Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

1⊰❀

Jisung n'avait jamais été très populaire. Il ne rentrait dans aucune case. Il était associable mais pas timide. Il travaillait tout le temps mais avait de mauvaises notes. Il était beau mais ne faisait pas attention à son apparence. Aucun mot ne pouvait le définir. Et ça, ça faisait peur aux autres. Les lycéens de son âge aimaient les gens bien carrés qui correspondaient parfaitement à tous leurs critères. Alors la personnalité contradictoire de Jisung les mettait mal à l'aise.

Mais lui, il s'en fichait un peu. Il était habitué à toutes ces messes basses et aux furtifs regards qui le jugeaient incessamment. À force, il n'y faisait même plus attention. Il était toujours seul. Mais ça ne le dérangeait pas. Il aimait bien rester avec lui-même. Il observait le monde.

Depuis tout petit, il avait toujours porté grand intérêt à ce qui l'entourait. Il observait toujours tous les détails, analysant et comprenant le fonctionnement des choses qu'il croisait. Mais contrairement aux autres enfants, il avait toujours eu du mal à émettre une préférence. Pour lui, tout était sur un pied d'égalité. Il n'avait aucune raison d'apprécier plus une couleur qu'une autre. Elles étaient toutes différentes. Pour lui ce n'était pas comparable. Elles avaient toutes une teinte et une signification différente. Pourquoi essayer d'en détacher une par rapport aux autres ? Ça n'avait pas de sens. Le vert était la couleur des feuilles, le rouge celle des roses, le bleu celle du ciel et le jaune celle des pissenlits. Et c'était tout.

Jisung avait toujours fonctionné comme ça. Mais un jour, quelque chose avait tout balayé avec une aisance déconcertante. Et ce quelque chose s'appelait Lee Minho.

Alors que Jisung était sur le point d'assister au dix-septième printemps de sa vie, son quotidien si bien ancré avait changé. Ce jour-là, le soleil brillait haut dans le ciel. Pas un seul nuage ne venait lui faire concurrence. Sur les branches des arbres, quelques fleurs commençaient doucement à éclore dans l'air frais de fin d'hiver. Ses parents avaient dit que c'était une belle journée. Mais Jisung, lui, ne la trouvait pas plus extraordinaire que les autres.

Il marchait lentement à l'ombre de la rue verdoyante qui conduisait à son lycée. Son regard ne cessait d'aller à droite à gauche, guettant chaque détail de ce paysage qu'il connaissait par cœur mais qu'il ne cessait pourtant de découvrir. Au-dessus de lui, les grands arbres déployaient leur jeune feuillage, projetant des ombres translucides sur son corps fin. À sa gauche, le canal qui bordait les maisons de pierre roucoulait tranquillement jusqu'à se jeter à travers la grille de métal où s'entassaient les feuilles mortes. Plus haut, le linge fraîchement lavé séchait comme chaque matin au-dessus du trottoir, ondulant doucement sous la fraîche brise. Et puis là, près des poubelles, un ourson en peluche semblait abandonné sur une pile de cagettes en bois clair.

Jisung s'arrêta quelques secondes, détaillant ce doudou qu'il n'avait jamais vu ici auparavant. Doucement, il leva ses mains devant son visage, formant un petit rectangle avec ses doigts. Il prit soin de bien cadrer la peluche dans son objectif, avant d'enregistrer cette image inhabituelle dans sa mémoire. Ceci fait, ses bras retombèrent le long de son corps, et il reprit tranquillement sa route.

Bientôt, le portail de son lycée apparut dans son champ de vision. Comme tous les matins, les élèves se pressaient à l'intérieur, leurs uniformes les rendant indiscernables. Jisung aussi se fondait dans la masse. Il était invisible. Personne ne le voyait. Pourtant lui, il voyait tout le monde. Mais les autres étaient tous pareils à ses yeux. Ils étaient habités par la même hypocrisie. Ils fonctionnaient tous pareil. Aucun ne s'éloignait de la tendance général. Mais Jisung ne les jugeait pas. Ils étaient comme ça. C'était tout. Et il n'était pas mieux qu'eux.

Le regard vaquant, il s'était rendu jusqu'à sa classe. Celle des terminales 7. Il s'installa tranquillement à son bureau, près de la fenêtre. À peine quelques secondes plus tard, la cloche sonna. Tout le monde regagna activement sa place, et le professeur entra dans la pièce. Mais contrairement à ce que Jisung pensait, il ne commença pas son cours. À la place de cela, un jeune homme entra à sa suite.

Ses cheveux bruns cachaient presque ses yeux d'un noir ambré tandis qu'un sourire assuré soulevait ses lèvres légèrement pulpeuses. C'était son premier jours dans ce lycée, pourtant il avait déjà ouvert son uniforme sur un t-shirt sombre à peine embraillé dans son pantalon. Les mains dans les poches et son sac en bandoulière pendant sur son épaule, il avait l'air sûr de lui.

- Je m'appelle Lee Minho. Lâcha-t-il alors que le professeur lui demandait de se présenter.

À ces mots, des chuchotements non-dissimulés s'élevèrent dans la classe alors que les yeux des filles se mettaient à briller et que les garçons bombaient le torse. Ledit Minho s'avança ensuite dans la salle, s'installant sans un mot à l'unique bureau libre qu'il restait. Et pendant tout ce temps, le regard de Jisung ne l'avait pas lâché.

Dès l'instant où ce jeune homme était entré dans la classe, Jisung avait senti comme une tornade tout emporter sur son passage. Il n'avait pas pu le quitter des yeux. Jamais il n'avait vu quelqu'un comme lui. Il ne savait l'expliquer, mais Minho n'était pas comme les autres. Il était beau. Indescriptiblement beau.

Infiniment lentement, Jisung leva ses mains devant ses yeux. Il forma un rectangle avec ses doigts, cadrant l'harmonieux visage de Minho dans son objectif. Et puis, il avait souri. Et de tout le cours suivant, son regard n'avait pu se détacher du nouvel élève. C'était plus fort que lui. Il était à l'autre bout de la classe, pourtant Jisung s'efforçait de mémoriser chacun des détails de son visage. Il ne savait pourquoi, mais il ne pouvait s'empêcher de le regarder. C'était comme si ce jeune homme l'avait ensorcelé.

Pendant tout le reste de la journée, les yeux de Jisung ne s'étaient pas détachés du nouveau venu. Tout le monde était intéressé par lui. Alors Jisung restait à bonne distance. Il le regardait de loin. Mais il enregistrait les moindres de ses faits et gestes dans sa mémoire. Il en avait même oublié de faire attention aux fleurs et aux changements dans les paysages. Ce jour-là, tout ce qu'il avait vu, c'était Lee Minho. C'était plus fort que lui.

Lorsque la dernière cloche de la journée retentit, tout le monde se précipita dehors. Dans la cohue générale, Jisung perdit Minho des yeux. Quand son regard le retrouva, le brun était déjà loin, marchant en compagnie de quelques autres élèves. Alors, avec un effort excessivement grand, Jisung se détourna, reprenant le chemin de chez lui. Comme à son habitude, il avait observé passivement tout ce qui l'entourait. Rien ne semblait avoir changé. Pourtant, lorsqu'il fut finalement seul dans sa chambre, son quotidien avait encore pris un virage serré.

Chaque soir, Jisung avait l'habitude de dessiner rapidement le moment le plus marquant de sa journée. Il n'aimait pas particulièrement ça. Seulement, lorsqu'il était allé voir un psy avec ses parents, le médecin lui avait dit de faire ça. Soit disant que ça l'aiderait à développer des préférences et de l'intérêt pour certaines choses. Très franchement, il n'avait pas vu de grande différence. Mais ça faisait plaisir à ses parents. Alors il le faisait.

Tous les jours, il s'asseyait à son bureau et préparait minutieusement son matériel. Puis il retraçait toute sa journée dans sa tête, sélectionnant un élément inhabituel un peu au hasard, avant de le griffonner sans grand intérêt mais avec un certain soin sur une feuille de papier bien blanche. Et puis, une fois son croquis terminé, il l'accrochait sur le mur de sa chambre, avec tous les autres. Les dessins se chevauchaient sans sens apparent, fixés couches sur couches sur tous les murs de la petite pièce.

Ce jour-là aussi, Jisung s'était installé à son bureau. Il avait préparé tous ses crayons et placé sa feuille de papier bien droite devant lui. Mais lorsqu'il se remémora sa journée, une seule image lui vint en mémoire : Lee Minho. Alors, avec un grand soin, il s'était appliqué à représenter les traits fins du visage assuré du nouveau de la terminale 7. Il se souvenait sans aucun mal de son apparence, retranscrivant avec une facilité déconcertante l'image qu'il avait en mémoire. C'était la première fois qu'il dessinait un portait. D'ordinaire, il griffonnait toujours des objets ou des bouts de nature. Jamais des gens. C'était inhabituel.

Il ne savait trop l'expliquer, mais ce soir-là, il eut envie de faire bien. Alors, il avait sorti la palette d'aquarelle encore neuve que ses parents lui avaient acheté. Avec une application palpable, il s'était efforcé d'apposer de la couleur à son dessin. Il n'avait pas vraiment réfléchi. Il avait seulement ressenti le besoin de le faire. Alors, il avait imbibé son pinceau d'eau. D'un geste sûr, il avait commencé à apposer la couleur sur la feuille pâle. Petit à petit, son dessin prenait vie. C'était presque comme si Minho se tenait vraiment devant lui. Ça l'avait fait sourire.

Il continua avec application, choisissant soigneusement ses couleurs. Le beige de la peau, le rouge des lèvres, le brun des cheveux, le noir des yeux. Sur Minho, toutes les couleurs étaient belles. Même le vert grisé de son uniforme lui allait bien. C'était peu dire.

Une fois son dessin fini, Jisung l'avait accroché avec les autres. Mais cette fois-ci, une étrange satisfaction l'avait envahi. En regardant ce portrait coloré qui ressortait devant les autres, il s'était senti bien. Et ça l'avait troublé.

Les jours qui suivirent, d'autres dessins de Minho rejoignirent les murs de sa chambre. Plus les jours passaient et plus Jisung l'observait. Il était complètement captivé par ce jeune homme. Jamais il n'avait ressenti ça avant. Mais il ne pouvait se contrôler. Alors il le regardait de loin.

Minho était son total opposé. Il était toujours entouré, paraissait sûr de lui et mature. Il était beau, avait de bonnes notes, parlait facilement et s'impliquait dans la vie lycéenne. Tout le monde l'adorait. Il était indéniablement populaire. Et Jisung, ça l'avait fasciné.

Alors, il l'observait. Il savait exactement quelles habitudes il avait, quel repas il aimait, quel eau citronnée il avait l'habitude de prendre. Il savait tout. Il savait que c'était bizarre, mais il n'arrivait pas à s'en empêcher. Minho lui faisait complètement perdre la tête. C'était la première fois qu'il faisait face à de tels sentiments, alors il n'arrivait pas à se contrôler.

Mais jusqu'à présent, il ne s'était jamais approché de lui. Il savait que si il se retrouvait trop proche de lui, il perdrait totalement le contrôle. Alors il restait loin. Mais il y avait eu ce jour.

Cet après-midi-là, leur classe était la dernière à terminer les cours. Dès que la cloche avait sonné, tout le monde s'était précipité dehors. Mais Jisung était de corvée de ménage. Alors il était resté. Il avait nettoyé avec application la grande salle, et puis il avait finalement quitté la classe. Dehors, l'air était déjà très chaud. Pourtant l'été n'était même pas encore là.

Jisung s'arrêta sur les escaliers, observant pendant quelques secondes la cour déserte. Un pull avait été oublié sur un banc tandis qu'il ballon semblait s'être bien coincé entre les branches d'un grand arbre au-dessus du terrain de basket. Un peu plus loin, les plates bandes avaient été piétinés, écrasant les fleurs jeunes et violettes qui y siégeaient habituellement. Et puis là-bas, sous le grand pin au bout du carré d'herbe, Lee Minho était à moitié allongé, le dos confortablement appuyé contre l'écorce du conifère.

Aussitôt, Jisung sentit une énorme vague déferler dans tout son corps, envoyant des frissons jusqu'au bout de ses orteils. Lentement, il descendit les dernières marches qui le séparaient de la terre ferme. Il avança à petit pas à travers la cour, rejoignant silencieusement le petit carré d'herbe. Là, juste sous ses yeux, Minho semblait dormir, le visage serein et les yeux clos.

Ses joues étaient légèrement rougies et ses cils bruns créaient de fines ombres sur ses pommettes. Son nez droit traçait comme une flèche jusqu'à ses lèvres entrouvertes desquels s'échappaient de réguliers filets d'air chaud. À cet instant, il semblait apaisé, comme coupé du monde. Et c'était magnifique.

Lentement, Jisung leva ses mains devant ses yeux. Formant un rectangle avec ses doigts, il observa Minho à travers son cadre éphémère. Et à ce moment précis, le garçon endormis ouvrit les yeux. Mais Jisung ne bougea pas. À la place, un sourire étira lentement les coins de ses lèvres. Et Minho plongea ses pupilles sombres dans les siennes, le toisant à travers le cadre de ses doigts.

- T'es fou.

Tels étaient les premiers mots que Minho avait adressé à Jisung. Et ce dernier avait senti un frisson électrique le parcourir de la tête aux pieds. Il avait souri. Et puis, ses bras étaient retombés le long de son corps. Le brun avait récupéré ses affaires et s'était relevé. Et sans un seul regard de plus, il s'était détourné, repartant vers chez lui. Jisung l'avait regardé. Ses mains tremblaient.  

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro