deuxième lettre
"yo, c'est encore moi, j'ai promis de t'embêter mais j'ai faillis oublier dès le premier jour. on est qu'à la deuxième lettre et je sais même plus quoi te raconter. je suis presque sur que te faire savoir que j'ai mangé des nouilles instantanées ce midi ne changera rien à ta petite journée, si ce n'est d'autant plus savourer ton met du jour, tagliatelles à la truffe sur son lit de sauce champagne? mouais bof, je t'inviterais chez moi pour que tu découvres la vraie gastronomie japonaise. tu m'appelleras même chef, judy. "
un rire gêné s'échappa de la bouche du châtain, un simple coup d'œil sur sa gauche pour retomber sur les minables restes de son repas du jour: deux tranches de pain et un doliprane.
"j'avais vraiment que dalle jusqu'à ce que je me rappelle qu'aujourd'hui on était conviés à la royale avec mon giga pote davidounet pour fêter notre retour. on m'a clairement forcé la main pour venir mais sans regrets, les gars m'ont directement mis dans la discussion et posé un tas de questions. je m'y attendais pas du tout, et ça m'a rappelé la toute première fois que j'ai foulé le sol de la royale: ces regards surexcités, tous plein d'entrain, d'admiration et d'espoir pour la suite, parce qu'à cette époque on ne me parlait que du grand jude sharp avec ces yeux là."
jude était ému de retrouver ses camarades derrière l'écriture étonnamment soignée du brun. malgré son départ pour raimon après la défaite contre zeus, il restera toujours dans son cœur et aussi pour ses coéquipiers un fidèle élève de la royale. chacun de ses pas dans son ancien collège ne pouvait être soustrait à son évolution. les amis, les rêves, la passion.. tout était né là bas, et ce grâce à ray dark. une légère pique au ventre venait gâcher cet élan de nostalgie, pour ne pas retomber dans la déprime, jude décida de redevenir un enfant pour un instant et d'aller déterrer sous la poussière du bureau de son père ses vielles photos de classe.
"jude sharp, jude sharp, jude sharp.. que ça ! 24 heures sur 24! qu'est-ce que tu es une star à la royale, putain je te jure que t'allais bientôt finir par te faire ériger un fanclub. hidetoshi nakata c'était que dalle pour eux non! si il fallait citer un blaze pour un maître du foot mais c'est qu'ils hurleraient ton prénom ! imagine la tronche que je faisais quand toute la journée on me rabâchait que j'étais le fameux successeur.. merde j'en pouvais plus! j'avais pas une foutue idée d'à quoi tu ressemblais mais je connaissais ton joueur préféré, ton plat préféré, ta technique perso pour nouer ta cravate.. merde quoi !"
sur toutes les photos, il était entouré de david et de joseph, à l'exception de la plus récente où à sa gauche se trouvait derek. malgré les années, tous arborait à chaque fois ce sourire fier, vainqueur, prêt à remporter la victoire. dans cette pochette rouge où son père les gardait précieusement, en plus des photos de classe, jude retrouvait des pages de journaux annonçant leurs victoires, des photos où il brandissait ses jolies coupes dorés, les places de son premier match.. revoir tout ça faisait prendre conscience au châtain que le football le suivait depuis un long moment. il avait depuis son retour à inazuma remis en doute sa passion pour le football. aimait-il vraiment jouer au foot? où n'avait-il pas continuer d'exercer bêtement ce que en quoi ray dark disait qu'il était doué? était-il légitime de remporter un match et d'en être fier?
"peut-être que c'est comme ça que, sans m'en rendre compte, je me suis mis à te détester. être assimilé toutes les deux minutes à un nom qui n'est pas le tiens, même pas du star, juste d'un mec lambda qui a réussi à briller au milieu de cette foutue académie merdique. ce n'est pas toi que je détestais, je détestais que tu aies un nom, que tu sois quelqu'un aux yeux de gens dont tu ne savais rien, j'enviais ce jude sharp, mon sois-disant repère à imiter, toi qui à mes yeux n'était qu'une chiffe-molle qui s'était enfui la queue entre les jambes devant la première pauvre petite difficulté."
cette tonne de photos lui donnait toutes les réponses, peu-importe la naissance de sa passion, elle était désormais devenue sienne. tous ces sourires, ces regards, jude jouait au football pour pouvoir les observer chez chacun de ses coéquipiers.
"j'ai détesté la reconnaissance et l'admiration que tu recevais en n'en branlant pas une."
cette sensation précieuse était d'autant plus forte avec caleb, pour lui jouer et gagner avec le brun, ça c'était le vrai football! jamais il n'avait autant voulu être fier après un match qu'après ceux où ils avaient le plus d'échanges ensemble. comme une sorte d'ego d'observer notre écrivain en herbe sourire bêtement devant le panneau affichant les scores. parce que caleb stonewall pouvait s'autoriser un visage plus enfantin lui aussi.
"quand t'auras fini d'hiberner on retournera à la royale voir la tronche des nouveaux qui verront débarquer leur idole avec ma sale tronche. qui sait peut-être qu'on m'a érigé un fanclub depuis ! et puis on ira manger des gyudons même si je déteste les oignons."
jude se mit doucement à sourire malgré lui, cet imbécile connaissait bien son plat préféré.
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