Chap. 25: Renvoi
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NamJoon ne saisit pas tout de suite la situation.
Son regard perdu alla de Jae-Hwa, toujours juchée au-dessus de lui, à SeokJin qui, debout à l'entrée de la pièce, le fixait sans émettre la moindre émotion.
L'expression du grand brun était fermée, complètement illisible. Seul ses lèvres, plissées comme s'il avait avalé un fruit acide, pouvait témoigner de sa dureté et d'une sorte de dégoût, voire de déception. Et pour cause, ce qu'il avait sous les yeux ne lui plaisait clairement pas.
Se tenant bien droit, SeokJin les regardait comme s'ils avaient commis la pire infamie faisable sur cette pauvre Terre, comme si leurs erreurs étaient à présent impardonnables.
NamJoon fut parcouru d'un frisson d'horreur avant de vivement pousser la jeune femme, afin de se dégager. La demoiselle s'écrasa pitoyablement au sol à ses côtés, elle aussi horrifiée, si ce n'est plus. Le domestique s'agita alors, plus nerveux et gêné qu'il ne l'avait jamais été jusque-là.
« S-SeokJin ! Ce n'est pas— »
D'un simple mouvement de main, sec et sans équivoque, le jeune maître le fit taire. NamJoon ravala difficilement sa salive. À genoux par terre, son cœur battait furieusement dans sa cage thoracique. Voir ainsi son hyung aussi calme, aussi posé, n'annonçait rien de bon, vraiment rien de bon. Il n'en était que plus inquiet, même si ce n'était pas lui le fautif dans l'histoire.
Il ne l'avait simplement jamais vu comme ça.
SeokJin inspira doucement puis, calmement, soupira. Finalement, après de longues secondes d'atroce et insoutenable attente, il prit la parole. Sa voix, qui habituellement chantait agréablement aux tympans de NamJoon, n'était plus qu'une succession de mots, alignés douloureusement les uns à côté des autres.
« Vous deux, commença-t-il. Je vous laisse exactement trente minutes pour trouver des arguments très convaincants. Passé ce délai, vous êtes priez de vous présenter devant mes quartiers pour vous expliquer. »
Suite à cela, SeokJin se détourna vivement, la tête haute. Il accorda tout juste un dernier regard aux deux domestiques avant de lancer, amer:
« Si vous vous défilez ou si vous n'êtes pas assez convaincant, dit-il. Vous serez tous deux renvoyés. »
Sur ce, SeokJin disparut rapidement, s'éloignant dans le couloir infini, laissant un NamJoon sous le choc et une Jae-Hwa au bord du gouffre.
Une longue minute passa sans que plus rien ne bouge.
Puis, comme saisit par une énergie soudaine, le jeune majordome sauta sur ses pieds en jurant. Dans quelle merde s'était-il encore mis ? Ou plutôt, dans quoi l'avait-on encore lancé ?
NamJoon se frotta fébrilement le visage avant de jeter un coup d'œil à sa montre. Trente minutes pour trouver une bonne raison, quelque chose qui l'indemniserait de cette situation totalement incongrue. Ça ne devait pas être bien difficile, puisque la source même de ses problèmes se trouvait là, en sa présence.
Le majordome se tourna vers Jae-Hwa. La jeune femme ne s'était même pas relevée, visiblement troublée, et reposait encore sur le sol glacial, l'air effarée.
NamJoon, prit d'une colère qui pouvait clairement être justifiée, lui accorda un regard entre la pitié et l'incompréhension.
« Qu'est-ce qui t'as pris ? demanda-t-il. Sa voix n'était pas aussi colérique que son expression, elle était plus empreinte de pitié, car il devait bien l'admettre, NamJoon n'aimait pas particulièrement se fâcher. Exprimer ce sentiment-là avait toujours été source d'ennui pour lui, et il avait prit la mauvaise habitude de se retenir peu importe la situation. »
Jae-Hwa leva les yeux vers lui. Elle ne semblait même pas capable de se défendre seule, comme dépassée par la tournure des événements.
« Je... Je suis désolée, je ne voulais pas—
– Tu ne voulais pas ? s'énerva malgré tout NamJoon. L'effarement de la jeune femme ne faisait qu'attiser son agacement. Tu ne me feras pas croire ça. Si tu ne voulais vraiment pas, tu ne m'aurais pas sauté dessus comme tu l'as fait. »
La jeune femme détourna le regard, gênée et honteuse. Elle garda le silence alors que, de son côté, NamJoon émit un long soupir. Il vérifia l'heure sur sa montre. Le temps passait, il perdait peu à peu des minutes utilisables autrement.
« Explique-moi pourquoi alors, j'ai le droit de savoir, non ? marmonna le rose bonbon, agacé mais aussi las de cette conversation.
– Je ne peux pas, s'enquit l'autre.
– Dans ce cas ce n'est plus mon problème, balança le rose. Si tu ne veux pas justifier ton geste, c'est à tes risques et périls, ajouta NamJoon, une pointe de pitié dans ses traits et dans son ton. »
La jeune femme se releva soudainement, époussetant tout juste sa robe de domestique. Elle réajusta nerveusement ses cheveux, coinçant une mèche derrière son oreille. Ses doigts jouaient nerveusement à s'emmêler et à se démêler.
« J'expliquerais tout au jeune maître, annonça-t-elle, plus ou moins sûre. Je ne peux rien te dire, m-mais ne t'en fais pas, je vais tout lui expliquer. »
NamJoon soupira, hochant rapidement la tête en signe d'accord malgré son humeur empreinte d'agacement. Il avait aussi un peu honte, car SeokJin avait clairement montré à quel point l'événement l'avait affecté. Ce n'était vraiment pas bon pour leur secret. Puis, lentement, il se tourna et, dos à la jeune femme, il murmura:
« J'espère qu'il te pardonnera... »
[...]
NamJoon tira sur son col afin de le desserrer un peu, se permettant ainsi de respirer plus librement.
Jae-Hwa se tenait, nerveuse, derrière-lui. Tous deux s'étaient rendus devant les quartiers du jeune maître, comme ordonné par ce dernier. Le silence pesait depuis qu'ils avaient quittés la chambre froide, et aucun des deux domestiques n'avaient eu envie de briser cette ambiance oppressante. NamJoon gardait sa rancoeur et son inquiétude pour lui, ne l'exprimait pas. Tous deux savaient ce qui les attendait.
NamJoon prit une grande bouffée d'air avant de se décider à toquer, se disant qu'il était plus que temps d'affronter SeokJin en face. Chacun avait ses arguments, même si ceux du majordome reposait bien trop sur l'explication de Jae-Hwa. Le jeune homme, qui n'avait pour seule arme que sa sincérité, espérait sincèrement que tout allait bien se passer.
« Entrez. »
NamJoon obéit, suivit de près par sa collègue, qui se faisait soudain plus discrète. Ils s'arrêtèrent devant le grand lit à baldaquin, dont les draps étaient parfaitement pliés, accordés à la couleur blanche, à la fraîcheur de la chambre. La pièce, propre et rangée, aurait put respirer la sérénité si le visage de son occupant n'était pas aussi rigide.
Assis sur le bord de son lit, SeokJin affichait la même expression que tout à l'heure. Ces trente minutes n'avaient rien fait pour calmer sa rage intérieure, il s'agissait plutôt du contraire. Toutefois, un détail chiffonna instantanément NamJoon. Le brun avait les yeux rougis, un peu bouffi même. Avait-il pleuré ?
Le majordome fut rappelé à l'ordre par un raclement de gorge insistant. SeokJin les regardait avec toute la haine que contenait son cœur. Cette fois, ses sourcils étaient froncés, signe qu'il ne serait en rien conciliant.
« J'espère pour vous que vos raisons sont imparables, grinça SeokJin. »
Les deux arrivants se crispèrent. Simple et direct, le jeune maître n'avait clairement pas envie de les mettre à l'aise. Il était là pour obtenir des explications valables sur le comportement impardonnable –à ses yeux– de ses deux domestiques, et il n'allait donc pas faire dans la dentelle. Il se montrait trop concerné.
« NamJoon, tu commences. SeokJin lui fit signe d'avancer. Il n'y avait pas la moindre émotion dans ses gestes, aucun signe de compassion. Je t'écoute, qu'as-tu à dire pour ta défense ? »
Le majordome s'avança alors, cachant son malaise. Il se devait d'expliquer pourquoi il avait été absent alors qu'il aurait dû être au service de SeokJin, à sa disposition, même si en réalité, il allait surtout devoir expliquer le baiser non voulu. Il coinça ses mains gantées entre elles et s'éclaircit la gorge avant de bafouiller, plus nerveux qu'il ne l'aurait imaginé:
« Jeune maître, marmonna-t-il, comme s'il avait peur de le froisser. T-Tout d'abord je tiens à dire que je n'y suis pour rien dans cette affaire, je jure que je n'ai-
– D'accord, tu es excusé. »
Il y eut un blanc. NamJoon n'eut même pas la présence d'esprit de reprendre son souffle.
« Mais je– attend, quoi ? souffla le rose, pris au dépourvu. »
SeokJin leva les yeux au ciel, feignant l'exaspération. Une ombre de taquinerie passa sur son visage parfait, avant que le sérieux ne crispe à nouveau ses traits.
« Ceci dit, tu mérites tout de même une punition. »
NamJoon déglutit. Il manqua de s'étouffer lorsque SeokJin esquissa un sourire en coin. Ce rictus fut si bref, si court, pourtant le domestique aurait juré l'avoir bel et bien aperçu. Curieusement, ça ne le rassurait pas.
« Viens là, tout de suite, ordonna le châtain en s'efforçant de retourner dans son rôle. »
Le jeune maître tapota sur le rebord de son lit, comme on le ferait pour attirer un petit chien. NamJoon s'exécuta sans réfléchir, encore un peu sous le choc mais surtout, inquiet quant à son sort.
Lorsqu'il fut à proximité, le grand brun prononça deux simples mots.
« À genoux. »
NamJoon cilla. Venait-il vraiment de lui ordonner cela ?
Certes, il était un majordome, un vulgaire domestique en soit, mais y avait-il réellement matière à le ridiculiser ainsi ?
NamJoon chercha la lueur de plaisanterie dans son regard, mais il ne la trouva point. SeokJin était on ne peut plus sérieux.
« Ne m'oblige pas à répéter, avertit l'aîné. »
Le majordome n'avait plus le choix. C'est à contre-cœur qu'il posa un genou à terre, puis le deuxième, se retrouvant légèrement plus bas que SeokJin. Ainsi, le châtain avait un avantage, il le surplombait. Il avait une chance de le ridiculiser, pourtant, il ne fit rien qui puisse humilier son domestique. Il resta juste assis, bien droit, satisfait.
Le jeune maître ne le regardait pas de haut, ne semblait pas hautain, ni même supérieur. Il le contemplait simplement, un doux sourire aux lèvres, comme si avoir NamJoon près de lui –et occasionnellement loin de Jae-Hwa– suffisait à sa satisfaction.
« Plus près. »
NamJoon s'exécuta sans commentaire. Sur ses genoux, il rampa jusqu'à être aussi proche de SeokJin que ce dernier le désirait, c'est-à-dire carrément collé à sa jambe, presque plaqué à son flanc.
Quasi satisfait, le beau brun appuya sur l'épaule de son majordome pour l'obliger à s'asseoir sur ses talons puis, dans la foulée, il se pencha vers lui, se fichant bien d'être observée par Jae-Hwa.
Une paume sur la joue de NamJoon, il approcha ses lèvres gourmandes de sa joue. Il était dangereusement proche, mais le domestique ne pouvait rien faire. Il resta juste immobile, dans l'attente, nerveux. Son cœur s'affola dans sa poitrine, et l'adrénaline faisait trembler ses mains qu'il gardait accrochée au tissu de son pantalon.
SeokJin était à présent si près qu'il pouvait, s'il le désirait, susurrer tout ce qu'il voulait à son oreille sans être entendu par la troisième personne présente.
Et il profita de cette aubaine pour lui avouer quelque chose, ou plutôt, le rassurer.
« Tu sais Joonie, souffla doucement le châtain. Je t'ai pardonné à l'instant même où tu as franchit le seuil de cette chambre. »
Puis, sans attendre une quelconque réponse, SeokJin l'entoura de ses bras et le serra fort contre lui, l'emprisonnant dans cette étreinte chaleureuse. Une étreinte que, inconsciemment, NamJoon accepta et retourna sans hésitation.
Ce dernier était heureux. Heureux qu'en réalité, SeokJin n'était pas en colère contre lui, contre une faute qu'il n'avait pas commis. Heureux simplement, d'être à nouveau contre son aîné, avec lui.
Lorsque tous deux se séparèrent, un agréable sourire ornait les lippes du jeune maître, alors que sa main caressait doucement les mèches roses du plus jeune, et que ses deux orbes noisette, aux reflets humides, observaient tendrement NamJoon, lequel n'était pas dans un meilleur état. Malgré sa position de faiblesse –qui ressemblait presque à celle adoptée pour une demande en mariage– la niaiserie s'était emparé de son corps et le soulagement baignait son cœur, qui ne lui criait plus qu'une chose; embrasser les belles lèvres qui se présentaient à lui dans un long échange, afin de lui montrer l'étendue de son ressenti.
Cette envie lui rongeait l'estomac à petit feu, comme un manque, mais il se retint. Pour la simple et bonne raison qu'ils n'étaient pas seuls. Ceci dit, s'ils l'avaient été, NamJoon l'aurait sûrement fait.
SeokJin se racla la gorge et, comme s'il avait suivit le fil des pensées de son majordome attitré, le jeune maître recouvra son sérieux. Toutefois, à une différence près. Il ne cachait plus du tout sa haine à présent. Toute sa colère était maintenant dirigée vers un seul être; Jae-Hwa.
« Toi, lança-t-il sèchement. La jeune femme eut un sursaut. Tu as osé poser ta bouche immonde sur les –magnifiques exquises, merveilleuses– lèvres de mon majordome, de mon Joonie ? »
Accablée par la faute qu'on lui jetait à la figure mais surtout par la révélation claire que cela constituait, la pauvre demoiselle s'empressa de courber l'échine, de se baisser plus bas que terre. Elle avait honte, elle s'en voulait, mais elle avait des raisons qui excusaient son geste, qu'elle ne pensait pas avoir une telle portée. Après tout, qu'est-ce que SeokJin avait à se préoccuper de la bouche de son domestique ? Ça ne le concernait pas, en soit, mais Jae-Hwa avait bien conscience qu'entre eux, il ne s'agissait plus d'une simple relation d'employé-employeur.
Lorsque la jalousie se mêlait clairement à l'histoire, tout devenait plus ou moins clair.
Il y avait bien plus. La jeune femme s'en était rendue compte il y a quelques temps de cela. Elle qui avait décidé de garder le silence sur ce qu'elle avait compris avait malheureusement été poussée à commettre cette erreur pour quelqu'un d'autre.
« Je suis désolée, marmonnait-elle continuellement, dans d'innombrables murmures.
– Garde tes pitoyables excuses pour toi, renvoya SeokJin, implacable. Je veux des explications. Tout de suite. »
NamJoon fronça les sourcils. Toujours à genoux près de son jeune maître, il jeta un regard insistant à ce dernier pour lui faire comprendre qu'il était vraiment dur avec la pauvre femme. Certes, le rose lui en voulait, mais ce n'était pas une raison pour–
SeokJin plaqua le visage de NamJoon contre sa cuisse d'un geste sec, comme une mère abritant son enfant dans ses jupons. NamJoon n'eut même pas le temps de se plaindre, car ainsi, le ne pouvait plus parler. Il tenta de se dégager, mais le brun le maintenait fermement, si bien qu'il se résigna, la tête enfouie dans le tissu des vêtements habituels du jeune maître. Le rose soupira longuement, incapable de faire autre chose qu'écouter. De toute manière, ce n'était pas comme s'il désirait intervenir à tout prix.
« Parle, continua SeokJin à l'égard de Jae-Hwa. Sa main reposait sur la nuque de NamJoon, le gardant en place.
– Je suis désolée, je–
– Abrège.
– O-On m'a forcée. »
SeokJin afficha une mine dubitative. Il arqua un sourcil, l'air de ne pas y croire. Il ressemblait à un roi ennuyé devant son bouffon incompétent.
« Tu n'avais pas l'air d'être contrainte, lorsque tu écrasais NamJoon, fit-il constater. Son ton frôlait l'évidence absurde, rendant l'argument de Jae-Hwa grotesque. »
La demoiselle ne parut que légèrement déstabilisée. Elle avait visiblement d'autres arguments en poche, plus solides sûrement, plus convaincants. Toutefois, elle jeta un coup d'œil à NamJoon, comme si le fait qu'il soit témoin l'embêtait.
« J'ai... J'ai été menacée, marmonna-t-elle tout de même. Je vous jure que je ne voulais pas ! Mais il m'a dit que si je ne le faisais pas, il s'arrangerait pour faire de ma vie un enfer, qu'il me ferait renvoyer et...
– Il ? souleva SeokJin, presque intéressé. Je ne sais pas de qui tu parles, mais c'est insensé, il n'y a que moi qui ait le droit de décider du licenciement d'un employé. Moi, mon père et ma famille, ajouta le châtain, préoccupé. »
Il y eut un court silence. Jae-Hwa hésitait visiblement à ajouter quelque chose. Peut-être allait-elle dire qui était ce il, peut-être allait-elle tout avouer.
La jeune femme se résigna. Elle serra ses mains jointes avant d'enfin se lancer, prête à parler malgré la menace qui pesait encore sur elle.
« Cette personne qui m'a forcé... »
Elle inspira vivement, puis cracha les mots comme s'il s'agissait de la chose la plus difficile à avouer en ce bas-monde.
« Il s'agit de votre demi-frère. »
Le choc paralysa SeokJin.
L'espace d'un instant, il ne bougea plus. Son expression, surprise, resta telle quel alors que, lentement, il assimilait l'information.
Une ombre passa sur son visage et très vite, il se reprit, riant à moitié, moqueur.
« Foutaise. »
NamJoon, qui s'était étonné du long silence et du rire amer du plus âgé, parvint à libérer un peu son visage afin d'observer la situation. Dans sa posture, la tronche à demie-aplatie, il jeta un coup d'œil curieux à SeokJin.
La mine grave, feignant l'amusement sur ses traits durcis et rancunier, le jeune maître était visiblement troublé. C'était comme si ce qu'avait dit Jae-Hwa n'avait pas de sens pour lui, comme s'il s'agissait d'une affirmation qu'on ne pouvait situer entre le doux mensonge et la douloureuse vérité.
« Ce n'est pas possible, répéta encore le châtain, plus pour lui-même que pour quelqu'un d'autre. Il n'est pas encore revenu de son voyage, comment voulez-vous qu'il soit là ? Il serait déjà venu me voir, si tel était le cas.
– Je jure que c'est la vérité jeune maître, jamais je n'oserai vous mentir ou désobéir à–
– Suffit ! s'exclama violemment SeokJin, autoritaire, coupant ainsi la parole à la demoiselle et surprenant les autres protagonistes de la scène. Je ne veux plus entendre un mot de plus. »
Jae-Hwa se sentit mal, et la peine de ne pas être crut peignit instantanément ses traits simples et féminins. Les plaintes qui quittèrent ses lèvres devinrent suppliantes.
« Jeune maître...! Je vous jure que–
– Non ! interrompit encore le châtain, troublé. NamJoon, silencieux et interdit, sentit les doigts de son hyung se crisper sur sa nuque, sans pour autant lui faire mal. Après une poignée de secondes qui semblèrent flotter au-dessus d'eux, il continua, plus calme. De toute manière, tout ça n'a plus d'importance maintenant. »
De sa main libre, le jeune homme claqua des doigts en appelant quelqu'un. Ce geste suffit à ce que la porte s'ouvre sur un autre domestique de la demeure. Ce dernier s'avança dans la pièce et s'empressa de remettre une enveloppe parfaitement présentée au jeune maître.
SeokJin se saisit du papier, le domestique disparut et, d'un geste fluide, il releva la tête pour tendre l'enveloppe à Jae-Hwa.
La jeune femme ne comprit pas. Finalement, après le regard insistant du jeune maître, elle s'approcha, tremblante et nerveuse.
Ses doigts fins prirent le papier qu'on lui tendait, et elle ouvrit, lentement, par peur de découvrir ce qui l'attendait.
Son visage se décomposa lorsque ses prunelles parcoururent les mots décorant cette lettre officielle. Elle comprit enfin de quoi il s'agissait.
Une lettre de licenciement.
« Les Kim vous remercie de votre travail fournit au sein de cette demeure, dit SeokJin, d'un ton neutre et formel. Mais nos chemin se séparent ici. Vous avez jusqu'à la tombée de la nuit pour débarrasser vos affaire et quitter les lieux. »
La jeune femme en resta juste pétrifiée d'horreur. Elle ne méritait pas ça.
« M-Mais je... »
Les mots moururent dans sa gorge serrée. Puis, sentant que ses forces la quittait et surtout, qu'elle n'avait plus rien à faire là, elle recula.
SeokJin lui accorda un regard qui ne voulait dire qu'une chose:
« Vas-t'en. »
Jae-Hwa, dont l'envie de se défendre venait brulement de se faner, quitta la chambre, la tête basse.
Une longue minute s'écoula.
SeokJin émit un long soupir, relâchant subitement toute la pression. NamJoon, maintenant libre de voir correctement, le regarda se frotter le visage avec insistance comme un petit enfant fatigué. Toujours à genoux près de lui, il ne pensa pas à se relever malgré la douleur lancinante qu'il commençait à ressentir dans ses jambes. Il était bien trop choqué par tout ce qui venait de se dérouler.
Le jeune maître plissa ses lèvres gourmandes. Sa main se reposa sur la nuque de son majordome, et du bout des doigts, il joua distraitement avec ses cheveux rose. Ce geste fit sortir NamJoon de sa transe contemplative.
SeokJin paraissait maintenant calme, voire rassuré. Un petit sourire naquit sur son visage, simple, un peu fatigué, avant qu'il ne brise le silence de sa voix douce.
« Maintenant, il faut te punir. »
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