neuf ✧ "slide dans tes dms bb„
Dimanche
14:20
L'ennui est présent.
Je tourne en rond sur mon téléphone, avachi sur la table du salon alors qu'Hannah révise sur la chaise d'à côté. Je me demande comment on fait pour trouver du calme quand Claude -qui s'improvise chef cuistot'- presse des dizaines d'oranges pour Han' à même pas deux centimètres de nous alors que Bryce lui gueule depuis une demie-heure qu'elle déteste ça.
Je reçois d'un coup des notifications venant de notre fabuleux groupe de classe qui comme j'avais prévu n'est qu'un lieu de demande des devoirs et d'embrouilles.
✉️ SAUCISSE DE STRASBOURG
| Arion - quelqu'un a la feuille du DM en maths? (′︿‵。)
| Sky - je ne suis pas chez moi désolé :c
| Sky - essaye de demander aux autres classes, ils l'ont peut-être aussi?
| Adé - GENRE Y'A UN DM??
| Arion - oui ! (「⊙Д⊙)「
| Adé - BORDEL DE COUILLES EUGÈNE JE SLIDE DANS TES DM BB
| Eugène - pardon?
| Doug - il y a des hôtels pour ça les potes
| Adé - ta gueule et va baiser mick' toi
| Doug - crois-moi j'aimerais bien mec
| Eugène - pardon??????
| Arion - euh, sinon, pour ma feuille, quelqu'un ? ( ་ ⍸ ་ )
| Victor - ferme ta gueule.
| Arion - 凸ಠ益ಠ)凸
Forcément il a fallu que je tombe sur la seule classe d'attardés du lycée, ou alors ils sont tous comme ça. Il est temps de réfléchir à un potentiel plan de fuite. Quoique, je préfère cette ambiance que celle de mon ancien lycée rempli de cons. Malgré mon ennui ultime, je ne suis absolument pas motivé pour remonter dans ma chambre et chercher cette feuille que j'ai surement paumé aussi d'ailleurs.
Je m'apprête à éteindre notre cher ami Bruno quand un certain prénom qui résonne encore étrangement dans ma tête apparaît soudainement dans mes messages. Bruno vole d'un coup droit dans les mains de Cupidon réincarné en ma soeurette. J'arrive pas à croire qu'elle me l'a arraché à la seconde où son nom est apparu.
Adieu Bruno.
« - La vie de moi vous allez vous pécho. »
GROSSE FOLLE MOINS FORT TOUT LE PEUPLE T'ENTENDS. Ah, non, les hurlements de Klod couvre notre discussion, seule fois en seize ans de vie que ça m'arrange que la tulipe gueule.
« - Qu'est-ce que tu me racontes là?
- Bouge ton cul de cette table, tu as un date mon petit pote. »
Archi drôle cette fille, je tape ma meilleure roulade arrière.
« - t'es drôle dit donc.
- je sais surtout lire ducon'. »
| Gabriel - je viens de voir l'affiche du film dont je t'ai parlé qui passe dans une vingtaine de minutes, ça te dis?
La vie d'ma chèvre j'ai officiellement le karma contre moi.
« - J'peux pas putain, c'est dimanche j'ai une sale gueule. »
Les excuses pétés d'Aitor, volume un.
« - Chut, tu es toujours beau. »
Je sais que sa phrase n'est pas qu'un compliment, c'est du soutiens; de l'aide; la présence dont j'ai besoin pour me mettre certaines choses hors du crâne.
Je passe derrière elle et lui offre mon plus beau câlin sous l'oeil de ce con de Claude qui cherche toujours a éplucher ses oranges cette fois avec une machine pour peler les pommes.
J'en ai marre de ma famille.
Je laisse Han' avec notre futur gagnant de Top Chef adoré et m'enfuis, lâchant ma plus belle révérence pour enfiler mes baskets et partir en claquant la porte, évidemment.
« - Vide toi la tête, j'y crois frérot.
- Qu'est-ce que tu dis? Putain bichette raboule toi je comprends rien, il achète vraiment tout les trucs de bouffe à chier Greenway.
- BOUGE AVEC TES FRUITS. »
| Aitor - tout pour toi.
14:30
À ma droite, une grand-mère parano scotché à son sac à main comme si j'allais lui arracher dans un putain de bus sans issues. À ma gauche, un gamin paumé qui joue à Fornite sur son tel', en diagonale un mec qui a l'air complètement bourré à 14:30 et en face un être humain carrément canon mais avec un chromosome X en trop.
Les joies des transports en commun.
Je descends à mon arrêt et traverse la rue pour retrouver mon acolyte. Il est déjà là, évidemment, ses deux couettes atypiques tombant le long de son dos. Au bout de quelques secondes, il détache ses yeux ternes de son téléphone pour finalement les tourner vers moi.
« - Hey.
- 'lut. »
Il se lève, et se place à ma droite, synchronisant nos pas vers la salle de cinéma.
L'effet de sa présence m'effraie.
15:45
On sort de la salle comme les gens bien éduqués que nous sommes -après nous être fait reprochés une dizaine de fois par des gens random de la fermer pendant le film, ce qu'on n'a évidemment pas fait-. Ma conscience est apaisée, ça doit faire bien trop longtemps que je suis à cran. Je ne me souviens plus vraiment du film, je me souviens plutôt de la manière qu'il avait d'aborder certains sujets, sa façon de penser; de voir les choses. Ce côté de voir plus qu'une case « tabou », d'oser en parler avec des mots pourtant simples, de donner le fond de sa pensée. C'était poétique, reposant. Un instant, j'ai oublié que ce mec foutait le bordel dans mes limites, j'ai finis par céder et prendre part à ses paroles.
« - Désolé, j'ai un peu gâché ton film avec nos débats de qualité.
- Pas du tout. Parler avec des gens compréhensifs et ouverts d'esprits dans cette société renfermée et coincée n'est jamais du gâchis. »
Il est beau. Mais il l'est encore plus quand il parle, quand il vit. Le genre de mec que je vois bien courir sur les toits des villes, fuyant le monde.
« - J'aime ta façon de voir les choses.
- La vie en générale est une façon de voir les choses. »
Déjà que sa présence était quelque chose, maintenant se sont ses mots qui résonnent dans ma tête. Chacune de ses phrases sonnent d'une façon particulière, elles ont la force d'être interprétées différemment selon la personne.
Tu m'effraies tellement, Gabriel.
On continue quelques échanges sur les précédents sujets abordés, pourtant sans jamais dérivés sur le personnel, jusqu'à ce qu'une légère musique nous interrompe. Je crois l'avoir vu trembler l'espace d'une seconde alors que son téléphone sonne, cassant ce petit monde de belles paroles.
« - Je dois partir, désolé.
- Pas grave, c'était cool.
- Oui. Merci pour aujourd'hui. »
Les remerciements sont si proches des reproches, c'est effrayant.
« - À demain. »
Il part, encore avec cette expression livide. Cette expression qui me donne parfois l'impression que je ne pourrais jamais l'atteindre. Il se dirige lentement vers une voiture d'un pas lourd, un pas hésitant;fatigué.
Et alors que Gabriel part vers le côté passager, je reste comme un con, impuissant, à fixer un homme lui arracher les cheveux.
•*¨*•.¸¸☆*・゚
les choses bougent ;)
désolé pour mon inactivité, je suis en période de révisions et je passe aussi tout simplement moins de temps sur mon téléphone.
mais tout va bien haha, je rassure au passage les gros sucres qui se soucis de ma situation, c'est adorable mais ne prenez pas trop ça sur vous <3
bref, j'espère que l'histoire vous plait toujours, j'ai toute la suite dans la tête hehe
PUTAIN MON VRAI ORAL C'EST MERCREDI
❤️
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