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Le calme avant la tempête - Partie 1

Base américaine ouest, 31 octobre 852

« Gradub, c'est Halloween », songea Peak.

Mais Porco ne se retourna pas de sa chaise. Ses yeux clairs restèrent rivés sur le plan de défense final de leur base. Il ne comptait pas être distrait.

« Et c'est le soir, en plus... »

Il continua de l'ignorer, et fronça légèrement ses fins sourcils blonds. Je vais faire face à cette Ymir. Elle était dans la fameuse promotion de Reiner, pensa-t-il, le nez retroussé. Et Armin la connaît. Mais il ne pouvait pas extraire des informations de force au second : restait à sérieusement interroger le premier. Il se leva donc de son matelas grinçant, et ignora Peak, dont les longs cheveux raides et noirs s'emmêlaient dans la plus grande des négligences sur sa chemise.

Elle vit d'ailleurs qu'il se dirigeait vers le semi-géant, car elle se redressa à son tour. Même sans la regarder, il devinait sans aucun mal que ses yeux tombaient sous la fatigue.

« Encore en train de mémoriser la moindre miette de notre stratégie ? sourit-elle.

— Tu devrais faire de même, lâcha-t-il. Tu vas faire face à une élite. Antoine, je l'ai eu en face, et il ne rigole pas, même si j'y ai survécu.

— J'ai retenu ce que tu as rapporté, oui, soupira-t-elle.

— Reiner, jeta-t-il. »

Celui-ci leva le visage vers lui. Ses yeux châtains étaient cernés au possible. Il traînait dans cet état depuis que Peak, Porco et Gaby étaient revenus ici... Et beaucoup disaient qu'il était ainsi depuis sa fuite des Murs.

Que Diable lui était-il arrivé ? Il en devenait passif. Porco lui ficha presque sa fine liasse de feuilles sous son long nez. Il fut d'autant plus irrité par son manque de réaction. « Tu connais Ymir », jeta-t-il. « J'ai besoin d'en savoir plus sur elle. » Alors qu'il entendait Peak se lever, derrière, son camarade baissa de nouveau ses pupilles. Il contracta légèrement les mâchoires à cette seule vue. Pourtant...

« Je ne la connais pas beaucoup, souffla Reiner. De ce que je me souviens... Elle n'est pas facile à vivre. Même après des mois d'emprisonnement, elle a aisément détruit l'usine à titans sous les ordres de la sergente Stewart, et tué des soldats. Alors, en combat, elle n'en démordra pas.

— D'autres choses ?

— Je pense qu'elle peut être fourbe.

— C'est tout ?

— C'est tout.

— Elle pourrait tenir, face à Antoine Chaillot ?

— ... Je ne le connais pas.

— Il n'y a pas un équivalent ? siffla Porco. Mikasa Ackerman ?

— Non, elle ne tiendrait pas face à Mikasa.

— Dans ce cas, ça sera un jeu d'enfant. Et toi, face à Annie, tu...

— Porco, intervint Peak, vas-y mollo. »

Il la gratifia d'une œillade récalcitrante : elle s'avança vers eux, toujours aussi minuscule, et s'affala à la droite de Reiner. Après avoir brièvement regardé son ami, elle se tourna vers l'ancien espion.

« Tu connais Mikasa, demanda-t-elle plus tranquillement. On dirait que je vais devoir l'affronter.

— A Shiganshina, lorsque moi et le capitaine Wilson nous sommes enfuis, elle a forcé la capitaine Steel à descendre du Mur, et a manqué de la vaincre. »

Lourd silence. Porco écarquilla les paupières, la mâchoire béante. Peak, elle, se figea sur place. Même s ans se regarder, ils savaient qu'ils étaient aussi horrifiés l'un que l'autre. La semi-géante déclina finalement le menton. Son court visage triangulaire retrouva bien vite son sérieux.

« M'entraîner contre Hannah Steel ne me servira à rien », murmura-t-elle. « De plus... Il n'y a aucun moyen que je puisse améliorer mes capacités physiques en si peu de temps. Ils peuvent arriver d'un instant à l'autre. Tout ce que je peux faire est de trouver un moyen d'anticiper son style de combat. Reiner, je suis désolé d'insister, mais as-tu des précisions ? » L'intéressé passa un index dans sa barbe blonde.

« Elle est rapide, et endurante. Mais... elle n'a combattu que des titans de la trempe d'Annie. Elle l'a affrontée, en plus d'Eren, et de la capitaine Steel... Donc, ton titan pourrait la déstabiliser. Après tout, Mike Zacharias et son escouade n'ont pas gagné contre le capitaine Wilson, et Kenny Ackerman non plus, même s'ils sont plus puissants.

— On dirait que c'est une question de flexibilité et de vitesse, déduisit Porco, le nez froncé. Si elle est aussi rapide qu'Antoine Chaillot...

— Comment combattait-il, lui ? le coupa Peak. »

Il lui jeta un coup d'oeil : elle avait de nouveau posé ses prunelles ombragées sur lui.

« Il était rapide, et précis. Très stratégique, aussi. Mais pas au point de gagner, lâcha-t-il, j'allais plus vite que lui. J'ai failli le tuer plusieurs fois.

— Il sortait de son combat contre Gaby, non ? fit-elle remarquer.

— Ça ne change rien au fait que j'y ai survécu.

— Survécu, oui.

— Mikasa aurait perdu, si elle est moins forte que lui, trancha-t-il.

— En résumé, j'ai des chances de survivre, surtout à coté du capitaine Wilson... et en prenant en compte le fait que nous sommes courts sur patte. Ils seront dans le viseur de nos tireurs. »

Il ne sut quoi ajouter face à son ton si direct. Il croisa donc les bras. Je gagnerai contre Ymir. Peak devrait s'en sortir. Wilson et Steel, tout autant ; et Gaby pourra être soutenue par le docteur Jäger. Il ne manque plus que Reiner..., pensa-t-il, les paupières plissées. Il posa deux pupilles acérées sur le bougre.

« Face à Annie », lâcha-t-il, « tu comptes faire comment ? Elle a failli te tuer. » Et l'expression de son camarade de s'assombrir encore. Porco manqua d'arracher sa propre coupe blonde et ramenée en arrière. Reiner l'irritait. Encore.

« M'entraîner », posa-t-il pourtant d'une voix rauque.

L'autre l'étudia un instant. Le bougre ne semblait pas même convaincu par ses propres paroles.

« C'était notre alliée, avant, souffla Peak. Les gens en ont parlé, de votre combat... Si c'était serré, il s'agissait plus de mettre l'autre K-O que de le tuer. Sauf pour elle... à la fin...

— Car il a essayé de la tuer aussi, contra Porco.

— Tu admets donc que Reiner en a dans le ventre, sourit-elle. »

Elle mit une petite tape dans le dos de celui-ci. « En combat, nous sommes tous des personnes différentes. Cependant... » Elle dévia son regard vers ses lourdes bottes. « Je ne comprends pas pourquoi elle a changé de camp. »

Ces mots flottèrent entre eux tous. Pourquoi, hein. Durant leurs entraînements, elle n'avait jamais semblé motivée par cette guerre. Autre chose l'avait poussée à se battre, et à porter le poids de ses responsabilités en tant que semi-géante. Paraissait même qu'elle avait bien joué le jeu, dans les Murs. Peak avait raison : son comportement était incohérent. Elle avait retourné sa veste du jour au lendemain.

« J'ai entendu dire que son père est mort », chuchota-t-elle d'ailleurs. Porco écarquilla les yeux, Reiner ne réagit pas. Néanmoins, le premier ne se permit pas de secouer le second face à son absence de réaction. Ils étaient surveillés, tous le savaient. Personne ne pouvait donner suite à cette annonce. Et leur famille, à eux aussi, était menacée.

Il ne fallait pas être un génie pour deviner comment était décédé Frank Leonhart.

***

Au même instant

Une pièce sombre. Deux chaises de bois, espacées d'une table. Une simple lanterne, éclairant deux visages aux ombres dansantes. Le plus carré des deux se mouvait au gré de ses paroles fantomatiques.

« Huit ans », murmurait-on d'une voix basse. « Je souhaitais simplement aller me promener en forêt, sans mon frère... Là où on nous interdisait formellement de s'y aventurer seul. Mais j'étais encore enfant. Je ne faisais pas attention à ces sottises. Dès l'aube, je me suis levée, et suis partie écouter les oiseaux chanter l'automne. »

L'autre hocha la tête, légèrement pâle. « J'avais suivi le chemin habituel. Parfois, des arbres cachaient le soleil. Je n'y faisais pas attention. J'avançais joyeusement, comme tu peux l'imaginer... Mais un bruit s'est élevé, à ma droite. » L'un des sièges craqua au même instant : le coeur du plus maigrelet rata un battement.

« Et là... J'ai vu une chose, une petite chose, noire de la tête aux pieds. Presque un fœtus, à quatre pattes. Elle est passée très rapidement ; mais il y a une chose dont je me souviendrai toujours... » On durcit brutalement le regard. « Ses deux yeux vides » articulait-on. « Depuis ma rencontre avec elle, je la vois constamment dans un coin de ma chambrée, au petit matin. Arrive des moments où elle change, et... » Et on hoqueta d'horreur. « Wilson », s'écria Hannah Steel, « derrière toi ! »

Il se retourna en criant : l'autre se gaussa dans l'instant. Elle le vit crisper sa main sur le dossier de sa chaise, et lui jeter une œillade lugubre. « Refais ça », énonça-t-il lentement, « et... » Elle leva une main, pliée en deux.

« Et ? hoqueta-t-elle. Lequel de nos titans est le plus puissant, déjà ?

— Toi..., gronda-t-il. »

L'intéressée lâcha un long soupir, les abdominaux encore douloureux. Néanmoins, elle ne put contrôler son sourire tremblant, et ses larmes hilares.

« Tu te fais avoir à chaque fois, Fred, rit-elle légèrement. Il faudrait que tu arrêtes de me laisser te raconter des histoires d'horreur.

— Je n'ai pas peur, jeta-t-il. J'allume la lumière. »

Elle cligna des paupières un instant lorsque le néon blafard l'aveugla, mais regarda tout de même avec amusement son grand collègue reprendre place, et porter de nouveau son verre de whisky à ses lèvres.

« Pourquoi tu as réagi comme ça, alors ? railla-t-elle.

— Car les vidéos ont capté des choses étranges.

— ... Hein ?

— Je voulais te le dire. Tu es directement partie dans ton délire. »

Il braqua ses prunelles sombres et acérées sur elle. « On peut y aller, c'est bon ? » Il n'eut pas besoin d'en dire plus. Elle se remettait déjà sur ses pieds, et finit son alcool d'une traite. Puis, elle remit rapidement son carré paille en place. « Montre-moi ça », trancha-t-elle, alerte.

Alors, il la mena dans ces longs couloirs gris. Et à grands pas. Les jambes courtes et musclées de la capitaine n'eurent certes pas de mal à suivre, mais il allait tout de même sacrément vite. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il aurait dû me le dire plus tôt ! Elle ne lui fit toutefois pas la réflexion.

Leurs soldats lourdement habillés de kaki les saluèrent sur leur passage : Wilson parut trop concentré pour leur prêter une once d'attention. Hannah Steel suivit, ses lèvres sèches pincées. Ils virèrent dans un corridor plus sombre. Les portes de bois ou de fer s'enchaînèrent à leurs côtés. Et, enfin, ils atteignirent le fond, la fameuse salle des caméras de surveillance.

La même garde qu'usuellement était assise dans sa chaise de bois, face à de nombreux écrans de plus ou moins bonne résolution. Elle se leva dès qu'ils entrèrent dans ce lieu uniquement éclairé par les films en noir et blanc, et porta fermement sa main à ses cheveux roux, strictement remontés en chignon.

« Capitaine Wilson, Capitaine Steel.

— Repos, lui indiqua la seconde.

— Va dans le couloir, ordonna le premier.

— Reçu ! »

Et Fred et Hannah se retrouvèrent seul. Le trentenaire s'assit dans l'instant, emprunta l'ordinateur central filmant les cuisines, et pianota avec rapidité sur l'un des claviers au blanc vieillot. Si la boite de commandes noires apparut illico, elle décampa tout aussi vite, pour laisser place à un clip enregistré la nuit d'avant. Forcément, que je ne l'ai pas vu. On ne fait les débriefs qu'en fin de journée !

Les longs et impeccables plans de travail métalliques, parfois troués d'un évier, et tous supportés par des placards, s'enchaînaient dans la pièce qu'ils scrutaient. Il y avait une plaque de cuisson, aussi ; néanmoins, elle se trouvait au fond, dans l'ombre. Le reste était en noir et vert. Ils pouvaient remercier ces caméras, qui passaient en mode nuit dès que les lumières s'éteignaient.

De longues secondes coulèrent, mais rien ne vint. Deux heures trente-six du matin... Qu'est-ce qu'il a bien pu se passer, à une heure pareille ? Si c'est une intrusion, un garde nous aurait prévenus. « Fred, il n'y a rien. » Il lui signe d'attendre, et croisa les bras. « Non. Regarde bien. »

Alors, elle regarda bien. Elle plissa les paupières, et se pencha en avant. Un instant, deux instants, trois instants, une petite boule sombre se promena sur le carrelage. Une souris... ? Elle s'approcha encore. Mais alors qu'elle allait ouvrir la bouche, un visage hideux s'approcha brutalement de l'écran, et hurla d'un coup. L'officière recula en criant : les orbites de cette merde étaient vides, et sa bouche, presque décousue.

« Un screamer ! » ragea-t-elle, le coeur battant à tout rompre. « Juste un putain de screamer ! T'es sérieux ?! » Wilson remit la caméra d'origine. Elle entraperçut tout juste son léger sourire en coin. « Ça t'apprendra. »

Ça m'apprendra, gnagnagna... Cet enfoiré quitta son siège de toute son aura satisfaite, et se dirigea vers la lourde porte de la pièce. « On retourne à nos whiskys, Hannah. » Dès qu'ils sortirent, ils se prirent un regard surpris de leur subalterne, qui se remit toutefois bien vite au travail.

Retour à la case départ... du moins dans la forme. C'était-à-dire, coincé entre ces murs simplissimes, éclairés par la lampe très désagréable collée au plafond. Leur bouteille d'alcool ambré et leurs deux verres étaient toujours sur la table à laquelle ils s'assirent. Chacun s'en resservit un coup.

« Mais, quand même », songea la blonde. « Où est-ce que tu as trouvé ce jumpscare ? Tu as pris ta tête en photo ? » Il contracta son poing, et la gratifia d'un air acide. « Tu aurais pu faire l'affaire », maugréa-t-il entre ses incisives.

Elle frappa du poing contre la table, ses épais sourcils froncés. « Demain », siffla-t-elle, « on verra lequel a laissé le plus de soldats en forme ! » Il se contenta de siroter son spiritueux dans un hochement d'épaule. Il acceptait le challenge, manifestement.

« Tu n'as vraiment pas grandi, Hannah, nota-t-il toutefois.

— Ça fait neuf ans qu'on est coincés au quarante-et-unième.

— L'occasion parfaite pour changer d'un poil.

— Sans déconner comme ça, on ne tient pas. »

Petit silence. Son interlocuteur inspira un instant.

« Surtout toi, fit-il remarquer.

— Car tu te considères comme sadique, peut-être ? Durant nos années d'entraînement, tu as été le premier à me dire que tu espérais ne pas avoir trop de sang sur les mains. Et tu es le plus ferme, ici...

— Si je ne l'étais pas, nos soldats seraient déjà devenus fous. »

Elle ne put que décliner la tête.

« Si on doit savoir lequel de nous est le moins propre... Hannah, je pense que ça serait toi.

— Hein ?! s'indigna-t-elle. Je traite nos hommes avec respect !

— Est-ce que tu ressens du regret, après avoir éliminé un ennemi ? »

Elle ouvrit la bouche pour parler, mais ne sut quoi répondre. « Moi, oui », continua-t-il donc. Il fit tourner sa boisson dans son verre, ses yeux caves fixés dessus.

« Ça n'a pas été une partie de plaisir, de démembrer Kenny, ou de tuer cette exploratrice devant le reste de son escouade. Toi, écraser ces soldats sur le Mur, et le Commandant Pixis en prime, comment tu l'as pris ?

— Comment est-ce que tu veux que je le prenne ? Je ne peux pas me permettre d'avoir de la compassion pour eux.

— Tu me fais penser au Commandant Rhys. »

Elle cligna des paupières avec confusion. Puis, elle désigna sa tignasse paille.

« À cause des cheveux ? hasarda-t-elle.

— Non, de ton évolution. Je me mets un masque, lui joue aux méchants à s'en convaincre lui-même.

— Je ne me considère pas comme mauvaise.

— Exactement. Tu te voiles la face. »

Elle serra légèrement les dents.

« Et qu'est-ce que cette théorie t'apporte ?

— Ce procédé nécrose tout, chez soi. Les conséquences sont bien pires que de paraître consciemment mauvais aux yeux des autres.

— Où est-ce que tu veux en venir ? le coupa-t-elle.

— Après la bataille à venir, réalise ce que tu as fait. Constate les vies que tu as volées.

— Ils nous volent des vies aussi.

— C'est donnant-donnant, en effet. »

Et un ange de passer, entre eux. Hannah Steel baissa le menton, pour laisser son carré cacher sa face épaisse. Il ne faisait que mettre en lumière la vérité. Elle ne ressentait pas grand-chose, lorsqu'elle tuait. Voir le cadavre de Dot Pixis sous son grand marteau de fluorine ne l'avait pas marquée, pas même en revenant à la base. Je n'aurais jamais cru que Fred me fasse la réflexion...

« Enfin, si t'as une autre histoire », lâcha-t-il, « n'y vas pas en traître. » Elle remonta son regard sur lui... et afficha un sourire lugubre. Elle lui remplit son verre avant qu'il ne réagisse. « Mieux », articula-t-elle. « On va voir lequel de nous deux en a le plus dans le bide. » S'il observa cette scène un instant, l'ombre d'un rictus se dessina sur son visage. « Il n'y aura personne pour te ramener dans ton dortoir », la prévint-il lentement.

Et ainsi commença leur vingtième beuverie de l'année.

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