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3 - Blessé

7 juillet

Raphaël

Je fixe l'intrus sans mot dire. Puis mon cerveau se met en marche. Anxieux, je recherche une trace de sang sur le corps de mon voisin. L'adrénaline pulse dans mes veines. Evidemment mon "petit" problème est retombé comme un soufflé à l'évocation de sa blessure.

– Oui ou non ? Vous avez une trousse de secours ?

Il a aboyé cette phrase, mais la panique que je décèle dans sa voix me fait passer outre et provoque en écho la mienne .

– Vous êtes blessé ?

Il fronce les sourcils et se passe une main sur le front, apparemment excédé par ma lenteur à comprendre la situation.

– Non! Mais...

Je lève les bras pour stopper sa réponse. J'ai appris tout ce qui m'intéresse. Je peux gérer une femme ou un gosse blessé.

– OK, je cherche ma trousse et je vous rejoins chez vous. Ça vous va ?

Il acquiesce d'un signe de tête et je me précipite dans la salle de bains, récupérant le kit d'urgence sous le lavabo.

Cinq secondes plus tard, je sors de la maison en courant. Alex a déjà disparu chez lui. Cent mètres uniquement, la longueur de son grand jardin plus celle de mon petit jardinet, séparent nos deux maisons.

La porte est restée grande ouverte alors je pénètre dans la grande pièce du rez-de-chaussée.

– Venez ici.

Guidé par sa voix autoritaire, je passe dans la pièce voisine, ne sachant à quoi m'attendre. Sur la table basse, allongé sur une chemise bleue ensanglantée, je découvre le chaton roux qui nous a fait un scandale avec Luce.

Pauvre félin. Je grimace de dégoût.

– Que s'est-il passé ?

Me mettant à genoux sur le sol devant la petite bête qui geint en me surveillant de ses yeux dorés, je cherche à évaluer les dégâts.

— Il s'est pris la patte avant dans un vieux piège à souris qui trainait dans la pièce.

Portant mon regard sur les membres antérieurs de la bestiole, je ne peux que constater le massacre que l'engin a fait. Nouvelle grimace. La plaie, à demi-masquée par le sang, est profonde et malheureusement pas très propre. Les chairs semblent déchirées.

– Je vois ça.

Mon voisin est désemparé, il s'est assis juste à côté de la table et caresse doucement la tête du chaton sans craindre de se salir les doigts sur la fourrure rousse tachée de sang.

– Euh, je pense pas pouvoir faire grand chose avec ça, dis-je en montrant ma trousse. C'est... plus grave, même si l'hémorragie semble s'être calmée. Ça devrait donc aller.

J'essaie de le rassurer. Ce type est bizarre, il ne connaît ce chat que depuis... hier, j'en suis certain. Je voudrais vraiment l'aider, mais le petit félin est salement atteint. Mon esprit carbure à toute allure, je risque d'aggraver les choses en voulant le manipuler, désinfecter ou autre chose... s'il me le permettait d'ailleurs.

Je saisis dans la poche de mon short mon téléphone que j'ai pris machinalement avant de partir. Je recherche le dernier numéro appelé.

– Dr Sénégas ? C'est Raphael Da Costa à l'appareil.

– Bonjour, Raphaël. Des problèmes avec Maggie ?

– Non, Maggie va très bien grâce à vous. Par contre, j'ai un chaton avec une patte méchamment écrasée par un piège. Vous êtes au cabinet ? Je peux vous l'amener ?

– Bien sûr. Est-ce que cela saigne beaucoup ?

– L'hémorragie s'est arrêtée, enfin je pense, mais j'avoue qu'il est couvert de sang.

– Dans combien de temps vous serez là ?

– Quinze minutes maximum.

– Faites au plus vite, je vous attends, Raphaël.

Je coupe la communication et regarde mon voisin, soudain un peu gêné.

– Je suis désolé, j'aurais dû vous demander avant d'appeler le véto, mais...

Levant les mains devant lui, il stoppe mes excuses.

– Vous avez eu raison. Je monte chercher les clés de ma voiture et on y va.

Alors qu'il disparaît, je respire un peu mieux, je n'ai pas envie de faire de nouvelle gaffe avec lui et sa présence m'atteint bizarrement.

Le chaton miaule doucement se rappelant à moi. Mon regard couvre l'ensemble de la pièce : meubles et décoration vieillotte malgré une rénovation récente. Devant la bibliothèque qui couvre un des murs, une panière en osier est emplie de diverses plantes séchées. Rapidement, je vire les plantes et enlève la housse d'un des coussins du canapé. S'il a sacrifié sa chemise, il ne m'en voudra pas pour un truc moche et fleuri.

La housse placée au fond de la corbeille, je m'approche du petit fauve.

– Doucement, mon grand, je ne te veux pas de mal, je vais juste te mettre la dedans et j'aimerais bien garder mes doigts intacts, j'en ai besoin pour bosser et plein d'autres choses.

Évidemment il souffle, grogne, et cherche à me griffer, mais avant le retour d'Alex le chaton est placé sans trop de dommage dans sa panière de voyage.

Je retourne dans la pièce principale en portant mon précieux fardeau à distance de ma poitrine - un coup de griffe est vite arrivé.

Des pas lourds dans l'escalier grinçant m'informe que mon voisin descend.

Les prunelles gris pâles me survolent de cette manière si particulière, un peu fuyante et si séduisante à laquelle je suis déjà accro. Il détourne le regard après avoir noté la présence du matou.

– Tiens. Pour sortir tu seras mieux.

Perplexe, je tends la main vers le tissu bleu qu'il me tend alors qu'il me prend le panier.

Un tee-shirt. Je prends alors conscience que je suis toujours dans mon fichu short de sport bariolé et torse nu alors que Alex a enfilé une nouvelle chemise noire, encore déboutonnée.

– Merci.

J'enfile en frissonnant son tee-shirt de coton bleu, puis nous sortons rapidement en direction d'une belle Volvo métallisée.

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Alex

— Il s'est pas loupé votre matou.

Le véto, un vieux bonhomme chauve et jovial, gratte la plaie avec son scalpel luisant de sang. Mon chat est heureusement anesthésié.

Da Costa et moi, nous sommes debout à moins de cinquante centimètres de la scène et en jetant un bref coup d'œil vers mon voisin, je vois à sa grimace et à la couleur pâle de son visage qu'il apprécie aussi peu que moi le spectacle. Pourtant nous avons insisté pour rester.

– Si vous le dites.

Ma voix doit être un peu rouillée, car le bonhomme lève la tête dix secondes. Son regard bleu, derrière de petites lunettes rondes, nous toise, l'un après l'autre.

- Messieurs, allez prendre l'air, je m'occupe de ce félin.

– Merci.

Pour une fois, Da Costa et moi sommes d'accord. Nous filons et traversons la salle d'attente vide sans rien dire.

Un fois à l'air libre, nous soufflons tous deux de concert.

– Au moins, je sais que vous n'êtes pas militaire.

Stupéfait, je relève la tête vers mon voisin dont j'ai évité scrupuleusement le regard depuis que nous sommes partis en voiture.

- Militaire ? Moi ? Pourquoi ?

Je suis presque indigné par ses paroles. Je déteste les armes et la violence, mais je ne vois aucune raison de le lui confier.

Il esquisse un geste vague de la main vers moi.

– Les préjugés, je pense, commence-t-il en haussant les épaules. La carrure, les cheveux ras et... la faconde joviale avec laquelle vous vous exprimez.

Il se paie ma tête ? Je grogne un truc dans ma barbe et il rigole en poursuivant.

– Mais ce n'était qu'une hypothèse parmi d'autres. Et je sais maintenant qu'elle est fausse. Un soldat ne tournerait pas de l'œil à la vue d'un peu de sang.

Oui, c'est officiel. ce type se paie ma tête. Les relations de bon voisinage sont compromises, même si je dois admettre que, pour le coup du véto, il a assuré. Agacé, je sors de la poche de ma chemise un paquet de cigarette et cherche vainement mon briquet dans toutes les autres poches.

Je l'ai oublié quelque part dans la chambre. Je souffle bruyamment. J'ai besoin de me calmer.

Le grand brun appuyé sur le mur me fixe d'un air concentré. Il est moins pâle que tout à l'heure, mais il affiche une dégaine particulière avec mon tee-shirt trop grand pour lui et ce short d'ado.

Il me tourne le dos et rentre dans la boutique du vétérinaire. Par la vitrine, je l'observe discuter avec la jeune femme de l'accueil. Elle sourit et avale visiblement chacun des boniments de Raphaël. Il me montre à la fille et elle éclate de rire. Les coudes appuyés sur le comptoir d'accueil, mon voisin discute encore quelques minutes avec elle jusqu'à ce qu'elle lui tende un objet. J'ai l'impression d'assister aux tentatives de séduction adolescentes que m'infligent mes élèves en classe. Souriant toujours, il finit par sortir et me lance le petit objet que je rattrape au vol.

Un briquet.

– Le tabac, c'est mal, mais vous semblez en avoir besoin.

Je décide de ne pas commenter sa remarque et allume enfin une cigarette.

– Merci.

Ce mot m'échappe après la première bouffée calmante et je poursuis malgré moi :

– Vous en voulez une ?

– Non merci. Gardez votre poison. Dites-moi : vous faites quoi dans la vie, Alex Renoir ?

Son obstination est irritante, et amusante.

– Si vous le devinez, je vous le dis.

Il secoue la tête.

– Si j'ai deviné, vous n'avez pas besoin de me dire techniquement.

– Je dois au minimum confirmer votre hypothèse.

Pourquoi je rentre dans ce petit jeu ? Je tire sur la cigarette et le surprend en pleine contemplation de la blonde standardiste.

– Vous remercierez votre amie pour moi.

– Hein ? Comment ?

Il ne semble pas avoir compris. Elle lui a grillé quelques neurones.

– La fille, pour le briquet.

– Ah ! Elle.

Il est bizarre.

– Elle ne vous plait pas ? Pourtant, par expérience, je peux vous dire que vous avez un ticket avec elle.

Avant que je ne lui pose d'autres questions ridicules, la porte s'ouvre et le véto nous rejoint.

– Ca y est, messieurs, j'ai réparé votre bébé. Il va bien. Les chats ont neuf vies vous savez ? Vous auriez presque pu vous passer de venir me voir. Enfin j'ai dit "presque", faudra vous en souvenir au moment de régler la facture. Mais, en attendant, il va devoir se reposer ici toute la nuit. Vous revenez demain ?

Soulagé, je serre la main du toubib en acquiesçant.

Nous montons dans ma voiture et je conduis sur les dix kilomètres qui séparent Saint Barthélemy de notre hameau dans un silence que je ne trouve pas gênant. Si Da Costa est dérangé, il n'a qu'à parler.

– On se la boit cette bière ?  

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