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2 - Chien et chat

7  juillet

Alex

— Putain de merde !

Assis en équilibre sur le bord du toit, je viens d'échapper la cisaille qui me permet de couper la glycine. Elle est tombée sur le sol, deux étages plus bas.

Cette saleté d'arbuste envahissant s'est mise à pousser comme de la mauvaise herbe et même si je veux bien reconnaître que cela donne un air "charmant" à ma baraque, je ne peux admettre qu'elle se glisse sous mes tuiles. Il y a une heure, chercher l'échelle et escalader la jungle sur le côté de la maison me paraissait une bonne idée. Mais maintenant, j'ai des cloques dans la paume de mes mains, un coup de soleil et je crève de chaleur bien qu'il soit sept heures du soir.

— Salut, c'est ça que tu cherches ?

La voix moqueuse me fait sursauter. Je déteste être pris au dépourvu. Un stetson apparaît en haut de l'échelle. Apparemment, le voisin est descendu de son tracteur et vient me rendre visite.

L'homme me tend ma cisaille rouillée que j'attrape sans un mot et de quelques coups rageurs, je coupe les deux dernières branches. Je jette la première, loin sur le sol, alors que le type se saisit de l'autre, la détache d'un geste sûr de mes tuiles avant de me la tendre.

— Merci.

Un grand sourire me répond. Je plisse les yeux en fixant une seconde les lèvres fines qui découvrent ses dents éclatantes. Il pourrait jouer dans une pub pour dentifrice, malgré sa bouche légèrement trop grande. Alors que je n'ajoute rien, il reste planté sur mon échelle à quelques centimètres de moi, sans relâcher son sourire. Je l'invite d'un geste de la main à descendre et j'attends patiemment qu'il soit arriver en bas pour le suivre à mon tour, incertain que la vieille échelle de mon père supporte nos poids conjugués.

Quelques secondes plus tard, nous sommes debout l'un devant l'autre.

Je l'ai vu passer sur son engin plusieurs fois dans la journée, déplaçant du matériel agricole vers la grange à cent mètres devant chez moi. Il n'a pas arrêté d'ailleurs de faire des allers retours avec son engin fumant et ronflant. Je sais donc, sans aucun doute, qu'il est le voisin qui a repris la seule exploitation agricole encore en fonctionnement dans le hameau. Mon père lui a certainement laissé nos terres en fermage. En gros, c'est mon fermier. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si... jeune. Il n'a pas l'air d'avoir la trentaine.

Presque aussi grand que moi, quoique plus fin, il sourit toujours en me tendant la main.

Avec une moue hésitante, je la fixe quelques instants, je n'ai pas vraiment envie d'être sociable, mais je ne devrais pas être impoli non plus. Je décide de placer mes mains dans les poches de mon pantalon. Reportant mon attention sur la tenue de travail du type, un jean déchiré... et rien d'autre. Ah si, le fameux chapeau de cowboy ! Un autre jour, j'aurais sûrement retenu un sourire amusé : les paysans auvergnats ont bien changé. Mais mon voisin exhibe sans complexe, sa peau halée et suante : il respire la suffisance d'une existence sans problème. Et cela m'exaspère.

Si je veux rester tranquille, je vais devoir mettre de la distance entre lui. Utilisant mon regard de prof un jour de rentrée, celui qui me garantit une paix royale pendant quelques mois, je toise le grand brun. Il est indubitablement plus jeune que moi mais sa silhouette n'est pas celle d'un ado, ce type travaille physiquement, il ne se contente pas de soulever des poids dans une salle. Cela se voit. Surtout quand il se balade torse nu. Je n'ai pas l'intention de l'agacer au point qu'il s'en prenne à moi, de toute façon j'aurais le dessus, mais il ne semble pas être le genre de personne à se laisser emmerder non plus. Tandis que je réfléchis à la meilleure façon de négocier une tranquillité définitive, je le contemple pensivement.

Malgré un visage assez fin et bien dessiné, l'ensemble de ses traits ne paraissent pas harmonieux pris un à un, menton décidé un peu trop pointu sous une bouche trop grande, nez cassé en différents endroits. L'homme tente de masquer ceci grâce à une barbe courte soigneusement taillée, et une tignasse brune un poil trop longue. L'ensemble a cependant un charme indéfinissable. C'est un visage qu'on oublie pas même quand on est aussi peu physionomiste que moi. Et puis il y a ses yeux. Des yeux très sombres qui contiennent à la fois une lueur de curiosité et une pointe d'impertinence que je connais bien. J'ai l'impression de me retrouver devant la caricature d'un jeune italien indolent et insolent à la fois. Comme celui qui avait ostensiblement dragué ma femme devant moi durant notre voyage à Florence.

Il semble avoir compris que je ne lui serrerai pas la main et la frotte négligemment sur son jean poussiéreux. Je dois reconnaître qu'il n'a pas fait semblant de bosser aujourd'hui. Non pas que je le surveillais, mais nous sommes apparemment les seuls habitants du hameau, si on excepte les cousins Brognard.

— Je m'appelle Raphaël Da Costa. Vous venez d'arriver ici et je voulais vous souhaiter la bienvenue dans le village. J'ai mis quelques bières au frigo chez moi. Je pense que vous avez suffisamment travaillé pour aujourd'hui et que, vous, comme moi, on mérite une pause.

Belle voix, grave, assez sensuelle. Pas d'accent auvergnat, je n'arrive pas à déterminer d'où il vient. Il s'est adossé contre le mur de pierre, la tête légèrement penchée sur le côté, il attend ma réponse.

J'hésite un peu, sans vraiment savoir pourquoi. J'apprécie ma tranquillité. Me défouler sur mon blog suffit largement à ma socialisation, mais il a un truc.

— Alex. Alex Renoir. Je...

Soudain une minuscule boule de poils roux me file entre les jambes et escalade mon pantalon cargo avant de grimper sur mon épaule.

Trois secondes plus tard, je me retrouve dans une zone de guerre : le cabot à poils courts qui coursait les chats ce matin cherche à son tour à m'escalader. Ses griffes traversent le tissu pourtant épais de mon pantalon alors que le chaton l'imite au niveau de mon épaule en crachant sa colère contre mon oreille.

— Luce, calme-toi, mon vieux !

Apparemment, Luce est mal élevée et n'obéit pas à son maître. Le voisin se penche vers moi et attrape le Jack Russel hystérique par le collier. Il lui faut tirer un peu fort pour que la bestiole cesse sa comédie et s'éloigne de moi, gémissant de frustration de ne pouvoir bouffer mon chat. Enfin le chat qui traîne chez moi depuis ce matin. C'est bien connu, on ne choisit pas son chat, il nous choisit, et la bestiole a décidé que j'étais son sauveur.

— Désolé. Luce est parfois caractériel.

Furieux, je frotte ma cuisse douloureuse et regarde à peine le type excuser son chien.

— Hum, je vois. Elle a besoin qu'on lui explique les règles : mon chat n'est pas une proie et encore moins de la bouffe. Si je revois votre chienne dans ma cour comme ce matin, ou s'il l'attaque à nouveau, je me charge de lui expliquer à ma façon.

— Je vous ai déjà dit que j'étais désolé. Luce est un mâle, au fait. Un vieux mâle têtu et ronchon. Mais il n'est pas méchant, Alex. Et ce chaton rouquin n'est pas le vôtre, ça fait deux mois qu'il traîne dans le coin avec sa mère. Ceci dit, on va la boire, cette bière ?

Il est têtu. Je déloge la boule de poils roux, et l'apaise machinalement de caresses. Cherchant comment répondre à Da Costa, je prends mon temps. Son regard noir glisse sur ma personne lentement me rendant l'impolitesse de mon examen détaillé. Il m'évalue et me juge, comme je l'ai fait.

— Pourquoi avoir donné un prénom féminin à votre clebs ?

— Luce ?

Comme s'il avait été appelé, le cabot cesse de gratter les puces qui ornent sûrement son poil ras. Il se frotte contre la jambe de son maître, quêtant une caresse qu'il obtient sans délai. La question m'a échappé.

— Et pourquoi pas ? En fait, c'est un surnom. Depuis tout petit, il est infernal, mais irrésistible. Un vrai diable. Alors Luce, ça lui va.

Le grand brun trop sûr de lui esquisse un geste du menton vers ma main gauche. Il zieute mon alliance.

— Vous pouvez venir avec votre femme, si vous voulez. Ça ne me gêne pas, ma maison n'est pas grande, mais...

La mention de ma femme me rappelle pourquoi je suis ici.

— Non merci. Je dois ranger tout ça avant de rentrer et j'ai des trucs à faire.

Je relâche le chaton qui disparaît comme une flèche en direction de la maison et me penche pour attraper les branches jetées sur le sol. En quelques secondes, j'en fais un tas que je bascule sur le côté du chemin, elles ne gêneront personne. Je viendrai les ramasser plus tard. Da Costa est resté planté derrière moi sans rien dire. Surement estomaqué par mon impolitesse. J'assume.

— Bonne soirée.

Le saluant sans le regarder, je franchis les quelques mètres qui me séparent du portillon de la cour que je referme derrière moi.

— À demain, Alex.

Sa voix me parvient comme une moquerie devant ma fuite.

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Raphaël

Je claque la porte de chez moi, jette mon chapeau sur le canapé puis m'immobilise, indécis. Deux options s'offrent à moi, aussi tentantes l'une que l'autre : cogner sur mon sac de frappe le temps nécessaire pour évacuer frustration sexuelle et colère ou bien filer sous la douche pour me masturber en fantasmant sur mon voisin marié.

Je souffle bruyamment, attrape une serviette dans la salle de bain pour m'essuyer le visage, puis la nuque d'un geste brutal.

Ce type est incroyable.

Tirant sur mon jean je cherche à soulager la tension de mon érection inconfortable.

Je ne m'y attendais pas.

Il est sacrément sexy et j'ai du mal à m'en remettre.

Bon honnêtement, je ne m'en remets pas du tout comme le prouve la rigidité de mon sexe. Je ne suis pourtant pas du genre à flasher sur un physique.

D'ailleurs, Alex Renoir n'est pas du tout mon type : il est grand, très grand même, il me dépasse de quelques centimètres. Ses cheveux bruns presque rasés et sa carrure impressionnante me font penser qu'il est militaire à moins qu'il ne soit... coach dans une salle de sport. Je ne suis absolument pas fan de biceps saillants ou de torse large et puissants.

Moi, j'aime les jeunes hommes, fins et élégants. Plutôt blonds. Le style de Mikael. Mes dents grincent. L'évoquer ne serait-ce qu'une seconde calme légèrement mon excitation. J'en profite pour ôter mon jean sale et le jette en direction de la panière à linge. En boxer et à grandes enjambées, je passe dans ma chambre mettre un short. Pas de douche, même si mon sexe n'est pas d'accord.

Alex Renoir est un mec impossible. Sous prétexte que monsieur est plus âgé, il s'est montré odieux. Avec Luce, tout d'abord. Puis avec moi aussi. Luce n'allait pas le bouffer son minuscule diable roux ! Et moi non plus, j'allais pas le dévorer, je les invitais juste, lui et sa femme à boire un truc, histoire de faire connaissance. Mais de son regard gris pâle troublant qui me survolait sans paraître me voir, il m'a jaugé et, apparemment, j'ai pas réussi la première évaluation.

Il ne m'aime pas.

Ben, tant pis pour lui.

Mon sac de frappe suspendu dans un coin amortit sans problème les premiers crochets.

Je ne vais pas me mettre en fureur pour un mec impoli incapable de respecter les règles de bienséance.

Même si ledit mec m'a fait bander en moins de trente secondes.

Je ne sais même pas pourquoi.

Tentant de garder mes appuis et ma concentration, j'enchaîne une de mes combinaisons d'attaque. Mais des yeux gris pâles flottent devant moi dans une lueur indéfinissable. Une série de petites rides d'expressions barre son front, il fronce les sourcils aussi. Souvent. Ce mec est un inquiet.

Un connard inquiet.

Je tourne autour du sac en sautillant, le frappant de coups secs à un rythme rapide.

S'il craint que je lui pique sa femme, faudrait peut-être que je l'informe que c'est plutôt elle qui devrait avoir peur.

Un crochet, puis un autre. J'enchaine sans pause. Le sac vacille à peine au bout de sa corde, mais la transpiration coule le long de mon dos. J'ai adoré son parfum. Quand je me suis penché vers lui pour récupérer mon Luce en colère, je l'ai respiré. Musc. Après-rasage mentholé et une pointe de vétiver et... lui.

Eh merde, si je continue la douche glaciale va être obligatoire.

Il est impossible de continuer à boxer avec la queue raide de désir.

Je jette les gants au sol et pose mon front contre le cuir du sac, l'entourant de mon bras gauche. Les yeux fermés, je me repasse au ralenti le film de notre rencontre, ses regards fuyants, ses rares mots. Le ton sec et les mots furieux contre mon chien.

Ma main droite frôle une première fois mon sexe qui sursaute.

Alex a la peau claire de ceux qui voient peu le soleil. Quelques cernes de fatigue et un pli prononcé entre les yeux que j'ai envie d'éliminer du bout de mes doigts.

Sans m'en rendre vraiment compte, j'ai saisi mon érection dans mon poing et me caresse lentement par-dessus mon short.

Mon poignet effectue de longs va-et-vient au rythme de sa voix.

"Alex Renoir... "

" Pourquoi avoir donné un nom féminin à votre clebs ?"

" Bonne soirée"

Les derniers mots ont été prononcés presque à regret et sa voix vibre encore dans mes oreilles alors que ma queue, plus tendue que jamais, réclame d'être satisfaite. Les dents serrées, j'envisage de jeter l'éponge et de revenir à mon option numéro deux quand on frappe à la porte.

J'ai à peine le temps de faire volte-face que celle-ci est poussée brutalement et que l'objet de mes désirs entre chez moi.

D'un ton marqué par l'urgence, Alex me demande, me fixant de ses yeux gris fascinants et inquiets :

— Raphael, vous auriez une trousse de soins de premiers secours ?

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