Aimer

Aimer. C'est un mot si profond, que l'on utilise pour tout et rien dire. C'est un mot avec tant de signification, que j'utilisais pour te décrire, auparavant. Décrire tes yeux, tes lèvres, ton beau visage, ta peau pâle. Tes petites fossettes, tes mains, ta voix. Pourtant maintenant, c'est comme si nous ne nous connaissions pas. Tu es comme un inconnu, que j'essaie d'oublier. Je suis sûrement pour toi une personne indésirable qui prendrait trop de place si elle revenait. Quand est-ce que ça a mal tourné ?

Je me souviens de ces moments, où nous nous regardions yeux dans les yeux, mains dans les mains. Où ton corps reposait près du mien, et que nous n'avions besoin de mots pour nous comprendre. Dis-moi, quand est venu le moment où j'ai voulu fuir tout ça ?

J'espérais, tant, avec toi. Trop, peut-être. Ca te faisait peur. On s'est fait tant de mal, et ça s'est fini d'une manière si abrupte que je ne sais même plus où nous en étions à ce moment-là. Je t'ai fait beaucoup de mal. Et pourtant, c'est comme si c'était toi qui m'avait lâché, et mon cœur, brisé, avait décidé d'ériger une barrière pour t'empêcher de tenter de me récupérer.

Tu as été mon plus grand amour. Le vrai. Mais je n'avais pas l'impression d'être le tien. Et j'en souffrais, j'en souffrais tellement. Si tu savais comme j'aurai eu besoin de toi. Comme je voulais que tu aies besoin de moi. Mais tu n'avais pas besoin de moi. Tu m'as laissé partir. Tu n'as même pas essayé de me retenir. Tu n'as rien fait.

Au départ, je me disais que c'était toi qui allait partir le premier. Et pourtant, ce fut moi, d'une certaine manière. C'est si flou, si tu savais comme tu me manques.

La vie est dure envers nous, qui ne demandions qu'à vivre posément, à être heureux, à aimer. Aimer.

Aimer.

Ce si beau mot, qui pourtant est emprunt d'une impression douce-amère. Ce mot qui me donne envie de me plonger corps et âme dans l'Amour, et qui à la fois me fait si peur maintenant que j'ai tant souffert.

Un de nos amis m'a dit que je t'avais détruit. Mais que toi tu ne m'avais pas détruit. A-t-il le droit de se prononcer sur mes ressentis ? A-t-il, finalement, un seul mot à dire ? Je ne l'empêche pas de penser. Mais quoi qu'il dise, ça ne changera pas la réalité. J'ai beaucoup souffert. J'ai aussi beaucoup aimé. Sans doute est-ce pour cela.

Etais-je si égoïste que cela ? De vouloir mettre fin à toute cette douleur ? De vouloir m'échapper de cette emprise que tu avais sur moi ?

Personne ne le sait, ne le saura. Car ces gens parlent, parlent, mais ne savent rien. Ne veulent pas savoir. Ne veulent rien savoir.

Le problème est qu'encore aujourd'hui, tu me drapes de tes bras, tu enroules autour de mon cœur des liens âcres des quels j'ai beau me débattre, je n'arrive à m'en échapper. Tu ne me laisses pas partir. Ou peut-être est-ce moi qui ne te laisse pas partir.

Car je t'ai aimé, je t'ai tant aimé. Je t'ai aimé de toute mon âme. Et mon cœur, lui, continue de pleurer à chaque fois que mes pensées se ramènent à toi.

« Alors, pourquoi es-tu parti ? »

Je ne sais pas. J'avais besoin d'air. J'avais besoin de me sentir aimé. Je ne me sentais plus aimé. Je me sentais comme un objet acheté, qui est là, que l'on a acquis et qui ne partira jamais, mais qu'une fois qu'on s'en lasse, on le jette. Je me sentais ainsi, et ça me faisait mal. Si mal qu'aujourd'hui encore certaines de tes actions du passé me font encore souffrir. Et cela me convainc, à chaque fois, que j'ai pris la bonne décision.

J'espère un jour rencontrer quelqu'un qui saura m'aimer et que j'aimerai tout autant.

Car finalement, c'est tout ce que je souhaite : Aimer.

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