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Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 2 : Dᴇ́ʟᴀɪssᴇ́

Il était plus de dix-neuf heures et le soleil commençait à se coucher sur la ville. Au domicile de la famille Jeon, l'ambiance était des plus chaotiques. Au rez-de-chaussé, Leïlany profitait des dernières minutes de télévision qui lui étaient accordées pendant qu'à l'étage, dans les chambres des deux garçons, Jungkook débattait avec son fils qui refusait fermement d'enfiler son pyjama.

La journée du père de famille n'avait pas été de tout repos. Après avoir déposé les deux plus vieux à l'école, il était finalement rentré avec Kaï. Ce dernier était normalement à la crèche quatre jours par semaine, mais suite à une invasion de vermines, l'établissement avait fermé ses portes pour la semaine.

Le brun avait donc dû avancer sur son travail tout en s'occupant de son petit dernier qui demandait énormément d'attention. Ce soir, alors qu'il ne désirait que le silence et la paix, Ezra en avait décidé autrement.

Non, je veux pas ! cria le petit brun en bougeant ses pieds de haut en bas.

Sensible au bruit fort, Kaï sursauta lorsque ce hurlement parvint à ses oreilles. De nature craintive, le bambin se mit à pleurer, tendant ses bras vers son père, quémandant désespérément son étreinte rassurante.

Le concerné était dépassé par tout ça, et la migraine qui tapait dans ses tempes n'arrangeait en rien sa patience qui arrivait à terme.

Eh, arrête de crier s'il te plaît, imposa-t-il d'une voix dure tout en prenant son plus jeune dans ses bras. Au lieu de t'énerver, explique-moi plutôt pourquoi tu ne veux pas ce pyjama, poursuivit le blond d'une voix plus douce.

Même s'il était épuisé, Jungkook n'avait jamais crié sur ses enfants. Il lui arrivait parfois d'être plus ferme, mais jamais, il n'avait haussé le ton sur eux, encore moins levé la main.

Parce que je veux pas !

Désolé, mais ça ce n'est pas un argument valable. Ma patience avec toi arrive à terme, alors s'il te plaît, en-

PAPOU ! appela Leïlany depuis le rez-de-chaussé. PAPOU, IL Y A DE LA FUMÉE QUI SORT DU FOUR !

Le dîner !

Avec tout ce chaos, Jungkook avait oublié la lasagne qu'il avait mise au four pour lui et son époux. D'ailleurs où était-il ? Il aurait dû rentrer une heure plus tôt, et pourtant, aucun signe de lui.

Je vais descendre et quand je reviendrai, tu as intérêt d'avoir enfilé ton pyjama.

Non ! Je veux papa ! Je t'aime plus ! T'es méchant ! hurla Ezra en jetant le vêtement à l'autre bout de la pièce.

Ces paroles, aussi simples furent-elles, le frappèrent en plein cœur, comprimant si douloureusement sa poitrine qu'il eut l'impression que son organe vital venait de lui être arraché. Blessé par l'attaque de son fils, Jungkook ramassa le pyjama et croisa ses billes aussi sombres que les siennes.

Ton père ne devrait plus tarder. Quand il sera là, tu pourras lui expliquer pourquoi tu as fait ta crise. Fais ce que tu veux avec ton pyjama, tu peux même dormir tout nu, je m'en fiche.

Sans rien ajouter, le blond quitta la chambre, laissant son fils en pleurs, assis en tailleur sur son lit. Tenant Kaï contre lui, le père de famille descendit au rez-de-chaussé et posa son enfant, qui avait cessé de pleurer, sur le parquet.

Leï, tu éteins la télévision s'il te plaît. C'est l'heure de monter te laver les dents, somma le plus vieux en sortant le plat italien du four.

D'accord, acquiesça la concernée en exécutant l'ordre de son père.

Je monte te dire bonne nuit dans quelques minutes, assura Jungkook, avec un sourire sans réelle joie.

La fillette hocha la tête et sautilla jusqu'à l'escalier qu'elle monta en chantonnant. Lorsqu'il fut enfin seul, Jungkook posa ses deux mains à plat sur le plan de travail marbré et baissa la tête, les yeux fermés.

On disait souvent que la vérité sortait de la bouche des enfants. Est-ce que c'était le cas ? Jungkook était-il un mauvais père au point que son fils, à qui il consacrait tout son temps et son énergie depuis deux ans, crache de telles méchancetés ?

Ce fut la sonnerie de son téléphone qui l'extirpa de ses pensées nocives. Sortant l'appareil de sa poche arrière, il avisa qui l'appelait et en voyant le nom et la photo de son amant, un sourire et un sentiment d'espoir l'envahit.

Allô, fit-il avec enthousiasme.

Bonsoir bébé, parla son époux.

Le brouhaha et les multiples voix, autant masculines que féminines, provoquèrent un froncement de sourcils chez Jungkook. Leur rendez-vous avait lieu dans dix minutes et alors qu'il pensait que son amant était en route pour leur domicile, ce dernier était encore avec ses collègues de travail.

Où es-tu ? demanda-t-il, un mauvais pressentiment tordant douloureusement son estomac.

Je viens tout juste de quitter le label. On a enfin bouclé l'album de James. Pour fêter ça, il nous invite tous à dîner.

Voilà, encore une fois, son instinct avait vu juste. Pendant qu'il attendait son retour avec impatience, son compagnon lui, passait du bon temps hors de chez eux et du chaos total qui y régnait. Pire, il avait oublié leur rendez-vous.

Bébé, t'es là ?

O-oui, je suis là, répondit le concerné, la gorge nouée.

Je suis désolé, je te préviens un peu tard. Est-ce qu-

Son interlocuteur s'interrompit lorsqu'une voix résonna en arrière-plan, appelant son amant par un surnom qu'il aurait préféré ne jamais entendre.

Quoi ? répliqua Jimin en s'éloignant du téléphone. Oh, ok, gloussa ce dernier.

Encore une fois, la poitrine de Jungkook se comprima violemment et une jalousie déchirante l'envahit.

Je disais, est-ce que le dîner est prêt ? reformula Jimin d'une voix douce.

Peu importe, répliqua le blond d'un ton détaché. T'en fais pas, passe une bonne soirée.

Sans attendre la moindre réponse de la part de son époux, il mit fin à l'appel et glissa son téléphone dans la poche arrière.

Journée de merde, soupira-t-il avant de porter sur regard sur son fils.

Ce dernier s'était allongé dans son parc que le blond laissait ouvert afin qu'il circule à sa guise, et s'était endormi, sa tétine dans sa bouche et son doudou contre son visage. En le voyant si paisible, un sourire attendri prit vie sur les lèvres du père de famille, puis sans qu'il puisse se contrôler, ses yeux se voilèrent de larmes qui ruisselèrent sur ses joues.

C'était trop.

La journée avait été bien trop difficile pour qu'il supporte en plus un rejet aussi violent que celui qu'il venait de subir.

Ressentant le besoin vital de prendre l'air, Jungkook saisit son gilet à capuche et sortit par la porte arrière qui menait au jardin. En arrivant au bout de la terrasse, juste avant les marches qui menaient à l'espace vert, il souleva la première latte. Dans ce petit espace protégé des intempéries, le couple y cachait un paquet de cigarette qu'ils ressortaient lors des moments difficiles. Ce soir en était un. Ce fut alors sans aucun remord que le blond prit l'un des bâtons de nicotine et l'amena à ses lèvres après l'avoir allumé.

D'un pas lent, il marcha jusqu'à l'une des balançoires et s'y installa. D'ici, il pouvait garder un œil sur Kaï qui dormait toujours profondément. Tout en consommant sa cigarette, Jungkook se mit à réfléchir. Est-ce qu'Ezra s'était enfin calmé et avait revêtu son pyjama ? Leïlany, avait-elle pensé à mettre ses vêtements de danse au sale ? Puis son esprit divagua et il repensa à son amant et à la voix de cet homme. Le surnom qu'il avait entendu résonnait dans son esprit comme le tintement d'une cloche.

Joli cul.

Si ces mots étaient réellement adressés à Jimin, pourquoi ce dernier n'avait rien dit ? Pourquoi l'avait-il laissé dépasser cette limite ? À cet instant, Jungkook ressentit la pire des douleurs le traverser tandis qu'une petite voix lui soufflait l'impensable.

Ne voulant pas passer la soirée à broyer du noir, le blond sortit son téléphone et sélectionna le numéro de son meilleur ami. Haut-parleur activé, il écoutait les tonalités qui se suivaient et plus les secondes passaient, plus il se demandait s'il allait vraiment rester seul ce soir.

Allô, répondit une voix grave et débordante de nonchalance.

Salut Seok, t'es occupé ?

Je bouffe, mais vas-y je t'écoute.

On se fait quelques games ce soir ? J'ai reçu les codes pour tester le nouveau Call of Duty.

T'es pas censé passer la soirée en tête-à-tête avec ton mec ? questionna Seokjin, la bouche pleine.

J'étais censé, oui, mais il faut croire que je suis passé au second plan, soupira Jungkook en shootant l'herbe sous ses pieds.

Sérieux ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

James, répondit simplement le blond.

Oh, n'en dis pas plus. Ce mec est une vraie plaie ! En plus d'être bourré de talent, il est incroyablement sexy !

Eh, t'es pas censé me remonter le moral toi ? pesta le plus jeune, dévoré par la jalousie. Ce mec est un trou du cul fini, qui se croit au-dessus de tout le monde. Je le déteste.

Faut dire qu'il est carrément supérieur à nous, et pas seulement à cause de son compte bien renfloué, pouffa Seokjin. Je sais pas toi, mais j'ai pas ses biceps ni son six-pack.

Ta gueule, je vais raccrocher. Tu m'as soulé, menaça Jungkook, las de ses taquineries.

C'est bon Kook, je déconne. T'as pas besoin d'être jaloux. T'es bien plus sexy et beau que ce gars.

C'est ça, soupira le blond. Tu as raison, ce mec à tout pour lui. Il est canon, plein aux as, talentueux et il doit sûrement vivre dans un palace et manger du caviar à tous les repas. Moi, je suis juste un geek qui gagne à peine de quoi payer les couches de son gosse et qui a son t-shirt recouvert de vomis et de purée de petit pois. Je lui arrive pas à la cheville.

La voix de Jungkook mourut dans sa gorge et à cet instant, Seokjin comprit réellement la détresse de son meilleur ami. Ce dernier ne l'avait appelé simplement pour lui proposer une séance de jeux vidéo. Non, il l'avait fait pour avoir un soutien moral et de la compagnie.

Tu as pleins de qualité qu'il n'a pas, lança-t-il.

Ah oui ? Comme quoi ?

Un charme naturel, un sourire de lapin et une grosse queue.

En entendant les arguments de son ami de fac, le blond manqua de s'étouffer avec la fumée de sa cigarette avant d'être pris dans un rire profond. Voilà pourquoi il aimait tant Seokjin. Peu importe la situation, aussi dramatique soit-elle, il parvenait toujours à le faire rire.

Comment tu sais ça toi ?

Oh, allez Kook, les douches collectives à la salle de boxe. Me dis pas que t'as jamais regardé la mienne ? plaisanta son interlocuteur.

Non, jamais ! démenti le développeur de jeux vidéo sans cesser de rire.

Ok, gênance, marmonna son meilleur ami.

Pour un hétéro, je trouve qui tu regardes beaucoup de bites, le taquina Jungkook, amusé.

Eh, j'aime les nichons, mais j'ai jamais dit que j'étais pas observateur. Quand c'est beau, il faut le dire, que ce soit un vagin ou une queue.

Les deux amis d'université se mirent à rire en cœur, évacuant le stress accumulé de la journée.

Bon allez, on joue à quelle heure ?

Dans trente minutes ça te va ? Je vais coucher mes monstres et on se rejoint sur le discord ? proposa Jungkook en descendant de la balançoire.

Son téléphone contre l'oreille droite, le blond traversa le jardin et jeta son mégot de cigarette éteint dans la canette vide qui leur servait de cendrier.

Ok, on fait ça, à plus gros sac.

À plus, Seok.

Ce fut le plus âgé des deux hommes qui mit fin à la conversation. Requinqué par cet appel, Jungkook reposa la canette vide près du paquet de cigarettes et retourna à l'intérieur. Après s'être débarrassé de son gilet et lavé les mains afin de retirer l'odeur de nicotine de sa peau, Jungkook prit délicatement son fils dans ses bras et l'amena à l'étage.

Il poussa doucement la porte de la chambre et son regard tomba sur Ezra qui dormait profondément dans son lit. Ce dernier avait fini par enfiler ce pyjama qu'il avait tant méprisé et s'était finalement assoupi. Soupirant de soulagement, le père de famille posa Kaï sur la table à langer et lui retira avec précaution ses appareils auditifs.

Subitement privé de ce sens, le bambin sursauta et ouvrit les yeux. Durant une fraction de secondes, son regard voyagea tout autour de lui, et la panique que Jungkook vit dans ses yeux brisa son cœur. Afin de ne pas l'effrayer, le blond se pencha au-dessus de lui et lui offrit un sourire rassurant avant de venir embrasser sa joue potelée.

Tout va bien, murmura-t-il en signant afin que le petit garçon comprenne. Je suis là.

Rassuré par la présence de son père, Kaï se laissa de nouveau emporter par la fatigue. Jungkook en profita pour le changer et le mit au lit. Il s'occupa ensuite de border Ezra et l'embrassa tendrement, lui souhaitant une bonne nuit.

Avant de quitter la pièce, il alluma la veilleuse et le baby-phone, puis s'en alla enfin pour rejoindre la chambre de sa fille. Même si la porte était entre-ouverte, le père de famille toqua contre celle-ci et attendit son aval. Lorsqu'il l'obtint, le blond poussa le battant et tomba sur Leïlany qui refermait son sac d'école.

Tu es prête à aller au lit ? demanda Jungkook avec douceur.

Oui, sourit la fillette en sautant sur son matelas.

Quand elle fut sous ses draps, son père vint la border et s'assit près d'elle. Avec délicatesse, il dégagea une mèche qui s'était échappée de sa natte et la glissa derrière son oreille.

Papou ? appela-t-elle avec hésitation.

Oui ?

Je suis désolée d'avoir menti ce matin.

C'est oublié, lui sourit Jungkook. Mais je ne veux pas que ça se reproduise. Le mensonge, ça ne résout jamais rien et surtout ça brise la confiance que les gens ont en toi. Il vaut mieux être toujours honnête et authentique, en plus, ça t'évitera d'être punie.

Je sais, souffla la fillette, en baissant les yeux.

Même si elle s'était réconciliée avec son père, Jimin avait, par principe, maintenu sa punition. S'il y avait bien une chose que les deux époux ne toléraient pas, c'était le mensonge, et ils comptaient bien inculquer cette valeur à leur enfant.

Allez, une semaine, ça passera vite, reprit le blond en caressant tendrement la joue de sa fille.

Leïlany hocha la tête et afficha une moue bien plus inquiète.

J'ai parlé à Ezra tout à l'heure, annonça-t-elle.

C'est toi qui lui as enfilé son pyjama ?

Oui. Enfin, je l'ai aidé quand il a arrêté de pleurer.

Contrairement à sa sœur, les caprices d'Ezra étaient récurrents, surtout ces derniers mois. De leurs trois enfants, il était le plus sensible et émotif, et avait du mal à contrôler ses émotions, ce qui amenait souvent à des confrontations inutiles.

Merci ma puce, fit Jungkook.

Est-ce que tu es fâché contre Ezra ? questionna Leï, une moue peinée sur les lèvres.

Le blond plongea dans les iris de sa fille et resta silencieux quelques secondes. Est-ce qu'il était fâché ? Non. Il ne pouvait pas l'être. Après tout, son fils avait juste exprimé ce qu'il ressentait à ce moment-là. Toutefois, son cœur de père avait été profondément touché par ces paroles tranchantes.

Non, répondit-il sans parvenir à sourire.

Tu sais, il ne le pensait pas. Il a dit ça parce qu'il était fâché. Moi aussi un jour, j'ai dit à papa que je l'aimais plus, mais ce n'était pas vrai, tenta Leïlany, voulant réparer les dégâts que son frère avait causés.

Ne t'en fais pas princesse. Je ne suis pas fâché contre lui.

D'accord, sourit la fillette, visiblement convaincue. Est-ce que papa rentre bientôt ?

Je ne sais pas. Il dîne avec des amis du travail.

Et toi ? Tu vas manger avec qui ?

Je te l'ai dit, ne t'en fais pas pour moi, répéta le blond sans répondre à la question de sa fille.

Je peux rester avec toi si tu veux ? proposa-t-elle.

La bienveillance et la gentillesse de sa fille donnèrent au père de famille une envie presque indomptable de pleurer, mais rien ne vint. Aucune larme, juste un sourire qu'il espérait assez convaincant.

Jungkook aimait ses enfants plus que tout au monde, mais ce soir, ce n'était pas leur compagnie dont il avait besoin. Il voulait celle de son époux, mais cette envie n'était pas réciproque.

Ce n'est pas la peine ma puce. Tu as école demain, tu dois te reposer.

Une mine peinée sur les lèvres, Leïlany se résigna et s'allongea sur le dos. Son père se pencha au-dessus d'elle et déposa un baiser sur son front avant de se reculer et se mettre debout.

Bonne nuit princesse, fit-il avec un sourire affectueux.

Bonne nuit papou. Je t'aime.

Je t'aime aussi. À demain.

Maintenant que tout le monde était couché, Jungkook descendit à la cuisine et se servit une part de lasagne. Il envoya ensuite un message à son meilleur ami, puis alla s'installer dans son bureau tout en dégustant son repas. Cette pièce était son jardin d'Éden, son havre de paix dans lequel il n'était plus un père, mais seulement un jeune homme passionné par les jeux vidéo.

Afin de pouvoir travailler convenablement, le blond était équipé d'ordinateurs puissants et des consoles dernier cri. Grâce à ce matériel, il parvenait à être efficace et sa récompense était l'accès libre et anticipé à tous les jeux vidéo qui allaient être lancés sur le marché, en plus d'un salaire raisonnable.

Installé sur sa chaise à roulette, Jungkook lança son serveur de discussion et y retrouva Seokjin, aka, Rj. Pourquoi ce pseudo ? Il n'en savait rien.

Mec, t'es là ? lança le blond, son casque sur les oreilles.

Jaykay ! répliqua le concerné d'une voix anormalement grave. C'est bon, les morveux dorment ?

Oui, Kaï s'était déjà endormi dans son parc, Ezra dormait aussi et Leï vient de se coucher, annonça Jungkook en lançant le jeu sur lequel ils allaient passer la soirée. Il ne faut pas que je parle trop fort.

Seokjin se mit à rire en entendant les paroles de son meilleur ami.

Rappelle-moi la dernière fois qu'on a joué sans gueuler comme des sauvages ?

Jamais, pouffa le blond.

Ton bureau est insonorisé non ?

Il l'est, mais j'ai laissé la porte ouverte pour entendre les enfants si jamais ils se réveillent, expliqua Jungkook en prenant une bouchée de son dîner pendant que le jeu se lançait.

T'es vraiment le père de l'année, tu le sais ça ? le complimenta Seokjin.

Oui, enfin, c'est pas ce que pense mon fils, répliqua Jungkook sans réellement réfléchir.

Qu'est-ce que mon filleul a encore dit ? demanda-t-il, exaspéré.

Qu'il me détestait et que j'étais méchant. Visiblement, il préfère son autre père.

C'est facile ça, il est jamais là, pesta le plus vieux, agacé. Ton mec a le beau rôle. Il est là pour le petit déjeuner et pour le coucher, enfin quand il rentre à l'heure.

Arrête, soupira Jungkook. Jimin bosse.

Parce que toi non ? Tu te touches la nouille toute la journée ?

Son travail est plus important que le mien.

C'est ce que tu te racontes pour te rassurer ? Non parce que là, tu me vexes. On développe des jeux vidéos, c'est un vrai métier, Kook.

Je sais, mais... Laisse tomber, souffla le blond en triturant nerveusement les touches de son clavier. On joue ou non ?

Jungkook voulait changer de sujet et vite. Depuis quelque temps, le peu de considération que Seokjin ressentait pour Jimin diminuait, et il avait peur que bientôt, son meilleur ami n'éprouve plus que de l'amertume pour l'homme qu'il aimait.

Oui, vas-y, invite-moi dans le groupe, répondit Jin, passant visiblement à autre chose.

Le plus jeune s'exécuta et rapidement et les deux amis d'université commencèrent leur soirée jeux, oubliant ainsi tout ce qui les entourait.

•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•°•

Cela faisait deux heures que Jungkook était devant son ordinateur, profitant de sa soirée avec son meilleur ami. Durant ces cent vingt minutes, les deux hommes étaient passés par toutes les phases. Ils avaient ri à en pleurer, crié tels des sauvages enragés et surtout, ils avaient prononcé tous le lexique des insultes qu'ils connaissaient, dont certaines feraient même rougir le diable.

Mec, je suis dans le goulag, ne crève pas ! Si tu meurs, on a perdu, paniqua Seokjin.

Concentré sur son écran, Jungkook n'osait même plus respirer. En plein milieu d'un village désert et détruit par la guerre, le blond était cerné de toutes parts par l'ennemi. Il savait que la moindre erreur de sa part coûterait la victoire à son équipe et c'était inconcevable.

Dans le bureau, seul le clic de ses touches se faisait entendre, accompagné des bruits de tirs étouffés par son casque.

Ok, je suis là, lança Seokjin. T'es où ?

Deuxième étage de la maison en brique près du puits. Fais gaffe, il y a un sniper dans la chapelle. Ce fils de pute campe depuis tout à l'heure.

Ok, je vais passer par- PUTAIN JE ME SUIS PRIS UNE BALLE DE SNIPE ! hurla son meilleur ami.

Tu m'écoutes jamais ! Je t'ai dit qu'il y avait un sniper ! pesta Jungkook en laissant son poing tomber lourdement sur le bureau en verre.

Mais j'ai même pas eu le temps de réagir ! Viens me réa !! implora le plus vieux.

Putain, tu saoules !

Dépêche-toi. J'ai besoin de renfort ! Je me fais allumer comme un pigeon ! Il essaye de me finir !

J'arrive. Planque-toi !

Le personnage s'arma de son Glock, puis Jungkook sortit de sa cachette. À peine quelques mètres plus loin, un autre joueur lui fit face, le forçant à ouvrir le feu.

Putain, mais touche tes balles, enculé ! ragea le blond.

Qui est-ce que t'insultes ? gloussa Jin.

Moi ! Je tire comme ma grand-mère et encore, elle était aveugle !

C'est toi qui l'as dit, ricana l'aîné.

Bien trop concentré sur son jeu, le blond n'eut aucune réaction face à la raillerie de son meilleur ami.

Je vais crever, annonça-t-il.

À peine ses mots sortirent de sa bouche, le père de famille fut traversé par un frisson étrange. Ayant l'impression d'avoir entendu quelque chose, il parvint à tuer son adversaire et pivota vers la porte du bureau. Il fallut une fraction de seconde avant qu'une petite silhouette n'apparaisse dans l'encadrement.

Papou, appela Ezra d'une voix tremblante.

Attends, Seok, j'arrive, lança Jungkook en retirant son casque.

Bien qu'il ait ses écouteurs, le blond entendit tout de même la voix de son meilleur ami à travers celui-ci.

Quoi, maintenant !? Gros, on va perdre !

Ignorant les paroles de son aîné, le blond se leva et alla à la rencontre de son fils. Quand il fut face à lui, il s'accroupit pour être à sa hauteur et dégagea quelques boucles noires qui recouvraient ses yeux mi-clos.

Eh, mon lapin, qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il en allumant la lampe à pied.

J'ai eu peur pendant le dodo, sanglota l'enfant en venant se lover contre lui.

Touché par la détresse de son fils, Jungkook le prit dans ses bras et alla se rassoir sur son fauteuil. Avec tendresse, il sécha ses joues et capta son regard.

De quoi tu as eu peur ?

Du monsieur. Il a dit que tu étais parti à cause de moi, expliqua difficilement le petit garçon sans retenir de nouvelles larmes.

Le père de famille comprit rapidement la raison de ce cauchemar et porta un regard compatissant sur son enfant.

Tout va bien. Je suis là, je ne vais nulle part, promit Jungkook en déposant un baiser sur le haut de son crâne.

Je t'aime papou, pleura Ezra en s'accrochant à son lui.

Moi aussi, je t'aime mon lapin. Allez, arrête de pleurer. Je te promets que tout va bien. Je suis juste là avec toi et je ne partirai jamais.

Promis ?

Oui, je te le promets.

Son pouce en bouche, Ezra observa son père adoptif de longues secondes avant de se laisser tomber contre son torse. Son doudou contre son visage, il prit une grande inspiration saccadée par ses précédents pleurs, puis expira plus calmement.

Je peux rester avec toi ? demanda-t-il, son pouce entre ses lèvres.

Bien-sûr. Attends, je vais chercher une couverture.

Jungkook se leva et installa son fils sur le siège. Ne voulant pas qu'il prenne peur, il saisit son casque et le posa sur ses oreilles.

Tiens, c'est tonton Jin, parle-lui.

Salut p'tit gars, lança le concerné.

D'un pas rapide, Jungkook quitta le bureau et se précipita dans le salon. Il y saisit l'un des plaids et revint auprès de son enfant qu'il prit dans ses bras et assit sur ses genoux. Bien au chaud, recouvert par la fine couverture, Ezra s'installa contre son torse, et ferma les yeux. La simple présence de cet homme qui l'élevait et le chérissait chaque jour suffit à apaiser son angoisse. Rapidement, le petit garçon sombra de nouveau dans un profond sommeil.

C'est bon, je suis là, annonça Jungkook d'une voix basse.

T'a couché le morveux ?

Non, il dort contre moi.

Ok. Tu t'arrêtes là ?

Avant de répondre, le blond avisa l'heure et remarqua avec tristesse qu'il était presque vingt-trois heures et que son époux n'était toujours pas rentré. Où était-il ? Que faisait-il et avec qui ? Devait-il lui envoyer un message ?

Sans laisser le temps à sa fierté de prendre le dessus, Jungkook ouvrit leur conversation et envoya un simple texto, lui demandant s'il rentrait bientôt. Quand il vit qu'aucun accusé de réception ne lui était parvenu, un long soupir le quitta et il posa son téléphone sur le bureau en verre.

Vas-y, relance en une, fit-il à l'attention de son meilleur ami.

Même s'il en voulait à Jimin de l'avoir oublié ce soir, le jeune père serait incapable de trouver le sommeil sans qu'il soit rentré. Il se lança alors dans une énième partie tandis que son esprit était totalement ailleurs.

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