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Chap. 53: Casino


•oOo•

NamJoon fut arraché à ses pensées lorsqu'une ombre cacha le soleil, le soulageant donc de la dure tâche de plisser les paupières par la même occasion.

En clignant des yeux, il remarqua que SeokJin le regardait avec un air mécontent. Si la chaleur n'était pas écrasante, ici sur la terrasse, le majordome en aurait soupiré d'avance. Il devinait sans peine ce qui l'amenait vers lui.

Aussi, avant même qu'il ne s'exprime, NamJoon leva la main pour l'arrêter.

« Laisse-moi deviner, marmonna-t-il. Il mima la réflexion d'une façon absurde. Tu veux partir ?

– Je veux qu'on change de piscine, corrigea SeokJin, les bras croisés sur son torse dénudé et trempé de partout. »

NamJoon fit mine de ne pas comprendre, les oreilles bourdonnantes de bruits; la piscine de l'hôtel était vaste, et cela attirait tous les enfants de l'établissement. D'ailleurs, ces derniers avaient beau être des bambins de gens aisés, ça ne les empêchait pas d'être aussi bruyants et agités que les autres. Riche ou non, ça restait des gosses.

Le grand brun, debout devant lui, ajouta, vaguement agacé face à l'esprit lent de son domestique.

« Il y a une piscine sur le toit.

– Je ne vois pas le problème avec celle-ci, menti le rose délavé. »

SeokJin lui donna des coups de pieds légers mais insistants et NamJoon fut forcé de se décaler pour laisser de la place sur la chaise longue où il se trouvait depuis une heure. Le grand brun s'assit, frustré.

« Le problème ? Il agita une main dédaigneuse en direction du bassin. Les problèmes, tu veux dire. Ils sont partout ! Je ne peux même pas me tenir à deux mètres du bord que je me fais déjà éclabousser !

– Je suis sûr que tu pourrais t'entendre avec eux si tu faisais des efforts, taquina NamJoon d'un ton léger. »

SeokJin se dérida un peu, mais il ne lâcha pas le morceau.

« Très drôle. Allez maintenant, on bouge. »

Et il lui redonna un coup, mais dans les côtes et avec son coude cette fois-ci. NamJoon grimaça, cependant il ne se leva pas pour obéir. Il fit signe à son aîné d'être moins rude et de se calmer un peu, qu'il prenne la situation en main.

« Qui te dit qu'il n'y a pas davantage de personne à celle d'en-haut ? »

SeokJin roula des yeux comme il savait si bien le faire lorsque la lenteur de l'autre était agaçante au possible.

« Elle est réservée aux adultes, il y a un bar et elle est ouverte même la nuit. Ici, c'est une garderie en comparaison.

– Peut-être bien qu'on devrait rester ici, alors. La pataugeoire, c'est parfait pour t– »

Un autre coup dans les côtes stoppa net sa brimade, et malgré la douleur, le majordome éclata d'un rire sincère. Il se massa le flanc tandis que SeokJin lui adressait une moue dénuée de culpabilité. Ici, personne ne regardait leur petite chamaillerie d'un œil curieux, puisque les seuls adultes présents surveillaient les enfants qui s'agitaient dans la piscine comme des idiots.

« T'es bien insolent toi, tout à coup, marmonna le jeune maître, clairement suspicieux.

– Je me redécouvre chaque jour, argumenta l'autre en réponse, bien que ce n'était pas un réel argument. »

En réalité, NamJoon était juste un peu stressé. Car plus les heures s'écoulaient, plus le soir approchait et avec lui, le rendez-vous avec le père de SeokJin. Le domestique avait mis ce dernier au courant de cet événement, et bien entendu, il avait voulu l'accompagner, ce à quoi NamJoon avait dit non, tout simplement. Ça ne le concernait pas. Son patron ne voudrait sûrement pas de la présence de son fils, puisqu'ils allaient vraisemblablement en parler. Qu'il soit là ne ferait que rendre la situation plus délicate.

Ainsi, le stress montait et avec lui, un sarcasme qui mettait les nerfs de SeokJin à rude épreuve. Il était horriblement taquin avec lui, et il ne s'y prenait pas avec des pincettes, comme il en avait coutume. Le jeune maître n'appréciait pas, il redoutait même un peu cette facette. Mais pas dans le mauvais sens du terme.

NamJoon jeta un regard en biais à SeokJin, et il se décida enfin à lever les voiles; il n'allait quand même pas le forcer à rester ici, surtout que lui aussi ne se plaisait pas. Sûrement seraient-ils plus tranquilles en haut. Restait à savoir si cette tranquillité l'aiderait à réduire son stress, ou l'inverse.

[...]

Au sommet du building de l'hôtel, l'atmosphère était bien différente. Il n'y avait plus de marmots bruyants. Plus aucun. Ici, il y avait juste des adultes responsables, un grand bassin presque inoccupé, et même un jacuzzi. Le ciel, dépourvu du moindre cumulus, semblait engloutir toute la vue; plus haut qu'aucun autre bâtiment des environs, le ciel leur appartenait.

NamJoon et SeokJin allèrent s'installer sur les transats qui bordaient le bassin. Le jeune maître y posa son linge et s'éloigna sans attendre pour aller faire trempette dans le bassin rien que pour lui. Son domestique, quant à lui, prit place au soleil, et se remit à sa tâche monocorde de surveillant. Il n'y avait pas un seul souffle de vent, aussi, la chaleur en était cuisante, mais supportable.

Le calme régnait, et il faisait bon vivre. C'était, en soit, plutôt agréable. NamJoon, les coudes sur les genoux, observait l'autre barboter dans l'eau, enfin content. Mais, constat quelque peu étrange, il avait l'impression que SeokJin était différent. Troublé, le majordome le regarda plus attentivement nager de long en large dans le bassin. Lui qui depuis qu'il le connaissait se comportait et avait l'air d'un gamin excentrique, il avait l'air plus adulte, tout à coup. Mais il gardait ce même sourire de benêt. NamJoon se frotta le front, entre les deux yeux. La chaleur lui jouait des tours. Peut-être qu'il s'était chopé une insolation, finalement.

« Quelle belle surprise ! s'exclama soudain une voix. »

Pris au dépourvu, NamJoon se retourna, le soleil dans les yeux. Néanmoins, cela ne l'empêcha pas de reconnaître la silhouette qu'il –hélas– ne connaissait que trop bien. Mme Kim, encore. Décidément, le destin avait décidé de la placer une nouvelle fois sur son chemin. Enfin, par destin il entendait surtout l'auteur.

« Vous devez mourir de chaud, vêtu ainsi de pied en cap. »

D'une démarche toujours aussi élégante qu'elle-même, la femme s'assit sur le transat de SeokJin, où reposait le linge de plage de ce dernier. Elle tenait un cocktail dans une main et dans l'autre, son éternel éventail qu'elle s'efforçait d'agiter d'un rythme soutenu. Le léger vent qu'elle créait ainsi faisait voleter les petits cheveux qui n'étaient pas pris dans son chignon. Elle portait des lunettes de soleil opaque, et il était donc impossible de savoir où elle posait son regard.

NamJoon savait qu'il devait dire quelque chose, mais il était déjà à cours d'idée. Et puis, sans parler de SeokJin, qui nageait toujours tranquillement dans le bassin. Lorsqu'il remarquerait la présence de sa belle-mère, NamJoon était certain que cela ne lui plairait pas. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne la voit.

Du temps qu'il devait mettre à profit en tentant de faire fuir Mme Kim. Et le plus tôt serait le mieux.

« J'ai oublié mon maillot, fut la seule chose qu'il trouva à dire. »

Dans ce cas, pourquoi ne pas venir boire un verre au bar ? Cela vous rafraîchirait.

Désolé, marmonna le jeune homme, paniqué intérieurement. Je ne bois pas. »

Mme Kim prit un air compréhensif, mais son visage cachait quelque chose. Elle ne tarda pas à le lui dire.

« Pourtant, cela ne vous a pas empêchez d'accepter la proposition de mon mari. »

NamJoon en resta muet. Il ne trouva rien à redire, mais la femme ne parut pas s'en formaliser ni y apporter une grande importance. Elle passa juste outre, sans remarque ni reproche.

« Vous aimez jouer au casino ? demanda-t-elle alors, et sa question prit NamJoon de court, encore une fois.

Je n'y ai jamais vraiment joué, répliqua le majordome, qui aurait bien aimé être ailleurs. Dans le bassin avec SeokJin, par exemple. »

Mme Kim referma son éventail et se redressa un peu sur le transat. NamJoon ne sut point si elle le regardait encore ou non, derrière ses verres opaques.

« Je vois, dit-elle. Et le golf, vous aimez ? »

Le domestique se demanda à quoi rimait toutes ses questions. Et alors qu'il cherchait à sauver la situation, il vit soudain, dans sa vision périphérique, une silhouette se dresser dans le bassin tel une sentinelle en alerte. C'était SeokJin. Il avait remarqué que son domestique n'était plus seul. Et même à cette distance, il voyait bien que cela ne lui plaisait pas, que ses traits exprimaient une véritable contrariété. C'était un peu alerte à Malibu, sauf que ce n'était pas le type dans l'eau qui se noyait.

NamJoon ne fut pas tellement rassuré. Et encore moins lorsqu'il le vit sortir du bassin pour se diriger à grands pas vers eux. Presque comme un sauveteur. Mais qui allait surtout étriper quelqu'un.

« Quelle surprise ! s'exclama SeokJin en faisant irruption, le corps et les cheveux dégoulinant d'eau. »

Mme Kim fit légèrement la grimace en sentant les gouttes froides lui tomber dessus, mais elle ne s'en plaignit pas. Elle s'essuya délicatement.

« SeokJin, je ne m'attendais pas à te voir, dit-elle sur un ton sincère.

Moi non plus, répliqua-t-il, un peu farouche. »

Ah, NamJoon se félicita de n'être qu'un domestique, à cet instant. Le drama de bourgeois, ce n'était pas son truc.

SeokJin fit mine de regarder autour d'eux, puis de se souvenir de quelque chose. Ses manières étaient exagérées, et son majordome se demanda bien à quoi il jouait, bon sang.

« Je crois bien que j'ai oublié mon linge dans ma chambre. »

Là, NamJoon comprit la perche que SeokJin lui tendait, et il la saisit sans attendre. Il se leva de sa place, les muscles un peu endoloris et la peau brûlante.

« Je m'en vais de ce pas vous le chercher, jeune maître. »

Mme Kim, rien qu'en rouvrant son éventail, sembla les interrompre.

« Mais, ne serait-ce pas ton linge, juste là ? »

Elle pointa le linge à côté d'elle, et au vue de la mine que tirait SeokJin, c'était bel et bien le sien. Il s'était fait avoir à son propre jeu.

« Oui, marmonna-t-il alors. Mais il ne me plaît pas. »

Le majordome se serait bien giflé face à une telle réplique, mais le pire, c'était que venant de sa part c'était tout à fait plausible.

Et ce fut tout, car sans attendre de réponse de la part de sa belle-mère, SeokJin lui souhaita une agréable journée et s'en alla, son domestique sur les talons. Ils ne se retournèrent même pas.

[...]

« On ne peut même plus se baigner en paix ! s'exclama SeokJin en marchant d'un pas rageur vers son lit, où il s'assit sans plus attendre.

– Tu vas mouiller le duvet, répliqua son majordome, sans plus d'intérêt pour sa plainte. »

SeokJin grommela et saisit le linge propre qu'il lui tendait. Il s'essuya sommairement puis rejeta la serviette plus loin sur le lit. NamJoon la ramassa, peu convaincu que cela suffise. Mais il ne rajouta rien.

Le châtain également, ne rajouta rien. Il croisa les bras, boudeurs, toujours en maillot. Quelques instants passèrent, silencieux, jusqu'à ce que NamJoon aille se placer près de lui sans pour autant s'asseoir. Il lança à moitié la serviette sur la tête de SeokJin et fourragea ses cheveux pour les sécher. Docile, le châtain se laissa faire.

NamJoon lui mit alors le linge autour de la nuque, et l'autre leva les yeux pour le regarder.

« C'est bientôt l'heure, dit-il sans énergie ni volonté. Il n'avait pas vraiment hâte de partir, mais il le fallait. »

SeokJin haussa vaguement les épaules et, avec un désintérêt forcé, lui fit signe qu'il pouvait partir s'il le souhaitait. NamJoon, soudain songeur, eut une idée qui lui traversa le crâne, comme ça, sans raison.

« Tu ne voudrais pas m'aider ? Proposa le majordome sans même y réfléchir deux fois. Je ne suis pas doué pour choisir des tenues. »

Le sourire de SeokJin rayonna d'une joie nouvelle, et il hocha la tête vivement, ravi.

[...]

« Tu es sûr que ça va ? Demanda NamJoon, perplexe.

C'est parfait, répliqua SeokJin, en époussetant les épaules de son majordome. »

Si au début, il croyait avait eu une bonne idée en conviant le jeune maître à l'aider, là, NamJoon doutait un peu.

Vêtu sobrement, il ne portait qu'un pantalon droit aussi noir que la nuit ainsi qu'une chemise, quant à elle, blanche comme le jour. À vrai dire, il ne manquait plus que son veston ainsi que ses gants et il était habillé comme lorsqu'il travaillait au manoir, c'est-à-dire comme tous les jours. SeokJin ne s'était décidément pas foulé. À moins que la faute ne lui revienne; après tout, il n'avait pas pris beaucoup de vêtements avec lui pour ce voyage. NamJoon ne paraissait tout de même pas très convaincu.

« Simple mais efficace, renchérit le châtain, sûr de lui et de son choix. »

NamJoon soupira. Il voulut boutonner les derniers boutons de son col mais une tape sur le dos de la main l'en empêcha.

« Pas touche ! Ordonna SeokJin. C'est mieux comme ça. »

Le rose délavé grommela, bien qu'il n'était pas totalement contre. Il n'avait juste pas l'habitude. C'était si proche sa façon de s'habiller habituelle qu'il avait la sale manie de vouloir faire comme tous les jours. Finalement, tous ces essayages pour presque rien. Enfin, ils avaient quand même passés un bon moment ensemble. Un moment malheureusement écourté par l'heure du rendez-vous, lequel était pour bientôt, si ce n'est tout de suite.

« Il faut que j'y aille, fit remarquer le majordome, qui éprouvait une certaine peine à le laisser.

Vas-y alors, assura SeokJin en écho. À plus tard. »

NamJoon hocha la tête et, sans gêne aucune, se pencha vers le châtain pour embrasser sa joue, puis la commissure de ses lèvres. Ce geste tendre l'étonna, aussi bien le domestique lui-même que SeokJin.

« À plus tard, dit-il avec le fantôme d'un sourire sur le visage. »

[...]

NamJoon n'eut aucun mal à trouver le casino, situé au rez-de-chaussée. Une grande partie était dédiée à cette agitation joyeuse de lumière et de bruit; tables de poker et machines à sous occupaient un espace considérable, dont l'entrée était soigneusement gardée par deux employés ainsi qu'une charmante hôtesse, laquelle contrôlait chacune des entrées indifféremment des jeunes ou des vieilles personnes.

NamJoon passa sans problème et, sitôt qu'il eut franchit le seuil, ce fut une telle cacophonie que quelques secondes durant, il fut déboussolé. Mais il se fixa bien vite un but lorsqu'il remarqua enfin le bar, au centre, en forme de cercle, qui dominait les lieux comme le cœur cosmopolite d'un monde d'argent et de chance.

En s'avançant sur les tapis carmin, le majordome remarqua un homme familier portant une chemise hawaïenne, et lorsqu'il arriva à proximité, le père de SeokJin le remarqua à son tour, lui faisant signe d'approcher. Il s'assit donc à côté, sur l'un des hauts tabourets qui faisaient face au comptoir.

« Désolé de vous avoir fait attendre, s'excusa NamJoon, en tripatouillant distraitement son col.

Ce n'est rien ! Lui dit son patron, enjoué. Visiblement, il était là depuis un moment. Le verre vide qui trônait sur le comptoir en était la preuve. L'homme leva la main pour faire signe au barman. Deux scotchs, je vous prie ! »

NamJoon aurait bien commandé autre chose, mais il n'osa pas rectifier le tir de son patron. Enfin, ce n'était pas si grave. Il demandera autre chose plus tard. Quelque chose d'un peu moins fort. S'il parvenait à terminer la première boisson.

Le barman les servit en deux temps trois mouvements. Il posa un verre presque plein devant NamJoon et se contenta de remplir celui de M. Kim, puis reparti servir d'autres clients et joueurs. Même ici, alors qu'il ne côtoyait pas les machines à sous pleine de promesses, le boucan était épouvantable.

« Alors, vous passez un bon séjour ? »

NamJoon avait l'impression qu'il lui posait la question à chaque fois qu'ils se voyaient. À nouveau, il répondit par l'affirmative.

« Bien, bien, lâcha alors l'homme en sirotant sa boisson. »

Et il lui conta son séjour à lui, passant d'un sujet à un autre. NamJoon prenait également la parole lorsque l'homme s'arrêtait et qu'il requerrait silencieusement son avis. Ainsi, la discussion passa tantôt sur la politique, tantôt sur d'autres affaires concernant le commerce ou les affaires. Le majordome ne savait pas pourquoi il lui parlait de cela, car il n'était en aucun cas un expert et son avis devait être bien incertain. Pourtant, M. Kim l'écoutait attentivement et ne parut pas un seul instant le prendre pour un idiot. Mais ce qui surpris un peu NamJoon, ce fut qu'il ne lui parla pas de SeokJin; il ne posa aucune question concernant son fils, si bien qu'au bout d'un moment, ce fut le majordome lui-même qui lança la conversation sur ce terrain.

« C'est bien SeokJin, qui reprendra votre affaire, n'est-ce pas ? Demanda le rose délavé. Il amena son scotch –dont à peine le tiers avait été bu– à sa bouche pour la énième fois, mais il ne trempa que le bout de ses lèvres. C'était beaucoup trop fort pour lui, déjà qu'il ne buvait que rarement.

Oui, c'est cela, affirma M. Kim.

Et votre deuxième fils, TaeHyung ? »

NamJoon ne pouvait pas le nier, il était plutôt curieux face à cette famille recomposée. Et s'il savait avec –quasi– certitude ce que réservait le futur tout tracé de SeokJin, il n'en avait pas la moindre idée en ce qui concernait son demi-frère. Allait-il devenir un homme aussi important que son père, ou allait-il être reléguer à autre chose ?

M. Kim sembla songeur à l'évocation de ce prénom. Il garda le silence quelques secondes, et NamJoon se demanda s'il allait véritablement répondre.

« Je l'avais envoyé faire ses études en Europe, parce qu'il causait quelques problèmes de discipline, un peu comme son frère, expliqua l'homme, sur un ton neutre. À croire que leurs esprits revêches vient de moi ! »

Il en rit à moitié, et NamJoon voulait bien le croire. Les deux demi-frères se ressemblaient sur ce point. Mais la ressemblance s'arrêtait à peu près là. L'homme, un peu perdu dans ses souvenirs, ne se rappelait déjà plus de la question, et il se mit à déblatérer des choses quelconques sur son deuxième fils.

« Et puis, il y a maintenant des années, avant qu'il ne parte avec sa mère en voyage, je lui avais assigné un professeur particulier. Presque comme vous, en soit, continua l'homme. Il reprit une gorgée de son troisième whisky. Une charmante jeune femme, de milieu modeste. Tout allait bien, mais elle est partie du jour au lendemain. Il fronça les sourcils, et les rides de son front se plissèrent. Ah, et notre vieux majordomes aussi, nous avais quitté. Depuis, ils se sont enchaînés, et j'ai perdu le fil ! »

Il ne paraissait plus certain de ce qu'il disait, un peu comme si les souvenirs se confondaient entre eux, ainsi que leurs ordres dans le temps. NamJoon, perplexe, demanda des précisions sur ce « vieux majordomes », repensant soudainement à ce qu'il avait trouvé l'autre jour dans la valise de SeokJin. Le pendentif, le morceau de photographie soigneusement gardée.

« Ah lui, dit son patron, un peu plus réveillé, voire plus sérieux. Il s'occupait de SeokJin depuis que sa mère nous a malheureusement quitté... Il était presque comme un membre de la famille. Mais lui aussi, il est parti. »

Et il arrêta là son récit, à présent peu enclin à se pencher plus avant sur le sujet. Parler de sa femme décédée, la mère de SeokJin, parut ressasser quelques pensées mélancoliques. Il avait dit tout ce qu'il pouvait et voulait. NamJoon sut qu'il n'en découvrirait pas davantage ce soir, mais déjà il avait le sentiment de mieux comprendre.

Petit à petit, il perçait les secrets de ce manoir, et notamment ceux qui concernait SeokJin. Car, au fond, lui seul le préoccupait.

L'homme regarda sa montre, et soudain, il avait l'air plus fatigué. Autour d'eux, l'agitation et la cacophonie du casino ne se tarissait point. Cela continuerait toute la nuit, jusqu'à l'aube. Mais ni l'un ni l'autre ne tiendrait jusque-là.

« Ah, il se fait tard, marmonna l'homme aux cheveux grisonnants. Je ne veux pas vous retenir plus longtemps. »

NamJoon acquiesça et se leva donc, les jambes engourdies. Mais lorsqu'il voulut sortir son porte-feuille pour régler leurs consommations, son patron l'arrêta d'un signe de main vague, presque las.

« Ne vous en faites pas pour cela. C'est moi qui vous ai invité. »

Le majordome s'inclina respectueusement, par politesse mais aussi par reconnaissance.

« Je vous remercie, dit-il, sincère. Passez une bonne fin de soirée. »

L'homme hocha la tête et esquissa un sourire fatigué.

« Je vous remercie également, lui répondit M. Kim. Je suis content que vous soyez encore là pour mon fils. Il en a besoin. »

Son ton était distrait, ses paroles hasardeuses. Il replongea dans son verre, et NamJoon n'eut pas d'autre choix que de s'en aller à présent. Il quitta l'enceinte du casino bien plus rapidement qu'il n'était venu, et il s'engouffra dans le premier ascenseur, pressé de rejoindre sa chambre.

NamJoon regarda les portes de métal se refermer devant lui, et il accueillit le silence avec un soulagement non dissimulé. Seul dans l'ascenseur, il se massa les tempes; il ne s'en était pas rendu compte, mais un début de migraine serrait désagréablement son crâne. Ah, ce qu'il avait hâte de se coucher. Il ne songea même pas à aller faire un tour dans la chambre de SeokJin. Il n'en avait pas vraiment l'énergie, et le châtain devait sûrement déjà être en train de dormir. Mieux valait ne pas le déranger.

Lorsque l'ascenseur le livra au bon étage, NamJoon fit un pas dans le long couloir pour se diriger vers sa chambre. Il n'y avait personne, mais le majordome eut comme un pressentiment. Au moment même, il entendit le bruit d'une poignée et, d'un mouvement instinctif, il se replia à l'angle du couloir. Il resta là, contre le mur, à attendre. Des bribes de discussion lui parvinrent. Deux personnes discutaient, sur le seuil d'une chambre avoisinant la sienne et celle de SeokJin. Il tendit l'oreille pour écouter.

« Ce fut fort agréable, dit une voix de femme, pressée.

Oui, tu as été... merveilleuse, répondit un homme, qui devait la retenir. »

Trop curieux, NamJoon se pencha un peu, dans l'espoir de voir ce qui semblait être deux amants de vacance. Il ne vit que vaguement l'homme, dont le visage lui était inconnu. Il devait avoir dans la trentaine. La femme était de dos, cachée à la vue de l'espion de fortune. Elle voulut partir, mais il la retint par le poignet pour quelques instants de plus.

« Tu reviendras demain ? demanda-t-il, plus curieux que véritablement saisi par l'envie.

Peut-être, répliqua la femme, taquine. Sa voix indiquait qu'elle était plus vieille que lui, plus mature.

Je serais libre. Passe me voir, si tu t'ennuies. »

Et, avec des taquineries de jeunes amants, ils s'embrassèrent une dernière fois, sur le seuil. La femme, toutefois, jeta des coups d'œil à chaque bout de couloirs. NamJoon se détourna juste à temps pour ne pas qu'elle ne le voit. Il n'osa pas regarder à nouveau.

Il entendit des bruits de pas qui s'éloignent, mais qui fort heureusement ne venaient pas vers lui. Il entendit également le son d'une porte qui se ferme, puis le silence de l'hôtel à cette heure tardive. NamJoon, interdit, resta encore de longs instants sans bouger jusqu'à enfin daigner s'en aller.

Encore intrigué par ce qu'il venait de vivre, la rencontre d'amants et la discussion avec M. Kim en tête, NamJoon ne songea plus qu'à aller se coucher. Il passa devant la porte de la chambre de SeokJin, mais ne s'y arrêta point. Il rejoignit la sienne avec un curieux sentiment de soupçon. Mais au sujet de quoi, le majordome était bien trop fatigué pour y songer.

•oOo•

J'avais fait une meilleure description du casino, mais j'ai tout perdu ;-;

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