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Chap. 60: Compte à rebours


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La domestique lui indiqua le chemin et ils marchèrent jusqu'au lieu de rendez-vous dans un silence quasi religieux. NamJoon ne désirait pas prononcer un seul mot, notamment si cela pouvait lui être défavorable; il préférait remuer ses pensées dans son crâne et organiser sa défense. Car il savait que Mme Kim ne le faisait sûrement pas venir pour quelque chose d'aussi futile que l'organisation d'une réception ou simplement pour le voir. Tout ça ne lui disait vraiment rien de bon.

Il allait devoir se montrer impartial, et en aucun cas exposer SeokJin aux moindres dangers. Il s'en voudrait toute sa vie, s'il échouait maintenant.

La domestique s'arrêta devant une porte de l'aile où résidait la femme du patron et toqua faiblement. Les couloirs n'étaient bizarrement pas animés dans cette partie du manoir. Peut-être était-il encore trop tôt. Ce détail rendit NamJoon plus nerveux que nécessaire. Mme Kim ne désirait sûrement pas être dérangée.

Une fois l'autorisation reçue, la domestique abaissa la poignée mais n'entra pas; elle s'écarta pour laisser NamJoon passer et referma même derrière lui sans le suivre. Le majordome croisa ses mains dans son dos, prenant une posture droite et rigide. Il observa l'étude de la femme qui l'avait convoquée.

Le cabinet de travail était terriblement bien rangé et l'atmosphère était assez particulière. De grandes bibliothèques cachaient une bonne partie de la tapisserie kitsch des murs, mais elles n'étaient pas toutes remplies de livre. Certaines comportaient des objets curieux qui s'entassaient comme des trophées; souvenirs de voyage, géodes fendues en deux, sculptures de bois aux formes abstraites. Un sofa et quelques fauteuils agrémentaient le tout d'un peu de confort. Près de la fenêtre, il y avait un petit bureau en bois massif et assis devant, dans une vieille chaise en bois, Mme Kim était penchée sur un grand bouquin.

NamJoon se permit de fouler le tapis épais pour s'approcher de la femme. Il remarqua qu'elle était habillée assez sobrement; une robe à longue manche ainsi que de délicats bijoux en perle autour de son cou et de son poignet. Elle tenait dans ses mains ce qui semblait être un album photo. Le majordome n'osa pas se pencher pour assouvir la curiosité de connaître qui se trouvait sur les clichés. À la place, il se racla la gorge.

Mme Kim tourna son visage vers lui. Elle laissa l'album photo ouvert sur ses genoux et indiqua le deuxième siège qui attendait non loin.

« Installez-vous, je vous prie. »

NamJoon fit ce qu'elle demandait; ça ne servirait à rien de jouer les rebelles et de rester debout pour stresser inutilement. Ils n'allaient certainement pas avoir une courte discussion, alors il s'assit sur la deuxième chaise et passa une jambe par-dessus l'autre, donnant ainsi l'illusion qu'il était à l'aise. Mais son véritable sentiment se lisait aux coins de ses lèvres; il restait très anxieux.

« Puis-je connaître la raison d'une telle convocation ? Demanda NamJoon, pressé.

Bien entendu, répondit la femme, douce. C'est au sujet de SeokJin. »

Dès l'instant où elle évoqua son nom, le majordome sut qu'elle savait. Il déglutit péniblement. Mme Kim perçu son trouble.

« Je vais être franche, dit-elle alors. Je sais ce qu'il se passe, entre vous et SeokJin.

Il n'y a rien de spécial, marmonna NamJoon, dans un élan instinctif de défense. Il avait l'impression que son cœur s'était arrêté, ou qu'il venait d'être poignardé dans le dos. Je ne suis que son majordome. »

Mme Kim balaya sa remarque d'un élégant mouvement de main, si gracieux que ses accusations semblaient légères.

« Vous ne me ferez pas croire ça, dit-elle. Cela fait un moment que je vous soupçonne. »

NamJoon empêcha ses mains de trembler en les joignant et en les posant sur son genou. Il sentait sa bouche devenir sèche. Mme Kim l'observa de ses yeux noisettes, et un court instant, ses traits rappelèrent ceux de son fils. En plus féminin et en plus froid. Même TaeHyung lui parut plus sympathique en comparaison.

« Vous m'avez fourni bien assez de preuves depuis que nous nous sommes rencontré ainsi que durant le voyage, continua la femme, sur le même ton plat. Lorsqu'on regarde de plus près, c'est même flagrant. Je me demande comment mon mari a bien put passer à côté. »

NamJoon se sentit pâlir. Les battements de son cœur s'accélérèrent brusquement dans sa poitrine et ses phalanges, mêlées entre elles, se crispèrent. Il était foutu. Dans sa tête, le majordome commençait déjà à paniquer, autant pour sa propre personne que pour SeokJin. Mais il se ressaisi assez pour concentrer vaguement son esprit; il ne devait penser qu'à protéger le châtain jusqu'au bout, et rien d'autre. Pourtant, la panique le submergea bientôt, balayant son semblant de discipline. Qu'allait-il advenir de lui ? Allait-elle le dénoncer et le virer sur-le-champs, l'insulter, l'humilier ?

L'idée que son patron, le père de SeokJin, apprenne lui aussi la nouvelle rendait NamJoon terriblement tourmenté. Comment réagirait-il ? Le majordome craignait que la sympathie qu'il éprouvait à son égard ne se change en quelque chose de bien plus amer, plus agressif. Il ne voulait pas non plus gâcher l'existence de SeokJin à cause de ça; il ne voulait pas que M. Kim renie son fils parce qu'il avait une relation qui allait au-delà de l'amitié avec son majordome, avec un homme.

Le jeune domestique tenta de se calmer, conservant une façade impassible malgré ses palpitations effrénées. Il s'inspira directement de Mme Kim, dont l'attitude posée et certaine révélait un avantage certain; elle le toisait, l'air supérieure.

Ainsi, NamJoon prit une grande inspiration avant de lâcher un simple mot:

« Comment ? »

La femme lui lança un regard d'évidence, bien qu'elle prit le soin de tout lui expliquer.

« TaeHyung a, sans le vouloir, posé les bases de mes soupçons en me parlant de son frère et de vous, son fameux majordome. Pour le reste, il m'a suffit de vous observer pour comprendre.

Vous n'avez donc aucune véritable preuve, annonça NamJoon, sans vraiment oser dire qu'elle avait raison, ni qu'elle avait tort.

Des rumeurs cours sur votre relation parmi les domestiques, pensez-vous que je ne les ai pas entendu ? Que je n'y prête pas attention ? Pensez-vous que je suis aussi bête que cela ? »

Le majordome se renfrogna, les sourcils froncés. Il commençait à être irrité par son ton, par son comportement et ses accusations contre lesquels il ne pouvait pas pleinement se défendre, sous peine de se trahir. Que cherchait-elle à faire, en se mêlant de ce qui ne la regardait pas ?

« Qu'est-ce que vous cherchez à faire, au juste ? »

La voix cinglante qu'employa NamJoon suffit à tordre le joli visage de Mme Kim. Son maquillage ne suffit pas à cacher son expression. Elle fit une grimace de dégoût mais surtout –et étrangement– d'incompréhension. Le majordome décroisa ses jambes et posa ses coudes sur ses genoux. Il ne lui laissa pas le temps de répliquer.

« Je n'ai rien fait de mal avec SeokJin, dit-il d'une manière assurée, absolument convaincu.

Rien fait de mal ? Cracha brusquement Mme Kim, outrée mais aussi déconcertée. Vous êtes un homme et lui– »

Elle ne parvint pas à prononcer le reste de sa phrase, mais NamJoon comprit bien ce qu'elle voulait dire. Et cela lui fendit le cœur. La colère et la détresse se mélangeaient dans ses entrailles pour donner un cocktail nauséeux. Le majordome se rassit au fond de sa chaise, sans céder à ses émotions destructrices qui le tiraillaient de toute part.

« Vous n'avez aucune preuve, répéta encore NamJoon, calmement, comme s'il tentait de se convaincre. Il voulait croire qu'il avait une échappatoire, qu'une fois cette discussion terminée, rien ne changerait. Juste des rumeurs de domestiques trop bavards qui aiment les ragots totalement infondés. »

Mme Kim cligna plusieurs fois des yeux et son visage s'empourpra à cause de ce qui semblait être de l'indignation.

« Je vous ai vu vous embrasser sur la plage ! Explosa-t-elle avec un venin qu'elle avait jusque-là atténué. N'est-ce pas suffisant ? »

NamJoon, qui affichait un self-control absolu, garda le silence alors que le coin de sa bouche tiqua. Mais malgré son apparence plus certaine, plus convaincue, il était loin d'être rassuré. Tout était de pire en pire.

« Vous avez beau nier, cingla Mme Kim en refermant brusquement l'album photo qu'elle tenait et en le posant sur le bureau. Je connais la vérité, et votre avis ne pèse rien contre le mien. »

NamJoon explosa sans le vouloir, incapable de retenir son élan de fureur. Il se leva brusquement de sa chaise, l'envoyant presque valser en arrière et apeurant momentanément la femme.

« Qu'est-ce que ça peut vous faire ? Gronda-t-il, hors de lui. Qu'est-ce que vous en avez à foutre si j'aime SeokJin ? »

Le mot lui avait échappé, le frappant de plein fouet aussi durement qu'il frappa Mme Kim. Bouche bée, elle ne s'attendait pas à une révélation aussi claire, aussi directe et brutale. NamJoon également, s'étonna de sa propre franchise. Le mot tournait en boucle dans son crâne; il aimait SeokJin, il l'aimait. Il l'avait dit si instinctivement qu'on ne pouvait plus douter, que c'était une pure évidence.

Il aimait SeokJin, et il venait de tout gâcher en l'avouant à la mauvaise personne.

NamJoon recula instinctivement et son mollet heurta le pied de la chaise derrière lui. Il fixa Mme Kim, trop hagard pour juste fuir. Le choc retomba progressivement. La femme serra les bords de l'album photo qu'elle tenait dans ses mains ridées.

« Il serait regrettable que cette information arrive jusqu'aux oreilles de mon mari, souffla-t-elle d'une voix pleine de ressentiment.

C'est une menace ? Répliqua durement NamJoon, sur la défensive. Il était conscient de son erreur et il allait l'assumer. Mais il ne voulait pas perdre la face.

Je ne cherche qu'à protéger ma famille, cingla Mme Kim en retour. »

Le majordome esquissa un sourire tordu, si forcé qu'il ne pouvait être qu'horrible à voir. Il songea à la discussion qu'il avait eu avec SeokJin hier soir; était-ce ainsi qu'elle protégeait sa famille ? Dans ce mot, incluait-elle SeokJin ? Il en doutait. D'un geste qui trahissait la tension dans ses muscles, NamJoon arrangea son col. Si elle voulait jouer à ce petit jeu-là, soit. Il n'allait pas juste se laisser faire.

« Venant de quelqu'un comme vous, c'est assez pittoresque.

Que voulez-vous dire ? Marmonna la femme, en arquant un sourcil.

Vous avez distribué un petit papier avec votre numéro à tous les majordomes avant moi, ou est-ce que vous ne vous êtes pas simplement arrêté aux domestiques du manoir ? Dit NamJoon, volontairement provocateur. À ce point-là, il n'avait plus rien à perdre. Vos petites visites tardives à l'hôtel ne sont pas passées inaperçues, qu'en penserait votre mari ? »

L'expression de la femme se décomposa à une vitesse fulgurante, attisant une certaine satisfaction malsaine chez le majordome; la voir désarçonnée le faisait se sentir plus puissant, et il pouvait enfin balancer ses soupçons à la figure de la concernée. Lui aussi, il pouvait avoir de l'influence. Il n'allait pas rester le petit domestique obéissant et poli indéfiniment.

« Vous... Vous n'oseriez pas ! S'exclama Mme Kim, devenue rouge de colère et de gêne à cause de ses insinuations. Sa simple réaction suffit à les valider davantage. »

NamJoon la mit au défi d'un simple regard. Elle se leva à son tour, furieuse, mais le majordome était bien plus grand qu'elle. Ils se fixèrent avec une telle tension que c'en était insoutenable.

« Mon mari ne vous croira jamais, lança-t-elle, effrontée et faussement amusée. Ma parole contre la vôtre. Qui va-t-il croire ? Vos mots ne valent rien, vous n'êtes qu'un domestique. »

– Les miens peut-être que non, commença NamJoon, malin. Mais la parole de son propre fils, par contre... »

Mme Kim perdit toute trace d'amusement. Elle était totalement cramoisie, et même sous son fond de teint, NamJoon le voyait bien. Il voyait aussi la lueur dans ses yeux; elle avait peur, peur pour elle. Elle le haïssait aussi, peut-être parce qu'elle était jalouse, qu'elle le trouvait dégoûtant, ou peut-être les deux.

« Vous n'oseriez pas, répéta-t-elle, tout bas, en tremblant. »

La femme se recula, tâtonnant d'une main pour trouver le rebord du bureau. Son autre paume vint se poser sous son propre cou, comme si elle cherchait de l'air. Elle parut se calmer, ou du moins, se renfrogner.

« J'exige que vous organisiez une dernière réception, ordonna Mme Kim, intransigeante. Il n'avait pas le choix. Après cela, je ne veux plus vous voir dans ce manoir. Vous ferez vos adieux. Si j'apprends que vous êtes resté ou si je vous revois... »

NamJoon serra les poings, touché en plein cœur. L'ultimatum était lancé. Ça ne lui servait plus à rien de la menacer encore en retour pour essayer d'obtenir raison, au risque de tout accélérer; elle persistait dans son idée atroce.

Dans tous les cas, la fin était la même. Alors autant limiter les dégâts, pour SeokJin. Le majordome souffla pour évacuer sa rage. Il bouillonnait de l'intérieur, totalement révolté de se faire manipuler ainsi, d'être aussi vulnérable.

« Très bien, siffla-t-il entre ses dents. Mais si vous faites ou dites quoi que ce soit contre SeokJin, je me ferais un plaisir d'annoncer moi-même à M. Kim ce que vous faites lorsqu'il a le dos tourné. »

Mme Kim grimaça de colère, lui lançant un regard hautain. Puis elle se tourna pour ne plus l'avoir en face et lui fit un geste dédaigneux de la main, signe qu'il pouvait –qu'il devait– se retirer.

NamJoon ne lui dit rien de plus et parti en silence; il claqua presque la porte derrière lui et s'en alla d'un pas rageur dans le couloir. Les domestiques qu'il croisa s'écartèrent de son chemin et s'ils avaient eu le malheur de ne pas le faire, le majordome les aurait bousculé sans vergogne. Il était si en colère qu'il sentait que le moindre petit truc pouvait le faire exploser; alors, inconsciemment, il marcha plus vite et réfléchit plus activement, sans savoir où il se rendait. Il voulait juste partir très loin, rester seul.

Son temps en tant que majordome était compté. Son temps avec SeokJin était compté.

NamJoon décida qu'il ne parlerait pas de cette conversation décisive avec Mme Kim à quiconque, pas même SeokJin. Il fallait qu'il préserve le jeune maître, et s'il lui expliquait qu'il allait bientôt devoir partir, qu'il ne se reverrait peut-être plus jamais, le majordome n'était pas certain de connaître la réaction que son amant allait avoir. Il ne voulait pas qu'il fasse quelque chose d'irréfléchi par sa faute, quelque chose de débile ou d'excessif, qu'il fasse un mauvais choix.

NamJoon allait se taire. Même si cela lui faisait mal de prendre une telle décision, il savait qu'au fond, c'était la plus raisonnable. Et pour l'instant, préserver SeokJin des répercussions semblait être la seule et unique priorité.

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