Chapitre 104
Les ascenseurs émotionnels, qu'ils finissent bien ou mal, étaient très certainement les choses les plus fortes qui soient, à tel point que celui qui le vivait pouvait en défaillir. Ce fut presque le cas pour Jungkook. Après la peur et la douleur d'avoir cru son amant mort, le soulagement qu'il ressentit lorsque celui-ci ouvrit les yeux fut si brutal et soudain, qu'il en eut des vertiges.
Une fois la stupeur passée, le commandant passa son avant-bras sous la nuque de son bien-aimé et le redressa. Ce dernier tremblait comme une feuille, tandis que ses yeux écarquillés et rougis regardaient partout autour de lui. Ses pleurs n'avaient pas cessé et le cri qui l'avait quitté résonnait encore dans les tympans des hommes présents dans la pièce. La terreur qui s'en dégageait était impressionnante, mais ce qui les marqua le plus, fut la souffrance, aussi bien physique que psychologique, qu'ils y virent.
Lorsqu'il se retrouva assis, Jimin sentit une violente nausée le traverser. Ses doigts accrochés désespérément au pull de son petit-ami, il tourna brusquement la tête sur le côté et déversa tout le contenu de son estomac sur le carrelage,
— Je suis là. Je te lâche pas, répéta Jungkook en caressant tendrement son dos tandis que les larmes de soulagement ruisselaient sur son visage.
Quand les vomissements cessèrent, le médium se recroquevilla sur lui-même, se blottissant contre le corps chaud de son amant. Après la brutalité de son retour, il lui fallait du réconfort, une odeur rassurante, une présence familière, et les bras de Jungkook lui apportaient tout ce dont il avait besoin.
À quelques pas d'eux, Taehyung était tétanisé. Son cœur battait si vite dans sa poitrine qu'il aurait pu frôler la crise cardiaque. La scène qu'il venait de voir l'avait profondément choqué. Jamais il n'avait vu une telle panique dans le regard de quelqu'un, mais surtout, il n'avait jamais vu personne revenir d'entre les morts. En comprenant ce qui venait de se passer, le châtain réalisa une chose encore plus effroyable : il l'avait abandonné. Il avait abandonné son ami alors que Jungkook avait cru en lui jusqu'à la fin.
— Tout va bien, murmura le tatoué en embrassant le haut de son crâne. Tu es en sécurité. Tu es revenu, tu y es arrivé bébé. Tu es revenu, répéta-t-il avec douceur.
Jimin ne parlait pas. Ses yeux vides de vie fixaient Taehyung sans pour autant le voir. Tout ça, les tremblements, les sanglots, le mutisme et la paralysie, n'étaient que l'une des conséquences du retour brutal de la projection et de ce qu'il avait vu là-bas.
— Min ? appela le lieutenant en s'approchant prudemment.
Malheureusement, ce dernier ne reçut aucune réponse. Il n'eut le droit qu'à un regard vide, qui ne dégageait rien d'autre que le désespoir et la tristesse. Qu'avait-il vu pour être dans un tel état ?
— Il est en état de choc, supposa Jungkook en le serrant contre sa poitrine.
Une silhouette apparut soudainement dans l'encadrement de la porte, brisant le calme qui les entourait. Le visage pâle, Julian se présenta à eux, son téléphone en main.
— L'ambulance est là, déclara-t-il, essoufflé.
— Ok, je vais le porter, annonça le commandant.
Liant les gestes à la parole, il se mit debout, gardant dans ses bras son amant qui s'accrocha plus fermement à lui. En arrivant dans le salon, Jungkook regarda autour de lui et son attention se posa d'abord sur une enveloppe sur laquelle était inscrit son nom puis, enfin, sur le plaid beige qui se trouvait sur le canapé.
— Tae, prends le plaid et couvre-le. Il est gelé.
Sans discuter, le concerné se précipita jusqu'au canapé et saisit la fine couverture. Avec tendresse, il la déposa sur le corps tremblant de son ami puis s'écarta pour les laisser passer. Semi-conscient, Jimin peinait à garder les yeux ouverts, et lorsqu'il remarqua cela, le tatoué sentit son rythme cardiaque s'accélérer.
— Eh microbe, reste avec moi. Garde les yeux ouverts, s'il te plaît. Je sais que tu es fatigué, mais tu dois rester éveillé.
D'un pas rapide, le tatoué quitta l'appartement pour rejoindre les ambulanciers qui s'apprêtaient à entrer dans le bâtiment.
— Que s'est-il passé ? demanda l'un deux.
— Il a perdu connaissance dans la baignoire. Son cœur a cessé de battre pendant quatre minutes et cinquante-deux secondes, expliqua Jungkook en emmenant son petit ami jusqu'à l'ambulance.
— Posez-le ici, indiqua le second homme en sortant le brancard.
Le policier s'exécuta, mais lorsqu'il tenta de s'éloigner pour laisser les ambulanciers faire leur travail, il sentit les doigts de Jimin se resserrer sur son pull.
— Je suis là, je reste juste à côté de toi, promit le brun dans un murmure.
Afin de le rassurer, il déposa un baiser sur son front et cela fonctionna. Lentement, il lâcha prise et laissa les ambulanciers prendre soin de lui.
— Nous allons l'emmener à l'hôpital pour faire des examens, annonça l'un des hommes.
— Je monte avec lui, imposa le policier.
Au même moment, une voiture se stoppa sur le parking de la résidence et un homme en sortit. Taehyung, qui était resté en retrait, porta son attention sur Namjoon qui courait vers eux, paniqué.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il en posant son regard sur le corps de Jimin qui était entouré par les deux ambulanciers.
— Je t'expliquerai plus tard, lança Jungkook, portant ensuite son regard sur son frère. Je monte avec lui dans l'ambulance. On se retrouve à l'hôpital ?
— Oui, je vais aller lui chercher quelques affaires et je vous rejoins, déclara Taehyung en tentant d'être le plus confiant possible.
Pour unique réponse, le commandant hocha la tête, puis monta à bord du véhicule médical. Il s'apprêtait à refermer la porte lorsqu'une idée le traversa.
— Eh Tae ! appela-t-il. J'ai vu une enveloppe avec mon nom sur la table basse du salon, ramène-la et prends aussi la peluche qui est dans ma chambre s'il te plaît.
Aussi bizarre fut cette demande, le châtain accepta sans poser de question. Devant la résidence, Julian, Taehyung et Namjoon regardèrent enfin l'ambulance s'éloigner avec, à leur bord, leurs deux amis. Le plus vieux des médiums se sentit coupable de l'état de son confrère, mais ils savaient tous les deux que cette expérience comportait des risques. Tout ce qu'il espérait, c'était que Jimin ne garderait aucune séquelle.
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Cela faisait plus d'une heure que Jungkook tournait en rond, tel un lion en cage, dans la salle d'attente des urgences. À leur arrivée, il avait été contraint de se séparer de son amant qui avait été emmené pour des examens. Être ici, dans cette pièce vide de joie lui rappelait cette nuit d'octobre où il avait encore une fois failli le perdre. Ce soir-là, il avait cru mourir à l'intérieur, mais ce n'était rien comparé à ce qu'il avait ressenti lorsque son amant avait été mort dans ses bras.
Ses pensées noires furent interrompues par une voix qui appela son nom. L'ongle de son pouce entre ses dents, le brun releva la tête vers son frère qui était suivi de Namjoon. À son plus grand soulagement, Julian n'était pas là. Son envie de l'étriper était encore beaucoup trop présente alors, afin d'éviter un meurtre, il valait mieux qu'ils ne se croisent pas avant un long moment.
— Tu as des nouvelles ? demanda Taehyung en lui tendant le sac de sport qu'il avait amené avec lui.
— Non, toujours rien, soupira le commandant avant de porter son regard sur le hacker.
Ce dernier était venu jusqu'à lui à sa demande. La moindre des choses était de le remercier.
— Merci d'avoir fait le déplacement, Nam. Tu as ce que je t'ai demandé ?
— Oui, répondit ce dernier en sortant une clé USB de sa poche. Qu'est-ce que vous allez faire ?
— Je n'en sais rien, souffla le tatoué en prenant le petit objet. C'est pas à moi de prendre la décision.
— Est-ce que tu crois qu'il a vu quelque chose là-bas ? questionna Taehyung.
— Je sais pas, mais si c'est le cas, ça n'a pas dû être beau. Je ne l'avais jamais vu comme ça.
Leur discussion fut écourtée par les portes battantes qui s'ouvrirent sur un homme vêtu d'une blouse blanche. Ce dernier balaya la pièce du regard, puis regarda le porte-bloc qu'il tenait dans ses mains.
— Est-ce que la famille de Park Jimin est ici ?
— Oui ! répondit immédiatement Jungkook en marchant jusqu'à lui, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Je suis son petit ami.
— Comment va-t-il ? demanda Taehyung.
— Ses constantes sont bonnes, annonça le médecin. Les examens n'ont révélé aucune séquelle due à l'arrêt cardiaque, ce qui est une très bonne nouvelle. Ce qui m'inquiète en revanche, c'est son état psychologique.
— C-comment ça ? questionna le commandant, sentant des sueurs froides parcourir son corps.
— Eh bien, il ne parle pas et semble avoir vécu un traumatisme important.
Jungkook sentit sa poitrine se comprimer si douloureusement qu'il en eut le souffle coupé. Son petit ami, ce garçon qu'il aimait plus que tout, était brisé et il était impuissant face à ça.
— Je peux le voir ?
— Oui, mais une personne à la fois. Il a besoin de repos. Si son état reste stable, il pourra rentrer demain, annonça le médecin. Il est au premier étage, chambre 131.
— Est-ce que je peux rester avec lui cette nuit ?
— Oui, je vais demander à ce qu'on vous installe un fauteuil.
— Merci docteur, gratifia le commandant en s'inclinant profondément.
Le docteur leur offrit un sourire compatissant, puis disparut à travers les portes battantes. Le silence qu'il laissa derrière lui était bien plus léger qu'avant son arrivée. Rassurés de l'état de leur cadet, les trois hommes eurent enfin l'impression de respirer.
— Je vais monter, déclara Jungkook. Tae, appelle le capitaine et explique-lui ce qui se passe. Je ne sais pas quand est-ce que je reviendrai au poste alors, tu es aux commandes à partir de maintenant. Je ne veux pas le laisser seul.
— Je le ferai, assura le lieutenant. Kook, tu...
Le châtain ne termina pas sa phrase. Incapable de soutenir le regard de son frère, il baissa les yeux, honteux. Si Jungkook l'avait écouté, Jimin serait mort par sa faute, jamais, il ne pourrait se pardonner cette erreur de jugement.
— Eh, appela le commandant d'une voix douce, en posant sa main sur son épaule. Je sais ce que tu penses et je t'arrête tout de suite, tu n'as pas à t'en vouloir.
Nullement convaincu par ces paroles, le plus vieux des deux frères hocha tout de même la tête. L'attention du policier fut ensuite happée par Namjoon qui restait silencieux.
— Tu devrais quitter la ville, voir même le pays, au moins le temps que tout ça se tasse. Maintenant que tu sais tout, je ne veux pas prendre le risque que tu sois blessé.
— Je ne vais nulle part. Vous allez avoir besoin de moi si vous voulez coincer ce type, répliqua le hacker.
— Je ne te demande pas ton avis. Tu l'as dit toi-même, tout ça nous dépasse. Je peux pas veiller sur Jimin, trouver un moyen de coincer ce fils de pute et m'inquiéter pour toi en même temps. S'il t'arrive quelque chose, Lian m'en voudra à mort, alors, tu vas faire tes valises et quitter le pays.
— Je t'ai dit non, martela Namjoon d'une voix calme. Tu ne peux pas m'y obliger. Je sais très bien à qui on a affaire et je ne sais pas si tu as remarqué, mais de votre petite bande, je suis le seul qu'ils n'aient jamais vu. Crois-moi, tu vas avoir besoin de moi. En plus, j'ai promis à Jimin de l'aider et je tiens toujours mes promesses.
Un duel de regard commença entre les deux hommes, et même les yeux de son vis-à-vis étaient semblables à des pistolets, le hacker n'était nullement impressionné. Depuis leur première rencontre, celui-ci avait toujours tenu tête au commandant, ce n'était pas près de changer.
— Arrête de me faire tes yeux de doberman en colère, ça ne fonctionne pas sur moi. Je reste, c'est tout.
— Je pourrais aussi te mettre une balle dans les deux genoux et te faire monter de force dans cet avion, le menaça Jungkook.
— Ah oui ? Et comment tu ferais ça ? Pas sûr que je puisse voyager en fauteuil roulant, se moqua le hacker.
Près d'eux, Taehyung ne put s'empêcher de pouffer, dissimulant sa bouche derrière sa paume. Ses dernières heures furent si intenses que son système nerveux menaçait de lâcher à tout instant. Le tatoué, lui, comprit qu'il n'aurait pas gain de cause, il décida alors de se résigner, du moins pour le moment. À cet instant, il devait surtout se concentrer sur son amant, le reste importait peu.
— Ok, laisse tomber, j'ai pas le temps pour ça, soupira le commandant avant de se tourner vers son frère. Ce gars est une tête de mule, mais toi, tu vas m'écouter. Lilith doit s'en aller, et toi aussi.
— Tu penses vraiment que je vais partir et vous laisser seuls ? répliqua le châtain. Je suis ton grand frère, il est hors de questions que je prenne la fuite alors que vous êtes dans la merde jusqu'au cou !
— Tu vas devenir père ! Je ne prendrai pas le risque que tu sois blessé ou pire.
— Mais je ne te demande pas ton avis. J'ai été lâche une fois ce soir, ça ne se reproduira plus jamais. Je reste, tu n'as pas le choix.
Jungkook dévisagea son frère un long moment, détaillant ses traits et la détermination qui émanait de lui. S'il devait être honnête, le brun avait besoin de son meilleur ami, maintenant plus que jamais, mais pouvait-il être égoïste ?
— Kook, peu importe ce que tu diras, je reste.
— Très bien, mais Lilith doit s'en aller, argumenta Quand ils se sentiront menacés, ils vont attaquer, et les premières personnes qu'ils viseront seront nos proches.
Le concerné acquiesça sans discuter. Satisfait, le brun leur offrit un sourire reconnaissant et partit en direction de l'ascenseur. Son cœur n'attendait qu'une chose, retrouver sa moitié, mais surtout, il redoutait ce qui se passerait par la suite. Comment allait-il lui annoncer l'identité de l'homme qu'il recherchait depuis presque huit ans ? Si le choc de la projection ne l'avait pas tué, est-ce que la déception et le dégoût le feraient ?
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, sortant ainsi le policier de ses songes. Les mains moites et tremblantes, il s'engagea dans le couloir et se stoppa devant la porte 131. Avant d'entrer, il fouilla dans le sac, et en sortit l'enveloppe qu'il glissa dans la poche arrière de son jean. Il prit ensuite une grande inspiration, tentant de paraître le plus serein possible, et abaissa la poignée, pénétrant enfin dans la chambre.
La pièce n'était pas plongée dans le noir, une lampe de chevet éclairait les lieux, donnant à l'endroit une ambiance puis sereine. La première chose qui le frappa, fut la chaleur qui se dégageait des radiateurs, vint ensuite l'odeur de désinfectant qui piqua ses narines, lui rappelant à quel point il détestait les hôpitaux. Ses yeux encore rougis par les larmes se posèrent ensuite sur les jambes de son amant avant de remonter le long de son corps jusqu'à son visage.
Dénué de toute expression, Jimin fixait la fenêtre et le ciel sombre qui recouvrait la ville. Ce ne fut qu'après de longues secondes qu'il remarqua enfin la présence de son aîné. D'une lenteur presque douloureuse, le médium tourna la tête vers lui et lorsque leurs regards se croisèrent, ceux du plus jeune s'emplirent de larmes.
Sans attendre, Jungkook combla la distance qui les séparait. Il eut à peine le temps de s'installer que Jimin se jeta dans ses bras, s'agrippant à lui avec une telle force, qu'il crut entendre le tissu de son haut se déchirer. Le désespoir de ce geste brisa le cœur du brun qui l'enlaça sans retenue, plongeant son visage dans ses cheveux.
— Tout va bien, je suis là, fit le commandant d'une voix douce. Je suis là, je ne te quitte plus. Je te le promets.
Jungkook espérait que son compagnon parlerait, qu'il lui dirait quelque chose, même si ce n'était qu'un mot, mais rien ne sortit. Seuls ses sanglots qu'il tentait de restreindre résonnaient dans cette chambre vide de vie et de joie.
— Chut, calme-toi, murmura-t-il. Tu es en sécurité.
L'était-il ? Comment le brun pouvait être sûr qu'il était en sécurité maintenant qu'il savait qui était derrière toute cette histoire ? Il le protègerait au péril de sa vie, mais avait-il la moindre chance face à eux ? Jungkook était conscient qu'en un claquement de doigts, cet homme pouvait les faire disparaître et s'il ne l'avait pas encore fait, c'était parce qu'il ne se sentait pas en danger. À la seconde où ce ne sera plus le cas, la situation deviendra encore plus dangereuse.
De longues minutes s'écoulèrent avant que les sanglots du médium ne cessent enfin. Toujours blotti contre son amant, là où il se sentait en sécurité, Jimin tentait de faire disparaître ses images qui étaient gravées dans sa mémoire sans pour autant y parvenir. À chaque fois qu'il fermait les yeux, il revoyait le corps sans vie de Yoongi, gisant à ses pieds. Il se rappelait les visages de ces hommes répugnants, sans scrupules ni moral qui l'avaient arraché à lui.
— Est-ce que tu veux me raconter ce qui s'est passé là-bas ?
Jimin bougea négativement la tête, enfouissant un peu plus son visage dans le cou de son petit ami. Il ne voulait pas parler. Pour le moment, il ne s'en sentait pas capable et espérait sincèrement que son aîné le comprendrait.
— Ok, ce n'est pas grave. Tu le feras quand tu te sentiras prêt, le rassura Jungkook en déposant un baiser dans ses cheveux. Je t'ai ramené des vêtements pour la nuit.
Lorsqu'il prononça ces mots, il sentit le corps de son cadet se crisper contre lui et sa prise se resserrer. Sans qu'il n'ait besoin de parler, il comprit l'inquiétude qui venait de prendre vie en lui.
— Ne t'en fais pas, je reste avec toi, annonça le brun avec douceur. Est-ce que tu veux te changer ?
Cette fois, il eut une réponse positive alors, avec délicatesse, il s'éloigna de lui pour quitter le lit et prit le sac de sport qu'il avait déposé sur le sol. Il en sortit un sous-vêtement, un jogging, un t-shirt et un pull à capuche noir qu'il posa sur le matelas.
Épuisé, Jimin s'assit sur le matelas, ses jambes dans le vide, puis leva les bras pour tirer sur la ficelle de sa blouse. Un long soupir le quitta lorsqu'il ne parvint pas à l'atteindre.
— Je vais t'aider, fit Jungkook en venant se placer entre ses cuisses.
Désormais nu, le brun l'aida à enfiler ses vêtements. Les mouvements du plus jeune étaient robotiques, telle une marionnette manipulée par les cordes de son maître, et le voir dans cet état ne faisait qu'accroître l'inquiétude du policier.
Une fois habillé et entouré de cette odeur familière qui lui donnait la sensation d'être dans un cocon, Jimin retourna sous ses draps, se recroquevillant sur lui-même.
— Tiens, je me suis dit que tu voudrais l'avoir, déclara le tatoué en sortant le lapin rose de son sac.
Pour la première fois, un léger sourire naquit sur les lèvres du médium qui tendit sa main pour attraper la peluche. Il l'amena ensuite contre lui et se recula jusqu'au rebord du lit afin que son amant puisse s'installer à ses côtés.
Jungkook savait qu'il n'aurait aucune réponse ce soir, mais ça n'avait pas d'importance. Jimin respirait, il était vivant et dans ses bras, c'était tout ce dont il avait besoin à cet instant. Peu importe ce que l'avenir leur réservait, il voulait profiter de ce moment de calme avant que la tempête ne s'abatte sur eux.
Le tatoué gardait son amant dans ses bras, lui offrant un réconfort des plus apaisants. Grâce à la chaleur de son corps et son parfum, Jimin s'était assoupi contre lui, gardant la peluche rose contre son torse.
Quand il fut persuadé d'être seul, Jungkook trouva enfin le courage de prendre l'enveloppe qu'il avait gardé dans sa poche. Avec prudence, pour ne pas réveiller son cadet, il l'ouvrit et en extirpa la feuille de papier qu'il déplia soigneusement. Sans aucune difficulté, il reconnut l'écriture de son petit ami, mais ce qui attira son attention, fut les cercles de papier gondolé qui déformaient cette lettre immaculé.
Le cœur tambourinant dans sa poitrine, le brun commença à lire chaque mot et plus il avançait, plus il comprenait ce qu'il tenait entre ses doigts. Il s'agissait d'une lettre d'adieu que Jimin avait écrite en cas de mort. Ces confessions, notées avec désespoir, broyèrent la poitrine de Jungkook qui sentit les larmes ruisseler sur ses joues.
Comment Jimin pouvait-il lui demander de l'oublier ? De trouver le véritable amour alors qu'il était cet amour ? Bien-sûr qu'ils allaient le faire, oui Jungkook allait l'épouser, ils vivraient dans une maison avec un jardin et un jour, ils auraient leur propre enfant. Oui, il s'en faisait la promesse.
La mâchoire serrée afin de contenir ses sanglots, le tatoué replia soigneusement la lettre et la rangea à nouveau dans sa poche. Envahi par un besoin crucial de contact, il enveloppa de nouveau le corps frêle de son petit ami et le serra contre lui, déposant un baiser sur le haut de son crâne.
— Je t'aime tellement, murmura-t-il.
Profondément endormi, Jimin expira de bien-être et enfouit son visage dans son cou, caressant son épiderme de son souffle régulier.
Reniflant doucement, Jungkook prit une profonde inspiration pour calmer ses pleurs et ferma les yeux. Tout ça était du passé, cette lettre n'avait pas lieu d'être, car son amant était à ses côtés. Il n'avait pas non plus besoin de trouver le véritable amour, parce qu'il l'avait déjà, il le tenait à cet instant dans ses bras.
⊱⋅ ──────────── ⋅⊰
À des kilomètres de l'hôpital, Taehyung passa enfin la porte de chez lui après être allé chercher Zeus. La maison était plongée dans le noir et le silence total, mais cela ne l'étonna pas. Il était tard, Lilith devait très certainement dormir, du moins il l'espérait, car ce soir, il n'aurait pas le courage de répondre à ses questions.
Après avoir installé le chien dans le salon, le lieutenant partit en direction de la salle de bain où il se débarrassa de ses vêtements sales, puis entra dans sa chambre. Malheureusement pour lui, sa fiancée était bien réveillée et ne mit qu'une fraction de seconde à comprendre que quelque chose n'allait pas.
— Tae, qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle en reposant son livre sur la table de chevet.
Aucune réponse. Le châtain était incapable de dire quoi que ce soit sans prendre le risque de craquer à nouveau. Toutefois, ce silence ne fit qu'augmenter l'inquiétude de la jeune femme qui repoussa la couette et quitta le lit pour venir se poster face à son futur époux.
— Eh, tu m'inquiètes. Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que Jimin va bien ?
Ce prénom à lui seul suffit à réduire en cendre tous les efforts qu'il faisait. En une fraction de secondes, les yeux du policier furent inondés de larmes qui coulèrent le long de ses joues. Ayant besoin de réconfort, Taehyung enlaça sa fiancée qui resta confuse, mais surtout dont le pouls s'était considérablement accéléré.
— Il était mort, commença le lieutenant, la trachée obstruée par les sanglots. Il... il était dans la baignoire et il... il ne respirait plus. O-on a commencé le massage cardiaque, mais ça faisait trop longtemps. Je... j'ai dit à Jungkook d'arrêter, mais il ne m'a pas écouté. P-pourquoi j'ai dit ça ?
— Qui est mort ? Bébé, calme-toi. Je ne comprends rien, paniqua Lilith en se libérant de la prise de son fiancé.
La psychiatre prit son visage en coupe, plantant ses orbes dans les siens et n'y vit que peur, tristesse et culpabilité. Voulant absolument comprendre la situation, elle incita son amant à s'asseoir et s'installa à ses côtés. Durant de longues minutes, elle l'aida à retrouver un semblant de contrôle sur ses émotions, du moins assez pour qu'il lui explique ce qui s'était passé.
— Ok, maintenant raconte-moi tout depuis le début, l'encouragea-t-elle, ses doigts entrelacés au sien.
Taehyung se lança dans un long monologue, lui expliquant sans rien omettre tout ce qui s'était passé depuis qu'il avait quitté leur maison plus tôt dans la soirée. Le visage de la jeune femme avait perdu ses couleurs lorsqu'elle avait appris la mort de leur ami avant que ce dernier ne revienne miraculeusement à la vie. Ce qui l'attrista davantage fut la peine et les remords qui rongeaient son bien-aimé, mais face à cela, elle était impuissante.
— Si Jungkook m'avait écouté, Jimin ne serait plus de son monde à l'heure qu'il est. Comment j'ai pu faire ça ?
— Bébé, tu as été rationnel. Tu es policier, ce n'était pas ton premier massage cardiaque et les signes étaient là. Il était mort. Tu as aussi pensé à ton frère et à ce qu'il ressentait, tu ne voulais plus qu'il se fasse du mal.
— Mais j'aurais dû continuer, se flagella le châtain. J'aurais dû avoir foi en lui, comme Jungkook l'a fait.
— Jungkook est amoureux. C'est cet amour qui l'a poussé à ne pas abandonner, et dans d'autres circonstances, peut-être que cela n'aurait pas suffi, argumenta la psychiatre. Je te connais bébé. Tu aimes Jimin et tu as tout fait pour le sauver, tu ne dois pas te reprocher ça.
— Je ne pourrai plus jamais le regarder en face, murmura Taehyung, en hoquetant à cause de ses précédents pleurs. Je suis un lâche. Je l'ai abandonné, comme j'ai abandonné Hayun.
— Ne fais pas ça, fit Lilith d'une voix douce en caressant sa joue humides. Ne te flagelle pas pour une erreur que tu as faite. Tu es humain Taehyung. Le plus bel humain que je connaisse et tu n'es pas un lâche. Tu es au contraire la personne la plus courageuse que je connaisse. Celui qui est toujours là pour les autres au point de s'en oublier. Tu es toujours celui qui réconforte ceux qui t'entourent, tu leur donnes tout ton amour sans jamais rien demander en retour, mais tu as aussi tes faiblesses. La peine de voir ce garçon que tu affectionnes, sans vie, t'a heurté avec une telle brutalité que tu as flanché. Ce n'est pas grave, ça ne fait pas de toi une mauvaise personne. Tout ce que tu dois retenir c'est que Jimin va bien. Il est en vie. Tu ne l'as pas abandonné, tu as été là pour lui depuis le début et je suis persuadé qu'il te dira la même chose.
Aucun discours, aussi rassurant et réconfortant soit-il, ne pouvait calmer la culpabilité qui rongeait le jeune lieutenant. Toutefois, il décida de s'accrocher à autre chose. Tout ça était du passé, il avait échoué dans sa mission à le protéger, mais désormais, il se faisait la promesse de toujours veiller sur lui et ne plus jamais baisser les bras.
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Même le lendemain de la projection, le jeune médium ne prononça pas un mot. Comme le médecin l'avait annoncé, ce dernier avait été autorisé à quitter l'hôpital et le couple était rentré chez eux.
Jimin passait sa journée à dormir et quand il ne le faisait pas, il restait silencieux, son regard perdu dans le vide. Dans son esprit, c'était le chaos le plus total. Sa voix intérieure hurlait de rage, de peine, mais aucun son ne sortait de ses cordes vocales. Yoongi lui manquait terriblement, encore plus qu'auparavant. Depuis qu'il l'avait vu dans ce souvenir, le médium avait la sensation qu'une part de lui était resté là-bas, dans les limbes de cet endroit horrible. Il y avait aussi toutes ces images qui le hantaient à chaque seconde, augmentant ces sentiments néfastes qui le dévoraient, tel un parasite.
Après cette expérience des plus traumatisantes, Jimin se posait mille et une questions, mais surtout, il se demandait s'il trouverait la force d'aller de l'avant. Il avait une promesse à tenir, mais parviendrait-il à se relever de tout ça ? Pour ça, il devait parler de ce qu'il avait vu, mais à chaque fois qu'il essayait, aucun son ne le quittait. Pourquoi ne parvenait-il pas à exprimer ce qu'il ressentait ?
De son côté, Jungkook était resté patient, répondant aux besoins de son petit ami même si ce dernier ne disait rien. Il veillait à ce qu'il mange au moins deux repas par jour, puis le soir, il restait à ses côtés, le câlinant et le rassurant comme il pouvait.
Le deuxième jour, Namjoon était passé à l'appartement. Ensemble, les deux hommes visionnaient les vidéos de surveillance du soir du meurtre et y virent Yoongi.
Si ce dernier n'avait pas retiré sa casquette avant d'entrer dans le bâtiment, Jungkook aurait été dans l'incapacité de le reconnaître, cependant la chance leur avait souri. Ils suivirent ensuite Yoongi jusqu'au dixième étage et grâce à la position de la caméra dans le couloir, ils purent voir le numéro de la chambre. Malheureusement pour eux, l'homme qui ouvrit la porte portait un masque de bal, rendant ainsi son identification impossible. Ce ne fut que deux heures plus tard que le mentholé quitta enfin la pièce. Cette fois camouflé sous sa casquette, il s'éloigna d'un pas rapide avant de courir jusqu'à la cage d'escalier dans lequel il disparut.
Jungkook sentit la frustration l'envahir. Contrairement à ce qu'il pensait, rien de tout cela n'était suffisant pour l'inculper. Toutefois, Namjoon n'avait pas dit son dernier mot. La deuxième vidéo qu'il lui montra était de plus mauvaise qualité, mais ce fut celle-ci qui leur donna l'identité de Mister D.
Les images qui défilaient sous leurs yeux avaient été capturées quelques secondes seulement après que Yoongi ait quitté la chambre. Sur ses talons, un homme sortit lui aussi de la pièce et le commandant le reconnut sans mal. Bradley Murphy, comment pouvait-il l'oublier alors qu'il avait failli tuer l'homme qu'il aimait ? Ce dernier dissimula quelque chose dans son dos et même sans le voir, le brun sut qu'il s'agissait de l'arme du crime. Une dizaine de minutes plus tard, après le passage de plusieurs clients dans le couloir, l'homme dont Jungkook ne parvenait plus à oublier le visage apparut à nouveau et toqua à la porte.
À cet instant, le brun pria tous les dieux pour que ce soit Mister D et ses prières furent exaucées. Vêtu d'un long peignoir de l'hôtel, l'homme qui avait commandité le meurtre de ce pauvre garçon apparut distinctement à l'écran. À présent, Jungkook avait la certitude qu'il était le coupable qu'il recherchait depuis tant de temps.
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Le soleil se couchait sur la ville de Busan lorsque la sonnette de l'appartement en bord de mer retentit. Depuis la chambre conjugale, Jimin entendit plusieurs voix s'élever dans la pièce de vie et il sut sans mal qui venait d'arriver.
Dans le salon, Jungkook incita ses convives à prendre place sur le sofa et les fauteuils. S'ils étaient tous ici, c'était à sa demande. Il était temps d'agir, et si Jimin ne se sentait pas capable d'affronter la réalité et de leur parler, le brun devait le faire pour lui et pour ces amis qui risquaient désormais leur vie sans le savoir.
En plus des membres les plus proches de son unité, Namjoon était également présent. Chacun d'entre eux semblait conscient de la gravité de la situation et attendait patiemment que leur commandant ne prenne la parole.
— Merci d'être venu. Je... je ne sais pas vraiment par où commencer. Chacun d'entre vous est au courant que depuis qu'il fait partie de notre unité, Jimin recherche le tueur de son meilleur ami. Au fil du temps, nous sommes parvenus à réunir des indices et grâce à l'aide de Namjoon, aujourd'hui, nous savons qui est derrière cet horrible crime. Avant de vous donner son nom, je veux que vous sachiez que vous êtes tous en danger. Plusieurs personnes sont déjà mortes à cause de cette affaire. Le premier a été Hwang Im-lee, tué dans un soi-disant accident de voiture après avoir accepté un pot-de-vin pour clore l'enquête. Des années plus tard, c'est son coéquipier, Kang Doo-sik qui a été retrouvé sans vie chez lui après que Jimin lui ait rendu visite. Ramez, l'homme qui était entré par effraction chez nous l'été dernier pour prendre le dossier sur l'enquête, a aussi disparu. Il en va de même pour Seok-min qui nous avait donné le carnet avec tous les clients de Yoongi.
Jungkook s'interrompit dans son monologue, plongeant son regard dans chacune des prunelles qui le regardait sans ciller. Toutes ces personnes qui l'entouraient lui étaient chères et imaginer que l'une d'elle soit blessée par sa faute lui était insupportable. Néanmoins, même si cette peur frappait contre sa poitrine, il avait besoin de ses collègues. Sans eux, il n'y arriverait pas. Sans son équipe, il ne serait pas assez fort pour attaquer l'ennemi et le mettre hors d'état de nuire une bonne fois pour toutes.
— Si je vous dis tout ça, ce n'est pas pour vous faire peur, car en réalité, vous devez avoir peur. Ce sentiment nous maintient en alerte et à partir d'aujourd'hui, vous devez être sur le qui-vive à chaque instant. Bien-sûr, vous êtes libre de partir, je ne vous en voudrai pas. Par souci de sécurité, Lilith va quitter le pays jusqu'à ce que l'affaire soit résolue, annonça-t-il en portant un regard sur son frère qui acquiesça, confirmant ainsi ses dires.
La veille, Taehyung et elle, avaient eu une discussion, et après de longs désaccords et négociations, le policier avait eu gain de cause. Ce dernier était terrifié à l'idée de se séparer de sa bien-aimée, toutefois, il savait que c'était pour le mieux. Le couple avait ensuite contacté le médecin de garde afin de s'assurer que la future maman pourrait voyager en toute sécurité malgré sa grossesse, et heureusement, la réponse avait été positive. La jeune psychiatre était donc restée chez elle pour préparer ses affaires et organiser son travail pour ce voyage imprévu.
— Rose, toi aussi, tu t'en vas, décida Jungkook.
La désignée leva subitement la tête et planta son regard émeraude dans celui de son supérieur. La surprise laissa rapidement place à la contrariété et le brun savait pourquoi.
— Je te demande pardon ?
— Tu m'as bien entendu.
— Hors de question ! Je reste avec vous ! imposa la rouquine en se levant pour faire face à son supérieur. Alors quoi, parce que je suis une femme, je dois aller me terrer au milieu des montagnes pendant que vous risquez votre peau ? Je te rappelle que je suis flic moi aussi. Je sais me défendre, je n'ai pas besoin qu'on me protège !
Un sourire fier prit vie sur les lèvres de Lian qui saisit sa main et la tira vers lui afin qu'elle se rasseye à sa place. En effet, le brun était au courant des projets de son commandant, ils en avaient discuté par téléphone et ce dernier était tout à fait d'accord avec lui.
— En fait, je compte sur toi pour garder un œil sur Lilith, expliqua le tatoué. Je ne t'envoie pas là-bas parce que je n'ai pas confiance en toi. Au contraire, je sais que tu es la personne la plus compétente pour veiller à sa sécurité.
— C'est ça, pouffa amèrement le jeune femme en levant les yeux au ciel. Pourquoi ce n'est pas Taehyung qui y va ?
— Parce que j'ai besoin de lui ici, répondit le commandant.
— Ah donc tu as besoin de lui, mais pas de moi ?
— Rose, intervint Taehyung d'une voix calme pour tenter d'apaiser la tension qui commençait à monter entre les anciens amants. Je sais que c'est mon travail, mais je ne peux pas laisser mon frère. Tu préfères qu'elle y aille seule ?
— Hors de question, répliquèrent Jungkook et Rose en même temps.
La rouquine observa le fiancé de sa meilleure amie de longues secondes avant de soupirer, résignée.
— Très bien, je pars avec elle, mais seulement parce que c'est ma meilleure amie et que mon devoir est de veiller sur elle et mes futurs neveux, céda cette policière. Quant à vous, reprit-elle en pointant ces trois collègues du doigt. Vous allez me payer ça, surtout toi.
Cette fois, elle désigna Jungkook qui hocha simplement la tête, un sourire amusé sur les lèvres. Le brun savait pertinemment qu'elle céderait.
— Ton billet est sur la table. Vous décollerez demain à la première heure, annonça Jungkook.
— Pourquoi tu prends toutes ces précautions ? demanda la jeune femme, perplexe et curieuse. On a déjà eu affaire à des tueurs en série, des chefs de gangs, d'autres hommes encore plus dangereux. Pourquoi ces types te font aussi peur ?
Le concerné resta muet quelques secondes, ses iris sombres ancrés dans ceux de son amie. Pourquoi était-il si effrayé ? Lui qui n'avait jamais eu peur de la mort, aujourd'hui, craignait chaque jour que celle-ci vienne les prendre, et pourquoi ? Parce qu'il était amoureux, mais il n'y avait pas que ça. Pour la première fois de sa vie, Jungkook était face à un homme dont le pouvoir n'avait aucune limite.
— Kook, qui a tué Yoongi ? surenchérit Lian.
— Yoon Dae-Kun, intervint soudainement une voix enrouée. Mon meilleur ami a été tué par le premier ministre et mon père est complice de tout ça.
Toutes les têtes se tournèrent vers Jimin qui se tenait dans l'encadrement qui menait au couloir. Après plusieurs jours de silence total, ces paroles furent les premières qu'il parvint à prononcer, et maintenant qu'il l'avait dit à voix haute, il ne pouvait plus revenir en arrière.
La bombe était amorcée.
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