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dixième lettre

deux heures.

deux heures qu'il n'avait pas bougé du tout. si ça avait été possible, il ce serait même empêché de respirer. comme si le moindre mouvement, le moindre bruit, allait avoir une conséquence sur cette dernière enveloppe, trônant seule au milieu de ces consœurs, elles déchirées.

comment c'était possible ? il se posait sérieusement cette foutue question depuis deux heures en boucle ? comme si c'était si fascinant que caleb savait. évidemment qu'il savait ! il savait toujours tout, c'était le seul qui arrivait à lire en jude comme dans un livre ouvert.

jude réalisa soudain que pendant qu'il avait balancé toutes ses horreurs moyenâgeuses à caleb, il avait déjà réalisé ce qu'il avait tant essayé de cacher. la seule ombre sur le tableau du joli arbre généalogique de la merveilleuse famille sharp. il avait envie d'hurler, caleb avait compris avec quel genre de yeux jude le regardait — le dévorait — et en même temps sa bouche a voulu le faire regretter d'être venu au monde, répétant tout simplement ce qu'on lui enseignait depuis toujours. — fonde de grandes choses pour que l'histoire se rappelle de toi et fait des enfants pour ne pas mourir seul. —

mais jude lui, voulait finir sa vie à regarder des gamins qui sont pas les siens courir après un ballon dans les bras de caleb stonewall.

bon sang, il cru un instant qu'il allait vomir dans la minute. toutes ces projections, ces promesses, tout ce sur quoi sa jolie petite existence était fondée s'envolaient en éclats alors qu'il s'avouait enfin l'inavouable. jude s'était pourtant fait une raison, il avait accepté de vivre la vie que son père avait imaginé pour lui, par reconnaissance ? par respect ? peut-importe. tout venait de s'écrouler, parce qu'il était tombé amoureux d'un garçon et que son père n'avait visiblement pas été assez sévère dans son éducation puisqu'il n'avait aucune envie de laisser caleb lui échapper. caleb qui savait tout, bon sang.

il n'imaginait même pas comment le brun avait du se sentir à cause de lui, il avait agit comme un curieux, pas assez courageux pour sortir du placard mais assez quand personne ne regarde. alors on joue avec ceux qui ont le cran de ne pas se cacher derrière de vilains mensonges, puisqu'on les lâchera dès que cette société pourrie vous remarquera un peu trop fort.

jude ne voulait pas affronter son père, mais il avait eu encore moins le courage d'affronter ce sentiment fou qui le prenait aux tripes lorsque le brun lui lançait son iconique sourire.

jude soupira — comme si il avait encore le droit à un seul sourire de caleb, respirer le même air que lui était déjà bien tolérant.

il se remit à fixer cette toute dernière lettre. la dernière. le châtain n'osait pas l'ouvrir, comme si ce bout de papier était la dernière chose qui les reliait encore, comme si il contenait les tout derniers mots qu'allait lui adresser caleb. il n'était pas prêt à devoir tirer un trait définitif sur les tout premiers sentiments qu'il ressentait de sa vie. les siens, qui lui était entièrement propre. c'était frais, ça faisait du bien, c'était grisant d'enfin vouloir posséder quelque chose.

mais caleb stonewall ne se possède pas, il faut se contenter de l'admirer et prendre des notes. il ne risquait pas d'en rencontrer de si tôt, quelqu'un d'aussi libre, quelqu'un qui donnait envie d'envoyer valser dix années de bonne conduite en un clin d'œil. et jude ne voulait surtout pas faire une rencontre similaire — est-ce que cette personne existait seulement ? — si cette lettre était bien ces derniers mots à son égard, il ne voulait surtout pas prendre le risque d'oublier ne serait-ce qu'un peu tout ce qui faisait du brun cet être irrésistible, insaisissable, remarquable.. caleb stonewall était de ceux pour qui on pourrait déclencher un duel à mort, qui mérite les risques les plus fous, mais jude avait perdu son propre duel.

son adversaire ne s'était pourtant jamais présenté au combat.

jude ria — se moquant de lui, il ria longtemps, mais toujours aussi faiblement, assez fort juste pour pouvoir s'entendre. ça y est, il s'était résigné, c'était la fin un peu minable de la première lubie de sa vie. il pouvait ouvrir la lettre maintenant si il le voulait, et passer des heures et la lire aussi, mais c'était tragiquement inutile, et jude n'avait pas cessé d'être lâche. ray dark était parti, et il s'apprêtait à enterrer avec lui le seul désir qu'il s'était accordé après seize ans d'existence. cette lettre aurait pu être son dernier caprice, après ça, il aurait appeler son père pour tout remettre dans l'ordre, il retrouvera l'équipe de son père à chaque coin de la maison, les cours d'économie, les réceptions, les attentes, et tout recommencera, il n'avait pas besoin de lire cette dernière lettre, et c'est mieux comme ça.

il faisait froid d'un coup, il entendait les battements de son cœur et sa respiration devenir dingues, ses muscles douloureux se tirailler sous l'effort. ses pensées se dissipaient, remplacées par une concentration pure. chaque inspiration brûlait ses poumons, mais chaque exhalation lui semblait devenir une délivrance — jude était en train de courir, un bout de papier à la main.

« j'ai menti dans ma huitième lettre, je t'attends toujours »

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