot. C'est moi qui aurait dû prendre ce sort. Tu m'as protégée.
Elle l'embrassa pour le remercier et ils entrèrent dans l'académie avec les autres.
À l'intérieur, ils retrouverent Thomas encore un peu secoué par ce que Raffey lui avait fait.
- Tu vas bien, chéri ?
- Disons que je suis heureux d'être le mari et pas l'ennemi d'une hypnotiseuse. Vous attaquez souvent des gens de votre famille sans prévenir ? Ta nièce m'a... assommé.
- lancé un sort, précisa-t-elle. Où sont-ils tous ?
- Dans le hall avec les enfants.
En y entrant, ils virent que tout le monde était rassemblé autour de Raffey, Duncan et Rupert. La plupart ayant les bras croisés et les sourcils froncés.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Tiana. Un procès ?
Raffey leva les yeux vers sa tante et son mari, s'excusant du regard auprès de Thomas.
- On était en train de tout expliquer.
- Eh bien, on vous écoute, dit Candice en entrant avec Micky.
- Va t'habiller d'abord, dit le blond gêné et peu enclin à ce que quiconque vois le corps nu de Candice sous le manteau
- C'est bon, dit-elle en devinant ses pensées et s'emmitouflant un peu plus dans la cape. On ne vois rien. Pas vrai ?
- Non, répondit Héloïse en penchant la tête pour essayer d'apercevoir quelque chose.
- Plus haut les yeux , dit dangereusement Micky en se plaçant devant Candice qui rit doucement.
- Bon ! intervint Liam à bout de patience. On vous écoute. C'était quoi votre plan foireux ? Faire tuer Luana ?
- Tout le contraire, idiot, répliqua Raffey. On voulait sauver ma fille.
Elle leur expliquai en quoi avait consisté leurs plan et comment son déroulement avait été chamboulé par l'intervention de Sarah.
- Mais comment Luana a survécu au reste du sortilège ? demanda Ilona.
- Désolée mais... je ne peux pas vous le dire.
- Le principal, c'est qu'elle ai survécu, dit Rupert.
- Et toi ? demanda Raffey à son père. Pourquoi tu ne t'es pas relevé ? Le sort ne t'a pas touché, si ?
- Non, mais c'était juste. Je me suis évanoui après avoir atténué le sort. Ça m'a demandé plus de force magique que ce que je pensais.
- C'était un sortilège de mort après tout, approuva Walton.
- En tout cas, nous sommes tous en vie, dit Candice en souriant. Et ma filleule aussi.
- Maintenant qu'il la croit morte, Rufus n'essayera plus de la récupérer, dit Duncan. Il va laisser notre famille en paix. On va pouvoir partir d'ici.
- Malheureusement, il ne lâchera pas l'affaire pour moi et mes enfants, marmonna Liam. Et il va redoubler d'effort maintenant qu'on est devenu l'objectif principal.
- Désolée, Liam, dit Raffey sincèrement.
- Je préfère savoir Luana à l'abri. Où est-ce que vous comptez aller ?
- Je veux que ma famille soit enfin réunie. Dans un lieu sûr où Luana sera en sécurité et où elle pourra vivre heureuse. Alors nous rentrons chez nous.
∴ ════ ∴ ❈ ∴ ════ ∴
Heyy voilà c'est le dernier chapitre de l'acte 7, j'espère sincèrement qu'il vous a plu :D
➤ Que pensez vous de ce qu'a fait Sylvie ?
➤ Auriez vous voté Damien ou Coll ?
➤ Raffey devrait elle devenir actrice avec Duncan pour le coup ?
Voilà c'est tout pour moi, Ciao !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro