« Il n'y a pas de mal qui ne puisse être pardonné si le repentir est sincère et si l'amour est présent »

- Kenshin Himura

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PDV Extérieur

« Non. Attends. »

Jimin venait d'arrêter son petit-ami d'une main. Il savait qu'il le retrouverait, qu'il se rappellerait de cette maison de vacances qu'il avait hérité de sa tante. Elle était sur pilotis au bord d'une plage privée.

Jimin n'avait pas connaissance de la présence de madame Kim.

Encore moins de celle de Jungkook.

Il était assis dans le noir, sur la terrasse qui donnait sur une scène déchirante. Taehyung faisait les cent pas au bord de l'eau, la main serrant fortement son pull.

Au niveau de sa poitrine.

« Il pleure, il pleure vraiment. Ça n'a rien à voir avec tout à l'heure, là je sens que c'est la bonne qu'il se vide une bonne fois pour toutes »

Jimin parla sans jamais détacher son regard de la vue. La lune se reflétait parfaitement sur la mer froide.

Taehyung donnait parfois l'impression de supplier, d'autres fois, il parlait juste seul et d'autres fois, il fixait le ciel comme pour trouver une réponse qu'il n'avait pas.

Le regard de son père se rejouait dans son esprit, la haine, le désespoir, la honte voilà ce qu'il avait su y lire.

Mais s'il n'y avait que ça.

Il avait vu à quel point ça avait été réducteur, à quel point son choix de coucher avec Jungkook avait des conséquences qui allaient au-delà d'une quelconque sentence religieuse.

Ça n'avait même -peut-être- rien à voir. Ce que son père avait fait relevait d'une opinion personnelle.

Et puis, il avait beau essayer de les retenir, mais ses larmes s'écoulaient chaque fois que le moment où il avait ouvert la porte de l'appartement de son copain, se rejouait dans sa tête.

Il avait eu l'impression que l'air se bloquait dans sa gorge et qu'il avait beau faire travailler ses sens, ils ne lui obéissaient pas.

Le son assourdissant d'un sifflement s'était accentué dans sa tête et il avait perdu l'équilibre. C'est le son de sa chute qui avait alerté son amant.

Et il l'avait remarqué, Jungkook n'avait dégagé cette fille à poil que quand il s'était rendu compte de sa présence.

Taehyung avait eu peur.

Il avait eu peur de ressentir tous ces sentiments négatifs qu'il n'avait jamais expérimenté jusque-là et pour ne rien dire qui lui porterait préjudice, il s'était levé pour fuir.

Fuir cette journée qui semblait ne pas avoir fini de l'accabler.

Le souvenir remonta.

Il remonta trop haut.

De son bas-ventre à sa cage thoracique avant de venir obstruer son cerveau. Ce n'était qu'une image mais c'est exactement comme ça qu'il ressentait cette douleur morale qui se faisait une place conséquente dans tout son être.

Il tomba sur les genoux, ceux-ci s'enfonçant dans le sable froid et le sifflement sembla se répandre dans l'air, il cru devenir fou.

Les souvenirs de son enfance ratée, venant se mêlée à dix-neuf années d'existence insignifiantes.

Ses doigts se crispèrent fortement quand ses paumes vinrent brusquement se plaquer sur ses oreilles. Comme s'il voulait faire taire des voix, comme si le mal venait maintenant de l'extérieur, et que le fait de ne pas pourvoir l'entendre le protègerait.

Sa poitrine se contracta, l'air manquait...

Taehyung faisait une crise.

Il se dandina sur place, ses mains s'agrippant trop fort à sa peau et à quelques-unes de ses mèches de cheveux.

La pluie débuta comme si elle s'accordait à sa disposition d'esprit et quand il se mit à crier de rage...

Le son s'arrêta.

Taehyung respirait.

Il respirait convenablement.

Il respirait l'espoir, le confort, la sécurité.

Il respirait une odeur qu'il avait toujours connu.

Il respirait une odeur maternelle.

Il sentait sa mère.

Insoon avait couru, quand Jimin avait senti que c'était le moment et qu'il avait voulu se précipiter vers son ami, il avait été brusquement arrêté par une personne qui avait réagit plus vite.

La mère s'était agenouillée en face de son fils, elle l'avait aidé à ne plus entendre.

Ses mains avaient couvertes celles de son fils et elle s'était agitée à la même vitesse que lui.

« N'écoute pas. N'écoute pas. N'écoute pas. »

Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, si ça l'aidait, elle savait seulement qu'une mère devait protéger son enfant.

« Maman est là »

« Maman est juste là, elle combattra les monstres pour toi »

Taehyung criait toujours, comme prit d'une frénésie mais il n'entendait plus...

Il ne voyait plus...

Mais il sentait, se réfugiait, se laissait faire. Parce qu'aujourd'hui il avait eu besoin de sa mère et qu'elle répondait présent. Elle avait été là.

Elle était là et il n'y avait pas une once de colère dans ses gestes.

Insoon se rachetait. Insoon demandait pardon. Ce n'était pas oral, c'était visible.

Avec les faits et non les mots, avec les gestes et non de simples paroles.

Une mère était là pour son fils qui ne se rappelait même pas de la dernière fois où ils s'étaient enlacés de la sorte.

Mais qu'est-ce qu'il était bien là.

Sous la pluie, dans les bras de sa mère, en sécurité.

Et somnolant.

« ... »

Jungkook était aussi enfermé dans une étreinte réconfortante. Son cœur s'était mis à battre trop vite quand il s'était senti insuffisant.

Quand il avait réalisé que sa présence ferait plus de mal que de soulagement à son petit-ami.

Hoseok l'avait empêché de voir ça. La déréalisation d'une personne en crise pouvait être un véritable cauchemar pour ceux qui assistaient à la scène.

Taehyung avait été si hors de lui qu'il s'était arraché la peau sans s'en rendre compte. Ses doigts s'étaient agrippés à lui comme s'il ne ressentait pas la douleur qu'il s'infligeait.

Et Insoon ne savait pas.

Elle ne savait pas que son fils était en proie à ce genre de crise. Mais pour l'instant, ça n'avait aucune importance. Elle allait s'en charger plus tard.

Après une longue douche, le jeune Kim était ressorti de la seule salle de bain disponible pour rejoindre le salon.

Il n'ignorait pas Jungkook, il savait seulement qu'il ne voulait pas avoir cette discussion aujourd'hui.

Et de toute façon, l'état du plus jeune paraissait tout aussi alarmante. Il dormait sur l'autre partie du canapé, sa tête sur les cuisses de son meilleur ami.

« Tu veux du thé? », Jimin osa lui demander

Taehyung détourna son regard inquiet de son petit-ami à son 'meilleur ami'. Il espérait que Jimin accepte de le devenir, qu'il ressente ce feeling entre eux, il le lui demanderait plus tard.

Il bougea la tête négativement pour toute réponse. Ses yeux rouges et gonflés cherchèrent ensuite sa mère qui attendait patiemment.

Il se dirigea dans sa direction et s'affala sur elle comme un bébé. Insoon recula dans son siège avant de serrer son petit précieux contre elle.

Taehyung se cacha contre sa poitrine, s'enfermant dans cette chaleur maternelle.
Sa mère lui caressait les cheveux en inspectant les petits pansements sur ses tempes et en cherchant une quelconque plaie qui aurait échappé à sa vigilance.

« Ça va? »

Taehyung hocha simplement la tête, sans montrer son visage.

« Je suis fatigué maman, j'ai pas envie de rentrer là-bas »

« Dors mon bébé, ne te préoccupe pas de ça »

« Tu vas partir? », il murmura avec cette voix atteinte par les sanglots

« Je suis là, dors, quand tu te réveilleras je serais toujours là je te le promets »

Elle continua ses caresses sur son cuir chevelu et c'est complètement rassuré que l'héritier sombra dans les bras de Morphée.

Se promettant d'avoir une discussion avec son petit-ami le lendemain.

« ... »

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La **déréalisation** est un état psychologique où une personne ressent un détachement ou une distance par rapport à son environnement. Dans cet état, le monde extérieur peut sembler irréel, flou, ou comme si on le percevait à travers un voile. Les objets, les personnes, et même les lieux familiers peuvent paraître étranges, artificiels, ou déformés.

La déréalisation est souvent associée à des états d'anxiété intense, de stress, ou de fatigue extrême, et peut également se manifester dans le cadre de troubles psychiatriques, tels que le trouble dissociatif, la dépression ou les troubles de l'anxiété. Elle peut être transitoire ou persistante, et s'accompagne souvent d'une **dépersonnalisation**, où la personne se sent détachée de son propre corps ou de ses pensées.

Ce phénomène peut être très troublant, mais il est important de noter qu'il n'implique pas une perte de contact avec la réalité, comme c'est le cas dans des troubles psychotiques. Les personnes qui en souffrent ont généralement conscience que leur perception est altérée, ce qui peut les aider à demander de l'aide.