𝙁𝙞𝙛𝙩𝙝 𝙘𝙝𝙖𝙥𝙩𝙚𝙧
Le bas de son visage derrière ses paumes, il souffle dans celles-ci l'air un minimum chaud que ses poumons lui cèdent pour se réchauffer.
Frottant ses mains entre-elles en regardant le paysage blanc, perturbé par quelques touches de vert sapin, qui l'entoure, ses yeux agressés par le froid montagnard cherchent un abri entre les troncs gelés et les rochers recouverts. Cela faisait à peine deux semaines qu'ils étaient arrivés au cœur de ces montagnes. Le temps météorologique n'avait pas été spécialement clément avec les trois héros envoyés.
Heureusement qu'ils étaient parvenus sans trop de mal à trouver des abris. À quelques exceptions près.
Sa vision panoramique attire son attention, et il tourne la tête pour vérifier. Un fin sourire gercé et craquelé par le froid mordant remonte ses pommettes tachetées, de nouveau couverte par son épaisse écharpe. Il débloque ses genoux grinçants pour s'avancer vers sa nouvelle cachette, les pieds s'enfonçant dans l'épaisse couche de neige qui ne cessait d'augmenter.
Après avoir manqué de se faire ensevelir sous la poudre blanche en passant sous un arbre, il pose enfin sa semelle glissante sur les rochers qui font offices de sol, mur et à la foi de plafond. La grotte était belle. Elle semblait profonde, les parois étaient recouvertes d'une légère plaque de givre, qui formait des stalactites plus ou moins importantes, qui elles laissaient couler de petites goûtes de neige fondue, du plafond. Plus il avançait entre les murs rochers, plus les traces du climat rudes s'atténuait, et la lumière blanche du ciel disparaissaient.
Il finit par aller doucement fouiller dans son sac pour trouver sa lampe torche et éclairé de la nouvelle lumière blanche le fond de la grotte.
Avançant prudemment, il vérifie les plafonds et autres petits trous dans les roches pour ne pas perturber l'hibernation des petits êtres vivants de ces montagnes.
Par chance, et sans se demander pourquoi, la cavité était vide de vie. Il revint ensuite sur ces pas, jusqu'à la limite du gel, et s'assoie finalement. Le sac toujours accrocher à ses épaules, il ne s'en soucie pas, appréciant le poids de son corps enfin relâché. Cela faisait déjà plusieurs heures qu'il arpentait les sentiers dissimulés, traîné par la seule force de sa volonté de terminer cette mission. Celle de son corps déjà refroidis depuis que les trois héros avaient été séparés.
Le héros se défait de son sac pour trouver de quoi s'allumer un léger feu, juste de quoi réchauffer ses articulations et ses muscles. Il n'avait jamais "campé" dans une grotte, et malgré ses recherches sur le sujet, il ne se sentait vraiment pas d'allumer un feu. Le reste du temps c'était le rôle du troisième héros de réchauffer ses coéquipiers. Mais maintenant il ne pouvait compter que sur lui-même. C'est comme ça, après avoir repasser tous les avertissements et conseils dans sa boîte crânienne et pousser un souffle tremblant qu'il alluma son radiateur primaire.
Si infime la chaleur du feu soit-elle, il sentait directement l'effet qu'elle lui procurait. Un grand frisson de soulagement le traversa alors qu'il enlevait ses gants pour passer ses mains au-dessus des petites flammes. Il voyait déjà la fumée se propager pour aller s'échouer contre les roches du plafond. Il voulait faire vite, juste de quoi dégivrer ses articulations et alourdir son estomac de quelques grammes. Alors après la première étape faite pour ses doigts, il farfouille une nouvelle fois dans son sac pour sortir sa portion de nourriture. Il l'engloutie littéralement, son ventre bien content de pouvoir gratter quelques nutriments.
Le plat maintenant vide, il remet tout dans le petit sachet réservé à cet effet pour ne laisser aucun déchet derrière lui. Il se dépêche ensuite d'éteindre le feu, se laissant mordre de nouveau par le froid qui s'engouffre dans la grotte.
Cependant, il s'autorise un léger temps à ne rien faire, juste assis, sans bouger. Il sait que c'est faussement agréable. Que le vent lui agresse toujours ses pommettes. Qu'il est en train d'encore plus rigidifier ses articulations à peine aider par son ex-maigre feu. Mais il a honteusement besoin de ce moment. Enfin, honteux, seulement pour lui. Depuis qu'ils sont arrivé dans ces montagnes il ne se laisse aucun moment, comme à sa mauvaise habitude de héros trop altruiste. Si c'est possible. Après tout, il veut finir cette mission. Trouver cette base et les quelques informations qu'elle referme potentiellement aidera beaucoup les chercheurs. Et aussi, il pourra revoir sa petite famille et ses amis. Il essaie de ne pas y penser, mais c'est indéniable. Sa mère, ses amis et collègues, Katsuki et ses deux petits bouts de chou qui l'attendent chez lui. Ils lui manquent tous.
Pourtant ça ne faisait pas spécialement longtemps qu'il était parti ! Mais faut croire que le paysage répétitif blanc, le froid et la nouvelle solitude rallonge considérablement le temps. Il ne serait même pas étonné si on lui annonçait qu'il était en fait dans le coma et qu'il rêvait de tout ça, tellement il trouve cela interminable. Quoi que.
Poussant un faible soupir amusé, il se pince tout de même dans le doute, n'ayant finalement pas envie qu'on lui annonce ça. Ce serait horrible !
L'énergie revenant doucement, il force sur ses muscles pour se hisser sur ses jambes et reprendre prudemment son chemin sur le sol de la cavité glissante.
Le soleil commençait doucement à se coucher, donnant une teinte orangée à la neige brillante. Il prit quelques secondes pour voir le paysage que lui offrait généreusement la nature. De là où il était, il pouvait voir à des kilomètres à la ronde, sans pour autant pouvoir discerner ce qui se cachait dernière cette étendue verte. Prenant une bouffée d'air trop frais pour ses poumons et son organisme, il se détourne pour entrer dans une nouvelle caverne. Celle-ci n'était pas faite pour qu'il puisse se reposer, mais bien un passage tout droit vers sa destination. Il vérifia de nouveau les parois de la grotte presque tout bonnement identique à la précédente, peut-être que le couche de givre est plus fine.
Il défait les raquettes à ses pieds une nouvelle fois, pour ne pas glisser bêtement et, lampe torche à la main emmitouflée dans son gant habituel malgré le froid, il avance en faisant glisser son autre paume sur le mur à sa droite.
La lumière se reflétait sur les murs, leur donnait un air de cristal. Il continue de s'enfoncer, ne faisant plus attention à la beauté de la cavité, mais aux bruits qui résonnaient contre celle-ci. Il y avait de l'agitation au bout. Il pouvait sentir le mur sous sa paume vibrer faiblement, les gouttes de givres mélangé au calcaire de la roche tombait plus vite au fur et à mesure qu'il avançait.
Une petite dizaine de mètre plus loin, le bout du tunnel se profilait avec la même lumière orange, bien que plus bleuté.
Quand il mit le nez en dehors du tunnel, la première chose qu'il vit fut la légère fumée qui se dégageait d'une petite cheminé, perchée sur le toit d'une maison tout aussi petite. Elle n'avait rien à faire là d'après les détails de sa mission. Une petite maison, ressemblant à un chalet où on passerait volontiers Noël. Si on oublie les kilomètres de montages enneigés à parcourir, et le froid mordant.
Cette bâtisse serait affiliée à une organisation criminelle qui distribuerait des équipements non-conformes et dangereux pour la population civile. C'est tout ce que son supérieur lui avait fournie. Quelques lignes, un lieu, une date et un avertissement.
Depuis qu'il a reçu cette mission, et qu'il a vu ses coéquipiers, il n'a pas pu s'empêcher de trouver cette affaire étrange. Mais malgré le doute, il devait y aller. Que se passerait-il si cette maison était vraiment en lien avec l'organisation ? Il s'en voudrait d'avoir négligé cette possibilité à cause d'un pressentiment.
C'est donc dans cette optique qu'il sort de sa cachette pour se rapprocher de la maison. Il devait faire croire qu'il n'était pas au courant de affaires de cet endroit. Qu'il cherchait juste un endroit où se reposer.
Ses pas s'enfoncent plus profondément dans la neige à cause de l'absence de ses raquettes. Ça lui brise le dos de devoir extirper ses pieds de la couche de neige, avec son équipement. Il finit par arriver au petit escalier qui mènent au palier de la porte en bois humide. Il manque de glisser en mettant son poids sur la première marche, mais finit par arriver sain et sauf en haut des 5 petites marches couvertes de givres.
Il toque.
《 Bonsoir, il y a quelqu'un ? 》
Il attend. Jusqu'à retoquer.
《 Désolé de vous déranger, mais est-ce que je pourrais passer la nuit chez vous ? Il fait un froid insoutenable dehors. 》
Il grimace. Ce n'était pas la meilleure façon de passer inaperçu, mais il n'a pas mieux en stock. Le mensonge c'est pas son truc. Des pas se font entendre de l'autre côté de la porte, et il s'écarte.
La porte s'ouvre sur une petite dame, qui lui ferait presque penser à l'infirmière de son lycée. Presque car elle n'avait cet air bienveillant. Celle-ci avait une mine effroyablement fatiguée et pâle. Il cligne quelques instants des yeux avant de se revêtir de son sourire habituel, derrière son cache-nez.
Elle l'examine encore quelques secondes, qui lui laisse le temps de sentir le froid solidifier ses membres, le faisant grincer quand il recommencera à bouger. Puis, enfin, elle s'écarte pour le laisser entrer.
Comme il le pensait, ses genoux grincent quand il avance. C’était désagréable, mais le plus désagréable était sûrement l’odeur nauséabonde que les murs de ce chalet renfermaient. Il fourre son nez un peu plus dans son écharpe, alors qu’il se retrouve au centre de la pièce.
En oubliant l’horrible odeur, la pièce était ce qu’il y avait de plus classique. Un mélange de bois et de pierres se mariant avec quelques traces de laine.
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C'est ici que j'ai arrêté d'écrire en 2021. Les commentaires sous les chapitres précédents datent aussi de 2021, ils me font un peu de la peine mdr, j'étais vraiment motivé à ce moment là
Je n'ai pas relu depuis, donc va savoir si c'est bien... Mais voilà
J'espère tout de même un jour retrouver le goût à l'écriture. Mais pour l'instant je me concentre sur ma vraie passion depuis toute petite : le dessin
À un de ces jours ✨
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