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Chapitre 87

En rentrant chez lui, Jimin avait trouvé sa mère et son beau-père assis sur le canapé, enlacés devant la télévision. Ne voulant pas les inquiéter avec ses yeux rougis, il les avait salués rapidement et s'était enfermé dans la salle de bain.

Face au miroir, il avait fixé son reflet de longues secondes, observant ce visage qui lui semblait étranger. Malgré ces années d'internement à l'asile, Jimin avait toujours eu un visage rond, mais à présent, ces joues étaient plus creuses, ses pommettes bien plus saillantes et il se détestait de s'être laissé aller ainsi.

Dans un long soupir, il retira ses vêtements et du bout des doigts, il effleura la blessure, qui une fois la cicatrisation terminée, laissera une marque à vie.

Comme si j'avais besoin que tu me rappelles ce qui s'est passé, soupira-t-il.

D'un mouvement las, il entra dans la cabine de douche pour n'en ressortir qu'une quarantaine de minutes plus tard.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Jimin avait vu les premiers rayons du soleil caresser les gratte-ciel de Busan. Assis en tailleur au centre de son lit, il contemplait pour la dernière fois le panorama par la fenêtre de sa chambre. La nuit avait été longue, – enfin, plutôt courte, étant donné qu'il n'avait dormi qu'une poignée d'heures. Le médium ignorait si c'était l'excitation d'un nouveau départ, ou au contraire, l'angoisse de l'inconnu qui avait provoqué cette insomnie, mais une chose était sûre, il savait qu'il regretterait bientôt le manque de sommeil.

Après avoir pris une douche rapide pour émerger et avoir bu un café bien noir, le garçon à la chevelure dorée avait finalisé ses valises et rangé sa chambre avant de s'habiller pour partir au poste de police.

À neuf heures cinquante, Jimin poussa les portes du commissariat, saluant brièvement les deux agents postés derrière le bureau d'accueil. Sans expliquer le motif de sa visite, il prit directement l'escalier qui menait au deuxième étage. Même s'il avait envie de saluer ses collègues qui étaient très certainement de service, son désir de voir Jungkook avant leur rendez-vous était de zéro.

Soufflant un bon coup pour se donner du courage, le médium toqua à la porte, avant d'abaisser la poignée lorsque le capitaine Lim lui donna son aval.

Bonjour Jimin, le salua-t-il en se levant de sa chaise de bureau.

Bonjour capitaine, répondit le plus jeune en ployant la nuque.

Lim désigna l'un des fauteuils face à son bureau, incitant son visiteur à y prendre place, ce qu'il fit sans rechigner. Durant les secondes qui suivirent, le silence fut le plus total dans la pièce, laissant à Jimin tout le luxe d'observer les lieux.

Cette pièce était sûrement la plus ensoleillée de tout le commissariat. Les rayons du soleil passaient à travers le double vitrage, réchauffant naturellement le bureau et le rendant si agréable.

Alors comment tu vas ? questionna Lim, attirant l'attention de son cadet.

Ça peut aller, merci.

Je suis heureux de l'apprendre, lui sourit le capitaine. Bon, si je t'ai fait venir ici, ce n'est pas seulement pour bavarder, mais surtout parce que j'ai quelque chose pour toi.

Pour accompagner ses dires, le policier ouvrit le premier tiroir de son bureau et en sortit une petite boite en cuir bleu roi qu'il déposa sur le sous-main de son bureau. Un sourire gravé sur ses lèvres, il fit glisser l'objet jusqu'à son vis-à-vis qui le dévisageait, confus.

Qu'est-ce que c'est ? demanda Jimin.

Ouvre-le et tu verras bien, l'encouragea Jung.

Gêné, le médium obéit et se figea lorsqu'il vit ce que contenait la petite boite. C'était un badge de la police et pas n'importe lequel, car d'après la photo qui y était collée et le nom inscrit, c'était le sien. Son badge personnel. À cet instant, mettre des mots exacts sur ce qu'il ressentait semblait difficile. C'était un mélange de gratitude, mais aussi de tristesse. Pourquoi maintenant alors qu'il était sur le point de quitter la ville et peut-être même son travail ?

C'est...

Ton propre badge. Je suis désolé d'avoir mis autant de temps à te le donner. Je dois avouer que les négociations avec la hiérarchie ont été rudes, mais j'ai d'excellents arguments et surtout, tu le mérites amplement.

Je n'ai pas les mots pour vous remercier, capitaine, mais pourquoi maintenant ?

Pour être honnête, j'ai un petit espoir que cela te motive à revenir à Busan et par la même occasion à revenir travailler pour nous, confessa le plus vieux avec un sourire embarrassé. Même si c'est dans six mois ou un an, je veux que tu saches que tu auras toujours ta place dans mon unité et peu importe ce que pensent les gens, tu es utile.

En venant ici, Jimin s'était attendu à recevoir des documents qui mettaient fin à son contrat ou autre chose, mais certainement pas à obtenir enfin ce badge qu'il avait tant désiré. Autre chose le frappa, Jungkook avait tenu sa promesse. Quelques mois plus tôt, ce dernier lui avait promis d'en toucher un mot à leur supérieur et il l'avait fait.

Merci beaucoup, capitaine.

La voix du médium était tremblante, mais tout de même pleine de reconnaissance.

Ne me remercie pas, Jimin. Tu le mérites pleinement, certifia le chef de la police avec un large sourire débordant de fierté avant de regarder sa montre et de reprendre d'un air plus sérieux. Je suis désolé, mais je vais devoir y aller. J'ai un rendez-vous important dans une dizaine de minutes.

Bien-sûr, je comprends, répondit le plus jeune en se levant et en s'inclinant profondément. Merci encore pour tout ce que vous avez fait pour moi ces derniers mois.

Je ne regrette pas une seule seconde d'avoir fait confiance à Taehyung ce jour-là. J'espère que tu reviendras bientôt.

Désireux de saluer correctement son subordonné et par la même occasion lui faire ses adieux, le capitaine de police fit le tour de son bureau et l'enlaça rapidement. Embarrassé, Jimin sentit ses joues se réchauffer face à l'affection soudaine de son supérieur. Il le salua une dernière fois, puis quitta le bureau, libérant ainsi son aîné afin qu'il puisse vaquer à ses occupations.

En passant devant la porte battante du QG, le médium crut entendre la voix grave de Jungkook lui notifiant sa présence. La veille, Jimin avait donné rendez-vous à son ancien amant à onze heures dans la boulangerie où ils avaient l'habitude d'aller. En avisant rapidement sa montre, il vit qu'il n'était que dix heures. Ayant une heure à tuer, il se pressa de rejoindre la petite échoppe pour y boire un dernier cappuccino bien mérité et profiter du calme avant qu'il ne mette réellement fin à ce qui l'avait rendu si heureux.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Dix heures et cinquante-neuf minutes. L'heure de leur rencontre était imminente et pourtant, Jungkook était médusé derrière son volant. Le moteur à l'arrêt depuis cinq bonnes minutes, son regard fixait l'enseigne qui se trouvait non loin. Il savait qu'il devait y aller. C'était inévitable, mais son corps était paralysé. Franchir ces portes et avoir cette discussion ne ferait que confirmer ce qu'il savait déjà. Il avait perdu Jimin.

Si après toutes ses tentatives et ses supplications pour qu'il lui pardonne, le médium avait tout de même décidé de partir à douze heures de lui, alors il devait simplement accepter que tout était terminé. Il avait fait une erreur et à présent, il devait en assumer les conséquences.

Allez Jungkook, autant en finir, fit-il pour se donner du courage.

Jetant un dernier coup d'œil au rétroviseur central, il arrangea quelques mèches rebelles avant de soupirer face à son teint si pâle. Depuis que son cadet avait été enlevé, il n'avait plus jamais dormi une nuit complète. Le plus souvent, lorsqu'il arrivait à s'assoupir, il finissait par se réveiller en sursaut, terrifié par les cauchemars qui hantaient ses nuits. En conséquence, il ne dormait pas, ou le moins possible. Depuis ce jour fatidique où il avait réduit à néant ce qu'il y avait de plus beau dans sa vie, il faisait tout pour être occupé. Tous les prétextes étaient bons pour ne pas se trouver dans cet appartement où tout signe de bonheur et de joie avait disparu. Tout ce qui lui restait de son utopie se résumait à une odeur sucrée sur un oreiller qui finira par disparaitre avec le temps.

Expirant un bon coup, il trouva enfin le courage de quitter son véhicule et se mit en marche vers l'échoppe dans laquelle il pénétra d'un pas hésitant.

L'air chaud de la boulangerie entra dans ses poumons et réchauffa sa peau pendant que ses yeux recherchaient une tête blonde qu'il connaissait bien. La quantité de client ne lui rendait pas la tâche facile, cependant lorsqu'il trouva celui qu'il cherchait, il sentit son cœur se rétracter dans sa poitrine. Ses membres devinrent soudainement flageolants tandis qu'il sentit des sueurs froides le parcourir. Il était anxieux. Il ne voulait pas lui faire face.

Malgré sa réticence, il rassembla tout son courage et se mit en marche vers la dernière table. En parcourant cette courte distance, il salua la gérante tout en se commandant un café avant de finalement arriver à destination.

Il était là. Si beau, si parfait dans ce col roulé noir qui mettait son teint de poupée en valeur. Ses écouteurs dans les oreilles, Jimin n'avait pas remarqué sa présence et gardait son regard rivé sur un livre que le tatoué ne connaissait pas. La moue qu'il affichait témoignait de sa concentration et ce détail le fit sourire, mais ce dernier se fana rapidement.

Salut, fit-il d'une voix prudente.

Le médium sursauta légèrement et retira ses écouteurs tout en relevant la tête vers lui. Quand il réalisa qui se tenait devant lui, le temps sembla se figer. C'était comme si le monde avait arrêté de tourner pour les deux hommes qui se contemplaient en silence.

Bonjour, répondit Jimin avant de détourner le regard.

Sans se faire prier, le brun s'assit sur la banquette face à son cadet alors que la serveuse vint lui ramener son café. D'ordinaire si confiant, Jungkook n'osait pas regarder son vis-à-vis dans les yeux au contraire de Jimin qui le sondait intensément. Il contempla ce visage bien plus blême que d'habitude, ces yeux faiblement cernés. Pourtant, malgré tout ces signes d'une fatigue évidente, le commandant restait l'un des plus beaux hommes qu'il avait pu voir au cours de sa vie.

Embarrassé par le silence qui s'était installé entre eux, et l'attention qui était portée sur lui, le policier se racla la gorge avant de prendre la parole.

Tu veux quelque chose ?

Non merci, j'ai ce qu'il faut, refusa le plus jeune en désignant sa tasse remplie d'un cappuccino encore chaud.

Jungkook hocha simplement la tête et offrit un sourire à la serveuse qui s'éloigna.

Merci d'être venu, déclara enfin le plus jeune en refermant son livre.

Le commandant hocha la tête, ne sachant pas réellement quoi dire. Il n'était pas ici par bonté de cœur, surtout lorsqu'il savait quelle serait la conclusion de cette conversation.

Tu voulais discuter, alors je suis là.

L'ambiance entre eux était étrange, presque malaisante, mais ce n'était rien de surprenant. Il y avait tant de non-dits entre eux, toutefois, Jimin savait qu'il devait y mettre fin.

Comment tu vas ? Tu te remets de ta blessure ? demanda Jungkook pour faire la conversation.

Ça cicatrise.

Les réponses du médium étaient brèves, mais le brun n'en tint pas compte.

De quoi tu voulais qu'on parle ? questionna le tatoué, voyant que son cadet n'était pas enclin à une discussion banale.

De ce qui s'est passé. De nous. Je voulais mettre les choses à plat avant de partir.

Jungkook s'attendait à ça. Il n'était pas idiot, il avait bien compris quel genre d'échange l'attendait et que cela ne serait pas plaisant.

D'accord, je t'écoute.

Le cœur battant la chamade et les mains moites, Jimin prit une grande inspiration, tout en rassemblant son courage. Pour la première fois depuis leur séparation, il allait enfin mettre des mots sur son mal-être et cela l'angoissait au plus haut point. Il savait que ces paroles allaient être dures à dire et à entendre, mais elles étaient nécessaires pour qu'ils puissent passer à autre chose.

Tu me manques, commença-t-il d'une voix tremblante.

Toi aussi, tu me manques, assura Jungkook avant d'être coupé par son vis-à-vis qui reprit d'un ton plus assuré.

Tu me manques à en crever, je ne peux pas le nier, mais ce manque disparaît quand je repense à ce qui s'est passé. Avec toi, j'ai vécu les plus beaux moments de ma vie, mais aussi les plus douloureux.

Je suis désolé, murmura le policier, les yeux baissés sur ses mains.

S'il te plaît, laisse-moi finir.

La voix du médium était calme et autoritaire, toutefois, le brun y perçut une faille qu'il était le seul à connaître. Malgré toute la confiance et l'assurance que le blond tentait de dégager, Jungkook y voyait aussi toute sa peine et son anxiété. Afin de ne plus l'interrompre, il hocha la tête et prit une gorgée de son café pour hydrater sa trachée.

Tu as douté de moi Jungkook, alors que quand tu m'as demandé de te faire confiance, je l'ai fait les yeux fermés. Je n'ai pas hésité, et ce, malgré le passé que tu traînais derrière toi. J'ai mis de côté tous mes doutes et mes incertitudes, et je me suis remis à toi sans hésiter. Je pensais que tu avais fait pareil, mais j'avais tort. Toutes les fois où je t'ai dit que je t'aimais n'ont pas été entendues. Tu as douté de mon amour pour toi, tu m'as accusé d'avoir commis la pire des trahisons, sans même me donner une chance de m'expliquer, et c'est ça qui fait le plus mal. Les mots que tu as prononcés cette nuit-là me hantent encore, mais le pire, c'est le dégoût que j'ai vu dans tes yeux. Tes paroles ont été mille fois plus douloureuses que le coup de couteau que j'ai reçu et même si mes sentiments pour toi n'ont pas changé, pour le moment, je n'arrive pas à passer outre.

Le blond s'interrompit pour prendre une grande inspiration, tentant de calmer son pouls qui tambourinait dans ses veines. À mesure qu'il vidait son sac, sa trachée devenait de plus en plus douloureuse et ses yeux s'humidifiaient jusqu'à ce qu'une première larme orpheline ne s'échappe de ses paupières, s'écrasant sur la table. Face à lui, Jungkook encaissait sans rien dire. Il écoutait attentivement ces paroles qui lui étaient destinées et qui retraçaient toutes les erreurs qu'il avait faites.

Tu sais, le soir où Lian m'a invité pour la première fois à sortir, on est allé au cinéma. En sortant, il m'a demandé s'il pouvait m'embrasser, et tu sais ce que j'ai répondu ?

Le commandant bougea négativement la tête. Il se souvenait de ce soir-là, mais aussi de la façon dont il avait accueilli son cadet lorsqu'il était rentré. Il se rappelait qu'ils s'étaient disputés, encore, et qu'une nouvelle fois, Jimin lui avait reproché son manque de tact. Ce qu'il n'avait jamais osé lui dire, c'était que la jalousie l'avait rongé ce jour-là et qu'il aurait sûrement tout donné pour être à la place de Lian.

Je lui ai dit non et tu sais pourquoi ? Parce que tu étais déjà bien ancré dans mon esprit. Il aurait pu être le premier. J'aurais pu me donner à lui parce qu'il est tout ce qu'une personne recherche pour une première fois, mais je ne l'ai pas fait. À l'époque, tu te comportais comme un enfoiré avec moi et pourtant, mon cœur ne voulait personne d'autre que toi. Je t'ai été fidèle avant même que tu ne sois à moi et tu as osé douter de moi. Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que tu aies si peu confiance en moi ?

Tu n'as rien fait, assura le tatoué.

Bien qu'il tente de garder la face, il ne pouvait pas empêcher le nœud dans son œsophage de grandir, comprimant sa trachée et rendant chaque respiration difficile.

Alors pourquoi tu as gâché ce qu'il y avait de plus beau entre nous ? demanda le médium en passant la manche de son sweat sur ses joues humides.

Parce que je suis un imbécile, répondit le commandant en haussant tristement les épaules. Je n'ai aucune explication à te donner parce que rien de ce que je pourrais dire n'excusera mon comportement. Quand on s'est mis ensemble, je croyais que j'avais réussi à faire taire mes démons. Pendant un moment, ça avait été le cas, mais quand j'ai revu Woong, tout ce qu'il m'a fait m'est revenu en pleine figure.

En voyant les sourcils froncés de son cadet, le policier reprit rapidement la parole en tentant de contrôler sa voix chancelante. Il devait paraître confiant, car s'il lui restait une dernière chance de récupérer Jimin ou du moins de lui donner l'envie de lui pardonner, il devait la saisir. Il était prêt à attendre dix ans si c'était le temps dont il avait besoin pour revenir vers lui.

Je ne cherche pas d'excuse, je t'explique simplement ce qui s'est passé. Je pensais qu'il n'avait plus aucune emprise sur moi, mais j'avais encore tort. Quand j'ai reçu ces images, mon cerveau n'a pas cherché à déceler le vrai du faux, il a simplement voulu se protéger et j'ai laissé ma peur et mes angoisses gagner. Je sais que je t'ai blessé, j'en ai conscience et tu ne mérite pas ça. Je veux que tu sois épanoui, c'est ce que j'ai toujours voulu et malgré tout ce qui s'est passé, si un jour, tu arrives à me pardonner, je sais que je peux te rendre heureux.

En entendant cela, le blond pouffa amèrement, interrompant la tirade de son aîné et quand ce dernier s'apprêtait à reprendre la parole, la serveuse apparut à leur table. En la voyant, Jimin tourna la tête vers la fenêtre, essuyant les perles salées qui ravageaient son visage de porcelaine. La jeune femme leur demanda s'il voulait commander quelque chose avant d'être poliment renvoyée par le commandant. Ce dernier tentait de rester le plus neutre possible, mais à l'intérieur de lui, une tornade faisait rage. Son cœur et son âme étaient en miette et les mots qu'il s'apprêtait à prononcer étaient sûrement les plus douloureux qu'il n'ait eus un jour à dire.

Je sais que je suis celui qui a tout gâché, mais je veux quand même que tu saches que tu as été la plus belle chose qui me soit arrivée. Tu m'as montré ce qu'était une vraie relation. Que l'amour, ce n'était pas que des mensonges et de la manipulation. Tu m'as prouvé que j'étais capable d'aimer et d'être aimé en retour, même si je n'ai pas su le voir. Notre relation était bancale par ma faute, j'en ai conscience, mais elle était authentique, ça j'en suis persuadé. Je... je sais que tu t'en vas et que j'y suis pour quelque chose, mais avant ton départ, qu'il soit définitif ou pas, j'ai besoin que tu l'entendes de ma bouche au moins une fois.

Le tatoué prit une grande inspiration, le regard rivé sur sa tasse de café encore pleine. Il cherchait les dernières étincelle de courage en lui pour prononcer ces trois petites paroles qu'il aurait dû dire il y a longtemps.

Jimin ne luttait plus pour dissimuler ses larmes, à quoi bon, il était faible face à cet homme qu'il aimait, il l'avait toujours été et à présent, il écoutait son aîné déplorer ses actes passés et défendre sa cause.

Ce dernier implorait le pardon et le médium voulait le lui donner, il le souhaitait de tout son cœur, mais pour le moment, il s'en sentait incapable. Le policier affirmait être capable de le rendre heureux, c'était à n'en pas douter, mais comment pouvait-il lui faire confiance si la dernière fois qu'il s'était donné à lui, Jungkook avait laissé ses démons le consumer ? Ils avaient besoin de temps. Ils en avaient tous les deux besoin et il espérait que durant cet éloignement, son aîné guérirait lui aussi.

Perdu dans la guerre que menait son cœur contre sa conscience, Jimin fut brutalement ramené sur terre lorsque la voix de son vis-à-vis arriva à ses tympans, portant des mots qu'il n'aurait jamais cru entendre.

Je t'aime, déclara enfin Jungkook d'une voix tremblante, en plantant son regard dans celui de son cadet. Je t'ai toujours aimé. Avant même que j'en ai conscience, mon cœur, lui, savait déjà qu'il ne voulait que toi.

Le médium avait toujours voulu entendre ces mots. Il s'était imaginé ce moment des milliers de fois et aussi comment il se serait senti quand cela arriverait. Il pensait qu'il serait l'homme le plus heureux et pourtant, aujourd'hui, il avait la sensation que de l'acide coulait dans ses veines.

Pourquoi tu fais ça ? répondit Jimin, en proie à une détresse notable. Pourquoi tu as attendu que tout soit fini pour me le dire ? reformula-t-il.

Parce que je suis un crétin, répondit le commandant, un sourire débordant de tristesse sur les lèvres. Mais, même si c'est terminé, ces sentiments restent toujours aussi véridiques pour moi. Ils le seront à jamais.

Jungkook faisait de son mieux pour garder la face, mais voir la détresse sur le visage de l'homme qu'il aimait lui était insupportable. Son œsophage était si comprimé que c'en était insoutenable. Il savait qu'il ne pourrait pas retenir sa tristesse bien plus longtemps, il arrivait bientôt au bout de ses limites.

Jimin restait silencieux, il se contentait de renifler, essuyant ses joues avec ses manches qui étaient tachés par ses larmes. Plusieurs émotions faisaient rage en lui, certaines positives, d'autre douloureusement négatives, mais au final, il était incapable de les exprimer.

Face au manque de réaction de son ex petit ami, le commandant afficha un sourire sans joie et décida qu'il était temps de mettre fin à cette conversation qui lui faisait bien trop de mal.

Je te remercie de m'avoir donné une chance de m'expliquer. Je suis désolé pour tout le mal que j'ai pu te faire. Tu as été ma plus belle expérience et la personne la plus merveilleuse qui m'a été donné de rencontrer. Tu as fait ressortir le meilleur en moi et pour ça je t'en serais éternellement reconnaissant. Sache que je t'attendrai. Je te laisserai tout le temps dont tu as besoin, et si même après tout ça, tu décides que tu ne veux plus de moi dans ta vie, alors sois heureux. C'est mon dernier souhait, même si ce n'est pas moi le fruit de ce bonheur.

Ces derniers mots s'évanouirent dans un murmure qui disparut au milieu du brouhaha des clients qui les entouraient. C'était une imploration, le dernier vœu d'un condamné qui brisa encore plus le cœur de Jimin. Comment pouvait-il lui demander d'être heureux avec un autre alors que son âme ne réclamait que lui ? Toute cette situation était si contradictoire.

Le blond était paralysé, incapable de dire le moindre mot et faire le moindre geste.

J'espère que tu te plairas à Jeju. Si tu le souhaites, donne-moi de tes nouvelles, parla finalement Jungkook pour briser le silence.

Voyant que son cadet encaissait encore leur échange, il continua d'une voix plus douce et débordante de toute l'affection qu'il avait pour lui.

Prends soin de toi, Jimin.

Ce furent les derniers mots que le policier prononça avant de quitter la table et de partir sans se retourner.

Immobile, le blond fixait un point invisible devant lui. Il l'avait appelé par son prénom. C'était un détail si insignifiant et qui pourtant, fit d'énorme ravage à l'intérieur de sa poitrine. Ça y est, il avait eu le courage d'évacuer sa peine et à présent, tout était terminé. Il avait commencé à couper la corde invisible qui le liait à Jungkook. Il venait de faire un pas sur le chemin de la guérison, mais pourquoi avait-il le sentiment que quelque chose venait de mourir en lui ?

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Le QG de la criminelle n'avait jamais été l'endroit le plus calme du commissariat de Haeundae. Les femmes et les hommes qui occupaient ces bureaux avaient chacun un caractère bien trempé, refusant le plus souvent de se faire marcher sur les pieds. Il n'était donc pas rare que des disputes éclatent, que des voix s'élèvent, pourtant ces dernières semaines, le calme plat y régnait. Certains membres de l'unité ignoraient d'où venait ce changement soudain, mais les amis les plus proches du commandant, eux, n'étaient pas dupes.

La patience de Jungkook était à la limite du sol et toute personne saine d'esprit savait que dans ces moments-là, il valait mieux éviter de le contrarier. Chacun faisait donc ce qui lui incombait, sans poser de question, rendant ainsi l'atmosphère du bureau moins électrique.

Aujourd'hui, le commandant était encore plus silencieux que d'ordinaire. Après son rendez-vous avec Jimin, le brun s'était enfermé dans son bureau dans lequel il était resté toute la journée sans manger. Les seules pauses qu'il s'était accordées, avaient été pour aller chercher un café, se soulager et fumer une cigarette. Durant ses minutes qu'il avait passées hors des quatre murs dans lesquels il travaillait, il n'avait pas dit un mot.

Le soleil se couchait doucement sur la ville et Jungkook s'était autorisé une pause, voulant reposer ses yeux qui fatiguaient de tant regarder l'écran de son ordinateur. Le regard rivé sur sa fenêtre, il observait le ciel, se demandant si l'avion de Jimin avait décollé. Était-il réellement parti ? Sa confession tardive avait-elle eu un impact sur sa décision ? Il en doutait, mais un faible espoir continuait de vivre en lui.

Eh Kook, intervint une voix derrière lui, le faisant sursauter.

O-oui ? répondit-il en pivotant vers son coéquipier.

Ça te dérange si je pars plus tôt ? demanda Taehyung. Lilith ne se sent pas très bien.

— Est-ce qu'elle va bien ? l'interrogea Jungkook, inquiet.

Elle a eu une petite chute de tension, mais Lee était là. Elle me dit qu'elle se sent mieux, mais je préfèrerais aller la chercher au cabinet plutôt qu'elle prenne le volant pour rentrer, explique l'aîné.

Bien-sûr, vas-y, autorisa le tatoué. Tu n'as même pas besoin de me demander. Si ça concerne Lilith ou les bébés, tu peux d'office te dire que tu as mon autorisation.

Merci, lui sourit le lieutenant. Je reviens dès que je l'ai déposé.

Non, le contredit Jungkook avec douceur. Rentre chez toi. Prépare-lui un dîner et profite de ta soirée. Je vais te remplacer, assura-t-il avant de reprendre d'un ton plus morose. De toute façon, personne ne m'attend à la maison.

En prononçant ces mots, son regard rencontra de nouveau le ciel qui était peu à peu consumé par l'obscurité de la nuit qui allait inévitablement s'abattre sur lui. Témoin de cet abattement, Taehyung referma la porte afin de leur donner un peu d'intimité et s'approcha de son frère. Il posa une fesse sur le coin de son bureau et prit la parole d'une voix douce et compatissante.

Il m'a envoyé un message il y a quelques minutes pour me dire qu'il était dans l'avion, déclara-t-il.

Eh voilà, l'unique espoir qui brillait en Jungkook venait de se dématérialiser en une fraction de seconde. Il l'avait fait, il était parti.

Est-ce que tu lui as parlé ? reprit le plus vieux.

Ce matin, répondit le commandant sans quitter le ciel des yeux.

Comment ça s'est passé ?

Pas si bien que ça vu qu'il est monté dans l'avion.

Qu'est-ce que vous vous êtes dit ?

Jungkook se tourna enfin vers son frère et croisa son regard bienveillant. Il n'était pas du genre à s'étaler sur ses sentiments, mais ce soir, après une journée comme celle-ci, il ressentait tout de même le besoin de vider son sac et il n'y avait pas meilleure personne que Taehyung pour cela.

Il m'a dit tout ce que je savais déjà. À quel point je l'avais blessé, que pour le moment, il n'arrivait pas à me pardonner.

Il a dit pour le moment, ce qui veut dire qu'il n'a pas totalement fermé la porte.

J'en sais rien, soupira le commandant en se laissant tomber sur le fauteuil qui se trouvait dans le coin de la pièce, près de la fenêtre. Je lui ai dit que je l'aimais... Pourquoi j'ai fait ça ? murmura-t-il en passant une main sur son visage.

Tu l'as fait parce que tu t'es senti prêt, parce que tu en avais besoin. Je pense que tu as bien fait, Jimin avait besoin de l'entendre.

Qu'est-ce que ça a changé, il est quand même parti.

C'est vrai, mais ce n'est peut-être pas une mauvaise chose, exposa l'aîné des deux frères adoptifs.

Cette réponse réveilla une confusion perceptible chez l'autre policier. Comment le départ de leur ami pouvait être une bonne chose ? Dans quelle circonstance cela pourrait être positif ? En voyant le mécontentement et le trouble de son cadet, Taehyung reprit la parole, un sourire doux, figé sur ses lèvres.

Tu as besoin de guérir Kook. Tu dois te débarrasser de tous tes démons si tu veux un jour être réellement heureux avec quelqu'un, que ce soit Jimin ou un autre. Si tu ne le fais pas, ces peurs qui te rongent finiront par revenir et gâcher tout ce que tu auras pris du temps à construire. Tu ne peux pas continuer comme ça, à douter de toi et prendre la fuite au moindre problème ou émotion que tu n'arrives pas à gérer. Tu dois guérir pour offrir à l'homme que tu aimes une relation saine et stable, basée sur l'amour, le respect mutuel, et le plus important, la confiance. Ta confiance en lui doit être inébranlable. Si tu doutes de lui alors qu'il ne t'a jamais donné aucune raison de le faire, alors c'est fichu, ça ne fonctionnera jamais.

Tu as raison, j'en ai conscience, mais je ne sais pas comment faire, confessa tristement Jungkook en détournant son attention vers le paysage.

Et si tu t'en allais ? proposa le châtain.

Le plus jeune pivota rapidement la tête vers son meilleur ami, les sourcils froncés.

Quoi ? Tu veux que je m'en aille ?

Oui. Prends des vacances !

Où ça ?

Papa et maman n'arrêtent pas de supplier d'aller les voir. Prends deux semaines de vacances ou plus, et va les voir. La campagne, ça te fera du bien. Tu seras coupé du monde, vois ça comme un retour aux sources.

Je ne peux pas m'absenter comme ça Tae. Qui va gérer l'équipe ? On est déjà en sous effectif.

Moi. Je m'occupe de l'équipe. On fera des heures supp' s'il faut. On te doit bien ça, ces derniers jours, tu prends toutes nos gardes. Je suis persuadé que le capitaine sera d'accord avec moi.

La proposition de son frère était alléchante. Il était vrai que depuis qu'il avait repris du service, il enchainait les heures de travail et avait à plusieurs reprises remplacé ses collègues, mais l'idée de retourner chez ses parents et qu'ils le voient dans cet état l'angoissait.

Maman sera au ange de t'avoir à la maison, puis papa est beaucoup moins démonstratif, mais il sera tout aussi heureux.

Jungkook resta muet, votant le pour et le contre de cette proposition si soudaine. Son frère avait sans doute raison, il avait besoin de ça. Peut-être qu'auprès de ses parents, loin de toute la civilisation, il pourrait guérir son cœur écharpé par le temps.

Je vais y réfléchir, mais si je décide de partir, ce ne sera pas avant la semaine prochaine. Demain, c'est l'anniversaire de Na-bi, déclara-t-il.

La fille de Hoseok ?

Le tatoué hocha la tête, craignant à présent que la conversation ne tourne au vinaigre.

Tu lui as acheté un cadeau ?

Oui. J'ai discuté avec ta fiancée, elle m'a conseillé de choisir quelque chose qu'elle pourrait faire avec son père. Je sais qu'en plus des chevaux, elle aime l'univers marin. Du coup, je lui ai acheté deux billets pour l'aquarium.

Très bonne idée, le félicita Taehyung, un sourire fier sur les lèvres qui interloqua son cadet.

C'est quoi ce sourire ? Je croyais que tu étais contre le fait que je reste dans la vie de cette fillette.

Eh bien, il faut croire qu'on change tous d'avis. Tu as raison, cette enfant n'est pas responsable du choix de vie de son père. En plus, je suis persuadé que ça te fait du bien de la voir.

Jungkook haussa les épaules. Même si son frère semblait avoir accepté la place que Na-bi et son père avaient dans sa vie, il restait quand même sur sa réserve à chaque fois que le sujet était abordé. Depuis que Taehyung avait découvert cet aspect de sa vie, cela avait été sujet à des disputes et il n'avait pas besoin de ça.

Le lieutenant s'apprêtait à reprendre la parole lorsque le téléphone fixe du bureau se mit à sonner, attirant l'attention des deux hommes. Étant près du combiné, il décrocha en s'annonçant puis, après avoir écouté ce que voulait son interlocuteur, il posa l'appareil sur la surface en bois et se tourna vers son frère.

C'est pour toi, un appel sur la une, déclara-t-il.

Perplexe, Jungkook se leva et prit le combiné dans sa main.

Je vais y aller moi. Demain, prends ta journée, je te remplace, annonça Taehyung.

Ok, merci. Embrasse Lilith de ma part.

Le lieutenant acquiesça et lui offrit un salut de la main tout en récupérant ses affaires, puis quitta la pièce à la hâte. Enfin seul, Jungkook amena le téléphone à son oreille et prit la parole avec son éternelle nonchalance.

Commandant Jeon, annonça-t-il.

Kook, c'est moi, chuchota une voix tremblante.

Même s'il ne voulait pas l'admettre, le cœur et l'esprit du policier reconnurent immédiatement cette voix. Il aurait voulu l'oublier pour toujours, mais malgré tout ce qu'il avait pu croire, ce n'était toujours pas le cas. Toutefois, il comptait y remédier, cela ferait partie de sa guérison.

Qui êtes-vous ? répondit ce dernier, feignant l'ignorance.

Kook s'il te plaît, c'est moi Woong, je n'ai pas beaucoup de temps.

Ce prénom réveilla un frisson désagréable qui traversa son échine de bas en haut. Après son interrogatoire forcé dans la chambre d'hôtel, Woong avait été conduit à l'hôpital pour y être soigné, ensuite au poste de police où il avait été incarcéré avant d'être transféré à la prison pour homme de Busan. Depuis, Jungkook n'avait pris aucune nouvelle de lui, ni même de la date de son procès.

Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-il, apathique.

J'ai besoin que tu m'aides, implora le prisonnier d'une voix tremblante. Je... je sens qu'on me surveille et ce n'est qu'une question avant que je ne finisse comme Seok-min.

Un rire nerveux quitta le commandant qui passa une main dans ses cheveux avant de masser l'arrête de son nez.

Tu as un sacré culot de me demander de l'aide après ce que tu as fait, répondit le tatoué d'un ton bien trop calme pour être vrai.

Je t'en supplie. Tu ne peux pas me laisser crever ici !

Le Jungkook de vingt-deux ans aurait très certainement couru pour le sortir de cette cellule et le mettre à l'abri. Cependant, celui d'aujourd'hui était délivré de l'emprise qu'il avait sur lui. C'était terminé, cela ne le concernait plus.

Au revoir Woong.

Son corps dénué de toute hésitation, il reposa violemment le combiné sur le socle et se leva. D'un geste brusque, il attrapa sa veste en cuir et quitta le bureau. Il avait besoin d'une cigarette, c'était une question de vie ou de mort.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

La dernière fois que Jimin avait pris l'avion, c'était lorsqu'il avait dix ans, et le vol s'était déroulé en première classe. Aujourd'hui, plus de treize ans plus tard, il était remonté à bord de ses immenses engins qui traversaient le ciel et permettaient de voyager dans le monde entier en quelques heures.

Bien que son vol n'ait duré qu'une heure, cela avait été les soixante minutes les plus longues de toute son existence. Lors de l'enregistrement de leurs bagages à Busan, le blond s'était vu attribuer un siège aléatoire suite à un problème informatique. N'ayant pas de souci avec cela, il avait simplement accepté. Quelles étaient les chances qu'il soit placé entre un homme d'une soixantaine d'années qui était visiblement en plein divorce avec sa douche et une jeune femme qui avait tenté par tous les moyens d'avoir son attention, usant de techniques de drague et de répliques tout droit sorties des pires dramas.

Plus qu'impatient de respirer à nouveau de l'oxygène pur, Jimin fut certainement l'un des premiers passagers à quitter l'appareil lorsqu'il avait atterri à Jeju. Une fois dehors, il était parti en direction du bâtiment de verre où il pourrait récupérer ses bagages et attendre sa mère.

Ah, tu es là ! Je te cherchais partout, s'exclama Hee-sun en arrivant près de lui. Pourquoi tu es parti si vite ?

Parce que si je restais une minute de plus dans cet avion, j'aurais très certainement tué mes deux voisins ! répliqua Jimin la mine contrariée. Sérieusement, les gens ne se douchent jamais ou quoi ?

Jimin ! le réprimanda madame Park en regardant autour d'eux.

Minkyun qui assistait à l'échange se mit à rire.

Tenez, voilà nos valises, annonça-t-il pour mettre fin au duel de regard des deux Park.

Sans dire un mot, chacun récupéra ses bagages. Le professeur de ju-jitsu se proposa de porter le sac de son beau-fils, ne voulant pas qu'il prenne le risque de se blesser. Jimin le remercia et ils se mirent en route vers la sortie.

On va prendre un taxi ? demanda le plus jeune.

Non, j'ai laissé ma voiture sur le parking.

La note va être salée, murmura Jimin afin que personne ne l'entende.

Hein ?

Non rien, se rattrapa-t-il, un sourire hypocrite sur le visage.

Ses deux aînés devant lui, Jimin profita d'être ignoré pour sortir son téléphone et retirer le mode avion. Sans prêter attention aux membres présents dans ce groupe, il ouvrit le chat de discussion et rédigea un message afin de prévenir ses amis de son arrivée.

🟢 Jimin 19:35 – J'ai atterri et récupéré mes valises. Le vol s'est bien passé, si on enlève le fait que j'étais assis entre un gros dégueulasse qui ne s'est pas lavé depuis que j'ai perdu ma première dent, et une nana qui était prête à me sauter dessus... 😒

🟢 Jimin 19:35 – On va quitter l'aéroport. On s'appelle dans la semaine si vous voulez. Je vous embrasse, vous me manquez déjà. Je vous aime ❤️

Le regard rivé sur son écran, Jimin se mit à sourire en relisant son message, mais ce dernier disparut lorsqu'il vit le nom des personnes qui l'avait reçu. Jungkook était présent. Pourquoi Jungkook était présent dans ce groupe alors que...

Oh merde ! paniqua le médium.

Il entama de supprimer le message, mais c'était trop tard, le commandant l'avait vu, pire, il était en train de répondre.

🟢 Jungkook 19:36 – Sois prudent et prends soin de toi.

Fait chier, quel imbécile ! pesta Jimin en se maudissant d'avoir été si stupide.

Qu'allait-il répondre à ça ? Avant qu'il n'ait le temps de réfléchir, il reçut un message privé de Rose qui semblait tout autant paniqué que lui.

💬 De Rose – 19:37
Min, rassure-moi, c'était volontaire ? Vous vous êtes réconcilié ?

💬 À Rose – 19:37
Non 😭😭😭. J'ai retiré le mode avion et les groupes ne se sont pas mis à jour ! Je me suis rendu compte trop tard que c'était le mauvais groupe ! Quel con ! 🤦🏽‍♀️

💬 De Rose – 19:38
Ok. Pas de panique petit cœur. Soyons naturel, ça va le faire !

Encore une fois, Rose Barnes avait su alléger la situation sans même faire d'effort. Épuisé aussi bien physiquement que mentalement, Jimin fut pris d'un éclat de rire nerveux qu'il ne sut contrôler, attirant l'attention de sa mère qui le regardait, confuse.

💬 À Rose – 19:39
Tu sais quoi, je suis tellement défoncé par la fatigue que je me tape un fou rire. 😭😂

La jeune femme lui répondit par une suite d'émojis qui décrivait parfaitement la situation actuelle. Elle rédigea ensuite quelques mots doux sur le groupe, suivie de leurs autres amis. Avant de quitter le grand bâtiment et d'affronter le froid qui les attendait, Jimin lut chaque message, un sourire mélancolique sur les lèvres. Ce fut la voix de Minkyun et le vent frais qui s'immisça par les portes coulissantes qui attirèrent son attention.

Jimin, bienvenue à Jeju.

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