Malgré sa nuit mouvementée et son cauchemar, Jimin était d'excellente humeur au réveil. Aujourd'hui, il avait son premier cours de self-défense avec Lian alors en plus de sa sacoche où il avait son ordinateur, il avait pris avec lui un petit sac de sport.

Jungkook et lui venaient d'arriver au poste. Les deux hommes n'avaient pas reparlé de ce qui s'était passé la veille. Le tatoué semblait le croire, ce qui le soulageait énormément.

— Tu es vraiment heureux à l'idée de venir bosser aujourd'hui, ricana le commandant en descendant de la voiture.

— Oui ! Je commence les cours de self-défense avec Lian ! annonça-t-il avec excitation. Alors gare à tes fesses Jeon, bientôt, je te mettrai une branlée quand tu me chercheras les ennuis.

Un rire franc quitta la gorge de Jungkook en voyant son cadet imiter maladroitement une prise de kung-fu qu'il avait sûrement dû voir dans un des films d'action qu'ils avaient regardé ensemble.

— Il va te falloir plus que quelques cours de self-défense avant que tu ne puisses ne serait-ce que me toucher. En ce qui concerne les branlées, je ne dis pas non, répliqua le brun en haussant subjectivement les sourcils.

Un ange passa avant que le médium ne comprenne le sous-entendu derrière les paroles de son colocataire. Lorsque ce fut le cas, un incendie se propagea sur son visage avant qu'un frisson ne parcoure toute sa colonne vertébrale.

— T'es con, répondit simplement Jimin les joues rougies.

En riant, les deux amis entrèrent dans le commissariat pour rejoindre leur bureau. Comme tous les matins, le jeune consultant sortit ses affaires et les posa sur la petite table qui lui avait été attribuée, pendant que Jungkook allumait son ordinateur.

— Je descends poser mes affaires dans mon casier, je te prends un café en remontant ? proposa le plus jeune.

— Je veux bien merci, je vais faire quelques recherches sur Sanchez, il ne doit pas y avoir cinquante mille Sanchez à Busan.

Jimin sentit un sentiment étrange l'envahir. Jungkook le croyait ? Bien que cette information soit sortie d'un rêve, il ne doutait pas de lui.

— Pourquoi tu fais cette tête ? demanda le commandant en remarquant que son ami était médusé.

— Je crois que c'est la première fois que tu ne remets pas en doute mon don, confessa le médium.

— Eh bien, il y a un début à tout, répondit simplement le tatoué avec un sourire chaleureux. Même si le fait de te voir parler seul me fait toujours bizarre, tu m'as déjà prouvé la véracité de tes informations lorsque ça concernait ton don. Alors, je... je te fais confiance.

Jimin resta stupéfait face à ce qu'il venait d'entendre. C'était quelque chose de nouveau. Jungkook ne lui avait jamais dit qu'il avait confiance en lui.

— M-merci.

— Allez, va me chercher ce café, ricana le tatoué tout aussi gêné que son cadet.

Ce dernier hocha frénétiquement la tête et sortit du bureau. Au passage, il salua Rose et Lian qui venaient d'arriver, puis quitta le QG pour se rendre au sous-sol. Après avoir posé ses affaires, le blond remonta à l'étage où il alla chercher les deux cafés.

En attendant que les boissons chaudes ne soient prêtes, le médium sortit son téléphone. Lorsque lui et Jungkook étaient partis, Lilith et Taehyung dormaient encore, le châtain lui avait donc envoyé un message afin de prendre de ses nouvelles. Ce dernier avait posé sa journée pour se rendre chez ses parents.

✉️ Comment tu vas ce matin ? Tu as pu dormir ?
— Taehyung

✉️ Je vais bien, promis, et oui, j'ai réussi à dormir.
Vous êtes partis ?
— Jimin

✉️ Non, pas encore. Lilith finit de se préparer.
— Taehyung

✉️ Bonne route alors, faites attention et embrasse tes parents pour moi.
À ce soir.
— Jimin

✉️ Je ne rentrerai pas ce soir.
Je dîne avec les parents de Lilith qui reviennent de Washington. 😒
Je vais encore passer un sale quart d'heure.
— Taehyung

✉️ Ah... Bon courage alors et quoi qu'ils disent ne les écoute pas.
Tu es génial.
— Jimin

✉️ Merci Min, passez une bonne soirée.
Et soyez sages.
— Taehyung

Jimin sourit face au dernier message de son ami avant de lever la tête et de faire face à une tête verte qu'il connaissait bien.

— Salut, fit-il un petit sourire sur les lèvres.

Salut, répondit Yoongi d'un ton prudent. Comment tu vas ?

— Fatigué, mais ça va. Je suis désolé pour hier soir. J'étais un peu dans les vapes.

Et moi, je suis désolé de ne pas avoir pu t'aider.

— Ne t'excuse pas. Tu ne pouvais rien faire, le rassura Jimin d'une voix douce et rassurante.

Est-ce que ça t'arrive souvent de faire ce genre de rêve ? demanda le mentholé.

— Non, c'était la pr-

Le médium s'interrompit lorsque qu'un homme entra dans la pièce. Lorsqu'il le reconnut, son cœur loupa un battement.

Park Seo-joon.

Le regard de Jimin quitta brièvement celui du policier pour se poser sur le fantôme. Ce dernier lançait un regard assassin au brun qui venait d'arriver. Sans un mot, ce dernier s'approcha de la deuxième machine à café et sélectionna sa boisson.

C'est bizarre, il est beaucoup trop silencieux ce petit con.

Jimin dut se retenir pour ne pas pouffer de rire. Lorsque sa boisson fut prête, Seo-joon disparut sans rien dire et le médium put enfin respirer.

Bon, tu disais, reprit Yoongi.

— Non, c'était la première fois que ça m'arrivait.

Est-ce que tu penses que c'est un nouvel aspect de ton don ?

— Je n'en ai aucune idée. Peut-être, mais ce n'est pas agréable. Ça semblait si réel.

Je sais, j'ai pu le sentir.

La machine à café émit un petit bruit, informant le médium que ses boissons étaient prêtes. Ajoutant le sucre et du lait dans son café, il s'apprêtait à quitter la pièce lorsque Yoongi parla de nouveau.

Tu vas aller dans les archives aujourd'hui ?

— Oui, je vais trouver un moyen de convaincre Jungkook de me prêter son pass.

J'espère qu'il acceptera.

— T'inquiète, je gère.

Oui, c'est justement ça qui me fait peur.

En riant, le médium quitta la salle de pause pour rejoindre le QG. En arrivant, il remarqua que Jungkook était encore derrière son bureau, fixant son ordinateur d'un air concentré.

— Livraison ! annonça Jimin en entrant dans la pièce.

— Merci, lui sourit le tatoué.

— Tu as trouvé quelque chose ?

En posant sa question, le médium vint se placer derrière le fauteuil de son aîné.

— Non, toujours rien. J'ai mis Lian sur le coup aussi, peut-être qu'à deux, on aura plus de réponses.

— Est-ce que Sae a appelé ?

— Même réponse, et Fong non plus. Tae m'a dit que son suspect était mort, mais je ne sais toujours pas si c'est lié à notre affaire, soupira le commandant en prenant une gorgée de sa boisson.

Jungkook se sentait anxieux aujourd'hui, il ignorait pourquoi, mais a contrario de son cadet, il n'était pas d'excellente humeur. Cela était sûrement dû au manque de sommeil et il détestait se sentir ainsi.

Jimin l'observait en silence et put remarquer à quel point il était tendu. Sans vraiment réaliser ce qu'il faisait, le médium plaça doucement sa main contre la nuque contractée de son aîné et la massa tendrement. Jungkook se figea, surpris par ce contact soudain. Il n'avait pas l'habitude de ce genre d'attention, mais ne bougea pas pour autant.

— On finira bien par le trouver, assura Jimin dans un murmure.

Au moment où Jungkook s'apprêtait à répondre, il fut interrompu par deux coups légers contre le battant en bois. À cet instant, le blond fut ramené à la réalité et s'éloigna en se raclant la gorge, gêné par le contact qu'il avait initié.

La porte s'ouvrit finalement sur Rose qui posa immédiatement son regard sur Jimin.

— C'est justement toi que je cherchais, tu peux venir avec moi ?

Le concerné hocha la tête, perplexe, puis suivit la rouquine jusqu'à son bureau. Cette dernière ferma la porte avant de se tourner vers son ami qui attendait sagement.

— J'ai besoin que tu me rendes un service. Je dois m'absenter pour un petit rendez-vous médical et j'aurai besoin, si tu veux bien, que tu ailles donner ces rapports au capitaine quand il arrivera. Je voulais y aller maintenant, mais son bureau est toujours fermé à clé quand il est absent. C'est assez urgent, c'est pour ça que je me permets de te demander cette faveur.

— Bien-sûr, aucun souci, accepta Jimin.

— Tu es le meilleur, merci beaucoup !

— Il n'y a pas de quoi, gloussa le bond face à l'excitation de la jolie rousse. Je les laisse sur mon bureau, tu pourras venir les chercher avant d'y aller.

— D'accord.

— Bon, je file. Merci beaucoup !

Rose déposa un baiser rapide sur sa joue avant d'attraper son sac et de disparaitre. Jimin resta médusé après le baiser que son amie lui avait donné. Il n'était pas vraiment friand de ce genre de toucher, surtout avec la gent féminine, mais il savait que la jolie rousse n'avait pas de mauvaise intention. Après tout ce temps, il avait appris à la connaitre et à s'accoutumer à son côté fougueux et très tactile.

Tandis qu'il retournait dans son propre bureau, une idée lui vint. La voilà l'excuse parfaite pour que Jungkook lui prête son pass. Il n'avait aucune idée de ce que lui et Rose venaient de se dire, Jimin pouvait donc inventer un petit mensonge. Il n'aimait pas faire ça, mais il n'avait pas le choix s'il voulait accéder à ces fichues archives.

Soufflant un bon coup pour se donner du courage, le blond abaissa la poignée et entra dans la pièce, faisant face au regard interrogateur de son aîné.

— Ça va ? demanda Jungkook.

— Oui oui.

— Qu'est-ce qu'elle voulait ?

Jimin plissa légèrement les yeux, un rictus amusé sur les lèvres.

— Vous êtes bien curieux, commandant Jeon.

Ce dernier haussa les sourcils, surpris par la réponse de son cadet avant qu'un sourire taquin ne prenne vie.

— Hum, et vous consultant Park, vous devez répondre aux questions de votre supérieur.

— Tiens, tu continues d'asseoir ta domination pour avoir ce que tu veux, c'est vraiment une manie chez toi hein ? répliqua le plus jeune avec un haussement de sourcils subjectif.

— Oh, je peux être bien plus dominant, mais je crois que tu n'es pas encore prêt pour ça.

Cette fois, le sous-entendu dans sa réponse fit frissonner Jimin qui sentit ses joues se teinter. Jungkook savait comment gagner ce genre de duel. Il avait bien compris que la carte des allusions sexuelles était bien plus forte que n'importe quelle répartie, surtout sur le médium.

Ce dernier repensa à ce qui était arrivée la veille, à cette érection que le brun avait réveillée avec de simples baisers. Que se serait-il passé s'il n'était pas parti ? S'il ne s'était pas enfui comme un lâche ? Auraient-ils fini comme ce couple sur la vidéo qu'il avait malencontreusement ouverte ?

— Arrête ça, pesta Jimin en allant s'asseoir devant son bureau de fortune.

— Arrêter quoi ? questionna le tatoué d'un air innocent sur le visage.

Air, qui ne trompait personne, car le médium savait pertinemment qu'il le faisait exprès.

— Tu sais très bien de quoi je parle, alors arrête, c'est... déstabilisant, bafouilla le plus jeune sans le regarder.

Jungkook l'observait quelques secondes et en voyant que son colocataire était mal à l'aise, il décida de cesser de l'embêter.

— D'accord, j'arrête, promit le policier. Alors, qu'est-ce que Rose voulait ?

Vas-y Min, c'est le moment ! lança subitement Yoongi depuis le coin de la pièce.

Jimin le regarda brièvement avant de se reconcentrer sur l'écran de son ordinateur. Il devait se lancer et inventer un mensonge, chose qu'il détestait faire.

— Elle m'a demandé d'aller chercher un dossier dans les archives.

— Sérieux ? Tu as son pass ?

— Il faut un pass ? demanda Jimin, jouant parfaitement le garçon étonné.

— Oui, sans ça tu ne peux pas entrer dans les archives ou dans la salle des scellés.

— Oh, non, elle a dû oublier. Fait chier, elle vient de partir.

— Ça, c'est embêtant, lança Jungkook.

Le brun observait son cadet qui pianotait nerveusement sur son clavier. Il examinait son langage corporel et sans même qu'il n'ait besoin de parler, il savait qu'il lui mentait. Maintenant, il devait comprendre pourquoi.

— Tu peux me prêter le tien ? Je vais juste le chercher et je reviens, finit par demander Jimin.

— Hum, je peux le faire, mais pour ça, il faudrait que tu arrêtes de te foutre de ma gueule et que tu me dises la vérité, répliqua Jungkook d'un air plus sérieux.

Le médium écarquilla les yeux, gêné d'avoir été pris en flagrant délit de mensonge.

— J-je ne mens pas, bégaya le consultant.

— Tu mens microbe. Je le sais parce que quand tu le fais, tu grattes la cuticule de ton pouce droit, comme tu le fais en ce moment.

À cette réalisation, Jimin se stoppa immédiatement en posant son regard sur Yoongi qui était toujours là.

Trouve autre chose ! ordonna ce dernier.

Le souci ? Jimin ne savait pas mentir. Il était un très mauvais menteur, la preuve, Jungkook venait de le démasquer en moins de deux secondes.

— C'est bon microbe, dis-moi la vérité.

— Rose voulait que j'emmène ses rapports dans le bureau de Lim, répondit le plus jeune en évitant la question.

— Non, l'autre vérité.

Hé merde. Bon au pire, dis lui. On n'a plus rien à perdre, de toute façon il nous a grillé, soupira le mentholé en commençant à faire les cent pas dans la pièce.

Yoongi avait raison, qu'est-ce qu'il avait à perdre ? Au pire, Jungkook lui dirait non et il n'aurait plus qu'à trouver une solution.

— Ok, j'ai menti, confessa le blond, gêné.

— Ça, je le sais, mais pourquoi ?

— Je... je ne sais pas.

— Très bien, alors dis-moi pourquoi tu veux mon pass.

— Je... j'ai besoin d'accéder aux archives.

— Pourquoi ?

— C'est important ?

— Pour moi oui.

Vas-y, crache le morceau, s'impatienta le fantôme.

— C'est bon, j'ai compris, tu peux arrêter de me stresser ! lança subitement Jimin agacé.

Jungkook qui assistait à toute la scène fronça les sourcils, confus.

— Ok le fantôme, tu permets, on est en pleine discussion, intervint le brun en regardant devant lui.

Cette intervention fit rire le médium, non seulement parce que son colocataire venait de parler à un esprit, mais aussi parce que Yoongi n'était pas du tout à l'endroit qu'il regardait.

Mais ferme là toi ! répliqua le mentholé avant de s'adresser à son meilleur ami sans le regarder. Je peux le frapper ?

— Non, tu ne vas frapper personne, gloussa Jimin.

— Attends, il veut me frapper ? Mec, ne la ramène pas, tu es mort, je te signale, rétorqua le tatoué faussement indigné.

Je te jure, je vais trouver le moyen de t'étouffer dans ton sommeil, grogna Yoongi

— Vous pouvez arrêter tous les deux ? Vous me donnez mal à la tête ! s'exclama le blond.

C'est lui qui a commencé !

— Il ne peut même pas t'entendre ! s'agaça Jimin.

— Qu'est-ce qu'il a dit ? demanda Jungkook avant de reprendre d'un ton plus las. Non, laisse tomber, c'est une discussion de sourd. Dis-moi plutôt la vérité.

— Très bien, se résigna le plus jeune après avoir jeté un coup d'œil à son meilleur ami. Je veux aller dans les archives pour consulter le dossier sur le meurtre de Yoongi.

— Tu as regardé sur la base de données ?

— Oui, mais le dossier n'existe pas. Tae a dit que c'était surement parce que l'enquête avait été classée sans suite.

— D'accord, et pourquoi tu veux voir ce dossier ?

Jimin lança un regard dur à Jungkook. Il n'avait pas envie de répondre à ses questions, il voulait simplement ce fichu pass. Est-ce que c'était trop demandé ? Qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir dans ses archives pour qu'elles soient si difficiles d'accès ?

— Tu voulais savoir ce que je voulais des archives, je t'ai répondu. Ce que je veux faire de ce dossier ne regarde que moi !

— Très bien, alors la réponse est non, répondit le policier en se tournant de nouveau vers son ordinateur.

Le jeune consultant savait que Jungkook ne changerait pas d'avis s'il ne lui disait pas tout alors, dans un soupir, il pivota pour lui faire face.

— J'ai besoin de savoir ce que les policiers qui ont mené l'enquête ont trouvé. Tant que je ne trouverai pas qui l'a tué, Yoongi ne partira pas. Tant qu'il ne trouvera pas la paix, il ne pourra pas passer de l'autre côté. J'ai... j'ai besoin de toi pour ça alors, s'il te plaît, tu veux bien me prêter ton pass ?

Le policier le sonda de longues secondes, observant ses traits suppliants. Il savait que ça ne servirait à rien, car il avait déjà ouvert ce dossier. Il l'avait fait quelque temps après sa rencontre avec Jimin. Il était curieux à propos de ce garçon décédé qu'il disait voir, alors il avait fait ses recherches, mais il n'avait rien trouvé.

— D'accord, acquiesça finalement le tatoué.

Le visage du blond s'illumina et il dut prendre sur lui pour ne pas se jeter au coup de son aîné tellement il était heureux. À quelques pas de lui, Yoongi criait de joie, faisant sa petite danse peu gracieuse qui fit rire Jimin.

Allons-y ! s'impatienta le fantôme.

— Est-ce qu'on peut y aller maintenant ? demanda le médium avec prudence.

— Si tu veux, oui.

Jungkook se leva, suivi de son cadet, puis ils partirent en direction du sous-sol.

Je me demande ce qu'on va trouver. S'il y a des photos, ne regarde pas hein ! Je ne suis pas sûr que ce soit beau à voir et puis ce ne sera pas mon meilleur angle non plus ! Roh, pourquoi je suis si excité !

— Calme-toi, gloussa Jimin.

Désolé, ça fait des années qu'on attend ce moment.

Le tatoué écoutait cette conversation à sens unique sans rien dire. Il voulait lui dire de ne pas avoir trop d'espoir, mais il ne voulait pas effacer ce sourire de son visage.

Une fois dans le couloir qui desservait les archives, la salle des scellés et les salles d'interrogatoire, Jungkook fit signe à son collègue qui se trouvait dans le poste de surveillance et ce dernier hocha la tête. Jimin ne comprenait pas vraiment ce qui venait de se passer, mais ne posa pas de question.

Face à la porte des archives, le commandant se stoppa et passa son badge dans un boîtier qui émit un bruit aigu avant qu'un voyant vert ne s'allume. Le tatoué poussa le battant en métal et fit signe à son collègue d'entrer.

Le remerciant d'un signe de tête, Jimin s'exécuta et entra. Il se figea et sentit le courant d'air frais qui vint caresser sa peau. Il regarda autour de lui, observant ce qui l'entourait. L'endroit était immense, face à lui s'étendaient une centaine de rayons sur lesquels étaient disposées plusieurs boîtes en cartons de tailles et couleurs différentes.

— Ok, suis-moi, l'invita Jungkook.

Le brun l'emmena jusqu'à une petite table haute sur laquelle était disposé un ordinateur. Ce dernier entra ses codes dans le logiciel puis posa son regard sur son cadet.

— Il me faut la date exacte de son décès s'il te plaît, demanda Jungkook, même s'il connaissait la réponse.

— Treize janvier deux mille quinze

Treize janvier deux mille quinze.

Les voix des deux meilleurs amis résonnèrent en parfaite synchronisation. Aucun d'eux n'avait pu oublier cette date fatidique qui avait changé leur vie. L'une d'elle, s'était stoppée violemment, tandis que l'autre, avait viré au drame.

— Ok, section six, allée trente, boîte numéro trois cent quarante, dicta le policier. C'est par là.

En silence, Jimin suivit son colocataire, mémorisant le chemin au cas où il aurait besoin de revenir. Lorsqu'ils arrivèrent devant l'allée en question, le tatoué s'y engouffra, regardant chaque boite, chaque numéro, puis se stoppa devant l'une d'elle qui se trouvait au-dessus de sa tête.

— La voilà. Viens, tu as une table là-bas, tu seras plus à l'aise.

Le médium acquiesça de nouveau et avança jusqu'à la table en question. Le cœur battant, il regarda Jungkook poser la boite en carton sur la surface métallique avant qu'il ne retire le couvercle et ne se pousse pour lui laisser la place.

— Je te préviens, ces dossiers contiennent des photos de la scène de crime. Je ne pense pas que tu devrais les regarder.

— Je...

Ne les regarde pas Min, s'il te plaît, demanda Yoongi d'un ton plus accablé. Je ne veux pas que tu gardes cette image de moi.

— D'accord, je ne les regarderais pas, se résigna Jimin.

Jungkook lui offrit un sourire compatissant puis sortit le dossier de la boite. Il l'ouvrit et retira les clichés du pauvre garçon qui avait été pris par les médecins légistes. Il les avait vus, il savait donc à quel point elles pouvaient être choquantes.

— Est-ce que tu peux rester avec moi ? demanda timidement le plus jeune lorsque son aîné déposa les pages du rapport sous ses yeux.

— Bien-sûr.

La voix du policier était douce et rassurante, ce qui réchauffa le cœur du médium. Les mains tremblantes, Jimin tourna la première page et prit connaissance du document. Plus il lisait, plus ses sourcils se fronçaient de confusion. Il avait lui-même tapé une centaine de rapports d'enquête depuis qu'il avait commencé son travail de consultant. Il savait à quoi ressemblait ces documents et surtout ce qu'ils étaient censés contenir. Alors pourquoi celui qu'il était en train d'examiner ne contenait pas du tout les mêmes informations ? Pourquoi certain renseignement était barré par un trait noir épais ?

— Où est le vrai rapport ? demanda Jimin d'un ton dur.

— Tu l'as sous les yeux, répondit Jungkook.

— Non, ce n'est pas le document original. Où est-il ?

— Microbe, ce que tu as là, c'est tout ce que nous avons sur le meurtre de ton ami.

— Ce n'est pas possible ! Il manque toutes les informations liées à l'enquête ! Il n'y a pas le nom des suspects ! Il manque le rapport d'autopsie, de la balistique, ceux des interrogatoires. Il manque tout ! Alors, où est le vrai rapport !?

À mesure que les mots quittaient ses lèvres, le volume de sa voix augmentait ainsi que son anxiété parce que Jimin venait de réaliser une chose. En plus d'avoir été classé sans suite, son dossier avait été trafiqué. Quelqu'un avait masqué toutes les informations importantes, rendant ces rapports inutiles.

— Où sont les preuves ? Où est la balle qui l'a tué ? Où sont les affaires de Yoongi ?!

— C'est tout ce qu'il y a Jimin, répondit Jungkook avec douceur, face à la détresse et la tristesse que dégageait de son ami.

— Il n'y a rien ! Comment tu peux me dire que c'est tout ce qu'il y a ? Ce putain de dossier est vide ! Pourquoi ?!

Jungkook s'apprêtait à répondre lorsque son téléphone se mit à sonner. Le médium le supplia silencieusement de ne pas décrocher et de lui dire ce qu'il voulait savoir, mais le tatoué afficha un air désole et prit l'appel.

En entrant dans la pièce, Jimin pensait qu'il aurait plus de réponse, mais c'était tout le contraire. Il n'y avait rien, simplement davantage de questions.

— D'accord, j'arrive tout de suite, fit le commandant avant de mettre fin à l'appel.

Après avoir glissé son portable dans la poche arrière de son jean, il posa de nouveau son regard sur son cadet qui le toisait toujours, ses yeux noirs inondés de larmes qu'il s'efforçait de retenir.

— Je suis désolé, il faut qu'on remonte. Sae vient d'appeler, elle a du nouveau sur notre enquête.

Jimin bougea négativement la tête, il refusait de quitter cet endroit sans avoir de réponses.

— Je prends le dossier.

— Non.

— Si ! Je prends ce dossier avec moi et je vais trouver les incompétents qui se sont occupés du meurtre de mon meilleur ami ! insista le médium.

Le commandant voyait bien que son subordonné était en train de perdre pied. Tous les espoirs qu'il avait en venant ici étaient partis en fumée et il voyait à quel point cela le touchait.

— Tu vas m'écouter maintenant, commença le tatoué d'un ton dur en venant saisir les bras de son cadet pour le maintenir face à lui. Ce dossier est vide, ok ? Et trouver les personnes qui s'en sont occupés ne changera pas ce fait. J'ignore pourquoi, mais quelqu'un a volontairement fait disparaître ce qu'il contenait. Tu sais ce que ça veut dire ?

Le plus jeune bougea négativement la tête, les larmes roulant sur ses joues.

— Ça veut dire que quelqu'un de haut placé ne voulait pas qu'on sache ce que l'enquête a donné. J'ignore dans quoi ton ami trempait, mais tu dois laisser tomber, parce que si tu creuses, tu risques de ne pas apprécier ce que tu vas trouver.

Jimin n'entendait rien, ses oreilles bourdonnaient et il eut subitement l'impression de suffoquer.

— Je suis désolé microbe, termina le policier dans un murmure.

Aveuglé par sa colère et l'incompréhension, le médium se libéra d'un geste brusque et partit en direction de la sortie sous le regard désolé de son colocataire.

Tu ne sais rien et pourtant tu continues de parler comme si tu nous connaissais. Si tu savais à quel point je te déteste, cracha Yoongi qui avait assisté à toute la scène.

Le fantôme savait bien que personne ne pouvait l'entendre, mais il avait besoin d'extérioriser ce qu'il ressentait. Lui aussi avait bon espoir que ce dossier leur donne des indices sur celui qui avait pris sa vie, mais la déception fut totale. Le pire dans tout ça, c'était que Jungkook avait raison. Si son meilleur ami continuait de creuser, Yoongi savait qu'il finirait par découvrir qui il était vraiment. Il en avait conscience et il se doutait que cela pourrait mettre fin à leur amitié, mais il était prêt à courir le risque. Si cela l'aidait à trouver la paix, il était disposé à ce que Jimin découvre tous ses secrets, même les plus sombres, même ceux qu'il avait lui-même oubliés.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Une heure s'était écoulée depuis que Jimin avait quitté la salle des archives. Même si le temps était gris et que la pluie menaçait de tomber à tout moment, il s'était réfugié sur le toit du bâtiment. Il n'arrivait plus à contrôler ses émotions, il ne les comprenait pas non plus. Comme si elles n'étaient pas à lui, comme un parasite qui s'immisçait en lui.

Assis sur le rebord, le regard rivé sur le panorama qui s'offrait à lui, le médium tenait dans ses mains une photo. Celle de Yoongi et lui, la seule qui lui restait. Il avait regardé ce cliché durant de longues minutes, laissant ses larmes s'échouer sur l'image tandis que la colère le quittait petit à petit.

Il se sentait si mal, si coupable. S'il n'y avait pas de dossier, comment allait-il mener son enquête et retrouver le meurtrier et son meilleur ami ? Comment allait-il l'aider à trouver la paix.

Perdu dans ses pensées, il fut ramené sur terre lorsqu'il sentit son téléphone sonner dans la poche de son jean. Soupirant de lassitude, il sortit l'appareil et vit sur son écran, plusieurs messages et appels en absence de Jungkook.

✉️ Où es-tu ?
— Jungkook

✉️ Allez microbe, redescends, j'ai du nouveau sur l'enquête.
— Jungkook

✉️ Sérieusement, m'oblige pas à venir te chercher !
— Jungkook

Il y avait également un message de Lian auquel il décida de répondre.

✉️ Hé Min, où es-tu ?
— Lian

✉️ Sur le toit. J'arrive dans quelques minutes.
— Jimin

Le blond n'eut aucune réponse alors, il rangea son téléphone dans sa poche et reporta son attention sur le paysage devant lui. Seuls les bruits de la ville et le vent se faisaient entendre, mais le calme qui l'entourait fut brisé par le fracas métallique qui résonna derrière lui.

Curieux, Jimin tourna la tête et lorsqu'il vit Jungkook avancer vers lui, un long soupir le quitta. Lian n'avait pas su tenir sa langue.

— Si je ne t'ai pas répondu, c'est que je voulais être seul, lança le médium en regardant droit devant lui.

— Peut-être, mais tu me connais, je n'en ai souvent rien à faire de ce que les autres veulent, répliqua le brun en venant s'asseoir près de lui.

Ce dernier sortit une cigarette et vint la glisser entre ses lèvres pour l'allumer. Il tira une première fois dessus, puis offrit le bâton de nicotine à son cadet qui la regarda un instant.

— Non merci, je n'ai toujours pas oublié ce qu'il s'est passé la dernière fois.

— C'est toi qui vois, gloussa faiblement Jungkook en haussant les épaules.

Ses iris noirs rivés sur l'horizon, le policier resta silencieux durant de longues secondes, amenant parfois sa cigarette à ses lèvres avant d'expirer la fumée.

— Je suis désolé que tu n'aies pas trouvé ce que tu voulais, finit par dire le tatoué.

— Je ne comprends pas comment c'est possible. Personne n'a cherché à savoir pourquoi un jeune homme de dix-huit ans a été tué ? Il est mort d'une balle à l'arrière de la tête Jungkook ! Il a été exécuté ! Ce n'était pas un accident et il ne s'est pas trouvé au mauvais endroit au mauvais moment ! Quelqu'un avait prévu de le tuer et je n'arrêterais pas tant que je n'aurais pas trouvé le monstre qui lui a fait ça !

Le ton de sa voix était assuré et rempli de promesses. Jimin était décidé, il allait trouver le coupable, même s'il devait mettre le feu à cette ville. Il était prêt à tout pour trouver celui qui avait volé la vie de son meilleur ami et fait de la sienne un véritable enfer.

— Et alors quoi ? Imaginons que tu arrives à le trouver, qu'est-ce qui se passera ? demanda Jungkook en verrouillant ses orbes noirs dans ceux de son vis-à-vis.

Le médium avait déjà la réponse à cette question. Il savait déjà ce qu'il ferait à cette personne, il espérait simplement qu'il en aurait le courage.

Face au silence de son cadet, le commandant laissa échapper un soupir.

— Je sais ce que tu ressens, fit le tatoué d'un ton prudent.

— Non, tu ne sais pas, le contredit Jimin. Tu ne peux pas savoir ce que ça fait de perdre son meilleur ami, la seule personne qui t'aimait et te comprenait. Tu ne peux pas savoir ce que ça fait de vivre avec un fantôme. De grandir et d'évoluer alors que lui est toujours resté le même. Et tu ne peux pas non plus savoir ce que ça fait de vouloir prendre quelqu'un dans tes bras, mais de ne pas pouvoir le toucher alors qu'il est juste devant toi !

— D'accord, peut-être que je ne peux pas comprendre ce que tu vis, ou ce que tu ressens, mais je sais ce que ça fait de faire face à une injustice. Je sais ce que ça fait de perdre quelqu'un qu'on aimait et de vouloir le venger, mais si la vie m'a appris une chose, c'est qu'il ne découle jamais rien de bon de la vengeance. Au final, il n'y aura que la peine et la douleur, rien de plus.

Les mots du policier étaient lourds de sens et au fond de lui, Jimin savait qu'il disait la vérité. Il savait bien que la vengeance ne l'aiderait pas à se sentir mieux, mais si Yoongi pouvait trouver la paix ainsi, il le ferait.

Un long silence s'installa entre les deux hommes, seuls les klaxons et les bruits de moteur qui provenaient de la ville les entouraient. Après plusieurs minutes, Jungkook décida de changer de sujet.

— Sae-jin et Sam ont trouvé le même numéro de téléphone dans le répertoire téléphonique de nos deux suspects morts. Cette personne les avait contactés une fois le jour où Dubois a été assassiné, annonça le tatoué dans l'espoir de faire réagir son ami.

Ce fut une réussite car Jimin le regarda de nouveau, curieux d'en savoir plus. Satisfait, un sourire s'afficha sur les lèvres du policier.

— Est-ce que vous avez cherché à qui appartenait le numéro ?

— Bien-sûr, répondit Jungkook.

— Accouche ! s'impatienta le consultant.

— Eh, déjà, tu te calmes microbe. Je n'aime pas qu'on me bouscule comme ça, répliqua le tatoué, faussement indigné.

Jimin lui lança un regard noir, nullement amusé par la situation.

— Ça va, ne me regarde pas comme ça, gloussa le plus vieux. On a bien trouvé à qui appartenait le numéro. Allez, je te laisse deviner qui c'est ?

— Je ne sais pas, je n'ai pas vraiment envie de jouer aux devinettes, répliqua le médium, un air blasé sur le visage.

Jungkook roula des yeux avant de reprendre la parole d'un ton plus sérieux.

— Pedro Sanchez.

— Alors Sanchez existe vraiment, murmura Jimin, surpris d'avoir eu raison.

— Il existe. C'est un riche collectionneur espagnol qui est venu vivre ici, il y a tout juste deux ans.

— Tu as son adresse ?

— Oui.

— Allons-y alors !

— Non, toi, tu ne vas nulle part.

— Quoi ? Pourquoi ?! s'offusqua le médium.

— Premièrement, Lian t'attend pour ton premier cours de self-défense et deuxièmement, je ne veux pas risquer qu'il arrive la même chose qu'hier. Alors, je vais y aller avec Rose.

— C'est-

— C'est non négociable, le coupa Jungkook d'un ton plus autoritaire. Je suis désolé microbe, mais cette fois, tu restes au poste.

Une mine boudeuse sur le visage, Jimin finit par se résigner. Il savait que ça ne servait à rien de négocier avec lui. En plus, le tatoué disait vrai, Lian l'attendait.

— Alors, tu vas continuer à bouder longtemps, où tu vas descendre ? reprit le brun, un sourire narquois sur les lèvres. Parce que ce n'est pas en restant ici que tu auras un jour la chance de me botter le cul.

Pour seule réponse, Jimin le poussa en arrière avant de se lever et de partir en direction de la porte.

— Tu vas me payer ça, microbe ! lança le tatoué en se levant.

— Tae avait raison finalement, tu aboies beaucoup, mais tu ne mords jamais, répliqua le médium, un sourire provocateur sur les lèvres.

— Oh ça arrivera. Je peux te le garantir, promit Jungkook en avançant vers lui.

D'une démarche assurée, le commandant parcourut la distance qui les séparait. Avant qu'il ne puisse l'atteindre, Jimin ouvrit la porte et partit en riant de bon cœur.

En arrivant dans les bureaux de l'unité, le jeune consultant fit face à Rose qui venait d'arriver et il se rappela. Il n'avait pas fait ce que la jeune femme lui avait demandé. Il avait été si en colère après sa visite aux archives, qu'il avait totalement oublié la requête de son amie.

— Merde, j'ai complètement oublié d'aller emmener les dossiers à Lim, lui dit Jimin honteux.

— Je m'en suis chargé, lança Jungkook derrière lui.

Le blond pivota vers son colocataire, étonné.

— Merci beaucoup, murmura ce dernier avant de se tourner vers la rouquine qui le regardait toujours. Je suis désolé.

— Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave, lui sourit cette dernière.

— Rose, tu viens avec moi, on va rendre visite à un suspect, ordonna le tatoué en allant chercher sa veste et son arme de service.

— Ok, allons-y alors.

Les deux policiers prirent la direction de la sortie, mais Jungkook s'arrêta sur le pas de la porte pour se tourner vers Jimin.

— Lian t'attend en bas, amuse-toi et ne pense pas à ce qui s'est passé ce matin, on va trouver une solution.

Sa voix était d'une douceur surprenante qui réchauffa le cœur du plus jeune. Ce dernier hocha la tête et afficha un sourire timide.

— Merci.

Le brun répondit à son sourire avant de disparaitre de son champ de vision.

Il nous faut ce dossier, intervint une voix près de lui.

— Pas maintenant Yoongi, lança Jimin en marchant vers la sortie.

Jimin, ne l'écoute pas, ce flic ne sait rien ! Il nous faut ce putain de dossier ! Il faut qu'on sache qui sont les bons à rien qui on prit en charge l'affaire.

— Ce flic, comme tu dis, est mon ami, il a accepté de nous aider, alors sois un peu plus respectueux ! répliqua sèchement le médium.

Non mais je rêve, pouffa amèrement le fantôme. Il y a une semaine, tu le détestais et maintenant, c'est ton nouveau meilleur ami ? Il doit sacrément bien te baiser pour t'avoir complètement retourner le cerveau, je ne vois que ça !

Face à l'attaque du mentholé, Jimin se figea et pivota vers lui, les sourcils haussés de surprise par la violence de ses mots.

— Ok, je vais être très clair avec toi Yoongi, et écoute bien, je ne le répèterai pas. Jungkook ne m'a pas baisé, pas encore, mais ça arrivera sûrement parce que JE le voudrais. À l'avenir, je te demanderai de ne plus faire de commentaire sur ma vie privé ou sur les personnes qui en font partie, sinon notre relation va rapidement prendre un tournant que tu ne vas pas aimer. Je suis peut-être coincé avec toi, mais rien ne m'oblige à écouter tes conneries.

Tu me menaces encore de m'expédier là-bas ?

— Non, ce n'est pas une menace. J'en ai plein le cul de supporter tes attaques, que ce soit envers moi, Jungkook ou Taehyung. Il faut que tu acceptes que ces deux hommes font désormais partie de ma vie et que tu le veuilles ou non, ils ne partiront pas. Je sais que tu es triste, déçu ou peut-être même en colère, mais je crois que tu ne te rends pas compte de la violence de tes propos et à quel point ils me blessent.

Parce que tu crois que ce que tu dis ne me blesse pas ?

— Je ne fais que répliquer ! cingla Jimin. Putain, regarde-nous ! On est incapable de communiquer sans s'étriper ! Tu n'acceptes pas que j'évolue ! Tu n'acceptes pas que j'ai envie de voir ou de connaitre d'autre chose et oui, le sexe en fait partie, que ce soit avec Jungkook ou avec quelqu'un d'autre ! Tu es mort Yoongi ! Tu ne pourras plus jamais évoluer, mais pas moi ! Je suis bien vivant et tu devrais être content pour moi. Je sors de ma bulle, je m'ouvre au monde ! Tu devrais être heureux, mais c'est tout l'inverse. J'ai l'impression que tu m'en veux. Je t'ai fait une promesse et je vais la tenir, mais tu dois me laisser faire les choses à ma façon et surtout, tu dois cesser de m'attaquer à chaque fois que je ne suis pas d'accord avec toi ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Je ne te reconnais plus ! Où est passé mon meilleur ami ? Celui qui me faisait rire pendant des heures quand j'étais au plus bas. Celui qui me parlait de tout et de rien ? Celui avec qui je refaisais le monde ? Où est-il passé ? J'ai l'impression qu'il est resté là-bas, prisonnier dans cet asile et que j'ai hérité du pire de toi.

Un long silence s'installa entre les deux amis. Ils se regardaient dans les yeux et Jimin pouvait voir toute la peine qui émanait des orbes noirs de son vis-à-vis. Yoongi s'était égaré en chemin. Son esprit était envahi par une colère qu'il ne comprenait pas. Il avait l'impression que chaque jour qui passait, une part de lui mourait, laissant en lui un néant impossible à combler.

Je suis désolé, fit simplement le mentholé.

— L'es-tu vraiment ? Parce que j'ai l'impression que tu ne sais plus ce que ça signifie.

Je le suis. Ne t'en fais pas, je ne m'immiscerai plus dans ta nouvelle vie. Tu peux laisser tomber, je trouverai un moyen de disparaitre tout seul sans que tu aies à te fatiguer. Ne perds plus ton temps avec cette histoire.

— Ne joue pas à ça avec moi. On sait tous les deux que le seul moyen qu'il existe pour que tu trouves la paix, c'est qu'on découvre ce qui t'est arrivé et qui t'a fait ça. C'est ce qu'on va faire, ensemble, mais il faut que tu me laisses le temps.

Le ton du médium s'était adouci. Il venait de faire du mal à son meilleur ami avec ses paroles, il en avait conscience, mais il était fatigué de prendre des pincettes avec lui alors que ce dernier n'hésitait pas à le blesser. Malgré tout cette situation, Jimin aimait Yoongi plus que tout et il n'aurait jamais le courage de le faire disparaitre, il ne pourrait jamais vivre sans lui, pas sans savoir qu'il avait trouvé la paix.

— Je... je suis désolé pour ce que j'ai dit, c'était violent, mais je suis fatigué de cette ambiance entre nous. Tu... tu me manques Yoongs. Mon meilleur ami me manque et j'aimerais le retrouver. Je sais que je suis tout aussi coupable et je vais faire des efforts, mais j'ai besoin que tu te ressaisisses. Ne laisse pas la colère t'envahir comme ça, c'est nocif, pour nous deux.

Yoongi le regardait droit dans les yeux. Il ne savait pas quoi répondre, car il ne voulait pas mentir. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. De son vivant, il n'avait jamais été quelqu'un de colérique. Il était quelqu'un de calme et gentil. Un peu rebelle certes, mais il n'était pas quelqu'un de mauvais. Maintenant qu'il était mort, il avait l'impression d'être une tout autre personne. Il avait l'impression que tout ce qu'il y avait de bon en lui avait disparu, laissant simplement le pire.

D'accord. Je vais essayer, murmura le mentholé. Je suis vraiment désolé Min. Je... je ne comprend pas ce qui m'arrive. Je ne pensais pas ce que j'ai dit sur Jungkook.

— Si, tu le pensais, répliqua le médium avec un petit rire. Je le sais, je te connais, et tu as le droit de ne pas l'aimer. Je te demande simplement de me laisser faire mes propres choix. Et si je me prends un mur et bien, ce sera mon problème et tu auras le droit de dire que tu m'avais prévenu.

D'accord, mais je le pensais aussi quand j'ai dit que s'il te brisait le cœur, je le tuerais. J'ignore comment, mais je trouverai un moyen. J'ai peut-être changé, mais il y a une chose qui ne changera jamais. Que je sois mort ou vivant, je te protègerai toujours.

— Et je t'en remercie, répondit Jimin, ému par les mots de son meilleur ami.

Bon, file. Le flic beau gosse t'attend.

— Oui, j'y vais, gloussa le médium.

Il prit alors la direction de la sortie, mais se figea sur l'encadrement de la porte.

— Je ne peux pas sortir le dossier des archives, mais je vais y retourner pour prendre des photos et on retrouvera les incompétents qui se sont occupés de l'affaire.

Merci Min, le remercia Yoongi, les yeux brillants.

Jimin répondit par un sourire affectueux avant de partir pour de bon. Cet échange avait été brutal, mais nécessaire, et il était heureux de voir que son meilleur ami ait enfin décidé de lui faire confiance et le laisser faire. Il espérait seulement que ses paroles étaient sincères.

En arrivant en bas, le médium retrouva Lian qui courait sur l'un des tapis de course. Gêné par son retard, il s'approcha de lui et tapota doucement son bras pour attirer son attention. Le brun retira rapidement ses écouteurs et posa son regard sur son cadet, lui offrant un sourire chaleureux.

— Salut, fit Jimin.

— Salut, je croyais que tu ne viendrais plus.

— Désolé.

— Ce n'est pas grave. Va te changer, je t'attends ici.

— D'accord, acquiesça le médium avant de partir vers les vestiaires.

Une fois devant son casier, le blond entra le code de son cadenas puis l'ouvrit et en sortit ses affaires. Il enfila son jogging et un t-shirt et retourna auprès de son ami.

— Je suis prêt ! annonça fièrement le plus jeune.

— Ok, alors tu vas commencer par t'échauffer et ensuite, on pourra passer aux choses sérieuses.

— D'accord coach, répondit le médium avec un salut militaire.

Lian se mit à rire et laissa sa place à son cadet. Ce dernier monta sur le tapis de course et le mit en route. Il commença par le niveau le plus bas avant d'augmenter progressivement. Jimin avait une bonne endurance. Depuis qu'il avait quitté l'asile, il essayait de courir tous les jours, même si dernièrement, il n'avait pas vraiment pris le temps de le faire.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

— Stop, je n'en peux plus, supplia Jimin, plié en deux, les mains sur les genoux.

Ses poumons criaient pour un peu d'air et surtout, chaque muscle de son corps, avait besoin d'une pause.

— Ok, ok, gloussa Lian. Tiens, bois ça.

Le policier lui tendit une bouteille d'eau fraiche et une serviette afin qu'il puisse essuyer la sueur sur son front.

— Tu t'en sors bien Min. Je suis surpris, le complimenta Lian.

— M-merci, je peux mourir maintenant ? demanda le médium avant de se laisser tomber sur le ring.

Allongé sur le dos, ce dernier fixait le plafond en métal, tentant de reprendre le contrôle de sa respiration et de calmer son rythme cardiaque. Le policier venait de passer deux heures à apprendre à son élève les bases du self-défense et il s'en sortait très bien.

— Tu maitrises la clé de bras à la perfection, lança Lian qui était toujours debout. La prochaine fois, on travaillera sur la défense. C'est bien de la maîtriser, c'est encore mieux de savoir s'en défaire.

Le grand brun était vêtu d'un short de boxe qui laissait entrevoir ses cuisses puissantes. Le haut de son corps était recouvert d'un marcel gris clair qui était à présent trempé de sa transpiration. Jimin laissa ses yeux se balader sur son corps avant de rougir et de détourner le regard.

— Pour savoir si je la maîtrise, il faut que j'arrive à surprendre ma cible, répondit le médium, un rictus espiègle sur la commissure de ses lèvres.

— Et puis-je savoir qui est la pauvre personne qui te servira de cobaye ? demanda l'inspecteur de police.

Au même moment, la porte métallique de la salle s'ouvrit sur Jungkook. Durant une fraction de seconde, son regard balaya la pièce, visiblement à la recherche de quelque chose, mais lorsque ses prunelles noires se posèrent sur le corps allongé sur le ring, un sourire apparut sur ses lèvres.

— La voilà ma cible, chuchota Jimin à l'attention de son collègue, après qu'il eut remarqué la présence du nouvel arrivant.

Ce dernier pouffa de rire avant de lui faire un signe négatif de la tête.

— Bon courage. Je te parie vingt mille wons que tu n'arriveras pas à le surprendre.

Les yeux légèrement plissés, le médium regarda son aîné avant d'afficher un sourire amusé.

— Pari tenu.

Quand Jungkook arriva près du ring, son regard croisa celui de Jimin et il l'observa pendant quelques secondes. Ce dernier était recouvert de sueur, sa peau d'ordinaire si pâle avait une teinte plus rose. Allongé sur le dos, le blond avait remonté son t-shirt, laissant entrevoir la ligne fine de son torse ainsi que l'os de sa hanche. En le regardant, le tatoué s'imaginait au-dessus de lui, prêt à le dévorer.

— Combien de fois il est mort ? demanda Jungkook d'un ton moqueur, en regardant ses deux amis à tour de rôle.

— Ta confiance en moi me touche profondément, répliqua Jimin avec sarcasme.

— Eh bien figure-toi qu'à ma grande surprise, il n'a pas flanché et ne s'est même pas plaint une seule fois, raconta Lian un sourire fier sur les lèvres.

— C'est parce que je suis un dur à cuir, se vanta le blond avec un haussement de sourcils frénétique.

La réponse du cadet fit rire les deux policiers.

— Oui, eh bien le dur à cuir va aller se laver et déjeuner parce qu'il est déjà quatorze heures, répliqua Jungkook en tentant de retrouver son sérieux.

— Il est déjà quatorze heures ! s'exclama Jimin en se levant d'un coup.

— Oui déjà, alors va manger, je vais aller interroger Sanchez.

— D'accord, acquiesça le blond.

Le commandant les salua une dernière fois puis quitta la salle de sport sans se retourner.

— Bon, je crois qu'on a mérité une bonne douche, lança Lian en s'étirant.

Jimin hocha la tête en se relevant, mais se figea lorsqu'il rappela sa dernière mésaventure avec les douches du vestiaire. Il n'avait pas vraiment envie de se mettre totalement nu devant son collègue, et ce, même s'il avait confiance en lui.

— Je... euh, je vais monter manger le temps que tu te douches, bafouilla ce dernier.

Le policier se stoppa puis pivota vers lui. À ses joues rougies, il put comprendre que son cadet était gêné à l'idée de se doucher avec lui.

— Ne t'en fais pas, vas-y d'abord, je vais attendre que tu finisses, proposa Lian.

— Je suis désolé, je-

— C'est bon, pas la peine de t'excuser, je comprends. Je n'arrête pas de dire à Lim qu'il faudrait cloisonner chaque cabine de douche, mais il ne m'écoute pas.

Comme toujours, la voix du policier était douce et bienveillante.

— Merci, murmura Jimin, les joues rougies.

Sans rien ajouter, le blond quitta le ring et alla vers les vestiaires. Au même moment, son estomac se mit à crier famine, réclamant pour un peu de nourriture. En prenant ses vêtements dans son casier, le médium se rappela qu'il devait retourner dans les archives. Il ne voulait pas demander à Jungkook de lui prêter à nouveau son pass, ce dernier refuserait certainement. Il devait trouver un autre moyen, il devait lui dérober son badge, et pour cela, il allait devoir la jouer fine.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Une heure et quarante minutes plus tard, Jimin était douché et nourri. Tandis qu'il rejoignait le QG de la criminelle, son cerveau tentait de trouver un moyen de se procurer le pass de son colocataire. En entrant dans le bureau, il s'échoua sur le fauteuil qui se trouvait près de la fenêtre, puis son regard se posa sur le poste de travail de Jungkook.

— Bordel de merde, souffla ce dernier, ahuri.

Comme si les dieux l'avaient entendu, l'objet de ses désirs se trouvait là, posé près de l'ordinateur portable du tatoué, juste à côté de son arme de service. Voulant s'assurer qu'il était seul, Jimin regarda autour de lui avant de se lever et de s'approcher du bureau. Ses prunelles noires fixaient le badge en plastique blanc et une bataille de conscience démarra à l'intérieur de lui. Pourtant, il n'avait pas le temps de réfléchir. Si Jungkook était encore en salle d'interrogatoire, il ne devait plus en avoir pour longtemps, alors il devait se dépêcher de descendre pour aller prendre ses photos et revenir.

Sans perdre une seconde de plus, le médium prit le pass et se précipita hors de la pièce. D'un pas rapide, il se dirigea vers le rez-de-chaussée avant d'emprunter le même chemin qu'il avait pris ce matin. Une fois dans le couloir, il vérifia que Jungkook n'était pas dans les parages et s'approcha des archives. Comme le tatoué l'avait fait quelques heures plus tôt, le blond passa le badge dans le lecteur et lorsque le voyant vira au vert, il poussa la porte et s'engouffra dans la salle, refermant derrière lui.

— Merde, c'était quoi le numéro de l'allée déjà ?

Section six, allée trente, boîte numéro trois cent quarante.

Surpris par la voix soudaine qui résonna dans ses oreilles, Jimin sursauta avant de poser sa main à plat sur sa poitrine.

— Je vais finir par mourir d'une crise cardiaque si tu continues de faire ça ! le réprimanda ce dernier.

Désolé, gloussa le fantôme.

— Vas-y marre toi, pesta le médium en marchant vers la boite d'archive qui les intéressait.

Après plusieurs minutes de recherche, ils trouvèrent enfin ce qu'ils cherchaient, mais un long soupir quitta le blond lorsqu'il réalisa qu'il n'arriverait pas à atteindre la boite.

— Putain, pourquoi faut-il qu'elle soit si haute.

La vraie question est ; pourquoi faut-il que tu sois si petit ? se moqua Yoongi.

— Tu peux parler, on fait la même taille, je te signale.

Oui, mais moi, je suis mort avant d'avoir atteint la taille adulte, toi, tu as vingt-trois ans bientôt. Tu ne grandiras plus.

Pour seule réponse, le mentholé eut le droit à un tirage de langue, accompagné d'un roulement d'yeux des plus blasés.

— Aide-moi plutôt à trouver un truc sur lequel je peux grimper au lieu de te foutre de moi, ordonna Jimin d'un ton las. Petit con.

L'insulte s'était évaporée dans un murmure, mais le fantôme l'avait entendue, ce qui avait déclenché un rire franc chez lui. Alors que les deux garçons se baladaient entre les étagères pour trouver quelque chose qui aiderait le médium, la voix grave de Yoongi surgit de nouveau.

Eh le nain ! Il y a un escabeau à trois marches ici. Je pense que ça devrait suffire.

Lorsqu'il apparut devant lui, Jimin lui fit son plus beau doigt d'honneur avant de prendre l'escabeau et de retourner dans l'allée où se trouvait le dossier du mentholé. Une fois en main, il le posa à même le sol et sortit les documents qui s'y trouvaient ainsi que son téléphone. Le plus rapidement possible, le médium prit en photo chaque page sans regarder les clichés de la scène de crime.

— C'est bon, annonça ce dernier en verrouillant son téléphone.

Ok, range tout ça et sors d'ici avant que Jungkook ne remonte.

— Où est-ce qu'il est ? Tu peux le voir ?

Il était encore dans la salle d'interrogatoire.

— Tu peux vraiment te balader partout ? demanda Jimin curieux.

Oui, tu croyais que j'avais une laisse autour du cou ou quoi ? gloussa Yoongi. Je peux aller où je veux. Enfin, toujours dans un rayon autour de toi. Sûrement parce qu'on est lié.

— Oh, je vois. Va le surveiller et préviens-moi quand il arrive. Je vais ranger tout ça.

À vos ordres.

Avec un sourire amusé, le fantôme s'évapora comme à son habitude. Lorsqu'il se retrouva seul, Jimin posa son regard sur la photo qui était posée sur la face cachée. Une part de lui, la plus curieuse, voulait la retourner pour voir ce qu'elle lui montrerait, mais l'autre part, la plus effrayée, ne voulait pas savoir. D'un geste tremblant, il referma alors le dossier et le remit dans la boite qu'il replaça sur l'étagère. Il alla également reposer l'escabeau et lorsqu'il s'avançait vers la sortie dans l'intention de quitter les lieux, Yoongi apparut soudainement devant lui, indiquant de ne pas faire de bruit.

Ne sors pas. Il est en train de quitter la salle d'interrogatoire avec la rouquine.

Le cœur de Jimin loupa un battement. Il était fichu, Jungkook allait savoir qu'il avait volé son pass et il allait sûrement le tuer pour ça.

— Je suis mort, murmura le médium, les yeux écarquillés.

Mais non, tu n'auras qu'à inventer un mensonge. Dis que tu l'as trouvé dans les chiottes ou dans la salle de pause.

— Il ne va jamais me croire et je ne sais pas mentir ! articula Jimin d'une voix basse, mais débordante de nervosité.

Eh bien, apprends. Je suis sûr que tu peux être convaincant.

Deux étages plus haut, Jungkook venait de passer la porte de son bureau. Épuisé psychologiquement par cet interrogatoire et cette enquête, il se laissa tomber sur son siège et pencha sa tête en arrière. Les yeux fermés, il profita du silence avant de sentir son téléphone vibrer dans sa poche. Dans un soupir las, il prit l'appareil et le déverrouilla. Un message de Taehyung apparut sur son écran, mais ce qui l'interpella fut l'alerte de sécurité qui se trouvait en dessous. Lorsqu'il l'ouvrit et qu'il comprit de quoi il s'agissait, une vague de colère et de déception l'envahit.

Au même moment, la porte de la pièce s'ouvrit sur Jimin. Ce dernier affichait un sourire chaleureux alors qu'il avançait vers lui.

— Je te cherchais, lança-t-il.

— Pourquoi ? demanda Jungkook d'un ton neutre.

Il faisait de son mieux pour ne rien laisser paraitre. Il connaissait la vérité, il voulait simplement voir comment son vis-à-vis allait se tirer de cette situation. Allait-il assumer ses responsabilités, où allait-il lui mentir ? Il espérait que son choix serait le premier, car, s'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas, c'était le mensonge.

— J'ai trouvé ça dans la salle de pause, annonça le médium en lui tendant son badge.

— Dans la salle de pause ? Vraiment ? C'est étrange, répondit le tatoué en prenant le morceau de plastique blanc.

— Tu as dû le faire tomber quand tu es allé déjeuner, supposa le blond en venant s'installer sur son siège.

— Eh bien, c'est là que c'est étrange, je n'ai pas mangé encore. Donc comment mon pass s'est retrouvé dans la salle de pause si je n'y ai pas mis les pieds ?

Cette fois, le ton de sa voix était dur et glacial. Face à lui, le visage de son cadet devint plus pâle alors qu'il baissa les yeux sur ses mains qu'il trifouillait.

— Tu n'as pas trouvé mon pass dans la salle de pause, tu l'as trouvé ici, près de mon ordinateur où je l'avais posé avant d'aller interroger Sanchez. Tu l'as pris sans mon autorisation et tu es retourné dans les archives, et ne me dis pas que c'est faux parce que j'ai reçu l'alerte ! Et oui, tu ne le savais pas hein ? À chaque fois que nos badges sont utilisés, le propriétaire reçoit une notification. C'est pour justement éviter que des petits trous du cul comme toi se servent de ceux de leur collègue sans demander l'autorisation ! le réprimanda Jungkook.

Honteux, le consultant ne pipa mot. Il resta immobile, le regard rivé sur l'écran de son ordinateur. Il savait bien que peu importe ce qu'il dirait, rien ne pourrait justifier ce qu'il avait fait.

— Ce matin encore, je t'ai dit que je te faisais confiance et toi la première chose que tu trouves à faire c'est prendre mes affaires sans mon autorisation et me mentir. Tu sais que je déteste les mensonges Jimin, pourquoi ne pas simplement être venu me parler comme tu l'avais fait plus tôt ?

Les yeux sombres rivés sur le plus jeune, le brun attendait une réponse, mais voyant que cela n'arriverait pas, il soupira de lassitude.

— J'ai été trop stupide.

Sa voix démontrait toute sa déception. Sans rien ajouter, il se leva en prenant ses affaires puis quitta la pièce, laissant derrière lui un Jimin embarrassé qui regrettait amèrement son geste.