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De l'autre côté du front - Partie 4

Base américaine nord, 20 mai 853

Peak s'assit face à Sieg, dans une salle de vieilles pierres, au plancher gris et au mobilier boisé. La face proprement barbue du blond était joliment éclairée par les rayons matinaux, que laissait passer la fenêtre derrière la noiraude.

Dès son arrivée à la base Nord, on l'avait redirigée vers le capitaine Sieg. Une aubaine qu'elle le connaisse bien, et puisse lui parler comme un camarade, et non un supérieur. Elle le savait, elle allait pour sûr avoir Rhys en face : ainsi, faire au préalable son bilan avec le semi-géant permettait de préparer l'entretien à suivre.

« Votre base s'est écroulée », songea-t-il d'ailleurs. Ses prunelles pâles se promenèrent sur la salle, comme pour dire « regarde-moi ça, la notre va très bien ». La jeune femme ne put retenir un petit sourire. Ils s'entendaient dans leur flegme, et cela faisait, il fallait l'avouer, un bien fou. Porco était un gars sur les nerfs, et Gaby suivait ; seuls les capitaines Steel et Magath, et – surprenamment – Falco, restaient calmes... Non, lui est peut-être résolu, se corrigea-t-elle sombrement.

« Les dégâts d'Isaac, donc ? enchaîna Sieg.

— Exact, et ceux de la dernière bataille.

— Puisque tu es là en personne, tu vas pouvoir nous en donner des détails. »

Ils n'avaient reçu que des échos de ce qu'il s'était passé : personne n'avait pu voyager entre les bases ouest et nord. Ils s'étaient reposés sur les quelques données que pouvaient supporter les Calculettes de l'Espace-Temps... et cela impliquait de changer de ligne d'univers. Que s'était-il passé, exactement, dans la précédente ?

Peu importait. Peak n'était capable que de parler de leur passé à eux.

Elle expliqua plus en détails l'assaut de Livaï et Antoine contre Hannah Steel ; la décapitation d'Isaac, qui était soit gravement handicapé, soit mort ; le décès de Wilson, de Grisha ; et, enfin, le trépas de Mikasa. Puis arriva le sujet de Reiner.

« Les caméras ont montré qu'il s'est enfui après avoir sauvé Gaby d'Eren. Il a feint sa mort face à Annie puis a prit le versant nord. » Elle baissa un instant le regard, le cœur serré. « Il est soit en fuite... soit mort. »

Le capitaine croisa les doigts devant son visage, l'air grave. Il ne commenta pas. Il attendit la suite. Peak ne chercha pas à le sonder : même en oubliant que l'affaire était difficile en soi, elle était toujours affectée par les évènements. Non, les raconter à voix haute, les apprendre à quelqu'un, était plus douloureux qu'en discuter avec Porco.

« On a envoyé des escouades pour le retrouver », continua-t-elle enfin. « Pour l'instant, aucun retour. » Et Sieg de poser ses paumes sur la table.

« Je pense que les capitaines Steel et Magath peuvent gérer cette situation d'eux-mêmes ; du reste, il est fort probable que le commandant Reiss se charge personnellement de l'organisation des bases et de votre potentielle mutation.

— Je l'imagine bien.

— Il veut te recevoir dans une demi-heure. Un café, en attendant ? proposa-t-il avec plus de tranquillité.

— La capitaine Steel souhaite attaquer les Murs pour faire tomber une autre de leur ville. »

Le ton grave de la noiraude stoppa son interlocuteur : il se rassit sans une once de gêne. Non, il semblait même s'être attendu à la dernière précision de Peak.

« Qu'est-ce que tu penses de cette situation ? lui demanda-t-il.

— Capitaine Steel ne prendrait pas une telle décision à la légère. De plus, il faut encore qu'on récupère les chèvres. Et... »

Et elle avait oublié un autre point bien important : un court soupir s'échappa de ses lèvres.

« Gaby a couru vers Shiganshina, le vingt-huit mars. On l'a récupérée de justesse, et avons pu supposer les positions de leurs soldats. Annie et Mike Zacharias n'étaient pas présents : ils devaient certainement garder Marion. Isaac n'était nulle-part en vue, et on pense sérieusement qu'il est sur le banc de touche. Rebecca Stewart, Historia Reiss, étaient aussi absentes. Livaï a attaqué capitaine Steel en solo, qui lui a infligé des dégâts irréparables, si ce n'est mortels. Il s'est pris une forêt de pics de fluorine, après tout...

— Il a beau être doué, grimaça Sieg, je doute qu'il ait échappé à ça.

— En effet, d'après ce qu'elle a rapporté. Une escouade de la Garnison a suivi : eux s'en sont sortis vivants, mais n'étaient que des soldats de bas rang.

— Et pour leurs bonnes nouvelles ?

— Ymir était au même niveau que moi ; Eren a jeté un bloc d'église sur la capitaine Steel, et aurait tué Gaby si Porco n'était pas intervenu. Il a lui-même échappé de justesse à Antoine Chaillot. »

Elle vit les paupières du blond se plisser, mais ne le releva pas dans l'instant.

« Nous sommes tous venus la récupérer. Depuis, son état est assez... instable. Cependant, elle a réussi à nous aider sans mal : ses réflexes et ses aptitudes sont toujours là. Ce qui la freine est sa haine envers Annie.

— En bref, nous n'aurions plus à nous occuper d'Isaac et de Livaï ; mais Annie, Ymir, Eren, Mike Zacharias, et cet Antoine Chaillot, sont toujours actifs. Par rapport à lui... D'où est-ce qu'il vient ? Il n'était nulle-part, dans le manga.

— Reiner ne l'avait pas vu chez les cadets lors de son service dans les Murs. Il n'était ni à la bataille de Trost, ni au Bataillon. Il était aussi absent quand les capitaines Wilson et Rhys ont récupéré Reiner, et que les Murs sont venus chercher Marion... Son arrivée est donc sacrément récente, souffla-t-elle.

— Quel âge a-t-il ?

— Assez jeune, pas plus de vingt ans.

— Son style de combat ? »

Si elle haussa d'abord les sourcils, ses yeux s'écarquillèrent bien vite.

« Rapide..., murmura-t-elle. Lames à revers. Tu ne veux pas dire que c'est...

— ... un tour de passe-passe de la part de Stéphane Bern. Il a des cheveux noirs et des yeux bleus, je me trompe ? Il ressemble sacrément à Livaï.

— Un alter-ego ?!

— Je ne voudrais pas m'avancer, mais ta description me met la puce à l'oreille. On ne devrait peut-être pas partir dans des spéculations exotiques. Toutefois, la possibilité qu'il y ait eu deux Livaï, pendant un instant, n'est pas à écarter. »

Sujet clos. Ils s'étudièrent un instant en silence ; le cerveau de Peak, lui, réarrangeait en vitesse ces informations. Oui. Plus elle y pensait, plus ces deux-là se ressemblaient. S'ils n'étaient pas des alter-egos, ils étaient au moins de la même famille. Frères, cousins, que savait-elle...

« Je verrai ça de moi-même. Ce garçon pique ma curiosité. » Il s'étira un coup, pour lui servir un petit sourire. « Donc, ce café ? »

***

Base américaine nord, 20 mai 853, le soir même

« Migrez dans notre base », posa Rhys. « Les rénovations de la base sud seront abandonnées. Une fois tout le monde réuni ici, je transmettrai à la capitaine Steel l'ordre de vous installer à la base est. »

De l'autre côté de son bureau bétonné, il vit Peak afficher une mine étonnée, et Sieg froncer très légèrement les sourcils. Néanmoins, cette fois-ci, il ne demanda pas l'avis de ce dernier. « Braun, Galliard, la capitaine Steel, et toi, Sieg, irez à la base est », se contenta-t-il de développer. « Finger, reste à la base nord. »

Mais si l'intéressée acquiesça dans un sérieux de nouveau grave, l'expression du blond ne s'arrangea pas. C'était subtil, mais Rhys voyait très bien du doute planer dans ses prunelles pâles. Il ne méritait pas de rester dans le flou de cette façon, après le nombre de fois où ils avaient travaillé ensembles.

« Les Murs ne savent pas que la base ouest est abandonnée », continua-t-il. « Ils ne connaissent pas l'emplacement de la base nord, et je me permets d'admettre qu'ils ne devineront pas que vous allez être transférés à la base est. Toutefois, ils savent où celle-ci se trouve : alors, sa défense doit être drastiquement augmentée, en attendant que vous puissiez vous réinstaller convenablement. De plus... »

Il tira un papier coincé sous son vieux clavier blanc d'ordinateur, et le fit glisser jusqu'à eux. « Il est temps d'attaquer de nouveau Shiganshina. À l'est, vous serez au plus près de leur district : vous tous participerez à l'attaque, Gaby comprise. » Courte pause. De la légère douleur qui pointa son coffre, il n'en montra rien.

« Il faut impérativement récupérer les chèvres, Marion et Historia », trancha-t-il.

Là le semi-géant retrouva-t-il enfin un air tranquille. S'il était une énigme pour beaucoup, Rhys le lisait comme un livre ouvert. Theo Magath allait prendre sa place de bras-droit, dans la base nord ; en attendant, le commandant devait s'assurer que Sieg n'allait pas remettre ses ordres en question. À ce stade de la guerre, il fallait qu'il obéisse, et c'était tout. Son supérieur était toujours ouvert aux suggestions, mais il devait resserrer les vis avant que leur édifice ne tombe.

« Peak, dans combien de temps estimes-tu votre arrivée ici ? » Elle se frotta un instant le menton.

« Venir ici sous forme titanesque m'a pris cinq jours. Alors, je dirais dans un peu moins d'un mois.

— Mi-juin, donc. Le transfert à la base est devra être fini avant mi-juillet ; l'attaque, avant fin août. Cela vous donne donc, à partir de maintenant, environ deux mois pour vous installer là-bas, et deux semaines pour finaliser l'attaque. Je compte sur vous pour les abattre pour de bon. »

On hocha simplement la tête. « Retournez à vos postes », ordonna-t-il donc. « Peak, pars demain. » Cette fois-ci, ils portèrent leur main à leur tempe, pour quitter la pièce dans un dernier « oui, commandant ».

Dès que la porte se ferma, le commandant en question posa ses coudes sur la table et massa ses tempes douloureuses.

En face, les rayons pourpre du soleil couchant étendaient son ombre recourbée. Le sang injustement versé de Rebecca lui revint en mémoire : les paupières closes, il se permit enfin de prendre de longues inspirations. Il admettait tout juste qu'il commençait à fatiguer. Son ex-femme était coincée dans les Murs, sa fille aussi ; elles étaient constamment en danger.

Il ne comptait pas faire souffrir la première par sa présence, car il l'avait trop malmenée trente ans auparavant. Et pour elle, seuls cinq ans sont passés. J'ai été la pire des ordures, jusqu'au bout. Je ne peux juste... pas la revoir en face. Alors qu'elle me troue de tirs et de balles si elle le souhaite. Qu'elle se venge jusqu'au bout.

Mais malgré tout, il donnerait tout pour revoir leur fille, n'était-ce que pour un instant, une discussion, avant de se faire descendre sur place.

Il avait été un vrai enfoiré en tant que père, pour l'avoir délaissée de la sorte. La guerre, il fallait remettre la faute sur la guerre ; le bourrage de crâne des USA, il fallait blâmer le bourrage de crâne des USA. Mais ce bourrage de crâne en question, il l'avait fait subir à ses subalternes dès qu'il avait gravi les échelons.

Pourquoi Diable avait-il sacrifié sa vie de New-yorkais en s'engageant dans l'armée ? Il ne pouvait plus la sauver qu'en mettant un terme définitif à ce conflit, prouver aux généraux du vingt-et-unième que les titans et les machines temporelles étaient efficaces, et rester au quarante-et-unième. Retourner deux mille ans plus tôt, très peu pour lui : il n'allait pas atteindre la retraite avant ses soixante-quinze ans.

Il allait tout perdre, jusqu'au mince espoir de récupérer Historia.

Historia, qui n'avait plus qu'un parent...

Non. Elle doit haïr Rebecca, pensa-t-il sombrement. Est-ce qu'elle me haïra aussi ? Pour sûr. Elle a ses camarades de promotion. Et il y a aussi Marion, pour peu qu'elle ne sache pas qu'elle a construit les machines temporelles.

Il serra le poing, et les dents, et laissa son coffre se compresser petit à petit. D'ici, il ne savait plus rien de son enfant : si elle savait ou non si lui et Rebecca étaient ses parents, et Marion, une excuse de belle-mère ; si elle entretenait une relation familiale avec l'une des deux, ou pas du tout ; si elle avait des amis, un amant ou une amante, que savait-il encore.

Rhys passa sa paume restante sur son visage dans un long, très long soupir. Il allait la revoir pour sûr, ne serait-ce que pour savoir cela. Il avait demandé à leur espion de « chercher des informations sur Historia Reiss et les chèvres », l'assaut fatal de Shiganshina allait aider, il n'était pas complètement dans l'inconnu.

Et il ne comptait pas y rester, même au prix de tous ceux qu'il venait de condamner.


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