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III

∎NIGHT THREE
People watching by Conan Gray

J'ai passé le reste de ma nuit à ressasser la soirée. La promesse faite entre les lignes, l'envie de parler, de sentir la présence de quelqu'un. Pour la première fois depuis des mois, quelqu'un réveille ce que je pensais mort. Je me pensais mort. Et puis il y a lui dans l'obscurité. Lui qui m'a secoué. Lui qui m'a donné la sensation d'être là, d'être dans mon corps, de ne plus être qu'un simple spectateur, un corps vide.

Lui, un inconnu. Un inconnu qui disparaîtra dans quelques semaines.

J'ai sombré dans le sommeil lorsque j'ai entendu la maison se réveiller. J'ai cru entendre quelqu'un m'appeler à travers la porte, mais peut-être que ce n'était que dans mon rêve. Parce qu'on a abandonné de me sortir de là.

Il y avait encore des voix qui résonnaient dans le salon lorsque j'ai enfilé un tee-shirt, trop grand depuis quelque mois, et que j'ai quitté la chambre.

Un vent chaud souffle à travers le quartier, et s'infiltre sous le tissu pour frôler mon corps épuisé. L'air a-t-il toujours été si doux ?

Je n'ai pas vu le trajet défiler jusqu'à ce que je me retrouve face au portillon du parc. Je m'arrête, hésitant. Peut-être que je devrais rentrer, peut-être que je me ferais encore du mal, peut-être que je serais encore déçu. Peut-être que la réalité m'explosera encore à la gueule. Un nœud me serre l'estomac. J'esquisse un pas en arrière mais mon dos percute quelque chose, m'arrachant un sursaut. Maladroitement, mes pieds s'emmêlent entre eux et je percute lamentablement le sol. Je suis aux pieds de celui qui se tenait dans mon dos. Mon regard remonte le long de la silhouette jusqu'à tomber sur le visage mi-amusé, mi-incrédule de Jake.

«–Hey.»

Il se penche vers moi et me tend la main, un sourire au coin des lèvres.

«–J'allais te saluer mais je m'attendais pas à ce que tu recules.»

Il me faut quelque secondes pour percuter la situation. J'attrape gauchement sa main et il me relève si facilement qu'il semble lui-même surpris. Je balaie rapidement la terre sur mes vêtements, gêné par ma propre médiocrité.

«–Désolé.

–Ca va c'est rien, tu t'es pas fait mal au moins ?»

Il me contourne pour pousser le portillon avant de se tourner vers moi pour m'inviter à entrer. Je secoue négativement la tête.

«–Bien, tant mieux. Tu voulais rentrer ?

–Je...»

Je ne sais pas. Habituellement, j'aurais tout fait pour m'y planquer. J'aurais jamais franchi cette fenêtre, et encore moins plusieurs fois. Habituellement, je m'y sens bien, c'est le seul endroit où je suis caché du reste du monde. Oui mais là maintenant, j'hésite.

«–Pas vraiment.

–Allons nous poser dans un coin alors.»

Il a franchi le portail en premier et je lui ai emboîté le pas, mon skate sous le bras. Contrairement aux autres fois, on s'est installé sur une pyramide au centre du parc. J'ai observé les nombreux modules autour de nous, me remémorant les nombreuses après-midi dans le parc près de chez moi, que j'ai pu passé à skate, musique à fond dans les oreilles.

Demain je le ferai. Demain, c'est aujourd'hui.

«–Niki ?

–Tu t'es blessé en skate ?»

Je me suis tourné vers lui pour observer sa réaction, voir sur son visage la profondeur de ses plaies. Il a grimacé, puis son regard s'est mis à parcourir le ciel, comme pour y retracer les constellations. Un soupir, sa main vient inconsciemment frotter son genoux gauche.

«–J'ai foiré un full-pipe, et la chute n'a pas pardonné. Lésion du ménisque et fracture de la rotule. J'ai récupéré assez pour marcher plus ou moins facilement mais ma jambe a perdu en mobilité. J'ai bien essayé de reprendre mais j'ai aggravé l'état de mes genoux.

–Ça te fais mal ?

–Parfois, quand je suis fatigué.»

Sa tête penche vers moi, son regard rencontre le mien. Une pointe de douleur et de nostalgie y scintille.

«–J'ai perdu pas mal de potes à cause de l'isolement que ma blessure a provoqué. Mais ce n'était pas vraiment des amis alors c'est pas très étonnant. Les relations épistolaires, c'est ce que les gens préfèrent. C'est pas prise de tête, j'imagine.

–Tu te sens seul.

–Comme toi, c'est peut-être pour ça qu'on vient tous les soirs ici, tu ne penses pas ?»

J'esquisse un mouvement de recul. Une douleur vive me frappe en pleine poitrine et me coupe le souffle. Non, non. Non c'est moi qui veut être seul.

«–T'es pas obligé d'en parler. C'est juste que je sais ce que c'est alors ça me saute aux yeux.»

Le sifflement du vent dans les feuillages qui bordent le parc remplissent le silence que je laisse derrière moi.

«–T'aimais faire quoi ? En skate...

–Te sens pas obligé, j'ai dis ça sur un coup de tête et...

–J'ai envie... De bouger un peu alors...»

Je me mords l'intérieur de la joue. Mes pensées sont assourdissantes, mon crâne me pèse. Je ne sais pas s'il m'observe où si son regard est perdu dans le paysage pendant les quelques secondes qui suivent mes paroles, les miens sont rivé sur le bois du module.

«–Un peu tout. Comme tu le sens.»

Il m'a sourit et pour la première fois, j'ai cru y discerner quelque chose comme de l'embarras. Je me suis relevé avant de sauter sur mon skate. J'ai fait un rapide tour des possibilités qui s'offrent à moi avant de m'engager sur une première rampe. J'ai commencé par m'échauffer avec quelques slides et des sauts ça et là. Au début, j'étais tendu par le regard de Jake posé sur moi. Je n'arrivais pas à chasser le tourbillon d'angoisse qui tempêtait en moi. Puis ma vision s'est lentement rétrécie, pour ne laisser face à moi que les modules et rampes. Mon esprit s'est laissé guidé par mon corps jusqu'à ne plus rien ressentir les tremblements sous mes pieds, et l'air qui frappe mon visage.

Mon cœur bat jusque dans mes tempes. Je crois même sentir mes lèvres s'étirer en un sourire. Je crois que je suis... heureux ?

Depuis combien de mois n'ai-je plus ne serait-ce que toucher ma planche ?

Depuis quand... Ai-je laissé derrière moi la seule amie que je n'ai jamais eu ? La seule qui ne m'a jamais laissé tomber ?

Je m'élance à pleine vitesse sur la rampe au nous étions assis les dernières fois. Je suis... libre. Libre du poids sur mes épaules, des regards sur mon ombre, des crimes de...

Un cri résonne puis tout se brouille. Mon corps bascule. Le monde se retourne, les lumières m'éblouissent et éclipsent le reste jusqu'à ce qu'elles ne soient englouties par l'obscurité totale.

Les crimes de qui ?

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