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Versatiles - Partie 1

Périphérie intérieure d'Orvud, Mur Sina, 11 février 852

Cette fois-ci, Livaï ne lut pas. Il se contenta de détailler la couverture rouge et abîmée de La Petite Histoire des Peuples, d'en observer la moindre gravure et la moindre brisure. Elle était assez simple ; en réalité, il n'y avait que le titre pour se faire remarquer, avec ses lettres imprimées dans un or timide.

Dans le mensuel d'Albert Steen avait été publiée une lettre écrite de la main du journaliste lui-même. Lors de cette dernière année, depuis le coup d'état, il avait grandement collaboré avec Eugeniusz Kostrovicki. Le style du vieil homme était loin d'être parfait lorsqu'il s'agissait de rédiger un hommage... Mais l'émotion suite au décès du géographe se faisait tout de même bien sentir.

Les autres journaux avaient seulement relaté les faits. L'homme se serait fait tuer le trente janvier, dans la soirée. Les suspects en tête de liste avaient été Marlowe et Hitch, qui étaient justement revenus de l'appartement du bonhomme. Toutefois, après de longues heures d'interrogatoire et le témoignage de trois passants, on les avait rayés de la liste. En bref, ils avaient eu du pot.

On aurait vu deux personnes non identifiées s'introduire dans le bâtiment au moment où les brigadiers en sortaient. Le caporal-chef le savait pour avoir travaillé avec les jeunes, ces deux duos n'étaient pas de mèche. De plus, il avait – pour une fois – confiance dans le choix de Naile quant à son successeur. Il penchait plutôt sur un scénario où les deux soldats se seraient fait suivre en allant à la rencontre de leur interlocuteur.

Dans tous les cas, il était mort. L'officier comptait laisser tout le loisir de l'enquête aux Brigades, et verrait ce qu'il allait en résulter le moment venu. C'était certes perturbant d'avoir commencé à lire le livre de quelqu'un de vivant, pour l'avoir encore dans les mains après son trépas, mais il ne pouvait pas y faire grand-chose.

Toutefois, pour le psychiatre en face de lui, cela devait être une toute autre histoire.

Il le savait, négocier avec lui pour qu'il lui donne le bouquin était vain. Il avait donc pris le soin de noter chaque information importante, dans l'objectif de les rapporter avec le plus de précision possible à Erwin. Lui saurait quoi en faire, il en était certain. Il lui restait une chose à faire : comprendre comment est-ce que Danilin s'était procuré un truc pareil.

Il avait laissé couler toute l'hospitalisation de Marion – encore une fois, il ne voulait pas que ses soins soient perturbés par cette affaire. Mais maintenant que sa sortie était programmée pour le jour même, il tenait à poser quelques petites questions au docteur.

Il lui jeta un œil : il arborait toujours cette même expression concentrée à en mourir. A en mourir... Il espérait tout de même que le bonhomme ne crèverait pas à son tour. Sans parler du fait qu'il serait d'une grande perte pour le domaine de la psychiatrie, il était manifestement un élément clé de la compréhension du monde qui les entourait. Peut-être même que le major demanderait à le rencontrer en personne ; et il se ferait un plaisir de l'accompagner.

Le grand dadais choisit ce moment pour tendre une ordonnance à Marion. Il émergea donc de sa surdité intentionnelle, et posa La Petite Histoire des Peuple sur la surface cirée du vaste bureau. « Bien. Les infirmiers vous donneront la date de notre prochain entretien. En espérant que vous ferez bon chemin, madame Griffonds », sourit Danilin. Il se leva, elle fit de même, ils se serrèrent la main avec sobriété.

Mais lorsque le plus grand tendit la sienne vers Livaï, il se contenta de s'approcher de sa subalterne, d'ignorer sa surprise – la jeune femme avait retrouvé une partie de son expressivité – et de plaquer ses paumes contre ses oreilles.

« Tu m'entends ?

— Comment ?

— Parfait. »

Il braqua ses prunelles claires sur l'autre. « Je pense que vous me devez des explications », lâcha-t-il. Il désigna la « copie unique » du menton. « Où est-ce que vous avez trouvé cette merde ? »

L'intéressé devait s'attendre à cette question, car il répondit de but en blanc.

« Je vous en ai fait part car j'ai confiance dans le Bataillon. Eugeniusz était... hésita-t-il brièvement. Il était un très cher ami à moi. Il a fait des recherches poussées sur l'histoire de notre monde. Seulement, s'il publiait son essai, il risquait la mort. Des ennemis rôdent toujours dans les Murs. Voilà pourquoi je suis l'un des seuls au courant.

— L'un des seuls ?

— Il y a aussi celui qui l'a imprimé.

— Le type qui était à la tête de l'entreprise Shallwoods en 820 ?

— Lui-même. Mais il est mort, précisa-t-il.

— Il n'y a personne d'autre ? jeta le plus petit.

— Non, personne. »

Il le scruta longuement. « Je vois. » Il ferma les paupières un court instant. « Allié, ou ennemi ? » laissa-t-il tomber. Danilin eut un léger sourire.

« Aucun des deux. Nous venons des Murs, monsieur Ackerman. Les personnes qui son originaires d'un autre endroit ou d'un autre temps ne sont pas les seules à être capables d'accéder à la vérité. » Il marqua une pause.

« Nous nous sommes rencontrés à l'université... Dès que je l'ai vu, j'ai su que c'était un génie. Toutefois, Eugeniusz a dû travailler très tôt, et très dur pour réunir tout cela. Il est parvenu à accéder à des archives formellement interdites par la monarchie... Voilà tout ce que je peux vous dire.

— Qui détenaient ces archives avant ?

— Je n'en suis pas sûr. Il n'en parlait pas beaucoup.

— Vous n'avez pas de nom ? insista-t-il. »

Il réfléchit un instant. « Arlert », finit-il par répondre.

Le caporal-chef entrouvrit les lèvres. Bien évidemment. A une brève occasion, il l'avait entendu parler des livres illégaux de son grand-père avec Eren et Mikasa. C'était un sujet qui avait l'air de le passionner : la mer, les déserts, et tout ce qui allait avec. Mais de penser que sa famille était en contact avec Kostrovicki... Le monde est petit. Surtout les Murs...

« D'autres ? répéta-t-il encore.

— Non, je suis désolé. »

Il écarquilla légèrement les yeux. Le ton du psychiatre était passé de neutre à empli de regrets. Une chose était sûre : il ne mentait pas. Il le dévisagea tout de même, mais ne trouva rien de suspect. Quelques instants coulèrent. « Très bien », dit-il. Il se tourna de nouveau vers Marion... Qui était en train de le regarder avec des sourcils incroyablement froncés.

Elle n'a rien entendu. Il la lâcha, et empoigna enfin la paume de Danilin. « Merci », jeta-t-il avant de faire volte-face. « Bonne continuation, ne mourez pas, et à la prochaine. » Sur ce, il quitta la pièce.

La scientifique lui emboîta le pas. « Qu'est-ce... » hésita-t-elle. Il lui jeta un œil. Elle ouvrit la bouche, mais parut finalement se résigner. « Peu importe. Vous ne m'avez pas bouchée les oreilles pour rien. » Quel incroyable esprit de déduction. Ils continuèrent leur marche.

« C'est quoi, la prochaine étape ? demanda-t-il.

— Aller chercher les valises, passer par le bureau des infirmiers.

— Tu veux dire au revoir à Petunia ?

— Non. »

Bien évidemment. Après tout, la veille, c'était lui qui avait remporté la dernière manche. Ils traversèrent l'aile dédiée aux consultations et aux soins, arrivèrent dans le hall d'entrée toujours aussi propre, et montèrent une dernière fois les escaliers de pierre claire.

Si entrer dans la chambre désormais vidée de tout drap lui procura une sensation singulière, il n'imagina pas ce que devait ressentir Marion. Après tout, ils avaient passé plus de deux mois ici, et s'y étaient fait chier au point d'inventer des passe-temps dont il n'aurait jamais soupçonné l'existence avant – et qu'il n'aurait jamais cru pratiquer. Imiter Isaac, quand même...

Il la regarda attraper son sac à dos, et se rappela de faire de même. Ils n'oublièrent pas les deux valises qui contenaient leur équipement tridimensionnel. Il vit la chercheuse contempler, pendant un instant, la pièce désormais vide de toute vie.

Il le savait, elle avait peur de partir d'ici. Il pouvait la comprendre : son état était passé d'infernal à vivable... Seulement vivable. Il va falloir faire gaffe. Après tout, il tenait au peu d'audition qu'il lui restait.

D'ailleurs, je n'ai toujours pas réglé ma connerie de fin décembre. Il se rappelait trop bien la tête qu'elle avait tirée lorsqu'il lui avait dit « ils n'ont pas une machine à sceller » au lieu de « les gens n'ont pas trop envie de te voir éclatée par terre », et ne savait toujours pas comment se rattraper. Non pas qu'il lui devait quelque chose, mais elle était quand même suicidaire, c'était sa vie qui était en jeu.

Qu'avait dit Hansi, déjà ? « Il faut le formuler à voix haute ! » Il fronça le nez. Il n'avait pas envie, ça le hérissait d'avance, mais il inspira tout de même un coup. « Marion. » Elle tourna la tête vers lui ; il ouvrit la bouche. Une seconde, deux secondes, trois secondes passèrent... Et la tronche de l'autre se faisait de plus en plus étonnée.

« Les gens.

— Oui ?

— Ils t'aiment bien. »

L'incompréhension modela ses traits. Subtil, solennel... La formulation parfaite. Hansi arrangera le coup, se dit-il pour la millième fois. Il l'avait vu, après tout : lui seul, il ne valait pas grand-chose.

« Eh bien... Je suppose qu'on ne leur ordonne pas de me parler », rit-elle nerveusement. Il la dévisagea. « Personne n'a reçu d'ordre pareil. » Derrière ses lunettes, il put voir la surprise se refléter dans ses yeux verts. « Sûrement... » Elle se dirigea vers la sortie sans un mot de plus.

Ils arrivèrent rapidement au bureau des infirmiers. Ce furent Stephan et Isabel qui sortirent leur tête. La première fronça le nez en le voyant, mais ne fit pas de commentaire. « Vous avez fait beaucoup de progrès, madame Griffonds », commenta-t-elle à la place en lui tendant un papier. « Et je ne pensais pas non plus que Stephan serait aussi compétent : il est arrivé fin novembre, le bougre. »

Marion béa quelques secondes.

« Fin novembre ?

— Fin novembre.

— Allons, Isabel, rigola le roux. Ce n'est pas grand-chose...

— Quand même, pour un bleu. »

Il a fait ses débuts fin novembre, dans un hôpital psychiatrique. Il le scruta un moment : en voyant son air légèrement indisposé, il plissa les paupières. « On y va. » Sa subalterne hocha la tête. « Bonne continuation », dit-elle ensuite.

Son collègue, lui, resta muet.

Ils se hâtèrent de partir de l'enceinte de l'hôpital. Dès qu'ils passèrent le haut portail qui se dressait au bout de la vaste cour soignée parsemée de quelques vieux, ils rabattirent leur capuche sur leur tête. Ils ne mirent qu'un quart d'heure pour rejoindre l'artère principale d'Orvud, avec ses hauts bâtiments chics et ses habitants bien habillés. Leurs semelles battaient les pavés à haute fréquence : ils n'avaient pas de temps à perdre.

Fin novembre...

***

Quelque part hors des Murs, 12 février 852

Un bureau étroit et sobre ; une chaise et des rangements de bois simple ; un petit ordinateur cubique, posé devant lui. Rhys ne faisait plus qu'en fixer l'écran de ses yeux vairons. Il ramena machinalement sa main vers ses cheveux platine... Pour se rappeler qu'elle avait été tranchée il y avait un an et demi de cela.

Les ordres s'étaient largement éclaircis huit mois plus tôt, lorsque lui et son escouade rapprochée avaient dû retourner au vingt-et-unième siècle depuis la base est américaine. Récupérer Annie, Isaac, Wilson, Reiner, Historia ; si l'un d'entre eux refusait, l'éliminer purement et simplement – sa fille mise à part. Ils avaient également des cibles bien définies à abattre... Et le message qu'il attendait allait peut-être bien les aider en ce sens.

Ils avaient reçu des informations d'une de leurs rares sources restantes infiltrées dans l'armée des Murs : Marion et Livaï avaient quitté Shiganshina pour partir dans l'un des districts de Sina. Ils allaient probablement séjourner dans un hôpital psychiatrique, leur avait-on appris. Ils avaient donc dû parier entre Stohess, Ehrmich et Orvud... Et étaient tombés sur le bon. Un gros coup de bol, en somme.

Il ne leur manquait plus que leur date de sortie pour les intercepter durant leur voyage. Alors, Rhys attendait depuis des heures. Bien évidemment, rien ne venait : il dut se résigner à se lever une énième fois, et sortit dans le corridor gris et morne.

Les soldats qu'il croisa se mirent immédiatement au garde-à-vous. D'un faible sourire, il leur indiqua de ne pas se déranger avec ça. Ils abattaient un travail incroyable, pour avoir accepté de venir au quarante-et-unième siècle... Bien qu'ils aient plus été persuadés que convaincus. Le commandant le savait, ils avaient été terriblement manipulés : il l'avait lui-même vécu lors de ses débuts.

Il descendit les escaliers faiblement éclairés de néons blafards, et tourna dans un virage... Pour se cogner le nez contre un torse musclé habillé d'un treillis kaki. « Hoover », marmonna-t-il en levant ses prunelles sur son subalterne. Celui-ci s'excusa au moins trois fois ; il dut lever sa main valide pour le faire taire.

« Commandant... » finit-il par dire de son habituel air incertain. « Je venais justement vous voir... » Il déglutit. « Ils sont partis d'Orvud hier. Ils doivent être en chemin... On a un itinéraire probable pour leur retour à Shiganshina. »

Le blond ferma brièvement les paupières. « Envoyez les escouades. »

Lien vers l'image : http://femerenjaeger.tumblr.com/post/71668451097/source-%E9%80%B2%E6%92%83%E3%81%BE%E3%82%93%E3%81%92%E3%81%A4%E3%81%AE%E3%82%88%E3%82%8B%E3%81%AB3-r%E3%81%AA%E3%81%97%E7%89%88%E3%83%AA%E3%83%B4%E3%82%A1%E3%82%A8%E3%83%AC

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