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9 - Echec ?

07 août (une dizaine de jour plus tard) 

Raphaël

Je m'étire et tourne ma tête de droite à gauche dans l'espoir de faire disparaître la douleur qui vrille ma nuque. En vain. Mes bras s'allongent sur le dossier du canapé d'Alex pour décontracter mes muscles puis je pose discrètement mes jambes sur la table basse.

Sans surprise, Alex claque sa langue contre son palais, émettant un son sexy juste avant de les repousser sur le sol de son pied nu. Ce mec a une vision périphérique du tonnerre ; il n'a même pas quitté du regard sa série préférée. Je baille alors que le générique de fin défile enfin sur l'écran. Comment un type aussi cultivé que lui peut-il être fan d'une série comme Hawaï 5.0 ? Le concept est simple, il y a de l'action, c'est très sympa, j'apprécie la plastique de certains acteurs... mais c'est pas... des plus spirituels. Je me demande ce qui l'intéresse dans les exploits d'un ex-marine musclé.

- Arrête de ruminer. Je t'entends penser d'ici. C'est quoi le problème ?

C'est du pur Alex. Son attention se concentre à fond sur un truc, un alien aurait pu me capturer pendant les quarante-trois minutes de l'épisode, il aurait rien dit, mais maintenant que c'est moi qui deviens son centre d'intérêt, il saisit tout.

Enfin presque.

Et heureusement d'ailleurs. S'il avait connaissance de certaines de mes pensées, je ne sais pas si je rentrerais à nouveau dans son salon.

– Pourquoi tu veux qu'il y ait un problème ? Tout va bien.

- Bien sûr. Et tu as fait de la charpie avec cette serviette en papier parce que tout va bien ?

Je suis son regard et soupire avant de rassembler les miettes blanches déchiquetées parsemant mes genoux pour les déposer dans le cendrier vide. Alex ne fume jamais à l'intérieur. Enfin pas quand je suis chez lui.

J'aime bien sa maison, ce confort ancien et un peu bohème qu'il a su rendre en modifiant un minimum d'éléments dans cette vieille baraque en pierres taillées.

Pour ce petit salon par exemple, il a jeté les canapés horribles de ses grand-parents et nous sommes allés à Clermont-Ferrand un samedi pour choisir un ensemble de cuir fauve, confortable et moderne à la fois. Les chats ont leur fauteuil, recouvert d'un plaid et nous partageons généralement le canapé en face de la télévision. Depuis le départ de ses enfants, il y a une dizaine de jours, nous passons toutes nos soirées chez l'un ou chez l'autre. La routine s'est établie tranquillement, sans même y penser.

Alex m'a forcé à ralentir le rythme. Son aide quasi-quotidienne me permet de ne plus me tuer à la tâche. Donc en théorie, je suis censé aller mieux.

Sauf que... je n'ai pas l'habitude de cacher ma sexualité et mon attirance. Quand un type me plaît, je me décide généralement assez vite à le lui dire.

Romain m'a prévenu que j'allais galéré avec son père. Il m'appelle de temps en temps d'ailleurs, pour savoir où en sont les choses.

Ceci dit, le p'tit salaud sait évidemment par son père que j'en suis au point mort.

J'en dors plus.

La main d'Alex sur mon épaule me fait sursauter.

– Ça va ?

Non. Me touche pas, s'il te plait, ça devient trop compliqué.

– J'ai mal aux épaules.

Pourquoi j'ai dit cela moi ?

– Une crampe ? Tu t'es abîmé un muscle ? Je te l'ai déjà dit, tu portes trop de charges lourdes pour ta p'tite carrure.

Son ton plaisante, mais Alex s'est déjà levé et est passé derrière le canapé.

– C'est là que tu as mal ?

Putain non.

Ses mains se sont placées de chaque côté de mon cou et tâtonnent sur mes épaules crispées.

– Tu fais quoi, là ?

Ma voix légèrement hargneuse trahit une peur que je m'empresse de dissimuler dans un roulement d'épaules

– Ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude. Laetitia, mon ex, avait souvent des douleurs cervicales et je la soulageais par un massage.

Paradis

ou

Enfer.

Apparemment, Alex ne voit rien d'équivoque dans ses gestes alors je serre les dents. Les mains puissantes de mon ami palpent, à travers le rempart de mon tee-shirt, mes muscles contractés.

– En effet, mon grand, tu es une boule de nerfs. Raphaël, vire-moi ce tee-shirt, je n'ai pas d'huile de massage, mais je devrais trouver un truc.

Non ! Si !

Mes idées s'entremêlent sans logique aucune dans ma tête alors que je lui obéis.

Mon voisin tentateur disparaît à peine deux secondes pour revenir avec un flacon d'huile d'olive et un sourire victorieux.

– Parfait et en plus tu auras une peau de bébé. Penche-toi un peu en avant, beau gosse.

Je m'exécute en fermant les yeux.

Les minutes qui suivent ne m'appartiennent pas. Je deviens une marionnette de cire entre ses doigts puissants et abandonne toute idée de résistance alors que ses pouces roulent lentement au-dessus de mes omoplates, massant mes trapèzes crispés. De façon symétrique, les doigts d'Alex s'insinuent dans le creux de mes clavicules. Il s'est rapproché pour me manipuler avec plus d'aisance, sa chaleur et sa respiration rapide me réchauffent ou, devrais-je dire, m'échauffent.

Ce stimulus, purement amical pour lui, est de trop pour mon corps qui réagit par un afflux sanguin intempestif. Gêné et alangui à la fois, je place mes bras en barrière stratégique à son regard et me laisse bercer par ses pouces voluptueux. C'est mortel. Je voudrais que cet instant ne cesse jamais. Mon torse oscille sous la puissance enivrante de son massage

Le roulement régulier ne tarde à perturber aussi mon rythme cardiaque, je bloque ma respiration dans l'espoir ridicule de lui masquer mon désir.

– Alex, je... ça suffit. Merci.

– Ça va pas ? Je viens à peine de commencer, tu n'es qu'une boule de nerfs. Je pensais que tu t'étais blessé en rentrant le foin ce matin seul, mais apparemment, c'est autre chose.

Le mouvement des mains puissantes d'Alex s'amplifient, serpentant sur mes épaules avant de revenir, insistantes, sur les points sensibles de mon cou. Un frisson de plaisir naît dans ma poitrine et se déploie sur l'ensemble de mon épiderme. Je découvre que ma nuque est une zone puissamment érogène chez moi.

– Hmmm

Le grognement qui m'échappe peut probablement être interprété comme du bien-être, moi seul sait qu'il s'agit d'un gémissement sensuel. Je suis hum... tendu comme je ne l'ai pas été depuis longtemps, alors que ce n'est ni le lieu ni le moment. Mon corps brûlant tremble de la tête au pied,  incapable de se rebeller entre ses mains.

Un dernier appui de la pulpe de son pouce remonte pianissimo de la base de ma nuque vers mon oreille, déclenchant des sursauts dangereux de ma queue.

Il faut qu'Alex arrête. Maintenant. Sinon...

– Pourquoi tu as divorcé ?

Mon cerveau a trouvé une échappatoire. Les doigts d'Alex stoppent leurs errances sensuelles sur ma peau alors que ma jouissance s'amorçait.

– Comment ?

Ses mains sont posées, calmes en apparence sur mes épaules nues, comme prêtes à fuir ou... à m'étrangler. Mon épiderme frémit toujours à ce contact.

– Tu as entendu, je voudrais connaître la cause de ton divorce.

Je veux surtout que tu t'éloignes un peu très vite sous n'importe quel prétexte.

Les mains s'éloignent enfin après un ultime passage des pouces sur mon cou.

Le froid de leur perte est douloureux. Je prends une longue inspiration aussi discrète que possible et me trémousse sans grâce sur le canapé pour essayer de trouver une position moins douloureuse.

Alex reste immobile quelques instants derrière moi alors que j'enfile en hâte mon tee-shirt

▀▄▀▄▀▄ ▀▄▀▄▀▄ 

Alex

Derrière Raphaël, je ne sais plus quoi faire. Il remet son tee-shirt et ses épaules crispées disparaissent de ma vue. Je sais que je n'ai pas pu le soulager en si peu de temps et je le regrette ; il semble souffrir sérieusement.

Quelque chose tracasse mon ami. Si lui expliquer pourquoi Laetitia et moi nous sommes séparés peut l'aider, pourquoi pas. Je hausse les épaules et tapote les siennes une dernière fois.

Il avait la peau douce et la sensation de ses muscles puissants sous mes doigts était curieuse. Je passe ma main sur ma poitrine à l'endroit où le pincement bizarre se manifeste encore.

Bon, Alex, il t'a posé une question, non ?

Contournant le canapé, je m'assois à côté de lui, sans le regarder. Parler de Laetitia n'est pas évident.

– Ta question est complexe. Pour y répondre, il faut remonter loin dans le passé.

– Hmm.

Un coup d'œil à Raph, mains nouées devant lui, sur ses cuisses et regard baissé vers ses pieds, position inhabituelle, me convainc qu'il ne va pas bien et... que je dois poursuivre. Même si je déteste évoquer cette période de ma vie.

– Elle et moi étions amis d'enfance, enfin d'adolescence. Nous nous sommes rencontrés au lycée. Elle a été ma petite copine pendant trois ans. Puis elle est tombée enceinte.

Raphaël souffle doucement et je l'entends bouger un peu, mais c'est moi qui refuse de croiser son regard maintenant.

– C'était l'année du bac. La suite s'est imposée comme naturelle. Nous avons décidé de nous marier. Nos familles ont tempêté, mais ne nous ont pas mis de bâtons dans les roues. Les jumeaux sont nés, nous avons passé nos diplômes. Nous avons travaillé. Vivi et Romain ont grandi puis... nous ont quittés, il y a deux ans, pour vivre leur vie et pour la première fois Laetitia et moi nous sommes retrouvés tous les deux face à face. Seuls.

Qu'il est compliqué de décrire ce vide, cette absence.

Mes doigts glissent sur le tissu de mon pantalon et tirent sur un fil imaginaire. Il y a eu l'insouciance de ce premier amour. Puis l'angoisse d'attendre le résultat de ce test de grossesse, la lecture de ce verdict de ma future paternité. Il y a eu ensuite les cris de mes parents « tu vas gâcher ta vie ! Il y a d'autres solutions, tu sais ! ». Et puis... il y a eu le plus beau jour de ma vie, lorsque, en pleine santé et si beaux, mes deux enfants ont crié si fort leur plaisir d'être nés. Et d'autres plus beaux jours ont suivi, les premiers pas, les premiers « papa », les premiers gribouillis, les premières fois à vélo, les premiers diplômes... Nos enfants nous comblaient.

– Nous venions de les déposer à Toulouse pour leur emménagement et sommes retournés à Lyon. C'était le soir. L'appartement était... vide. Silencieux. Laeti et moi, nous nous sommes assis face à face sur les fauteuils du salon et on s'est regardés. On n'avait rien à se dire.

Un soupir m'échappe et Raphaël pose doucement sa main sur ma cuisse. Il s'est enfin tourné vers moi, son sourire habituel a disparu et une lueur sombre brille dans ses yeux.

– Que s'est-il passé ?

– Rien. Et plein de choses en même temps. Nous avons réalisé brutalement que nous n'avions rien en commun, à part les enfants. Et surtout, j'ai compris que cet amour que j'avais pour ma femme n'existait plus. Toutes les fondations de ma vie se sont écroulées ce soir-là. C'est horrible, Raph de s'apercevoir que la personne qui partage ta vie, la mère de tes enfants t'est... indifférente ou presque. Certes, il subsiste une tendresse, un lien, associé au temps passé mais aucune passion.

Un silence s'installe. Raphaël serre mon genou, réconfortant.

– Vous avez réussi à transformer ce lien en amitié ? En complicité ?

Je souris amèrement.

– Nous aurions pu. Nous aurions dû savoir le faire, mais... c'est plutôt une aigreur, un désamour un peu brutal qui s'est installé. Cette dernière année fut celle de trop. Celles où les petits défauts de l'autre deviennent des éléments insupportables. Les cheveux sur le peigne, la mastication trop bruyante, la procrastination administrative... tout était prétexte à disputes.

– Le ruban qui vous liait n'était plus là alors...

- Alors on s'est balancé des conneries à la figure, on s'est blessé. Gratuitement.

– Ça ne veut rien dire j'en suis conscient, mais je suis désolé.

C'est agréable de se sentir compris.

– Et vous envisagez de passer à autre chose ?

Je le dévisage sans comprendre. Il précise en soupirant son idée.

- Quand une relation est finie, comme la vôtre l'est depuis deux ans, vous avez dû, l'un ou l'autre faire des... rencontres.

Je glousse doucement.

– Raph, le divorce n'a été prononcé que la veille de mon arrivée ici et disons que je n'étais pas du tout dans l'optique : « mariage fini, préparons le suivant ».

Il sourit, mais son sourire ne va pas jusqu'à faire briller ses yeux comme d'ordinaire.

- On peut ressentir un pincement pour quelqu'un, marié ou pas, sans avoir envie de passer devant le maire. C'est un truc qui se domine pas.

Il a chuchoté les derniers mots.

– Non, pas de pincement pour moi.

Je réalise en murmurant à mon tour ces mots que nous nous sommes rapprochés insensiblement l'un de l'autre pendant notre conversation. Je peux alors distinguer une lueur curieuse dans son regard et je rougis légèrement sous mon hâle sans savoir pourquoi. 

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