8- Seongjoong [Ivresse passionnelle]
hello les p'tits potes ! aujourd'hui on se retrouve pour un os plutôt sombre (on va pas se mentir)... bon je vais pas perdre de temps avec le blabla parce qu'il est long, mais ça fait presque 1 an que cette idée me trottait dans la tête... et j'ai ENFIN réussi à l'écrire (j'ai mis 2 mois mais tranquille-) c'était un sacré morceau ce n'est pas du tout le type de sujet que je suis habituée de traiter, mais ça m'a bien fait rire en tout cas, j'espère que le rendu vous plaira ! bref, je vous souhaite une bonne lecture <3
______________________________________________
8- [Ivresse passionnelle] Seongjoong Seonghwa + Hongjoong (Ateez)
« Nous interrompons notre programme. Il est actuellement vingt-deux heures et nous revoilà dans notre page d'informations. Le fameux gang Ateez, connu pour ses nombreux braquages au sein de la capitale coréenne semble préparer une nouvelle offensive pour ce soir. Le cerveau du groupe serait un jeune homme de 23 ans, Kim Hongjoong. Son partenaire de crime serait Park Seonghwa, un sud-coréen de 23 ans également. La police se met sur les traces du quatre-quatre noir aperçu à l'angle de rue en face de l'hôtel de ville... »
-Yunho, coupe cette putain de radio. lâchai-je
Mon donsaeng s'exécuta sans rien dire.
-Ils sont rapides, ces poulets. ricana San à son tour
-Gare-toi là, il n'y a personne. dis-je à Yunho en lui indiquant une rue sombre et déserte
Yunho fit crisser les roues du quatre-quatre noir pour tourner à l'angle de rue que je lui avais indiqué. Il tira sur le frein une fois que la voiture fut garée. Yunho et moi qui étions assis à l'avant du véhicule nous retournâmes pour que je puisse m'adresser à l'ensemble du groupe qui se situait à l'arrière.
-Bon, ce soir ça va être le plus gros coup de l'année. dis-je, Il s'agit de la banque de Séoul. Vous vous souvenez du plan ? Chacun se doit de rester fidèle au poste coûte que coûte.
-Faut pas qu'on se plante... souffla Mingi d'une petite voix
Je relevai mon visage vers lui et serrai la mâchoire en lui adressant un regard sombre.
-T'as déjà vu un de nos plans foirer ? demandai-je
-N-Non c'est pas ce que je voulais dire... Mais faudrait pas qu'on se fasse attraper, c'est tout ce que je dis. bégaya-t-il pour réponse
-Hong, tu crois que les flics sont au courant qu'on est plus nombreux que d'habitude ? me demanda San
-On finira bien par le savoir. répondit Wooyoung en haussant les épaules
-Trêves de bavardages, on n'a pas une seconde à perdre. Chacun à son poste et que ça saute ! lançai-je
Yunho retira la clé du contact et ouvrit la portière pour sortir, mes donsaengs firent de même et allèrent chercher les sacs et les armes qu'on avant mis dans le coffre. Je regardai Seonghwa quitter sa place et se relever, je remarquai qu'aujourd'hui il portait un jean skinny qui le moulait bien. J'aimais beaucoup quand il portait ce pantalon. Je profitai quelques instants de la vue avant de fermer la portière derrière moi.
Mes donsaengs étaient déjà partis devant, j'entendis le bruit du verre des vitrines se briser au loin et une alarme retentir. J'attrapai mon partenaire par les épaules, mon revolver à la main. Le brun regarda mon arme avant de poser ses yeux sur mon visage.
-On dirait qu'on ne sera pas en tête à tête cette fois-ci. dis-je
-Comme tu l'as dit, c'est un gros coup. Il vaut mieux assurer nos arrières. me répondit-il
J'affichai un légère moue, Seonghwa ricana avant de caresser mes cheveux. J'approchai mon visage du sien pour l'embrasser, mais il se détacha de moi.
-L'alarme sonne déjà, les flics ne vont pas tarder. On prendra le temps pour ça plus tard. me dit-il
Il se mit à courir en direction de la banque, je marronnai parce que je détestais quand il refusait mes intentions. Mais bon, je me résignai à suivre ce qu'il venait de dire. Bien que j'étais le leader du groupe, quand il s'agissait de Seonghwa je ne pouvais jamais dire non. Je me mis donc à courir et arrivai vers la banque, où les murs vitrés étaient complètement explosés. Il y avait des éclats de verre partout par terre, lorsque je marchai le sol crissait sous mes pieds.
Lorsque j'entrai à l'intérieur du bâtiment, Yeosang et Jongho avaient déjà bâillonné les quelques gardiens de nuit qui avaient le malheur de s'être retrouvé sur notre chemin. Wooyoung s'était affairé de broyer toutes les caméras en miettes, il avait récupéré le disque où toutes les vidéos étaient enregistrés pour le faire disparaitre.
Je me dirigeai en direction des bureaux, où il y avait toutes les clés. San et Mingi étaient déjà en train de vider les tiroirs. Tout se déroulait exactement comme prévu.
-Hong.
Je me retournai vers la voix qui venait de m'appeler, San me tendit une clé.
-Tiens, c'est la clé de la pièce où il y a le coffre. me dit-il
Je hochai la tête et attrapai la clé en me dirigeant vers la fameuse salle. Cela faisait maintenant plusieurs mois que l'on travaillait sur ce braquage, nous avions donc pris la précaution de bien localiser chaque pièce importante pour rester le moins de temps possible dans le bâtiment. J'entendais le ramdam qui se tramait dans le hall d'entrée, où les otages attendaient complètement effrayés.
Je ne savais pas pourquoi, je prenais toujours un malin plaisir à les regarder nous supplier de ne pas les tuer. Je me sentais surpuissant. Il s'agissait de presser une simple détente pour leur ôter la vie. La peur rendait les gens complètement stupides et faibles. C'était probablement pourquoi je n'avais jamais peur.
En ouvrant la porte, je vis que Seonghwa était déjà en train de vider le coffre pour le remplir de billets. Je ne savais pas comment il avait fait pour entrer. Après tout, cela ne m'étonnait pas de lui. Nous n'étions pas des débutants dans le domaine, cela faisait cinq ans que nous braquions ensemble.
J'adressai un sourire complice à mon aîné qui me regarda et me rendit le sien. Je vins m'approcher de lui pour regarder par-dessus son épaule l'argent qu'il mettait dans son sac.
-On dirait que nous allons encore gagner cette fois. fis-je
-Ne sois pas prétentieux, il faut encore sortir en vie avec le fric. me répondit-il
-Je te promets qu'on sortira en vie. assurai-je, Tout ce que je fais, je le fais pour toi. Parce que je veux enfin qu'on puisse vivre heureux.
Il se tourna vers moi pour me regarder. Je n'aimais pas montrer mes sentiments, je ne disais pas souvent ce genre de trucs à Seonghwa. Mais pour moi c'était une évidence, on allait forcément sortir en vie.
Si j'avais commencé à braquer autant de banques, c'était pour amasser un maximum d'argent pour me barrer loin, très loin de tous ces gens et des sociétés humaines. Un endroit où on serait à deux et rien qu'à deux lui et moi. Un endroit où rien ni personne ne pourrait nous atteindre. Un endroit où rien ni personne ne pourrait lui faire de mal ou le toucher. Il était ce qu'il y avait de plus précieux à mes yeux dans ce monde. Ce rêve était peut-être utopique, un peu facile, mais j'étais prêt à donner ma vie pour qu'il puisse se réaliser.
Je pris le visage de Seonghwa en coupe pour lui prendre le baiser qu'il m'avait refusé tout à l'heure. Il ne résista même pas, au contraire il y répondit. Quand j'étais avec lui, j'avais un sentiment de surpuissance, je me sentais capable de tout, même des choses les plus improbables. Il me donnait envie de me dépasser, d'aller au-delà du raisonnable, de sombrer dans la folie, de lâcher prise loin d'une vie remplie de souffrances et de responsabilités. Ses lèvres avaient le goût de l'impossible, de tout ce qu'on m'avait interdit de faire jusque-là.
Seonghwa était celui qui m'avait fait prendre conscience que je n'avais qu'une vie, et qu'il n'y avait pas une seconde à perdre pour réaliser mes rêves et suivre mes envies. Il était celui qui m'avait sauvé des méandres de mon existence, celui qui m'avait fait ouvrir les yeux sur qui j'étais. Personne ne pouvait comprendre ce que ce type pouvait représenter pour moi.
Au fur et à mesure, notre échange s'approfondit en devenant plus intense. Je le poussai contre le mur et passai mes mains sous son haut, il fit de même. J'adorais la sensation de ses mains parcourant mon corps. Si je devais citer tous les lieux insolites où on l'avait fait, il y aurait une sacrée liste. On avait encore plein de destinations en tête, mais s'il fallait rajouter la banque de Séoul sur notre liste, pourquoi pas ?
-Hong ! Putain, les flics sont là ! Faut se barrer !
J'ouvris les yeux à nouveau en entendant la voix paniquée qui venait de faire irruption dans la pièce. Seonghwa et moi, on échangea un regard quelque peu frustré. Mais bon, la sécurité primait sur le reste. On n'aura donc pas la banque de Séoul sur notre liste... Tss, ces flics commençaient déjà à me les briser.
San s'approcha de moi, Seonghwa replaça son haut et finit de mettre l'argent dans les sacs.
-Faut pas traîner Hong, on n'a pas de temps à perdre ! continua San, Wooyoung et Jongho essayent de les retenir mais je ne sais pas combien de temps ils vont y arriver...
-On va venir en renfort. répondis-je
-Hong, t'es sûr que c'est une bonne idée de te foutre sur la gueule avec des flics ? me demanda Seonghwa
-Vous devriez vous barrer avec le fric. dit San
-Et que je vous laisse dans la merde ? répondis-je, Hors de question on est une équipe. Ce n'est pas parce que je suis un gangster que je n'ai aucun principe.
Je bousculai San sur mon passage avant de charger mon arme en me dirigeant vers la sortie de la pièce.
En arrivant à l'accueil de la banque, je vis qu'effectivement les flics étaient déjà là. Yeosang et Jongho étaient allés directement au contact et se battaient physiquement. Je ne voyais pas Wooyoung, mais je vis un agent tomber car il venait de se prendre une balle de nulle part. Il était vraiment fort comme snipper, celui-là.
Je restai un peu en retrait, le temps de compter combien ils étaient. Ils devaient être une vingtaine, sans compter les chiens qui pouvaient éventuellement attendre dehors. Eh bien, ils nous prenaient vraiment au sérieux. Cette pensée me fit ricaner.
Lorsque je tournai la tête, je remarquai que Mingi était caché derrière un bureau. Il était en boule et tremblait complètement terrorisé. Je vis Seonghwa et San qui vinrent en renfort pour aider les autres. Je m'approchai de Mingi.
-Bordel, mais qu'est-ce que tu fous là, à pleurnicher comme un enfant ? On a besoin de toi ! dis-je
-Hong...joong... dit-il d'une voix entrecoupée, J'ai... T-tellement peur...
Je ne savais pas ce qui me retenait de lui mettre un pain. Mingi était incapable de se battre ou de tirer sur qui que ce soit. Même lors des entraînements, il n'avait jamais osé. Quelle erreur de l'avoir amené ici.
Soudain, j'entendis un coup de feu retentir ce qui fit sursauter tout le monde. Je relevai la tête vers l'endroit d'où provenait le bruit et vit Jongho s'effondrer devant l'entrée, où il empêchait d'autres agents d'entrer.
-Jongho ! Bande d'enfoirés ! lança Wooyoung
Dire qu'il ne s'était pas fait repérer jusqu'ici. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de gueuler comme ça ?
Wooyoung sauta de l'endroit où il était perché pour atterrir sur le sol, il manqua de se casser la gueule à cause de débris de verre. Il se rua vers l'agent qui venait de tirer sur Jongho et lui mit un coup de cross dans la mâchoire. Je sentis mon cœur se mettre à battre plus rapidement dans ma poitrine, pourquoi avais-je un mauvais pressentiment ? Ok, il fallait vraiment agir.
Je me focalisai à nouveau sur Mingi.
-Ecoute, il n'y a pas de temps à perdre, les autres ont besoin de moi. dis-je, Toi tu vas récupérer le fric. Il y a deux sacs remplis, Seong les a laissés dans la salle du coffre, tu te souviens où elle est ?
Mingi hocha la tête, je l'attrapai par le bras pour le forcer à se relever.
-Aller Mingi, je compte sur toi. Me déçois pas. dis-je
-Bien reçu... répondit-il en s'essuyant les joues
Oui, j'étais dur avec Mingi, comme avec tous les autres d'ailleurs. Mais je ne pouvais pas les ménager alors que nos vies étaient en jeu. Je ne pouvais pas abandonner notre rêve alors qu'on était si proches du but... La banque de Séoul était notre dernier lieu de ravitaillement avant la vida loca.
Je laissai Mingi partir en direction de la salle du coffre, avant de faire diversion. Je vins claquer la tête d'un agent contre un mur, pour éviter qu'il ne désarme Seonghwa par l'arrière.
-On en a un ! lança un agent, On l'embarque !
Yeosang venait de se faire choper par quatre agents qui l'empêchaient de se débattre. Ils lui passèrent les menottes. Je m'avançai pour leur régler leur compte, mais une main se plaça devant moi pour m'empêcher d'avancer.
-Laisse-moi faire Hong, tu es notre leader. On ne peut pas te perdre maintenant. me dit Wooyoung
Contrairement à ce qu'il laissait paraître, Wooyoung était quelqu'un de courageux et prêt à tout pour protéger les autres. C'était admirable. On échangea un regard, après une hésitation je finis par hocher la tête en signe d'approbation de ce qu'il venait de proposer.
-Vas-y Wooyoung, fais attention à toi. dis-je
Il m'adressa un sourire déterminé avant de se diriger vers les agents. Entre deux, un autre agent essaya de m'immobiliser contre un mur, je me retrouvai le visage plaqué contre le mur blanc, le souffle légèrement entrecoupé. Oh le con, il m'avait pris par surprise. Je tentai de me débattre tant bien que mal, tout en gardant un œil sur Wooyoung.
Les quatre agents faisaient déjà sortir Yeosang et l'emmenaient vers une voiture de police. Wooyoung les suivi, juste derrière lui, je vis un agent pointer son arme vers mon donsaeng.
-Wooyoung, derrière toi ! criai-je
-La ferme ! me rembarra l'agent
Je lui mis un coup de coude dans l'estomac, il se plia en deux en étouffant un gémissement de douleur.
-Wooyoung ! Putain, dégage ! hurlai-je
Le temps que je prononce ces mots, le policier braqua son arme vers Wooyoung. Je vis sa bouche bouger, sans comprendre ce qu'il disait. Il devait sûrement avoir demandé à Wooyoung de poser son arme et de se rendre. Mais Wooyoung était décidé, il ne lâcha pas son arme. L'agent appuya sur la détente une première fois. Wooyoung se prit la balle dans le dos et eut un léger soubresaut avant de se retourner, et il braqua son arme sur l'agent. Ils tirèrent tous les deux en même temps, avant de tomber au sol, inertes.
-WOOYOUNG !
-San, calme-toi ! Garde ton sang froid ! cria Seonghwa à son tour
Mais rien à faire, notre donsaeng tira sur deux agents et récupéra leurs armes, il était comme un fou. Je savais qu'il avait de grande capacités, mais je ne savais pas qu'il pourrait perdre le contrôle à ce point. Il fallait croire que Wooyoung était une de ses cordes sensibles. San tirait dans tous les sens, en manquant parfois de nous tirer dessus, sur nous ses coéquipiers.
Le grand lustre qui était accroché au plafond céda et vint s'écraser sur le sol dans un bruit sourd. Des balles volaient et venaient se mêler aux cris des otages complétement terrifiés face à cette scène. Je ne pouvais pas laisser San tout détruire, il fallait que j'aille lui parler avant qu'il ne fasse pire que mieux.
Les policiers étaient terrorisés face au déchaînement de violence de San. Non sans mal, après plusieurs minutes je parvins enfin à le rejoindre. En étant plus près de lui, je me rendis compte qu'il était essoufflé.
-San. commençai-je
Il braqua son arme vers moi, ses épaules se levaient et se baissaient au rythme irrégulier de sa respiration. Je regardai l'arme, sans la moindre peur du monde, et arquai un sourcil avant de regarder San. Lorsqu'il releva son visage vers moi, ses yeux étaient rouges et ses joues trempées par les larmes. Mon visage était de marbre, impassible.
-Arrête de faire le con et de tout gâcher. dis-je d'une voix glaciale, Wooyoung ne se serait jamais sacrifié pour une mission qui ne mènera à rien.
-Ils l'ont vraiment tué Hong...
Sa voix se brisa. Je ne répondis rien, parce que je ne voulais pas retourner le couteau dans la plaie. Je ne pouvais pas non plus nier les faits. San laissa son arme tomber au sol et s'effondra. Je m'approchai de lui et voulu l'aider à se relever.
-Aller San... Même si c'est dur, faut que tu te lèves. dis-je, Tu dois rester debout, faut qu'on se barre. Maintenant.
Le temps que je prononce ces mots, on se retrouva encerclés par cinq policiers qui braquaient leurs armes en notre direction. Je jurai. San se releva et tourna son visage vers moi lorsqu'il se rendit compte de la situation.
-Je suis désolé Hong... me dit-il
-Écrase, on en parlera plus tard. répondis-je
-Veuillez lâcher vos armes et lever les mains. nous dit un agent, Nous allons vous emmener au poste. Si vous coopérez, vous aurez moins de problèmes.
Yunho arriva par derrière et fit lâcher leurs armes à deux agents, Seonghwa fit de même et arriva à en éloigner un. Je souris en coin, parce que quelles que soient les armes qu'ils pouvaient braquer vers moi, je m'en sortais toujours.
Deux policiers m'attrapèrent chacun par un bras.
-Arrête de te débattre petit, on ne veut pas vous tuer ! me dit l'un des deux, Nous sommes désolés pour vos amis !
-Moi j'en ai rien à foutre de vous tuer. répondis-je, S'il faut qu'une balle vous perce le crâne pour que je puisse me barrer, alors je le ferai sans hésiter.
Ma réponse glaça le sang des deux policiers et les déstabilisa, j'en profitai pour me libérer de la prise du premier.
-San ! Derrière toi !
La voix de Seonghwa m'interpella. Quoi, ils avaient eu San aussi !?
Je vis des agents passer les menottes aux poignets de Yunho qui se faisait emmener vers une voiture de police. Nos regards se croisèrent, et je lu dans le sien le pardon qu'il me demandait silencieusement. Je sentis mon sang bouillir dans mes veines.
C'était horrible, j'avais l'impression que tout le plan qu'on avait mis au point pendant des semaines tombait à l'eau sous mes yeux. Ils avaient déjà tué Jongho et Wooyoung... Maintenant ils avaient arrêté Yeosang et Yunho... Mon idéal coulait entre mes doigts comme des filets d'eau que je tentais de retenir coûte que coûte. Non, ça ne pouvait pas se passer comme ça. Je m'étais donné tellement de mal pour y arriver.
-Yunho, laissez-le tranquille ! cria San à l'intention des agents qui venaient déjà de sortir de l'établissement
Un agent braqua son arme en direction de San.
-San ! Sa-
Je n'eus même pas le temps de prononcer ma phrase entièrement, la scène se déroula vite. En un fragment de seconde. Le policier appuya sur la détente de son arme en visant San, mais Seonghwa s'interposa au dernier moment entre la balle et le corps de notre donsaeng avant de se retrouver par terre. San se retourna.
-Seonghwa !? Oh non c'est pas vrai...
San se baissa pour essayer d'aider Seonghwa à se relever. Mais ses yeux restaient clos, son visage inerte, comme endormi. Son sang carmin commençait déjà à tâcher le tissu clair de son haut.
Et là, ce fût le coup de trop. Je couru en direction de Seonghwa et bousculai San que je fis tomber par terre avec mon élan. Il gémit légèrement de douleur avant de se relever. Je pris Seonghwa par les épaules et le secouai légèrement.
-Seong !? Réponds-moi ! Maintenant !
Mais il ne disait rien, cet idiot. Son visage restait là face à moi, inerte et sans rien dire. Alors que moi, je sentais au fil des secondes que toute ma confiance me lâchait.
-Non non non... T'as pas le droit de laisser tomber maintenant, t'as pas le droit Park Seonghwa, tu m'entends !?
Ma voix me trahissait malgré moi. Les secondes s'égrenaient comme les grains de sable d'un sablier. Ces petits grains me ramenaient chacun un peu plus vers la réalité. Cette réalité qui me perça le cœur. J'étais comme un ballon de baudruche qui venait de se prendre une épine et qui se dégonflait de ses forces et de ses espoirs.
Les larmes se mirent à couler malgré moi. Ça faisait des années que je n'avais pas pleuré, mais là je ne venais pas seulement de perdre une personne qui m'était chère. Je venais de perdre celui qui me maintenait en vie, celui qui m'aidait à respirer, celui qui m'avait fait prendre conscience que j'étais vivant.
Putain, pourquoi restait-il comme ça, les yeux clos ? Pourquoi avait-il emporté tous mes espoirs et tous mes rêves ? Une fraction de seconde putain, il avait fallu une fraction de seconde pour qu'on soit séparés.
-Park Seonghwa espèce d'idiot... Pourquoi t'as fait un truc pareil ?
Ma voix n'était plus qu'un murmure. Comme si elle voulait s'adresser, non plus au monde réel mais plutôt à l'âme du corps que je serrai contre moi de toutes mes forces.
Seonghwa était la vie... La vie dans toute sa luxure, sa splendeur, sa passion, sa démence... Jusqu'au bout, il avait tenu à la vie. Pourquoi était-il parti, alors que moi je n'en avais rien à foutre de vivre ou de mourir ? Jusqu'au bout il avait sauvé la vie des gens... Mon héros.
Deux autres agents arrivèrent pour tenter de maintenir San immobile, le temps qu'il se calme. Mais mon donsaeng était complètement déchaîné, les officiers durent sortir les tasers pour le calmer et pouvoir l'emmener.
J'aurais pu l'aider et l'empêcher de se faire emmener. J'aurais pu rejoindre Mingi et me barrer avec le fric, histoire que tout ce remue-méninge ne serve pas à rien.
Mais à quoi bon ? Maintenant qu'il n'était plus là, à quoi bon continuer ? A quoi bon rêver si je ne pouvais pas réaliser ce que je voulais ? A quoi bon rêver si mon rêve lui-même venait de mourir sous mes yeux ?
J'étais incapable de bouger. Je restai à genoux, les mâchoires serrées, et son corps inerte que je gardai collé contre le mien pour sentir encore et encore la chaleur de ce corps encore chaud malgré l'impact de la balle.
Je sentis des mains agripper fermement mes bras pour me forcer à me relever. Mon corps était comme du coton, mes jambes flageolaient j'arrivais à peine à me tenir debout. Mon esprit n'était plus connecté à la réalité, il était déjà loin, très loin.
Je sentis quelque chose de froid au niveau de mes poignets et baissai les yeux avant de me rendre compte que les policiers venaient de passer des menottes autour de mes poignets. Pourquoi les avais-je laissé faire ? Pourquoi les en aurais-je empêché ?
Plus rien n'avait de sens sans lui... Sans lui je n'avais plus de repère, on venait de m'amputer de la seule partie qui vivait encore en moi. Comment pouvais-je vivre alors qu'ils m'avaient retiré la seule raison pour laquelle je restai sur cette Terre ?
Deux agents me tenaient chacun par un bras, on passa la porte pour sortir du bâtiment. On se dirigeait en direction des voitures. Je sentis ma tête qui commençait à tourner. Devant mes yeux, même ouverts, je revoyais son visage en face du mien. J'entendais ses lèvres prononcer mon prénom. Je ressentais chaque parcelle de mon corps qui était entrée en contact avec la douceur de ses gestes.
Comment, comment pourrais-je continuer si tu n'es pas avec moi ?
Je m'arrêtai brusquement, les policiers se tournèrent vers moi.
Derrière eux, je vis Mingi qui passait en portant les deux sacs remplis d'argent. Il se dirigeait en direction de la rue où nous avions garé le quatre quatre.
Peut-être que cette opération avait été concluante... Mais sans Seonghwa, cet argent n'avait plus aucun intérêt. Mingi, San, Yeosang et Yunho en feront probablement meilleur usage que moi.
-Aller petit, je pense qu'on a assez lutté maintenant... me dit un agent
Je tournai mon regard vers lui et le regardai sans rien dire. Son visage voulait m'inciter à me rendre, à me laisser faire gentiment pour tenter de me faire retrouver le droit chemin. Mais c'était trop tard, mon âme était souillée jusque dans ses profondeurs.
Mon regard glissa sur l'arme à feu qui était accrochée à la ceinture de l'agent, je me baissai furtivement avant de la saisir.
-Petit... Non lâche ça... me dit l'agent, avec des yeux où luisaient encore la douleur, Il y a eu assez de dégâts comme ça...
Je plaçai l'arme sous mon menton et fermai les yeux.
Je me redessinai une dernière fois son visage, et son sourire. Son magnifique sourire.
Puis, je pris une grande inspiration avant d'appuyer sur la détente. La détonation résonna plusieurs secondes dans ma tête, et j'entendis une voix.
-Petit, non !
Mais il était trop tard.
Butterfly
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro