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Chapitre 88

Jeju, province de la Corée du Sud, isolée au milieu de l'océan, premier itinéraire pour les couples fraîchement mariés. Cette île avait vu naître sa mère ainsi qu'une bonne partie de sa famille, d'un côté, elle faisait partie de son histoire. Pourtant, à cet instant précis, devant l'aéroport, face à ce ciel noir qui s'étendait devant lui, Jimin se sentait comme un étranger.

À l'abri du vent, le médium et Hee-sun attendaient le retour de Minkyun qui était parti chercher sa voiture. Le silence entre eux était le plus total et à mesure qu'il observait sa mère, Jimin nota qu'elle semblait nerveuse.

Bon, qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il pour briser le mutisme entre eux.

R-rien, pourquoi ? bafouilla Hee-sun.

Jimin leva les yeux au ciel, à tel point qu'ils auraient pu se retourner dans leurs orbites. Visiblement, le médium n'était pas le seul Park à mal mentir, il tenait ça de sa génitrice.

Maintenant, je sais de qui je tiens mon manque de talent pour mentir.

Ok, soupira madame Park en pivotant enfin vers son fils. Je... J'ai peut-être omis de te donner une ou deux informations importantes au sujet de notre vie ici.

Jimin fronça les sourcils, la confusion, mais aussi la crainte primait sur son expression. La dernière fois que sa mère avait "omis" – plutôt caché quelque chose –, il avait appris qu'elle lui avait menti.

Bon, eh bien, je t'écoute. Qu'est-ce que tu as omis de me dire ? questionna-t-il en appuyant volontairement sur l'oubli.

Comme je l'ai dit, je vis avec Kyun. Il a une jolie maison à quelques pas de la plage et tu-

Maman, pitié, je suis crevé, viens-en aux faits.

Minkyun à deux enfants, révéla cette dernière.

Hee-sun avait articulé ses paroles si rapidement, que Jimin crut à une hallucination auditive. Cependant, en voyant l'air craintif et le sourire forcé de sa mère, il sut que ce n'était pas le cas. Il avait bien entendu. Son père avait deux enfants, quel enfer, ce furent les premières pensées qui le traversèrent.

Sérieux ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ?

Oh eh bien, j'ai cru que ce n'était pas important, expliqua Hee-sun, embarrassée.

Maman, pleurnicha le médium en massant l'arrête de son nez. Si je suis venu ici, c'est pour prendre des vacances, me vider la tête, pas pour jouer les baby-sitters !

Oh non, ne t'en fais pas ! Ses enfants sont grands ! Hyun-su a vingt-quatre ans et Su-hyun a dix-huit ans, annonça madame Park, tentant d'alléger l'atmosphère et la nervosité de son fils.

Génial, de mieux en mieux, ironisa Jimin dans un murmure. Ils sont au courant de mon arrivée au moins ?

Oui, Kyun les a appelés hier.

Super, répliqua le plus jeune avec sarcasme.

Ne voulant pas être désagréable avec sa mère, l'ancien consultant de police tourna la tête et regarda simplement le sol, ses mains dans ses poches. S'il avait su qu'il allait devoir vivre avec une adolescente et un autre homme qu'il ne connaissait pas, il n'aurait certainement pas accepté de venir vivre ici. Néanmoins, maintenant qu'il était là, tout ce qu'il pouvait faire, c'était prendre sur lui et se préparer à rencontrer ceux qui deviendraient très probablement ses demi-frères et sœurs.

Je suis désolé mon chéri, j'aurai dû te le dire plus tôt, mais j'avais peur que tu refuses de venir.

Évidemment que j'aurais refusé, répliqua Jimin d'un ton lassé. Ça fait deux fois maman. Deux fois que tu oublies de me dire des choses importantes. Alors, je te pose la question une dernière fois, il y a encore quelque chose que je devrais savoir ?

Je ne voulais pas que tu restes loin de moi, c'est pour cette raison que je n'ai rien dit. Que Minkyun ait des enfants ne changent rien à la situation. Tu es le bienvenu chez nous, tu es mon fils et même si vous vous connaissez peu, Kyun te considère comme son fils également et il est ravi que tu viennes vivre avec nous !

Le médium observa sa mère quelques secondes et en plongeant dans ses yeux identiques aux siens, il y vit des regrets, de la peur, mais aussi un amour sans faille. Ce détail à lui seul suffit à faire disparaître toute forme de rancœur, mais Jimin était fier, il refusait de céder aussi facilement. Gardant un air impassible, il haussa simplement les épaules et détourna le regard sur le bitume qui semblait être la chose la plus intéressante qu'il ait jamais vue.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Durant le trajet, Minkyun avait, à plusieurs reprises, engagé la conversation, proposant à son beau-fils, un programme afin qu'il puisse découvrir le beau village de Samdal-ri où il allait vivre durant les prochaines semaines. Le voyage jusqu'à leur domicile dura plus de trois heures et même s'il avait essayé de rester éveillé afin de profiter du paysage nocturne, Jimin avait fini par s'assoupir.

Ce fut la voix douce de Hee-sun qui l'extirpa de son sommeil. S'étirant tel un félin, il gratta paresseusement ses yeux et descendit de la voiture, claquant la portière derrière lui. Ses yeux se perdirent un instant sur ce qui l'entourait. Il se trouvait dans une rue où la plupart des maisons se ressemblaient. Chacune d'elles étaient entourées de murs de pierre auxquels on pouvait accéder en passant par des portails en bois ou en acier.

Tu comptes rester là toute la nuit ? le taquina Minkyun en ouvrant le portail qui menait à leur maison.

Jimin posa son regard sur lui et lui offrit un sourire forcé avant de sentir la main de sa mère dans son dos. Avec tendresse, cette dernière l'encouragea à pénétrer dans la propriété. Côte à côte, ils traversèrent le jardin qui devançait une maison à étage, puis une fois devant l'entrée, le propriétaire des lieux ouvrit la porte coulissante qui donnait accès au sas d'entrée.

Jimin, tu pourras ranger tes chaussures ici, annonça Minkyun en ouvrant l'une des portes de la grande penderie.

Le grand brun désigna plusieurs cases de rangement vides, puis il ouvrit la deuxième porte derrière laquelle se trouvaient plusieurs vestes et blousons qui appartenaient sûrement aux occupants.

Ici, tu pourras y mettre tes vestes si tu veux, continua le maître des lieux.

Pour répondre, Jimin hocha simplement la tête. Il retira ensuite ses Converses et suivit ses deux aînés à travers la maison. Le hall d'entrée donnait sur une vaste pièce de vie qui comprenait salon et salle à manger. La cuisine, totalement équipée dans les tons clairs, était à droite de l'entrée, donnant un accès visuel aux visiteurs qui pénétraient dans la demeure.

Papa, c'est toi ?

Cette intervention soudaine attira l'attention du médium qui cessa toute contemplation pour regarder en direction du couloir d'où provenait la voix.

Oui, nous sommes rentrés, répondit Minkyun assez fort pour être entendu.

Des bruits de pas se firent immédiatement entendre sur le parquet avant qu'une tête brune ne fasse son apparition, se jetant au cou du professeur de Ju-jitsu.

Toi aussi, tu m'as manqué, ricana ce dernier en la serrant comme lui, celle que Jimin soupçonna être sa fille.

Lorsque la brune rompit l'étreinte avec son père, elle enlaça rapidement Hee-sun avant que son regard ne se pose sur ce garçon qu'elle ne connaissait pas.

Tu dois être Jaemin ? fit-elle, un large sourire figé sur ses lèvres alors qu'elle leva sa main droite vers lui. Je m'appelle Su-hyun, mais tu peux m'appeler Su ! J'avais vraiment hâte de te rencontrer, Hee-sun nous a beaucoup parlé de toi !

Jimin, la corrigea-t-il avec nonchalance, en saisissant tout de même sa dextre.

Jimin, répéta plus lentement la jeune femme au visage poupon. J'aime beaucoup. Tu es vraiment beau !

Sous l'intensité de son regard et l'assurance qu'elle dégageait, le médium se sentit gêné et ses joues ne tardèrent guère à démontrer cet embarras.

Euh, m-merci, bafouilla-t-il.

Su-hyun se mit à rire, son sourire dissimulé derrière sa paume tandis qu'elle continuait d'observer le nouvel habitant de sa maison.

Où est ton frère ? demanda Minkyun pour mettre fin à l'embarras de son beau-fils.

Ici, répliqua une voix grave.

Dans la seconde, une grande silhouette fit son apparition dans la vision périphérique de Jimin avant qu'il ne le voit distinctement. Il fit alors face à un jeune homme bien plus grand que lui, le visage pâle, des yeux d'un noir profond et des lèvres naturellement rougies. Avant même qu'il n'ait le temps d'approfondir son observation, le grand brun vêtu d'un jogging noir et d'un t-shirt gris posa son regard sur lui avec un sourire moqueur.

Donc tu es Jimin ? lança-t-il d'un ton prétentieux. Je t'imaginais plus grand.

Le médium haussa les sourcils, surpris par une telle insolence et cette attaque gratuite. Était-il en train d'assister à une scène ou un mâle dominant marquait son territoire ? Cela y ressemblait fortement, et le premier mot qui lui vint à l'esprit pour décrire ce comportement fut ridicule. Si ce garçon pensait l'impressionner, c'était un échec cuisant. Après avoir passé plus de cinq mois avec Jeon Jungkook, le roi de l'insolence, du mépris et du sarcasme, il était rodé et prêt à contre-attaquer. Ne voulant toutefois pas passer pour un impoli, il s'arma de son plus beau sourire hypocrite et prit la parole.

Ah oui ? Eh bien moi, je ne t'imaginais pas du tout vu que je n'avais même pas connaissance de ton existence.

Le brun, qu'il put identifier comme Hyun-su, pouffa, aucunement vexé par la répartie de son vis-à-vis. Un duel de regard commença alors entre eux et pour Jimin, il était hors de question qu'il cède. Si cet homme voulait jouer les gros durs, il venait de trouver un adversaire à sa taille.

Eh, vous avez fini votre concours de bite ? lança Su-hyun en se positionnant à droite des deux hommes.

Su-hyun, ton langage ! la réprimanda Minkyun qui s'était éloigné. Va donc montrer sa chambre à Jimin afin qu'il puisse s'installer.

Le jeune femme se mit à rire tout en faisant signe à son nouveau colocataire de la suivre. Un sourire des plus insolents sur les lèvres, Jimin toisa cet homme dont la première impression fut quelque peu négatives avant de jeter un coup d'œil à sa mère qui l'encouragea d'un signe de tête.

Je viendrai te voir dans quelques minutes, assura-t-elle avec douceur.

Jimin ne répondit rien, concordant par un hochement de tête, puis se mit en marche derrière Su-hyun qui sautillait gaiement à travers le grand salon aux décorations claires et chaleureuses. En arrivant devant l'escalier, la jeune femme monta au premier étage, jetant des rapides coups d'œil en arrière, guettant que son suiveur ne se perde pas.

Nos parents dorment en bas, on a l'étage entièrement pour nous, annonça la jeune femme en longeant le couloir. Ici, tu as ma chambre, déclara-t-elle en pointant vers la première porte fermée, elle désigna ensuite celle qui était en face. Là, celle de Hyun-su. Ensuite, c'est la grande salle de bain, à côté, les toilettes, et voilà ta chambre.

Su-hyun se stoppa face à la dernière porte du couloir et l'ouvrit. Il s'agissait d'une chambre d'ami des plus banals, des murs blancs, un grand lit en son centre, deux tables de chevet sur lesquelles se trouvaient deux lampes ainsi que quelques coussins pour la décoration. Dans un coin, près de la fenêtre, trônait un fauteuil en daim gris qui combinait parfaitement avec les tons beiges et bois de la pièce.

Ce n'est pas la plus grande de la maison, mais je pense que tu y seras bien, lui sourit Su-hyun.

C'est très bien, merci.

Jimin entra dans la pièce et posa son sac sur le lit ainsi que sa valise. Il observa les lieux quelques secondes avant que son attention ne soit portée sur la jeune femme qui était restée dans l'encadrement.

Je te laisse t'installer, annonça-t-elle, la poignée de porte en main.

Merci, fit le médium, d'un sourire poli.

La jeune femme referma le battant derrière elle, et une fois seul, le visage du blond retrouva son sérieux. Un long soupir le quitta pendant qu'il observait les alentours. Cette chambre ressemblait à celle qu'il avait occupée durant plusieurs mois, cependant, ce qu'il ressentait à cet instant était totalement différent. Il ne se sentait pas chez lui, ni même en sécurité, toutefois, il décida de laisser une chance à cet endroit et à cette île.

✺✺✺

Jimin avait passé plus de quarante minutes enfermé dans sa nouvelle chambre. Il avait rangé ses vêtements dans son dressing, placé quelques décorations qui donnaient un peu de vie à la pièce, puis il s'était installé sur le fauteuil, son lecteur de musique à la main et ses écouteurs dans les oreilles.

Perdu dans ses pensées, le médium sursauta légèrement lorsqu'un coup fut porté contre la porte, brisant la bulle de sûreté qu'il s'était construite. Dans sa vision périphérique, il vit le battant s'ouvrir, laissant apparaître sa mère qui lui souriait.

Ça va ? demanda-t-elle.

Oui, répondit Jimin en retirant ses écouteurs.

Est-ce que c'était la vérité ? Peut-être. Il ne se sentait pas heureux, mais pas triste non plus. Il ne ressentait rien, juste la fatigue qui engourdissait ses membres et rendait ses paupières lourdes.

Tu es bien installé ? questionna Hee-sun en entrant dans la chambre.

Oui, merci.

Tu as faim ? J'ai préparé les nouilles au bœuf que tu adores avec des œufs durs et du kimchi, annonça-t-elle en dégageant tendrement des mèches blondes qui caressaient son front.

Hum, j'avoue que j'ai un petit creux, lui sourit Jimin en se levant.

Allez, viens, l'encouragea madame Park avec tendresse.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

La première nuit à Jeju fut calme pour Jimin. Bien qu'il se soit réveillé plusieurs fois, son sommeil avait été reposant. Ce furent les diverses voix fortes qui l'avaient extirpé des bras de Morphée.

Tu veux bien parler moins fort, Jimin dort encore ! s'agaça Minkyun depuis le couloir.

Le concerné n'entendit pas la réponse à l'intervention de son beau-père, mais quelque chose lui disait qu'il s'adressait soit à Su-hyun, soit à son frère. Peu habitué à autant d'agitation le dimanche matin, le médium se redressa en soupirant. Il s'étira longuement et se décida enfin à quitter son lit. D'un pas lent et en bâillant, il ouvrit la porte et sortit de la pièce, tombant nez à nez avec Minkyun qui semblait déjà exaspéré alors qu'il n'était que neuf heures du matin.

Oh Jimin, bonjour, fit-il, un sourire gêné sur les lèvres.

Bonjour, répondit le plus jeune, les yeux mi-clos.

Je suis désolé pour tout ce bazar. C'est toujours le chaos ici le matin. Retourne te coucher si tu veux, tu dois être fatigué.

Non ça va, ne t'en fais pas.

Ok, tu peux descendre. Ta mère prépare le petit déjeuner, l'invita Minkyun avec bienveillance.

Hochant simplement la tête, Jimin prit la direction de l'escalier pour rejoindre le rez-de-chaussé. En passant devant la chambre de Hyun-su, il le vit enfiler un pull à capuche, mais n'en tint pas compte jusqu'à ce que ce dernier ne l'interpelle.

Te gêne pas surtout, lança-t-il d'un ton désinvolte.

Pourquoi je me gênerais, tu n'as qu'à fermer ta porte, répliqua le médium sans lui accorder le moindre regard.

Le rire de Hyun-su résonna dans le premier étage pendant que son cadet descendait les escaliers pour arriver dans le vaste espace de vie.

Bonjour mon ange, le salua Hee-sun, un sourire tendre sur le visage.

En arrivant près d'elle, Jimin reçut un baiser sur la joue, déclenchant un rougissement qu'il ne sut contrôler.

Bonjour, répondit-il d'une voix rauque.

Tu as bien dormi ?

Oui, m-

Sunny, tu n'aurais pas vu mon col roulé jaune ? cria une voix depuis le couloir.

Sunny ? répéta Jimin, les sourcils haussés d'étonnement.

De toute sa vie, il n'avait jamais entendu quelqu'un appeler sa mère de cette façon. Une part de lui était jaloux de la relation évidente qu'elle entretenait avec cette personne qui n'était même pas de son sang.

Je l'avais lavé avant mon départ, alors si tu ne l'as pas mis, il doit être dans la penderie, répondit Hee-sun, ignorant le pique de fils.

Tout en prenant le mug de café que sa mère lui tendit, Jimin leva les yeux au ciel en écoutant la conversation entre les deux femmes. Depuis quand était-il devenu si aigri ? C'était la question qu'il se posait depuis quelques jours.

En silence, le médium prit son petit déjeuner, tentant d'ignorer ce poids dans sa poitrine. Sa mère avait quitté Busan cinq mois plus tôt et pourtant, spectateur de ces scènes si familiales, il avait la sensation qu'elle avait vécu toute sa vie dans cette maison. Entourée de ce compagnon et de ces deux beaux enfants qui semblaient lui porter l'affection que l'on porte à une mère, Hee-sun rayonnait comme jamais. Il se sentait si étranger à tout ça, alors qu'elle était de son sang. En vingt-trois ans, il n'avait jamais eu ce genre d'affinité avec elle. Pourquoi ? Était-ce lui le problème ? Très certainement, il était si insupportable ces derniers temps. Malgré lui, il jalousait Hyun-su et sa sœur pour l'attention qu'ils recevaient et un Jimin jaloux, était un Jimin plus que détestable.

Hyun-su, tu déposes ta sœur à la salle de concert ? intervint Minkyun en entrant dans la pièce.

Quoi, maintenant ? demanda ce dernier, la bouche pleine de céréales et de lait qui lui dégoulinaient sur le menton. Je croyais que l'orchestre avait lieu ce soir.

Simple spectateur et totalement étranger à cette conversation, le médium observa son aîné avec une grimace de dégoût avant que son attention ne soit happée par Su-hyun qui fit une apparition express dans la pièce.

Je te rappelle qu'on a toujours une répétition avant le spectacle ! lança-t-elle en décoiffant volontairement son frère aîné.

Bouge de là ! pesta celui-ci en la repoussant sans réelle violence, un sourire amusé gravé sur ses lèvres.

Alors, tu la déposes ou pas ? questionna de nouveau leur père.

Ouais ouais, c'est bon, marmonna Hyun-su en prenant une autre bouchée de son petit déjeuner.

Satisfaite, l'adolescente partit en sautillant vers l'escalier et monta à l'étage afin de terminer de se préparer.

Et toi Jimin, que vas-tu faire aujourd'hui ? demanda le chef de famille.

Je n'en sais rien. Je vais sûrement aller faire un tour et chercher un travail.

Mon ange, le médecin a dit que tu devais y aller doucement, fit Hee-sun, debout près de lui.

Elle posa délicatement sa main sur son épaule, attirant son regard sur sa personne.

Je sais, mais je n'aime pas rester enfermé sans rien faire.

C'est dimanche aujourd'hui. Je pourrais te faire visiter l'île si tu veux ? proposa-t-elle.

Sans grande motivation, Jimin haussa les épaules. Faire le tour du pâté de maisons n'était pas vraiment dans la liste de ses priorités aujourd'hui – en fait, il n'avait même pas de liste. Tout ce qu'il savait, c'était que cette famille recomposée avait déjà un rythme de vie bien organisé et qu'il était comme un intrus.

Si tu veux travailler, tu pourrais venir bosser avec moi au dojo ? proposa Minkyun.

Au dojo ? répéta Jimin en prenant la dernière bouchée de son toast.

Oui, j'ai besoin de quelqu'un pour m'aider avec le classement des dossiers d'inscription. Avec la compétition nationale et les fêtes qui approchent, j'ai pas mal de choses à gérer seul et un coup de main ne serait pas de refus.

Un silence s'installa entre les deux hommes qui se regardaient. Le médium réfléchissait à la proposition que l'on venait de lui faire, pesant le pour et le contre. Était-ce une bonne idée de travailler avec son beau-père ? Il n'en était pas sûr, mais après tout, ce n'était pas définitif. Il avait besoin d'occuper son esprit et ce travail semblait être un bon moyen.

Oui, pourquoi pas.

Parfait ! s'enjoua Minkyun avant de reprendre d'un ton plus sérieux. Je pourrais te faire visiter les lieux demain après-midi. Qu'en dis-tu ?

— Ok, accepta Jimin avec un hochement de tête.

Minkyun lui offrit un sourire et partit en direction du couloir qui devait très certainement mener à sa chambre. Ayant fini son petit déjeuner, Hyun-su déposa son bol dans l'évier et disparut à son tour.

Jimin était le dernier à table. Dans une ambiance totalement opposée à celle dans laquelle il s'était réveillé, le garçon à la chevelure blonde finissait son café pendant que sa mère était retournée dans la cuisine.

Je suis prête ! s'écria joyeusement une voix cristalline qui attira l'attention du médium.

Quand son regard se posa sur la cadette de cette maison, il la scruta de la tête au pied. En une fraction de seconde, le médium sentit la moindre goutte de sang quitter son corps et une colère incontrôlable l'envahir. La jolie brune était habillée d'un collant noir qui protégeait ses jambes opalines du froid, d'une jupe plissée noire qui lui arrivait bien au-dessus des genoux, et du fameux col roulé jaune qu'elle cherchait partout. Toutefois, le détail qui attira son attention fut la veste en cuir noir qu'elle portait. Il était capable de la reconnaître entre mille et pour cause, ce vêtement était la dernière chose que son meilleur ami lui avait léguée.

Où as-tu trouvé cette veste ? questionna-t-il d'un ton si glacial que Su-hyun sursauta.

La voix implacable de Jimin attira l'attention de Hee-sun. Surprise par la réaction de son fils, cette dernière quitta le coin cuisine et s'approcha pour voir ce qui aurait pu déclencher ce haussement de ton. En comprenant de quoi il se traitait, madame Park était sur le point d'intervenir, mais sa belle-fille la devança.

Elle... elle était sur le canapé, répondit-elle, ses grands yeux noirs ancrés dans ceux du blond.

Retire-la, s'il te plaît, ordonna Jimin sans aucune douceur.

Je ne-

Retire-la ! réitéra le médium d'un ton plus dur.

D'un pas rapide, il contourna la table et s'approcha de la jeune femme qui faisait presque une tête de moins que lui. Au cours de sa vie, Jimin avait rarement été intimidant. Avec son corps frêle et son visage de poupée, peu de gens le prenaient au sérieux, mais à cet instant, Su-hyun avait peur de lui. La lueur de rage qu'elle voyait dans ses prunelles était une chose qu'elle avait peu vue dans le regard de son entourage.

Cette veste ne t'appartient pas, alors ne m'oblige pas à me répéter !

Le corps tremblant et les yeux ronds, la jolie brune s'exécuta et Jimin lui prit brusquement le vêtement des mains.

Je suis désolée, je ne pensais pas que ça te poserait un problème. Hyun-su me prête souv-

J'en ai rien à faire que ton frère te prête ses vêtements ! Moi, je ne suis pas de ta famille, alors reste loin de mes affaires.

Jimin ! le réprimanda Hee-sun.

Malheureusement pour elle, son fils ignora totalement son intervention et continua de cracher sa haine sur Su-hyun qui faisait de son mieux pour ne pas fondre en larmes. Jimin lui, n'arrivait plus à retenir son amertume dont il ne comprenait même pas l'origine. Cette veste était importante pour lui, elle appartenait à Yoongi et grâce à elle, il se sentait proche de lui, mais était-ce une raison suffisante pour s'en prendre à cette adolescente si l'avait si bien accueilli ? Non. Il le savait, toutefois, ses paroles cinglantes le quittaient sans qu'il ne puisse les contenir. En arrivant ici, il s'était rendu compte que pendant qu'il tentait de se reconstruire à Busan, sa mère vivait la belle vie ici, loin de lui. Cet incident était la goutte qui venait de faire exploser le vase de ressentiments qui vivait en lui.

Ne pense pas que parce que "Sunny" joue les mamans modèles, on va devenir une belle et heureuse famille ! cracha-t-il avec mépris, accentuant volontairement la prononciation du surnom de sa génitrice.

Je suis désolée, sanglota l'adolescente, laissant écouler une première larme.

Ne t'avise plus jamais de toucher à mes affaires ! répliqua froidement le plus vieux, totalement hermétique à la tristesse qu'il avait provoquée à la jeune femme.

Un silence pesant s'installa dans la pièce de vie. À quelques pas du conflit qui venait de prendre fin, Hee-sun était abasourdie par le comportement de son enfant. Jimin avait toujours été un garçon gentil, bienveillant, avec beaucoup d'empathie, pourtant à cet instant, il n'était que méchanceté et agressivité.

Qu'est-ce qui se passe ici ? intervint Minkyun qui avait très certainement été interpellé par les éclats de voix.

Rien du tout ! cingla Jimin en lui offrant un regard noir.

Le professeur de ju-jitsu haussa les sourcils et eut un léger mouvement de recul face à cette réponse abrupte qui ne lui plut guère. Minkyun était veuf depuis plus de dix ans maintenant. Il avait élevé ses deux enfants seuls et s'il y avait bien une chose qu'il ne tolérait pas, c'était le manque de respect et les voix fortes. À présent que Jimin vivait sous son toit, ses règles s'appliquaient également à lui et il comptait bien le rappeler à l'ordre.

Mon garçon, je t'apprécie beaucoup, mais je te demanderai de changer de ton quand tu t'adresses à moi. Je ne voulais pas en parler maintenant, mais je crois qu'une petite discussion sur les règles de cette maison est de mise !

Nullement intimidé par l'autorité de son beau-père, le médium leva les yeux au ciel.

Oh pitié, on est où là ? soupira-t-il avec insolence.

On est chez moi Jimin ! J'attends de toi que tu te comportes comme un adulte ! le réprimanda Minkyun. Su', va dire à ton frère qu'il est l'heure de partir, ordonna-t-il avec plus de douceur avant de se tourner vers son beau-fils. Quant à toi, tu viens avec moi !

Bien que la partie la plus rebelle de sa personnalité ordonnait à Jimin d'envoyer son aîné sur les roses, l'autre part, la plus polie, obéit et le suivit jusqu'à son bureau. Lorsque le chef de la famille referma la porte derrière lui, le médium eut la sensation de remonter le temps et de se retrouver à nouveau dans le bureau de la directrice de l'asile.

Sa colère était redescendue d'un cran et maintenant qu'il avait retrouvé sa lucidité, la culpabilité vint le chatouiller. Il avait été exécrable avec Su-hyun et il commençait sérieusement à avoir envie de se gifler.

Très bien, tu veux bien m'expliquer ce qui vient de se passer et pourquoi tu hurlais sur ma fille ? demanda le maître des lieux en prenant place derrière son bureau.

La fierté de Jimin lui interdisait de répondre, ou alors de dire une réplique bien cinglante digne de celles du commandant Jeon, néanmoins, son aîné avait raison, il était sous son toit.

Elle a pris mes affaires sans ma permission, répondit-il sans rentrer dans les détails.

Tu es en train de me dire que tu lui as dit toutes ces horreurs à cause d'une veste ? résuma Minkyun.

C'est une simple veste pour vous, mais pas pour moi ! répliqua le médium d'un ton bien plus acerbe.

Le grand brun soupira longuement en posant ses deux coudes sur le bureau, joignant ses mains face à lui.

Écoute, commença-t-il d'un ton bien plus calme pour apaiser la tension qui s'était installée dans la pièce. Je suis au courant de l'importance que ce vêtement a pour toi. Ta mère m'a parlé de ton meilleur ami et je suis vraiment désolé pour toi, mais je ne peux pas tolérer un tel comportement sous mon toit. Nous sommes cinq personnes à vivre ici, si chacun de nous laisse sa colère et son mauvais caractère prendre le dessus, notre maison se transformera en un champ de bataille.

Tant qu'on me laisse tranquille, je ne vais pas m'amuser à aller chercher le conflit, intervint Jimin sans perdre de sa mauvaise foi.

Je sais bien, je crois que je commence à te connaitre, mais tu dois également apprendre à vivre avec mes deux enfants. Su-hyun est très sensible. Elle vit les choses à fond et parfois, elle peut être un peu extravagante et envahissante, mais elle ne le fait pas à mal. Je ne dis pas ça parce que c'est ma fille, mais c'est une jeune femme pleine d'amour qui ne demande qu'à le partager.

Plus son vis-à-vis parlait, plus le médium se sentait mal. La description qu'il faisait de Su-hyun la rendait attachante, mais n'était-ce pas le défaut de tous les parents ? Dresser un portrait des plus admirables de leur progéniture ?

Dès que ta mère a emménagé ici, elle leur a tout de suite parlé de son fils qu'elle avait malgré elle laissé à Busan. Depuis ce jour, Su-hyun ne cessait de poser des questions sur toi. Elle était impatiente de te rencontrer parce qu'à chaque fois que ta mère parlait de toi, elle te décrivait comme le garçon le plus gentil qui soit. Pourtant, en quelques secondes, tu as démenti tout ce que Hee-sun disait sur toi, tout ça à cause d'une veste.

Jimin s'apprêtait à se défendre, mais Minkyun leva la main, lui signifiant qu'il n'avait pas terminé son laïus. Sa fierté lui hurlait de lui dire d'aller se faire voir, de le laisser s'exprimer, mais il ne fit rien. Il resta simplement muet et statufié, mordant l'intérieur de sa joue pour retenir sa frustration.

— Je te l'ai dit, je comprends parfaitement ce que tu as ressenti. Tu peux compter sur moi, je vais avoir une discussion avec ma fille au sujet du respect de la vie privée et des affaires de ses frères et cela ne se reproduira plus. En revanche, je te demande d'être plus calme et surtout de contenir ta colère. Je sais que ce n'est pas facile pour toi en ce moment, mais sous ce toit, quand quelque chose ne va pas, on discute, on ne hurle pas dessus et on ne s'insulte pas. Ça vaut pour moi, pour Hee-sun et pour vous trois. Est-ce que c'est clair ?

Désireux de rapidement mettre fin à cet échange des plus énervants et humiliants, Jimin décida de mettre son égo de côté et d'acquiescer comme un bon soldat.

Comme de l'eau de roche, monsieur, répondit-il d'un ton nonchalant. Je peux y aller maintenant ?

Minkyun ancra ses iris sombres dans ceux de son beau-fils et le sonda de longues secondes. Ce garçon était fier, il le savait et après tout ce qu'il avait vécu, ce n'était pas étonnant, cependant, il ne ferait aucun traitement de faveur.

Oui.

Sans rien ajouter, Jimin quitta le bureau et prit la direction de la cuisine pour récupérer son téléphone qu'il avait laissé sur la table de la salle à manger.

Jimin, appela une voix qu'il reconnut immédiatement.

Sa mère qui venait d'apparaître dans la pièce le regardait et la compassion qu'il vit dans son regard ne fit qu'attiser la honte qu'il ressentait déjà. Comme à chaque fois qu'il se sentait vulnérable, il se mura derrière des bâtisses de pierre et usa de son seul moyen de défense ; l'attaque.

Si tu comptes me faire la morale, ne te fatigue pas, ton nouveau mari s'en est chargé.

Sans attendre une quelconque réponse, il prit la direction des escaliers et regagna sa chambre, où il s'enferma pour une bonne partie de la journée.

Cela ne faisait que quelques heures qu'il était arrivé à Jeju, et son envie de fuir était déjà à son paroxysme. Lui qui pensait que son emménagement chez Taehyung et Jungkook avait été chaotique, à côté de ce qui venait de se passer, c'était une promenade de santé.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Jungkook fut réveillé par les bruits environnants. Allongé sur le dos, il papillonna des paupières de longues minutes, avant de les ouvrir et de fixer le plafond faiblement illuminé par les rayons du soleil qui s'étaient frayés un chemin à travers les trous du store mal fermé. L'esprit absent et le cœur vide, sa mémoire lui fit revivre ces souvenirs de la veille qu'il aurait préféré oublier ou même ne jamais vivre.

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Flash-back

Je venais de passer deux longues semaines, avec un rythme de vie des plus chronophages, le typique métro-boulot-dodo pour tenter d'occuper mon esprit. Jimin était parti, même après lui avoir confessé mon amour, après m'être mis totalement à nu, cela n'avait pas été suffisant pour le retenir. Rongé par son absence, je décidai de sortir un peu, le besoin de me vider la tête était devenu vital. Après avoir fini mon service, je rentrai chez moi afin de me changer, puis je pris ma voiture pour me rendre dans ce club où je n'avais pas mis les pieds depuis plus de quatre ans.

Le Hell's Paradise portait bien son nom. Il y réunissait toutes les âmes en peine comme moi, qui étaient en quête de quelque chose qui pourrait leur donner un éclair de vie, même si ce n'était que le temps d'une soirée. Là-bas, dans cet établissement qui était réputé pour la luxure qu'on y trouvait et les produits illicites, j'y avais passé mes plus grandes soirées de débauche et c'était exactement ce que je recherchais. Je voulais faire taire ce vide laissé par ma relation que j'avais moi-même détruite. Je voulais faire disparaitre cette sensation de rien qui grandissait et s'éparpillait comme une maladie incurable qui finirait par me tuer. Si ce n'était pas une balle qui aurait raison de moi, ce serait très certainement l'absence de cet homme dans ma vie.

Vingt-deux heures, je garai ma voiture sur le parking du club. Ma conscience me criait de faire demi-tour, que tout ceci était une très mauvaise idée, mais mon cœur, lui, hurlait que je n'avais plus rien à perdre.

En jetant un dernier coup d'œil à mon reflet dans le rétroviseur central, un long soupir me quitta pendant que je repoussais mes mèches noires en arrière.

Allez, va te bourrer la gueule, de toute façon ta vie ne pourrait pas être pire, murmurai-je à moi-même.

Une fois dehors, le vent glacial du bord de mer vint fouetter mon visage, précédemment réchauffé par la chaleur du véhicule dans lequel je me trouvais quelques secondes plus tôt. Le corps frissonnant de froid, je refermai l'Audi qui m'avait amené jusqu'ici, puis je pris la route vers l'entrée du bâtiment qui n'était qu'à quelques pas. Le long du mur, créant une file, plusieurs clients attendaient leur tour pour pénétrer dans l'enseigne et commencer leur soirée de perversion. Les femmes étaient vêtues de manière bien trop courte pour les basses températures tandis que les hommes avaient sorti leur tenue la plus élégante pour espérer trouver de la compagnie pour la nuit.

Comme à mon habitude, je faisais tache dans le décor. La dernière fois que j'avais mis les pieds dans un bar, c'était avec l'homme que j'aimais. À l'époque, j'étais bien trop aveugle pour voir l'amour que je lui portais alors, nous nous étions rendus au Seven Heaven en tant que simple ami avec affinités. Sûrement dans une envie de le séduire, j'avais opté pour une belle tenue afin d'être à la hauteur de sa beauté à lui. Aujourd'hui, mon envie d'être bien apprêté était minime. Un treillis militaire noir, un col roulé de la même couleur, mon éternelle veste en cuir et mes rangers, voilà les vêtements qui recouvraient mon corps et cela me convenait parfaitement.

Jeon Jungkook ! appela une voix grave, attirant ainsi mon attention.

En levant la tête, mon regard se posa sur un homme à la carrure imposante et au crâne rasé. Durant les premières secondes, je n'eus pas la moindre idée de qui il était, puis comme si ma mémoire se réveillait enfin, des souvenirs de sa personne me traversèrent. Vince, le vigile du Hell's Paradise. Alors, il travaillait toujours ici ?

Salut Vince, comment tu vas ? demandai-je en serrant la main qu'il me tendait.

Ça va super, et toi ? Ça fait un moment qu'on t'a pas vu ici. J'ai entendu dire que tu étais devenu flic ?

Sa question sonnait presque comme une accusation, mais je comprenais son ressenti. Il était rare de voir des policiers fréquenter ce genre d'endroit, mais ce soir, le commandant était resté enfermé dans le tiroir de ma commode avec mon arme de service et ma plaque.

C'est vrai, mais je suis pas là en tant que flic. Je veux juste m'amuser un peu.

Le grand chauve me dévisagea un instant, le visage barré par la contrariété avant qu'un large sourire ne s'étire sur ses lèvres.

J'ai confiance en toi, alors je vais te laisser entrer, mais ne m'attire pas d'ennuis, ok ? demanda Vince en retirant le cordon afin que je puisse passer.

Promis, merci.

Avec un hochement de tête en guise de remerciement, je fis mes premiers pas dans cet enfer que j'avais pourtant réussi à quitter quelques années plus tôt. Les mains légèrement moites et le cœur battant bien plus rapidement, je regardai autour de moi, redécouvrant les lieux. Tout était différent. Le bar central qui était à l'époque fait d'un vieux bois tout gondolé à force d'être humidifié par l'alcool, avait été remplacé par un bien plus moderne. Au milieu des bouteilles d'alcool, mon regard fut attiré par un néon rouge où était écrit "Sex is Art". Ce détail m'arracha un sourire. Le sexe était un art, c'était la vérité, mais ça l'était encore plus lorsqu'il était pratiqué avec amour et passion. Je l'avais découvert il y a peu et aujourd'hui, j'étais persuadé qu'il n'y avait qu'avec Jimin que je pourrais ressentir cela.

Salut beau brun, minauda une voix près de mon oreille.

Une douce odeur florale caressa mes narines, mais ce ne fut qu'en sentant une main sur mon épaule que ma tête se tourna immédiatement vers la femme qui venait de m'interpeller. Je fis face à une jolie rousse que je ne connaissais pas. Malgré la lumière rouge qui dominait l'endroit, je pris le temps de détailler ses yeux noirs, son teint de poupée, avant de descendre sur sa poitrine généreuse mise en valeur par son décolleté rond et ses jambes pulpeuses laissées à la vue de tous par son short en cuir. Elle était magnifique, je ne pouvais pas le nier, néanmoins je ne ressentais aucune attirance, aucune excitation en la voyant.

Six mois plus tôt, son sourire séducteur aurait été une raison valable pour qu'elle finisse dans mon lit ou à l'arrière de ma voiture, mais pas ce soir.

Bonsoir, répondis-je, sans réelle émotion.

Est-ce que je peux t'offrir quelques chose à boire ? proposa-t-elle, sans perdre son air enjôleur

Tu peux, mais si tu cherches quelqu'un avec qui passer la nuit, je ne pourrais pas te satisfaire.

Ma réponse sembla jeter un froid entre nous, car elle retira immédiatement sa main de mon épaule, affichant à présent un sourire plus poli que charmeur.

On peut dire que tu sais y faire avec les femmes. Es-tu toujours aussi honnête ? questionna cette dernière, amusé.

Oui. Si j'avais voulu coucher avec toi, j'aurais été tout aussi honnête, mais pas ce soir.

Je suis touché par ta sincérité, c'est encore plus sexy. Si jamais tu changes d'avis, n'hésite pas à venir me voir, roucoula la rouquine.

Sans prévenir, cette dernière déposa un baiser sur ma joue et approcha ses lèvres de mon oreille avant d'y susurrer son prénom.

Je m'appelle Lynn.

Puis, sans rien ajouter, elle tourna les talons et partit en direction de la piste de danse, me laissant pantois par tant d'audace et de confiance en elle.

J'ai besoin d'un verre, murmurai-je en m'approchant du comptoir où je fus accueilli par un homme bien moins entreprenant que la jolie rousse.

Bonsoir, qu'est-ce que je vous sers ?

Whisky double, sans glace.

Voilà, je venais de commencer mon premier verre qui ouvrait la marche qui me mènerait jusqu'aux limbes de l'oubli.

✺✺✺

Plusieurs heures étaient passées depuis mon arrivée au Hell's Paradise. Combien ? Je n'en avais aucune idée. Tout ce que je savais, c'était que j'avais enchaîné les verres et les cigarettes. Je n'étais pas ivre, mais je n'étais pas sobre non plus. Mon esprit divaguait bien plus rapidement que la normale et j'aimais ça. Je ne pensais plus à ma vie, à ce que j'avais perdu. Je ne pensais plus à lui.

Au cours de la soirée, j'avais retrouvé des anciens amis avec qui je m'étais installé. Nous avions beaucoup discuté, enfin, ils avaient parlé, j'avais acquiescé, peu désireux de m'étaler sur ma vie de flic. Quand ma vessie me ramena sur terre, je me mis sur pied avec l'intention de rejoindre les toilettes lorsque Evan m'interpella.

Où tu vas ? demanda-t-il.

Pisser, pourquoi ? Tu veux me la tenir ? plaisantai-je, bien trop éméché.

Merci pour l'invitation, mais je passe. Dépêche-toi, je vais préparer de quoi nous amuser.

L'alcool rendait ma compréhension de ce que j'entendais bien plus difficile. Perdu, je m'apprêtais à lui demander de répéter lorsqu'il sortit discrètement de sa poche un petit sachet transparent. En voyant ce qu'il contenait, mon corps tout entier se figea. J'étais bourré, mais pas assez pour ignorer ce qui se trouvait devant mes yeux. Je le savais et pour cause, j'en avais consommé par le passé.

En observant le garçon à la chevelure dorée préparer les rails de cocaïne que lui et mes amis allaient très certainement sniffer, je sentis mon sang bouillir dans mes veines, ma bouche devenir plus pâteuse et des sueurs froides me traverser. Je n'avais pas touché à cette drogue depuis des années et pourtant mon corps tremblait et transpirait comme si j'étais encore en plein sevrage.

Jeon, je t'en prépare un ou deux ? questionna Evan.

Paralysé, voilà l'état dans lequel j'étais. Je voulais dire oui, mon corps entier le voulait. L'ancien Jungkook, celui qui avait tant de fois succombé à cette poudre blanche pour apaiser sa peine, venait de refaire surface et m'ordonnait d'accepter. Il ne voulait plus penser à lui, il ne voulait plus rien ressentir et la solution était là sous mes yeux. Elle était apparue comme le saint Graal. Le sexe ne pouvait pas réparer mon cœur brisé, mais ça, oui. Cette poudre était comme une oasis au milieu du désert, un paradis éphémère qui m'appelait

Eh Jeon ! T'es déjà défoncé, gloussa Yeon.

Je...

Alors que mon cerveau s'apprêtait à répondre, l'image de Taehyung m'apparut. Mon grand-frère, mon meilleur ami, que penserait-il de moi si je succombais ? Il serait déçu, en colère, et je ne voulais pas de ça. Une guerre faisait rage en moi, accepter et ne plus rien ressentir ou refuser et continuer à sentir ce manque ?

Jungkook, tu te décides ! s'impatienta Evan, me sortant ainsi de ma transe

Traversé par un éclair de lucidité, mes jambes réagirent d'elles-mêmes et m'emmenèrent vers la sortie tandis que je reprenais peu à peu mes esprits. Je devais m'éloigner de cet endroit et vite, je ne savais pas si je serais capable de résister plus longtemps à cette tentation qui m'appelait. Je pensais être guéri de cette addiction, mais visiblement, j'avais tort. J'étais si faible.

J'entendis les diverses voix de ces personnes, que je pensais être des amis, m'appeler, mais ils n'étaient rien de cela. Lian, Rose, Lilith et Taehyung, eux, l'étaient. Ils étaient ma famille. Je le savais, car mes véritables amis voulaient mon bien. Ils ne voulaient pas me rendre de nouveau accro à cette merde qu'était la cocaïne.

Dehors, mon premier besoin fut de l'appeler. Les mains tremblantes, je sortis mon téléphone de ma poche et je sélectionnai son numéro. Avant d'amener l'appareil à mon oreille, je vis avec horreur qu'il était trois heures du matin. Je ne pouvais pas le réveiller, il ne méritait pas cela. Cependant, l'alcool et la peur réduisaient mes réflexes et je n'eus pas le temps de raccrocher avant que la voix étouffée de mon frère ne résonne dans mes tympans bourdonnants.

Kook ? Kook t'es là ? appela Taehyung, visiblement endormi.

La gorge totalement nouée et l'estomac retourné, je trouvai enfin le courage de parler. J'avais besoin de lui, je devais l'admettre et repousser ma fierté.

Tae, je... je sens que je vais replonger, murmurai-je, honteux.

Comme je le pensais, mes paroles firent immédiatement réagir mon frère. À travers le téléphone, je pouvais entendre le bruissement de ses draps, m'indiquant qu'il quittait son lit.

— Où es-tu ?

Au Hell's Paradise.

Tu ne bouges pas, je viens te chercher.

Merci Tae.

Je me dépêche petit frère, me promit ce dernier. Va te mettre au chaud dans ta voiture. Je te récupère sur le parking.

Ok.

Taehyung fut celui qui mit fin à l'appel, alors que j'espérais qu'il reste au téléphone jusqu'à son arrivée. Épuisé par cette guerre interne et le corps tremblant de froid, mais également d'émotions, je partis d'un pas rapide vers le parking afin d'y attendre Taehyung comme il me l'avait demandé.

✺✺✺

Mon frère avait mis vingt minutes à arriver devant le club où j'avais, malgré moi, fait de nouveau face à mes vieux démons. Sa Mercedes était entrée en trombe dans le grand stationnement puis il avait quitté son véhicule en appelant mon prénom. Je pouvais entendre au ton de sa voix à quel point il était inquiet pour moi, faisant naître en moi une culpabilité que j'avais tant de fois ressentie par le passé.

Jungkook ! m'appela-t-il à nouveau.

Prenant mon courage à deux mains, je quittai enfin ma voiture. La première chose que je vis, fut sa chevelure châtaigne qui bougeait au gré du vent tandis qu'il tournait sur lui-même.

Je suis là, annonçai-je, attirant son attention sur ma personne.

Quand son regard se posa sur moi, j'y vis du soulagement, toutefois, l'inquiétude persistait. D'un pas rapide, il parcourut la distance qui nous séparait et à ma plus grande surprise, il m'attira à lui et me prit dans ses bras. Il me serra si fort que je sentis l'air se bloquer dans ma cage thoracique. J'étais soulagé qu'il soit là, à présent, j'étais persuadé d'être sauvé. Je savais que Taehyung ne me laisserait pas succomber, car il avait toujours été celui qui me sortait la tête de l'eau lorsque je me noyais. Il l'avait fait lorsque j'avais perdu mes parents, quand Woong m'avait détruit, quand la drogue et l'alcool m'avaient anéanti et il le faisait encore aujourd'hui alors que j'avais le cœur brisé. Taehyung était mon roc, mon sauveur, il le serait toujours.

Sans me poser la moindre question, il se recula et prit mon poignet dans sa main chaude.

Rentrons. On reviendra chercher ta voiture demain, fit-il d'une voix douce.

Incapable de parler, je m'exécutai et montai à bord de la Mercedes. Taehyung m'imita et démarra. La vue de la cocaïne avait eu un point positif sur moi, j'avais l'impression d'avoir totalement dessaoulé. Mon esprit n'avait jamais été aussi clair qu'à cet instant et ce que je venais de vivre avait été un véritable électrochoc. J'avais besoin d'aide. Je n'étais pas guéri, non, j'étais même loin de l'être. Ma rupture avec Jimin n'était pas la cause de ce mal-être, elle avait simplement agrandi une plaie déjà bien profonde. Par le passé, Lilith était parvenue à m'aider à remonter la pente, mais à présent, j'avais besoin d'une personne impartiale, qui n'avait aucun lien familial ou amical avec moi.

Perdu dans mes pensées, je revins à moi lorsque la voiture se mit à ralentir jusqu'à finalement s'arrêter. Je regardai autour de moi et remarquai rapidement où nous étions.

Tae, tu-

Tu vas dormir à la maison, m'interrompit ce dernier d'un ton calme en coupant le contact.

Sans me laisser le temps de répondre, il quitta la voiture et je fis de même. Malgré moi, j'étais sur la défensive, prêt à riposter à la moindre attaque. Allait-il me réprimander ? Ou m'accabler ? J'espérais que non, car je n'aurais pas la force de contenir mes émotions. J'étais bien trop épuisé.

Médusé près du véhicule, j'observai mon frère le contourner et se diriger vers l'entrée de l'immeuble où il vivait depuis plusieurs mois maintenant.

Je suis désolé, dis-je, sans parvenir à retenir ses mots.

Taehyung s'immobilisa sur la première marche et se tourna lentement vers moi.

Pourquoi tu es désolé ?

Pour ce qui s'est passé.

Qu'est-ce qui s'est passé Kook ?

Sa question me prit de cours, n'avait-il réellement pas compris lorsque je l'avais appelé ?

Explique-moi, me demanda-t-il d'une voix calme, en faisant un pas vers moi.

Je savais que je devais le faire, je lui devais bien ça.

Je suis pas allé là-bas dans le but de me droguer. Je... j'avais juste besoin de prendre l'air, de sortir de chez moi. J'y ai croisé de vieilles connaissances, on a passé la soirée à boire et ça se passait bien jusqu'à ce que l'un d'eux ne sorte un sachet rempli de cocaïne. Il... il a commencé à la préparer et je... j'étais paralysé. J'en avais envie Tae. Je... je suis désolé, mais j'en avais tellement envie. En voyant ces rails, mon corps était comme en manque, mais je n'y ai pas touché. Je te jure sur ma vie que je-

Mon laïus fut écourté par le corps de mon frère qui s'entrechoqua avec le mien. Il m'entraîna dans une nouvelle étreinte, qui me surprit encore plus que la première. Cette démonstration d'affection inattendue brisa l'unique barrière qui tenait encore débout, déclenchant une avalanche de larmes que je tentais de retenir depuis ma sortie du club.

Si tu savais à quel point je suis fier de toi, murmura Taehyung.

Ces mots étaient exactement ce que j'avais besoin d'entendre. Ma douleur était toujours présente, ma poitrine semblait toujours autant dévorée par le néant, mais à présent, j'étais persuadé d'être sur la bonne voie.

Fin du flash-back

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Le commandant fut sorti de ses pensées par des bruits de pas avant que les silhouettes de son frère et de Lilith n'entrent dans son champ de vision. Simple invité qu'il était, le brun se redressa et s'étira avant de finalement se lever et de commencer à plier la couverture que Taehyung lui avait prêtée la veille.

Bonjour, fit la jeune femme en venant vers lui.

Le concerné leva la tête juste à temps pour réceptionner le baiser que son amie venait de déposer sur sa joue.

Tu as bien dormi ? demanda-t-elle, avec son éternel sourire bienveillant.

Euh oui, merci, répondit l'invité, une pointe de perplexité dans la voix.

Lilith était-elle au courant de ce qui s'était passé la veille ? Taehyung lui avait-il tout raconté ? La pudeur de Jungkook priait pour que ce ne soit pas le cas. Il aimait sa belle-sœur et avait une confiance aveugle en elle, toutefois, il s'était confié à cœur-ouvert et ne voulait pas que d'autre personne voit ce côté brisé de sa personnalité.

Après avoir échangé quelques banalités avec son amie, le policier et la jeune psychiatre partirent vers la cuisine où Taehyung s'attelait à préparer le petit déjeuner.

Café ? proposa ce dernier, même s'il connaissait déjà la réponse.

Oui, merci, accepta le tatoué.

Pendant que son frère remplissait un mug de ce breuvage amer qu'il aimait tant, Jungkook se mit à réfléchir. Durant la nuit, il avait pris une décision et à présent, il devait en informer son frère, mais également demander l'avis de Lilith qui était la mieux placée pour le conseiller.

J'ai décidé de reprendre les consultations chez le psy, annonça-t-il sans détours.

La psychiatre, qui se trouvait devant le réfrigérateur ouvert, se figea un instant puis pivota lentement vers son ami, ébahie. Depuis qu'elle le connaissait, Jungkook n'avait jamais pris cette initiative de lui-même. La première fois qu'elle l'avait eu dans son cabinet, il avait été forcé de se présenter, c'était l'une des conditions du capitaine Lim s'il voulait intégrer la police de Busan. Fier et persuadé qu'il pourrait s'en sortir tout seul, le brun n'avait pas hésité une seule seconde à stopper les séances dès que la jeune femme avait attesté au chef de la police qu'il était apte à passer les examens d'entrée.

Tu... tu veux qu'on reprenne nos séances ? reformula-t-elle, afin d'être sûre d'avoir bien compris.

Non. Je... ce n'est pas contre toi, mais je préfèrerais voir quelqu'un de neutre, expliqua Jungkook, embarrassé. Je sais que tu sais faire la part des choses, c'est juste que-

Eh Kook, tu n'as pas besoin de te justifier, l'interrompit Lilith en s'approchant de lui. Tu es libre de choisir le thérapeute que tu veux.

Un sourire gêné sur les lèvres, le commandant hocha doucement la tête en regardant la main de son amie saisir la sienne.

Est-ce que tu veux que j'appelle Lee ? proposa cette dernière.

Non, je préfèrerais que ce soit quelqu'un qui ne me connaisse pas, mais je ne veux pas non plus prendre le premier nom que je trouve sur l'annuaire.

Oui, je comprends, pouffa la jolie brune en prenant place à ses côtés sur le deuxième tabouret de l'îlot. J'ai un confrère de l'autre côté de Haeundae. C'est un bon thérapeute, je peux te donner son numéro si tu veux ? Tu pourras l'appeler quand tu te sentiras prêt.

Je veux bien, accepta Jungkook, les oreilles faiblement teintées.

Lilith lui offrit un sourire débordant d'amour et se leva. Elle partit d'un pas rapide en direction de sa chambre afin de récupérer son téléphone, laissant pour la première fois de la journée, les deux hommes seuls.

Taehyung était resté silencieux, se faisant tout petit pendant l'échange entre son frère et sa future femme, cependant, il n'avait pas cessé de sourire. La fierté qui s'épanouissait en lui était si grande, qu'il sentait sa gorge se nouer.

Est-ce que... commença Jungkook, sans pour autant terminer sa phrase.

Le lieutenant pivota vers lui, les trois assiettes en main, et s'approcha afin de les déposer sur l'îlot où ils allaient manger.

Est-ce que je lui ai raconté ce qui s'est passé hier soir ? supposa Taehyung avec douceur en voyant l'éclair d'hésitation et de honte dans les yeux de son petit frère.

Le tatoué hocha prudemment la tête, craignant que la réponse ne soit positive.

Non, déclara enfin le plus vieux. Ce qui s'est passé sur le parking restera sur le parking. Tu t'es confié à moi, et même si je vais épouser Lilith, il y a certaines choses qu'elle n'a pas besoin de savoir.

Jungkook observait son frère de ses grands yeux noirs, surpris par ces mots, mais aussi soulagé.

Merci, murmura-t-il.

Ne me remercie pas. Ce n'était pas comme si je lui mentais. Les frères aussi ont le droit d'avoir leur jardin secret, plaisanta Taehyung pour alléger l'atmosphère qui était bien trop chargée en émotions pour un dimanche matin.

Jungkook se mit à rire en prenant une gorgée de café. Il savait que Taehyung et la jeune femme partageaient tous et qu'il n'y avait aucun non-dit entre eux, c'était peut-être pour cette raison qu'ils entamaient leur sixième année d'amour. Est-ce que c'était ça le secret d'une relation saine ? L'honnêteté, la confiance et la communication. Oui ça devait être ça et à présent, son objectif était de tuer tous ces démons pour un jour reconquérir Jimin et devenir le petit ami le plus parfait. Il venait de se le promettre.

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