- 𝙻𝚎 𝚌𝚘𝚙𝚊𝚒𝚗 - AOUT 2085
𝙻'𝚊𝚖𝚒 𝚌𝚘𝚗𝚜𝚎𝚒𝚕𝚕𝚎, 𝚊𝚜𝚜𝚒𝚜𝚝𝚎 𝚎𝚝 𝚛𝚎́𝚙𝚛𝚒𝚖𝚊𝚗𝚍𝚎. 𝙻𝚎 𝚌𝚘𝚙𝚊𝚒𝚗 𝚝𝚎 𝚜𝚞𝚒𝚝 𝚓𝚞𝚜𝚝𝚎 𝚙𝚘𝚞𝚛 𝚍𝚞 𝚙𝚊𝚒𝚗.
Une alarme me tira de mes pensées. Il était déjà l'heure d'aller travailler. La musique fit fuir la boule de poil que j'avais recueilli et je ne lui en tins pas rigueur. Moi non plus je n'aimais pas ce bruit. J'éteignis la sonnerie de mon téléphone et me levai afin de me vêtir de mes bottes, mes bandelettes et mes lunettes. Je vérifiai une dernière fois mon équipement et laissai un bol de lait tiède au chat avant de quitter mon appartement. Je vidai mon esprit de tout souvenir de mon ami décédé. L'émotivité n'a pas sa place dans ce job, je devais être à 100% concentré pour accomplir ma mission. Ce n'était qu'une surveillance nocturne, mais je prenais ça très au sérieux. En tant que professionnel, c'était mon devoir de me tenir prêt à réagir à tout danger auquel je risque de faire face. Je n'avais rien pu faire pour Shirakumo, mais je comptais bien protéger un maximum de personnes ce soir encore.
°°°°°
La nuit avait été plutôt animée. J'ai fait face à quelques cas d'alcooliques belliqueux, j'ai combattu un étrange homme baraqué que j'avais pris par mégarde pour un vilain mais qui était en fait sans alter, et j'ai arrêté un groupe de vilains qui tentait de braquer un konbini un peu après le lever du soleil. La police a rapidement pris le relais et j'ai fait mon rapport de la soirée au poste. Avant de me laisser rentrer, un officier me demanda de transmettre un dossier à Mic. Il ne faisait partie de la police que depuis quelques mois et il savait déjà que nous étions proches, le DJ et moi. Pour rendre service, j'acceptai et quittai le bâtiment des forces de l'ordre. Les restaurants n'étaient pas encore ouverts, je ne pouvais même pas m'acheter un café. Soupirant, je passai un coup de téléphone à mon ami pour savoir s'il était chez lui. Coup de bol, c'était le cas, et je me dirigeai alors vers son appartement.
Après quelques minutes de marche, je finis par arriver à destination. Yamada ne tarda pas à m'ouvrir après que j'aie sonné, me saluant chaleureusement, ce qui m'arracha une grimace. Je préférais tout à l'heure quand j'étais au calme, je n'aimais pas les effusions d'affection. Je devrais lui donner le dossier et repartir immédiatement, mais son logement sentait le café alors j'ai accepté son invitation à entrer.
Je retirai mes bottes pour enfiler les chaussons en forme de chaton que le blond me réservait. Je le suivis dans sa cuisine où, comme je l'avais deviné, il était en train de préparer du café. Il me servit une tasse, que j'attrapai et bus avec plaisir.
- Dure nuit ? me demanda l'anglophone.
Je haussai les épaules affichant toujours une tête blasée. Fatiguée, certes, mais blasée.
- Les patrouilles de nuit ne me manquent pas, à moi ! It was so boring !
Je levai les yeux au ciel.
- T'en avais surtout marre des plaintes pour tapage nocturne quand t'utilisais ton alter.
- Pas faux, affirma-t-il en riant. Heureusement que le Comité a rapidement pigé que j'étais pas fait pour ça !
- Ton truc c'est plutôt les émissions radio à 4h du matin, c'est vrai.
- Au moins les gens ne se plaignent plus de mes cris la nuit !
- Quelqu'un s'est plaint du bruit ? lança une voix amusée derrière moi.
Je me retournai et aperçu un homme à la couleur de peau basanée et aux courts cheveux oranges. Il devait faire 1m80 ou peut-être un peu plus. Il avait des yeux bleus et portait un simple short gris. Sur son torse nu et musclé se trouvait quelques suçons qui semblaient récents. Encore une chose que je n'avais pas envie de savoir sur Hizashi et ses conquêtes.
- Ryū, you're awake !
Le nouveau venu s'approcha de mon collègue pour l'embrasser langoureusement. Je me détournai d'eux et finis mon café. J'avais besoin de dormir.
- Et non, les voisins ne se sont pas plaints, reprit le DJ en se dégageant de l'étreinte. Je te l'ai dit, les murs sont bien épais !
-D'accord, tant mieux. Et c'est qui ce type du coup ?
Je savais qu'il parlait de moi mais je ne me suis pas donné la peine de le saluer. Je n'avais pas l'intention de faire ami-ami avec les aventures passagères de Mic.
- C'est Shota, mon meilleur pote ! Il vient m'apporter un truc pour le taf et . . . C'est quoi du coup ?
Je lui tendis le dossier qu'on m'avait confié et allai poser ma tasse dans l'évier. J'ignorai ostensiblement le basané qui me relookait ouvertement, et me faufilai entre eux pour rejoindre le salon. J'avais maintenant le choix entre rentrer chez moi et squatter le canapé du blond. Habituellement je serais resté par flemme de parcourir le chemin jusque mon studio, mais la présence de l'exhibitionniste ne m'encourageait pas à rester ici.
- Shota-kun, c'est ça ? m'interpella le prénommé Ryū. Yamada parle souvent de toi. Moi c'est-
- Désolé mais je m'en fous. Je suis crevé, je rentre.
Le bilingue se retint de rire face à ma froideur. Je n'aimais pas sociabiliser avec les gens, surtout s'ils ne faisaient que passer dans ma vie. Je connaissais Mic. Il se lassera rapidement de l'orangé et finira par le larguer dans quelques semaines, si ce n'est quelques jours. Et je n'aurai bientôt plus rien à voir avec cet homme, alors ça ne servait à rien de se présenter.
- Mais Sho, tu viens de faire une nuit complète de taf, tu peux dormir ici, you know ?
- Je dois nourrir Cuddle. À plus tard.
- . . .
Je lui fis un vague signe de la main et enfilai à nouveau mes chaussures.
- Au revoir Shota-kun, lança l'individu torse nu, ravi de t'avoir rencontré !
Sa voix sonnait horriblement fausse. Quelle hypocrisie, c'était évident qu'il ne m'appréciait pas. Je me suis retenu de répondre une vacherie comme «plaisir non partagé» et quittai le logement sans un mot. Je n'étais pas spécialement irrité ou en colère, j'étais juste normal.
Les petits-amis d'Hizashi m'appréciaient rarement, et je le leur rendais bien. Ils étaient tous prétentieux et narcissiques, encore plus que le bilingue lui-même. Je n'ai jamais compris pourquoi ils étaient tous si orgueilleux. Les gens m'ont toujours pris de haut, particulièrement à cause de mon apparence, mais ces types-là étaient dix fois plus présomptueux que les autres. Peut-être parce qu'ils se tapaient Mic. Ils se pavanaient toujours avec lui l'air fier comme s'il était un trophée rare qu'ils avaient gagné. Et ce mec dont j'avais définitivement pas envie de connaître le nom exposait les traces de ses rapports sexuels avec un sourire arrogant, tout en dévorant mon ami du regard sans aucune gêne. Tout à l'heure, c'était comme s'il voulait me montrer qu'il était le patron et que le bilingue lui appartenait. Ça m'avait saoulé. J'étais pas là pour me battre avec les conquêtes de cet idiot.
- SHOTA WAIT !
Tiens, en parlant du loup, le voilà qui se ramenait. Je m'arrêtai et me retournai, le laissant parvenir jusqu'à moi. Je venais tout juste de sortir de l'immeuble où logeait le blond, qui venait de descendre les 4 étages d'escaliers en courant pour me rattraper.
- Quoi ?
Ma voix était, comme à mon habitude, dénuée de tout sentiment. Yamada ne prit même pas la peine de reprendre son souffle pour me dire ce qu'il voulait me demander.
- Le 25, on prend le train de quelle heure ?
- Tu aurais pu me demander ça par message.
- Puisque t'es là, autant de poser la question en face à face ! C'est toi qui t'es barré trop vite !
- Cuddle m'attend.
- I know ! Mais dis-moi tu serais pas en train de fuir ? C'est à cause de Ryū ?
- Hizashi, pour la énième fois, j'en ai strictement rien à foutre des mecs avec qui tu couches. C'est pas mon problème.
Je levai les yeux au ciel et allai reprendre mon chemin quand le DJ m'attrapa par le bras.
- C'est pas juste un mec avec qui je couche ! C'est mon petit-ami !
- Ouais, comme les dix-sept autres précédents dont je n'ai retenu ni le nom, ni la tronche.
Je ne me souvenais pas vraiment de leur nombre, j'avais juste balancé quelque chose au hasard. Je ne m'ennuyais pas au point de compter les hommes qui s'invitaient dans le lit d'Hizashi. Mais j'étais peut-être mauvaise langue, après tout, le blond n'était pas si frivole que ça. Il n'empêche que ces types m'exaspéraient.
- Okay, oublions Ryū ! Dis-moi plutôt quelle heure tu préfères pour ce weekend, que je m'organise !
Je soupirai. Le mois prochain, c'était l'anniversaire de la mort de Shirakumo. Cette année nous avons décidé de prendre quatre jours de congé pour nous recueillir sur sa tombe. Nous prendrons le train le samedi 25 et reviendrons le mardi 29 dans la soirée, et Hizashi s'était proposé pour acheter les billets.
- Comme tu veux, je m'adapterai.
- D'accord, je vais prendre pour 15h30 alors ! Ne sois pas en retard !
Il savait bien que je n'étais jamais en retard. J'arrivais toujours pile à l'heure.
- Passe le bonjour à Cuddle pour moi ! Bye Shota !
Je haussai les épaules et il tourna les talons pour remonter en vitesse dans son appartement, où son nouveau copain devaient l'attendre. Je soupirai encore une fois et continuai de marcher vers la station de métro grâce à laquelle je pourrai rentrer chez moi. J'étais trop fatigué pour rentrer à pied. Le calme de mon appartement me manquait terriblement.
。+゚☆゚+。★。+゚☆゚+。★。+゚☆゚+。★。+゚☆゚+。
[ 1635 mots — 05.03.2021 ]
L'image du chapitre a été dessinée par l'incroyable et talentueuse et superbe et drôle Ano-sama, plus connue sous le pseudo de Bloowano. D'ailleurs, je vous recommande fortement d'aller lire ses histoires, en particulier Effet Météore qui est EraserMic merveilleusement bon, un délice pour les yeux et pour le coeur.
Votez, Commentez, Partagez.
Cho.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro