Cela faisait maintenant plusieurs minutes que Jimin était au téléphone avec ses amis. Il était parvenu à calmer son angoisse malgré que cette vision d'horreur ne le quitte pas. Les voix de Taehyung et de Lilith l'avait beaucoup aidé et il était désormais capable de s'exprimer plus distinctement.

— Regarde autour de toi, qu'est-ce que tu vois ? Est-ce qu'il y a la mer ? demanda Taehyung.

— Non, c'est... c'est une banlieue, toutes les maisons se ressemble, répondit Jimin. J'ai couru au moins quarante minutes avant d'arriver ici.

— D'accord, tu es partie dans quelle direction ?

— J'ai pris à gauche en quitte l'appartement et après je crois que j'ai couru tout droit. J-je ne me souviens pas être venu jusque ici.

— Des banlieues il y en a des dizaines à l'ouest d'ici, il peut être n'importe où, murmura le commandant.

— Jimin où est-ce que tu te trouve en ce moment ? l'interrogea le lieutenant.

— Dans le jardin. J-je les ai vus à travers la fenêtre qui donne sur le salon. Je n'avais jamais vu autant de sang, ils... ils sont tous morts.

— Combien Jimin ? J'ai besoin que tu me dise combien il y a de corps, intervint Jungkook d'une voix calme en tournant légèrement le téléphone vers lui.

— C-cinq. Il y en a cinq.

Lorsqu'il donna sa réponse, Jungkook transmit immédiatement l'information à l'agent qu'il avait en ligne.

— La boite aux lettres ! s'exclama subitement Lilith en prenant le téléphone de la main de son fiancé. Jimin, regarde si tu as accès à la boite aux lettres. Le courrier est déjà passé, avec un peu de chance tu auras une adresse et un nom.

Jimin se mit debout malgré ses muscles affaibli et marcha jusqu'à la boite en métal qui était ancrée dans le muret, juste à côté du portillon. Il regarda un instant en cherchant le moyen de l'ouvrir mais celle-ci était fermée et il n'avait évidement pas la clé.

— Elle est fermé, rapporta-t-il.

— Défonce là, ordonna Jungkook.

— Quoi ? lancèrent les trois autres en parfaite synchronisation.

— Vous voulez cette putain d'adresse ou non ? Alors défonce cette foutue boite aux lettres. Pendant qu'on perd du temps à discuter il y a peut-être des preuves qui sont en train de disparaitre !

Taehyung sonda son coéquipier quelques instants avant de se résigner. Il avait raison, dans ce genre de situation, chaque minute étaient précieuse.

— Vas-y défonce-la, autorisa le lieutenant.

Jimin acquiesça même si aucun d'eux ne pouvait le voir et posa son téléphone sur la pelouse. Il chercha autour de lui quelque chose qui pourrait servir à détruire le verrou et son regard se posa sur un petit tas de brique rouge qui se trouvait de l'autre sur le trottoir d'en face.

— J'ai trouvé une brique, je vais essayer avec ça, fit le médium avant de quitter le jardin pour aller chercher l'arme du crime.

Une fois la brique en main, il revint dans la propriété et frappa d'un coup sec sur la petite serrure mais cette dernière ne bougea pas. Il réitéra le coup encore et encore jusqu'à ce qu'elle cède enfin.

— C'est bon, annonça ce dernier.

— Bravo microbe, promis tu n'ira pas en prison pour destruction des bien d'autrui, plaisanta Jungkook.

Malgré la situation et le surnom agaçant, cette blague fit sourire Jimin qui sentit de nouveau son anxiété baisser d'un cran. Il ouvrit la petite porte et heureusement, malgré toute l'horreur qu'il avait pu voir, la chance était de son côté. Il prit entre ses mains une enveloppe et commença à lire l'adresse à haute voix. De nouveau, Jungkook rapporta ce renseignement au central qui prévint immédiatement les unités de polices qui se mirent en route.

Alors qu'il gardait le plus jeune en ligne, les deux hommes étaient déjà en train d'enfiler leur chaussure pour voler à son secours.

— C'est bien Jimin, repose l'enveloppe où tu l'as trouvé et quitte la propriété. On se mets en route.

— Merci, murmura le médium en sentant une vague de soulagement l'envahir.

— Tu veux que je reste en ligne où ça va aller ? demanda Taehyung.

— Ça va aller, dépêche toi s'il te plaît, murmura le brun d'une voix pressante.

— On arrive.

Sur ces dernières paroles, le lieutenant mit fin à l'appel avant de courir chercher sa plaque et son arme de service.

— Tu veux que je vienne avec vous ? proposa Lilith.

— Non, je ne préfère pas, je ne sais pas encore ce qu'on va trouver là-bas. Si je vois que j'ai besoin de toi je t'appelle, refusa le châtain.

— D'accord, sois prudent, supplia cette dernière en venant l'embrasser.

— Je te le promets. Je t'aime.

— Je t'aime, murmura cette dernière.

Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres et quitta la pièce pour aller rejoindre Jungkook qui l'attendait déjà dans le sas d'entrée.

— Zeus amène toi ! ordonna le commandant.

Immédiatement le berger allemand se leva et vint se poster près de lui. Ce dernier lui enfila son harnais qui était aussi un gilet par balle avec l'emblème de la police et l'immatriculation de son maître.

— Ça va aller toi ? demanda Taehyung à l'attention de son coéquipier.

— Bien-sûr que ça va aller, ce n'est pas la première fois que je vais travailler avec la gueule de bois, le rassura Jungkook en accrochant sa plaque à la ceinture.

Heureusement pour lui, la douche expresse qu'il avait prit, avait calmé sa migraine et même s'il n'était pas au mieux de sa forme, cela ne l'empêcherait pas de faire son travail.

— Allons-y, lança-t-il en ouvrant la porte de l'appartement.

— Faites attention à vous et tenez moi au courant ! s'écria Lilith lorsqu'il quittèrent les lieux.

Taehyung lui fit un dernier au revoir et ferma la porte derrière lui. D'un pas rapide, ils descendirent au parking souterrain pour récupérer l'Audi et il se mirent en route vers l'adresse que Jimin leur avait communiqué.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Le médium était resté assis sur le trottoir, adossé contre le muret en pierre alors qu'il sentait les graviers humides s'enfonçait dans sa chair à travers son jogging. La brise fraîche caressait ses joues rougi et faisant danser ses cheveux au rythme des légères rafales, tandis que ses yeux vide fixait le mur blanc de l'autre côté de la rue. Les tympans bercés par "Follow Your Heart" de son nouveau groupe de musique préféré, il tentait de faire abstraction de ces voix qui ne le quittaient pas et de faire disparaitre cette image sanguinaire de son esprit, mais sans grand succès. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir de la peine pour ces personnes. Pourquoi avaient-elles perdu la vie ? Qui avait bien pu faire une telle chose ?

Tout cela le ramena inconsciemment à Yoongi. Lui aussi avait été retrouvé dans cet état et jusqu'à aujourd'hui, personne n'avait payé pour son meurtre. Est-ce que ça allait être pareil aujourd'hui ? Non, impossible, il savait que Jungkook et Taehyung feraient leur possible pour arrêter ce meurtrier.

J'ai froid.

Où suis-je ?

Il fait si froid.

Aidez-nous.

Plus ces esprits parlaient, plus son cœur se comprimait dans sa poitrine. Il se sentait de plus en plus étourdis, déboussolé, réveillant ses angoisses qui grandissaient en lui, lentement, tel un feu qui se propageait et ravageait tous sur son passage.

— Putain mais fermez là ! s'emporta ce dernier à bout de nerfs.

Aidez-nous.

Pitié.

Aidez-nous.

Jimin tentait de les faire taire, mais les voix et les sanglots devenaient plus fort et brouillé. Il avait l'impression que son crâne allait exploser et il ne pouvait rien y faire. Recroquevillé sur lui même, le front posé sur ses genoux et ses paumes plaquées contre ses oreilles, il se balançait légèrement en avant, implorant pour un peu de paix et de silence.

— Arrêtez de parler en même temps ! Je vous en supplie taisez-vous ! supplia le jeune homme.

Rien n'y faisait, ils ne l'écoutaient pas. Soudainement le brun réalisa quelque chose qu'il avait faillie oublier au milieu de tout ce brouhaha. Si tous ces fantômes étaient là pourquoi Yoongi n'était pas apparu ? Lui aussi était un esprit, peut-être qu'il pourrait les chasser pour lui donner un peu de répit.

— Yoongi ? Yoongi s'il te plaît, si tu es là, je t'en supplie fais les partir ! implora Jimin dans un murmure.

Il regarda autour de lui, le cœur remplis d'espoir, mais au bout d'un instant, il comprit que son meilleur ami ne reviendrai pas. Il l'avait appelé maintes et maintes fois depuis sa disparition et le mentholé ne ce n'était plus jamais montré depuis cette fameuse dispute. Il s'était volatilisé depuis que Jimin l'avait fais imploser contre sa volonté.

— Yoongi, murmura-t-il d'une voix brisé.

Aidez nous.

J'ai froid.

— PUTAIN MAIS FERMEZ LA ! beugla-t-il avant de sentir une larme rouler sur sa joue.

À cet instant, le bruit lointain des sirènes résonna dans l'air avant que plusieurs voitures de police suivi d'un fourgon de la scientifique et une ambulance n'entre dans son champ de vision. Il regarda tous les véhicules dans l'espoir de voir l'Audi rouge de son colocataire mais ils n'étaient pas là. Pourquoi mettaient-ils tant de temps ?

Retirant ses écouteurs, il observa les hommes en uniforme quitter rapidement leur véhicule pour se mettre au travail. Pendant que certains établissaient le périmètre de sécurité en déroulant les bandes rouges qu'il avait si souvent vu dans les films et les séries policières, d'autres entraient dans la maison suivi d'hommes et femmes de la scientifique.

— Vous êtes Park Jimin ? demanda un homme à la chevelure dorée qui se stoppa à sa hauteur.

Le concerné le sonda quelques instants avant que le souvenir de sa première visite au poste ne lui revienne en mémoire. Il connaissait cet homme car Rose les avait brièvement présentés, mais il était incapable de se souvenir de son nom. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il faisait lui aussi partie de la section criminel et que son bureau était à côté de celui de Taehyung et Jungkook.

Ne voulant pas être impoli avec cet homme qui allait sûrement être l'un de ses futurs collègues, le jeune homme se leva et s'inclina profondément avant de plonger ses orbes noir dans les siennes.

— Oui, répondit-il.

— Je suis l'officier Kang Dae, se présenta ce dernier en lui montrant sa plaque. C'est vous qui avez découvert les corps ?

— O-oui.

— Très bien, est-ce que vous connaissiez les victimes ?

— Non.

Les réponses du médium étaient brève ce qui semblait fortement déplaire à l'autre homme qui le dévisageait d'un regard dur.

— D'accord, si vous ne connaissiez pas les victimes, pourquoi êtes-vous entré dans leur propriété ? questionna le blond, les bras croisés contre sa poitrine.

— Je-

— Je suis le lieutenant Kim, lança une voix au loin qui fit immédiatement taire Jimin.

Son cœur palpita de soulagement dans sa poitrine lorsqu'il entendit la voix de son ami et que son regard se posa sur les deux hommes. Rapidement, Zeus se rua dans sa direction et vint se positionner entre lui et le détective, faisant comprendre à ce dernier qu'il était beaucoup trop près de son jeune maitre.

— Jimin, appela Taehyung en arrivant à sa hauteur.

Kang Dae qui ne cessait de fixer l'animal se recula, laissant ainsi au châtain le champ libre pour que ce dernier vienne se placer devant son ami et ne l'attire dans ses bras.

— Je vais bien, le rassura Jimin avant que le lieutenant ne le lâche.

— Qu'est-ce que vous faites là ? Je croyais que vous étiez en repos aujourd'hui ? questionna Dae en regardant ses deux collègues.

— C'est Jimin qui à découvert les corps, il nous a appelé, expliqua Taehyung.

— Vous vous connaissez ?

— Oui, c'est notre coloc. Qu'est-ce que tu faisais ? parla enfin Jungkook.

— Je l'interrogeais, répliqua le blond.

— Tu l'interrogeais ? répéta Taehyung troublé par le soupçon d'accusation présent dans sa voix. Ce n'est pas suspect.

— Ça c'est toi qui le dit, je fais simplement mon boulot.

Le mépris dans sa voix fit ricaner amèrement le commandant. S'il y avait bien un binôme qu'il ne supportait dans la section criminelle c'était Kan Dae et Park Seo-joon. Si Jungkook était jugé comme étant un homme sans savoir vivre, arrogeant et sarcastique, ces deux là étaient pire que lui. La seule chose qui les intéressaient était de boucler le plus d'enquêtes possible, peu importe s'ils avaient le vrai coupable ou non. Le pire, c'était que depuis que le tatoué avait rejoins la police quatre ans plus tôt, une compétition malsaine s'étaient installé entre eux. Cela rendait leur collaboration parfois compliqué, surtout lorsqu'on savait que malgré qu'il soit plus jeune, Jungkook était officiellement leur supérieur hiérarchique.

— Tu peux nous laisser ? demanda Taehyung à l'attention de Dae.

— Je n'ai pas fini de l'interroger, refusa-t-il.

— Taehyung te l'a demandé gentiment, moi je te l'ordonne, intervint Jungkook d'un ton dur qui ne laissait aucune place à la négociation.

L'officier le sonda quelques secondes, la mâchoire et les poings serrés de frustration avant de tourner les talons et de partir sans demander son reste.

— Connard, murmura Jungkook en le regardant s'éloigner.

Le lieutenant gloussa amusé par la mine blasé de son coéquipier. Il porta ensuite son attention sur Jimin qui était resté très silencieux. Il avait simplement observé la scène, remarquant la manière dont Jungkook avait usé de sa position pour faire dégager cet officier et il devait avouer qu'il avait trouvé cela cool. 

Depuis le temps, il avait comprit que le commandant n'était pas du genre à suivre les règles et qu'il n'hésitait pas à utiliser son grade pour obtenir ce qu'il voulait. La première fois qu'il avait remarqué cela, c'était sur le chemin du retour de l'asile. Il avait ordonné à Rose de mettre toutes les autres analyses en stand-by pour qu'il puisse avoir les résultats du laboratoire le plus rapidement possible. La jeune femme avait immédiatement obéi sans poser plus de question et sans le contredire.

— Bon maintenant que nous sommes seul, comment tu te sens ? demanda Taehyung l'arrachant à sa rêverie.

À ce moment, le brun réalisa que les voix c'était tut. Il n'entendait plus rien, le silence total, la paix.

— Ça va mieux maintenant, assura le médium.

— Qu'est-ce qu'il t'a demandé ? questionna Jungkook.

— Il m'a demandé si je connaissais les victimes et comment j'étais arrivé ici. Vous êtes arrivé à ce moment-là. Je crois qu'il ne m'aime pas, j'ai même l'impression qu'il était en train de m'accuser.

— Kang Dae est un connard qui cherche la facilité, ignore le, conseilla le commandant.

— Très bien, commença Taehyung en sortant son téléphone. Je vais appeler Lilith pour qu'elle vienne te chercher.

— Non ! Je veux rester ! refusa le médium.

— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Tu en as assez vu pour aujourd'hui.

— Je dois rester, insista le brun.

— Pourquoi ? demanda Jungkook.

Jimin le regarda quelques instants avant de détourner le regard. Pouvait-il être sincère ? Jungkook était encore un peu fébrile face à cette histoire de fantôme et après ce qu'il venait de vivre, il n'était pas sûr de pouvoir encaisser une mauvaise blague ou une réplique débordante de sarcasme.

— Hé, tu veux bien nous dire ce qui se passe dans ta petite tête ? tenta Taehyung d'une voix douce.

— Il va encore se moquer, murmura Jimin en faisant référence au commandant.

— S'il le fais je lui en colle une, promis le lieutenant.

Cette promesse déclencha un petit rire chez le médium tandis que Jungkook roula les yeux sans pouvoir retenir un rictus.

— Je suis obligé de rester à cause d'eux. Je... je ne les entends plus, mais ils sont là, je sens encore leur présence. C'est comme...

Il ne termina pas sa phrase, son regard rivé sur ses baskets alors qu'il bougeait nerveusement la pointe de son pied sur les gravillons.

— C'est comme quoi ? le pressa doucement Jungkook.

Le médium leva enfin la tête pour plonger ses iris noires dans les siennes. Pour la première fois, le tatoué semblait croire en ce qu'il disait, il semblait même curieux, intrigué par ses propos.

— C'est comme avec Yoongi. Parfois, je ne le voyais pas, mais je sentais toujours sa présence. Là c'est pareil. Je ne les entends plus mais je sais qu'ils sont là, ils sont simplement silencieux.

À l'annonce de ce prénom et au son triste de sa voix, Taehyung compris que le fantôme de Yoongi n'était toujours réapparu. Le châtain se souvenait encore de cette nuit, de ce halo lumineux qui avait irradié son salon. Depuis ce soir-là, Jimin avait changé. Il semblait à la fois plus serein mais aussi plus triste. Il devait se sentir plus seul que jamais, après avoir perdu la seule personne qui était restée à ses côtés dans ses moments les plus sombres.

— Yoongi n'est toujours pas réapparu ? en conclu Taehyung.

— Non, soupira le brun. J'ai essayé de l'appeler plusieurs fois mais il a totalement disparu. Je... et si je l'avais tué ? Je veux dire, il était déjà mort mais et si je l'avais-

Sa gorge se noua si fort qu'il ne put terminer sa phrase. Sa voix était si faible, si fragile que Taehyung avait peur qu'il ne se brise à tout instant.

— Hé, ne pense pas à ça, tenta le calmer ce dernier en voyant la peur et l'angoisse dans les yeux du plus jeune. Je suis sûr qu'il va bien.

— Taehyung à raison, je ne suis pas un spécialiste des fantômes, mais je suis presque sûr qu'on ne peut pas tuer ce qui est déjà mort. Il va bien, il boude peut-être dans un coin, supposa le tatoué en haussant les épaules.

— J'espère que vous avez raison, soupira le médium.

Taehyung lui offrit un sourire rassurant et affectueux en venant presser doucement son épaule en signe d'encouragement.

— Bon, t'es sûr de vouloir venir ? parla Jungkook pour changer de sujet.

— Oui, je suis sûr ! affirma ce dernier avec détermination.

— Très bien, mais si c'est trop dur à supporter, on appelle Lilith et elle viendra te chercher, concéda le lieutenant.

— D'accord.

Une fois d'accord, les trois hommes se mirent en marche vers la maison suivi de près par Zeus qui ne les avait pas quittés une seule seconde. Quand il passa le portillon de la propriété, Jimin sentit un frisson le parcourir, redressant tous les poils de son épiderme jusqu'au duvet de sa nuque. Il savait que quelque chose d'horrible s'était passé entre ses murs, non seulement parce qu'il avait vu les corps, mais aussi à cause de la noirceur qui émanaient de cet endroit.

Lorsqu'ils passèrent le seuil de la porte, une femme portant une veste de la scientifique leur tendit une paire de gants en latex noir que les trois hommes enfilèrent sans discuter ainsi qu'un mouchoir en tissu. Le médium ignorait à quoi cela pouvait bien servir mais il sentit une légère odeur mentholé se dégager du textile.

— Ne touche à rien, ordonna Jungkook d'une voix calme.

— D'accord.

Jimin les suivit à travers le sas d'entrée et lorsqu'il passèrent l'arche qui menait à la pièce de vie, une forte odeur de chair pourris le frappa violemment. Malgré que son estomac soit déjà vide, il sentit le gout de bile brûle son œsophage tandis qu'il vint plaquer sa main contre son nez et sa bouche pour s'empêcher d'inspirer cette puanteur.

— C'est quoi cette odeur ? demanda-t-il à l'attention de Taehyung.

— C'est les cadavres. Il fait vraiment chaud ici, la température de la maison a dû accélérer la décomposition ou alors, ils sont morts depuis longtemps, répondit le lieutenant ignorant cet effluve abject qui les entourait. Le mouchoir qu'on t'a donné à l'entrée contient des arômes à la menthe, respire dedans si c'est trop insupportable.

Le médium ne répondit rien, il se contenta de hocher la tête et de venir presser le tissu contre son nez pour inspirer ce parfum de fraicheur. Ensemble, les trois hommes passèrent l'arche qui menait à la pièce de vie ou enfin, il virent l'horreur que le plus jeune avait découvert plutôt.

Bien qu'il ait déjà vu cela, Jimin ne pu s'empêcher de détourner le regard. Devant lui, cinq corps étaient étendu sur le sol, une marre de sang presque séchée entourait leur crane tandis qu'il pouvait déjà entendre les mouches qui se déplaçaient dans l'air. Il regarda ses deux colocataires qui observaient la scène macabre sans cilié.

Le médium se demanda alors combien de tableau d'horreur similaire à celui-ci ces deux avaient vu au cours de leur carrière ? Combien de corps sans vie avaient-ils découverts ? Combien de famille brisé avaient-ils dû rencontrer ? À cet instant précis, il admirait leur force et leur courage mais surtout, il voulait devenir comme eux.

— Aller au travail, murmura Taehyung en s'approchant d'un homme qui se trouvait près d'un corps. Salut Doc.

— Ho, bonjour lieutenant Kim. Que faites-vous ici ? demanda ce dernier.

— C'est notre ami qui à découvert les corps alors il nous a appelé, expliqua le châtain.

Le médecin légiste détourna le regard vers Jimin qui le salua d'un sourire timide, puis il détourna les yeux vers Jungkook qui se trouvait à sa droite.

— Commandant, salua le médecin d'un signe de tête.

— Salut Sang-min, répondit le concerné. Alors qu'est-ce qu'on a ?

— Cinq-

— Qu'est-ce que vous foutez là tous les deux ? les interrompit une voix grave derrière eux.

— Oh non pas lui, soupira Jungkook en levant les yeux au ciel.

Les quatre hommes reportèrent leur attention sur le détective Park Seo-joon qui venait d'entrer dans la pièce, suivit de son binôme et ami, Kang Dae.

— Bonjour à toi aussi. C'est toujours un plaisir de te voir Seo-joon, répliqua Jungkook avec un sourire forcé sur les lèvres.

— J'ai posé une question ! Qu'est-ce que ce civil fait sur ma scène de crime ? Lui et ce cabot n'ont rien à faire ici ! cracha le policier en ignorant les salutations du tatoué.

Chaque muscle du corps de Jungkook se crispèrent quand il entendit la façon dont son collègue venait de parler de son fidèle compagnon. Comme s'il avait sentit la colère de son maitre, Zeus se mit à grogner en direction des deux policiers qui reculèrent d'un pas.

— Tout doux, fit le tatoué à l'attention de son animal.

Ce dernier obéit immédiatement et vint s'asseoir près de son maitre, le torse fièrement bombé et les oreilles dressés, l'animal ne lâchait pas les deux hommes de ses yeux perçant.

— Tu devrais faire attention à ce que tu dis, il est très rancunier.

La pièce qui étaient remplie de policiers et du personnel du labo, était devenu soudainement silencieuse. Taehyung, Jimin et le médecin légiste observaient et ils savaient que la situation risquait de dégenrer à n'importe quel moment mais personne ne s'interposa. Tout le monde savait que Jungkook n'avait pas peur de tenir tête à Seo-joon et en insultant son chien, il venait de réveiller le démon.

— C'est ma scène de crime, répéta l'homme à court d'arguments.

— Oui, ça tu l'as déjà dis, pouffa le brun. Mais tu vois, c'est Jimin qui à découvert les corps et comme il fera bientôt partie de notre équipe, ça veut dire que c'est ma scène de crime.

Taehyung ne put retenir un petit rire face à la mine coléreuse des deux hommes. Ils savaient pertinemment que si Jungkook décidait que c'était ainsi, ils ne pourraient rien faire.

— C'est le central qui nous a assigné cette enquête, objecta Seo-joon avec une pointe de défis.

En entendant le rire amer quitter les lèvres de son colocataire, Jimin sentit un frisson désagréable le parcourir. Aussi discrètement que possible, il se déplaça jusqu'à Taehyung et se posta derrière lui.

— Ils ne vont pas se battre hein ? murmura ce dernier à son ami.

— Non ne t'en fais pas, le rassura Taehyung avec un sourire.

— Écoute, commença Jungkook, un air autoritaire sur le visage alors qu'il vint plaquer sa langue contre l'intérieur de sa joue. Je suis en gueule de bois et ta présence ici commence sérieusement à m'agacer alors, voilà comment ça va se passer. Tu vas prendre ton petit copain avec toi et vous allez dégager d'ici pour rentrer au poste. Je te retire cette enquête et tu sais, que j'en ai le droit. Que tu le veuille ou non JE SUIS ton supérieur et JE FAIS ce que bon me semble ! Si tu n'es pas content, appelle le capitaine pour te plaindre, je suis sûr que ça va beaucoup l'amuser.

— Tu-

— Non, ne m'oblige pas à me répéter, le coupa ce dernier avec un sourire arrogeant. Ce n'est pas une demande mais un ordre direct de ton supérieur. Si tu n'avais pas agis comme un con en insultant mon chien, peut-être, je dis bien peut-être qu'on aurait bossé ensemble sur cette affaire mais tu as voulu jouer les gros dur alors maintenant tu assumes.

Un silence pesant enveloppa la maison. Le ton de Jungkook était si dur et autoritaire que personne n'osait ouvrir la bouche pour le contredire.

— C'est bon les gars, ça suffit, intervint Taehyung en venant se mettre entre les deux hommes.

— Oui Joon laisse tomber, surenchéri Dae en posant sa main sur l'épaule de son coéquipier.

Seo-joon continua de défier Jungkook qui ne cessait de sourire. Ce rictus arrogeant qu'il maitrisait si bien et qui rendait les autres fout de colère. Ce qui enrageait le détective, c'était que malgré son jeune âge, Jungkook était déjà commandant. Étant ancien militaire, il avait pu conserver son grade, le positionnant ainsi, bien au-dessus de son collègue plus âgé.

— Ça ne se passera pas comme ça, je vais faire en sorte que tu ne puisse plus abuser de ta position, hargna Seo-joon

— D'accord, vas y alors, cours te plaindre à papa voir s'il me donnera une fessée, se moqua Jungkook.

Seo-joon s'apprêtait à répondre mais son coéquipier l'en empêcha en le tirant pour l'emmener hors de la maison. Quand ils disparurent, toutes les personnes présentent dans la pièce et qui retenaient leur souffle respirèrent enfin.

— C'est bon, c'est toi qui à la plus grande tu es content ? le réprimanda Taehyung.

— Tout monde sait que c'est moi qui est la plus grande, se vanta Jungkook un sourire vainqueur sur les lèvres qui fit ricaner Jimin.

— Bon, est-ce qu'on peut se mettre au travail ? lança le médecin légiste.

— Oui excuse nous, vas y on t'écoute, répliqua Jungkook en se raclant la gorge.

— Je disais, nos cinq victimes ont été ligotées et abattues d'une balle à l'arrière de la tête tirée à bout portant.

— Une exécution ? demanda Taehyung en venant s'accroupir prêt des corps.

— Cela y ressemble effectivement, acquiesça le légiste. Le père de famille a été battu à plusieurs reprises, son visage démontre diverses ecchymoses et entailles.

— À quand remonte l'heure de la mort ? questionna Jungkook.

— Je ne sais pas encore, la chaleur de la pièce a accéléré la décomposition et la température du corps ne pourra rien m'apprendre. J'en saurai davantage au moment de l'autopsie, répondit le médecin en se redressant.

— Est-ce qu'on a retrouvé l'arme du crime ou des douilles ? parla de nouveau le commandant en regardant autour de lui.

— Il n'y avait rien autour des corps et la scientifique cherche encore dans les autres pièces de la maison, répondit l'homme.

Avec l'aide de son collègue, il souleva le corps de la petite fille et le déposa délicatement dans un sac noire qu'il referma.

Jimin les écoutait attentivement tandis que son regard se baladait dans tout le salon. Il remarqua à ce moment-là que tout était sens dessus dessous. Chaque tiroir étaient grand ouvert, le sofa et les fauteuils avaient été éventré par un objet tranchant, même certaines lattes de parquet avaient été retirées.

Seule une personne déterminé à trouver quelque chose d'important retournerais une maison comme ça. Cette pensée le fit repenser à un détail auquel il n'avait pas du tout prêté attention à son arrivée. Dehors, sur le palier en bois, il avait remarqué des traces de pas de taille différentes. Il avait été tellement sous le choc de ce qu'il avait découvert qu'il n'avait pas jugé ce détail important. Pourtant, en voyant l'état de cette pièce cela lui sembla comme une évidence. Ce crime n'avait pas été commis par une seule personne.

— Ils étaient plusieurs, murmura le médium.

À cet instant, une voix résonna dans son esprit, une seule bien distinct.

Arrêtez les.

— Qu'est-ce que tu as dis ? demanda Jungkook.

Jimin sursauta à l'entente de la voix grave du commandant qui était derrière lui.

— Hein ?

— Je t'ai entendu murmurer quelque chose, qu'est-ce que tu disais ?

— Je...

Pouvait-il le dire devant le légiste ? Non, il était déjà suspect aux yeux de l'officier Kang, s'il donnait une information comme celle-ci, il risquait d'avoir des ennuis.

— Jimin ? fit Taehyung en venant près de lui.

— On peut parler en privé ? chuchota le médium.

— Si vous voulez bien, je vais emmener des corps à la morgue avant qu'il ne pourrissent davantage, les interrompit Sang-min alors qu'il refermait le dernier sac mortuaire.

— D'accord, appelle nous dès que tu auras terminé, le salua Taehyung.

Le lieutenant pris ensuite le bras de Jimin en l'emmena dans un coin plus calme, à l'abri des oreilles indiscrète.

— On t'écoute, l'encouragea ce dernier.

— Ils étaient plusieurs, informa Jimin à voix basse.

— Comment tu sais ça ? demanda Jungkook confus.

— Je n'y ai pas prêté attention parce que j'étais sous le choc, mais en arrivant j'ai remarqué plusieurs empreintes de pas sur le pallier de l'entrée.

— C'est peut-être celle des membres de la famille, il pleut depuis deux jours maintenant, il y avait de la boue dans le jardin, supposa Taehyung.

— Peut-être oui, je ne suis pas sûr mais...

— Mais quoi ? Arrête de tourner autour du pot, le pressa Jungkook.

Jimin sursauta légèrement surpris par la voix forte du tatoué alors qu'ils avaient chuchoté jusqu'à maintenant, puis il lui offrit un regard noir qui fit sourire ce dernier.

— Elle a dit "arrêtez les", rapporta le médium.

— Elle ? Qui ça elle ? questionna le commandant.

— Je ne sais pas. Je ne la vois pas. Je ne vois aucun d'eux. J'entend juste leur voix et celle d'une femme m'a dit "arrêtez les".

— Ok, supposons qu'il s'agisse des membres de la famille, commença Taehyung les mains sur les hanches. Comment est la voix que tu as entendu ? Plutôt douce comme une enfant ? Ou plus comme une adolescente ou encore plus mure comme celle de femme mature ?

— Je crois qu'il s'agit de la mère. Je n'entendais pas vraiment la voix des enfants, juste des sanglots et des chuchotements indistincts.

— D'accord, soupira le tatoué.

Sans rien dire de plus, il tourna les talons et marcha en direction d'une femme de la scientifique.

— Il y a des traces de pas sur le pallier, prend des photos et fait un moule de chacune d'elle si possible.

— Je fais ça de suite commandant, répondit la jeune femme les joues légèrement rougies.

— Merci, lui sourit Jungkook avant de revenir auprès de ses deux collègues. Elle me kiffe, se vanta ce dernier un sourire vainqueur sur les lèvres.

— C'est ça, reste concentré Casanova, tu ira draguer plus tard, le tacla Taehyung en levant les yeux au ciel.

Cette répartie et la mine offusquée de Jungkook déclencha un rire chez le plus jeune qui cacha sa bouche derrière sa main.

— Qu'est-ce qui te fais marrer toi ? pesta le commandant un air mauvais sur le visage.

— Toi, rétorqua ce dernier sans peur.

— Bon, est-ce que tu peux parler à ce fantôme ? questionna le lieutenant pour revenir sur l'enquête.

— Je ne sais pas, pour le moment ils sont plus tôt timide. Ils ne me parlaient pas vraiment, ils ne faisaient que murmurer la même chose en boucle.

— Pourquoi tu parle au passé, ils ne sont plus là ? demanda Jungkook.

Il n'arrivait pas à croire qu'il était réellement en train de poser des questions sur les soi-disant fantôme que ce microbe disait voir.

— Si, mais c'est silencieux. La femme à seulement dit ces mots avant de disparaitre à nouveau, mais ils sont là, autour de nous. Je peux les sentir.

— D'accord, prenons cette enquête comme toute les autres, on verra ce que ça donne du côté des morts plus tard, fit le tatoué.

— Tu as raison, commençons déjà par tous les indices qu'on a ici, ensuite l'autopsie nous dira l'heure de la mort et on pourra avancer, concorda Taehyung.

— Je crois qu'ils cherchaient quelque chose, présuma Jimin.

— Ah oui ? Et qu'est-ce qui te fais dire ça Sherlock ? C'est tout ce désordre ? Ou bien c'est Casper qui te l'a chuchoté ? le moqua Jungkook.

— Je t'emmerde, répliqua le plus jeune, véxé par la raillerie de son colocataire.

Sans lui laisser le temps de répondre, Jimin s'éloigna d'eux pour se diriger de nouveau vers le salon.

— Tu étais obligé d'être aussi désagréable ? le réprimanda Taehyung.

— Ça va, je plaisantais, soupira ce dernier.

Le châtain laissa également échapper un soupir en passant une main dans ses mèches légèrement bouclées avant de plonger son regard dur sur son coéquipier.

— Je vais aller poser des questions aux voisins voir s'ils ont vu ou entendu quelques choses. Toi, reste tranquille et arrête de le faire chier. Il est déjà assez chamboulé comme ça, il n'a pas besoin de ton sarcasme à deux balles.

— Oui papa, tu peux partir tranquille, je vais bien m'occuper de ton petit protégé.

— Je ne plaisante pas Jungkook ! Il vient de découvrir une famille assassinée et il a ces voix dans sa tête qui ne doivent lui laisser pas une seconde de répit. Il a besoin de notre soutien, de sentir qu'on croit en lui alors, alors s'il te plaît, même si tu es encore frileux à ce sujet, soit sympa et laisse le tranquille.

Le brun voyait bien que son ami était plus que sérieux. Il pouvait voir dans ses prunelles brune toute l'inquiétude qu'il ressentait pour ce garçon.

— D'accord excuse moi, abdiqua Jungkook d'un air sérieux. Je te promets de ne plus le faire chier.

— Merci.

Avec un sourire gratifiant, le châtain fit un signe de la main à Jimin et quitta la maison. Lorsqu'il disparut, le tatoué alla fouiller les autres pièces du rez-de-chaussée pendant qui continuaient leur travail dans la pièce de vie.

Jimin qui était toujours aussi silencieux et discret, examinait tout ce qui se trouvait autour de lui. Il ne savait pas vraiment ce qu'il recherchait, mais il avait le pressentiment que quelque chose manquait, un élément important et cela le frustrait énormément. Une frustration qui n'était pas réellement la sienne.

Perdu dans ses pensées, son regard se posa sur la jeune femme à qui Jungkook avait parlé plutôt. Celle-ci tenait dans sa main un pinceau et une sorte de poudre noir qu'elle étalait délicatement sur le rebord en marbre de la cheminée. Poussé par sa curiosité, il s'approcha doucement pour l'observer de plus près.

— Qu'est-ce que vous faites ? demanda ce dernier, faisant sursauter la jeune femme. Pardon, je ne voulais pas vous faire peur.

— Ce n'est rien, lui sourit cette dernière. Je suis en train de relever les empreintes.

— Oh d'accord, murmura Jimin en l'observant attentivement.

— Je m'appelle Kaya, se présenta la jeune femme.

— Jimin, répondit-il avec un sourire timide.

— Je sais, vous êtes le nouveau colocataire du commandant Jeon et du lieutenant. J'ai entendu parler de vous au poste, confessa cette dernière.

— Oh vraiment ?

Cette information surpris Jimin et le mit également mal à l'aise. Il n'était pas vraiment heureux de savoir qu'on parlait de lui au poste de police alors qu'il n'avait même pas encore intégré l'équipe de Taehyung. Il se demandait ce que les gens pouvaient dire à son sujet. Est-ce qu'ils parlaient de lui en bien ? En mal ? Est-ce qu'ils savaient qui était son père ?

La jeune femme s'apprêtait à répondre lorsque la voix autoritaire et grave du commandant résonna derrière lui.

— Est-ce que quelqu'un a trouvé des douilles ? Des impacts de balles ? Ou l'arme du crime ? questionna le tatoué à l'attention de tout le monde.

Personne ne put lui donner une réponse positive, ce qui fit soupirer le policier. Les douilles étaient toujours une bonne piste, car si les armes étaient enregistrées, leur propriétaire pouvait être retrouvé et cela leur donnerait un point de départ pour leur recherche. Malheureusement, ceux qui avaient fait ça étaient méticuleux et n'avaient rien laissé traîner. Enfin c'est ce qu'il pensait.

En dessous.

Surprise par cette voix soudain, le médium tressaillit légèrement sous le regard confus de Jungkook, qui l'observait depuis l'autre bout de la pièce. Jimin suivi les murmures puis devant lui, il vit une silhouette sombre, tel le brouillard qui était condensé au même endroit. Cette dernière pointa en direction du canapé alors sans réfléchir, le jeune homme se jeta à genoux en évitant le sang qui n'avait pas encore nettoyé et se pencha pour regarder sous le sofa.

— Jungkook, je crois que j'ai trouvé quelque chose, annonça Jimin.

Le commandant vient se positionner devant de lui et se pencha pour regarder. Un peu plus loin, être les lattes de parquets, quelque chose brillait et Jungkook comprit de quoi il s'agissait.

— Alex, aide-moi à déplacer ce canapé, ordonna le tatoué en se redressant.

Jimin se releva pour laisser place à des hommes en uniforme qui vint se placer à une des extrémités du canapé. Jungkook se positionna à l'autre bout et ensemble il levèrent le sofa et le poussèrent, dévoilant ainsi la trouvaille du plus jeune.

— Bien joué, tu as trouvé notre premier indice, le félicita Jungkook.

Le tatoué s'accroupit et vint prendre la douille qui se trouvait sur le sol avant de se redresser pour faire face à son colocataire qui s'était approché de lui.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Jimin en s'approchant.

Le médium était tellement concentré sur ce que son commandant avait dans sa main, qu'il ne s'était pas rendu compte à quel point il était proche du visage de ce dernier. Ce ne fut que lorsqu'il sentit son souffle caféine contre sa peau qu'il réalisa cette proximité et se recula d'un pas en se raclant la gorge.

— C'est une douille, avec ça on saura quelle arme a été utilisée et si on a de la chance, le propriétaire l'a enregistré.

— Pourquoi on n'en trouve pas d'autres ? Il y a eu cinq coups de feu non ? questionna le médium en prenant le morceau de plomb entre son pouce et son index.

Jungkook l'observait et ne put s'empêcher de sourire face à la mine confuse du plus jeune. Ses questions étaient pertinemment mais le ton pensif de sa voix, ses sourcils légèrement froncés et cette moue faisant ressortir sa lèvre inférieur, offrait une vue des plus cocasse sur cette chair rosé et brillante qui le rendait étrangement attachant.

— C'est une excellente question, lui sourit Jungkook en reprenant la preuve de sa main.

Le commandant s'y connaissait en arme à feu, au long de sa carrière de militaire, il avait appris beaucoup de choses sur elles, notamment sur les balles et celles qui se trouvaient dans le creux de sa main lui étaient étrangement familières. Pourtant, il avait beau réfléchir, il n'arrivait pas à se souvenir où il avait déjà vu cela.

— Kaya, emballe ça et envoie-la au labo pour analyse. Je veux que Lukas ou Chad se penche dessus et qu'ils me dise quelle arme a tirée cette balle.

— Commandant, ils sont en congés. C'est Aline qui est au labo, répondit la brune intimidé par l'autorité du tatoué

— D'accord et bien dit à Aline que je veux une réponse dans la matinée.

— D'accord, acquiesça cette dernière.

— Je veux que tout le monde fouille cette pièce de fond en comble ! C'est inadmissible que personne n'ait pensé à regarder sous le canapé ! les réprimanda Jungkook.

Après avoir mit la preuve dans une pochette transparente qu'elle scella devant le commandant, la scientifique rangea cette dernière dans la mallette avec le reste des indices qu'ils avaient trouvé. Ils se remirent tous au travail alors que le policier se tourna vers Jimin.

— Vient avec moi, on va faire un tour au premier, ordonna Jungkook en lui faisant signe de le suivre.

Le médium hocha la tête et marcha derrière lui jusqu'à l'escalier qui menait à l'étage supérieur. En haut, toutes les pièces étaient dans le même état que le rez-de-chaussée. Les tiroirs et les portes des dressings ouverts, les vêtements et les effets personnels des victimes éparpillés sur le sol, les matelas retournés.

— Ils cherchaient vraiment quelque chose, murmura Jimin.

— Oui c'est sûr mais quoi ? répondit Jungkook en entrant dans la suite parentale.

Des agents du laboratoire étaient présents, ils relevaient les empreintes et recherchaient tous ceux qui pouvaient les mener à ceux qui avaient commis cet acte atroce.

— Vous avez quelque chose ? demanda le commandant à leur attention.

— Il y a des beaucoup d'empreintes mais ce n'est pas réellement étonnant. Il semble manquer des bijoux et les portes feuilles sont totalement vide, on n'a pas non plus retrouvé les téléphones portables.

— Un cambriolage qui aurait mal tourné ? cogita le médium peu convaincu.

— C'est ce qu'ils veulent nous faire croire, lui répondit Jungkook. Regard bien, les boîtes à bijoux sont bien en évidence, les portefeuilles sont disposés sur la commode. Pourquoi tout retourner si le but était seulement de voler quelques babioles ? Non, c'est une mise en scène, un trompe l'œil.

Jimin regarda attentivement et il comprit ou Jungkook voulait en venir. Il avait l'impression d'être devant un mirage. Il continua de tout observer, espérant qu'une nouvelle fois cette voix dans sa tête lui dise quoi faire et où chercher, mais les secondes passaient et il n'entendait rien.

— Jimin, appela Jungkook depuis le couloir.

Le médium ne s'était même pas rendu compte que Jungkook n'était plus là. Il s'inclina poliment devant les personnes présentes et tourna les talons pour sortir de la chambre. Le commandant se tenait dans l'encadrement d'une porte au fond du couloir. Quand il arriva près de lui, ce dernier se décala pour le laisser entrer dans la pièce.

— Il n'y a rien qui te dérange ici ? questionna le tatoué.

Jimin sonda les alentours en silence. C'était une grande salle de bain, beaucoup plus spacieuse que la leur, assez large pour une famille de cinq personnes. Il y avait une armoire en bois blanc donc les deux portes étaient grandes ouvertes. Tout ce qu'elle contenait avait été jeté sur le carrelage gris puis l'attention du brun se posa sur le lavabo et il compris.

— Il y a six brosses à dents, murmura ce dernier.

— Exactement, le félicita de nouveau Jungkook un sourire satisfait sur les lèvres. Six brosses à dents, cinq cadavres. En arrivant j'ai aussi remarqué six paires de chaussons dans le sas d'entrée. J'avais supposé qu'il s'agissait de la paire des invités, mais un simple invité n'aurai pas sa brosse à dent au milieu de celles de la famille.

— Alors où est passé le sixième ?

— Je n'en sais rien, mais je te parie que notre mystérieux inconnu est lié à tout ça.

— Tu pense que c'est lui qui les a tués ? demanda le médium en relevant légèrement la tête pour regarder son colocataire qui le regardait déjà.

— Je n'en sais rien, mais si ce n'est pas le cas, on a intérêt à le retrouver avant que les coupables ne le lui mettent la main dessus et ne finissent le travail.