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Il était passablement tard, mais NamJoon n'était toujours pas couché.

Le jeune majordome, délivré de ses fonctions pour ses quelques heures de repos nocturne, traversa le couloir depuis la salle de bain commune –celle qu'il partageait avec une partie des autres domestiques– pour atteindre la porte de sa propre chambre.

Simplement vêtu d'un jogging et d'un t-shirt, NamJoon s'entêtait à sécher ses cheveux en même temps qu'il faisait un peu d'ordre autour de lui. Il plia quelques chemises qui attendaient d'être rangées, roula en boule les vêtements sales et les jeta dans un coin avec d'autres, prenant note qu'il allait devoir faire une machine le lendemain. Il prépara également sa tenue habituelle pour les prochains jours, posant l'ensemble sur le dossier de l'unique chaise.

Puis, songeur, il s'assit sur son lit et resta tout bonnement immobile, dans ses réflexions. Aujourd'hui fut une longue journée; SeokJin, après avoir pleuré toutes les larmes de son corps en se livrant, était resté aussi doux et docile qu'un agneau. Il avait fait une sieste, avait manger l'intégrité de son repas du soir sans ronchonner et ils avaient calmement terminés la soirée en regardant un dessin-animé à la télévision, enroulés dans les couvertures de son lit. Le majordome n'était partit qu'avant, après avoir mis SeokJin au lit.

Malgré tout, NamJoon restait toujours un peu préoccupé à son sujet. Peut-être lui faudrait-il encore quelques jours pour que tout revienne comme avant après ce que le châtain avait avoué. Tenait-il à lui davantage qu'à sa mère défunte ? Cela pouvait sonner atroce et égoïste, mais il l'espérait presque.

Après avoir jeté un coup l'œil à l'heure, le majordome se décida à se coucher. Il avait bien mérité son repos. Aussi, lorsqu'il éteignit la lumière et alla s'allonger sur son matelas, il ne lui fallut pas très longtemps avant de plonger dans les limbes.

NamJoon releva ses paupières mais ne vit d'abord rien. Perdu, il ne sut point dire s'il avait juste cligné des yeux ou s'il avait dormi quelques heures; dans tous les cas, son attention avait été attirée par quelque chose, ou quelqu'un.

Son soupçon eut à peine le temps d'être confirmé qu'il vit une ombre trembler dans l'obscurité de sa chambre. L'instant d'après, NamJoon fut surpris de sentir un poids au bout de son lit, près de ses jambes, puis un corps le surplomber pour presque l'écraser. Immédiatement, le majordome tendit le bras, sa main se cogna contre un obstacle mais il parvint tout de même à allumer la petite lampe de chevet.

SeokJin jura, la lumière jaunâtre dans les yeux, et se laissa tomber sur le côté, se coinçant volontairement entre le corps et le mur sur ce lit trop petit. NamJoon dut s'écarter un peu pour lui laisser de la place, se tenant sur ses coudes, mais il manqua de tomber du matelas une place.

« SeokJin, bredouilla-t-il, faussement contrarié de le voir ici alors qu'il aurait dut être dans sa propre chambre. Qu'est-ce que tu fais ? Si tu avais besoin de quelque chose tu aurais juste–

– Calme-toi, grommela le châtain, qui se mettait déjà à son aise. Ma chambre est trop vide sans toi. Je n'arrivais pas à dormir. »

NamJoon plissa ses lèvres et passa une main sur son visage avant de l'envoyer gratter l'arrière de son crâne en grimaçant. Il n'avait déjà plus rien à redire, c'était mauvais. Pourtant il était sûr qu'il devait exister des arguments imparables, au fond de son crâne. Il n'arrivait juste pas à les trouver.

« Tu es malade, lui rappela-t-il tout de même. Et ton lit est plus confortable que le mien. »

SeokJin bougea comme s'il haussait les épaules, sauf qu'il avait trop peu de place pour le faire et qu'il se trouvait à l'horizontale. Il huma, un bruit qui sembla n'être qu'une sorte de souffle. Il s'était bien installé sur le lit, sa tête sur le coussin, légèrement tournée vers son majordome. Il était encore un peu pâle de visage, mais ses yeux n'avaient plus rien de ceux d'un convalescent.

« C'est vrai que ton matelas ne vaut pas grand chose, certifia SeokJin, un peu contrarié de ne pas être sur une surface moelleuse à souhait. Ton coussin est dur comme de la pierre.

– On s'y fait, à la longue, répliqua NamJoon. »

Le châtain soupira, puis attrapa la couverture –trop petite pour deux– afin de les recouvrir partiellement. Puis il se mit sur la flanc, tourné vers NamJoon, et passa un bras sur son torse comme pour l'empêcher de tomber de l'autre côté. Dès que le majordome vit le regard qu'il lui lança ensuite, il sût qu'il ne ferait pas bouger le grand brun d'ici. Il avait d'ors et déjà perdu. Alors il abandonna et se recoucha sur le dos après avoir éteint la lumière.

Ils restèrent un moment silencieux mais éveillés, jusqu'à ce que la paume de SeokJin, auparavant si tranquille sur le torse de NamJoon, ne se décide à descendre sur son ventre. Le majordome resta interdit, sans pouvoir empêcher son estomac de se contracter.

Puis, il sentit le souffle du châtain dans son cou, suivit de ses lèvres hésitantes. NamJoon comprit et son cerveau s'emballa.

« Jin... tu es contagieux, rappela-t-il dans un murmure, bien qu'il n'était pas contre ses intentions. Sa raison s'exprimait sans consulter ses envies. J'ai pas envie d'attraper ta grippe.

– Si on ne s'embrasse pas, ça va non ? Susurra SeokJin en réponse, entre deux courts et lents baisers dans le cou. »

NamJoon souffla bruyamment par le nez, déjà un peu stressé mais surtout incertain quant à ce que l'autre venait de dire. Il allait sûrement attraper sa grippe, en étant si proche. Il se força à fermer les yeux, bien que de toute manière, il ne voyait rien dans sa chambre plongée dans le noir. Immobile, il essaya de rester détendu lorsque les doigts de SeokJin partirent plus bas encore, vaquant sur son aine avant de caresser le haut de sa cuisse. Ils se faufilèrent sous son t-shirt, traînant sur sa hanche, à cheval entre la ceinture de son jogging et sa peau.

« Tes doigts sont froids, fit remarquer NamJoon, d'une petite voix, alors qu'il entendait la couverture se froisser à côté de lui, puis le poids qu'était le châtain changer vaguement de position.

– Hm.

– Tu n'es pas fatigué ? Questionna le majordome. Il sentait que les doigts étrangers jouaient avec l'élastique de son bas.

– Tu parles beaucoup trop, NamJoon. »

Le majordome avala un peu trop bruyamment à son goût. Il ne pouvait pas s'empêcher d'être nerveux et de retarder, à sa manière, ce que l'autre avait en tête. NamJoon se tendit lorsqu'il sentit enfin la main de SeokJin sur son membre et ses doigts en retracer lentement la forme à travers le tissu.

Sa gorge le chatouilla et le domestique lâcha un soupir à mi-chemin entre le souffle et le gémissement. Il ne savait pas quoi faire de ses mains, alors ils les gardaient immobiles, sans pour autant réussir à les détendre; les poings fermés, il endurait la douce torture sans faillir, bien qu'il avait terriblement envie de lui dire d'accélérer.

Dans le silence de la chambre, NamJoon trouvait que son souffle s'entendait bien trop distinctement, bien trop clairement. La gêne et la honte l'auraient empêchés de parler si l'obscurité n'était pas là pour le cacher; il intima à SeokJin d'aller plus vite. Des lèvres mouillées se posèrent sous sa mâchoire en signe de réponse, et les doigts du châtain se frottèrent plus activement contre son sexe confiné, à demi-dur.

Les paupières closes, NamJoon se mordilla les lèvres. Il bougea sa propre main jusqu'à celle du châtain et leurs doigts se cognèrent. Le majordome voulut les entremêler mais il se ravisa aussitôt; à la place, il posa sa paume sur celle de SeokJin afin de guider ses gestes. Il l'incita à outrepasser le sous-vêtement, et le châtain sembla comprendre le message. Il faufila sa main sous le tissu et le toucha enfin vraiment.

NamJoon sentait son cœur battre à mille à l'heure dans sa poitrine, l'excitation courir dans ses veines et une chaleur curieuse le réchauffer de l'intérieur. Les souvenirs lointains de la dernière fois qu'ils avaient fait ça revinrent se caler sur l'instant. NamJoon bougea son bras libre pour le caler derrière SeokJin et pouvoir ainsi le serrer contre lui. Le châtain coinça son visage au creux de son cou, reniflant la senteur du shampoing mélangée à son odeur naturelle.

Les courtes minutes de caresses passèrent très vite pour NamJoon, à présent si excité que les moindres attentions que portaient les doigts de SeokJin sur cette partie si sensible suffirent à l'amener rapidement au bord du gouffre. Ils guidaient ces mêmes doigts comme bon lui semblait, et le châtain obéissait docilement. Leurs mains jointes devinrent toutefois moins synchronisées, mais cela n'empêcha pas le majordome d'atteindre enfin la sensation qui l'attendait au bout de cette route.

NamJoon sentit les muscles de ses cuisses se raidir, puis une chaleur se reprendre dans tout son bas-ventre pour se diffuser jusqu'à son nombril. Il en eut des frissons dans la nuque et, incapable de tenir ne serait-ce que quelques instants de plus, il vint entre les doigts de SeokJin dans un râle étouffé.

Il se détendit subitement, la respiration un peu agitée, avant de se rendre compte de son état. L'agréable chaleur persistait, mais se mélangeait également à d'autres impressions. Son front commençait à perler de sueur et ses membres lui faisaient un peu souffrir; il avait été si tendu jusque-là, sur son matelas inconfortable, que ses muscles le tiraillaient doucement.

SeokJin appliqua encore quelques caresses sur sa longueur, puis retira sa main. NamJoon la lâcha alors. Il ne le voyait pas mais entendit néanmoins le froissement du tissu indiquant que le châtain s'essuyait à la couverture. Le majordome fit une note mentale pour se rappeler de nettoyer les draps demain et arrangea son propre jogging correctement. Mais sa préoccupation futile s'envola lorsque SeokJin déposa de petits baisers dans son cou et se colla contre son flanc, le câlinant dans ce lit trop petit. NamJoon accepta ses attentions avec plaisir, même s'il avait passablement chaud et qu'il ne dirait pas non à un peu d'air frais.

Un peu fatigué, NamJoon abaissa ses paupières sans même remarquer qu'il avait rouvert les yeux auparavant. Il laissa son crâne rouler sur le côté, sa joue et sa mâchoire se faire chatouiller par les cheveux du châtain. Mais alors qu'il se sentait partir dans le sommeil, il sentit SeokJin bouger encore; sauf qu'il ne remuait pas pour se mettre dans une autre posture plus confortable. NamJoon sentit qu'il se frottait contre son flanc, et il sentit également le feu lui monter aux joues en réalisant ce qu'il faisait vraiment. La voix presque rauque du châtain confirma sa pensée.

« NamJoon... »

Le susnommé ouvrit les yeux, bien qu'il ne pouvait rien distinguer dans le noir, et s'éclaircit la gorge. La main baladeuse de SeokJin caressait son cou et son torse, frictionnant la peau comme pour le maintenir en éveil. Il continuait à se frotter contre sa cuisse de façon suggestive.

« Ne t'endors pas maintenant, murmura SeokJin, l'air vaguement essoufflé. À en juger par sa voix, il était vraiment tout proche de son visage. »

NamJoon l'aurait bien embrassé, mais l'obscurité l'empêchait de juger les distances et il ne devait pas avoir de tel contact avec lui s'il ne désirait pas attraper sa maladie. Alors, à la place, le majordome repoussa le corps qui était collé à lui afin de le forcer à s'allonger sur le dos. Puis il se repositionna lui-même, se tenant sur un coude alors qu'avec son bras libre, il chercha et trouva la hanche du châtain. Son pouce se faufila sous le tissu de son haut et frictionna la peau, timidement.

« Je... je vais essayer quelque chose de nouveau, indiqua NamJoon, bien que son ton laissait penser qu'il s'agissait en réalité d'une demande. Il voulait sa permission.

– D'accord, souffla SeokJin, hâtivement. »

Le châtain allait peut-être rajouter quelque chose, mais il n'en eut pas l'occasion car NamJoon procéda à mettre en marche ce qu'il avait en tête. Il coinça ses doigts sous la bordure du bas de pyjama du grand brun pour le lui retirer. SeokJin comprit et souleva ses hanches afin de l'y aider. Le matelas grinça sous leurs mouvements, puis redevint silencieux lorsqu'ils se remirent en place.

La main de NamJoon repartit en exploration, un peu plus hésitante toutefois. Il trouva son ventre, qui se soulevait doucement sous sa respiration, et de là, partit vers sa hanche. Il ne rencontra aucun tissu en chemin ni plus bas, et l'idée que SeokJin n'avait pas mis de sous-vêtement sous son pyjama le heurta tout à coup. Un léger gloussement amusé parvint à ses oreilles et NamJoon fronça les sourcils. En signe de vengeance, il pinça le châtain, agrippant sa peau au niveau de l'aine. Cette fois, ce fut un minuscule cri de surprise qui lui parvint, puis un léger coup de poing dans les côtes, qui visait certainement son bras initialement.

« I-Idiot, marmonna SeokJin, faussement agacé. »

NamJoon gloussa à son tour, mais son rire fut à peine entendu. Ça le dérangeait de ne pas voir SeokJin, et c'était d'autant plus handicapant en sachant ce qu'il désirait faire ensuite. Le majordome fit pivoter son buste de sorte à pouvoir atteindre sa table de nuit en tendant le bras. Il parvint à rallumer la lampe de chevet et, dans la faible clarté jaunâtre, il se concentra à nouveau sur SeokJin.

Le châtain attendait bien sagement, quoique nerveux. Allongé sur le dos, il avait tiré la couverture pour cacher la partie basse de son corps. NamJoon ne voyait plus qu'une partie de sa jambe nue ainsi que son ventre exposé. Le haut de son pyjama, une simple chemise à la matière douce, était chiffonnée. Le majordome tacha de ne pas baisser les yeux tout de suite, bien qu'il était tenté de le faire. Il ancra son regard sur le visage parfait de SeokJin, puis occupa ses doigts en défaisant minutieusement chaque bouton de son pyjama. Il en écarta un pan pour révéler ce corps auquel il rêvait.

Il en observa les courbes, les jeux d'ombre et de lumière. Dans cette chambre misérable, dans l'une des pièces les moins belles du manoir, SeokJin se révélait sous un autre jour, sous un autre angle. Mais rien ne semblait jamais pouvoir l'amoindrir; même ici, NamJoon sentait les pulsations de son propre cœur en le regardant. Et dire qu'il se trouvait en cet instant précis dans son lit avec lui. Le majordome se serait sûrement pincé s'il n'était pas déjà parfaitement conscient.

SeokJin le détaillait lui aussi, dans la clarté jaunâtre. Peut-être pensait-il à la même chose, ou peut-être qu'il ne songeait à rien. Quoi qu'il pensa, NamJoon le vit approcher sa main de son cou, le touchant, passant ses doigts à la base de ses cheveux, sur sa nuque tiède. L'envie de l'embrasser saisit à nouveau le majordome, plus forte, plus intense. Mais il résista, s'abaissant pour finalement poser sa bouche sur sa pomme d'Adam. SeokJin coinça davantage son crâne dans le coussin trop dur. Il soupira; sa gorge vibra et NamJoon apprécia cette sensation contre ses lèvres. Il suçota un moment la peau à cet endroit-là, puis laissa sa bouche naviguer au gré de ses envies.

Elle s'échoua sur la base de son cou tandis qu'il envoya vaguement sa main explorer plus loin, plus bas. NamJoon écarta la couverture, mais il n'eut pas besoin de lever les yeux pour voir ce qu'il faisait; au moment où ses doigts appuyèrent doucement sur son bas-ventre, s'aventurant à la naissance de sa toison, le châtain eut comme un frisson. Il creusa faiblement son dos et encouragea son amant à le toucher sans attendre, à cesser d'hésiter.

Mais NamJoon n'hésitait déjà plus. Ses phalanges s'enroulèrent d'elles-mêmes à la base de son membre dressé, sans oser y mettre trop de pression; il craignait de ne pas faire les choses correctement, de déplaire. Alors les premières caresses étaient lentes, trop difficile à endurer pour SeokJin. Le châtain ne se gênait pas pour murmurer des mots embarrassants, assez impatients, que NamJoon essayait de ne pas écouter, en vain.

Le majordome se concentrait sur les gestes et les efforts de ses doigts et de sa paume tandis que, plus distraitement, il embrassait SeokJin au niveau des clavicules, laissant parfois sa bouche ou son front simplement reposer contre sa peau. Puis vint le moment où NamJoon décida que s'en était assez, qu'il pouvait enfin essayer ce qu'il avait demandé avant. Il espérait que la permission tenait toujours lorsque, très lentement, il cessa tout geste pour se mettre à caresser les cuisses tremblantes du châtain.

SeokJin, frustré par cet étrange arrêt, souffla bruyamment d'inconfort mais n'émit aucune plainte en sentant que NamJoon le caressait toujours, même si ce n'était pas à l'endroit voulu. Il sursauta presque en remarquant que ces mêmes doigts migraient vers une zone encore plus basse, bien cachée entre ses cuisses négligemment écartées.

« NamJoon, appela brusquement SeokJin, incertain et quelque peu anxieux.

– Je peux ? »

NamJoon avait trouvé le courage de relever la tête de son cou et de regarder l'autre dans les yeux pour lui poser cette question. Il n'obtint aucune réponse. Malgré la fine couche de sueur sur son visage, SeokJin avait juste l'air un peu inquiet, assez hagard mais aussi excité et peut-être même curieux. Il n'avait jamais fait ça auparavant, et même si NamJoon en connaissait sûrement davantage, il n'était pas non plus expérimenté. Le majordome arrêta tout et se redressa totalement sur ses genoux, car sa posture précédente était devenue inconfortable.

« Jin, marmonna-t-il, en déglutissant assez péniblement. Je ne vais pas... aller jusqu'au bout, mais j'aimerais tenter quelque chose. »

SeokJin passa son avant-bras sur son front, l'air presque embrouillé. Il lui avait déjà dit cela. Il ramena ses jambes et plia les genoux, afin de laisser plus de place au bout du lit. Il garda pourtant les cuisses fermées, encore un peu timide de se montrer à la clarté de la lampe de chevet. Cela remontait déjà à longtemps depuis la dernière fois qu'ils avaient été si proches, lui et NamJoon.

« Tu peux, autorisa finalement le châtain, tout bas, comme si sa propre voix l'embarrassait. Je te fais confiance. »

NamJoon huma d'une satisfaction qu'il n'avait pas crut pouvoir ressentir en un tel moment, ni à l'entente de tels mots. Il saisit les genoux de SeokJin dans ses mains calleuses, les malaxant distraitement.

« Mets-toi sur le ventre, s'il te plaît. »

SeokJin obéit sans discuter; il roula sur le côté et se mit à plat ventre. NamJoon ne s'allongea pas à ses côtés, mais il vint néanmoins plus près afin de frotter ses reins du plat de sa paume dans un geste affectueux et rassurant, passant sous sa chemise froissée pour cela. Puis, en étant sûr de ne pas brusquer le châtain, il se mit à nouveau à caresser ses cuisses.

SeokJin, les bras coincés sous son torse pour se maintenir légèrement au-dessus du matelas, gardait son visage bien droit; il savait que s'il tournait la tête pour voir ce que NamJoon faisait, cela ne ferait que les embarrasser tout les deux. Leur fuite mutuelle permit alors au majordome de prendre une légère pause lorsqu'un problème s'imposa.

S'il voulait faire tenter cette nouvelle chose, il allait sûrement avoir besoin de quoi rendre les caresses moins rudes; NamJoon se demanda s'il avait du lubrifiant dans ses affaires, mais la réponse lui sembla trop évidente. Il n'en possédait pas, et il doutait que SeokJin en ait, lui. Il n'avait pas non plus spécialement envie de demander ça maintenant, au risque de trop intriguer le châtain, qui n'allait probablement pas manquer de lui poser énormément de question. NamJoon soupira longuement et se mordilla la lèvre, en proie à la réflexion. Il mit timidement deux de ses doigts dans sa bouche tandis qu'au même instant, le châtain lui lança un regard curieux et plein d'interrogation.

Le majordome détourna les yeux, brusquement embarrassé. Il retira ses doigts de sa bouche et toussota bruyamment. Confus, SeokJin regarda ailleurs, lui aussi.

« Je–hem, je crois qu'on fera ça u-une autre fois, bafouilla NamJoon, trop embarrassé d'avoir été vu pour contrôler sa propre voix. »

SeokJin se tourna à moitié dans une tentative de faire face à NamJoon. Les sourcils froncés, il agrippa fermement l'avant-bras de ce dernier comme s'il craignait qu'il s'en aille sans prévenir, qu'il prenne la fuite.

« Non, ordonna-t-il assez soudainement. Il adoucit son ton. S'il te plaît, continue. »

Sur ces mots, il se rallongea sur le ventre, la joue contre le coussin, et incita NamJoon à reprendre ce qu'il avait en tête. Le souffle court d'anticipation mais aussi d'appréhension, le majordome approcha à nouveau sa main calleuse de ses cuisses, sauf que cette fois-ci, grâce aux encouragements silencieux du châtain, il osa aller plus loin. Son majeur se glissa lentement vers son postérieur.

SeokJin tressaillit en le sentant toucher un tel endroit, si inhabituel. Il enfouit son visage dans le coussin lorsqu'il sentit le bout du doigt de NamJoon débuter de petits cercles concentriques. Son toucher était assez hésitant, humide et à peine tiède. Le matelas grinça à peine lorsque le majordome s'allongea à ses côtés, tout près de son flanc, sans pourtant détacher sa main de cet endroit-là.

Puis, au bout de ce qui semblait être de longues secondes d'hésitation, NamJoon avança sa main afin que le bout de son doigt se fraie un chemin, que sa phalange s'introduise lentement à l'intérieur. SeokJin tressaillit et ses épaules se crispèrent, signe qu'il ne s'y attendait pas ou que la sensation le surprenait.

Hésitant mais surtout attentif à ses réactions, NamJoon lui souffla une question toute simple; si tout allait bien pour lui, s'il n'était pas trop rude, s'il voulait arrêter. SeokJin, toujours aussi tendu, répondit toujours par la négative et le pressa même de continuer sans attendre, ce à quoi le majordome obéit. Il remua son doigt, débutant de très léger va-et-vient; la friction fit soupirer le châtain d'inconfort, qui pressa à nouveau NamJoon de ne pas s'arrêter lorsque ce dernier eut le réflexe de ralentir.

C'était aussi étrange de faire ça pour NamJoon que pour SeokJin de l'endurer. Le lieu –une chambre si modeste– ainsi que l'ambiance qui régnait ne faisaient que renforcer cette impression. Ce n'était pas désagréable, juste curieux de toucher son aîné de cette manière, d'une façon aussi intime, presque intéressant de le voir se tordre faiblement s'il remuait le bout de son doigt enfoui de telle ou telle façon. Mais ce n'était pas aussi facile qu'au début, car NamJoon le savait, il leur aurait fallut du lubrifiant pour rendre ses caresses plus agréables, et pas uniquement un peu de salive. Ils n'avaient pas un tel confort pour l'instant, malheureusement, mais cela n'empêchait visiblement pas le châtain d'apprécier.

Bien qu'un certain inconfort subsistait, SeokJin laissait son corps suivre les mouvements plus prononcés qu'exerçait le doigt –à présent brûlant– de NamJoon. Le dos arqué du châtain soulignait la courbure de ses reins, et dans la pâle lueur, la sueur qui perlait sur sa peau semblait presque briller. Ses larges épaules crispées tiraient le tissu de sa chemise tandis que, en proie au plaisir, le majordome le voyait clairement se tordre suivant les mouvements que prodiguait son doigts en lui, mais aussi se frotter au matelas dans l'espoir de se délivrer plus rapidement. Le voir comme ça mit NamJoon dans un état second.

Il se recula soudainement, se hissant sur ses genoux sans cesser ses gestes rythmés, afin de pouvoir parcourir ce corps de ses lèvres. NamJoon s'abaissa pour goûter le grain de sa peau, entre ses omoplates et ses épaules crispées, puis descendit jusqu'à ses reins, qu'il embrassa avec passion avant de guider sa main libre entre le matelas et le corps tremblant du châtain.

SeokJin tressaillit et, le souffle court, gémit plus bruyamment dans le semi-silence de la chambre lorsque NamJoon retira son doigt et saisit sa hanche pour l'obliger à se remettre sur le dos. Hagard, le châtain n'eut pas réellement le temps de le voir agir; un instant il se trouvait au-dessus de lui, la seconde d'après son visage était reparti vers son torse. Le majordome fit traîner sa bouche sur ses côtes, puis son ventre avant de finalement descendre pour accorder tout ses soins au membre délaissé de SeokJin.

Sa main s'enroula à la base tandis que ses lèvres recouvrirent le bout, faisant frotter ce dernier contre sa langue alors qu'il le prit plus profondément dans sa bouche. SeokJin souffla encore bruyamment et ses cuisses tremblèrent sous les sensations, serrant presque le visage de NamJoon pour le coincer là si le majordome ne le retenait pas sous les genoux avec ses deux mains. Il débuta des mouvements de tète lascifs, restant davantage sur le bout de son sexe; il n'osait pas aller plus loin, de peur de s'étouffer ou d'utiliser ses dents par inadvertance.

Il ne fallut pas longtemps à SeokJin pour atteindre le summum de son plaisir; il ouvrit la bouche pour avaler de l'air avant de lâcher un long râle, significatif de l'extase qui déferlait dans son bas-ventre. NamJoon ne recula pas, gardant un rythme plus léger mais continuant ses caresses alors même qu'il sentit son sexe pulser et quelque chose de chaud envahir sa bouche. Il lâcha l'un de ses genoux pour frictionner la base de sa main calleuse, afin de prolonger ses sensations, ses frissons, puis se retira enfin.

NamJoon se redressa sur ses genoux, agrippa le drap qu'il porta à ses lèvres et cracha dedans sans regret. De toute manière, il allait devoir faire une lessive le lendemain. Mais pour l'instant, SeokJin ne lui laissa pas le choix d'y penser davantage; le châtain enroula ses bras autour de son cou pour le forcer à se coucher sur lui, chose que NamJoon fit volontiers. Il reprit un souffle plus régulier lorsque son aîné le câlina, le serrant si fort qu'il crut bien mourir de chaud et d'affection.

Sentant qu'il écrasait le châtain, le majordome tenta de se faire rouler sur le côté. Son épaule heurta le mur et SeokJin resta agrippé à lui, à moitié couché sur son corps, mais au moins, ils pouvaient tous les deux respirer un peu mieux. NamJoon esquiva sans le vouloir les lèvres de son aîné lorsqu'il se redressa momentanément afin d'éteindre la lampe de chevet, si loin pour sa main.

En les plongeant dans le noir, le silence s'abattit lui aussi. Leurs respirations se calmèrent, jusqu'à redevenir silencieuses. NamJoon tenait son aîné dans ses bras, dont le visage reposait contre son cou, se maintenant dans une chaleur communicative. Il avait cessé de l'embrasser partout où sa peau se présentait, préférant se reposer un instant. Le majordome sentit ses cils effleurer son épiderme sensible lorsque le châtain ferma les yeux. Il caressa et passa ses doigts dans ses mèches en désordre d'un geste, certes distrait, mais doux.

« NamJoon, murmura soudain SeokJin, après de longs instants sans que rien ne se passe. Tu dors ? »

NamJoon sentait sa bouche remuer contre son cou, et il était certain que SeokJin connaissait déjà la réponse. Malgré tout, il lui répondit d'une voix plus fatiguée qu'il ne voulait bien l'admettre.

« Non, pas encore, dit-il.

– Hm. »

Le châtain remua vaguement, laissant un bras passif reposer sur le torse de NamJoon.

« Ça te dérange si on discute un peu ? Marmonna SeokJin.

– Non, rassura lentement le majordome. De quoi veux-tu parler ?

– Je ne sais pas trop. Il prit quelques secondes pour y songer. Parle-moi de toi. »

NamJoon esquissa un sourire et ses fossettes se creusèrent dans ses joues, invisibles dans l'obscurité.

« Je ne sais pas quoi te dire, avoua-t-il. Tu me connais déjà bien assez.

– Parle-moi de ta famille. »

La demande, si particulière, retira le sourire du majordome. Il huma en signe d'accord tacite, bien qu'il ne savait toujours pas ce que l'autre désirait connaître exactement. Sa vie familiale n'avait rien d'aussi dramatique et frivole que la sienne; pas de remariage, pas de demi-frère ni de conflit. Juste lui et sa mère et sa sœur, rien d'autre.

« Ça fait un moment que je n'ai pas revu ma mère, dit NamJoon, à voix basse. Il suivait le fil de ses propres pensées. J'espère qu'elle va bien.

– Elle vit à Séoul ? Et ton père ? Questionna SeokJin. Tu as des frères et sœurs ?

– Elle est à Ilsan, continua l'autre, avec moins de hâte. Quant à mon père et ma sœur, je ne sais pas trop où ils se trouvent. Sûrement à Séoul, ou à Ilsan. »

NamJoon devinait aisément que le silence qui suivit était dû à la confusion du châtain; peut-être même fronçait-il ses sourcils épais. Le majordome n'en sut rien.

« Comment ça, tu ne sais pas ? Marmonna finalement le plus vieux. Ils sont... partis ? Vous ne vous parlez pas ?

– En quelque sorte, oui, éluda NamJoon. Mes parents se sont séparés en bons termes à la fin de mon adolescence. Ma sœur a choisit de rester avec mon père, et moi avec ma mère.

– Oh, je vois... »

SeokJin ne savait pas comment interpréter ses mots, le majordome le sentait, mais il ne trouva pas le besoin de clarifier; il avait tout dit de la façon la plus simple qui soit, inutile de tout compliquer. Cela ne ferait que rendre les faits plus tristes qu'ils ne les étaient en réalité.

NamJoon ne trouvait pas la situation de sa famille regrettable ou quoi que ce soit, car il n'avait jamais manqué de rien; même si ses parents n'étaient plus ensembles, ils l'aimaient autant que s'ils étaient restés réunis. Rien n'avait véritablement changé dans leurs relations. Ils s'appréciaient toujours, mais ils ne se voyaient simplement pas souvent. Ils n'avaient pas réellement gardés contact.

SeokJin soupira bruyamment, et NamJoon glissa sa main dans son dos pour le caresser machinalement.

« Pourquoi tout n'est pas plus simple ? Questionna le châtain, bien qu'il ne s'agissait en réalité pas d'une réelle question.

– Rien n'est facile pour tout le monde, répondit NamJoon, calmement. Mais ce n'est pas une raison pour se lamenter. »

SeokJin émit une sorte de petit pff qui sonna très effronté dans le silence de la chambre. Le majordome plissa ses lèvres en une ligne presque droite, décidant d'ignorer son rejet de sa moral pour l'instant.

« J'en ai marre de ma famille, avoua subitement le châtain. J'en ai marre de vivre ici.

– Pourquoi ça ?

– Pourquoi ? Répéta SeokJin comme si c'était évident. »

Son rire résonna à peine dans sa cage thoracique, mourant bien avant d'être sorti de sa bouche. Il serra NamJoon plus fort, et les mots que formulèrent sa langue semblèrent être une atroce accusation.

« Ils ne m'aiment pas. »

La phrase choqua presque NamJoon autant qu'elle l'intrigua.

« Qui ? Demanda-t-il alors, tout bas. »

– Mon père, sa femme... Il n'y a que TaeHyung qui tient vraiment à moi, je crois. »

Le majordome garda le silence. L'autre continua.

« Quand je vois tous ces gens, tous les amis de mon père qu'il invite parfois à ses petites réceptions, je me sens tellement seul. Je ne veux pas être comme eux, je ne veux pas être comme lui.

– Et... pourquoi ? Questionna encore NamJoon, sur la réserve.

– Ils ont l'air tellement... faux, tellement superficiels, accusa SeokJin, sur un ton dont la douleur mais aussi la rancune ne faisait aucun doute. Ils ne se préoccupent que des apparences, de leurs affaires, que de ce que les autres vont penser d'eux... »

La main du majordome caressait distraitement son crâne, ses cheveux. Il songeait activement à ce qu'il lui disait, bien qu'il préférait s'abstenir d'émettre un avis tout de suite. Dans la globalité, il comprenait son sentiment et ne pouvait que le partager. Mais il y avait quelques détails qui le chiffonnaient.

« Je ne comprend pas pourquoi tu sembles en vouloir à ton père. Est-ce qu'il t'a fait quelque chose ?

– Pas vraiment, s'enquit SeokJin. Mais... J'ai l'impression qu'il... enfin, c'est difficile à expliquer.

– Est-ce que tu lui en veux, de s'être remarié ? »

SeokJin réfléchit, puis acquiesça dans un souffle pratiquement inaudible. NamJoon le sentit remuer contre lui.

« D'un côté, je lui en suis reconnaissant, car je n'aurais jamais eu TaeHyung sinon, mais d'un autre... J'ai l'impression d'être l'intrus. Après tout, à eux trois, il formerait une vraie famille, expliqua le châtain. Une famille si parfaite... »

Il soupira, lassé. Ses propres propos ne le choquaient même pas, et NamJoon trouva cela d'autant plus triste, plus apitoyant. Il aurait voulu chasser ses problèmes bien loin d'un simple revers de main, mais ce n'était pas si simple. Toutefois, en parler allègerait certainement le poids qui pesait sur sa conscience tourmentée.

« Ne dis pas ça, marmonna le majordome, peiné. Tu n'es pas à part, tu fais partie de la famille. »

« Tu en as l'air bien plus certain que moi, railla mollement SeokJin. Il haussa les épaules, et l'autre le sentit plus qu'il ne le vit. Quoi qu'il en soit, moi, j'aimerais juste partir. Partir loin d'ici, avec toi. »

Le bout de ses doigts tâtonnèrent son torse, remontant plus haut. Ils caressèrent les pommettes et les joues de NamJoon, passant sur ses paupières qu'il avait refermé sous son toucher. Le majordome embrassa le creux de sa paume.

« On en a déjà parlé, bafouilla-t-il, de peur de savoir ce qu'il en pensait à présent.

– Je sais. Ce serait plus simple s'il choisissait TaeHyung à la place, affirma SeokJin à mi-voix. »

Confus, NamJoon murmura entre deux bisous sur sa main:

« Le choisir pour quoi ?

– Pour reprendre l'entreprise, dit le châtain, comme s'il s'agissait d'une évidence. Comme je suis son premier fils, la logique veut que je reprenne sa firme lorsqu'il ne sera plus en mesure de la diriger. C'est ce qu'il attend de moi. On me l'a souvent répété. Mais ça ne m'intéresse pas.

– Beaucoup tuerait pour une telle opportunité, marmonna encore NamJoon, davantage absorbé par sa propre bouche sur le poignet de SeokJin.

– Vraiment ? S'étonna l'autre.

– Pas au sens littéral, mais disons que la fortune qui va avec l'entreprise de ton père a sûrement fait envie à plus d'un, souffla le majordome. Moi-même je pensais que tu n'étais qu'un garçon pourri gâté qui vivait aux crochets de son riche petit papa, et je dois avouer que je t'enviais un peu parfois. Tu n'as jamais eu à te préoccuper d'un quelconque manque. »

SeokJin gloussa immédiatement, mi-outré mi-amusé, bien que davantage du premier que du deuxième. Il avait tiqué sur un truc tout bête.

« Tu pensais ça de moi ? Souleva-t-il, en le pinçant. Dans le noir, NamJoon ne sut pas anticiper l'attaque. Et maintenant, tu penses quoi ?

– Tu es toujours aussi pourri gâ– hey, arrête de me pincer, ça fait mal. »

SeokJin le frappa doucement du plat de la main sur le front, et le majordome grommela. En signe de vengeance, il resserra l'étreinte de son bras comme pour l'étouffer contre lui. Loin de se laisser faire, le châtain agita les jambes et l'autre se prit quelques coups de pieds. Ils se battirent un moment sans vraiment essayer de se faire mal, puis arrêtèrent rapidement.

NamJoon vida ses poumons et son souffle un peu bruyant marqua comme une étape. Le silence s'installa, la discussion était terminée et implicitement, tout les deux ne pensaient plus qu'à dormir dans cette posture, l'un contre l'autre, l'un agrippé à l'autre. Et c'est ce qu'ils firent. Le majordome chercha et tâtonna un instant afin de trouver le front de SeokJin, dont il écarta les mèches un peu grasses pour déposer ses lèvres sur son crâne. Puis il se détendit.

[...]

Le réveil fut curieusement agréable pour NamJoon. Il fallait dire qu'il avait rarement eut l'occasion de se réveiller avec une source de chaleur qui rendait ses draps d'une tiédeur exquise. Avec la présence rassurante de SeokJin, qui dormait paisiblement contre son dos, même son matelas et son coussin ne semblaient plus aussi inconfortables.

NamJoon n'avait déjà pas envie de se lever. Il était encore assez tôt, son réveil n'avait pas sonné et même s'il se sentait assez sale dans ses draps, son état d'esprit si serein l'empêchait de se pousser lui-même hors du lit trop petit. Alors il attendait simplement, les yeux à moitié ouverts, sachant pertinemment que le jeune homme se trouvant dans ses draps ne devaient pas être là. Si les autres domestiques le trouvaient ici, les problèmes étaient assurés.

Mais NamJoon s'en fichait.

Il n'eut d'yeux que pour SeokJin, dont les brumes du sommeil le quittèrent enfin. Il remua d'abord lentement, grommela quelque chose au fond de sa gorge et appuya son front entre les omoplates du majordome. Ce dernier se retourna tant bien que mal pour lui faire face et le châtain plaqua sa joue contre son torse aussitôt qu'il changea de position.

NamJoon passa tendrement sa main libre dans ses cheveux, puis sur sa nuque tiède. Il murmura un 'bonjour' que SeokJin lui rendit d'une petite voix étouffée dans son t-shirt. Le majordome ne parvint pas à retenir le sourire qui fendit ses lèvres et creusa deux petites fossettes dans ses joues.

Malheureusement, un poing insistant frappa à la porte de la chambre de bonne, faisant presque sursauter les deux tourtereaux. NamJoon se sépara du châtain en vitesse, s'arrachant aux draps et, soudain paniqué, ne il sut pas vraiment quoi faire. SeokJin, toujours avec uniquement sa chemise de pyjama, se cacha sous les couvertures et le chassa d'un signe de main, lui indiquant d'aller ouvrir sans qu'on ne le remarque.

Incertain, NamJoon fit ce qu'il disait. Il ouvrit la porte en prenant soin de ne pas le faire plus que nécessaire.

Le fait de trouver une domestique sur son seuil accentua son trouble. Que lui voulait-on, surtout à une heure pareille ? Il n'avait même pas débuté son service.

« Mme Kim vous convoque immédiatement dans son étude, lança directement la domestique en le voyant. »

Derrière NamJoon, SeokJin entama un geste pour se sortir du lit, emportant les draps avec lui en se fichant bien de se montrer dans un tel lieu. Mais surtout dans une telle tenue. Enroulé dans les couvertures, il surprit NamJoon en ouvrant grand la porte. La domestique fit les yeux ronds, trop étonnée pour réagir tout de suite. Elle le fixa de haut en bas, avant de se rendre compte qu'il s'agissait bel et bien du fils du patron et qu'il n'était habillé que d'une chemise et de drap.

« Je viens avec lui, affirma SeokJin, la tête haute.

– Elle... elle a insisté sur le fait qu'il devait y aller seul, marmonna la domestique, troublée. »

NamJoon n'eut qu'à poser sa main sur le torse du châtain et à pousser pour qu'il recule. Il l'entraina plus loin encore jusqu'à ce qu'il retombe comme un domino au fond de son piètre lit. Le châtain se plaignit, mais il n'eut pas vraiment le temps de se redresser que son majordome était déjà reparti vers la porte.

À la place, un trait barra son front. SeokJin lança un regard pleins d'interrogations à NamJoon, qui lui accorda un regard bref. Ce dernier secoua doucement la tête, intérieurement anxieux.

« Restez-là, jeune maître, dit-il avec autant de distance possible, bien qu'au fond, il savait ce genre de mesure inutile. »

Mais NamJoin voulait jouer le jeu jusqu'au bout; il voulait encore croire que personne ne savait rien sur eux. Il voulait y croire, très sincèrement, afin que leur situation si idyllique dure encore longtemps.

Malheureusement, le temps imparti semblait déjà écoulé.

« Je reviens bientôt. »

•oOo•

Sorry