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~ Partie unique ~



Je marchais sur la pelouse de ce parc que je connaissais bien trop. Le soleil se couchait lentement donnant ses derniers rayons pour éclairer les brindilles d'herbe sur lesquelles je marchais, me dirigeant vers le banc près de la rivière. J'y pris place, ma capuche cachant ma tête et mes mains plongées dans les poches de mon pull.

La musique résonnait fort dans mes oreilles, je risquais peut-être de perdre mon audition mais je m'en fichais un peu, je voulais juste combler cette solitude. Même s'il quelques couples se baladaient, que des enfants avec leur famille jouaient encore dans l'herbe, je me sentais seul dans ce grand parc.

Je ne voulais pas vraiment rentrer chez moi, entendre les paroles blessantes que se lançaient mes parents. Ils parlaient sans faire attention à moi et cette impression d'être invisible me gagnait de plus en plus. De partout où j'allais, personne ne me remarquait comme si je n'étais qu'un fantôme, sans réelle importance.

Ça avait été comme ça pendant toute mon enfance, à la maison ou à l'école, personne ne s'intéressait à moi, pire même, personne ne savait que j'existais. Cette routine incessante me suivait encore aujourd'hui, au lycée. Je ressentais comme un vide et me sentais donc seul.

Le vent se leva, je penchai ma tête en arrière, fermai les yeux et soufflai. Le vent qui glissait sur ma peau me faisait me sentait mieux, comme s'il avait le pouvoir de me libérer et de m'emporter dans une nouvelle vie.

J'entendis des pas s'approcher puis j'ouvris les yeux, Jisung me regardait, sa tête au-dessus de la mienne, avec un grand sourire. Mes lèvres s'étirèrent légèrement puis il me rejoignit sur le banc. Depuis que je le connaissais il avait toujours ce sourire scotché à son visage, il n'était jamais triste, jamais démoralisé et je ne l'avais jamais vu lâcher une larme non plus.

On s'était rencontré ici même, il y a longtemps, et il était le seul à avoir vu que j'étais là, il me traitait comme un humain, car c'est ce que j'étais au final, un simple humain et je ne demandais que de l'attention.

- Bah alors, pourquoi t'es encore là ? Me lança Jisung.

- Je veux pas rentrer chez moi, tu penses que je vais avoir froid si je dors ici ce soir ? Demandai je, connaissant déjà sa réponse.

- Mais tu vas pas dormir là Minho ! C'est un banc dans un parc public, en plus je crois que le parc ferme à partir de 22 heures.

- Oh dommage !

- Pourquoi tu veux pas rentrer chez toi ? Me demanda t il en penchant sa tête sur le côté.

- Je veux pas encore provoquer une dispute entre mes parents. Encore moins les entendre crier.

- Ah oui... je comprend, et bah met tes écouteurs et écoute de la musique ! Replica t il, pensant avoir trouvé la bonne idée.

- Ouais...j'aime bien être dehors tu sais, je trouve que c'est agréable de sentir le vent sur son visage, pas toi ?

- Si, t'as pas tort mais bon y rester toute la nuit, on est quand même en septembre.

- Oui...je sais bon bah je vais rentrer alors ?

- Bah oui tu vas rentrer, me pose pas la question ! Rigolant il.

Son rire cristallin me parvint aux oreilles, mes lèvres se mouvaient alors en un sourire, sourire que mon vis-à-vis remarqua, comme ce n'était pas dans mes habitudes de sourire, j'eus le droit à une remarque de sa part.

- Ah mais tu sais sourire ! Me lança t il.

Je répondis à sa provocation par une petite tap sur son épaule avant de me lever, il laissa échapper un rire après mon action, puis il se leva à son tour et me demanda tout en plaçant son bras autour de mes épaules.

- Tu veux que je t'accompagne ?

- Mais et toi, tu rentres pas chez toi ?

- Non t'inquiète pas, j'ai le temps !

- Okay

J'avais rencontré Jisung un soir comme celui-ci, un soir ou le vent qui ébouriffait mes cheveux me réconfortait de la mauvaise journée que j'avais passé. Les derniers rayons de soleil s'écrasaient sur mon visage et, les yeux fermés, j'appréciais le moment.

Il s'était mis devant moi, et m'avait simplement demandé s'il pouvait s'asseoir à côté de moi, on avait entamé un discutions, chose dont je n'avait pas vraiment l'habitude, il l'avait remarqué et nous avions fini par rire de la situation.

Le chemin se terminait et je pouvais voir du bout de la rue le portail gris de mon jardin. Plus mes pieds avançaient, moins l'envie de rentré chez moi était présente. Je m'arrêtais sur le chemin, Jisung me regarda, dans l'incompréhension, puis à la vue des larmes qui coulaient sur mes joues, il comprit.

Il m'enlaça, et caressa lentement me tête, je cachais mon visage dans son cou, sans bouger, je ne lui avais rien dit, mais il avait compris, j'aimais ce genre d'attentions, ce genre de gestes affectif, ce genre de caresse, de contact physique.

Il me libéra de son étreinte, et me lança d'une voix réconfortante tout en me regardant dans les yeux :

- Minho, regarde moi ! Arrête de pleurer ça n'en vaut pas la peine, je suis là pour toi !

- Je...je sais ! Désolé...

- N'e t'excuse pas, je comprend Minho.

- Merci

Il m'accompagna jusqu'au portail, et me regarda rentrer chez moi en saluant de la main, son éternel sourire au visage. Je cherchais mes clés sans me presser, ne voulant pas franchir cette porte. Après avoir l'enclenché, j'entrais et me déchaussais.

J'entendais encore les cris de mes parents, se disputant de nouveau, je mis mes écouteurs dans mes oreilles, puis passai dans le salon pour atteindre ma chambre. Personne ne m'avait vu, il continuait leur discussion enflammée sans se poser la moindre question sur l'heure à laquelle je rentrais.

Je me mis en pyjama et ne tardai pas à rejoindre mon lit qui me tendait les bras, les écouteurs toujours branché à mes oreilles. Je n'avais pas mangé oui, mais les reproches que se lançaient mes parents l'un envers l'autre m'avaient coupé l'appétit.

Le bruit incessant de mon réveil me réveillai. Je me retournai pour l'éteindre, il était 7 heures, mes parents dormaient encore. Je me redressai et m'assoyais sur le bord de mon lit, le visage enfouit dans mes mains, encore fatigué.

Je me levais pour aller prendre une douche rapide, le bruit de l'eau qui tombe était relaxant. Il me plongeait dans une sorte d'hypnose ou le bruit me faisait me sentir en sécurité. L'heure défilait et il ne fallait que je sois en retard pour mon cours de math.

J'enfilais des vêtements chauds et une veste, je pris mon sac de cours et me dirigeai vers la porte d'entrée. Je mis mes chaussures avant de quitter la maison et de partir en direction du lycée, à pied.

Le soleil commençait à se montrer, il était 7 heures et demies, un vent léger venait secouer mes cheveux et une douce sensation de fraîcheur me parcours le corps, due aux quelques mèches de cheveux qui était encore mouillé.

La sonnerie se fit entendre, je rentrais dans la classe, pris une place dans le fond, et ne bougeais plus de toute l'heure écoutant les phrases de mon prof, sans vraiment les comprendre. L'heure se terminait bientôt et j'étais toujours autant endormi.

La matinée venait de se terminer et je me dirigeais vers le self comme tous les autres, pour aller manger. J'avais fain mais je savais que je n'allais pas manger grand chose vu le menu proposé. Mais comme tout le monde, je mangeai quand même.

J'attendais dans la file mais, tout le monde me passait devant, comme si je n'étais pas là, c'était comme d'habitude, mais je redoutais à chaque fois ce moment de la journée. Après avoir passé plus de 10 minutes à me faire passer devant et me retrouvais avec mon plateau dans une grande salle, je la trouvais sombre malgré les grandes fenêtres qui laissaient la lumière s'y infiltrer.

Je pris place à une table, seul et commençais à manger, comme prévu, ce n'était pas bon, le goût de carton de la viande allait par contre très bien avec cette ambiance sombre et morne qui régnait dans la grande pièce, et même si les gens parlaient et rigolaient, je trouvais que cette pièce était froide et sans vie.

La sonnerie retentit une nouvelle fois, tout le monde rentrait dans son cours, moi aussi. J'espérais que la journée se termine rapidement pour pouvoir aller sur le banc, dans le parc, mais en attendant je regardais par la fenêtre les nuages noirs qui venaient là, en rêvassant.

Le prof finissait de donner les devoirs quand la sonnerie fit lever tout le monde, la classe rangea ses affaires et quitta la pièce, j'en fis de même. Je sortis du bâtiment mais fus vite arrêté par la pluie.

Sans parapluie, je mis ma capuche et sorti, tête baissée sous la fine pluie qui mouillait légèrement mes vêtements. Quelqu'un s'approcha de moi et un parapluie couvrit ma tête. Je me retournai et vit Jisung, la capuche de son sweat trop grand lui tombait sur les yeux, il l'a releva et me laça, souriant :

- Minmin tu vas attraper froid comme ça ! Tu va être tout mouillé, pourquoi t'as pas pris de parapluie ?

- J'ai oublié ce matin, désolé. Répliquai je.

- C'est pas grave, je vais t'accompagner cher toi, tu veux ?

- Oui bien sûr, mais...je voulais aller au parc ! 

- Mais Minho, il pleut la ! Tu vois la pluie tomber rassure moi ? Se moqua t il.

- Oui je sais...

On marchait tout des deux sous ce parapluie rouge, personne ne parlait, le blanc était comblé par un agréable bruit de goute qui tombaient au sol, les voitures roulant dans les flaques se rajoutaient à la bande-son.

- Alors ta journée, ça c'est bien...

Il se tut, voulant entendre les légers reniflements que je faisais en pleurant, encore une fois. Il me demanda alors :

- Minho, tu pleures ?

- ...je...non. Reniflais je.

Il s'arrêta, lâcha le parapluie et me pris dans ses bras. Le temps semblait s'être arrêté, comme si les goutes de pluie elles mêmes ne bougeaient plus, je n'entendais plus rien d'autre que les battements de son cœur. Il me chuchotait des mots réconfortants pendant que des perles salées coulaient sur mon visage.

- J'aime pas pleurer Jisung ! Lançai je après m'être calmé, je me redressai mais ma tête fixait encore mes pieds.

- Alors ne pleure plus. Répondit il me relevant le menton avec son pouce et son index.

- J'y arrive pas, je peux pas les empêcher de couler ces larmes Jisung, je peux pas.

- Mais je suis là moi ! Pour moi, s'il te plaît ne pleure plus, j'aime pas te voir comme ça.

- J'en ai marre de ma vie, je veux plus vivre comme ça.

Il me regarda dans les yeux, l'air désolé, puis son visage s'éclaira un instant.

- Viens on part d'ici ! si tu veux, on peut aller à Séoul et changer de vie ! Me proposa t il.

- Sérieux ? J'écaillai les yeux.

- Tu voudrais pas ?

- Bah bien sûr que si mais toi, tu peux pas abandonner ta vie pour moi.

- Mais si, t'inquiète pas pour moi. M'assura t il en frottent mon dos, compatissant.

Mon sourire s'étira, ce qui le fit sourire à son tour. Il aimait bien me voir sourire, c'est ce qu'il m'avait dit et moi j'aimai bien qu'il me fasse sourire. Nous reprenions notre marche vers ma maison, on avait secoué comme on avait pu le parapluie pour s'abriter de nouveau car, posé à l'envers, l'averse avait commencé à le remplir.

On parlait peu, préférant écouter l'agréable bruit du vent dans les feuilles et des gouttes qui résonnaient sur notre protection rouge. Jisung m'avait proposé de partir dès demain, de toute façon personne n'allait remarquer mon absence alors à quoi bon stresser, ça n'en valait pas la peine.

Nous étions arrivé devant mon portail gris, il me tapota sur la tête de manière affective et me quitta en me lançant avant de tourner dans une autre rue :

- À demain Minmin !

L'averse avait cessé, je venais de passer l'entrée du jardin, je n'avais pas envie de rentrer, ni même d'ouvrir cette porte, je voulais traîner comme à mon habitude, dans mon parc, mais la pluie avait contrecarré mes plans.

J'avançais vers l'entrée, elle était abritée par un petit toit, couvrant donc une des marches. J'y pris place, la musique jouait dans mes oreilles et j'observais les dernières gouttes tomber des feuilles des arbres. Un oiseau se posa sur l'une de branche, faisant tomber toutes les perles d'eau qui y était encore accrochée.

J'esquissais un sourire quand les paroles de Jisung me revinrent en mémoire.




viens on part d'ici...



...si tu veux...



...on peut aller à Séoul...



...et changer de vie !



Cette demande de sa part était si brutale, mais elle m'avait redonné espoir, quelqu'un dans ce monde me voyait réellement, il avait été là pour moi et il était donc mon seul brin de compagnie dans cette mer de solitude. J'avais envie de voir le monde et de partir, partir avec lui.

Je restais là, contemplant le ciel qui se colorait petit à petit en rouge, dû à la couleur vermillon du soleil qui se cachait derrière cette montagne que je voyais au loin. Ma tête remplie de pensée du lendemain et des phrases prononcées quelques heures auparavant par Jisung.

                                ...»«...

Le soleil commençait à revenir de notre côté de l'hémisphère et mon réveil se manifesta lui aussi, je me levai instinctivement. Une pensée me traversa soudainement l'esprit. Jisung. C'était aujourd'hui, aujourd'hui que je quittai cette vie.

Un bref sourire gagna mes lèvres, je pris un sac dans mon placard et y mis un peu tout et n'importe quoi, je ne savais pas vraiment ce qu'on allait faire. Je tournai la tête vers mon bureau, et m'y approchai pour prendre le bocal en verre qui contenait mes économies.

7 : 30, je quittai la maison sans faire le moindre bruit. Dehors, un froid glacial m'attendait, j'avais mis un bonnet chaud et une écharpe qui couvrait la quasi-totalité de mon visage et les seuls bouts de mes joues apparentes devenaient rouges à cause du vent qui venait s'y cogner.

J'arrivai au portail du jardin qui avait cette fâcheuse habitude de grincer affreusement, je pris donc le plus grand soin de la fermer doucement. J'avais sans doute l'air ridicule en fermant cette porte à deux à l'heure.

Une voix me sortit soudainement de ma concentration. Je sursautai légèrement, avant de placer ma main sur mon cœur en signe de surprise. Jisung se tenait devant moi, un sourire moqueur au visage. Il avait simplement prononcé mon nom mais j'avais eu peur. Il rigola avant de reprendre son sourire.

Je lui lançai un regard noir avant de changer d'expression et rigoler légèrement en ferment les yeux, ne voulant pas montrer ma légère honte, je tournai la tête.

- Je t'ai fait peur ? Demanda t il en sachant déjà la réponse.

- Nan...c'est pas vrais ! Bon on y va peut-être ?

- Ouais, on y va. Me répondît il avec son éternel sourire étirant ses fines lips.

En parlent de tout et de rien nous nous dirigions vers l'arrêt de bus. Je regardais les lignes et les horaires pour un bus Daegu/ Séoul. Jisung me rejoignit et regarda par-dessus mon épaule le plan que je lisais depuis 2 minutes.

- Alors on a un bus minmin ?

- Oui dans 4 minutes. Lui répondis je.

Jisung alla s'assoir sur le banc de l'arrêt de bus, je le rejoignais quelques minutes plus tard. Nous étions assis là, dans un froid glacial aucun bruit, à part des oiseaux qui venait de se réveiller ou encore les voitures qui passaient sur la route d'en face.

Je me sentais bien, je n'avais jamais ressenti une telle chose. Il y avait un peu de stress mais je ne tenais plus en place, j'avais hâte d'arriver à Séoul. Je m'imaginais déjà tout ce qu'on allait faire et voir là-bas.

Le bus arriva, nous montions et allions nous installer dans le fond. Je pris la place vers la fenêtre, c'est ce que je faisais à chaque fois. J'aimais bien voir la route défiler sous mes yeux, ne me laissant pas le temps de pensé, mes idées noires s'envolaient, et comme toujours, je finis par m'endormir.

Une petite main ébouriffant mes cheveux me réveilla. Je me redressai, encore un peu endormis. Jisung me regardait, aucun mot ne sortait de nos bouches. Je lui lançai un sourire avant de m'étirer, il me le rendit puis ajouta :

- Minmin, retourne toi !

Dans l'incompréhension, je m'exécutai. Face à moi se trouvait de grand bâtiment, je m'émerveillai pendant que le châtain à mes côtés me regardait encore, un petit sourire étirant ses lèvres.

- Oh, c'est trop beau ! On arrive bientôt ? Demandai je.

Nous descendions et Jisung me demanda ce que je voulais faire. Je réfléchis un instant puis après avoir cherché une bonne activité, je lui proposai simplement de marcher jusqu'à trouver quelque chose qui puisse nous plaire tous les deux.

La journée s'était déroulée normalement et nous avions visité une belle partie de la ville. Comme le soir commençait à tomber, je proposai de faire quelques choses de plus calme mais Jisung avait encore trop d'énergie à revendre, il n'était vraiment jamais fatigué et ça me fatiguait deux fois plus.

Nous arrivions devant une grande fête foraine, des gens s'y dirigeaient. Jisung me pris par la main et commença à courir en direction de la fête. Comme le soleil commençait à tomber, les néons de couleur étaient allumés. Des milliers de couleurs m'illuminaient les yeux, c'était magnifique.

Mon ami me proposa une des attractions présentes. Pour être honnête, j'en avais pas la moindre envie mais son visage de chien battu me suppliant d'y aller avec lui me fis changer d'avis. Nous montions dans un petit train, des gens avaient pris les places de devant, heureusement pour moi, nous nous installions derrière.

Un monsieur arriva et ferma une barrière arrivant à notre bas-ventre. Il nous demanda de ranger nos téléphones et affaires personnelles pour éviter quel ne tombe pendant l'attraction. Puis il s'éloigna du wagon et ce dernier s'enclencha pour commencer une montée considérable qui me faisait loucher.

J'étais partagé entre deux sentiments, de la peur et de l'excitation. Je tenais fermement la barrière. Jisung tourna la tête vers moi avant de me lancer une taquinerie dont lui seul avait le secret.

- Bah alors, t'es tout bleu ! T'as peur ?

Je lui lançai un regard noir avant de reporter mes yeux sur la montée qui arrivait à son sommet. Je fermai les yeux, répétant en chuchotant " je n'ai pas peur". Je sentis une main chaude se poser sur la mienne. Je rouvris les yeux puis plongeai mon regard dans celui de mon voisin, un grand sourire ornait mon visage même si l'inquiétude de descendre à toute vitesse cette pente se lisait très clairement dans mes yeux.

Face à ce surplus de bonne humeur venant de moi, Jisung décrocha ma main, qui tenais fermement ce que je prenais pour ma sangle de vie comme un astronaute relié à son vaisseau spatial, pour la prendre dans la sienne et la serrer pour me montrer qu'il était là pour moi et que je n'avais pas à m'inquiéter.

Le véhicule tomba, suivant les rails attirés par le bas. Des cris de joie ou de peur se firent entendre. Je serrais la main de Jisung, légèrement apeuré.

- Détend toi Mimin, t'es libre maintenant ! Whooo...Me cria t il.

- Euh...ouais...

- Fait comme moi. Me demanda t il.

Une autre petite descente arriva, il leva les mains, et par conséquent la mienne aussi, par réflexe ma deuxième se leva elle aussi. Je crus m'envoler, un petit cri sortir de ma bouche. Mon ami rigola face au son que je venais de sortir sans trop le vouloir.

Le manège s'arrêta, les cheveux et bataille et ne tenant presque plus sur mes jambes, je sortis de l'attraction, suivi du châtain.

- Tu tiens même plus debout ! T'es trop mignon ! S'exclama t il en se payant légèrement ma tête.

- C'est pas drôle. Râlai je.

Quelques secondes plus tard je me retrouvai les fesse par terre, les gens me regardent bizarrement. Jisung, lui, était plié en deux, pris d'un fou rire qui ne pourrait plus arrêter. Je rigolais légèrement de la situation mais je me relevai rapidement, gêné.

Nous quittons la fête, en direction de lieux jolis à visiter. On marchait sans vraiment savoir ce qu'on allait faire après, on n'avait pas vraiment prévu et organisé notre voyage mais, c'était mieux ainsi, ça rendait la journée moins ennuyante et plus longue.

Notre marche s'arrêta finalement sur un pont, vide, personne a l'horizon. Il était simple mais petit, c'était peut-être pour ça qu'il était si peu emprunté. Jisung s'approcha de la barrière pour contempler les lumières de la ville se reflétant dans le fleuve sous nos pieds.

Je le regardais de loin, il était mignon avec sa veste grise trop grande, il nageait littéralement dedans mais ça lui allait tellement bien. Ses mains étaient cachées par les manches et elle était ouverte sur un teeshirt blanc, qui lui aussi lui avait trop grand, couvrant la moitié de son jean noir. Il portait des converses rouges, le seul point de couleur de sa tenue.

Je le rejoignis mais il ne quitta pas les yeux de l'eau qui bougeait en bas. Je me penchai pour voir sa tête mais il la tourna de l'autre côté. Je posai la main sur son épaule et lui demandai gentiment :

- Jisung ça va ?

- ... Il ne répondit pas.

- Jisung ? Réitérai je.

- Je...Minho...faut que tu sache...

Il ne termina pas sa phrase, se retourna et commença à partir. Je le rattrapai et saisit sa manche pensent trouver son poignet mais non, il n'y avait rien, ce qui restait dans ma main était sa manche, trop longue. Je lui avais enlevé sa veste et je restais bouche bée devant la vision de ses bras, quasi translucide.

Il se tourna vers moi, j'aperçus des larmes dans ses yeux, chose que je croyais impossible, et pourtant il pleurait bien. Il n'avait pas l'air triste mais ces gouttes étaient bien présente. Il baissa la tête avant de renifler et d'essuyer son visage qui était devenu un peu rouge de chagrin.

Je m'approchai de lui, ma vision devenait trouble, les larmes me montaient à moi aussi. Je bégayais son prénom, cherchant juste à comprendre pourquoi il commençait à devenir invisible, pourquoi il disparaissait, comme ça, sous mes yeux.

- Ji...Jisung tu...tu...pourquoi tu...

- Ça doit te faire bizarre, finalement on est pareil toi et moi, transparent, c'est ce qu'on est ou ce qu'on finit par devenir. S'exprima t il après avoir séché ses larmes.

- De quoi tu parles Jisung je comprend pas...

- Minho...je vais bientôt plus être à tes côtés.... m'avoua t il.

- ...Quoi...

Je fus pris d'un sanglot, Jisung s'approcha de moi et me pris dans ses bras. Il me chuchota tout bas :

- Pleure pas Mimin...c'est la dernière fois que je te vois....je veux te voir sourire...

- M...Mais...Jisung pourquoi...explique moi !

Il mit fin à notre étreinte puis il se leva, et alla s'asseoir sur le banc, non loin. Je le suivis.

- Écoute moi...je serais bientôt plus là...

- Tu...

- Minho, on se connaît depuis longtemps nan...il s'arrêta un instant, sans vraiment attendre de réponse de ma part. Je n'ai jamais vraiment existé en vrai, je suis juste le fruit de ton imagination Minho...une larme roula sur sa joue.

- Mon...imagination ? Je ne comprenais plus rien.

- Tu m'a imaginé la première fois dans ce parc, mais en vrai, j'étais juste une meilleure version de toi, celle que tu voulais être au fond de toi...

Il avait raison, j'avais toujours voulu lui ressembler. Avoir une vie parfaite, mais je ne connaissais rien de sa vie, je ne m'y étais jamais intéressé, comme si au fond je savais que cette question n'avait pas de réponse. Jisung n'était pas vivant il n'avait donc pas de famille, ni de maison, ni de vie. Il vivait à travers mon imagination et ma vision du monde.

Je voulus poser ma main sur son genou mais elle traversa le corps translucide de mon ami pour venir se poser sur le banc en dessous. Un autre sanglot s'empara de moi. Jisung me disait que tout allait s'arranger et que ma vie reprendrait son cours, mais non, il se trompait. Je ne pouvais simplement pas vivre sans sa présence à mes côtés. Il continua.

- Je suis un personnage imaginaire, tu m'as simplement inventé pour te sentir moins seul, et j'aurais aimé rester à tes côtés mais il faut croire que ton cerveau veut m'oublier...c'est pas grave, tu vas te faire de vrais amis et améliorer ta vie, je sais que tu en es capable.

- Non...pas sans toi...je peux pas...je peux pas vivre sans toi Jisung, tu es le seul qui me voit vraiment comme un être humain, tu m'as aidé, tu m'as construit, mais là mon cœur tombe en miette...j'arriverai pas à vivre, à supporter ma vie sans toi à mes côtés...je pleurais à chaudes larmes mais je continuais mon discours sans m'en soucier. Je ferai tout ce que tu veux mais s'il te plaît, reste, je peux tout supporter mais pas ta perte Jisung...

Il restait là à me regarder, son éternel sourire d'ange. Pour une fois que ce sourire avait le don de m'énerver, je voulais seulement qu'il sache que je l'aimais, plus que tout je l'aimais et j'avais un besoin fou de lui pour vivre.

Il avait dans les yeux un air triste alors que son corps disparaissait complètement. Quelques particules s'envolaient, comme si je venais de jeter les cendres d'une personne chère, partit trop tôt. Mes larmes mouillaient mes joues mais je ne prenais même pas la peine de les sécher, ça ne servait à rien.

Jisung s'envolait, je criais car la douleur m'était insoutenable, pourquoi m'abandonnait-il comme ça ? Je ne voulais pas croire qu'il allait vraiment partir, je voulais juste me réveiller dans mon lit, après cet horrible cauchemar, mais non, c'était bien réel...

- JISUNG...n...non...reste avec moi...JE T'AIME...je...je t'aime putain...les larmes de chagrin me faisait bégayer.

Jisung n'était presque plus visible, mais il passa sa main sur ma joue, et même si elle avait quasiment disparu, je pourrais la sentir, sa douce et chaude main réconfortante puis il me lança ses derniers mots avant de partir pour de bon :

- Je regrette de n'être que fictif car moi aussi je t'aime Minho...

À genoux sur le sol froid du pont, mon cœur, mon âme et mon corps tout entier me faisaient souffrir. Je me demandais comment mes larmes pouvaient encore couler après avoir été tant versé. Seul de nouveau, mes cris de tristesse résonnaient.

Une goutte tomba sur le plancher du pont, puis une deuxième, puis encore et encore. La pluie s'abattait à présent sur moi, mes vêtements jusqu'à présent sec, commençait à se mouiller. Je ne pus retenir un autre cri.

- NON...JISUNG...ji...sung...je t'en supplie...ne me laisse pas. M'exprimai-je submergé par mes pleures.

Je me levais, puis marchais sans grande conviction vers la barrière du pont. Je regardais au loin le reflet des lumières bouger dans les fines vagues causées par le vent.

Des phrases me revenaient en tête, des moments passés avec lui se bousculaient dans ma boîte crânienne qui souffrait de sa perte. Et puis sans vraiment réfléchir, poussé par ma tristesse, mon pied commença à escalader la barrière. À moitié dans le vide, j'étais assis sur le bord, mes pieds se balançant dans le vide noir de l'eau que je voyais à peine.

Un petit rebord de l'autre côté me permettait d'y mettre le bout de mes pied. Le vent effleurait mon visage brûlé de mes perles salées. J'allais le faire, me laisser tomber, la, abandonner, mais une voix me ramena à la réalité. Jisung ? Est-ce que c'était lui qui m'appelait ?

Sans réfléchir je tournai la tête pour le voir, cet homme qui m'appelait, ce Jisung qui n'était peut-être pas réel. Le temps s'arrêta de nouveau, je fermais les yeux et sentais le sol se dérober sous mes pieds. Je pouvais sentir le froid du vent qui s'engouffrait sous ma veste.

Alors que le film de mes souvenirs arrivait au générique de fin, une main saisit mon poignet. Je m'accrochais comme je le pouvais à la barrière mais l'eau de la pluie me faisait glisser. Une voix me parvient alors aux oreilles :

- Je te tiens, je vais pas te lâcher fait moi confiance...

Il me hissa sur le terre ferme et nous tombions sur le plancher du pont. Il avait mis son bras sous ma tête pour éviter un choc et me tenait dans ses bras, comme un enfant.

Je n'avais toujours par réouvert les yeux, encore trop effrayé de me retrouver devant les portes de la mort et que mon sauveur miracle n'était qu'en fait qu'une illusion. Je compris tout en calmement ma respiration que tout ça était bien réel. Quelqu'un m'avait sauvé, moi !

J'éclatai en sanglots sans avoir encore retrouver la vue, tirant ce que je désignais comme une chemise de l'individu qui me serrait dans ses bras. Il resserra son emprise en entendant mes pleures, et de sa mains libre, il caressa doucement ma tête, me chuchotant des mots réconfortants.

- Ça va aller, ne pleures pas je suis là...

- Me...mer...ci. bégayais-je entre deux reniflements.

Je me redressais, les yeux clos, il me tenait par les épaules tandis que mes mains cachaient mon visage. L'homme frottait doucement son pouce contre le tissu de ma veste, en signe de réconfort.

- Tu peux ouvrir les yeux maintenant...tu est en sécurité ! M'affirma t il.

- ...

- Bon, si tu ne veux pas c'est pas grave. Je vais rester avec toi jusqu'à ce que tu aille mieux et je te raccompagnerai chez toi hein ?!

- ...m...merci. lançai-je tout doucement

Il rigola légèrement avant de venir frotter mon bras de nouveau. Je me sentais un peu rassuré, mais je ne savais pas si la réalité me jouait encore un tour. Peut-être étais-je déjà dans l'eau glaciale du fleuve Han, en train d'halluciné.

- Très bien, je m'appelle Chan et toi, je peux savoir ton nom ? Me demanda t il.

- Minho...je...suis Minho...répondis je presque en chuchotant.

- Oh, Minho...j'aime bien ce prénom.

Je souris faiblement à ses mots.

- Tu as envie d'ouvrir les yeux maintenant ? Comme tu veux, fait comme tu le sens Minho.

Assez en confiance je finis par les ouvrir, je vis face à moi un jeune homme qui semblait plus vieux que moi de quelques années. Ses jolis cheveux bouclés lui tombaient dans les yeux et ses mèches blondes platine bougeaient avec le vent.

Ses joues étaient rouges à force d'être dans le froid. Habillé d'un joli costume tel un homme d'affaires, il devait sans doute avoir un bon travail. Quand il aperçut mon regard s'ouvrir sur lui, un grand sourire étira ses lèvres pulpeuses et de belles fossettes se creusèrent sur ses joues.

- Ça va mieux maintenant ? Me demanda t'il doucement.

Je ne répondrais pas, je penchais la tête sur le côté le regardant de haut en bas, toujours assis l'un en face de l'autre. Intrigué, il me demanda ce qui n'allait pas.

- T'es bien réel ? Demandai je en retour en touchant du bout du doigt son torse.

- Bien vu ! Répondit il en rigolant.

- Pourquoi tu m'as sauvé ?

- Je pouvais pas te laisser mourir dans cette eau glaciale, je veux comprendre ce qui va pas et t'aider !

- Mais on se connaît pas.

- Oui je sais, et alors, c'est pas une raison pour te laisser mourir, non ? Demanda t il rhétoriquement.

- Oui...mais bon...merci Chan.

- Tu veux m'expliquer ce qui va pas ? T'es pas obligé tu sais !

- Euh...non désolé...j'ai pas vraiment envie d'en parler maintenant...

- C'est pas grave, tu veux que je te ramène chez toi ?

- Et bah...c'est pas possible !

- Pourquoi ça ? Me demanda t il confus.

- J'habite pas à Séoul...avouai-je.

- Ah...viens chez moi pour la nuit, je t'accompagnerais demain. Me proposa t il. T'as besoin de te reposer !

- Mais ça va pas gêner ta famille ?

- Je vis seul, j'ai 21 ans ! Et toi au fait t'as quel âge.

- Euh...18...répondis-je en baissant la tête.

- Oh mais t'es tout jeune, c'est mal de sécher les cours tu sais !

Après avoir convenu que je dormais chez lui pour la nuit, nous nous lavions et rentrions au chaud. Je trouvais que quelque chose avait changé mais je ne savais pas quoi exactement. Je sentais comme une présence à mes côtés et surtout comme si mon cœur s'emballait à chaque parole, chaque mot, chaque sourire ou expression faciale de la part de Chan.

Nous étions arrivés dans un grand appartement, la lumière ne manquait pas. Il vivait dans un petit quartier au deuxième étage d'un immeuble qui de l'extérieur ne payait pas de mine. L'intérieur était tout autre, l'entrée était séparée du reste du salon par un encadrement de porte vitré. Le vintage avait sa place et un grand tapis nous invitait à entrer, positionner dans l'encadrement de la porte.

Une fois nos chaussures retirées, Chan me  proposa d'entrer dans un grand salon. En face de nous, des grandes fenêtres donnaient sur la rue en contrebas et de part et d'autre de ces fenêtres, se trouvait de longs rideaux dans un ton marron, amplifiant le côté vintage de l'appartement. Des canapés en cuir noir se faisait face et une petite table en bois d'ébène les séparaient. Tous les trois reposant sur un autre tapis beige, Chan s'y approcha et posa sa veste.

- Entre, fait comme chez toi !

- Euh...merci. remerciais-je, un peu gêné de m'introduire dans l'espace personnel d'un inconnu.

- Tu veux un truc à boire ? Me proposa t il en relevant les manches de sa chemise et en défaisant le premier bouton de cette dernière.

- Chan...pourquoi t'es si gentil...nan mais sérieux on se connaît pas et tu m'invites chez toi comme ça ! Nan mais sérieux tu sais que je pourrai être quelqu'un de dangereux je sais pas moi un-

- Et tu l'es, dangereux ? Coupa Chan accoudé au comptoir de sa cuisine moderne.

- Je...nan je suis pas dangereux mais n'empêche qu-

- Bah c'est génial alors !  Il me coupa de nouveau. Bon tu veux du multi fruits ? Oh quoi que à minuit c'est pas ouf. Oh puis au pire on est pas à ça près ! Débattait Chan tout seul, le nez dans son frigo.

Je rigolai doucement face à ses réponses insensées, jamais je n'aurais cru pouvoir rencontrer quelqu'un et qu'il m'invite chez lui la minute d'après. Je délirais complètement. Le blond s'avança vers la table de la cuisine, qui n'était autre que la continuation du plan de travail, et pris place aux deux trois chaises qui étaient autour.

Je le rejoignis à la table, il m'indiqua le siège et j'y pris place. Nous buvions dans le silence nos verres. Chan me dévisageait, inspectant chaque traits de mon visage. C'était une sensation bizarre de sentir un regard persistant sur soi. Mon cœur se remit à accélérer ses battements et mes joues devenaient rouges alors je finis par détourner le regard et changer ce silence qui pourtant n'était pas si désagréable.

- C'est beau chez toi !

- Oh merci...et toi t'habite ou vu que c'est pas à Séoul ?

- Daegu. Répondis je en portant mon verre à ma bouche. 

- Oh cool, ma grand mère vivait la bas, c'est très beau.

- Oui...c'est vrai...

- Minho, si c'est pas indiscret pourquoi t'es parti de chez toi ? T'es parents vont s'inquiéter !

- Pff comme s'ils allaient s'inquiéter...je suis même pas sûr qu'ils sachent qu'ils aient un enfant. Lançai je croisent les bras sur mon torse.

- Tu sais je connaît pas vraiment ta situation, mais mes parents étaient pareille et un jour je leur dit que j'allais aller étudier au États Unis et il sont revenu à la réalité, me suppliant de ne pas quitter la maison après le collège.

- ... je baissais simplement la tête, sans rien dire.

- Je te comprends totalement Minho, c'est pas facile de vivre dans ces conditions...si tu veux m'en dire davantage je t'écoute bien sûr, tu peux compter sur moi ! M'affirma t il en finissant son verre de jus de fruits.

Je pris un temps pour réfléchir. Après tout, je ne le connaissais pas, il m'avait sauvé et n'avait pas l'intention de me laisser passer la nuit dans le froid, je pouvais bien lui en raconter plus sur moi. Je soufflais, pour me calmer mentalement puis Chan se leva et me demanda si je voulais aller sur le canapé ou bien rester là. En signe de réponse, je me levais aussi et nous nous dirigions vers les canapés.

Pour une fois, je me sentais écouté, comme si ma vie importait à quelqu'un. Comme si Chan m'avait vu comme un simple être humain, ne méritant pas de gâcher sa vie sans réflexion et explication préalable.

La soirée, qui était plus un début de nuit, se finissait sur des rires et des petits jeux de mon hôte et même si elle avait commencé sur des pleures, à présent les seules larmes qui s'échappaient de mes yeux étaient dues aux blagues nulles de Chan.

- Bon on ferait bien d'aller se coucher, demain on prend le bus pour Daegu à 10 heures je te rappelle ! Moralisa Chan sur un ton un peu plus sérieux que ses blagues.

- Oui t'as raison, mais c'était très drôle !

- Tu sais que t'as un humour de merde, tu le sais ça Minho ! Là je viens de te sortir que des blagues de merde !

- Oui...je sais ! Enfin non je viens de le découvrir, merci Chan ! Lançai je ironiquement.

Il rigola avant de se diriger vers un couloir derrière le salon. Il me demanda de le suivre.  Il ouvrit une pièce puis celle d'en face. J'attendais sans vraiment comprendre dans le couloir, le voyant faire des allers-retours avec des couettes et des oreillers. Il referma une des porte puis entra dans la deuxième sans en ressortir, je passai donc la tête dans l'encadrement de la porte pour voir ce qu'il faisait.

Les mains dans un drap house, il se débattait avec la couette pour faire le lit dans lequel j'allai sûrement dormir.

- Euh tu veux de l'aide peut-être nan ? Proposais je, voyant qu'il n'y arrivait pas.

- Je vois pas pourquoi tu dis ça !... ok nan j'y arrive pas du tout, je crois que la couette est à l'envers. Lança t il.

- Attends je vais t'aider, Minho le pro de couette arrive !

- Oh ça va hein...je sais que je suis nul pas besoin de te vanter toi là !

Je rigolais à sa remarque et après un long moment à se débattre avec cette couverture nous avions enfin fini. Je m'effondrai sur le lit et Chan fit de même. Je me redressais pour faire part de ma fatigue à voix haute.

- Chan j'ai mal au bras avec tes conneries maintenant !

- Et bah alors Minho le pro de la couette, il est passé où ? Se moqua t il.

- Pff il était en vacances c'est pour ça !

Un rire commun s'éleva une nouvelle fois dans la pièce. Après que Chan m'ait prêté des vêtements pour dormir, l'appartement fut plongé dans le noir. Chan dans la chambre juste à côté de la mienne m'avait dit que si j'avais le moindre problème je pouvais venir le voir. Il était de nature gentil et ça pouvait se lire dans ses yeux.

Couché dans mon lit, je regardais le plafond repensant à cette journée. Je ne pouvais pas nier que Jisung me manquais énormément, il avait laissé un vide dans ma vie mais Chan, un simple inconnu, m'avait tendu la main et m'avait tiré des ténèbres de ma tristesse.

Je souriais bêtement, les yeux sur le crépi blanc du plafond, je me surprenais moi-même. Cette fin de journée avait été différente de tous les autres, et jamais je n'aurais pensé que mes joues me feraient autant mal.

Je m'endormais petit à petit, une pensée pour Chan mais aussi pour Jisung. Avant que Morphée m'emporte, une larme coula le long de ma joue.

...»«...

Il était 7 heures et demie, la maison dormait encore et il n'y avait pas un bruit. Toujours endormi, je me tournais et me retournais dans mon lit. Soudain, j'entendis une voix m'appeler.







Minmin...









Minmin aide moi...








Je me réveillais en sursaut, criant son nom.

- JISUNG NAN...

Mes larmes me submergeaient de nouveau, Chan se leva brutalement et se rendit dans ma chambre. Il me vit, les cheveux légèrement mouillés par la sueur de mon cauchemar.

Il s'approcha de moi, un air inquiet au visage et me prit dans ses bras. Une douce chaleur corporelle me réchauffera instantanément. Quelques gouttes coulaient sur son épaule, et des sanglots venaient par fois interrompre le silence reposant.

- Ça va aller, je suis là ! Me disait il pour me réconforter.

Après m'être calmé, il me demanda si je voulais en parler. Il avait toujours cette façon de faire si calme et douce, ses paroles étaient réconfortantes, et je me sentais bien, du moins, je me sentais pas seul.

Je lui racontai mon rêve, et comme il savait déjà que le nom de Jisung me faisait saigner le cœur il me prit simplement dans ses bras, laissant les battements réguliers venant de sa cage thoracique me bercer tel un enfant.

Je ne lui avais pas vraiment tout dit sur Jisung, j'avais peut-être peur qu'il me prenne pour un fou, après tout, je l'étais un peu. Il connaissait juste son nom et son statut, un ami parti trop tôt.

La matinée venait de se terminer, nous avions fini de déjeuner et j'avais pris une douche dans la grande salle de bain de mon hôte. Tout brillait, c'était ranger au millimètre près et je n'osais pas vraiment toucher quoi que ce soit.

Une fois finis, je sortis, Chan m'attendait dans le salon sur son téléphone. Il portait un gros pull noir, dessous, un col roulé rouge apportait un peu de couleur. Son jean bleu était un peu large et effiloché au bout, lui donnant un air de lycéen qu'il n'avait pas en portant son costume.

Il décrocha le regard de son portable pour me regarder avec un grand sourire, me demandant si j'étais près. Je lui répondis affirmativement et nous quittions alors l'appartement pour se rendre vers l'arrêt de bus le plus proche.

Dehors, il faisait froid mais un joli soleil nous réchauffait et rendait ce jour de stress un peu plus agréable. Je redoutais le retour chez moi, je ne savais pas vraiment pourquoi, étant donné que mes parents ne me portaient pas la moindre attention. Je ne pensais pas vraiment qu'ils avaient remarqué mon absence.

Le bus arriva, comme on en avait parlé hier, Chan avait insisté pour m'accompagner jusque chez moi, à Daegu. Oui, c'était un peu loin mais il m'avait assuré qu'il avait pris son week-end et que ça ne le dérangeait pas, au contraire. Il m'avait dit qu'il voulait être sûr que j'arrive chez moi sain et sauf. Il avait ce caractère têtu qui lui collait parfaitement bien à la peau.

Le trajet se faisait dans un long silence ou personne n'avait besoin de prendre la parole. Les yeux posés sur la route qui me berçaient gentiment, je commençais à m'endormir, ma tête finit par trouver l'épaule de Chan, bien plus confortable que le vide dans lequel elle pendait auparavant.

...»«...

Je me réveillai, ébloui par la lumière du soleil me brûlant légèrement le visage. Chan me lança :

- Bien dormi ?

- Hum...oui merci pour ton épaule, elle est plutôt confortable ! Répondis je ironiquement.

En signe de réponse il rigola simplement. Le bus se stoppa à notre arrêt. Chan se leva, je le suivis et nous descendions. Sur le chemin je triturais mes mains, la boule au ventre, je ne savais pas pourquoi j'appréhendais autant ce retour. Chan devait l'avoir remarqué car il passa doucement son bras autour de mes épaules.

- Aller, détente toi !

- Euh...ouais...répondis je non sur de moi.

Je fermai les yeux pour reprendre ma respiration. Le clame revenait mais je n'avais pas pour autant plus envie de rentrer chez moi. Si j'étais parti au départ, ce n'était pas pour revenir. J'étais partagé entre deux sentiments, la peur, la peur d'avoir empiré les choses et puis, de la honte, de tout, de moi, j'avais simplement fui les problèmes, comme un lâche.

Chan me regardait, je lui donnai un faux sourire pour le satisfaire mais l'inquiétude se lisait encore dans ses yeux. On arrivait presque, je commençais à trop parler, j'avais développé ce défaut suite à la mort de Jisung, quand Chan m'avait ramené chez lui. C'était un peu entêtant, car à chaque fois que je stressais, ce qui est assez fréquent, je me mettais à déblatérer sur tout et n'importe quoi, sans pouvoir contrôler ce qui sortait de ma bouche.

- Arrête de parler Minho, tu me fait mal à la tête ! C'est bon, je te dis tout va bien se passer.

- Mais nan mais ça va pas du tout on y est presque là j'ai pas du tout envie d'y aller je peux pas ! Viens on retourne à Séoul, je vais trouver un appartement t'inquiète je vais pas squatter chez toi quand même, nan je suis pas comme ça du tout c'est pas mon genre ! Bon ta maison est trop belle mais bon, et puis nan ça ce fait pas je suis p- Je me stoppais, venant de voir mon père sur le plier. Ma mère le rejoignit.

- Minho ça va ? Me demanda Chan, me voyant devenir blanc comme un cachet d'aspirine.

Le visage de ma mère changea radicalement dés qu'elle m'aperçus devant le portail. Elle laissa tomber sa tasse de thé puis se mit à courir vers moi. Les larmes aux yeux elle me pris dans ses bras remercient le ciel et tout les Dieux auxquels elle ne croyait pas d'avoir ramené son enfant auprès d'elle.

Mon père arriva lui aussi, il me tendit lui aussi ses bras. C'était étrange de ne pas les voir se disputer à cause de moi, ils me voyaient enfin, mon cœur me faisait affreusement mal, j'avais l'horrible impression qu'il s'alourdissait. Mes yeux s'humidifièrent et je m'effondrai, les genoux au sol.

- Je suis désolé, tellement désolé...

- Non Minho, c'est de notre faute, ne te blâme pas. Lança ma mère en s'agenouillant à mes côtés.

On était restés quelques minutes là à pleurer, de joie, de tristesse, de regrets, on ne savait pas vraiment. Je sentais de la présence à mes côtés, je me sentais humain, je me sentais vivre, tout simplement. Chan nous regardait de loin, une larme commençait à perler au bord de ses yeux. Il voulait résister et se persuader qu'il n'était pas ému par la situation mais son côté émotif prenait le dessus.

Nous étions rentrés, le froid pour cause. J'avais présenté mon ami, mon vrai ami et mes parents avaient été ravis de l'accueillir. Nous finissions la soirée autour d'une table, se racontant tout et n'importe quoi, oubliant petit à petit notre chagrin collectif. Ma mère avait proposé à Chan de rester et voulait lui payer un billet de train pour rentrer chez lui, mais Chan avait refusé. Les deux étant très têtus, ils se bagarraient.

...»«...

Dehors, le froid du matin nous attendait dès 7 heures 20. Chan avait proposé de m'accompagner jusqu'à mon lycée et de partir pour son train juste après. Premièrement j'avais refusé, je voulais lui dire au revoir à la dernière minute, la dernière seconde sur le quai.

J'essayais de me réchauffer comme je le pouvais les mains. Nous arrivions devant le lycée, un bon troupeau attendait déjà que le portail s'ouvre, en s'y approchant, Chan me prit délicatement la main. Je levai ma tête vers lui, lui adressant un léger sourire.

- Ne stresse pas okay ! Disait il.

- Oui, je vais essayer.

Le portail s'ouvrît, laissant le troupeau s'y engouffrer mais je ne bougeais pas. Je sentais mes larmes monter mais je m'étais promis de ne pas mouiller mon visage, alors j'y renonçai. Chan, qui tenait encore ma main, me tira le bras pour que je me rapproche de lui, il entoura délicatement ses bras autour de moi. Je pris part à son étreinte.

- Je suis vraiment heureux de t'avoir rencontré Minho.

- Moi aussi Chan. Répondis je. Je veux pas que tu partes !

- On se révéra t'inquiète pas pour ça. M'affirma t il.

Chan mit fin à l'étreinte qu'il avait engagé puis il m'ébouriffa les cheveux tout en rigolant de me voir désespéré par son geste. C'était la même habitude que Jisung, je fus nostalgique un instant.

Il s'éloignait lentement de moi puis d'un il secoua sa main en signe d'au revoir, il accompagna son geste une phrase qu'il cria :

- A PLUS ET MERCI !

- NAN MERCI À TOI. Lui répondis je.

- ON SE RÊVERA MINMIN.

Mon visage s'illumina, la nostalgie venait de m'envahir et les larmes commençaient à troubler ma vision pendant qu'un sourire niais étirait mes lèvres. Les souvenirs revenaient, il défilait devant mes yeux. La voix de Jisung résonnait dans ma boîte crânienne, celle de Chan s'y rajoutait petit à petit.

Je voyais le blondinet s'éloigner, j'essuyais du revers de ma manche mes pelures, puis tournai les talons pour rejoindre ma salle de classe, qui paressait étrangement moins morne que d'ordinaire, je n'étais pas vraiment triste du départ de Chan, je pouvais supporter ça car au fond de moi je savais qu'il était réel, qu'il était humain.


                                                             ~ FIN ~


Voilà voilà ! Enfin la fin de cet OS qui était interminable, j'ai jamais autant écrit !

J'espère qu'il vous a plu malgré la longueur x) et merci beaucoup d'avoir lu ^^

Cet OS a été écrit pour le concours de toutauboutduciel sur le thème d'une chanson que l'on devait choisir, j'ai pris "Human"de Christina Perri  hehe !

PS : j'ai vraiment galéré des heures pour trouver une photo de Chan, Jisung et Minho et bah...j'ai pas trouvé ! C'est trop bizarre O.o pourtant je suis presque sûr d'en avoir déjà vu 😂!

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