~ ᴸᵉᶳ ᵀʳᵒᶤᶳ ᴹᵒᵘᶳᵠᵘᵉᵗᵃᶤʳᵉᶳ ~
NdA : je le publie maintenant car je n'aurais pas le temps ce soir.
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7 MOIS AVANT
Trois adolescents couraient à travers les couloirs du lycée super-héroïque Yuei. La sonnerie de début des cours avait retenti depuis une dizaine de minutes, ils étaient clairement en retard. L'uniforme du garçon aux cheveux bleus était à moitié défait, mais un énorme sourire déchirait ses lèvres, comme s'il n'était pas du tout inquiet de la sanction qui l'attendait. Il trainait par la main un adolescent de 16 ans aux cheveux noirs de jais totalement décoiffés et à l'air à moitié endormi. Derrière eux se trouvait un lycéen aux cheveux blonds dressés avec du gel, des lunettes de soleil orangées mises de travers, et qui galérait à ajuster sa cravate pendant sa course.
- Ralentis Shirakumo— demanda mollement Shota.
Le nuageux ne l'écouta pas et continua de le tirer avec lui. Il escalada les marches d'escalier quatre à quatre sans ménagement pour le poids plume qui l'accompagnait. Hizashi trébucha et manqua de s'éclater au sol mais il parvint à se rattraper de justesse. Ils parvinrent tant bien que mal devant l'énorme porte de leur classe.
- Wait WAIT ! s'exclama le bilingue alors que le plus grand des trois s'apprêtait à ouvrir.
- Quoi ? On est super à la bourre et tu nous retardes encore ?
Le blond à l'alter vocal resserra le nœud de sa cravate et rangea sa chemise à l'intérieur de son pantalon d'uniforme, et remonta ses lunettes sur son nez, se donnant ainsi une apparence convenable –si l'on mettait de côté ses joues rougies par la course, son regard flou et son souffle erratique.
- Okay, let's go ! Sho, are you okay ?
- ....
Complètement paumé, l'ébène n'offrit aucune réponse à son camarade. Shirakumo ouvrit la lourde porte dans un énorme fracas sans abandonner son sourire optimiste.
- PARDON DU RETARD ! C'EST MA FAUTE, J'AI VOULU M'ARRETER AU MAGA-
- Tiens donc regardez qui voilà ? le coupa l'enseignant. Ça ne m'étonne même pas de vous. Et puis, je vous entendais arriver à des kilomètres.
- Well, intervint le bilingue, On peut entrer du coup ? We're really sorry, ça ne se reproduira plus !
- Non. C'est le onzième «ça ne se reproduira plus» Yamada. À quoi bon s'excuser si vous répétez encore les mêmes erreurs ?
- But—
- Sortez de ma classe, vous dérangez mon cours. Vous irez justifier vos absences à la pause de ce midi, et débrouillez vous pour rattraper la leçon d'aujourd'hui.
Sur ces mots, l'enseignant referma froidement la porte sur les trois adolescents. N'acceptant pas que leurs efforts soient ainsi balayés, celui aux cheveux bleus rouvrit le battant.
- Sensei, si je peux me permettre—
- Sauf que je ne te permets pas.
- Mais sensei ! On s'est tapé le sprint de notre vie pour arriver ici !
- Vous ne vous êtes pas assez donné apparemment. Allez faire des tours de stade s'il vous reste autant d'énergie. Avec un peu de chance vous progresserez suffisamment pour arriver à l'heure la prochaine fois.
Le héros professionnel qui était aussi professeur titulaire claqua à nouveau la porte et reprit imperturbablement son cours. De leur côté, les trois lycéens ne savaient pas comment réagir. Ils venaient de se faire virer sans aucune forme de procès, et ce malgré leurs protestations.
Après avoir râlé six bonnes minutes face à la porte close, ils décidèrent de quitter le couloir vide. Ils ne savaient pas trop où ils allaient, se promenant au hasard dans l'établissement, grommelant des paroles injurieuses envers leur professeur.
- Dites . . .
La voix d'Aizawa fut étouffée par les plaintes continues du blond à l'alter vocal. Ce dernier s'agitant tout en parlant, ouvertement irrité par la réaction soi-disant excessive de l'enseignant.
- Hé, les gars...
L'ébène avait légèrement haussé le ton pour se faire entendre, mais il n'aimait pas crier. Il n'aimait pas le bruit, même lorsqu'il en était l'auteur. Il n'aimait pas non plus être trainassé dans tous les sens pour rien. Il était fatigué de ce cinéma.
- Allez Yamada, arrête de râler, ça changera rien ! C'est vrai que le prof a clairement exagéré, mais bon... Dis-toi qu'on a notre matinée de libre !
- Toujours aussi optimiste, Shirakumo ! Mais moi j'ai la rage, il a balayé tous nos efforts d'un claquement de porte ! Quel genre de prof traite ses élèves comme ça ?
Shota regarda ses deux camarades converser en l'ignorant.
- J'avoue que c'est pas très plus ultra de sa part ! Mais le passé est passé, concentrons nous sur les bonnes choses !
- J'aime ta positive attitude, t'es vraiment cool Shirakumo ! You're right, je devrais arrêter de penser à ça ! So, where are we going ?
- Justement, je—
- Sur le toit ! Allons sur le toit, notre base secrète !
- YEAH, why not !
La tentative d'intervention du plus jeune passa à la trappe. Mais le manque d'attention de ses deux amis commençait vraiment à l'énerver. Bien décidé à se faire entendre, il planta ses deux pieds sur le sol et retint les mains des deux excités.
- Je vous parle !
Surpris, le blond et le bleuté s'arrêtèrent et se retournèrent vers l'introverti. Ils le dévisagèrent sans trop comprendre.
- What's happening, Sho-chan ?
L'interpellé tiqua au surnom enfantin mais ne reprit pas Yamada. Il savait que c'était une perte de temps. Ça faisait des mois que le bilingue l'appelait ainsi malgré les réprimandes du concerné.
- . . . J'ai faim.
Un silence suivit la prise de parole de l'ébène, puis deux rires se mirent à résonner dans les couloirs. Aizawa fronçait les sourcil et croisa les bras mais resta calme, le temps que les deux imbéciles reprennent leur souffle. Face à la posture trop sérieuse de son vis-à-vis, Hizashi repartit dans un fou rire incontrôlé, ce qui ne manqua pas d'irriter son meilleur ami.
- Ppfffr Calme toi Yamada, pouffa Oboro, allez c'est pas cool Hahahahaha !
- Tu n'es pas en état de faire ce genre de remarque, Shirakumo, lâcha l'ébène.
- Hahaha excuse moi Aizawa, c'est juste que— pffrrrfrf... C'est bon, j'arrête pardon—
Après quelques efforts, le bleuté réussit enfin à cesser de rire, tandis que le plus bruyant des trois était presque en train de se rouler par terre. Oboro se racla la gorge, faisant de son mieux pour ignorer l'hilarité du bilingue.
- Hum... Et donc Aizawa, qu'est ce qu'il y a ?
Le brun fit claquer sa langue contre son palais en détournant le regard.
- J'ai faim, allons acheter quelque chose.
Celui à l'alter de nuage pouffa de rire mais se reprit immédiatement.
- D'accord, mais la cafétaria n'est pas ouverte à cette heure ci !
- Il y a un distributeur près du stade...
- Ha ouais t'as raison ! Allons-y alors ! Yamada ramène tes fesses !
L'anglophone se redressa, toujours hilare, et suivit ses camarades de classe qui commençaient à se diriger vers les terrains de sport. L'histoire avec le professeur passa rapidement aux oubliettes, les trois amis se mirent à converser joyeusement dans les couloirs de l'établissement. C'était la fin de leur première année, ils ne se connaissaient que depuis peu, mais ils s'entendaient extrêmement bien. Loin d'être des élèves exemplaires, ils étaient le trio phare de la classe, celui qui mettait l'ambiance et causait des problèmes.
Arrivés au stade, ils s'achetèrent chacun une boisson et une friandise au distributeur automatique, se chamaillant amicalement pour diverses raisons. Enfin, c'était surtout Oboro et Hizashi qui chahutaient sous le regard affligé du plus jeune. Puis le miaulement d'un chaton attira l'attention de l'ébène, qui s'éloigna de ses deux amis trop bruyants pour aller voir l'animal.
C'était un chat à la fourrure blanche salie par la poussière et dont les yeux bleus brillaient de curiosité. Sa moustache frétilla à l'approche de l'adolescent, mais il ne recula pas, reconnaissant un ami. Aizawa sortit une gourde de son sac et vida dans le bouchon de cette dernière le contenu de la brique de lait qu'il avait prise au distributeur automatique. Ravi, la boule de poil vint se nourrir aux pieds du lycéen, au plus grand bonheur de celui-ci qui put l'admirer à souhait.
Les deux autres excités, ayant remarqué la mise en retrait du noiraud, cessèrent de leur activité pour observer ce que faisait le garçon à l'alter d'effacement. Ils se penchèrent tous les deux au dessus du garçon, qui était accroupi devant l'animal. Ses traits de visage s'étaient adoucis et il souriait tendrement comme à chaque fois qu'il voyait un félin. La boule de poil vint se frotter aux jambes de l'introverti pour le remercier de l'avoir nourri, poussant un petit miaulement gratifiant.
- Adorable, lâchèrent le bilingue et le nuageux en chœur.
- N'est ce pas ? Il est trop mignon, répondit le brun sans lever les yeux vers yeux.
Shirakumo et Yamada se regardèrent en se retenant de rire. Ils parlaient de Shota, mais ce dernier semblait croire que le compliment était adressé au chat.
- Dis Aizawa, demanda le bleuté, pourquoi tu n'adoptes pas un chat, puisque tu les aimes tant ?
- Because he thinks he ca— AOUCH CA FAIT MAL !
L'ébène venait de donner un coup de coude au bilingue, dont le hurlement fit fuir la mignonne petite boule de poil à moustaches, au grand dam du garçon effaceur, qui lança un regard noir à son ami.
- Tais-toi. Le chat est parti par ta faute.
- WHAT THE— Comment ça MA FAUTE ?? Are you kidding me ? C'est TOI qui m'as tapé !
- Moins fort, Yamada ! se plaignit le nuageux.
Le fameux Yamada ne prit pas la peine de s'excuser, trop vexé par les accusations de son soi-disant bestfriend.
- Tu n'as pas à parler à ma place, c'est tout. s'expliqua le noiraud.
Celui à la chevelure dorée leva les yeux au ciel avec exagération. Il était toujours dans l'excès.
- Oh please, j'allais juste dire la vérité !
- Je peux la dire moi-même, j'ai pas besoin d'un porte-parole.
- Yes of course, that's exactly why last time you asked me to tell the teacher that you couldn't compete in the Yuei's Championship because of your quirk which caused you a violent headaches, so you couldn't see correctly and you were scared and I had to explain what was wrong with you 'cause th—
- LA FERME HIZASHI BORDEL !
Celui qui venait de se faire couper brutalement la parole explosa de rire pour la énième fois de la journée, se foutant ouvertement de la gueule de son interlocuteur. Il n'était pas le moins du monde déstabilisé par les mitraillettes planquées dans les yeux de celui qui le foudroyait du regard, tandis que le troisième lycéen les dévisageait d'un air amusé, curieux et incertain à la fois.
Placé de force face à un passé qu'il avait oublié, Aizawa rougissait de honte et de colère. Il était vrai qu'il avait plus d'une fois requis l'aide de l'hyperactif pour traduire ses besoins en mots qu'il n'arrivait pas à articuler. Et ça le frustrait terriblement, autant au moment de l'évènement qu'aujourd'hui, de constater sa propre impuissance.
- T'es vraiment insupportable Hizashi, j'en ai marre ! Je te déteste ! Va te faire foutre !
Ces insultes ne firent monter aucune culpabilité dans le coeur de l'accusé, qui présentait son plus grand sourire innocent à l'introverti. Celui-ci sentit ses joues rosir encore plus, rageant contre lui-même par rapport à son incapacité à contenir ses émotions. Il s'emportait toujours trop vite avec ces deux abrutis, ils avaient le talent de le faire sortir de son impassibilité sans effort pour le mettre dans des situations embarrassantes. Surtout le blond, qui était un champion en ce domaine. Shota se demandait s'il s'était secrètement entraîné pendant toute son enfance à développer un talent pareil.
- Yeah yeah of course you do ! se moqua Yamada, enfonçant le couteau dans la plaie.
Aizawa ne pouvait tout bonnement pas accepter l'idée que cet abruti trop joyeux était son meilleur ami, ça lui ferait trop d'honneur. Et ce gamin faisait tout pour le mettre hors de lui. Insupportable, voilà le mot qui définissait le mieux l'adolescent. En plus, il le narguait avec son bilinguisme parfait. Quelle journée de merde pour l'asocial.
- HEY LES GARS, CALMEZ VOUS, intervint le nuageux qui commençait à se lasser d'être mis de côté. Yamada, je sais que c'est tentant de taquiner Aizawa-kun mais il faut savoir s'arrêter à un moment !
Puis il ajouta plus bas en lançant un sourire complice au blond :
- Même si je suis bien curieux de savoir ce qu'il s'est passé avec le prof et l'alter d'Aizawa-kun, j'ai pas tout compris avec ton anglais, raconte moi ça plus tard.
- SHIRAKUMO ! hurla le noiraud qui avait parfaitement entendu.
- Hahaha désolé Aizawa-kun, je rigolais évidemment !
Le brun fulminait de rage. Il tourna dos à ses deux camarades, boudant comme un enfant. Le jeune Mic allait repartir dans un fou rire mais il fut coupé par un léger coup de coude de la part du bleuté, qui lui intima d'un mouvement de tête silencieux de se retenir.
Le garçon capable de créer des nuages fit un pas vers celui qui était vexé et passa un bras par dessus son épaule. Shota frissonna au contact physique auquel il avait toujours du mal à s'habituer, bien que cela devienne de plus en plus fréquent. Les rougeurs sur son visage persistaient malgré lui, alors il tourna la tête pour les cacher.
- Hey Aizawa-kun, tu vas quand même pas nous bouder ! Tu sais bien que Yamada adore t'embêter, c'est parce qu'on est potes, c'est normal !
- J'aimerais une amitié plus calme et moins énervante.
- N'importe quoi, on sait tous les trois que tu adores cette amitié ! Même si on est trop bruyants et qu'on se moque de toi, on reste un trio inséparable ! Tu te souviens comment nous appellent les autres ?
- Hm.
- ME, ME, ME, MOI JE SAIS ! hurla l'anglophone en levant la main.
Hizashi apparut dans le champ de vision de l'apprenti héros au pseudonyme d'EraserHead, son éternel sourire enjoué scotché au visage et la main toujours levée.
- LES TROIS MOUSQUETAIRES !
Le sourire d'Oboro s'élargit et Shota ne put qu'admirer la blancheur de ses dents.
- Exact ! On est les Trois Mousquetaires, ensemble à jamais pour le meilleur et pour le pire ! Une amitié inébranlable ! Alors ne dit pas que tu le détestes, parce que tous les trois, ensemble, on sera des héros absolument géniaux !
Cette perspective d'avenir, bien qu'elle effrayait grandement le noiraud peu sûr de lui, parvint à adoucir son expression faciale. Il ne pouvait pas décevoir des sourires pareils. Il soupira. Décidemment, ces garçons auront sa mort un jour, mais il les suivrait jusqu'au bout du monde malgré ses nombreuses plaintes.
- Tsk. Vous m'énervez.
- Oui mais tu nous adores !
- Hm.
- That's a YES !
- Moins fort.
- Sorry. So, amis ?
Hizashi fit ses petits yeux de bébé biche, les iris brillant de sincérité derrière les verres orangées de ses lunettes triangulaires. Encore une fois, Aizawa soupira.
- OK, mais la prochaine fois, je te cogne.
- Oui chef, pardon chef !
Shirakumo frappa dans ses mains, heureux de la conclusion positive.
- Génial ! Allez, ensemble les gars : un pour tous et tous pour un !
Il plaça sa main au centre du triangle qu'ils formaient, rapidement rejoint par le bilingue. Les deux paires d'yeux se tournèrent vers le dernier individu du trio qui semblait réticent à réaliser le rituel.
- Non, c'est ridicule.
- C'mooooon Shotaaaaaaaaaaaaaaa !
- Aizawa, c'est notre preuve d'amitié suprême ! Les Trois Mousquetaires ! Alleezzz !
Il n'avait pas vraiment le choix, alors il suivit ses deux amis et posa sa main sur l'espèce de tour à deux, maintenant trois.
- Un pour tous et tous pour un ! répéta le garçon aux lunettes d'aviateur. YAAY !
- YEEEAAAAAAAAH !!!
- Ouaiiiis . . .
Ils levèrent en chœurs leurs bras vers le ciel, avec différents niveaux d'enthousiasme. Mais ils avaient tous les trois le sourire.
C'était le symbole d'une amitié intemporelle. Aizawa Shota, Shirakumo Oboro et Yamada Hizashi étaient trois adolescents jeunes et insouciants qui se croyaient capable d'affronter des montagnes.
Trois Mousquetaires un peu rêveurs, plutôt rieurs, et rarement à l'heure.
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[ 26.02.2021 — 2710 mots ]
J'aime trop les flashbacks, je trouve que ça met du peps dans l'histoire ! Après, j'écris n'importe comment donc mes histoires ont une chronologie totalement absurde mais je crois que j'aime bien (j'espère que vous aussi mdr).
Oh et pour info, c'mon c'est le diminutif de Come On qui veut dire "allez !"
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Cho.
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