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𝐈𝐗 | 𝐒𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐞𝐫 𝐂𝐞𝐥𝐞𝐬𝐭𝐢𝐚𝐥 𝐆𝐢𝐟𝐭

𝐄𝐥𝐯𝐞𝐬𝐳𝐞𝐭𝐭 𝐕𝐚̀𝐫𝐨𝐬
𝐉𝐞𝐮𝐝𝐢 𝟏𝟑 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞, 𝟐𝟏 𝐡 𝟓𝟏

Une parure de rubis recouvrait son interminable chevelure auburn. Une pierre émeraude éclatant de beauté reposait entre ses sourcils gracieux et fins, emblème de sa suprématie totale. Le rouge divin rehaussait sa peau pâle, donnant l'illusion de rougeurs sur ses joues délicates. Les yeux clos, la respiration nulle, elle observait par les sens ses sujets s'activer autour d'elle.

Omnisciente.

Au centre de la pièce, elle s'y tenait parfaitement immobile et nue. Dans la pénombre, sa peau laiteuse paraissait briller. Les bras écartés, elle attendait patiemment que ses sujets glissent une robe sur son corps surnaturel.

Elle sentait de la soie caresser sur son épiderme. Doux effleurement qui la remplissait de contentement. Enfin, une pince bloqua le tissu dans son dos, d'autres sujets finirent les derniers ajustements avant qu'elle puisse relâcher ses bras.Des froissements de robes et des jetées de jambes lui parvinrent, signe que ses sujets s'éloignaient.

Des objets furent saisis avant que ceux qui l'habillaient reviennent vers elle. Son abondante chevelure, qui effleurait de ses pointes ses chevilles, fut délicatement relevée pour permettre à un collier rutilant de parer sa gorge et sa peau divinement liliale.

Soudain, tandis que ses pieds délicats se faisaient habiller de talons hauts aux lacets grimpant jusqu'aux genoux, une voix lasse, mais autoritaire emplit la pièce.

« Sortez. »

La femme qui se faisait habiller n'ouvrit pas les yeux lorsqu'ils quittèrent la pièce ni lorsque l'intruse prit la parole.

« Mère. J'ai une bien mauvaise annonce à vous apprendre. »

Elle savait ce qui l'attendait, si elle ouvrait les yeux. Une femme splendide, figée dans ses vingt ans. Elle la découvrirait paresseusement installée dans la méridienne de jade près de la grande porte battante, une main sous le menton.

Elle verrait une robe cyan sur un corps aux courbes parfaites et affolantes. Elle apercevrait une chevelure d'un noir brillant et une frange qui cacherait un front pourtant bien dessiné. Sous cette frange, s'échapperaient, comme toujours, deux yeux couleur du ciel le plus pur.


𝐄𝐥𝐥𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐥𝐚 𝐃𝐢𝐱𝐢𝐞̀𝐦𝐞 𝐆𝐚𝐫𝐝𝐞, 𝐀𝐛𝐢𝐠𝐚ï𝐥 𝐥'𝐀𝐜𝐞𝐝𝐢𝐚*


« Vous souvenez-vous de ce petit Vampire, le frère cadet du Quatrième Garde, Evangelos Ê Tempélêz ? »

Lorsque ses sujets lui parlaient, il était définitivement exclu de pénétrer les pensées de la Mère. Tout était dit de vive voix. Même pour ses Gardes, pourtant ses sujets les plus proches.

Personne sur cette Terre n'avait le pouvoir de lire en elle.

D'un infime mouvement, elle acquiesça de l'auriculaire. Abigaïl l'Acedia poursuivit.

« Il se promène un peu plus fréquemment au dehors, ces temps-ci. »

Dans une brise imaginaire, un bijou clinqua.

« Trêve d'informations. »

Aucun bruit. Abigaïl l'Acedia comprit qu'elle avait fait une erreur. Se rattraper ? Trop fatigant. C'était déjà bien assez de faire tout ce chemin pour venir rapporter pareille anecdote...

« Dis-moi, Dixième, fit une voix qui ferait pâlir de jalousie les plus beaux Séraphins. Pourquoi est-ce que toi, incarnation parfaite de la paresse, t'es-tu déplacée jusqu'ici pour m'apprendre qu'un de mes sujets se déplace librement au dehors ? »

L'intéressée ne répondit pas. Cela faisait trois siècles qu'elle servait sa Mère et cette dernière ne l'avait jamais corrigée. Pourtant, elle aurait pu. Abigaïl l'Acedia émit un ronronnement bienfaiteur.

Encore une fois, la Mère savait ce qu'elle verrait en ouvrant les yeux. La Dixième Garde, glissée entre des coussins de velours sur la méridienne, les yeux clos. En véritable image de la paresse, la Dixième ne se déplaçait jamais pour rien.

Cette fois-ci, elle avait profité de l'incroyable confort de la suite de sa Mère.

Cette dernière eut un sourire merveilleux. Aussitôt, la pièce plongée dans la pénombre sembla plus chaleureuse, comme le temple d'une déesse éternellement vénérée. Les centaines de bougies dispersées dans l'immense pièce conféraient cette intimité.

Pour la Mère, seule la race des Vampires comptait. Pourquoi irait-elle se plaindre de l'un de ses favoris qui pourraient transformer ces insectes d'humains en Vampires ? Cela ne lui ferait que plus de sujets.



𝐏𝐚𝐫𝐜 𝐒𝐮𝐝 𝐝'𝐈𝐧𝐜𝐡𝐞𝐨𝐧
𝐉𝐞𝐮𝐝𝐢 𝟏𝟑 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞, 𝟐𝟐 𝐡 𝟓𝟏

Dans un sursaut de conscience, Jungkook se jeta en arrière, mettant le plus de distance possible entre lui et Taehyung. Ce dernier retomba sur le dos, les yeux rivés vers les étoiles lumineuses avant de les clore, lentement, sombrant dans l'inconscience.

« T-Taehyung... ? », balbutia-t-il, l'âme glacée par l'effroi.

Le Vampire, debout et voûté, le visage empreint d'un effroi immense, tituba devant le corps inerte de son humain.

« Qu'ai-je fait... ? Qu'ai-je fait ! », se lamenta-t-il.

Près du corps de Taehyung, il se laissa tomber à genoux, le choc striant le sol sous son poids conséquent. Les mains tremblantes, tant sa terreur était considérable, il ne pouvait les poser sur le corps inanimé devant lui.

Taehyung ne bougeait pas.

Sa poitrine...

Elle fluctuait.

Il tendit l'oreille.

Son cœur...

Battait. Trop faiblement.

Un soulagement pharaonique se glissa dans ses veines et il se prit la tête entre ses mains, avant de les glisser sur ses tempes, puis ses joues, éraflant presque sa peau d'albâtre, à la fois accablé et soulagé. Sans quitter l'humain des yeux, ses mains s'approchèrent de la chaleur de son corps. Avec une lenteur inouïe, il passa les mains sous ses aisselles et le souleva lentement, avec une délicatesse telle qu'il lui semblait soulever un être aussi fragile que la porcelaine.

Il le déposa sur ses cuisses, en biais, plaça sa tête sur la jonction entre son épaule et sa poitrine et s'autorisa à lui embrasser le sommet de ses cheveux. Il huma son odeur, l'âme saignant d'une affliction outrageuse. Sur son visage digne d'une statue grecque à la perfection inégalée, une expression de pure souffrance y était dessinée. Entièrement accablé.

Il détacha son nez, enivré du parfum unique de Taehyung. Ses yeux anéantis se dirigèrent vers son visage serein.

Honteux, son regard se posa sur le cou tracé de deux fins sillons corallins. Il serra les dents à s'en faire mal aux gencives.

Il se haïssait.

Il s'était promis que jamais, jamais, il toucherait son humain de la plus vile des façons. Il avait passé des jours à résister, à souffrir de sa proximité tout en l'adulant. Il avait passé des heures à résister jusqu'à la dernière seconde, au désir mortel de le plaquer contre une paroi et y planter ses crocs sans ménagement, lorsque son instinct accaparait une partie de sa lucidité.

Lorsque Taehyung se montrait inconsciemment plus affolant, le Vampire s'abreuvait de ses gestes gracieux et hypnotiques. Lorsque son parfum délicieux se mêlait à l'exquis nectar qui courait dans ses veines, il s'en abreuvait jusqu'à l'asphyxie.

Ce nectar qu'il convoitait si fortement, le réduisant à une bête assoiffée depuis des jours.

Et le voilà qu'il succomba à ses pulsions primaires, son amour exacerbé s'étant ajouté à cet instinct. Ainsi corrélés, inutile de songer à une quelconque résistance, emporté par cet ouragan disproportionné, dépassant sa volonté par sa puissance dévastatrice.

Péché infâme.

Vampire avili.

Déshonneur total.

« J'ai failli mettre fin à ses jours », se lamenta-t-il, une expression horrifiée déformant son visage parfait.

Il ressentait un besoin de fondre en larmes, chose qu'il n'était plus capable de produire, ne sachant plus comment pleurer. Mais ce ne fut qu'un vestige de sa vie humaine qui se manifestait inconsciemment. En revanche, sa gorge était serrée, dont le goût exquis de Taehyung demeurait, augmentant ses remords qui déferlaient dans chaque parcelle de son être, douloureusement.

Jamais il n'avait goûté à un pareil sang. Il était partagé entre le fait de s'émerveiller de ce nectar dont il avait la chance d'obtenir et la culpabilité d'y avoir succombé bien trop facilement.

Sa condition de Vampire et ses sentiments forts pour Taehyung se battaient à armes égales. À présent qu'il l'avait goûté, nul doute qu'il ne se repaîtra plus sur aucun autre humain, à jamais écœuré par leur saveur insipide.

Mais il ne touchera plus jamais Taehyung.

Plutôt s'assécher.

Plutôt brûler vif.

Plutôt s'attacher à un rocher et se laisser couler au fond de l'océan, se noyant continuellement pendant des siècles et des siècles, sans jamais rencontrer la Mort.

Siècles qui ne seront jamais, ô jamais suffisantes pour expier cette offense, cette souillure qu'il avait osé infliger à celui dont l'âme était liée.

D'un geste délicat, il dévia lentement le visage de Taehyung afin d'avoir un accès à son cou. Il se pencha et, de sa langue empreinte de salive imprégnée d'un d'anavenin naturel propre aux Vampires, il lécha les plaies dont s'écoulaient encore de fines stries carmin, moins abondantes.

Elles devraient se refermer sous peu.

Le nectar divin explosa de nouveau contre son palais, dilatant ses pupilles tant sa condition de Vampire s'en délectait, s'en exaltait. Mais il ne put se réjouir de cette délicieuse ivresse luxurieuse. Au contraire, il était consterné contre son animal intérieur, son âme aversive, méprisée, humiliée par la vision blasphématoire que lui offrait son humain.

Contrôlant ses mouvements afin de ne pas le blesser, il se contorsionna afin d'ôter sa propre chemise, ouverte par les soins de Taehyung. Il n'eut guère la force de sourire face à ce doux souvenir. D'une main, il la roula en boule et nettoya le sang ayant goutté.

Il était concentré sur les lents et faibles battements de cœur, attentif à un réveil imminent.

Pendant un long moment, il ne se passa rien, Jungkook ressassant l'embrassade passionnée qu'ils avaient partagée. Quand bien même elle avait été préambulaire, cette étreinte l'avait profondément habité au point que le Vampire, pourtant habitué aux sensations charnelles, s'exalte de la plus puissante des ivresses avec de simples frictions contre le corps ardent et quémandeur de son humain.

Malgré l'horreur qu'il ressentait, une douce chaleur naquit au creux de cette essence en détresse, prenant conscience qu'il venait de vivre ce que chaque Vampire convoitait pendant des années, des siècles et des millénaires.

Trouver l'âme sœur.

Mais ce qui était le plus ambitionné par leur race ; rencontrer l'âme sœur de race humaine.

Leur sang était uniquement destiné au Vampire inhérent, dont le goût dépassait l'entendement s'ils embrassaient leur idylle.

Cette sérendipité, Jungkook la vivait. Un don du Ciel. Offrande Divine. Il était conscient de la rareté de ce phénomène, mais il ne put s'en réjouir. Pas lorsque son humain avait frôlé la Mort par sa seule faute, son seul égoïsme, sa seule folie.

Son unique couardise.

Il resta un long moment ainsi, à ressasser, à caresser du regard chaque parcelle du visage de Taehyung, si serein dans son sommeil. Parfois, quelques vocables chuchotés sortaient d'entre ses lèvres vermillon, implorant une miséricorde, soufflant des appels désespérés dans une langue étrangère, l'oreille attentive aux battements de cœur.

Soudain, une pulsation plus vive se fit entendre. Puis, une autre, à la même intensité. En relevant vivement la tête, Jungkook fixa le visage de Taehyung et constata le léger froncement de sourcils.

Son cœur reprit une allure normale. Enfin.

Une inspiration brusque propulsa Taehyung en avant, les yeux à présent ouverts, écarquillés. Il agrippa la nuque du Vampire afin de s'y accrocher, par réflexe. Il respirait difficilement, comme s'il lui était impératif de reprendre son souffle.

« Taehyung ! », s'écria Jungkook en plaça une main derrière son crâne, l'aidant à se redresser, assis sur l'herbe, entre les jambes du Vampire.

Leurs yeux se connectèrent, l'un affolé, ne comprenant guère ce qu'il se passait, l'autre saturé par une joie intense mêlée à une affliction à se damner.

« Taehyung... Je suis navré ! Je suis tellement navré ! souffla-t-il, affolé, en agrippant sa main libre tandis que l'autre s'était glissée sur la nuque basanée. Pardon ! Je t'en prie, pardon ! »

Sa voix se perdit en un murmure incompréhensible. Taehyung supposa qu'il faisait pénitence dans sa langue natale, le grec.

« Jungkook, ça va... », murmura-t-il, retrouvant peu à peu ses esprits, se souvenant de l'étreinte échangée et...

Du plaisir extrême, vertigineux qu'il n'eut jamais vécu, à deux reprises et en un très court laps de temps.

Wow...

« Non, ça ne va pas ! Je t'ai... ! », se coupa-t-il, ne pouvant finir sa phrase tant il se sentait abject.

Ses pupilles charbon se dilatèrent sous l'amertume et la consternation. Choqué, Taehyung y lut un accablement incommensurable. Son cœur se serra. Jungkook n'avait aucune raison de se sentir aussi affligé.

L'humain plaça une main contre celle du Vampire sur sa joue, plongeant ses iris bleus translucides dans ceux d'un onyx orageux de son vis-à-vis, décidé à ôter cette expression qu'il n'aimait guère aviser sur ce visage aux traits nobles.

« C'est de ma faute, Jungkook, en aucun cas la tienne, murmura-t-il. Mon cœur a eu un raté parce que je ressentais trop d'émotions, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. Ne t'en fais pas.

— De qui crois-tu te moquer, T...

— De personne, Jungkook, le coupa-t-il. Je vais bien. Tu es juste un peu trop doué », lui sourit-il, sincère et éreinté.

Jungkook fronça les paupières, dérouté.

« Pourquoi ne dis-tu rien... ?

— Sur ? Le fait que tu as été le premier à me faire jouir deux fois en même pas une minute ? Si, on va en parler, mais je ne réalise pas toujours, donc tu attendras, veux-tu », plaisanta-t-il.

Il n'en voulait pas à Jungkook, loin de là. Il ne le pouvait simplement pas, ou il serait hypocrite. Il allait mourir sous peu, alors il était heureux d'avoir pu vivre une telle expérience.

Il la revivrait autant de fois que son cœur le lui permettrait.

« Taehyung, tu viens de perdre connaissance, j'ai pensé que tu étais parti, je t'ai attendu pendant un quart d'heure dans la crainte de te voir t'éteindre dans mes bras... et tout ce que tu trouves à faire, c'est plaisanter... ? », souffla-t-il, dépité et un tantinet irrité.

Taehyung sourit davantage et haussa les épaules.

« Que veux-tu, je vis le jour au jour », répondit-il en haussant les épaules tout en s'appuyant sur ses mains à l'arrière, offrant son torse nu au regard du Vampire qui s'y attarda quelques secondes avant de le relever vers Taehyung.

Le sourire amusé qui naquit sur les lèvres de ce dernier eut le don de légèrement dérider le Vampire. Dans un soupir terriblement las, il se recula et se laissa tomber en avant et posa sa tête sur les cuisses de Taehyung, en guise de soumission.

Le plus jeune passa une main contre son propre cou, sentant deux légères cicatrices encore vives, mais pas aussi douloureuses qu'il le pensait.

« Je t'ai soigné, elles devraient disparaître au lever du soleil... souffla-t-il, sans oser rencontrer ses prunelles.

— Arrête de t'affliger, murmura Taehyung en abaissant sa main dans les mèches soyeuses reposant sur ses cuisses.

— Je ne cesserai de me lamenter pour cet affront que je t'ai fait.

— Quel affront ? Tout ce dont je me souviens, ce sont les émotions incroyables que tu m'as fait ressentir.

— J'ai brisé ma promesse. Je t'ai promis avec ferveur, mes yeux ancrés dans les tiens, que jamais je ne te mordrais, souffla-t-il, le ton brisé.

— Je t'en aurais voulu si tu ne l'avais pas fait, au contraire. C'était... exceptionnel... », lâcha-t-il dans un murmure, un léger sourire flottant sur ses lèvres, les yeux dans le vague.

Après avoir vécu pareille expérience, l'heure n'était plus au déni. Taehyung avait aimé, plus qu'aimé, cet échange avec le Vampire.

Son Vampire.

Car c'était de cela qu'il s'agissait, n'est-ce pas ? S'il ôtait le voile qu'il s'était évertué à déposer sur sa conscience, sa lucidité lui apparaissait plus claire que jamais.

Il s'agissait d'une appartenance.

De deux âmes retrouvées.

N'est-ce pas ?

Une chose était sûre ; seul Jungkook était capable de lui faire vivre pareilles émotions. Seul lui, était capable d'être celui autour duquel il se repérait. Seul lui, était capable de se faire une place à ses côtés.

Une place si importante, démesurée.

« Comment peux-tu affirmer une pareille chose ... ? se lamenta jungkook en daignant enfin croiser ses prunelles rêveuses.

— Ose dire que tu n'y as pas pris de plaisir ? »

Le silence du Vampire fut éloquent.

« Nous sommes d'accord. Le sujet est clos, ma sangsue, soupira Taehyung non sans esquisser un large sourire moqueur, en avisant l'expression désabusée du Jungkook. Remarque, c'était bien trouvé, je suis un génie, putain », finit-il en se perdant dans ses songes.

Il lâcha un rire clair et cristallin, la tête rejetée en arrière, au souvenir de leur deuxième rencontre devant l'université, lorsqu'il lui avait affublé ce doux surnom qu'il avait été loin de se douter à quel point il fut véridique.

Il comprenait mieux pourquoi Jungkook en avait été si amusé. Lui, aurait ri aux éclats en se roulant au sol tout en se tenant le ventre.

Malgré lui, Jungkook esquissa un maigre sourire, emporté par l'hilarité de Taehyung qui finit par se recoucher, le dos nu contre l'herbe fraîche, son rire se tarissant peu à peu.

« Tu es complètement inconscient », soupira Jungkook, perdant son sourire.

Ce fut la seule fois où Taehyung réussit à lui soutirer un rictus. Jungkook était trop accablé pour succomber à une quelconque hilarité, quand bien même celle de son humain était contagieuse.

Loin d'être rasséréné, Taehyung avait tout de même le don de calmer le Vampire, le rassurant quant à sa santé, sans pouvoir s'ôter le poids incommensurable pesant sur sa poitrine rigide. En d'autres termes, l'humain avait géré une situation de crise avec brio, malgré sa condition inquiétante.

« Tu es fort, incroyablement fort », murmura le noiraud, les yeux dans le vague et la mine attristée, bien que plus lisse.

En contemplant les étoiles, Taehyung ne se départit pas de son sourire et entama de douces caresses sur la joue de velours du Vampire. Ils restèrent ainsi pendant de longues minutes avant que le plus jeune se mette à s'agiter.

« Que t'arrive-t-il ? demanda Jungkook en se redressant vivement, une inquiétude palpable au fond de ses prunelles, l'ayant senti frissonner et se tortiller.

— Froid... marmonna-t-il un jetant un regard à son tee-shirt déchiré.

— Viens, rentrons. »

Il aida Taehyung à se redresser et lui mit sa propre veste avant de s'habiller de sa chemise tachée de sang. Taehyung le remercia en se blottissant dans la large veste, plongeant le nez dans le col pour en sentir le parfum envoûtant, la humant pendant tout le trajet jusqu'à la villa qui se fit en silence, leurs mains fermement jointes, ignorant superbement les regards à la fois suspects et incrédules des passants, lorsqu'ils se posaient sur l'Apollon sur Terre.

Juste avant d'ouvrir le portail de la villa, Taehyung se stoppa, attirant le regard curieux du noiraud. Il lui offrit un sourire rassurant, rappelant à Jungkook qui n'avait pas à s'infliger des remords. Mais Jungkook ne put guère réfréner la tourmente qu'il ressentait.

Sachant que rien n'apaisera le Vampire, il fit la seule chose qui lui vint à l'esprit afin de lui apporter un tant soit peu de réconfort. Doucement, sans le quitter des yeux, il leva leurs mains jointes et dépose un long et délicat baiser sur le dos de la main froide. Ce fut à cet instant-là que les pierres d'onyx perdirent leur ternissure et brillèrent d'un éclat plus chaleureux.

Et ce fut tout ce qu'il obtient du Vampire.

Du côté de Jungkook, la tension monta lorsqu'ils pénétrèrent dans la chambre.

Indécis, son regard se posait sur tout et n'importe quoi, pourvu qu'il évite la personne concernée.

« Merci pour ce soir... commença Taehyung en murmurant, ayant perçu le malaise de Jungkook.

— C'est moi qui te remercie d'être venu, chuchota-t-il.

— Attends-moi là, s'il te plaît. Ne t'en va pas », lui demanda le plus jeune en se dirigeant vers la salle de bains.

Jungkook obtempéra et attendit. Lorsque Taehyung sortit, douché et habillé, ils se fixèrent un petit instant, ce dernier soulagé de constater la présence du noiraud.

De nouveau, ce silence pesant dans lequel ni l'un qui n'avait plus foi en sa maîtrise, ni l'autre qui comprenait la crainte qui habitait le Vampire, ne savait quoi faire.

Jungkook devait-il partir ? Comment le prendrait Taehyung ?

Finalement, la question fut réglée très simplement.

Alors que Taehyung cherchait désespérément à croiser le regard du noiraud, ce dernier fit un pas en arrière, semblant décidé à partir. Aussitôt, le plus jeune bondit, attrapant désespérément la chemise poisseuse de sang de Jungkook entre ses doigts et se colla aussitôt contre son torse.

Les yeux rivés dans ses obsidiennes intenses et attentives, il rougit.

« Reste... », souffla-t-il.

Comment résister à un pareil appel ? Mais une autre partie de son être voulait déguerpir vivement afin de protéger l'humain de ses instincts primaires et de ses envies dangereusement instables.

D'un mouvement éthéré, Jungkook se pencha, humant le parfum délicat de ses cheveux ondulés fraîchement lavés. Il accompagna son geste d'une main contre la nuque chaude et entendit Taehyung soupirer d'aise contre son cou, les mains agrippées à son haut entrouvert.

Le Vampire entreprit de le porter délicatement et le déposa sur son lit, recouvrant son corps du sien. Les vêtements furent vite enlevés, impatients de retrouver la chaleur et la froideur du corps de l'autre.

Taehyung s'émerveillait encore à chaque caresse qu'il prodiguait sur la peau douce, sur la soie de ses cheveux. Il s'émerveillait de l'éclat de son regard qui vibrait de dévotion, de profonde affection et de tendresse. De désir.

Néanmoins, il le sentait tendu, semblant se contrôler pour ne plus le blesser. Pendant un instant, Taehyung se demanda si Jungkook accepterait de le mordre de nouveau. Un désir brûlant l'habitait, celui de sentir son sang se faire aspirer par cet être divinement dangereux.

Il voulait follement ressentir cette impression de menace mortelle, lui dont la Vie ne tenait qu'à un fil, à la fois fragile et résistant, tel le filament d'une toile d'araignée.

Il désirait ardemment se retrouver en position de proie, à la merci de son prédateur, se donnant volontairement, outrageusement. Entièrement.

Il ressentait la nette nécessité de retrouver la sensation d'être celui sur qui ce Vampire se nourrissait. Lui et uniquement lui, le faisant se sentir unique à ses yeux. D'une préciosité insurpassée.

Il aspirait furieusement à ressentir ces folles émotions qui l'avaient entraîné dans un ouragan de plaisir incandescent et stupéfiant. Cela en devint un besoin vital.

Il souhaitait éperdument retrouver cette alchimie que les hommes aimaient appeler « amour », mais qui, pour lui, s'étendait bien au-delà, plus puissant encor, plus électrisant. Une impression d'éternité. Qu'il n'avait pas.

Oui, cette morsure, il aurait tant aimé que Jungkook la lui accorde de nouveau. À cet instant précis, il ne voulait faire qu'un avec lui. Lui appartenir.

À jamais.

Il se demandait à quoi pouvait ressembler le fait de s'unir avec le Vampire par corps, le laissant érafler sa peau à sa guise, le menant jusqu'à la félicité, étroitement liés.

Liés par la chair.

Liés par le sang.

Une image nette s'imprima devant ses saphirs, lui montrant une scène des plus indécentes, titillant sa virilité déjà bien éveillée.

À cette pensée, il eut un léger accroc à sa respiration que Jungkook perçut avec une acuité intense, son intérêt uniquement rivé sur Taehyung.

Le Vampire, ressentant les légers frissons de l'humain, déchiffrant ses prunelles comme s'il lisait dans un livre ouvert, tentait de réfréner les ardeurs instinctives qui ressurgissaient puissamment dans son être.

Sans répit, de manière douloureuse, son corps répondait à l'appel de celui de son humain.

« Jungkook... »

Le Vampire répondit par un coup de bassin et leurs virilités dressées se rencontrèrent, prisonnières de leurs sous-vêtements.

Jungkook se maudit.

Maudite soit sa faiblesse.

« Mords-moi... »

Supplice.

Prière.

« Mords-moi... », réitéra-t-il, suppliant.

Le faible gémissement plaintif à la fois empreint d'agonie et de désir de Jungkook lui parvint et il ferma les yeux, attendant sa colère rugissante.

Ce ne fut pourtant pas le cas.

À la place, un froid glacial le parcourut avant qu'une chaleur suffocante, ô combien salvatrice, engloutisse tout son être. Tout son corps vibra en sentant les crocs démesurés entrer dans sa chair.

Incendie dans son cœur.

Embrasement de son âme.

Géhenne apocalyptique.

Taehyung poussa un râle de pur plaisir, le souffle coupé face aux émotions qui l'accablaient. Il fut joie, retrouvant ses sensations exaltantes que seul Jungkook était capable de lui prodiguer.

Jungkook était perdu entre l'ivresse et la damnation, dégustant de nouveau le savoureux nectar, cette offrande Divine et empoisonnée, tout en se fustigeant, sa conscience lui hurlant à quel point il était méprisable.

Outre cela, chaque geste répandait en l'autre une anarchie dans leur âme, avec une force comparable à celle de la colère de Zeus qui s'abattait sur les Hommes.

La Lune dressée dans le ciel se cacha derrière un nuage, honteuse de ce qu'elle voyait.

Son fils.

Son Vampire.

Celui qu'elle couvait de ses yeux depuis quatre siècles.

Celui qui, de tous ses semblables, était certainement le moins humain.


Pour la seconde fois, pendu au cou d'un être faible avec une avidité mortelle.




𝐕𝐢𝐥𝐥𝐚 𝐊𝐢𝐦
𝐕𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞𝐝𝐢 𝟏𝟒 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞, 𝟖 𝐡 𝟎𝟑

Les brumes du sommeil se retirèrent, dévoilant à ses yeux un corps divin et alangui sur son lit. Sans raison, Taehyung poussa un lourd soupir et vint se coller contre celui-ci. Des bras puissants se refermèrent immédiatement autour de lui tandis qu'il nichait sa tête au creux d'une clavicule froide, soupirant de bien-être.

Jungkook clôt les paupières en sentant le léger souffle chaud buter contre sa chair.

« Merci... »

Merci d'avoir partagé cet instant avec moi.

Merci de m'accepter et de faire de moi ta propriété.

C'était ce qu'il voulait prononcer. Il désirait lui appartenir pour toujours, jusqu'à son dernier souffle. Mais sa vie était loin de durer des années, des décennies ou des siècles.

Pourtant, ils étaient là. Le Destin avait joint leur route.

C'était écrit. L'encre de la Plume Divine a séché il y a de cela des millions et des millions d'années, depuis le jour de la Création.

Fatalité.

Un faible gémissement rauque lui répondit et Taehyung redressa vivement la tête, affolé par un tel son d'agonie.

Son visage, son si beau visage déformé par la peur et la douleur. Jungkook était méconnaissable, profondément plongé dans sa mélancolie.

Le plus jeune se redressa, déposant ses mains sur les joues de velours opalescentes.

« Jungkook...

— Pardonne-moi, je n'ai pas pu résister. Pardon ! se lamenta-t-il dans un souffle.

— Je te l'ai demandé, Jungkook. C'est moi », murmura-t-il, profondément peiné.

Le Vampire étouffa un sanglot invisible et se cacha contre son torse, le faisant basculer en arrière.

Quelle infamie... !

Laisser, une fois de plus, la bête le contrôler alors qu'il s'était juré de ne plus se laisser tenter, quelques heures plus tôt !

Son Taehyung, son ange, souillé par ses crocs et sa présence démoniaque. S'il ne restait plus qu'une seule trace sur son cou hâlé, Jungkook sentait, en revanche, le nectar divin avidement récolté courir en lui.

De toutes ses maigres forces, affaibli par le léger manque de sang dans son organisme, Taehyung le serra contre lui. Une peur sans nom l'envahit lorsqu'il se rendit compte que, même ainsi, en cette nouvelle matinée qui lui avait été accordée, sa vigueur habituelle ne lui revenait pas.

Néanmoins, il réussit à contrôler les battements frénétiques de son cœur en respirant calmement, ne souhaitant guère effrayer Jungkook qui y réagirait de manière exacerbée, surtout dans cet état.

Soudain, une pensée amère parasita l'esprit de Taehyung ; il avait succombé au péché.

Le châtiment était tombé.

Condamné à mourir plus tôt que prévu.

Combien de jours lui restait-il ?

Pourtant, ce fut lui qui courrait à sa perte, qui se précipitait vers la Faucheuse en octroyant à son cœur... de magnifiques sensations.

Pour ne serait-ce que récolter une perception de ces ressentis exquis, le sacrifice était grand. Le prix fort.

Prohibitif.

Sa vie.

De justesse, il réussit à réfréner un frisson d'horreur, mais Jungkook s'était rendu compte de la soudaine tension de son corps et se redressa promptement, d'une rapidité inhumaine. Les obsidiennes perdues, il lui posa une question muette.

« Ce n'est rien... il fait un peu frais, ce matin », mentit Taehyung en chuchotant.

Jungkook s'éloigna de lui, le visage baissé, l'âme affligée. Taehyung en eut le cœur serré.

Les Vampires n'étaient pas faits pour afficher une telle tristesse. Ils devraient combattre la Mort et affronter la Vie avec toute la rage et la puissance qui leur appartenait.

Était-ce donc de sa faute si Jungkook affichait ce regard terriblement douloureux ?

« Dis, Jungkook... Tu veux bien faire quelque chose pour moi ? »

Méfiant, inquiet, alerte, le Vampire se tendit.



𝐄𝐥𝐯𝐞𝐬𝐳𝐞𝐭𝐭 𝐕𝐚̀𝐫𝐨𝐬, 𝐆𝐫𝐚𝐧𝐝𝐞 𝐒𝐚𝐥𝐥𝐞
𝐕𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞𝐝𝐢 𝟏𝟒 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞, 𝟏𝟎 𝐡 𝟒𝟓

Dans la Grande Salle, celle qui se nommait Iselin était allongée de tout son long devant la cheminée. Elle n'avait pas spécialement froid, étant immunisée contre les températures négatives.

Pour une raison qu'elle ignorait, se trouver là lui rappelait de lointains souvenirs. Il lui arrivait parfois qu'ils remontent à la surface. Mais elle les chassait rapidement lorsque le visage de son amant prenait place dans son esprit.

Dire qu'à cette époque-là, elle l'avait détesté. Le lot de tout humain et particulièrement d'un enfant crétin.

Mais lorsqu'elle avait appris à le connaître, une fois tous deux transformés, elle n'avait pu lui résister. L'étrange impression que leur amour n'était qu'ascension perpétuelle la frappait, parfois, l'emplissant de joie et d'euphorie.

Cela était tout bonnement irréel. Mais qu'est-ce qui ne l'était pas, lorsqu'il était sujet de Vampire ?

Un soupir à sa droite lui tira un sourire. Confortablement installé dans un fauteuil, son amant avait fermé les yeux. Ses pensées virevoltaient, mais c'était avec joie qu'elle pouvait constater que sa propre image lui revenait sans cesse.

Il était paisible, heureux et à la fois excité. Un léger rire la prit lorsqu'elle se souvint d'une de leurs conversations. Celle-ci était assez récente et, pourtant, des passages lui manquaient.

Elle se rappela leur nuit débauchée. Leurs souffles qui se tarissaient. Le sourire tendre de son amant. Et ses mots doux susurrés contre son oreille. Ses mots qui, sur le moment, l'avaient fait rire.

Maintenant qu'elle y repensait, le sens de ces mots lui échappait.

En tant que Vampire, c'était ce qu'elle détestait le plus ; voir les souvenirs s'effacer.

En un bond gracieux, elle se redressa et vint se nicher contre le torse de son amant. Ce dernier ouvrit des yeux emplis d'amour avant de refermer ses bras autour d'elle.

Un peu plus loin dans la Grande Salle, un homme à la haute stature regardait le plafond avec attention. À ses côtés, un autre homme ronronnait. Il en était toujours ainsi lorsque, celui que l'on nommait Djibril, contemplait Isaac.

En cent ans, ce dernier n'avait jamais compris pourquoi Djibril était intéressé par lui. Personne ne pouvait répondre. Pas même le tourbillon de pensée du jeune homme brun.

Il clôt les paupières, sentant le regard dévoreur de son compagnon d'armes sur lui. En tendant l'oreille, il pouvait entendre un souffle s'accélérer, atterrissant sur sa joue. Il constata qu'il s'était rapproché.

Comment résister à cet appel ? Son odeur enivrante envahissait ses narines. Ainsi, Djibril était un véritable appel à la luxure. Il allait s'abandonner à lui lorsqu'un froid glacial s'abattit soudainement dans la Grande Salle.

Tous les Vampires présents frémirent, tournant aussitôt la tête vers la porte.

Sortant du couloir menant à la salle d'audience de leur Mère, deux silhouettes étiques apparurent. L'une d'elles se balançait de droite à gauche, comme si elle suivait un rythme inconnu. L'autre se déplaçait avec la grâce d'un félin, tournant entre ses doigts fins un long sabre à la lame aussi rouge que sa garde.

Djibril cracha et se cacha derrière le canapé. Celui qui se surnommait Isaac grogna, mais ne bougea pas d'un pouce, comme prêt à bouger si besoin est.

Un peu plus loin, Iselin feula et s'accrocha plus fermement au torse de son amant qui se redressa en position assise, suivant les deux Vampires du regard.

Celui à la démarche féline s'avança le premier. Une membre de l'Élite. Un sourire carnassier étira les lèvres de Bijes lorsqu'elle se pencha au-dessus du canapé abritant Djibril.

Ce dernier, les crocs sortis à leur maximum tant il la craignait, feula, cracha et recula de plusieurs pas. Un rire rauque monta à la gorge de la membre de l'Élite. La deuxième silhouette galopa jusqu'à elle. Krv ricana, donnant l'impression d'une pluie de rochers dévalant un ravin.

Son alliée se pencha davantage, son nez à quelques centimètres de celui de Djibril. Craignant pour son compagnon d'armes, le Vampire originaire d'Amérique poussa un feulement à réveiller les morts. Cela n'impressionna nullement Bijes, qui rit.

Alors, d'un coup d'épaule, Isaac s'interposa entre eux, leur faisant face. Mécontente, Bijes siffla. Krv découvrit les crocs.

« C'est assez. »

Une voix claire et dure, comme les intonations d'un diamant. Cramponnée à son amant, Iselin redressa la tête, découvrant la silhouette d'une Vampire.

Troisième membre de l'Élite, Luha.

Ses longs cheveux noirs aux reflets bleutés tombaient en longue cascade jusqu'au bas de ses reins, encadrant un corps gracile aux courbes pulpeuses. Sous ses paupières délicates, des yeux à la couleur exacte du diamant reflétaient leurs éclats sur les deux premiers membres de l'Élite.

« Bijes, Krv, dernier avertissement.

Luha, siffla Bijes. Nous ne faisons que nous amuser.

Vous n'avez nullement à le faire avec des individus de notre race.

Notre race ? cracha Krv. Nous leur sommes supérieurs ! Nous sommes mêmement supérieurs à Mère ! »

Dès l'instant où son propos blasphématoire franchit ses lèvres corallines, un rugissement indigné secoua toutes les fondations du souterrain, tirant un sourire alléchant aux membres noirs de l'Élite et frissonner d'effroi le reste des Vampires, excepté les deux membres restants.

Leur Mère venait de rugir ; elle n'était visiblement pas de bonne humeur.

« Luha a raison. Cessez donc cela. »

Cette voix...

Les Vampires présents frémirent, hormis Luha. Celle-ci se retourna, rencontrant un regard aussi éclatant que le sien. Un Vampire aux longs cheveux noirs lisses et fournis, intégralement vêtu de blanc, se tenait face à eux, le visage fermé.

D'un pas décidé, il s'avança et captura la taille de Luha, appuyant son menton contre son front.

« Il me semble que Mère vous a fait appeler, n'est-ce pas ? »

La membre de l'Élite aux deux tresses poussa un ricanement aigu alors que son compagnon aux cheveux en bataille souriait de tous ses crocs.

« En effet, quelle délicieuse rencontre cela a été... souffla Krv.

Nous allons donner le baiser de la Mort... ronronna Bijes.

Venez nous tenir au courant, à la place de vous ébattre sur nos Créations.

Zirka... », murmura Luha en redressant la tête.

Mais l'homme aux cheveux noirs, dénommé Zirka, sortait déjà de la pièce. La jeune femme le rejoignit en trottinant, juchée sur ses talons hauts, vite suivie par les membres noirs de l'Élite.

Ne resta bientôt plus qu'Iselin, son compagnon et les deux Vampires Djibril et Issac. Ceux-ci, même après deux siècles d'existence auprès de leur Mère, jamais ils n'avaient réussi à cerner les quatre membres de l'Élite, pas plus qu'ils arrivaient à les apprécier, hormis Luha.

Bijes était une Vampire assoiffée de sang et l'amie d'enfance de Krv. Ils venaient de Croatie, où les temps de leur enfance n'avaient, certes, pas été de tout repos. Leur nouvelle condition de non-humain semblait être taillée pour eux, pour sauver les infamies dont ils avaient été coupables.

Luha et Zirka, deux cousins, venaient de la Biélorussie. Comme les deux premiers, ils avaient été mordus par la Mère. Ainsi, leurs pouvoirs étaient indicibles. La première voyait l'avenir, le second contrôlait les souvenirs.

Une parade infaillible lorsqu'ils partaient en mission avec leurs deux compères à l'aura d'une noirceur macabre.

Soulagée et débarrassée de leur présence, Iselin se détendit sur le torse de son amant et celui-ci se recoucha, les yeux rivés vers les flammes dansantes de la cheminée.

Plus loin, Isaac faisait de même, tandis que Djibril tremblait comme une feuille.

Une fois de plus, ils oublièrent le temps qui courait et qui les écartait lui-même de sa course inexorable.




𝐼𝑙𝑠 𝑓𝑢𝑟𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑖𝑟𝑒́𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑟𝑝𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒 𝑙𝑜𝑟𝑠𝑞𝑢'𝑢𝑛 𝑠𝑜𝑛 𝑑𝑒́𝑙𝑖𝑐𝑎𝑡 
 𝑑'𝑢𝑛 𝑏𝑎𝑡𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑐œ𝑢𝑟 𝑟𝑒́𝑠𝑜𝑛𝑛𝑎 𝑎̀ 𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠
 𝑜𝑟𝑒𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠.

𝑄𝑢𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑠𝑎𝑖𝑡 𝑢𝑛 𝑡𝑒𝑙 𝑏𝑎𝑡𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎̀ 
𝐸𝑙𝑣𝑒𝑠𝑧𝑒𝑡𝑡 𝑉𝑎̀𝑟𝑜𝑠 ?



𝐴̀ 𝑠𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒...




Relu par Ostaraa_

* Acedia : la paresse, anciennement l'acédie, en français. Le catéchisme de l'Église catholique définit l'acédie, terme disparu du langage courant, comme « une forme de dépression due au relâchement de l'ascèse ». Il s'agit en effet de paresse morale. L'acédie, c'est un mal de l'âme qui s'exprime par l'ennui, l'éloignement de la prière, de la pénitence et de la lecture spirituelle (Wiki).

Je voulais vous présenter les autres vampires, les grades et les membres des sujets de la Mère ^^

Qu'as-tu pensé de ce chap ? ^^

Et la fin ? 🌝

𝑾𝒊𝒕𝒉 𝑳𝒐𝒗𝒆, 𝑫𝒂𝒓𝒌 𝑬𝒚𝒆𝒍𝒆𝒕 🖤

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