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she looked just like a dream.

Ce matin-là, le papillon a volé jusqu'à sa porte. À nouveau il s'y est présenté et Soyeon, cette fois, n'a su lui résister. Ses yeux comme deux lacs insondables, sa peau diaphane et ses lèvres diaprées, elle n'a pas tenu longtemps Soyeon, avant d'y céder.

Alors Yuqi est entrée. Là où elle n'avait plus été depuis si longtemps, là où c'était leur doux temps, avant que de ses peurs, elle ne brise leur fragile bonheur.

Et ça lui paraît si irréel, à Soyeon. La figure de ses rêves qui là, s'avance au milieu de leur refuge déchu. La muse de ses inspirations qui enfin, l'a écoutée. Est revenue. Encore plus somptueuse que dans ses souvenirs déformés, mille fois plus majestueuse. Elle est si belle, les ailes et l'espoir déployés, Yuqi.

On pourrait presque croire au mythe qui se répète, Psyché libérée de la mort et ses ailes de papillon gagnées. Soyeon n'y a jamais trop cru mais tout à coup, elle doute.

Délicatement, une peur silencieuse d'effleurer quoi que ce soit la guidant, la nouvelle arrivée s'avance dans le salon. Elle détaille les photos aux murs, les fenêtres étroites en haut de ceux-ci, la cuisine en désordre et le mobilier rudimentaire, en bois léger et coussins aux teintes fades. Rien n'a vraiment changé, ce petit lotissement sous toit, plus grenier réaménagé qu'autre chose, semble encore vouloir se confondre aux nuages. C'est toujours leur chez-elles chéri, quelque part.

Mais si elle savait comme elle lui a manqué. Comment, de sa peine et de son incompréhension, Soyeon a noirci des pages et des pages, des carnets tout entiers. Comment, de son amour persistant et de sa poésie, elle n'a pu s'empêcher de dépeindre son portrait de mille et une façons différentes.

Comment elle y tient, à Yuqi et son âme papillon, tout simplement. Si elle savait, si elle savait... Cette dernière s'en voudrait alors plus, certainement. Ce n'est pas ce que Soyeon souhaite, seulement ce que lui murmure la voix maligne, au timbre de ressentiment. Ces sentiments brisés et cet égo blessé, ce sont les siens mais ce n'est pas elle. Tout ça, ça lui va franchement peu, à Soyeon.

Mais peut-être a-t-elle faux sur toute la ligne. Peut-être Yuqi le sait déjà, tout ça. La douleur, les doutes, les rêves qui s'évaporent, la complicité mise à mal. Peut-être, en réalité, qu'elle a tout brisé avant que ça ne se dégrade lentement, en une mortuaire langueur. Et si c'était la première à avoir vu tous ces ombrages, réellement ? Elle se sentirait bien bête, la laissée dernière.

Surtout qu'elle ne s'est pas épanouie comme Yuqi, elle. Aucune aile ou teinte nouvelle pour le personnage secondaire, garde ta nostalgie et bats toi avec, parce que c'est ça qu'on dit aux trop rêveurs, aux sans couleurs.

Elle ignore que les yeux joyaux face à elle ne l'ont jamais perçue ainsi, c'est un secret du néant. De ces non-dits trop évidents qu'on réfute parce qu'on le peut, bêtement.

Le problème, il a toujours été là d'ailleurs, en y songeant bien. Yuqi c'est un amas de non-dits, Soyeon un enchevêtrement d'inquiétudes qui, non rassurées, ne peuvent que plus s'emmêler. Forcément qu'un jour, tout allait imploser. Yuqi a décidé de ne pas être celle blessée, elle ne se l'est toujours pas pardonnée. Ça aussi, c'est un secret, mais pas du néant. Il est seulement au papillon, ça change un peu, pas tant que ça. Elle a toujours été secrète Yuqi.

Sauf peut-être, ce matin. Ses pas déterminés sur le plancher, sa timidité atrophiée, la bruine légère sur le toit. Ses iris captant toute attention, l'aube douce au-dehors, les mots et explications en cascade. Claire et limpide, c'est tellement beau que Soyeon n'entend rien vraiment, n'y croit qu'à demi. Pourtant, aucun doute ; c'est bien des excuses, Yuqi sans son voile de secret, qui se présentent là devant elle.

C'est précieux, ce genre de cadeau. Il y a sans doute là-dedans un peu d'idéalisation, mais on aura beau dire tout ce qu'on veut, lorsqu'on connaît Yuqi on le sait. À quel point c'est précieux et qu'elle a ses raisons, mine de rien, de garder le silence, conserver ses mots. Ah ça, elle a ses raisons et Soyeon l'a bien compris, presque entièrement pardonnée parce que, comment lui résister quand son cœur entier lui appartient, cède toujours tout à ses sourires embaumés ? Le papillon vole au-dessus de toutes ses barrières. Et sans doute qu'il vole un peu de son âme aussi, au passage.

Si le doute planait, il s'éteint. Elle avait peur mais ce n'est plus le cas, elle devrait si elle écoutait prudence, mais ne le fait pas. Parce que cette fois, Yuqi lui promet et elle veut la croire ; son cœur et ce bout d'âme, ce bout d'elle dérobés, ils seront en sécurité au creux de ses ailes.

Soyeon veut y croire, c'est tout ce dont elle a besoin pour se laisser aimer à nouveau, aimer leurs discussions comme ces moments où, dans le secret de tous, leurs corps deviennent plus complices, plus vivants. Ça lui manque tout ça, à Yuqi aussi elle le voit mais, y regoûter serait péché. Irréfléchi, dangereux, fugace. Doux, beau, mémorable.

Mais ses yeux, elle rêve un peu trop de s'y noyer à nouveau. La concernée doit le savoir, quelque part, pour autant les ancrer dans les siens.

Et toujours le clapotis de l'eau, hésitant sur les vitres. Ça tisse une jolie mélodie pour les accompagner, elles et leurs lippes nouvellement retrouvées. Soyeon a cédé sous la voûte boisée et les lumières de l'aube, les murs comme seuls témoins. C'est si délicat, ça en efface le passé pour le réécrire, là sur leurs peaux désirées. Décorées des caresses timides et des louanges amoureuses, tatouées des sentiments l'une de l'autre, c'est volontiers qu'elles se ré-inventent une histoire. Juste elles, les beaux souvenirs, les nuits d'été et les paisibles hivers.

Autant de mots doux laissés en suspens, au bord des existences, qui fleurissent et s'attachent. Avec de la chance, cette fois, la tempête les épargnera.

La tempête pas si mauvaise, juste un peu trop intense, pour des esprits jeunes et perdus comme les leurs étaient. Résultat, c'est la faute à personne mais entre elles tout a été dévasté, si ce n'est les ailes données au papillon, mais c'en était peut-être le prix tout compte fait. Pour mieux grandir puis voir qu'encore, cette tempête anime les yeux de Soyeon et chante mieux, finalement, que simple destruction.

Quand leurs souffles mêlés elle l'allonge, sa main tendrement parmi ses mèches, lui demande une nouvelle fois si, tout lui va et elle souhaite continuer, elle voit bien Yuqi. Y'a pas seulement la destruction quand on aime, ça veut rien dire cette finalité. C'est tout le contraire, si on arrête un peu de penser et poser des termes partout, inutiles et volatiles.

Sûrement qu'elle est aveuglée aussi, Yuqi. Par l'assurance que Soyeon ignore parfois détenir, par son regard puissant et toutes ses attentions, par son sourire franc, malicieux. Mais qui sera là pour juger leur débauche ou leurs sentiments houleux, une fois la pluie passée ? Personne. Alors doucement, elles s'abandonnent l'une à l'autre.

Ses mèches blondes effleurent le visage de l'aînée, allongée sous elle. Yuqi la détaille, s'amuse de garder cette maigre distance entre elles, ne reposant que sur ses bras de chaque côté du lit. Sa main curieuse s'aventure sur les courbes de sa mâchoire, descend les lignes de sa nuque, s'attarde sur ses clavicules. L'une se réjouit, l'autre se languit, les draps se froissent doucement et on ne distingue plus vraiment les deux jeunes femmes, dans l'atmosphère grise du matin.

C'est une chanson qui leur avait manqué, le corps de l'autre.

Soyeon pose ses mains sur la taille de Yuqi, admire un instant la courbe parfaite de son corps, cette taille si fine et cette peau si fraîche, elle ne demande qu'à les parcourir de baisers. Un regard complice de plus, elle tait enfin la distance les séparant. L'odeur de sa peau, similaire à celle de la fleur d'oranger, le goût de ses lèvres, le tracé de ses épaules. Elle en a tellement rêvé Soyeon, elle craindrait presque le réveil.

Ce n'est pas un rêve mais si c'en était un, probablement qu'il atteindrait son apogée ici. Après un énième baiser et d'énièmes caresses, le sourire signifiant de Yuqi, ce sourire qui crie merci et avoue je t'aime, de ses yeux pétillants à ses gestes affectueux. Et entre deux rais de lumière opportune, Soyeon croit discerner les ailes du papillon, réellement. Formées par les poussières arc-en-ciel soudain dévoilées, elles ondulent dans l'air avant de disparaître, emportant tout dans leur beauté hallucinée.

Peut-être était-ce bien un rêve, tout compte fait.

L'appartement, silencieux comme la ville encore endormie, paraît n'avoir reçu aucune visite. La pluie tombe toujours, au même rythme lancinant. Il y a quelque chose d'étrange dans l'air, dans cette situation. Soit Soyeon a rêvé, soit le caractère éphémère du papillon l'a rattrapée. Et le vide dans son cœur, il a été comblé mais semble encore plus dur à supporter.

N'ayant plus que ses soupirs pour elle, la jeune femme se lève de ses draps toujours parfumés à l'oranger, étonnamment. Elle tire des conclusions un peu vite, parfois, mais on a tous nos défauts.

Et puis une lettre laissée, papier virevoltant la narguant, à l'écriture en boucles fines et inclinées. Le défaut compte plus trop, Yuqi avait prévu sans se tromper. Parce qu'elle est bien passée, et n'a jamais compté l'abandonner de nouveau.

C'est pas grand-chose, une histoire comme une autre, il n'empêche que Soyeon, elle revit enfin. Dans son euphorie, elle se promet de ne plus jamais devenir étrangère avec quelqu'un d'aussi précieux, avec Yuqi. La boucle se répète inlassablement, c'est probablement une erreur mais qui pourrait le lui reprocher ? Son sourire est bien trop rayonnant, là maintenant.

Psyché est passée, l'a aimée, reviendra et s'en ira, mais pour l'instant elle est là. C'est la danse des âmes et le vol des cœurs, mais qu'importe. Ce qui compte c'est maintenant, les couleurs du présent.

𓆩ᥫ᭡𓆪

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