《 Papa ! C'est quand que papou rentre ?
– Il devait nous lire Le mouton et le chien quand il revenait ! 》

              "Papa" regardait les deux paires d'yeux posés sur lui. Que leur dire ? Comment leur faire comprendre sans les effrayer ? Pouvait-il juste leur dire la vérité ? Devait-il mentir ? Mais combien de mensonge allait-il devoir inventer et relier si ça s'éternisait ? Préserver leur innocence ou les confronter à la réalité ? Il était en plein dilemme interne alors que les deux petits bouts face à lui commençaient à s'impatienter. Il poussa un soupir et ébouriffa simplement leur tête énergiquement.

《 J'vais vous la lire pour cette fois. Allez-vous brosser les dents, les morveux ! 》

Les deux enfants poussèrent un cri de joie avant de se précipiter dans la salle de bain, prenant bien sûr le temps de se pousser, ralentir l'autre, pour savoir "qui serait sur les genoux de papa". Il les regardait chahuter avant de se détourner pour attraper son téléphone. Lascivement il alla dans ses contacts sélectionner un certain profil : "Shitty hair". Ses doigts rédigèrent rapidement son message qu'il regretterait sûrement dès l'envoie. Mais il devait le faire.

《 J'ai pas pu leur dire. Je m'en occupe plus tard. 》

La réponse ne se fit bien sûr pas attendre, mais il l'ignora, reposant son téléphone sur le comptoir en effet marbre noir de la cuisine. Il sortit de la salle pour aller dans la chambre d'un de ses enfants, où se trouvait le fameux livre. Ses yeux font de leur mieux pour ne pas se fixer sur les cadres photos sur les murs du couloir ou encore sur la commode de sa fille. Désormais, il était sûr que c'était une mauvaise idée d'exposer tous ces souvenirs à la vue de tous. Da sa vue. Ce n'était pas son idée, c'était la sienne. Forcément ! Une idée aussi niaise ne pouvait pas être de lui, quand même !

Il n'eut heureusement pas à attendre bien longtemps avant d'être rejoint par les deux énergumènes qu'il autorisait à l'appeler "papa". Le plus jeune s'installa sur le matelas au côté de l'adulte alors que l'ainée montait fièrement sur ses genoux. Elle avait un sourire qui lui fendait les joues alors que le garçon abordait une moue tout bonnement adorable.

《 Vous avez finit ? 》

Un rire cristallin lui répondit alors qu'il soupir en ramenant la grosse couette à motif d'étoiles et de planètes du système solaire de sa fille sur eux. Le petit garçon se blottis contre ses côtes après qu'il ait passé un bras autour de lui, le livre dans cette main. Son bras vient autour de la petite rouquine sur lui. Il jette un dernier coup d'œil aux petits avant d'ouvrir la première de couverture et de commencer la lecture de ce livre qu'il jugeait plus qu'ennuyant avec ses yeux d'adultes.

              Quand il referme le livre, le seul bruit qu'il restait dans la pièce faiblement éclairée par la lampe de chevet était la respiration lente et calme de deux nains et la sienne. Il jette le livre d'un mouvement de poignet un plus loin dans le lit et pose sa tête contre le mur derrière lui. Il regarde le plafond spatial. Ce satané nerd aimait se donner à fond pour faire plaisir à tout le monde. C'est comme ça que la chambre de la petite Edda était devenue un vrai repère de la NASA, celle-ci étant passionné de ce monde au-delà de la Terre malgré son jeune âge. Et Dieu sait combien il en a chié pour accrocher ces foutues étoiles au plafond. Il avait manqué plus qu'une fois de tomber de l'escabeau, mais ça, il ne l'avouera jamais. Il sort de ses pensées par un mouvement de cette fameuse Edda. Il la regarde s'installer plus confortablement contre lui, alors qu'il commençait à avoir un terrible mal de dos. Il retint un énième soupir, se résignant à rester prisonnier de ces deux petits monstres. Il ferma les yeux pour tenter de dmormir.

《 Tu peux pas leur cacher indéfiniment, Katsuki ! 》

              Son auto-proclamé - enfin il se disait ça pour la forme désormais - meilleur ami venait de taper du poing sur la table du petit café où ils étaient attablés pour leur pause du midi. Plusieurs clients se retournèrent vers eux, surpris de l'excès de colère du héro rouge si souriant d'ordinaire. Sous le regard curieux des clients et celui plus que désapprobateur de la personne en face de lui, il se rassit. Il pose ses avant-bras sur la petite table en verre opaque et joint ses mais en se penchant vers l'avant. Cette fois sa voix se fait plus basse.

《 Mec, je veux bien te soutenir autant que tu veux. Mais là tu dépasses les bornes ! Ils sont pas stupides, ils vont se rendre compte que tu leur mens ! 》

Encore une fois seul un regard sévère lui répondit. Sa réaction pouvait peut-être paraître excessive, mais il ne supportait pas qu'on mente à de si jeunes enfants. Même si c'est pour leur soi-disant bien. Entant que héro les mensonges affluaient facilement pour rassurer la population face aux situations critiques. Mais quand c'était dans le domaine du privé, ils se devaient d'être honnête entre eux.

《 Tu veux que je leur explique comment ? Tu sais très bien que c'est un sujet très sensible pour eux !
– Justement, s'ils le découvrent par eux-mêmes ce sera pire ! T'imagines ta mère est à l'hôpital, ton père ne te dit rien pour te préserver et tu finis par le découvrir toi-même. Sois honnête avec eux, merde ! 》

Son dilemme d'il y a quelques jours refaisait surface plus violemment que prévu. Il y avait une part de vérité dans ce que disait Eijiro, mais il ne parvenait pas à le leur dire, et encore moins s'avouer qu'il était vraiment là-bas.
Sa main où ressortait une ou deux veines vient prendre durement son verre de bière. Il prit une grosse gorgée avant de reposer le récipient sur la table sans douceur.

《 J'ai compris, je vais leur dire ce soir.
– Et pense à te détendre un peu au passage. Je le vois bien que tu te noies dans le boulet ces derniers temps. Il s'en sortira. 》

Sur ces mots, les deux héros se levèrent pour régler la note de leur consommation et quitter les lieux. Ils reprirent leur patrouille ensemble pour le reste de leur service et ce n'est qu'une fois sortie des vestiaires de l'agence, changer en habits de ville, qu'ils se séparèrent avec un salut énergique pour l'un, et un bref geste de la main pour l'autre.

Sur le chemin, il récupéra ses morveux sur le grillage de leur école pour terminer à la maison. Ils se déchaussèrent et retirèrent leur manteau pendant que Katsuki sentait une étrange boule se former dans son ventre. Il allait devoir leur dire. Comment allaient-ils réagir ? Il secoua la tête vivement avant d'aller les rejoindre dans le salon. Il les regarder se disputer gentiment pour savoir quel dessin animé regarder. Une pointe de culpabilité lui serra le cœur à la simple idée de briser ce moment d'innocence enfantine.
Le blond s'approcha du canapé avant de la contourné pour finalement s'assoir entre la rouquine et le brun, les séparent. Il leur jette un regard avant de prendre une inspiration.

《 Les mioches, faut qu'on cause.
– Ho non, papa ! Je te jure que c'était pas moi ! C'est Edda !
– Quoiii ? C'est toi qui s'est cogné contre la petite table ! 》

Il regardait les deux mioches, un sourcil levé, avant de faire un fin rire moqueur qui les coupa dans leur accusation mutuelle.

《 Vous n'auriez pas fait une conn- bêtise, par hasard ? 》

Leurs petites mains vinrent sur les bouches toutes aussi petites où sortaient pourtant de grosses bêtises. Ils se regardèrent avant de baisser la tête. Edda croisa les bras sur le haut de son buste pendant que son petit frère, Yori, jouait avec le bas de son haut.

《 Vous m'en parlerez plus tard, j'ai autre chose à vous dire. De plus important. 》

La fratrie releva instantanément la tête vers leur père. Leurs yeux brillaient un peu à cause de leur bourde d'il y a quelques secondes, mais maintenant ils fixaient ardemment Katsuki. Celui-ci prit une profonde inspiration avant de commencer.

《 Ça concerne votre père. Il.. a eu un problème.
– Papou ?! Il lui ait arrivé quoi ?!
– C'est grave ?!
– Il est où ?! 》

Directement les enfants assaillir ce pauvre Katsuki de questions toutes plus affolées les unes que les autres. Ils s'étaient relevés sur leurs genoux et s'étaient accrochés à ses manches, tirant dessus à chaque interrogation. Après quelques secondes, il finit par passer ses bras aux dessus d'eux pour les coincé contre lui et les arrêter.

《 Commencez par arrêter de vous exciter sinon je vous dis rien. 》

Aussitôt les demi-portions se sont tues et mis droit comme des piquets, les mains sur les genoux. Ils hochèrent vivement la tête à s'en disloquer la nuque en attendant faussement patient les nouvelles.

《 Bien. Vous savez que Deku a eu une mission ? Hé bien il.. Sa mission était.. 》

Il cherchait ses mots. Il se compliquait sûrement la vie à autant hésiter, et puis merde après tout, ce n'était pas son genre de mâcher ses mots pour les beaux yeux des victimes ! Il était Katsuki Bakugo, le héros pro ! Pas vulgaire civil qui avait des problèmes pour s'exprimer. Mais cette fois, les beaux yeux des victimes étaient ceux de ses enfants. Parfois il regrettait d'avoir céder ces deux accords à Deku. Pas un regret de leur présence, non, il n'était pas aussi horrible. Juste le regret de sa maitrise de lui-même d'antan. Il s'était beaucoup trop adouci à son goût. Bien évidemment s'il en avait la possibilité il serait allé donner quelques droites bien méritées à son lui du passé, mais là c'était autre chose. Il ne s'était pas juste assagi, il cédait. Et ça, il ne parvenait pas à se faire à l'idée. Ça le faisait fulminer.

《 Papa ? 》

Il sursaute légèrement et cligne des paupières, un peu hébété. Il s'était encore perdu dans ses pensées ? Il s'éclaircit la gorge en fronçant les sourcils avant de reprendre.

《 Oui, donc. Sa mission était un peu plus risquée que prévu, et depuis quelques jours il est à l'hôpital. 》

Et de nouveau, ils s'affolèrent pour leur "papou". Ils gesticulaient dans les bras du blond en reposant des questions. Il voyait les yeux saphir du petit garçon se remplir d'eau, menaçant de déborder à chaque seconde. La pointe de culpabilité revient à l'assaut de son cœur. Serrant les lèvres, il serrait à son tour Edda et Yori en une sorte de rare câlin. Il n'était pas très friand de ce genre de contact, mais là il ne pouvait tout simplement pas faire la fine bouche. Ce n'était de simples enfants qui apprenaient que leur père avait un problème. C'est donc tout naturellement qu'Edda, les mains agrippées au haut noir de l'adulte, la mine crispée pour retenir le liquide salé de sortir de ses points lacrymaux, demanda :

《 I-Il va pas nous abandonner, hein..?
– Mais non ! Il est juste profondément endormi, quand il se réveillera vous pourrez lui faire sa fête !
– Promis..? 》

Les rubis dans les jades, la petite sondait les yeux de son père. Elle cherchait la moindre lueur de mensonge, de peur, de colère, ou toutes autres sortes de sentiment. Mais tout ce qu'elle trouvait était une détermination et une foi profonde en ce qu'il disait. Il y croyait dur comme fer. Il le connaissait. Il savait qu'il ne se laisserait pas faire comme ça. Il en avait vu d'autres. C'est donc avec cette même détermination qu'il scella cette soirée, et par la même occasion le verdict de cette histoire :

《 Promis. 》

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J'ai finalement décidé de réécrire ce katsudeku qui était plus qu'incomplet ! (merci Ykirby )
Donc naturellement comme je suis rouillée (j'ai fait de mon mieux), j'aimerais beaucoup que vous me donniez votre avis sur mes chapitres. C'est juste une petite demande, comme vous voulez !